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Culte et adoration
Paul Fuzier
Table des matières abrégée :
1 Sur les souffrances de Christ
2 Jésus comme Fils de l’homme au début de l’évangile de Luc
3 L’obéissance de Jésus dans l’évangile selon Jean
5 « Il a établi un mémorial de Ses merveilles » (Ps. 111:4)
Table des matières détaillée :
1 Sur les souffrances de Christ
2 Jésus comme Fils de l’homme au début de l’évangile de Luc
2.1 Le Seigneur Jésus selon les annonces faites par les anges
2.3 Ressources du Seigneur Jésus comme homme
2.5 Autres enfants ou jeunes ayant servi Dieu
2.5.1 Petite servante de Naaman
2.5.2 Le petit garçon qui avait cinq pains d’orge et deux poissons
2.6 Le Seigneur Jésus à 12 ans (suite)
3 L’obéissance de Jésus dans l’évangile selon Jean
3.6 Sept mentions de l’amour du Père pour le Fils. L’amour du Fils prouvé par l’obéissance
4.2 Avoir un état spirituel et moral en accord avec la présence du Seigneur
4.3 Avoir quelque chose à apporter
4.4 Le culte se prépare. Pas de « corbeilles vides »
4.5 Comprendre la responsabilité de chacun
5 « Il a établi un mémorial de Ses merveilles » (Ps. 111:4)
5.4 Sainteté. S’éprouver soi-même
7.1 Propos de Dieu à notre égard
7.2 Propos de Dieu à l’égard de Son Fils
7.4 Dieu révélant ce qu’il y a dans son cœur
ME 1980 p.317
Dans le Psaume 18 Christ est présenté, prophétiquement, comme entrant dans les souffrances de la mort. Bien qu’il ne s’agisse pas des souffrances expiatoires, placées devant nous dans le Psaume 22 notamment, les expressions employées nous disent combien grandes elles furent pour Lui : « Les cordeaux de la mort m’ont environné, et les torrents de Bélial m’ont fait peur » (v. 4) ; déjà durant ces trois premières heures de la crucifixion, Christ a connu d’insondables souffrances, environné par les douleurs de la mort, entouré par les hommes méchants et iniques qui tournaient en dérision sa gloire divine, sa gloire de Roi d’Israël, sa gloire morale d’homme dépendant et obéissant (Matt. 27:39-44) — entouré par les hommes dont la haine contre Dieu et contre Christ se manifestait tel un torrent qui déborde. Quel effroi pour son âme sainte en présence des torrents de Bélial ! Nous en exprimons parfois quelque chose dans un cantique :
À l’effroi de ton âme, à l’angoisse profonde,
À ton front ceint d’épine, à l’outrage cruel,
À l’opprobre sanglant dont t’abreuva le monde,
Répond, Seigneur Jésus, ta gloire dans le ciel.
De même qu’en Gethsémané, Christ passe ici dans son âme au travers des douleurs de la mort. En Gethsémané, il a « offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort », et il a « été exaucé à cause de sa piété » (Héb. 5:7). Il a été exaucé : son droit à la vie comme homme dans le ciel lui a été reconnu par Dieu et, comme tel, il aurait pu entrer au ciel comme homme, Homme parfait, sans avoir à passer par la mort. Mais, Victime volontaire, il s’est offert lui-même. N’a-t-il pas dit : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne. Personne ne me l’ôte, mais moi, je la laisse de moi-même ; j’ai le pouvoir de la laisser, et j’ai le pouvoir de la reprendre : j’ai reçu ce commandement de mon Père » ? (Jean 10:17, 18).
Le Psaume 76 s’applique au jugement des rois qui viennent contre Jérusalem et y trouvent le Seigneur lui-même. Ne peut-on placer dans la bouche du Seigneur, au moment où a pesé sur lui tout le poids de la colère de Dieu contre le péché, les paroles que nous lisons dans ce Psaume : « Tu es terrible, toi ; et qui est-ce qui subsistera devant toi, dès que ta colère éclate ? » (v. 7) ? Lui « qui n’a pas connu le péché » (2 Cor. 5:21), a été « fait péché ». Cela n’était-il pas déjà, pour son âme sainte, une souffrance intense ? Mais elle fut plus terrible encore lorsque la colère de Dieu s’est abattue sur lui, au moment suprême où Dieu a « condamné le péché dans la chair » (Rom. 8:3) ! Christ a enduré le jugement de Dieu contre le péché ayant été manifesté une fois « pour l’abolition du péché par son sacrifice » (Héb 9:26). Ce furent alors pour lui les souffrances de l’abandon durant les trois heures de ténèbres ! Les ténèbres ont interrompu les manifestations de la haine des hommes ; elles l’isolaient complètement. Ne pouvait-il dire à son Dieu à cette heure suprême : « Tu es terrible, toi ; et qui est-ce qui subsistera devant toi dès que ta colère éclate ?» ? Lui a subsisté et est sorti en vainqueur.
Avec reconnaissance et adoration, nous adressant à Celui qui a tant souffert nous pouvons bien chanter :
Tu t’abaissas pour nous jusqu’à la croix infâme.
Où tu subis de Dieu le terrible courroux :
La mort et l’abandon passèrent sur ton âme :
Du jugement divin tu reçus tous les coups.
Dans le Psaume 88, il s’agit du résidu subissant la colère de l’Éternel et en portant le pénible fardeau. N’y voyons-nous pas aussi Celui qui a subi le jugement mérité par les coupables que nous étions, qui a porté l’éternité de notre châtiment et a enduré la colère ardente d’un Dieu condamnant le péché dans la chair ? S’adressant à son Dieu il s’est exprimé ainsi : « Ta fureur s’est appesantie sur moi, et tu m’as accablé de toutes tes vagues » (v. 7) ? Il a enduré ce que nous avions mérité. Il a bu la coupe amère, Il l’a bue jusqu’à la lie.
Méditons profondément sur l’infini des souffrances de Christ, de celui qui a pu dire : « Ta fureur s’est appesantie sur moi, et tu m’as accablé de toutes tes vagues » et encore, « à la neuvième heure... » (Marc 15:34) : « Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m’as-tu abandonné, te tenant loin de mon salut — des paroles de mon rugissement ? Mon Dieu ! je crie de jour, mais tu ne réponds point ; et de nuit, et il n’y a point de repos pour moi » (Ps. 22:1, 2).
Oui, « il plut à l’Éternel de le meurtrir ; il l’a soumis à la souffrance » (Ésaïe 53:10) — Dieu « n’a pas épargné son propre Fils, mais... l’a livré pour nous tous » (Rom. 8:32).
Nous restons confondus en présence de l’infini des souffrances de Christ à la croix, en présence de son amour et de l’amour de Dieu ! Que cela remplisse nos cœurs de reconnaissance et que nos louanges montent sans cesse vers Dieu qui nous a donné son Fils unique et bien-aimé, comme aussi vers Celui qui s’est offert lui-même et a traversé d’indicibles souffrances pour notre salut éternel, pour l’accomplissement des conseils formés par Dieu avant les temps des siècles ! Bientôt, « il verra du fruit du travail de son âme, et sera satisfait » (Ésaïe 53:11).
Toi-même tu verras ce que ton cœur réclame :
De ton œuvre à la croix le fruit mûr et parfait ;
Tu jouiras, Seigneur, du travail de ton âme,
Et ton amour divin en sera satisfait.
