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Représentation locale de l’Assemblée de Dieu

Le Seigneur a-t-il ôté la lampe ?

 

Manuel Seibel

Bibelpraxis.de du 23 avril 2020

 

Table des matières :

1        Exprimer l’unité du corps : à la table du Seigneur

2        Qu’advient-il de la représentation de l’assemblée lorsqu’on cesse de rompre le pain ?

3        Pas après une semaine ou deux !

4        Le Seigneur veut-il que nous cessions de représenter l’unité du corps ?

5        La fin du témoignage de l’assemblée sur terre ?

6        Jusqu’à ce qu’il vienne !

7        Corinthe est appelée à célébrer la fête !

8        La lampe à Éphèse

9        Épreuves de contrôle

 

 

Dieu a donné aux croyants la responsabilité de se réunir « en tant qu’assemblée ». Par la fraction du pain, ils représentent l’assemblée dans la localité.

 

1         Exprimer l’unité du corps : à la table du Seigneur

Rudolf Brockhaus a écrit un jour à propos de l’assemblée de Dieu : « Le seul endroit, la seule occasion, où l’unité (et non pas l’unicité ou l’unanimité) peut trouver une expression, reste la Table du Seigneur. Ce n’est que là, dans le seul pain dont tous mangent, qu’elle trouve une représentation visible et significative ». (Rudolf Brockhaus : L’Assemblée du Dieu vivant, réimpression CSV p. 49, également : Messager du salut en Christ 60 (1912), p. 39).

Il est parlé de la table du Seigneur en 1 Corinthiens 10:21. Dans les enseignements qui précèdent, l’apôtre Paul écrit, dans son explication de cette «table», : « Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion du corps de Christ ? Car nous qui sommes plusieurs (les nombreux), nous sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain » (1 Corinthiens 10:16,17).

En d’autres termes, la Table du Seigneur, que nous pouvons qualifier de principe sur lequel la Cène du Seigneur est réalisée (1 Cor 11), est présente tant qu’on correspond à ce que l’Apôtre présente en 1 Cor 10 et qu’on mange du pain et qu’on boit de la coupe.

 

2         Qu’advient-il de la représentation de l’assemblée lorsqu’on cesse de rompre le pain ?

Et que se passe-t-il lorsqu’on cesse de rompre le pain et de témoigner de cette unité du corps ? Que se passe-t-il quand on cesse d’annoncer la mort du Seigneur (1 Cor. 11:26) ? Cette annonce a lieu lorsque nous mangeons du pain et buvons de la coupe, c’est-à-dire lorsque nous prenons la Cène.

John Nelson Darby a mis en garde contre des conclusions trop rapides. Dans une lettre, il a écrit : « Mon cher frère, l’idée qu’en ne rompant pas le pain un dimanche ou deux, on dissout l’assemblée me semble sans aucun fondement [dans la Parole de Dieu]. Une assemblée peut ne pas rompre le pain à un moment donné (et j’ai vécu un tel cas) par crainte de Dieu ou à cause d’une perturbation ou du désordre d’un individu corrompu, sans qu’il y ait là la pensée de se dissoudre. Elle le fait parce qu’elle est une assemblée fidèle et qu’elle craint Dieu. Pourquoi [est-ce que cela peut encore être le cas] ? La police qui persécute les croyants ou un homme violent pourraient entrer dans la réunion et empêcher les croyants de rompre le pain. Si cela devait arriver par la volonté de l’assemblée, alors elle doit aussi avoir la volonté de se dissoudre. J’ai confiance que le Seigneur mettra fin à ce désordre à…. Et je crois qu’Il le fera... Votre propre folie peut effectivement dissoudre une assemblée ».

 

3         Pas après une semaine ou deux !

Or, dans ce passage, Darby ne dit justement pas qu’une assemblée cesse d’exister en tant qu’assemblée aux yeux de Dieu si elle ne rompt pas le pain pendant une semaine ou deux. Et pourtant, son point de vue montre que la représentation de l’assemblée de Dieu doit être exprimée de manière pratique et continue, afin que la Table du Seigneur puisse continuer à exister.

