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Dieu notre Père

Arend Remmers [ajouts bibliquest entre crochets]

Im Glauben leben, 2025, -4 p.7 + -5 p.7 + -6 p.7 + -7 p.7

 

1      Notre relation avec Dieu

2      Être né de Dieu et condition d’enfant

3      Croissance spirituelle

3.1    [Les trois étapes selon 1 Jean 2]

3.1.1      [Tous les croyants]

3.1.2      [les pères]

3.1.3      [les jeunes gens]

3.1.4      [les petits enfants]

3.2    [Croissance spirituelle dans les écrits de Paul]

3.3    [Croissance spirituelle dans les écrits de Pierre]

3.4    [Connaissance partielle, connaissance parfaite]

4      La maison du Père

5      Adoration du Père en esprit et en vérité

6      Notre position « en Christ » et la condition de fils

7      Dieu notre Père

8      L’amour du Père

9      Obéissance et amour

10        Danger : l’amour du monde

 

 

«Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu ! Et nous le sommes. C’est pourquoi le monde ne nous connaît pas, parce qu’il ne L’a pas connu» (1 Jean 3:1).

 

1        Notre relation avec Dieu

Dieu, le Créateur du monde et le Conservateur de tous les hommes, possède une puissance et une autorité suprêmes et absolues. La Bible le souligne à maintes reprises. Le roi David le reconnaissait également : « À toi, Éternel, est la grandeur, la force, la gloire, la splendeur et la majesté, car tout dans les cieux et sur la terre est à toi. À toi, Éternel, est le royaume et l’élévation, comme Chef sur toutes choses » (1 Chr. 29:11). Dans le Nouveau Testament, le Fils de Dieu dit de Dieu, Son Père : « Mon Père [...] est plus grand que tous » (Jean 10:29).

Dieu est aussi lumière et amour dans Son essence. En tant que tel, Il s’est révélé pleinement dans Son Fils Jésus Christ. En tant que lumière, il a réglé complètement la question du péché par Sa sainteté et Sa justice à la croix de Christ ; dans Son amour, Il s’est penché vers les pécheurs perdus, et en Christ les a rendus dignes de Sa gloire.

Pouvoir appeler Dieu, « Père », est le grand privilège spécifique des chrétiens. Il repose sur deux préalables merveilleux, la nouvelle naissance et notre position « en Christ » (Jean 1:12,13 ; Gal. 3.26). Du fait d’être nés de Dieu, nous sommes devenus Ses enfants et, moralement, participants de la nature divine, et la condition de fils est notre « place d’honneur » en Christ devant le Père. Bien que tout chrétien ait part à tous les deux, le fait que Dieu soit notre Père, bien que connu de la plupart, est peu réalisé.

Posons-nous la question : Qui prions-nous ? Seulement le Seigneur Jésus ou aussi notre Dieu et Père en Christ ? Nous avons le droit de faire tous les deux, mais connaître Dieu comme notre Père et Le prier est quelque chose de formidable. Il est le grand Donateur, comme nous le voyons dans le célèbre « verset de l’Évangile » de Jean 3:16 : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’Il ait la vie éternelle ». Le fait que le Donateur soit effectivement le Père est confirmé, entre autres, en 1 Jean 4:14 : « Et nous avons vu et nous témoignons que le Père a envoyé le Fils pour être le Sauveur du monde ». Le plus grand Donateur nous a fait le plus grand don ! Est-ce que nous Lui rendons grâces pour cela ?

L’idée que le Seigneur Jésus nous a protégés et sauvés de la colère d’un Dieu lointain et saint n’est donc pas correcte. Dieu a, certes, les yeux trop purs pour voir le mal, et doit donc le juger, mais dans Son amour, Il a Lui-même ouvert la voie pour le salut des pécheurs. Il n’a pas épargné Son propre Fils, mais L’a livré pour nous tous afin d’abolir le péché par Son sacrifice (Habakuk 1:13 ; Rom. 8:32 ; 1 Jean 4:14). Le Fils, qui a été envoyé par le Père et L’a révélé, est aussi le chemin vers Dieu le Père pour tous ceux qui croient en Lui.

C’est pourquoi nous voulons nous occuper du caractère de Père, de Dieu. Car si nous sommes enfants et fils de Dieu, Lui est notre Père.

Dieu a déjà inscrit cette relation de manière imagée dans la création afin que nous puissions mieux la comprendre. Et pourtant, Satan a réussi à brouiller, voire à détruire ce type ou « comparaison ». J’ai entendu plusieurs fois des chrétiens dire qu’ils ne pouvaient pas avoir de relation avec Dieu en tant que Père, car ils n’avaient que de mauvais souvenirs de leur père biologique. Si cela était vrai, quelqu’un qui n’a guère, ou pas du tout, connu son père décédé, ne pourrait pas avoir de relation avec Dieu en tant que Père. En fait, nous ne dépendons pas de nos pères terrestres, et nous pouvons être instruits par la parfaite Parole de Dieu.

Il n’y a qu’une seule Personne qui ait connu le Père depuis toute éternité, c’est le Fils éternel de Dieu, « le Fils du Père » (2 Jean 3), qui est aussi appelé « le Fils de Son amour » (Colossiens 1:13). Lui, le Fils unique, a reposé éternellement dans le sein du Père. Il a joui éternellement de Son amour parfait (Jean 17:24). En tant qu’homme, le Fils était sur terre le représentant du Père, et Il nous a révélé tout l’Être du Père. C’est pourquoi Il disait : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14:9). L’amour et la lumière, les traits caractéristiques de Dieu, ne sont pas une vérité abstraite, mais nous les voyons réalisés de manière vivante dans toutes les paroles et les actes du Fils qui a révélé le Père.

Depuis que le Père s’est révélé et que l’œuvre de rédemption est accomplie, les croyants entrent en relation avec Dieu comme Père de deux manières : comme enfants et comme fils. Les deux sont étroitement et inséparablement liés. Nous le voyons en Romains 8:15-16 : « Vous avez reçu un esprit d’adoption (de condition de fils), par lequel nous crions : Abba, Père ! L’Esprit (Saint) rend témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu ». Le Saint Esprit, qui a fait naître en nous la vie nouvelle et éternelle de Dieu, et qui a fait de nous Son habitation, produit en nous la conscience de notre condition d’enfant et de fils, et en rend témoignage

Christ (y compris en tant qu’homme sur terre) n’est jamais appelé « enfant de Dieu », mais toujours « Fils de Dieu » ou « Fils du Père ». Dans la parole de Dieu, la condition d’enfant implique une origine, une naissance, que le Fils en tant que tel n’a pas connue, car en tant que Dieu, Il n’a pas de commencement. Il est éternellement le « Fils de Dieu » en tant qu’objet parfaitement digne de l’amour du Père.