Titre original : Jésus dans les premiers chapitres de l’évangile selon Luc
ME 1981 p.201
L’Évangile selon Luc nous présente Jésus comme Fils de l’homme et, plus encore que les trois autres évangiles, retrace sa vie ici-bas tout le long du chemin qui l’a conduit de la crèche à la croix, chemin dans lequel il a manifesté la perfection de son humanité. Nous n’avons pas dans cet évangile, comme dans l’Évangile selon Jean, dans l’Épître aux Colossiens ou l’Épître aux Hébreux par exemple, la doctrine de la relation éternelle du Fils avec le Père, mais la naissance du second homme en vertu de la conception miraculeuse. Sa vie d’homme commence « dès le ventre de sa mère », selon la parole prophétique du Psaume 22 : « C’est à toi que je fus remis dès la matrice ; tu es mon Dieu dès le ventre de ma mère ! » (v. 10).
Sa naissance est annoncée à Marie par l’ange Gabriel, spécialement envoyé à Nazareth : « Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Et voici, tu concevras dans ton ventre, et tu enfanteras un fils, et tu appelleras son nom Jésus » (Luc 1:30, 31). Et, à la question posée par Marie : « Comment ceci arrivera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? », l’ange répond : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi aussi la sainte chose qui naîtra sera appelée Fils de Dieu » (v. 34, 35). L’apôtre Paul a écrit aux Galates : « Mais, quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme » (4:4). Jésus n’est pas né d’homme. Il a été conçu de l’Esprit Saint. Dans l’Évangile selon Luc, trois témoignages sont rendus à la gloire de sa Personne divine : 1:35 ; 3:22 et 9:35. (Rappelons que, dans les Écritures, trois est le chiffre divin).
Peu après, un ange du Seigneur vient déclarer à « des bergers demeurant aux champs » : « Je vous annonce un grand sujet de joie qui sera pour tout le peuple ; car aujourd’hui, dans la cité de David, vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur » (2:8 à 11). Et les versets qui suivent nous donnent des détails sur la venue au monde du « petit enfant emmailloté et couché dans une crèche » (v. 12 à 16).
La fin de ce chapitre nous parle de ce que nous pouvons appeler la première étape de la vie de Jésus, son enfance : « Et l’enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse ; et la faveur de Dieu était sur lui » (v. 40), cela après les déclarations faites dans le temple, par Siméon d’abord et ensuite par Anne, la prophétesse, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser (v. 25 à 38). — Agé de douze ans, il accompagne Marie, sa mère, et Joseph à Jérusalem, à la fête de Pâque (v. 41, 42) puis, ses parents s’en retournant, « l’enfant Jésus demeura dans Jérusalem ; et ses parents ne le savaient pas » (v. 43). Ne le voyant plus, ils le « cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances ; et ne le trouvant pas, ils s’en retournèrent à Jérusalem à sa recherche. Et il arriva qu’après trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Et tous ceux qui l’entendaient s’étonnaient de son intelligence et de ses réponses » (v. 46, 47). Quelle connaissance il avait déjà de la Parole de son Dieu ! À l’âge de douze ans ! — remarquons ceci : si Marie et Joseph avaient vraiment connu cet enfant, ils auraient su de quoi il était occupé par-dessus tout et ils ne l’auraient pas cherché pendant trois jours à Jérusalem... Ils n’auraient pas douté qu’il fût dans la maison de Dieu ; c’est là qu’ils se seraient rendus aussitôt.
En poursuivant la lecture de cet évangile, nous voyons quelles étaient les trois ressources auxquelles Jésus puisait, qui lui ont permis de vivre une vie d’homme tout entière à la gloire de Dieu, dans une parfaite obéissance à Sa volonté : la Parole, la prière et le Saint Esprit. Citons seulement quelques passages à l’appui de ce que nous venons de remarquer :
Pour la Parole : 2:46, 47 ; 4:4, 8, 12, 16, 17 ; 5:1, 3, 15, 17 ; 8:4 à 21.
Pour la prière : 3:21 ; 5:16 ; 6:12 (seul passage où il est dit qu’il « passa toute la nuit à prier Dieu ») 9:18 et 28 ; 11:1 ; 22:42, 44. Dans cet évangile, tout au long de son chemin sur la terre, Jésus est vu sept fois en prière ; et il y a encore une prière qu’il adresse à son Père, alors qu’il est sur la croix, entre deux malfaiteurs : 23:34.
Pour le Saint Esprit : 3:22 ; 4:1, 14.
Considérons notre divin Modèle, imitons-le quelque peu, nous appuyant sur les trois ressources qui ont été les siennes comme homme ici-bas. Si nous le réalisions plus fidèlement, nos vies et la vie des assemblées en seraient transformées !
Dans la scène qui nous est rapportée à la fin du chapitre 2 de l’Évangile selon Luc, Marie, mère de Jésus, dit à son enfant : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait ainsi ? Voici, ton père et moi nous te cherchions, étant en grande peine » (v. 48). Admirons la réponse de cet enfant de douze ans : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? » (v. 49). Jeune enfant, il réalisait déjà qu’il avait à servir son Père ; et il le servait fidèlement.
Que les enfants ne le perdent pas de vue ! Rappelons, spécialement pour eux, quelques exemples, donnés dans la Parole, de jeunes enfants qui ont rempli un service pour Dieu.
Tout d’abord, celui de la « petite fille » qui « servait la femme de Naaman » et qui a indiqué à sa maîtresse le moyen de guérison que Naaman a utilisé : « Oh, si mon Seigneur était devant le prophète qui est à Samarie ! alors il le délivrerait de sa lèpre » (2 Rois 5:3). Le service rempli par cette « petite fille » permit ce résultat : un témoignage au salut gratuit a été rendu en Syrie.
Ensuite, un « petit garçon » qui avait « cinq pains d’orge et deux poissons », très modestes ressources, a été l’instrument dont Jésus a voulu se servir pour rassasier cinq mille hommes ; encore y eut-il douze paniers remplis des morceaux qui étaient de reste des cinq pains d’orge, lorsqu’ils eurent mangé (Jean 6:1 à 15).
Un troisième exemple : alors que les Juifs s’étaient unis et obligés « par un serment d’exécration, disant qu’ils ne mangeraient ni ne boiraient jusqu’à ce qu’ils eussent tué Paul » (Actes 23:12 et suivants), Dieu s’est servi du jeune « fils de la sœur de Paul » pour permettre que le complot soit déjoué et que Paul soit délivré. — De jeunes enfants peuvent donc être employés pour remplir d’utiles services.
Le Seigneur est un exemple, à cet égard aussi : il était « aux affaires de son Père » déjà à l’âge de douze ans.
Par ailleurs, par cette réponse, Jésus rétablit la vérité. Marie avait dit : « Voici, ton père et moi nous te cherchions... ». Jésus savait bien que Joseph n’était pas son père, et Marie le savait aussi. Dieu était son Père et c’est Lui qu’il servait. Par sa réponse, il rétablit donc la vérité, sans manquer de respect à Marie et à Joseph.
« Et il arriva que, comme tout le peuple était baptisé, Jésus aussi étant baptisé et priant, le ciel s’ouvrit ; et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe ; et il y eut une voix qui venait du ciel : Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir » (3:21, 22).
Le verset suivant nous dit que Jésus « commençait d’avoir environ trente ans » (v. 23). Sa vie, durant ces trente premières années, a été telle qu’il a pu recevoir le témoignage de son Père déclarant qu’il avait trouvé en lui son plaisir. Quelle perfection dans sa marche, déjà durant son enfance et son adolescence ! Elle a été pour le plaisir de son Dieu et Père, pour son entière satisfaction.
Au début du chapitre 4, il nous est dit qu’il était « plein de l’Esprit Saint » et il se laisse conduire par lui : il « fut mené par l’Esprit dans le désert ». Là, il va être « tenté par le diable quarante jours ». Ces premiers versets du chapitre 4 nous montrent bien que si Jésus est allé au désert et y a été tenté par le diable, il y a été conduit par l’Esprit. Là, par la Parole de son Dieu — cette Parole qu’il connaît parfaitement, qui est « vivante et opérante » (Héb. 4:12) — Jésus ferme la bouche à Satan, qui n’a rien à répondre et qui « se retira d’avec lui pour un temps » (Luc 4:13).