D’après Ézéchiel 9-11, nous savons que la gloire du Seigneur a quitté le temple avec hésitation. Cette manière d’agir de Dieu, nous le disons avec révérence, n’a pas changé aujourd’hui. Nous ne faisons pas seulement allusion à la situation actuelle. Mais nous pouvons déduire des paroles de Darby qu'à son avis les croyants ont la responsabilité particulière de « maintenir dressée » pratiquement la Table du Seigneur, c’est-à-dire de manger le pain et de boire la coupe selon les principes de Dieu.

 

4         Le Seigneur veut-il que nous cessions de représenter l’unité du corps ?

Certains pensent au fait que Dieu permet ou même provoque certains événements (Amos 3:6). C’est sans aucun doute le message de la Parole de Dieu également dans d’autres passages (cf. Lam. 3:38 ; Ecc. 7:14 ; És. 45:7). Il n’est pas seulement Celui qui provoque des circonstances favorables, mais aussi des malheurs et des situations difficiles.

Pouvons-nous alors comprendre des « événements » tels que ce coronavirus comme signifiant que Dieu veut nous montrer notre triste état, et que nous ne devrions donc plus nous réunir comme assemblée dans ces circonstances ? Peut-il vouloir nous faire cesser de rompre le pain et d’être une représentation de l’unité du corps ? Cette clôture des contacts sociaux devrait alors être acceptée comme un signal STOP des réunions, et comme venant directement de Sa main.

En réfléchissant à ce point, on arrive aux conclusions suivantes : Oui, le Seigneur veut nous faire réfléchir. Il manifeste notre état personnel et aussi notre état collectif. Qui oserait prétendre que tout est dans le meilleur état à ces deux points de vue ?

Mais si l’on ajoute, cependant, que ce virus corona vient du Seigneur et qu’Il voudrait donc que nous arrêtions de nous rassembler, parce qu’Il a mis un «STOP», alors on finit par dire que le Seigneur lui-même ôte la lampe. Car sans rassemblement, il n’y a plus de lampe, il n’y a plus de témoignage au sens d’Apocalypse 1-3, car rendre témoignage est lié à l’annonce de la mort du Seigneur et donc au rassemblement pour la fraction du pain (1 Cor. 11:26). Car par la fraction du pain, nous annonçons la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne. Par cette fraction nous témoignons tout particulièrement de l’unité de l’Assemblée (le seul pain). Par cette fraction, nous représentons ce qu’est l’Assemblée de Dieu. C’est par cette fraction que la lumière de l’Assemblée luit (1 Tim 3:15).

Mais si le Seigneur veut que nous cessions de nous rassembler, il y a une conséquence de très grande portée. Il faudrait alors ajouter : Le Seigneur enlève la lampe dans le monde entier, car cette «fermeture» de la liberté de réunion est pratiquement mondiale.

 

5         La fin du témoignage de l’assemblée sur terre ?

Si le Seigneur lui-même empêchait les rassemblements, Il mettrait fin mondialement, en tant que Fils de l’homme, au témoignage local de l’assemblée. Il est le Fils de l’homme qui marche au milieu des sept lampes d’or pour les juger (Apoc. 1:12,13 ; 2:1). La lampe représente précisément le fait qu’il existe un témoignage local par l’assemblée.

Si maintenant le Seigneur ôte cette lampe, l’homme n’est pas en mesure de la rétablir. Alors la lampe est ôtée parce que Lui l’a enlevée. Se peut-il que le Seigneur fasse ce pas actuellement ? Ce n’est guère pensable, car comme nous l’avons vu, il n’y aurait alors plus aucun témoignage (aucune lampe) sur la terre. Nous ne parlons pas d’une localité ou d’un groupe de croyants, mais de beaucoup de pays.

 

6         Jusqu’à ce qu’il vienne !

Or que nous dit le Seigneur par une révélation directe faite à Paul : «Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne» (1 Cor. 11:26). Ce verset ne serait donc plus valable, car le Seigneur n’est pas encore venu, mais Il aurait ôté la lampe qui est liée à Sa table et à Sa Cène — au moins pour un temps et dans de très, très nombreux endroits !?