L’apôtre Jean appelle toujours les croyants des enfants, jamais des fils ; Paul, en revanche, parle aussi bien d’enfants que de fils. Bien que les croyants de l’Ancien Testament aient eu une vie nouvelle, ils ne sont jamais appelés enfants de Dieu. Selon Jean 1:12, les enfants de Dieu sont ceux qui croient au nom de Jésus Christ, le Fils de Dieu. Ce n’est que lorsque le Père a été révélé par Christ, que les croyants ont pu aussi Le connaître comme tel. Il est donc erroné de dire que tous les hommes sont enfants de Dieu.

 

2        Être né de Dieu et condition d’enfant

Jean 1:12,13 dit : « Mais à tous ceux qui l’ont reçu, Il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom, lesquels ne sont pas nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu ». Cette naissance de Dieu est en opposition totale avec notre naissance naturelle, car elle fait naître en nous une vie nouvelle, spirituelle, qui vient de Dieu.

Quiconque naît, est un enfant, et celui qui est un enfant, a un père. Dieu est devenu notre Père parce que nous croyons en Son Fils Jésus Christ. Le fait que nous soyons appelés Ses enfants, découle de Son amour pour nous. « Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu ! Et nous le sommes » (1 Jean 3:1). C’est presque un cri de joie que l’apôtre Jean utilise pour décrire ce fait. Combien nous pouvons être heureux d’être Ses enfants !

Les mots « né de Dieu » décrivent le nouveau commencement spirituel dans la vie d’un être humain. Le Seigneur Jésus l’explique en Jean 3:3,5 par les mots « naître de nouveau » et « être né d’eau et d’Esprit ». Dans la nouvelle naissance, on est donc né :

1.      « de nouveau » ou « d’en haut », c’est-à-dire d’une manière totalement nouvelle par rapport à la naissance naturelle,

2.      « d’eau », c’est-à-dire de la parole de Dieu en tant que moyen divin (cf. Jacques 1:18 ; 1 Pierre 1:23),

3.      du Saint Esprit : « Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit » (Jean 3:6),

4.      « de Dieu » ; Il est la source, l’origine de la vie (Jean 1,13 ; 1 Jean 5,1).

 

La manière exacte dont se déroule la nouvelle naissance est un mystère divin pour nous — en tout cas pour le moment. Le Seigneur Jésus dit à ce sujet : « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le son, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit » (Jean 3:8). Il est toutefois clair que la nouvelle naissance est la première action du Saint Esprit sur un être humain, par quoi celui-ci est sanctifié pour Dieu (1 Pierre 1:2 ; cf. 1 Corinthiens 6:11 ; 2 Thessaloniciens 2:13). Il est également clair que quiconque a cru et croit en Dieu, doit être né de nouveau, que ce soit au temps de l’Ancien Testament, aujourd’hui ou dans les temps à venir jusqu’à la fin du règne millénaire.

Sans la nouvelle naissance et la nouvelle nature qui l’accompagne, aucun être humain ne pourrait jamais entrer en présence de Dieu. « La chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu » (1 Corinthiens 15:50). Dieu a les yeux trop purs pour voir le mal. Il ne pourrait jamais tolérer les pécheurs en tant que tels dans Sa sainte présence. Cela valait également pour les croyants du temps de l’Ancien Testament, comme le montre la réponse du Seigneur Jésus à la question de Nicodème : « Comment cela peut-il se faire ? Jésus lui répondit : Tu es docteur d’Israël, et tu ne connais pas ces choses ? » (Jean 3:9-10). Nicodème aurait donc pu le savoir (cf. Ézéchiel 36:25-26). Mais les croyants de l’époque de l’Ancien Testament ne connaissaient pas encore Dieu comme leur Père. Cela n’a été possible que lorsque le Fils de Dieu a révélé le Père et préparé le chemin vers Lui.

Tous ceux qui, dans le temps présent, croient en Christ ressuscité sont « rendus vivants avec Christ » par Dieu (Éphésiens 2:5 ; Col. 2:13). Cela ne pouvait et ne peut se produire qu’après la résurrection de Christ. Il a « annulé la mort et a fait luire la vie et l’incorruptibilité » (2 Tim. 1:10). Pour tous ceux qui croient en Lui, « Christ est notre vie » (Col. 3:4). Cela signifie que la nouvelle naissance nous met actuellement en relation avec Christ ressuscité. Et par cela, nous sommes désormais enfants de Dieu, qui est devenu notre Père. Le jour de Sa résurrection, le premier message du Seigneur à Marie de Magdala fut : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20:17).

Par la nouvelle naissance, Dieu nous a approchés de Lui autant qu’il est possible pour une créature. C’est Sa volonté que nous « participions à Sa nature divine » (2 Pierre 1:4). Nous ne pouvons pas être plus proches de Lui que d’être Ses enfants et de pouvoir L’appeler notre Père, Lui, le Dieu tout-puissant et seul bienheureux (Jean 1:12,13)! Nous restons toujours des créatures, même si ce n’est pas éternellement dans notre « corps d’abaissement », mais dans un corps « conforme à Son (de Christ) corps glorieux » (Phil. 3:21).

En tant qu’enfants aimés de Dieu, nous sommes appelés à être Ses imitateurs sur terre, et cela dans l’amour (Éph. 5:1). Comme nous vivons dans un monde tortu et pervers, nous devons et pouvons aussi marcher ici-bas comme des « enfants de lumière », « sans reproches et purs [...] enfants de Dieu irréprochables [...] comme des luminaires dans le monde » et « reflétant la parole de vie » (Éphésiens 5:8 ; Philippiens 2:15,16). Mais dans nos relations les uns avec les autres, c’est l’amour de Dieu qui est l’élément déterminant parmi ses enfants – un amour qui se manifeste avant tout par le fait que nous L’aimons et que nous observons Ses commandements (Éphésiens 5:2 ; 1 Jean 5:2).

 

Jésus lui dit :

Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va vers mes frères et dis-leur :

Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.

Jean 20:17

 

3        Croissance spirituelle

3.1        [Les trois étapes selon 1 Jean 2]

Comme pour les enfants naturels, il y a également dans la vie des enfants de Dieu des étapes de croissance ou de développement spirituels. Nous apprenons beaucoup à ce sujet par l’apôtre Jean, qui nous fait particulièrement saisir notre condition d’enfants de Dieu. Dans sa première épître, il écrit aux enfants (en grec : teknon) de Dieu dans leur ensemble (par ex. 1 Jean 3:1,2). Lorsqu’il s’adresse à eux personnellement, il utilise un terme similaire, mais plus familier et affectueux (grec teknion), qu’on pourrait traduire par « enfant bien-aimé » (par ex. 1 Jean 2:1,12,28). Il distingue en outre trois étapes de croissance spirituelle. Dans le v. 13, il s’adresse aux « pères », aux « jeunes gens » et aux « petits enfants » (grec paidion), d’abord au présent (« je vous écris »), puis de nouveau au passé aux v. 14 à 29 (« je vous ai écrit » ; v. 21 et 26 pour les « petits enfants »). (*)

 

(*) Cet ordre n’a manifestement pas été reconnu par certains des premiers copistes, c’est pourquoi, dans des éditions du texte original au v. 13 et dans de nombreuses traductions, le passé (« je vous ai écrit ») est utilisé pour les « petits enfants », bien qu’ils soient mentionnés ici pour la première fois. Cependant, la plupart des manuscrits et des traductions conservent ici (v.13) le temps original, le présent. C’est seulement ainsi que la double énumération des étapes de développement devient claire.