« Et Jésus s’en retourna en Galilée, dans la puissance de l’Esprit » et « lui-même enseignait dans leurs synagogues, étant glorifié par tous » (4:14, 15). Après quoi, « il vint à Nazareth où il avait été élevé ; et il entra dans la synagogue au jour du sabbat, selon sa coutume, et se leva pour lire. Et on lui donna le livre du prophète Ésaïe ; et ayant déployé le livre, il trouva le passage où il était écrit... » (v. 16 à 19). Là encore, ce que nous lisons nous montre combien il connaissait la Parole de son Dieu et Père. — Un peu plus loin, dans ce même évangile, il nous est dit « qu’il enseignait » (5:17) et nombreux étaient ceux qui venaient pour l’entendre : « une grande multitude de peuple de toute la Judée et de Jérusalem, et de la contrée maritime de Tyr et de Sidon » (6:17).
Le chapitre 8 nous parle plus longuement de la Parole, sous forme d’une parabole dite par Jésus à « une grande foule » (v. 4). Cette parabole se trouve également dans les Évangiles selon Matthieu (13:3) et selon Marc (4:8). En ce qui concerne le fruit porté par la semence qui a été répandue, semence qui est la Parole, les expressions employées différent dans les trois évangiles ; seul l’Évangile selon Luc nous dit : « Et d’autres tombèrent dans la bonne terre, et ils levèrent, et produisirent du fruit au centuple » (8:8) : il n’y a, dans cet évangile, ni accroissement ni régression dans le fruit produit ; c’est toujours « au centuple ». Il semble bien que, dans Luc, dans ce passage comme en bien d’autres, nous avons le côté de la Parole, toujours la même dans sa puissance, « vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants, et atteignant jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des mœlles ; et elle discerne les pensées et les intentions du cœur... » (Héb. 4:12). En elle-même, la Parole a toujours la même force, la même puissance, de sorte que le fruit produit par elle ne change pas.
Puissions-nous être semblables à l’homme dont nous parle le Psaume 1 : « Bienheureux l’homme... qui a son plaisir en la loi de l’Éternel, et médite dans sa loi jour et nuit ! Et il sera comme un arbre planté près des ruisseaux d’eaux, qui rend son fruit en sa saison, et dont la feuille ne se flétrit point ; et tout ce qu’il fait prospère... » (v. 1 à 3) — Rappelons aussi ce que l’apôtre Paul écrit aux Colossiens : « C’est pourquoi nous aussi, depuis le jour où nous en avons ouï parler, nous ne cessons pas de prier et de demander pour vous que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne œuvre, et croissant par la connaissance de Dieu : étant fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et constance, avec joie... » (1:9 à 11). Et n’oublions pas ce que le Seigneur lui-même a dit : « En ceci mon Père est glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit ; et vous serez mes disciples » (Jean 15:8).
Que la méditation de ces divers passages nous conduise à imiter plus fidèlement l’exemple de Celui qui a été ici-bas l’Homme parfait, qui a puisé aux trois ressources qui demeurent à notre disposition et qui sont suffisantes pour nous permettre de porter du fruit : la Parole, la prière, le Saint Esprit. Que nous ayons à cœur de porter « beaucoup de fruit » pour la gloire du Père, pour la gloire du Seigneur !
Oh ! si mes yeux pouvaient sans cesse
Suivre cet astre glorieux,
Si je pouvais de ta tendresse
Voir tous les reflets radieux,
Mon âme alors, pleine de zèle
Saurait t’aimer plus ardemment,
Et, connaissant mieux son modèle,
Prendrait tout son accroissement.
ME 1981 p.246
Dans l’Évangile selon Jean, Jésus nous est présenté comme le Fils de Dieu venu ici-bas, où il a été l’Homme parfait. Tandis que le premier Adam a été l’homme désobéissant — « C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché... » (Rom. 5:12) —, le second homme, venu du ciel, a recommencé l’histoire de l’homme, entièrement à la gloire de Dieu. Il a été Celui qui « s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes ; et, étant trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix » (Phil. 2:7, 8).
L’obéissance parfaite qui a été la sienne est mise en relief tout spécialement dans l’Évangile selon Jean ; c’est l’obéissance du Fils de Dieu venu ici-bas comme homme. Nous avons, dans cet évangile, nombre de passages qui nous parlent de cette obéissance parfaite.
Considérons tout d’abord ce que Jésus, après son entretien avec la femme samaritaine, dit aux disciples qui « le priaient, disant : Rabbi, mange » : « Moi, j’ai de la viande à manger que vous, vous ne connaissez pas... Ma viande est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre » (Jean 4:31 à 34). — Obéir à son Dieu et Père était véritablement la nourriture de son âme et il trouvait là ses délices, selon ce qu’il exprime prophétiquement dans le Psaume 40 : « ...tu m’as creusé des oreilles ; tu n’as pas demandé d’holocauste ni de sacrifice pour le péché. Alors j’ai dit : Voici, je viens ; il est écrit de moi dans le rouleau du livre. C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au dedans de mes entrailles » (v. 6 à 8).
Ensuite, après avoir guéri l’infirme qu’il avait vu au réservoir de Béthesda, Jésus déclare aux Juifs qui le « persécutaient... et cherchaient à le faire mourir » : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu’il ne voie faire une chose au Père, car quelque chose que celui-ci fasse, cela, le Fils aussi de même le fait... » (Jean 5:16 à 19). Et encore, dans le même chapitre : « Je ne puis rien faire, moi, de moi-même ; je juge selon ce que j’entends, et mon jugement est juste ; car je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (ib. 30).
Au chapitre 6, Jésus, s’adressant à « la foule qui était de l’autre côté de la mer » (v. 22), de l’autre côté de la mer de Tibérias, à Capernaüm (v. 1 et 17), peut dire : « Tout ce que le Père me donne viendra à moi ; et je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi ; car je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé... » (v. 37 à 40).
Le chapitre 7 nous parle de Jésus, montant au temple et enseignant (v. 14). « Les Juifs donc s’étonnaient, disant : Comment celui-ci connaît-il les lettres, vu qu’il ne les a point apprises ? Jésus donc leur répondit et dit : Ma doctrine n’est pas mienne, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire Sa volonté, il connaîtra de la doctrine si elle est de Dieu, ou si moi je parle de par moi-même... » (v. 15 à 17).
Au chapitre 8 (v. 22, 23), Jésus s’adresse encore aux Juifs, leur déclarant qu’ils vont le crucifier : « Quand vous aurez élevé le fils de l’homme, alors vous connaîtrez que c’est moi, et que je ne fais rien de moi-même, mais que, selon que le Père m’a enseigné, je dis ces choses. Et celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, parce que moi, je fais toujours les choses qui lui plaisent. Comme il disait ces choses, plusieurs crurent en lui » (v. 28 à 30).
Au chapitre 10, Jésus se présente comme berger de ses brebis, le bon berger, celui qui met sa vie pour ses brebis. Il peut dire : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne. Personne ne me l’ôte, mais moi, je la laisse de moi-même ; j’ai le pouvoir de la laisser, et j’ai le pouvoir de la reprendre : j’ai reçu ce commandement de mon Père » (v. 14 à 18). Victime volontaire, il s’offre lui-même ; cependant, c’est en obéissant à un commandement de son Père qu’il se présente pour être la sainte victime, pour entrer dans la mort et ensuite, en sortir en vainqueur, triomphant du tombeau.
