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Plaire à Dieu — Plaire aux hommes
J. A. Monard
ME 2011 p. 174-182
« Enseigne-moi à faire ce qui te plaît, car tu es mon Dieu » (Ps. 143:10).
Table des matières :
3 Plaire à Dieu plutôt qu’aux hommes
4 Plaire à son prochain, en vue du bien
4.1 Dans la première épître aux Corinthiens
Le livre de la Genèse nous rapporte que Hénoc, après la naissance de son fils, « marcha avec Dieu trois cents ans » (5:22). En signe d’approbation, Dieu lui accorda la faveur extraordinaire d’être enlevé au ciel sans passer par la mort. Un événement particulier peut aussi nous rapprocher de Dieu et nous amener à vivre depuis ce jour plus près de lui.
Hébreux 11, qui nous stimule en nous montrant la foi qui a brillé dans une nuée de témoins d’autrefois, nous rappelle : « Par la foi, Énoch fut enlevé pour qu’il ne vît pas la mort ; et il ne fut pas trouvé, parce que Dieu l’avait enlevé ; car, avant son enlèvement, il a reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu » (v. 5). L’expression « marcher avec Dieu », du récit de la Genèse, devient ici : « plaire à Dieu ». Les deux choses sont intimement liées. Que Dieu nous enseigne à marcher avec lui, à entretenir une réelle communion avec lui, à le faire intervenir dans toutes nos circonstances ! C’est ainsi que nous pouvons lui plaire.
L’épître aux Hébreux, poursuivant ce qui est l’objet de ce chapitre 11, ajoute : « Sans la foi il est impossible de lui plaire » (v. 6). Ainsi qu’il est dit ailleurs : « Ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu » (Rom. 8:8).
Aux Thessaloniciens, convertis depuis peu, Paul écrit : « Frères, nous vous prions et nous vous exhortons par le Seigneur Jésus, pour que, comme vous avez reçu de nous de quelle manière il faut que vous marchiez et plaisiez à Dieu, comme aussi vous marchez, vous y abondiez de plus en plus » (1 Thess. 4:1). Ces jeunes croyants avaient été enseignés par l’apôtre lors de son bref passage à Thessalonique (Act. 17), et ils avaient mis en pratique son enseignement. Mais il les encourage à « y abonder de plus en plus ». Cette croissance dans la marche pratique et dans la recherche de ce qui plaît à Dieu nous caractérise-t-elle ?
L’apôtre Paul priait pour les croyants de Colosses — et même ne cessait pas de prier pour eux. Il demandait à Dieu qu’ils soient « remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle ». Dans quel but ? — « pour marcher d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards » (Col. 1:9, 10). La vie chrétienne n’est pas l’accomplissement de quelques devoirs journaliers ou hebdomadaires, mais une marche avec Dieu dans laquelle nous recherchons sa volonté à tous égards. Le contact constant avec lui fera croître notre intelligence spirituelle, pour que nous discernions en toute chose quelle est sa volonté. Ainsi notre marche sera « digne du Seigneur ». Nous croîtrons « par la connaissance de Dieu ». Cette connaissance, qui doit augmenter, est la base de nos progrès.
Nous sommes dans un monde caractérisé par le péché et entièrement opposé à Dieu. Il s’ensuit que, dans beaucoup de situations de notre vie, la recherche de l’approbation des hommes nous conduirait dans un chemin opposé à celui qui a l’approbation de Dieu. « La crainte des hommes tend un piège » (Prov. 29:25). Pilate a commis une horrible injustice en « voulant contenter la foule » (Marc 15:15). Pierre est tombé dans le piège dont parle le livre des Proverbes, lorsqu’il s’est distancé de croyants des nations, ne voulant plus manger avec eux, parce qu’il craignait les reproches de croyants juifs encore attachés au judaïsme (Gal. 2:12).