 

3.1.1        [Tous les croyants]

L’apôtre Jean s’adresse d’abord à tous les enfants bien-aimés (grec teknion, 1 Jean 2:12). Par cette formule, il pose en quelque sorte le cadre de ses enseignements et de ses exhortations. En effet, au v. 28, il conclut toute cette section par la même formule « enfants ». Au début, il mentionne comme leur caractéristique le fait que « leurs péchés sont pardonnés à cause de son nom ». Quiconque ne porte pas cette caractéristique n’est pas un enfant de Dieu. Le pardon des péchés est le fondement de la foi chrétienne, sur lequel reposent toutes nos bénédictions (cf. Actes 26:18 ; Éph 1:7 ; Col. 1:14). À la fin de cette section, tous les enfants sont exhortés à demeurer en Lui, le Fils de Dieu (1 Jean 2:28). Cette exhortation concerne la vie chrétienne pratique et s’applique pareillement à tous les croyants.

 

3.1.2        [les pères]

Entre les deux, l’apôtre s’adresse particulièrement aux trois groupes mentionnés. Pour de nombreux lecteurs de la Bible, il peut être frappant, que le Saint Esprit ne commence pas par les petits enfants pour ensuite passer aux jeunes gens et enfin aux pères. Non, il commence par les pères. La raison en est la suivante : Dans Sa Parole, Dieu nous présente généralement ce qui, pour Lui, est le plus important ou le plus proche. Ainsi, l’énumération des objets de la tente d’assignation (tabernacle) dans l’Exode ne commence pas par le parvis et l’autel des holocaustes, mais par le lieu très-saint et l’arche de l’alliance avec le propitiatoire, l’image de Christ et de Son œuvre de rédemption (Exode 25). Il en va de même pour les sacrifices dans le Lévitique. Ce n’est pas le sacrifice pour le péché qui est décrit en premier, mais l’holocauste, qui nous montre le Seigneur Jésus dans Son don parfait de Lui-même à la croix, où Il s’est offert entièrement pour Dieu en offrande d’odeur agréable (Lév. 1).

Il en va de même ici. Les pères sont les croyants qui ont le plus progressé dans la croissance spirituelle. Quelle est leur caractéristique ? Ils ont connu et connaissent Celui qui est depuis le commencement (1 Jean 2:13). Il s’agit ici de la personne de Christ. Au commencement, par Sa venue dans le monde, Il a révélé le Père, Il L’a glorifié dans Sa vie et Il a finalement accompli l’œuvre de la rédemption. Le connaître signifie ici Le posséder comme source, fondement et objet de toutes les bénédictions chrétiennes, et en être satisfait. Celui qui L’a connu et Le connaît comme les pères n’a plus d’autres besoins ni d’autres exigences. Il est content de Celui en qui le Père trouve Sa satisfaction éternelle. Lorsque l’apôtre s’adresse de nouveau aux pères au v. 14, il ne fait que répéter sa première déclaration. Il n’a rien à ajouter. Cela confirme l’idée que la connaissance de Celui qui « est dès le commencement » est le plus haut degré de la vie de la foi. En sommes-nous encore loin ?

 

3.1.3        [les jeunes gens]

Le deuxième groupe auquel il est fait référence ici est celui des « jeunes gens » (v. 13b et 14b-17). L’apôtre souligne à deux reprises qu’ils ont « vaincu le méchant ». La deuxième fois, il ajoute qu’ils étaient spirituellement assez forts pour vaincre le diable et ses attaques antichrétiennes. Ils se sont montrés, pour ainsi dire, à la hauteur spirituellement. Ils n’ont pu être forts que parce que la parole de Dieu occupait une place permanente dans leur vie. Mais ensuite, il doit quand même leur rappeler de ne pas céder aux séductions du monde. Cela nous montre que les ruses de l’ennemi sont plus dangereuses que sa puissance et son opposition au témoignage de Dieu sur la terre. À cela s’ajoute, comme allié du diable, la chair qui habite en nous et qui veut toujours nous attirer vers le monde.

 

3.1.4        [les petits enfants]

Au troisième groupe, les « petits enfants », il peut d’abord témoigner qu’eux aussi ont « connu le Père ». N’y a-t-il pas aujourd’hui de nombreux vrais enfants de Dieu qui ne connaissent pas encore cette vérité fondamentale de la foi chrétienne ? Cela ne montre-t-il pas à quel point notre croissance spirituelle est souvent faible ? Selon la pensée de Dieu, même les plus jeunes croyants doivent jouir de cette merveilleuse conscience de pouvoir Le connaître comme leur Père. Mais ensuite, suit une série d’exhortations graves qui s’adressent spécialement à eux. Les avons-nous toutes comprises et prises à cœur ? En résumé, elles signifient que si les « petits enfants » demeurent dans le Fils et dans le Père, c’est-à-dire s’ils persévèrent dans la foi en Lui, ils recevront la force d’accomplir leur tâche essentielle. Celle-ci consiste à tenir ferme la vérité et à pouvoir, par-là, démasquer tout mensonge spirituel. Pour cela, ils ont reçu l’onction du Saint Esprit.

Il est remarquable que les pères ne reçoivent aucune exhortation, contrairement aux jeunes gens, tandis que les enseignements les plus détaillés s’adressent aux « petits enfants ». Cela signifie qu’en tant que chrétiens, nous avons beaucoup à apprendre sur le plan spirituel dès le début. C’est le seul moyen de pouvoir grandir spirituellement. Mais cela signifie aussi que nous ne cessons jamais d’apprendre sur la terre, comme nous pouvons le déduire des paroles de l’apôtre Paul peu avant sa mort (cf. Phil. 3:10).

 

3.2        [Croissance spirituelle dans les écrits de Paul]

L’apôtre Jean n’est donc pas le seul à parler de croissance spirituelle. Nous retrouvons également cette pensée chez Paul et Pierre. Paul exhorte les croyants d’Éphèse, « que, étant vrais dans l’amour, nous croissions en toutes choses jusqu’à Lui qui est le chef, Christ » (Éphésiens 4:15).