Le chapitre 11 nous parle de la maladie de Lazare, ensuite de sa mort. Tout ce que fait le Seigneur est accompli dans l’obéissance à la volonté de son Père. Au moment où il va ressusciter Lazare, déployant sa puissance, il agit cependant dans la dépendance de son Père, en obéissance à Sa volonté : « Père, je te rends grâces de ce que tu m’as entendu... » (v. 38 à 44).
À la fin du chapitre 12, se termine le ministère du Seigneur parmi les Juifs. Il leur déclare — dernier message à leur adresse : « Car moi, je n’ai pas parlé de moi-même ; mais le Père qui m’a envoyé, lui-même m’a commandé ce que je devais dire et comment j’avais à parler ; et je sais que son commandement est la vie éternelle. Les choses donc que moi je dis, je les dis comme le Père m’a dit » (v. 49, 50).
À partir du chapitre 13, nous avons les entretiens du Seigneur avec ses disciples avant d’aller à Golgotha. Philippe avait demandé : « Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit ». Demande à laquelle Jésus a répondu : « Je suis depuis si longtemps avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe ? Celui qui m’a vu, a vu le Père ; et comment toi, dis-tu : Montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que moi je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que moi je vous dis, je ne les dis pas de par moi-même ; mais le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres » (Jean 14:8 à 10). Et au verset 31 du même chapitre, nous lisons les paroles adressées par Jésus à ses disciples, notamment celles-ci : « et selon que le Père m’a commandé, ainsi je fais ».
Jésus dit ensuite aux siens : « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ; comme moi j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour » (15:10). Et quelle obéissance parfaite, obéissance jusqu’à la mort, lorsque Jésus dit à Pierre : « la coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je pas ? » (18:11).
Comment se prouve l’amour ? La preuve que le Fils a donnée à son Père de l’infini de son amour, c’est son obéissance. On peut remarquer à ce sujet que, dans l’Évangile selon Jean, il est parlé sept fois de l’amour du Père pour le Fils. Rappelons ces sept passages.
1. Jean le baptiseur dit aux disciples : « Le Père aime le Fils, et a mis toutes choses entre ses mains » (3:35).
2. Jésus dit lui-même aux Juifs : « Car le Père aime le Fils... » (5:20).
3. Il leur dit encore : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne... » (10:17).
4. Puis, il dit à ses disciples : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés » (15:9).
Les trois autres passages se trouvent dans le chapitre 17 de cet évangile : « afin qu’ils soient consommés en un, et que le monde connaisse que toi tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (v. 23) — « ...tu m’as aimé avant la fondation du monde » (v. 24) — « Et je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en eux » (v. 26).
S’il est parlé, dans l’Évangile de Jean, à sept reprises de l’amour du Père pour le Fils, par contre, nous n’avons qu’une seule mention de l’amour du Fils pour le Père : « mais afin que le monde connaisse que j’aime le Père ; et selon que le Père, m’a commandé, ainsi je fais » (14: 31). Sauf dans ce verset, le Fils ne parle pas de son amour pour son Père. Pourquoi ? Sans aucun doute, parce qu’il n’a pas besoin d’en parler, il manifeste son amour par son obéissance. Répétons-le : c’est l’obéissance qui est la preuve de l’amour.
Puissions-nous imiter l’exemple de notre parfait Modèle ! Aimons notre Dieu et Père, aimons le Seigneur, de tout notre cœur ! Mais ne nous contentons pas de le dire, montrons-le par une vie de dépendance et d’obéissance, comme le Seigneur a montré son amour pour son Père, tout au long du chemin qu’il a parcouru ici-bas.
ME 1978 p.141
Le service de la louange, on l’a bien des fois remarqué, est le seul qui n’aura pas de fin. Commencé ici-bas, il se poursuivra durant l’éternité ; commencé avec l’imperfection qui caractérise tout ce que nous accomplissons, il se continuera dans la perfection. Sans perdre de vue ce qui est inhérent à notre condition présente, ayons à cœur cependant de remplir un aussi précieux service d’une manière qui réponde à la pensée de Dieu, au désir de son propre cœur. Il est digne de recevoir louange et adoration, Christ est digne d’être exalté ! Sachons offrir nos louanges dans une mesure toujours plus riche, nos cœurs étant remplis de Christ, lui qui est, et à jamais, le thème de la louange de ses rachetés !
Lorsque, dans la séparation de l’assemblée d’avec le mal réalisée selon les enseignements de 2 Timothée 2:19 à 22, nous sommes réunis pour rendre culte, au matin du premier jour de la semaine, nous sommes groupés autour du Seigneur, « donné pour être chef sur toutes choses à l’assemblée, qui est son corps » (Éph. 1:22, 23), nous sommes là comme expression de l’assemblée. Et c’est l’assemblée comme corps qui adore dans le sanctuaire. Nous avons en effet « une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair » (Héb. 10:19, 20). Le culte est donc l’acte collectif de l’assemblée, accompli au-delà du voile, dans le ciel même où nous entrons par la foi.
Il n’aurait guère compris ce qu’est le culte, celui qui estimerait qu’il consiste, à peu près uniquement, dans l’action des frères qui, dans l’assemblée, rendent grâces, proposent le chant de cantiques ou rappellent quelques passages des Écritures. Les frères qui agissent ainsi sont les organes de l’assemblée ; c’est l’assemblée qui rend culte et s’exprime par leur bouche. En fait, chaque frère, chaque sœur, chacun de ceux qui composent l’assemblée a le privilège de prendre part au culte ; c’est en même temps une responsabilité. L’assemblée comme corps adorant dans le sanctuaire, chacun des membres du corps a bien une responsabilité dans l’accomplissement de ce précieux service. Aucun d’eux ne peut demeurer inerte, passif ; s’il en était ainsi — si même un seul était dans cet état — la louange de l’assemblée en souffrirait. N’oublions pas que c’est à une assemblée locale, « l’assemblée de Dieu qui est à Corinthe », qu’il est écrit : « Or vous êtes le corps de Christ, et ses membres chacun en particulier » (1 Cor. 1:2 ; 12:27). II importe donc que, dans toute assemblée locale, chacun des frères et sœurs ait la pleine conscience du privilège qui est le sien dans l’assemblée, mais aussi de la responsabilité qui lui incombe quant à la célébration du culte, service le plus élevé que l’assemblée ait à remplir.
En tout premier lieu, il ne conviendrait pas que nous venions sous le regard de Dieu, en la présence même du Seigneur, dans un état spirituel et moral qui ne serait pas en accord avec une telle présence. Dieu est lumière et amour (1 Jean 1:5 ; 4:8) ; l’assemblée est « l’habitation de Dieu par l’Esprit » (Éph. 2:22), l’Esprit Saint ; le Seigneur se présente au témoignage fidèle des derniers jours comme « le saint, le véritable » (Apoc. 3:7). Combien donc il est nécessaire que soit jugé, avec sérieux et avec crainte, dans la lumière de Dieu, tout ce qui serait incompatible avec de tels caractères ! — Sous l’économie Lévitique, Aaron et ses fils devaient laver « leurs mains et leurs pieds » à la « cuve d’airain » avant d’entrer dans la tente d’assignation, quand ils s’approchaient de l’autel « pour faire le service, pour faire fumer le sacrifice fait par feu à l’Éternel » (Ex. 30:17 à 20). « Leurs mains », c’est en rapport avec ce qui a été fait, les œuvres ; « leurs pieds », en rapport avec la marche. Et il est ajouté : « afin qu’ils ne meurent pas » (v. 21). « Mourir », suggère, pour ce qui nous concerne aujourd’hui, la perte de la communion. Venir dans le lieu du rassemblement sans avoir préalablement jugé nos voies, nos actes, nos pensées, c’est donc venir avec ce qui sera un obstacle à la réalisation et à la jouissance de la communion. Quelle responsabilité pour un frère ou une sœur qui viendrait dans une semblable condition ! Non seulement ce croyant ne pourrait jouir lui-même d’une heureuse communion, mais encore il serait une entrave à la communion de l’assemblée.