La vie du croyant comporte des combats. Paul rappelle à Timothée que « nul homme qui va à la guerre ne s’embarrasse dans les affaires de la vie, afin qu’il plaise à celui qui l’a enrôlé pour la guerre » (2 Tim. 2:4). Prenons notre part des souffrances, comme de bons soldats de Jésus Christ (v. 3). Si nous faisons en sorte de les éviter, nous ne pouvons lui plaire.
L’apôtre rappelle aux Thessaloniciens dans quelle attitude de fermeté et de droiture il leur avait annoncé l’évangile. Il n’avait usé d’aucun des moyens par lesquels on captive facilement l’attention des foules. Il avait parlé « non comme plaisant aux hommes, mais à Dieu qui éprouve nos cœurs » (1 Thess. 2:4). Bel exemple pour tous ceux qui prêchent la Parole !
Lorsqu’il écrit aux Galates, rempli d’inquiétude à leur sujet à cause de l’évangile déformé qui leur était annoncé par de mauvais ouvriers, il dit : « Est-ce que je m’applique à satisfaire des hommes, ou Dieu ? Ou est- ce que je cherche à complaire à des hommes ? Si je complaisais encore à des hommes, je ne serais pas esclave de Christ » (Gal. 1:10). Il met ici en évidence la responsabilité solennelle des serviteurs du Seigneur. La parole de Dieu doit être présentée sans déformation, sans chercher à plaire aux auditeurs, sans l’adapter à leurs goûts et à leurs avis. Mais il faut bien sûr qu’elle soit présentée de façon adaptée à leurs besoins et à leur capacité de la saisir ; c’est une autre chose. Comme Paul, appliquons-nous à plaire à Dieu, même si ce qui doit être dit ne plaît pas à l’homme naturel.
L’exemple de Paul dans de telles circonstances — sa fermeté à présenter la vérité de Dieu sans l’adapter aux pensées des hommes — ne doit pas nous faire oublier un autre aspect des choses, que Paul lui-même nous présente ailleurs.
L’apôtre écrit : « Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. Ne devenez une cause d’achoppement ni aux Juifs, ni aux Grecs, ni à l’assemblée de Dieu ; comme moi aussi je complais à tous en toutes choses, ne cherchant pas mon avantage propre, mais celui du grand nombre, afin qu’ils soient sauvés » (1 Cor. 10:31-33).
En Galates 1:10, l’apôtre affirme qu’il ne cherche pas à complaire à des hommes, et ici il affirme qu’il complaît à tous en toutes choses. Comment est-ce possible ?
Ces versets de 1 Corinthiens 10 constituent la conclusion d’un enseignement spécifique que l’apôtre donne dans le chapitre 8 et dans le dernier tiers du chapitre 10, en rapport avec les viandes sacrifiées aux idoles. Pour certains croyants, qui savaient qu’une idole n’est rien, le fait qu’une viande achetée à la boucherie ait auparavant fait partie d’un sacrifice idolâtre ne présentait pas de difficultés. Si leur conscience le leur permettait, ils pouvaient en manger. Mais pour d’autres croyants, cela aurait été une chose abominable, et leur conscience en aurait été souillée. Ils devaient alors s’abstenir de telles viandes. Donc, que chacun fasse selon sa conscience, en introduisant premièrement Dieu dans toute décision à prendre ! « Quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (v. 31).
Par le verset suivant, l’apôtre nous rend attentifs à l’impact de notre comportement sur ceux qui nous entourent. Dans le cas des Corinthiens, on pouvait être « une cause d’achoppement » pour les Juifs, pour les Grecs ou pour l’assemblée de Dieu (v. 32). Aujourd’hui notre comportement pourrait avoir un effet négatif sur les gens du monde ou sur les croyants qui nous observent. Il ne serait pas juste de nous comporter d’une manière qui mette délibérément de côté l’effet de nos paroles ou de notre conduite sur notre entourage. Alors, suivons l’exemple de Paul. Il ne cherchait pas son avantage propre, mais le bien de ceux qui l’entouraient (v. 33). Dans la mesure où l’enseignement divin n’était pas en cause, l’apôtre s’efforçait de « complaire à tous en toutes choses », afin de leur être utile, sans rechercher ce qui pouvait lui convenir personnellement.