Nous sommes donc fondés à dire selon l’Écriture, qu’il n’est pas juste de dire que le Seigneur voudrait, à un moment donné, que les croyants cessent de rompre le pain s’ils veulent être obéissants à la Parole de Dieu. Il ne les invitera jamais à cesser d’annoncer quelque chose alors qu’Il les a invités à le faire, concrètement et avec une parole expresse de Sa part (1 Cor. 11:23).

Quiconque dit cela deviendrait comme l’homme de Dieu de Juda, à qui Dieu avait donné une mission claire, puis qui a écouté le vieux prophète d’Israël, qui lui a dit le contraire de la Parole initiale de Dieu (1 Rois 13:18-22).

La parole du vieux prophète semblait raisonnable. C’était aussi plus facile à accomplir. Mais c’était une parole d’homme, non pas la parole de Dieu ! Et qui a finalement été la victime ? Ce n’est pas le vieux prophète d’Israël, bien qu’il ait menti, mais l’homme de Dieu qui n’a pas obéi à Dieu, bien qu’il ait entendu directement la parole de Dieu. Réfléchissons à cela.

 

7         Corinthe est appelée à célébrer la fête !

Comme d’autres passages le font ressortir clairement, le Seigneur n’a jamais requis la cessation de la fraction du pain à Corinthe malgré l’état de choses mauvais et les désordres qui y régnaient. Malgré leur triste état, l’apôtre Paul leur demande de s’humilier, d’obéir à Dieu et de prendre la Cène du Seigneur.

Il y a un exemple dans la Parole de Dieu, où le Seigneur annonce qu’il mettra fin au témoignage d’une (!) assemblée locale. C’est ce que le Seigneur Jésus dit à l’assemblée d’Éphèse : « J’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d’où tu es déchue, repens-toi, et fais les premières œuvres ; sinon, je viens à toi, et j’ôterai ta lampe de son lieu, à moins que tu ne te repentes » (Apoc. 2:4, 5).

 

8         La lampe à Éphèse

John Nelson Darby a écrit un jour dans une lettre à William Kelly : « Lorsque le Seigneur ôte une lampe, Il n’en allume pas toujours une autre. Ce n’est pas Sa façon de faire. Il juge et ôte, et pour rallumer il faut de la puissance » (Letters, vol. 3, p. 306). De plus, ôter la lampe ne signifie pas que l’assemblée d’Éphèse serait immédiatement dissoute et n’existerait plus.

Cela signifie plutôt que, si Éphèse ne revenait pas à son premier état, le Seigneur ne pourrait plus l’utiliser comme lampe. Éphèse, pour autant que nous le sachions, a continué d’exister pendant un certain temps ; mais non plus ensuite, ce qui montre clairement que le Seigneur a vraiment enlevé cette lampe.

 

9         Épreuves de contrôle

Une épreuve de contrôle ne peut-elle pas consister en ce que le Seigneur demande aux croyants quelle est la valeur de Son invitation : «Faites ceci en mémoire de moi !» ? Ce testament, cette invitation, ce commandement fait partie de la Parole de Dieu. C’est la volonté expresse de notre Seigneur. C’est pourquoi elle est encore si importante pour nous tous aujourd’hui. S’Il teste les croyants, dans quelle mesure sommes-nous prêts à obéir à cette Parole, même dans des conditions difficiles ?

Une chose est claire pour nous tous : la Parole de Dieu nous donne des règles et des principes pour tous les cas qui peuvent se présenter dans notre vie personnelle et collective. Nous nous demandons donc, entre autres choses : Trouvons-nous quelque part dans le Nouveau Testament, une invitation ou une raison pour cesser la fraction du pain ? Quel principe trouvé dans les Écritures pourrait mener à une telle conclusion ?

L’apôtre Paul montre clairement que les consciences des croyants peuvent vibrer très différemment ; et qu’il ne doit y avoir ni prévention ni mépris parmi les rachetés, en ce qui nous concerne personnellement. La responsabilité collective est cependant une question qui dépasse cela.

La grande caractéristique des croyants de Philadelphie était que malgré leur peu de force, ils n’avaient pas renié la parole du Seigneur ni Son nom. Ils avaient également gardé la parole de Sa patience. Cela devrait nous stimuler, même dans les moments difficiles.