Il ne suffit pas de se rendre dans le lieu du rassemblement dans un bon état spirituel et moral, il convient également d’apporter. Et là encore, il y a une responsabilité incombant à chacun de ceux qui composent l’assemblée.
Deutéronome 26 donne des enseignements au peuple terrestre pour ce qui concerne le culte qui devait être rendu à l’Éternel ; ces enseignements ont toute leur portée pour le peuple céleste aujourd’hui, dans l’application que nous pouvons en faire. Tout d’abord, le peuple devait être « entré dans le pays » donné par l’Éternel en héritage (v. 1) : pour nous, ce sont les « lieux célestes » (Éph. 1:3), le croyant ayant la connaissance de sa position céleste avant de pouvoir adorer. Ensuite, Israël devait « posséder » le pays de Canaan et « y habiter » : le croyant, aujourd’hui, doit « chercher les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; penser aux choses qui sont en haut, non pas à celles qui sont sur la terre » (Col. 3:1, 2) ; il est appelé à vivre dans le ciel, réalisant que là est sa patrie, bien qu’étant encore sur la terre. Après quoi, le peuple devait prendre « des prémices de tous les fruits de la terre » : que de « fruits » à recueillir dans notre patrie céleste, jouissant de Celui qui remplit le sanctuaire ! Ces fruits devaient être mis « dans une corbeille » : plaçons et serrons dans nos cœurs, pour les présenter à Dieu, les « fruits » recueillis dans le ciel, n’en laissons perdre aucun ! Ainsi préparés, les fils d’Israël avaient à se rendre « au lieu que l’Éternel... aura choisi pour y faire habiter son nom » : de même, nous devons venir au lieu où le Seigneur a promis sa présence, selon Matthieu 18:20. Nous y rendons-nous ainsi préparés et disposés pour exercer le service de la « sainte sacrificature », pour rendre « culte par l’Esprit de Dieu » (1 Pierre 2:5 ; Phil. 3:3) sans que rien puisse le contrister et entraver son action en nous et dans l’assemblée ? —Dans ce lieu, l’Israélite devait aller jusqu’au « sacrificateur » : nous avons « un grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu » (Héb. 10:21), c’est lui qui présente nos louanges, celles de l’assemblée, les rendant agréables à Dieu.
Israël rappelait alors son état ancien (Deut. 26:5 à 7), la délivrance dont il avait été l’objet (v. 8), la part qui lui était désormais accordée (v. 9), enfin, il se prosternait et se réjouissait (v. 10, 11).
Nombres 15 nous parle également du culte que le peuple terrestre était appelé à offrir à l’Eternel. Là encore, nous voyons qu’il fallait d’abord être « entré dans le pays » pour pouvoir adorer (v. 2). Ce début de chapitre nous donne des enseignements au sujet de l’offrande qu’il convenait de présenter, offrande qui était selon la capacité spirituelle de l’adorateur. Cela est vrai encore aujourd’hui : chacun doit avoir quelque chose à apporter afin que l’assemblée puisse rendre culte, mais chacun apporte suivant ce qu’il a saisi et compris, suivant son niveau spirituel. Il convenait d’offrir « un holocauste » (v. 3) — type de Christ s’offrant tout entier à Dieu, comme « une odeur agréable à l’Éternel » (Lév. 1) — soit un agneau, un bélier ou un taureau ; et, avec l’holocauste, une « offrande de gâteau » — type de Christ dans sa vie ici-bas, une vie tout entière à la gloire de Dieu. L’offrande de gâteau devait être « d’un dixième de fleur de farine pétrie avec le quart d’un hin d’huile » et il fallait ajouter « le quart d’un hin de vin pour la libation », cela pour un agneau. Ces quantités étaient respectivement de deux dixièmes, un tiers et un tiers pour un bélier — de trois dixièmes, un demi et un demi pour un taureau (v. 4 à 10 — Lév. 2). Ce qui était apporté pour être offert à l’Éternel était bien selon la capacité spirituelle de l’adorateur — en figure — et, en type, c’était la présentation de Christ dans son sacrifice offert à Dieu et dans sa vie parfaite sur la terre. Tel est bien le caractère le plus élevé du culte de l’assemblée : parler à Dieu de son Bien-aimé, dans sa vie et dans sa mort. Pour pouvoir en parler, il faut le connaître, jouir de lui, se nourrir de lui. Dans quelle mesure le réalisons-nous dans notre vie de chaque jour ?
C’est ainsi que le culte se « prépare » dans notre cœur à chacun et par la prière. Le culte, rendu dans la puissance du Saint Esprit, étant un acte collectif de l’assemblée, si un frère ou une sœur méconnaît sa responsabilité à cet égard, il est clair que toute l’assemblée en souffrira. Davantage encore, Christ ne sera pas exalté comme il devrait l’être et Dieu sera frustré, au moins dans une mesure, de la louange qui lui revient. Que cela nous exerce profondément ! Qui pourrait accepter d’être, plus ou moins, une entrave à la louange de l’assemblée ? Il y va de la gloire de Dieu, de la gloire du Seigneur dans l’assemblée. Pensons-y.
Il arrive parfois que le culte rendu à notre Dieu et Père soit pesant, marqué de silences qui ne sont pas l’adoration muette de l’assemblée mais la conséquence du fait que les bouches ne peuvent pas s’ouvrir. Ce ne sont pas toujours les frères qui ont l’habitude d’agir qui en portent la responsabilité. Ils sont l’organe, la voix de l’assemblée : si les « corbeilles » sont vides, ou à peu près vides, si les cœurs des frères et sœurs ne sont pas purifiés et remplis de Christ, comment exprimer la louange de l’assemblée dans le sanctuaire ? Tout au contraire, si chacun est là, ayant lavé ses mains et ses pieds à la cuve d’airain, ayant joui de Christ et « préparé » le culte dans son âme et dans son cœur, le cœur de l’assemblée est rempli et « de l’abondance du cœur la bouche parle » (Luc 6:45). Alors les bouches s’ouvriront et, dans la puissance de l’Esprit, la louange s’élèvera dans le sanctuaire à la gloire de Dieu, à la gloire de Christ ! Ce qu’ont écrit les fils de Coré sera réalisé : « Mon cœur bouillonne d’une bonne parole ; je dis ce que j’ai composé au sujet du roi... » (Ps. 45:1) — ce que chaque frère et chaque sœur a « composé » au sujet du Seigneur !
Méditons un tel sujet, faisons-en l’objet de sérieuses réflexions dans nos âmes ! Comprenons mieux la responsabilité incombant à chacun de ceux qui composent l’assemblée pour la réalisation du culte que nous sommes appelés à présenter à notre Dieu et Père, exaltant la Personne glorieuse de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, Celui dont, réunis en « un seul corps », nous sommes appelés à « annoncer la mort » en attendant son prochain retour ! (1 Cor. 10:16, 17 ; 11:26).
ME 1980 p.177
« Je célébrerai l’Éternel de tout mon cœur, dans la compagnie des hommes droits et dans l’assemblée » (Ps. 111:1). Nos bouches doivent s’ouvrir pour louer notre Dieu et Père — Il cherche de « vrais adorateurs », des adorateurs qui l’adorent « en esprit et en vérité » (Jean 4:23, 24). Puissions-nous dire avec David : « ma bouche te louera avec des lèvres qui chantent de joie » (Ps. 63:5) ! Mais il faut que les paroles prononcées soient véritablement l’expression de ce qu’il y a dans le cœur. Heureux celui qui, s’adressant à Dieu, peut lui dire : Je te célébrerai « de tout mon cœur » !