Il doit écrire avec plein de reproches aux croyants de Corinthe : « Et moi, frères, je n’ai pas pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, comme à de petits enfants en Christ. Je vous ai donné à boire du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas encore la supporter, et vous ne le pouvez toujours pas » (1 Cor. 3:1-2). Ils étaient donc encore spirituellement immatures comme de petits enfants, et ne pouvaient donc pas encore être initiés plus profondément dans la vérité. En Hébreux 5:11-14, l’auteur reproche même aux destinataires de la lettre d’avoir régressé spirituellement et d’être redevenus comme de petits enfants à qui l’on ne peut donner que du « lait » à boire, alors que la « nourriture solide » est destinée aux « adultes » spirituellement mûrs.

 

3.3        [Croissance spirituelle dans les écrits de Pierre]

En revanche, quand Pierre écrit aux croyants : « Désirez ardemment, comme des enfants nouveau-nés, le pur lait intellectuel, afin que vous croissiez par lui à salut » (1 Pierre 2:2), ces mots ne contiennent aucun reproche. Il établit plutôt une comparaison entre tous les croyants, jeunes et mûrs, et les petits enfants. Tout comme ces derniers ont naturellement besoin de lait, nous devons tous désirer ardemment et constamment le lait de la Parole de Dieu. Cette exhortation est également nécessaire pour tous les croyants d’aujourd’hui !

 

3.4        [Connaissance partielle, connaissance parfaite]

Ici, sur terre, notre connaissance reste toutefois imparfaite. Ce n’est qu’à la venue de notre Seigneur pour amener les croyants à la maison que ce qui doit encore être qualifié, aujourd’hui, de « partiel » sera définitivement passé. Alors, un état parfait s’installera pour l’éternité, où ni faiblesse ni péché ne nous gêneront (1 Corinthiens 13:10-12). Alors, nous connaîtrons comme nous avons été connus.

Alors notre vie d’étrangers dans un monde qui nous est étranger prendra fin. Ici, il faut endurer toutes sortes de souffrances, mais quand notre Seigneur viendra, tous les rachetés seront glorifiés avec Lui, et seront un jour Ses cohéritiers (Romains 8:17). Quand Il apparaîtra en gloire dans ce monde, les rachetés L’accompagneront dans « la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Romains 8:21). Les enfants de Dieu, qui doivent souffrir par amour pour Christ dans le monde actuel, seront un jour révélés avec Lui en gloire lors de Son apparition dans ce même monde (voir 2 Thessaloniciens 1:6-10).

 

4        La maison du Père

Dans Son amour, Dieu, notre Père, nous a donné une consolation éternelle et une bonne espérance (2 Thes. 2:16). L’espérance vivante et heureuse qui y est associée doit déjà nous encourager et nous consoler dans les situations difficiles. Nous ne savons pas grand-chose de la maison du Père. Mais nous savons que le Fils de Dieu y était et y est toujours dans le sein du Père ; « là où je suis », c’est la maison du Père (Jean 7:34.36 ; 12:26 ; 14:3 ; 17:24). Le Seigneur Jésus a également dit à Ses disciples qu’il y avait là beaucoup de demeures et qu’Il leur en préparerait une (Jean 14:2). Nous savons aussi que nous serons là avec Lui et que nous Le verrons comme Il est (Jean 14:3 ; 17:24 ; 1 Thes. 4:17).

Le temple de Jérusalem, que le Seigneur Jésus appelle expressément « la maison de mon Père », était dans l’Ancien Testament la « maison de Dieu » (1 Chr 22:1 ; Jean 2:16). Il y avait là différentes demeures pour les prêtres (sacrificateurs) et les Lévites (1 Chr 9:33 ; Esdras 10:6). Sans aucun doute, ces « chambres » font allusion aux demeures où le Seigneur Jésus est allé préparer « une place » pour les Siens dans la maison de Son Père. Pour les préparer, Il n’a pas eu besoin d’accomplir une œuvre particulière. Par le fait d’entrer après Son ascension là où personne n’était jamais entré auparavant, et d’être le premier homme à le faire, Il a préparé le lieu, et nous a ouvert le chemin pour y entrer. Il est notre « précurseur » (Hébreux 6:20). Nous serons bientôt avec Lui pour contempler la gloire que le Père Lui a donnée (Jean 17:24). C’est le sens des mots « le voir comme Il est » (1 Jean 3:2). Nous ne pourrons Le voir ainsi (comme Il est) que lorsque nous Lui serons semblables, c’est-à-dire que nous serons conformes à l’image du Fils et au corps de Sa gloire (Rom. 8:29 ; Phil. 3:21).

La maison du Père est la demeure éternelle du Dieu éternel et se trouve donc en dehors de la création visible et invisible. Dieu est un Esprit qui n’est pas seulement invisible, mais qui n’a pas non plus besoin d’un lieu créé pour habiter (Jean 4:24 ; Col. 1:15 ; 1 Tim. 1:17 ; 6:16). La maison du Père est donc le domaine éternel où rayonne la gloire de Dieu dans la lumière et l’amour. C’est là que se déploie la relation éternelle entre le Fils et le Père.

La « maison de mon Père » ne s’appelle pas ainsi seulement parce que le Père y est, mais parce que le Fils du Père y est. Quand nous Le voyons, nous voyons le Père. Lui seul pouvait dire : « Personne n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, Lui L’a fait connaître » (Jean 1:18). « Non pas que quelqu’un ait vu le Père, sinon Celui qui est de Dieu ; celui-là a vu le Père » (Jean 6:46). « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14:9). Le Fils est l’image du Dieu invisible, et en Lui, en tant qu’homme, toute la plénitude de la Déité habite corporellement (Col. 1:15,19 ; 2:9).

Dans la maison de Son Père, Il a préparé une place pour tous les enfants de Dieu, et Il reviendra pour les prendre avec Lui afin qu’ils soient là où Lui est, — là où règnent éternellement la lumière et l’amour ! Nous aussi, qui avons été rachetés par Christ, nous serons bientôt là-bas, et nous connaîtrons et jouirons des immenses richesses de la grâce de Dieu, le Père, dans Son Fils Jésus Christ (cf. Éphésiens 2:7). Nous Le verrons comme Il est, et nous jouirons d’une joie éternelle, sans trouble et sans nuage, — auprès de Lui, notre Rédempteur ! Telle est notre plus grande félicité : être auprès de Lui et Le voir comme Il est (Jean 14:3 ; 17:24 ; 1 Thessaloniciens 4:17 ; 1 Jean 3:3) !

 

5        Adoration du Père en esprit et en vérité

L’heure vient, et elle est déjà maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car le Père en cherche de tels qui L’adorent.

