La question fondamentale à la base du livre de l’Ecclésiaste
pourrait être formulée de la manière suivante : Comment
l’homme passe-t-il au mieux sa vie ? — Les réponses
apportées à cette interrogation sont la plupart du temps présentées
d’un point de vue humain. Aussi donnent-elles l’impression que
le rédacteur demeurait bien éloigné de la vérité divine.
Nous trouvons quelques exemples de telles conclusions erronées dans
les passages suivants : Ecclésiaste 3:19-22 ; 7:16, 17 ;
8:15 ; 9:6, 10.
Des déclarations de cette sorte pourraient amener le lecteur du livre
de l’Ecclésiaste à demander : Comment est-il possible
que des choses semblables aient leur place dans la parole de Dieu ? L’explication
n’est pas difficile à donner. Ces raisonnements humains ne relèvent
pas d’une révélation divine (comme, par exemple, l’épître
aux Éphésiens dans le Nouveau Testament), mais ils ont été consignés
dans la Bible par l’inspiration divine. Les expériences et les
pensées de Salomon sont rapportées comme les paroles d’un être
déçu par la vie, même si l’homme n’y est pas
vu dans une relation de foi vivante avec Dieu (quoique, comme créature,
tout homme soit responsable envers son créateur). Ainsi on a souvent
conféré au livre de l’Ecclésiaste un caractère
sceptique ou pessimiste. Effectivement, on ne trouve pas un mot de louange à Dieu
dans l’Ecclésiaste, et rien concernant la grâce et la rédemption.
Lorsque le nom de Dieu est mentionné, il ne l’est jamais en tant
que l’Éternel, mais seulement comme Élohim (plus d’une
quarantaine de fois en tout).
L’enseignement direct de l’homme par Dieu ne paraît dans ce livre qu’aux versets 11 à 14 du chapitre 12. Ces paroles qui terminent l’Ecclésiaste peuvent aussi être considérées comme une bonne introduction au livre des Proverbes. Ceux-ci précèdent, il est vrai, le texte de l’Ecclésiaste dans les bibles en langue française ; mais, du point de vue spirituel, les premiers représentent un progrès par rapport au second.
tiré de «Vue d'ensemble de l'Ancien Testament», de A.Remmers, sur l'Ecclésiaste.