La louange doit s’élever de nos cœurs vers Dieu d’une manière continuelle : « Offrons donc, par lui (Jésus), sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent (ou : bénissent) son nom » (Héb. 13:15). Nous devons aussi nous réunir pour adorer ensemble. Nous réunir avec qui ? « Dans la compagnie des hommes droits et dans l’assemblée », avec ceux-là qui « se retirent de l’iniquité » (ou : de l’injustice), qui portent le caractère du vase « à honneur, sanctifié, utile au maître, préparé pour toute bonne œuvre », avec ceux « qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur » (2 Tim. 2:19 à 22).
C’est donc dans la séparation de l’assemblée d’avec le mal — « dans la compagnie des hommes droits et dans l’assemblée » (Ps. 111:1) — que nous avons à nous rassembler pour rendre culte. Nous exaltons le Dieu Créateur — « les œuvres de l’Éternel » qui « sont grandes » (ib. 2). Nous pouvons bien chanter : « À toi, louange, honneur, Tout-puissant Créateur » ! Mais si nous célébrons « les œuvres » du Créateur, nous exaltons par-dessus tout « Son œuvre glorieuse et magnifique » (ib. 3), celle qu’Il a accomplie dans le don et par le sacrifice de Son Fils unique et bien-aimé !
Celui qui l’a parfaitement accomplie « a établi un mémorial de ses merveilles » (ib. 4). Quel précieux mémorial que celui institué par le Seigneur lui-même ! « Le Seigneur Jésus, la nuit qu’il fut livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, il le rompit et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous ; faites ceci en mémoire de moi ». De même il prit la coupe aussi, après le souper, en disant : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang : faites ceci, toutes les fois que vous la boirez, en mémoire de moi ». Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Cor. 11:23 à 26). De quel prix est Celui qui se présente ainsi à nos cœurs !
Quel prix donc Il doit avoir pour chacun de nos cœurs ! L’exhortation, l’invitation à participer à ce souvenir s’adresse à chacun des membres du corps de Christ. « Mais que chacun s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe » (ib. 28). Certes nous devons toujours nous approcher dans l’état moral qui convient, dans l’état qui correspond à la présence de Celui qui est le centre du rassemblement, « le saint, le véritable » (Apoc. 3:7). Veuille le Seigneur nous donner de ne jamais oublier cela ! — Mais le jugement de soi-même étant réalisé par chacun que « chacun... mange du pain et boive de la coupe » ! Que nul ne se tienne en arrière, se privant d’une telle faveur, laissant sans réponse le désir exprimé par le Seigneur lors de l’institution du mémorial : « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22:19 ; 1 Cor. 11:24, 25).
Puissions-nous dire nous aussi : « le désir de notre âme est après ton nom et après ton souvenir » (Ésaïe 26:8) — après ton souvenir, ou mémorial (note). Puissions-nous non seulement le dire mais aussi, en participant au « mémorial », montrer que tel est vraiment notre ardent désir !
L’auteur inspiré du Psaume 119 écrit : « Je me suis souvenu de ton nom pendant la nuit, ô Éternel ! » (v. 55). Quelle joie pour le cœur d’un racheté que de pouvoir prononcer une telle parole et combien elle réjouit le cœur de Christ ! — Quelle perte pour celui qui ne peut pas le dire ! Et quelle perte irréparable pour celui qui, au tribunal de Christ où tout sera manifesté (de ce que nous avons fait, dit ou pensé), sera obligé de confesser : Je ne me suis jamais souvenu de ton nom, Seigneur, pendant la nuit de ton absence ! — Pensons à la peine éprouvée par Celui qui a demandé aux siens : « Faites ceci en mémoire de moi » lorsqu’il ne reçoit aucune réponse à cette invitation pleine d’amour !
Qu’il nous soit accordé de réaliser ce que nous exprimons par les paroles du cantique :
Autour de toi, Seigneur, ton Église se groupe
Pour annoncer ta mort, jusques à ton retour,
Et nous rompons le pain, nous buvons à la coupe,
Qui nous rappellent ton amour.
ME 1977 p.29
Au matin du premier jour de la semaine, « comme il faisait encore nuit », Marie de Magdala vint au sépulcre où l’on avait mis le corps de Jésus. Voyant la pierre ôtée, le sépulcre vide, elle se rend auprès de deux disciples, Pierre et Jean, pour leur dire : « On a enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où on l’a mis ». Avec empressement, l’un et l’autre courent jusqu’au sépulcre ; arrivé le premier, Jean voit « les linges à terre », signe de la victoire remportée sur la mort. Venant ensuite, Pierre entre dans le sépulcre ; lui aussi « voit les linges à terre » mais encore « le suaire qui avait été sur sa tête, lequel n’était pas avec les linges, mais plié en un lieu à part ». Après quoi, « les disciples s’en retournèrent donc chez eux », tandis que « Marie se tenait près du sépulcre, dehors, et pleurait » (Jean 20:1 à 11). Sans doute avait-elle oublié les paroles dites par le Seigneur quand il était encore en Galilée (Luc 24:1 à 12), mais combien elle aimait le Seigneur ! Ses larmes ne sont-elles pas touchantes ? — Et pourtant, aurait-elle pleuré si, d’une part, elle n’avait pas perdu de vue les paroles de Jésus et si, d’autre part, elle avait su ce qu’elle allait voir et entendre ? Probablement pas. Mais gardons-nous de lui jeter la pierre ! Lequel d’entre nous n’a pas été profondément attristé, accablé peut-être, qui ne l’aurait sans doute pas été s’il avait eu connaissance de ce que Dieu préparait pour lui ?
Se baissant dans le sépulcre, Marie de Magdala voit « deux anges vêtus de blanc, assis un à la tête, et un aux pieds, là où le corps de Jésus avait été couché ». Nous ne savons pourquoi ni elle, ni Jean, ni Pierre ne les avaient vus au cours de la scène rapportée dans le premier paragraphe de ce chapitre — n’étaient-ils pas encore là ? En tout cas, leur présence n’est pas mentionnée à ce moment. Ces anges, la voyant pleurer, l’interrogent : « Femme, pourquoi pleures-tu » ? et elle répond : « Parce qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l’a mis ». Mon Seigneur ! C’est lui qui l’avait délivrée de toute la puissance de Satan : d’elle il avait chassé sept démons (Marc 16:9). Combien elle lui était donc attachée et quel prix il avait pour son cœur ! C’est Lui qu’elle voulait avoir même si elle devait l’avoir mort ! C’est de lui qu’elle avait besoin.
Aurait-elle connu pareille détresse, aurait-elle pleuré si elle avait su que le Seigneur était là, ressuscité et si près d’elle ? elle n’avait qu’à « se tourner en arrière » pour le voir ! Mais, dans son corps de résurrection elle ne le reconnaît pas — de même que les deux disciples qui allaient à Emmaüs ne le reconnurent que lorsque « leurs yeux furent ouverts » (Luc 24:16 et 31). C’est maintenant Jésus qui s’adresse à elle : « Femme, pourquoi pleures-tu » ? Même question que celle posée par les anges, mais le Seigneur lisait dans son cœur, aussi ajoute-t-il : « Qui cherches-tu » ? Et elle, « pensant que c’était le jardinier lui dit : Seigneur, si toi tu l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et moi je l’ôterai ». Elle était sans doute, beaucoup trop faible pour transporter un corps mort mais si profond était son amour pour le Seigneur qu’elle pensait pouvoir le faire ! C’est alors que le bon berger s’adresse à sa brebis qu’il connaît par son nom « Marie ! ». Dès ce moment, elle l’a reconnu et sans doute veut-elle le toucher car « Jésus lui dit : Ne me touche pas... ». En effet, il ne devait plus être connu comme il l’a été durant sa vie ici-bas, lorsque, selon l’expression employée par l’apôtre Jean, les yeux des siens l’avaient vu et contemplé, leurs mains l’avaient « touché » (1 Jean 1:1) ; désormais, il devait être connu dans une relation nouvelle et c’est le message, tant de fois rappelé avec reconnaissance, dont il charge Marie de Magdala. Il l’envoie vers ceux qu’il n’a pas honte d’appeler frères (Héb. 2:11) : « Va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20:11 à 17).