Jean 4:23

 

Dieu seul est digne d’être adoré (Apoc. 22:9). L’adoration de Dieu comme Père est l’activité la plus belle et la plus élevée des enfants de Dieu. « Mais l’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car le Père en cherche de tels qui L’adorent » (Jean 4:23). Par ces mots, le Seigneur Jésus décrit l’adoration chrétienne, qui était alors encore future, et que les enfants de Dieu Lui offrent en tant que leur Père. C’est plus que de la reconnaissance pour quelque-chose reçu, ou de la louange pour les actes d’une personne. Nous sommes certes appelés à rendre grâce à notre Dieu et Père en Christ, ainsi qu’à louer Dieu par Christ (Col. 1:12 ; Héb. 13:15). Mais l’adoration du Père va au-delà. Elle est la vénération de Dieu et l’honneur rendu à Dieu pour ce qu’Il a fait pour nous dans Son Fils Jésus Christ, et pour ce que Celui-ci est pour Lui.

Les caractéristiques de la vraie adoration de Dieu sont « en esprit et en vérité ». Puisque Dieu est un Esprit, Il doit aussi être adoré en esprit. L’adoration en esprit correspond à la véritable nature de Dieu, mais elle s’accomplit en même temps dans la puissance du Saint Esprit. Elle s’oppose donc aux formes et aux cérémonies de la loi, mais aussi à toute religiosité qui attire la chair : musique, lieux somptueux, etc.

Adorer en vérité signifie : en accord avec la révélation que Dieu a donnée de Lui-même. Dans le Nouveau Testament, cette révélation de Dieu dans le temps présent, Pierre l’appelle « la vérité présente » (2 Pierre 1:12). Au temps de l’Ancien Testament, Dieu s’était essentiellement révélé au peuple d’Israël à travers la loi. C’est pourquoi le Seigneur Jésus pouvait dire à juste titre que les Juifs savaient qui ils adoraient. Les Samaritains, avec leur mélange de religions, ne le savaient même pas.

Le peuple samaritain avait choisi le mont Garizim comme lieu d’adoration. À propos de leur adoration, le Seigneur Jésus dit : « Vous adorez vous ne savez quoi ». Il s’agissait d’un mélange de paganisme et de loi (cf. 2 Rois 17). Cette adoration n’était ni en esprit ni en vérité. Les Juifs, en revanche, adoraient Dieu en vérité, dans la mesure du possible. La loi avait été donnée par Lui, et était donc vérité (cf. Ps. 119:142,151,160), même si elle était souvent voilée. Mais le culte de Dieu selon la loi n’était pas de nature spirituelle, mais matérielle. Tout était extérieur, même si nous pouvons y voir des ombres et des images des choses célestes et des biens qui étaient alors encore à venir (cf. Hébreux 8:5 ; 10:1).

Mais maintenant, une « heure » allait venir, c’est-à-dire un laps de temps, où cesseraient les deux, le faux culte et le culte qui jusqu’alors était correct. D’une part, ce temps était encore à venir, car les conditions préalables, l’œuvre rédemptrice de Christ et la venue du Saint Esprit, n’étaient pas encore remplies. D’autre part, il avait déjà commencé, car Celui qui devait être l’objet de l’adoration était déjà venu et avait révélé Dieu comme Père.

Comme beaucoup d’autres vérités chrétiennes, la vraie adoration est aujourd’hui tombée dans l’oubli et relégué au second plan dans la chrétienté. Le culte en esprit et en vérité ne peut être rendu que par des personnes qui connaissent Dieu comme Père. Pour cela, elles doivent avoir fait l’expérience de la nouvelle naissance, et avoir reçu le Saint Esprit. L’Esprit du Fils de Dieu nous rend capables de connaître Dieu comme notre Père, et de nous adresser à Lui : « ... vous avez reçu un esprit d’adoption, dans lequel nous crions : Abba, Père ! L’Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Romains 8:15-16), et : « Mais parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, criant : Abba, Père ! » (Gal. 4:6). Même si nous n’utilisons guère le mot « Abba » en dehors de nos chants, sa signification et sa grande valeur restent intactes pour nous. Il exprime simplement la relation la plus intime des rachetés avec leur Dieu, de la même manière que le Fils la connaissait sur terre (Marc 14:36).

Ne pensons pas qu’il s’agisse là de quelque chose d’élevé que seuls les croyants mûrs et peut-être plus âgés peuvent expérimenter et réaliser. Au contraire, dans le passage déjà mentionné et commenté de 1 Jean 2, il est dit : « Je vous écris, petits enfants, parce que vous avez connu et connaissez le Père » (v. 13). Comme nous l’avons vu, le mot « enfant » (grec paidion) utilisé ici désigne un petit enfant qui, par rapport aux « jeunes gens » et aux « pères », se trouve au niveau le plus bas de la croissance chrétienne. Que dit maintenant l’apôtre de ces petits enfants dans la foi ? « Parce que vous avez connu et connaissez le Père ». C’est ainsi que la parole infaillible de Dieu parle de ceux qui ont accepté le Seigneur Jésus par la foi. Si des croyants n’ont pas atteint ce stade, la proclamation et l’enseignement qu’ils ont reçus les ont laissés dans un état d’immaturité spirituelle et ne leur ont pas apporté la pleine vérité de l’évangile (Éphésiens 4:14 ; Hébreux 5:13).

Mais la volonté de Dieu est que les Siens, par le Saint Esprit qui habite en eux, soient conscients du fait d’être enfants et fils de Dieu, et ainsi capables de L’adorer comme Père en esprit et en vérité.

Nous ne lisons pas souvent dans les Écritures que Dieu « cherche » quelque chose. Mais c’est le cas dans Jean 4:23 : « Car le Père cherche de tels adorateurs ». Tout vrai chrétien peut certes être un adorateur, même s’il est encore jeune dans la foi et inexpérimenté dans la parole de Dieu. Mais nous n’avons pas été créés pour être des adorateurs. Dieu nous a certes fait Ses enfants, membres du corps de Christ, voire rois et sacrificateurs, mais pas adorateurs ! Dieu n’y contraint aucun des Siens. Il n’exige pas non plus l’adoration comme un despote exige la soumission de ses sujets. La véritable adoration ne peut être que volontaire, venant du cœur. C’est pourquoi le Seigneur Jésus a dit : « Car le Père cherche de tels adorateurs ». Les adorateurs sont des croyants qui, pleinement conscients de leur salut, contemplent le Seigneur Jésus tel que le Père Le voit. L’adoration est notre réponse à l’amour insondable que le Père nous a manifesté dans Son Fils.