C’est à Marie de Magdala qu’il « apparut premièrement » et c’est à elle qu’il confie ce premier message pour « ses frères ». Combien le Seigneur a apprécié son amour pour lui et sa fidélité : elle ignorait sans doute ce qu’elle aurait dû savoir — que le Seigneur était ressuscité — mais seule elle était restée « près du sépulcre » et seule elle pleurait là ! Quel profond attachement à Celui qui désire lui montrer qu’il a lu dans son cœur et apprécié ce qu’il y a trouvé ! — N’y a-t-il pas là, pour chacun de nous, un encouragement à demeurer « attachés au Seigneur de tout notre cœur » et à lui manifester par des actes que nous l’aimons, non pas « de parole, ni de langue, mais en action et en vérité » ? (Actes 11:23 ; 1 Jean 3:18).
« Je monte. » Dans cet évangile, où il est présenté comme le Fils de Dieu, plusieurs expressions montrent qu’il agit dans sa puissance divine (d’autres manifestant sa dépendance et son obéissance) : « Je le relèverai », dit-il en parlant « du temple de son corps » — « Je laisse ma vie... je la laisse de moi-même ; j’ai le pouvoir de la laisser, et j’ai le pouvoir de la reprendre... » — « Et il sortit portant sa croix... » (2:19 à 21 ; 10:17, 18 ; 19:17). De même, dans cet évangile, il n’est pas « élevé en haut dans le ciel » (Marc 16:19 — cf. Luc 24:51), c’est lui qui « monte ». Il monte vers son Père et vers son Dieu et, en vertu de son œuvre accomplie, place les siens dans la même position que lui devant son Dieu et dans la même relation que lui avec son Père. Pourrions-nous être établis dans une position plus élevée et dans une relation plus douce ? Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ est désormais notre Dieu et notre Père.
Ne convenait-il pas que ce message soit délivré aux disciples — que le Seigneur appelle « mes frères » — avant leur rassemblement du premier jour de la semaine ? Il fallait que lorsque « Jésus vint » et « se tint au milieu d’eux », ils aient conscience qu’il se trouvait au milieu de ceux qu’il pouvait appeler « ses frères ».
Servante obéissante et fidèle, Marie de Magdala va remplir la mission qu’elle a reçue du Seigneur. Mais si grand et précieux que soit le message, il y a pour elle quelque chose de plus grand, de plus précieux encore et c’est la première parole qu’elle dit aux disciples : « elle a vu le Seigneur ».
Le premier jour de la semaine, les disciples sont rassemblés, les portes fermées par crainte des Juifs. De même qu’il est venu auprès de Marie de Magdala, Jésus vient « au milieu d’eux » : il est le centre du rassemblement de ses rachetés, de ceux qu’il appelle désormais « ses frères ». Il a déjà eu pour eux un message dont il a chargé Marie de Magdala : ils savent dans quelle position et dans quelle relation ils sont maintenant établis ; il va leur en adresser un autre, directement, ne se servant pour cela d’aucun instrument : « Paix vous soit ! » Entendons-nous ce message chaque fois que nous sommes réunis comme expression de l’assemblée, le premier jour de la semaine en particulier, alors que fidèle à sa promesse (Matt. 18:20), il vient pour être « au milieu de nous » ? ou bien, arrivons-nous dans le lieu du rassemblement trop tard pour l’entendre... ? Qu’il soit doux à nos cœurs d’ouïr ces paroles et qu’il nous soit donné de jouir d’une pleine paix tandis que nous sommes autour du Seigneur, réalisant sa présence ! Ensuite, le Seigneur « montre ses mains et son côté ». Muet langage, mais combien puissant et touchant pour le cœur de chacun, pour le cœur de l’assemblée ! N’oublions pas que si nous avons le privilège d’être rassemblés autour et au nom du Seigneur, il a fallu pour cela sa mort, la mort de la croix ! — Entendre « Paix vous soit ! », voir « ses mains et son côté », combien cela devait parler au cœur des disciples ! Mais ce qui par-dessus tout les a réjouis, c’est d’avoir « vu le Seigneur » : « Les disciples se réjouirent donc quand ils virent le Seigneur ». — Aujourd’hui c’est par la foi seulement que nous le voyons, mais en jouissons-nous profondément dans nos âmes et dans nos cœurs, comme se réjouirent alors les disciples ? Voir le Seigneur, n’est-ce pas la plus précieuse des joies que nous devrions éprouver lorsque nous sommes réunis en assemblée ?
Tous les disciples n’étaient pas là ce premier jour de la semaine : « Or, Thomas.... n’était pas avec eux quand Jésus vint » (v. 24). Quelle perte pour celui qui ne se trouve pas dans le lieu du rassemblement ! Les autres disciples présents lors de ce premier rassemblement n’ont pas fait à Thomas un récit détaillé de ce qui s’était passé alors, ils lui ont seulement dit : « Nous avons vu le Seigneur ». C’était vraiment la bénédiction suprême dont ils avaient pu jouir ! —Rappelons que ces scènes ont une portée symbolique : la première (v. 19 à 23) s’applique à la période actuelle ; les disciples juifs d’alors allaient devenir le noyau de l’Église — la seconde (v. 24 à 29) concerne le résidu juif de la fin, jusque-là incrédule mais qui sera amené à croire lorsqu’il aura vu (cf. Zach. 12:10 à 14 ; 13:5 à 7) — enfin, au chapitre 21:1 à 14, nous avons une figure du millénium.
Certes, nous comprenons pourquoi Marie de Magdala et les disciples se réjouissaient tout particulièrement d’avoir « vu le Seigneur » : ils avaient espéré qu’il allait établir le royaume et, tout au contraire, il avait été crucifié puis, après sa mort, placé dans le sépulcre. Quelle joie pour eux de savoir qu’il était ressuscité et, plus encore, de pouvoir dire qu’ils l’avaient vu de leurs propres yeux ! — Cependant, bien que nous ne soyons pas placés dans les mêmes circonstances qu’eux à ce moment-là, bien que présentement nous ne puissions voir le Seigneur que par la foi, nos cœurs ne sont-ils pas profondément heureux de pouvoir dire : « Nous avons vu le Seigneur » lorsque nous avons réalisé et goûté sa présence au milieu de nous ? Qu’il nous soit accordé de jouir par-dessus toute autre chose de la contemplation du Seigneur, en attendant le jour où, ce qui est du domaine de la foi ayant pris fin, nous verrons « au milieu du trône » l’Agneau se tenant là « comme immolé », l’Agneau glorifié (Apoc 5:6).
Ah ! bientôt, sans voile,
Luiront tes splendeurs,
Radieuse Étoile
Levée en nos cœurs.
Oh ! quelle allégresse !
Nos yeux te verront,
Et de toi, sans cesse,
Tes saints jouiront.
ME 1974 p.281
« Nous étions par nature des enfants de colère », « autrefois étrangers et ennemis quant à notre entendement, dans les mauvaises œuvres », « insensés, désobéissants, égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés, vivant dans la malice et dans l’envie, haïssables, nous haïssant l’un l’autre » (Éph. 2:3 ; Col. 1:21 ; Tite 3:3) ; nous ne méritions que le jugement éternel. Et pour sauver de tels êtres, les rendre propres pour sa présence, Dieu a donné son Fils unique et bien-aimé ! Nous restons confondus devant ce qu’il s’est proposé dans son cœur, de toute éternité : avoir dans la gloire du ciel des hommes sauvés et parfaits, qui le connaissent comme un Dieu d’amour et soient rendus capables de l’adorer.