Bien que nous restions toujours des créatures, nous avons néanmoins, en tant qu’enfants de Dieu, le grand privilège de pouvoir contempler le Fils avec Lui, le Père. Le Père le fait avec une satisfaction éternelle et divine. En tant qu’êtres humains, nous pouvons le faire dans l’adoration. C’est sans doute la forme la plus élevée de notre communion avec le Père et avec Son Fils Jésus Christ (1 Jean 1:3). C’est le désir de notre Père qui cherche de tels qui l’adorent en esprit et en vérité. L’adoration ne s’occupe pas seulement de ce que Christ a fait pour nous, mais aussi ce qu’Il est pour le Père. En cela, nous pouvons partager un peu les pensées du Père à l’égard du Fils.

L’adoration en esprit et en vérité peut être considérée comme la tâche la plus élevée des rachetés de Dieu, car c’est leur seule occupation, qui commence déjà sur terre et se poursuivra éternellement. Son objet n’est pas terrestre, mais céleste, oui, c’est Dieu lui-même, — révélé en Son Fils Jésus Christ ! Seuls les rachetés, conscients de leur relation intime avec Dieu comme Père grâce à l’œuvre expiatoire accomplie par Son Fils, peuvent adorer « en esprit et en vérité ». Une telle adoration est le résultat de leur joie en leur Rédempteur. C’est l’occupation d’honneur avec le Fils en présence du Père.

 

Mais parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, criant : « Abba, Père ! »

Galates, 4:6

 

6        Notre position « en Christ » et la condition de fils

Contrairement à la condition d’enfant, la condition de fils est notre nouvelle position, à laquelle Dieu nous a prédestinés par Christ, et dans laquelle Il nous a placés en Christ. Le concept du Nouveau Testament de « condition de fils » est traduit dans certaines langues par « adoption », qui a en allemand la connotation d’« enfant qui n’est pas un vrai enfant ». Or ce serait une idée tout à fait fausse. Le mot grec (hyiothesia) dans le Nouveau Testament signifie proprement « position de fils ». C’est la position dans laquelle nous avons été placés par la grâce de Dieu en relation avec Son Fils bien-aimé, étant même fait un avec Lui. Notre condition de fils n’est toutefois pas en opposition avec la condition d’enfant. Les deux décrivent une relation pareillement fondamentale avec Dieu en tant que notre Père, mais sous des points de vue différents. Il va de soi que cette vérité ne concerne pas seulement les « frères », mais aussi les « sœurs » (2 Cor. 6:18). Il n’est pas non plus question d’une croissance en passant de l’état d’enfants à celui de fils, ni d’un mûrissement. Dès le début de notre vie de foi, nous sommes à la fois enfants et fils. Cependant, le privilège de la condition de fils décrit la faveur dont le Père nous a comblés en raison de notre foi en Son Fils, mais aussi de la dignité qui est associée à cette position.

La condition de fils originelle, éternelle et unique est la relation de Christ avec le Père. Il est le Fils éternel du Père éternel (2 Jean 3). Lui seul, en tant que Fils, connaît le Père depuis toute éternité. C’est pourquoi Lui seul était en mesure de révéler le Père (Jean 1:18 ; 14:2,6,9 ; 1 Timothée 3:16). « Non pas que quelqu’un ait vu le Père, sinon celui qui est de Dieu ; celui-là a vu le Père » (Jean 6:46). Cependant, pour que les hommes puissent entrer en relation personnelle avec Dieu comme Père, il fallait que le Fils meure et ressuscite. Le fossé immense entre Dieu, qui est lumière, et les hommes pécheurs, qui sont ténèbres, devait d’abord être éliminé (1 Jean 1:5 ; Éphésiens 5:8). Nous pouvons donc dire : par Son incarnation, Christ a approché le Père de nous ; mais par Sa mort, Sa résurrection et sa glorification, nous avons été approchés du Père. Ce n’est qu’à la suite de l’œuvre expiatoire et de la résurrection de Christ que cette relation a pu être révélée et expérimentée. « Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus Christ » (Gal. 3:26).

Notre position en tant que fils est donc caractérisée par notre unité avec la position de l’homme glorifié Christ Jésus. La raison en est que, par la grâce de Dieu, nous sommes placés « en Christ », c’est-à-dire que nous pouvons occuper la même position que Lui, le Fils de l’homme glorifié, qui est maintenant assis à la droite de Dieu. En tant que « premier-né entre plusieurs frères », Il occupe certes seul la place de la plus haute puissance à la droite de Dieu. Mais tous ceux qui croient en Lui sont si agréables à Dieu qu’Il leur accorde Sa grâce (ou : les rend agréables) « en Christ », Son Fils bien-aimé (Éphésiens 1:6) ! Nous sommes un avec Lui comme Homme glorifié, mais nous ne sommes pas identiques à Lui, car nous restons toujours des créatures.

Le Père transmet Son amour pour Son Fils sur nous (cf. Jean 17:23). Il prend tant de plaisir en Son Fils bien-aimé qu’Il veut remplir Son ciel de millions de rachetés qui seront tous conformes à l’image de Son Fils, Celui-ci restant toujours le premier-né entre de nombreux frères (Rom. 8:29). C’est à cette condition de fils que Dieu, le Père, nous a prédestinés « pour Lui-même » selon le bon plaisir de Sa volonté (Éphésiens 1:5). La condition de fils est également en contraste avec l’esclavage dans lequel se trouvait le peuple d’Israël sous la loi (Galates 3:23 à 4:7).

Le concept biblique de condition de fils ne décrit donc pas, comme la condition d’enfant, notre origine et notre nouvelle nature qui en découle, mais notre position parfaite et glorieuse « en Christ », l’Homme glorifié. C’est pourquoi il n’est pas question ici de croissance ou de progrès. Notre position comme fils est immuable, pour la joie du Père (« pour Lui », Éph. 1:5).

Nous ne sommes simplement pas toujours conscients de ce privilège et de la responsabilité qui s’y rattache. C’est pourquoi nous avons besoin de cet avertissement : « C’est pourquoi sortez du milieu d’eux, et soyez séparés, dit le Seigneur ; et ne touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous recevrai. Et je vous serai pour père, et vous me serez pour fils et pour filles, dit le Seigneur, le tout-puissant » (2 Corinthiens 6:17-18). Sommes-nous conscients de cette haute responsabilité ? Puissions-nous l’être de plus en plus ! Car c’est seulement ainsi que nous pourrons vraiment jouir du privilège d’être fils.

 

7        Dieu notre Père

Lorsque le Seigneur Jésus était sur terre, il appelait Dieu son Père (« Abba, Père », Marc 14:36), et nous pouvons également le faire en tant que fils et enfants (Romains 8:15 ; Galates 4:6). Son Père est maintenant aussi devenu notre Père (Jean 20:17). L’expression « Abba, Père » contient le mot « père » dans deux langues : en araméen Abba, et en grec Pater. Cela signifie également qu’il n’y a aucune différence entre ceux qui, par le Seigneur Jésus, croient en Dieu comme leur Père, qu’ils soient Juifs ou Grecs. « Car par Lui (c’est-à-dire Christ), nous avons tous (c’est-à-dire Juifs et gens des nations) accès auprès du Père par un seul Esprit » (Éphésiens 2:18). Nous sommes aussi bien enfants que fils de Dieu, par la foi en Christ (Jean 1:12,13 ; Galates 3:26).

Ni le peuple d’Israël comme tel, ni les croyants sous l’ancienne alliance, ne connaissaient ce privilège. Certes, Dieu est parfois appelé « père » dans l’Ancien Testament, par exemple en Malachie 2:10, où il est dit : « N’avons-nous pas tous un seul père ? » Mais là il ne s’agit pas de la condition individuelle d’enfant ou de fils, des croyants et de l’état de Père de Dieu, mais d’un rapport collectif. Dieu appelle tout le peuple d’Israël Son fils, et inversement, Lui est le père d’Israël (Exode 4:22,23 ; cf. Deut. 32:6 ; Ésaïe 64:8). Cette relation ne reposait pas sur une foi personnelle, mais sur l’élection souveraine d’Israël comme peuple terrestre de Dieu (Deut. 7:6-8 ; Ps. 135:4). Sous la loi, Israël était en esclavage, comme nous le voyons en Galates 3:26 à 4:7. Cet état est considéré comme contraire à la condition de fils.

Lorsque le Seigneur Jésus parlait aux disciples de Dieu comme leur Père dans les cieux (Matt. 5:16,45), Il le faisait en anticipation de ce grand privilège des croyants, qui était alors encore à venir. En tant que Fils, Il connaissait le Père depuis toute éternité. Mais lorsqu’Il utilisait ce nom à l’égard des Siens, c’était quelque chose de nouveau pour eux. Ils ne pouvaient pas encore connaître la relation qui s’y rattache. Pour cela, Il devait d’abord accomplir l’œuvre expiatoire. Entre la connaissance que Dieu est le Père, et l’expérience consciente de cette vérité, il y a la croix et la résurrection de Christ.

Mais quand le Seigneur Jésus eut accompli l’œuvre à la croix et ait été ressuscité d’entre les morts, Il chargea Marie de Magdala d’annoncer à Ses disciples cette nouvelle relation de foi : « Va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20:17). La prédiction, qu’Il avait faite quelques jours auparavant, était maintenant accomplie : « En vérité, en vérité, je vous dis : si le grain de blé tombant en terre ne meurt, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12:24). Le chemin vers le Père a été préparé par Sa mort et Sa résurrection. Nous ne savons pas dans quelle mesure les disciples ont compris cette annonce à l’époque. Mais quand le Saint Esprit a fait Son habitation dans les croyants, cette nouvelle relation est devenue une réalité vivante. Il n’est pas seulement Celui qui témoigne avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu, mais Il est aussi l’Esprit d’adoption (de la condition de fils) par qui nous crions : « Abba, Père ! » (Romains 8:15-16). — N’est-il pas remarquable que cette invocation si intime, qui n’apparaît que trois fois dans le Nouveau Testament, soit liée à notre condition de fils ?

Le Fils éternel n’a pas honte de nous appeler Ses frères (Hébreux 2:11) ! Mais cette condescendance divine ne nous autorise pas à appeler désormais le Seigneur Jésus notre frère. Le respect à l’égard de notre Seigneur nous en empêche, sans que cela diminue le sentiment de Son amour pour nous et celui de notre amour pour Lui. Un général pourrait bien appeler ses soldats « camarades », mais un simple soldat n’oserait guère l’appeler « camarade » en retour.

Dieu est maintenant devenu notre Père. Lorsque nous lisons le nom « Dieu » dans la Bible, c’est avant tout Sa souveraineté et Sa grandeur qui s’imposent à notre regard, ainsi que notre responsabilité envers Lui. Mais quand Il est appelé « Père », cela nous renvoie à Son amour pour nous comme Ses enfants et Ses fils. Néanmoins, les titres « Dieu » et « Père » sont étroitement liés. Les croyants sont toujours appelés « enfants de Dieu », jamais « enfants du Père ». Nous pouvons donc dire : par la foi, nous sommes devenus enfants et fils de Dieu, mais nous pouvons l’appeler notre Père (Jean 1:12 ; 11:52 ; Rom. 8:23 ; Gal. 4:5-7 ; 1 Jean 3:1). Connaissons-nous et apprécions-nous ce privilège incommensurable ?

 

8        L’amour du Père

L’amour du Père pour nous est la marque distinctive de notre position d’enfants : « Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu ! » (1 Jean 3:1). Cet amour inconditionnel du Père pour nous se manifeste également dans le fait qu’Il nous permet de nous approcher de Lui sans restriction quand nous prions en Son nom (Jean 16:26,27). Grâce à l’œuvre expiatoire de Jésus, l’accès au Père nous est fondamentalement ouvert par le Saint Esprit. Le Seigneur Jésus dit à ce sujet en Jean 16:27 : « Le Père Lui-même vous aime ». Cela nous montre la proximité dans laquelle nous sommes amenés au Père. Nous pouvons nous approcher de Celui qui nous aime du même amour qu’Il a pour Son Fils (Jean 17:23). Et dans cet amour, Il entend et exauce nos prières. Cet amour de Dieu pour nous, qui s’est manifesté et se manifeste en Christ, est inconditionnel. Rien, absolument rien ne peut nous séparer de cet amour (Rom. 8:38,39).

Mais c’est aussi Son amour qui nous corrige. Même si notre comportement d’enfants vis-à-vis de notre Père n’est pas le sujet de l’épître aux Hébreux, nous trouvons néanmoins un passage sérieux et qui touche notre cœur dans le ch. 12 v.4-11 (cf. aussi 1 Pierre 1:17) : « Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang en combattant contre le péché, et vous avez oublié l’exhortation qui s’adresse à vous était comme à des fils : « Mon fils, ne méprise pas la discipline du Seigneur, et ne perds pas courage quand tu es repris par lui ». Car celui que le Seigneur aime, Il le discipline, et il fouette tout fils qu’Il agrée. Vous endurez des peines comme discipline : Dieu agit envers vous comme envers des fils ; car quel est le fils que son père ne discipline pas ? Si vous êtes sans la discipline à laquelle tous ont part, vous êtes des bâtards, et non des fils. De plus, nous avons eu des pères selon la chair pour nous discipliner, et nous les avons respectés ; ne devons-nous pas beaucoup plus nous soumettre au Père des esprits, et nous vivrons ? Car ceux-là nous disciplinaient pendant peu de jours selon qu’ils le trouvaient bon, mais Lui nous discipline pour notre bien, afin que nous participions à Sa sainteté. Or aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais de tristesse, mais plus tard elle produit le fruit paisible de la justice pour ceux qui ont été exercés par elle ».