Lorsque nous parlons du propos de Dieu, c’est bien souvent à cela que nous nous arrêtons : ce que Dieu a fait pour nous, ce qu’il a voulu faire de nous. N’est-il pas vrai qu’il y a toujours dans nos cœurs un certain égoïsme, que nous avons tendance à penser surtout à nous et à ramener tout à nous-mêmes ? Or, que Dieu ait voulu nous sauver et nous amener à la gloire n’est pas — si nous pouvons nous exprimer ainsi — une fin en soi ; c’est un moyen en vue de réaliser le propos de son cœur : il voulait, de toute éternité, que son Fils soit exalté ! Ne perdons jamais de vue que Dieu a tout fait, a disposé toutes choses pour la gloire de son Fils !
En vue d’un tel but, Dieu a voulu en premier lieu que soit manifestée la puissance de son Fils, en création : « Par lui ont été créées toutes choses... », « Dieu... nous a parlé dans le Fils... par lequel aussi il a fait les mondes... », « car c’est toi qui as créé toutes choses : et c’est à cause de ta volonté qu’elles étaient et qu’elles furent créées » (Col. 1:16 ; Héb. 1:2 ; Apoc. 4:11). Quel déploiement de puissance et de gloire dans cette première création, sortie parfaite des mains du Créateur ! « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici, cela était très bon » (Gen. 1:31). Bien que présentement la création soit gâtée par le péché de l’homme et qu’elle « soupire » en attendant le jour où elle « sera affranchie de la servitude de la corruption » (Rom. 8:20 à 22), nous ne pouvons pas contempler sans émerveillement tant de beautés de la nature qui disent les gloires de son Créateur. Il est toujours vrai que « les cieux racontent la gloire de Dieu » et que « l’étendue annonce l’ouvrage de ses mains » (Ps. 19:1 à 6).
Mais Dieu voulait donner à connaître davantage encore de la personne de son Fils : sa puissance ayant été manifestée dans les œuvres de la création, Dieu désirait ensuite que soit révélé ce qu’il y a dans son cœur. De toute éternité, le Père aime le Fils et le Fils aime le Père ; le Père sait tout ce qu’il y a dans le cœur de son Fils et jusqu’où peut aller son amour. Plus tard, venu ici-bas, le Fils révélera le Père ; mais le propos éternel de Dieu, c’est de révéler son Fils, ce qu’il y a en lui, afin qu’il soit exalté aux siècles des siècles ! Afin de manifester l’amour infini qui est dans le cœur de son Fils, Dieu a voulu créer l’homme, le placer sur la terre ; puis il a permis l’entrée du péché dans le monde avec toutes ses conséquences et, notamment, la mort qui en est le salaire. Avant même que le monde ait été créé et, par conséquent, que l’homme y ait été placé, Dieu savait que le péché y entrerait : il avait auprès de lui Celui dont « le sang précieux » devait être répandu pour « ôter le péché du monde » (cf. Jean 1:29), « agneau sans défaut et sans tache, préconnu dès avant la fondation du monde, mais manifesté à la fin des temps pour vous... » (1 Pierre 1:18 à 21). Cela n’enlève rien à la responsabilité et à la culpabilité de l’homme ; mais s’il y a « le côté de l’homme », il y a aussi « le côté de Dieu » : l’homme est coupable d’avoir désobéi à l’ordre de Dieu et, par sa désobéissance, d’avoir « assujetti à la vanité » la première création ; il est coupable au point de se trouver chassé de la présence de Dieu, n’ayant devant lui que la mort et le jugement éternel (Rom. 8:20 ; Gen. 3:24 ; Héb. 9:27), mais c’est Dieu qui l’a permis en vue de l’accomplissement de ses conseils éternels. Dieu aurait pu garder l’homme de toute désobéissance : Adam aurait ainsi connu un vrai bonheur terrestre dans le jardin d’Éden, mais qu’aurait-il connu de l’amour de Dieu, de l’amour de Christ, du cœur de Christ ? Et c’était là précisément ce que Dieu voulait révéler !
Le péché étant entré dans le monde par la désobéissance du premier homme, l’épreuve de l’homme a été faite ensuite et elle a montré qu’il était irrémédiablement perdu. C’est alors que Dieu a envoyé son Fils. C’est parce qu’il a « tant aimé le monde » que Dieu a « donné son Fils unique » et c’est par amour que Christ est venu ici-bas vivre et mourir : il fallait sa vie parfaite pour montrer qu’il était la sainte Victime dont le sacrifice sanglant pouvait seul faire « l’abolition du péché » (Héb. 9:26). Serviteur volontaire, Jésus a été le véritable esclave qui pouvait dire : « J’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas sortir libre » (Ex. 21: 5) ; il a voulu servir et mourir pour glorifier son Dieu et Père dans le salut de misérables pécheurs. Il est mort par amour pour son Père, pour son Assemblée, pour chacun de ceux qui sont, ou seront, au bénéfice de son œuvre rédemptrice, sauvés par grâce et par la foi. Un tel amour a brillé tout au long de sa vie sur la terre et d’une manière incomparable lorsque, sur la croix, abandonné de son Dieu pendant les trois heures de l’expiation, il a réglé à jamais la question du péché, subissant le jugement que nous avions mérité.
Christ a été l’artisan de Dieu dans la première création, il l’a été aussi dans la nouvelle création et là, nous voyons briller l’infini de son amour ! Connaissant ainsi Jésus, l’amour de son cœur, nous sommes rendus capables d’en parler, d’adorer Dieu dans la puissance du Saint Esprit, étant constitués par grâce de vrais adorateurs, qui l’adorent en esprit et en vérité (Jean 4:23, 24). Le culte que nous pouvons rendre, et que nous rendrons durant toute l’éternité d’une manière parfaite, monte devant notre Dieu et Père comme un parfum d’agréable odeur, car il est la présentation d’une Personne et d’une Œuvre : Christ et l’œuvre qu’il a accomplie à la croix. Puisse-t-il être toujours ainsi rendu ! C’est ce que Dieu désirait de toute éternité : que son Fils soit connu, non seulement dans sa puissance créatrice mais aussi dans la plénitude de son amour — qu’il soit célébré, exalté, glorifié !
Tout ce que Dieu a opéré ou permis, des pécheurs sauvés par grâce et amenés à la gloire, tout cela est « moyen » en vue de ce but : Christ exalté ! Quand le cantique nouveau sera chanté, l’Agneau étant « au milieu du trône » et se tenant là « comme immolé », nous serons enfin et à jamais débarrassés de nous-mêmes, nous ne serons occupés que de Lui, nous ne parlerons que de Lui, célébrant sa Personne : « Tu es digne... », son œuvre : « Tu as été immolé... tu as acheté pour Dieu par ton sang... tu les as faits... » (Apoc. 5:6 à 10). Alors, Christ « verra du fruit du travail de son âme, et sera satisfait » et, le conseil de Dieu étant pleinement accompli, son Bien-aimé étant glorifié et exalté, Dieu, à jamais, « se reposera dans son amour » (És. 53:11 ; Soph. 3:17).
Pour t’exalter, ô Fils du Père,
L’hymne des cieux et de la terre
Montera dans le sanctuaire
À toujours, à toujours.
Sur nous resplendira ta face.
Dans nos cœurs, remplis de ta grâce,
Toi seul auras toute la place
À toujours, à toujours.
De ta souffrance expiatoire,
De ton immortelle victoire
Tes rachetés diront l’histoire
À toujours, à toujours.
Et l’Église, à son Chef semblable,
Témoin de ta gloire admirable,
Chantera ta grâce adorable
À toujours, à toujours.