 

9        Obéissance et amour

L’amour du Père a un autre aspect pratique. Par notre obéissance, nous montrons notre amour pour notre Seigneur, et nous faisons l’expérience de l’amour du Père et du Fils d’une manière particulière. Le Seigneur Jésus mesure notre amour pour Lui d’après notre obéissance à Ses « commandements » et à Sa « parole » (Jean 14:21,23). L’obéissance est une caractéristique du disciple de Jésus. Comme c’est tout simple et compréhensible pour chacun – et pourtant, combien il nous est souvent difficile d’obéir !

Malgré leur similitude, il existe une différence entre « commandement » et « parole », qu’il convient d’expliquer brièvement. Jean 14:21 parle des commandements de notre Seigneur. Si nous ne nous contentons pas de les « avoir », mais que nous les « gardons », nous Lui montrons notre amour par notre obéissance. Cela évoque une nouvelle forme de l’amour du Père et du Fils envers nous, qui est liée à une révélation particulière de Christ. Cette « révélation » ne doit pas être confondue avec la première rencontre avec Christ par la foi (cf. Gal. 1:16). Si nous Lui sommes obéissants comme croyants, le Fils se révèle à nous afin que nous apprenions à mieux Le connaître. Nous reconnaissons alors de plus en plus qu’Il n’est pas un maître dur, mais quelqu’un qui nous aime d’un amour inexprimable et qui veut nous en faire faire toujours plus l’expérience. Nulle part nous n’en apprenons autant sur Lui et sur Sa relation avec le Père et avec nous que dans l’évangile selon Jean. Dans le verset précédent, le Seigneur dit précisément : « En ce jour-là, vous connaîtrez que moi je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous » (Jean 14:20). Nous en réjouissons-nous ? Plus nous L’aimons, plus nous Lui obéissons – et plus nous connaissons et expérimentons concrètement qui Il est vraiment. C’est ce que signifient ici les mots « Je me manifesterai à Lui » (Jean 14:20).

Ses commandements sont des ordres explicites à Ses disciples, et donc à nous, comme par exemple le commandement de l’amour fraternel (Jean 13:34 ; 15:12), celui de rompre le pain (Luc 22:19), mais aussi celui du silence pour les sœurs dans les assemblées (1 Corinthiens 14:37) et bien d’autres encore (cf. Matthieu 28:20 ; 1 Thessaloniciens 4:2 ; 1 Jean 5:2,3).

Les commandements du Nouveau Testament diffèrent fondamentalement de ceux de la loi du Sinaï dans l’Ancien Testament. Les commandements de l’Ancien Testament étaient les étapes sur le chemin de la justice et de la vie (Lév. 18:5 ; Deut 6:25). Mais personne ne pouvait suivre ce chemin, car l’homme, qui est pécheur par nature, n’en est pas capable. « Nul ne sera justifié devant Lui par des œuvres de la loi » (Romains 3:20). En revanche, les commandements chrétiens, dans le temps présent de la grâce, sont l’expression de la volonté de notre Père pour nous comme Ses enfants. Ils ne sont pas un moyen de justification, mais des lignes directrices pour une vie par la foi. Ils ne sont toutefois pas moins contraignants que les commandements de la loi pour Israël, car l’autorité de notre Père est également une autorité divine. Quiconque s’imagine et prétend pouvoir diminuer le respect dû au Père parce qu’Il est le Dieu de toute grâce, se trompe lourdement. « Notre Dieu est un feu dévorant » (Hébreux 12:29).

Contrairement au « commandement », le terme « parole » (grec logos) a une signification plus large. Il ne comprend pas seulement les exigences exprimées explicitement, mais se réfère au contenu de tout ce que le Seigneur Jésus a dit. Par exemple, si un enfant aime vraiment ses parents, il saura, à partir de leurs différentes déclarations, ce qu’ils aiment et ce qu’ils n’aiment pas. L’enfant n’a donc pas toujours besoin d’un ordre explicite pour faire quelque chose qui plaît à ses parents. Par amour pour eux, il fera volontiers pour eux des choses qu’ils ne lui ont pas expressément demandées, mais dont il sait qu’elles leur font plaisir. C’est ce que signifie « garder ma parole » dans le contexte de notre relation avec le Seigneur Jésus.

Notre amour souvent si faible pour le Père et pour Son Fils n’est donc pas un simple sentiment « agréable » de notre part. La pierre de touche de notre amour pour Lui est l’obéissance et le désir de Lui plaire en accord avec Sa sainte parole, même si nous n’avons pas reçu d’ordre explicite. C’est alors que le Père nous montre Son amour d’une manière tout à fait nouvelle. Il en a été ainsi de manière parfaite avec le Fils, qui a pu dire : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que Moi je laisse ma vie » (Jean 10:17). La preuve suprême de l’amour du Fils pour le Père a été Son don de soi jusqu’à la mort – et cela a conduit à une nouvelle manifestation de l’amour du Père pour Son Fils, qu’Il aimait pourtant déjà avant la fondation du monde, c’est-à-dire éternellement (Jean 17,24) !

« Nous viendrons à Lui, et nous ferons notre demeure chez Lui » (Jean 14:23). Telle est la conséquence bénie de notre amour pour le Fils et de notre obéissance à Sa parole (Jean 14:23). Le mot « demeure » (grec mone) n’apparaît que deux fois dans l’Écriture, ici et au v. 2. Nous y voyons les « nombreuses demeures » dans la maison du Père, où nous habiterons éternellement et où nous verrons notre Sauveur, le Fils, dans la gloire. Mais d’ici là, si nous Lui montrons notre amour en gardant Sa parole, nous ferons déjà l’expérience ici-bas : « Nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui ». C’est là la vraie communion pratique avec le Père et le Fils. N’est-ce pas là un merveilleux avant-goût de notre gloire future ?

 

10 Danger : l’amour du monde

Un obstacle sérieux se dresse devant nous : notre chair, notre vieille nature, nous attire vers le monde. Le Seigneur Jésus s’est donné Lui-même pour nous afin de nous retirer du monde (Gal. 1:4). Si l’amour du monde et de ce qui est dans le monde prend le dessus en nous, il supplante l’amour du Père en nous, de sorte qu’il n’est pratiquement plus présent en nous.

Combien cela représente un grand danger pour le croyant ! la Parole en parle en détail. « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » (1 Jean 2:15). « L’amour du Père » est à la fois son amour pour nous, et notre amour pour Lui. Jacques écrit même « que l’amitié du monde est inimitié contre Dieu. Quiconque veut être ami du monde se constitue ennemi de Dieu » (Jacq. 4:4). Nous ne pouvons vraiment jouir de l’amour du Père que dans la séparation du monde et de ses séductions. Ce serait donc une grande erreur de penser que nous pouvons aimer le monde et le Père en même temps.

 

Et le monde s’en va, et sa convoitise ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement.

1 Jean 2:17