Nous trouvons là un enseignement analogue : « Or nous devons, nous les forts, porter les infirmités des faibles, et non pas nous plaire à nous-mêmes. Que chacun de nous cherche à plaire à son prochain, en vue du bien, pour l’édification ! Car aussi le Christ n’a point cherché à plaire à lui-même » (Rom. 15:1-3). Ici la difficulté n’est pas en rapport avec les idoles des païens, mais avec les ordonnances de la loi de Moïse, que beaucoup de chrétiens d’origine juive avaient de la peine à abandonner. En particulier, ils distinguaient des viandes pures et des viandes impures, et ils donnaient une importance particulière à des jours solennels. Dieu avait clairement révélé à Pierre que tout cela était révolu. Ce que Dieu avait purifié, il ne fallait pas le tenir pour impur (Act. 10:15). Néanmoins, le respect de ces ordonnances était ancré dans les habitudes et dans les consciences de beaucoup. Tout le chapitre 14 de l’épître aux Romains est consacré à cette difficulté. L’apôtre donne aux uns et aux autres les enseignements dont ils ont besoin. Ils ne doivent pas se juger l’un l’autre, ils ont à se souvenir que chacun rendra compte pour lui-même à Dieu, et ils doivent avoir des égards les uns pour les autres (v. 12, 13).
Sans entrer dans les détails de ce chapitre, signalons l’importance que l’apôtre donne à l’amour : « Si, à cause d’une viande, ton frère est attristé, tu ne marches plus selon l’amour » (v. 15).
La conclusion apparaît dans les premiers versets du chapitre 15, que nous venons de citer. En suivant l’exemple du Christ, il s’agit de ne pas chercher à « nous plaire à nous-mêmes », mais de chercher à « plaire à son prochain, en vue du bien, pour l’édification ». Il ne fait aucun doute qu’en agissant ainsi nous plaisons à Dieu, puisque c’est lui-même qui nous commande de le faire.
Sur toutes les choses essentielles, sur tout ce qui est bien ou mal, la Parole nous donne un enseignement suffisant pour amener les croyants à réaliser entre eux une même pensée et un même avis. Mais sur beaucoup de détails de notre vie pratique, Dieu nous laisse dans une position de dépendance de lui, où nous devons rechercher quelle est sa volonté pour nous-mêmes et laisser nos frères et sœurs à leur propre responsabilité. Dans ces situations-là, n’oublions pas que notre comportement peut faire du tort à nos frères ou à nos sœurs. Que le prétexte de la liberté chrétienne ne nous conduise pas à des actions qui peuvent les affliger ! Si nous nous les permettons, nous ne marchons plus selon l’amour.
« Celui qui s’est marié a le cœur occupé des choses du monde, comment il plaira à sa femme ;... celle qui s’est mariée a le cœur occupé des choses du monde, comment elle plaira à son mari » (1 Cor. 7:33, 34). En réponse à une question des Corinthiens concernant le mariage et le célibat, l’apôtre explique que celui qui renonce au mariage pour être davantage consacré au Seigneur a choisi le chemin le plus excellent. « Celui qui se marie fait bien ; et celui qui ne se marie pas fait mieux » (v. 38). Encore faut-il que ce dernier soit en état de vivre son célibat d’une manière qui plaît au Seigneur (v. 32). La mention des « choses du monde », dans les versets 33 et 34, n’a pas un caractère négatif ; cela signifie simplement que chercher à plaire à son conjoint est une chose terrestre, le mariage lui-même étant une chose terrestre.
Ces versets nous apprennent que, pour ceux qui sont mariés, c’est une chose absolument normale de se préoccuper de ce qui plaît à son conjoint. Ne pas s’en soucier serait destructeur de l’amour conjugal. Mais bien sûr, comme dans toutes les autres situations, la recherche de ce qui plaît au Seigneur a la priorité.
L’accomplissement fidèle de nos devoirs envers ceux qui sont placés au-dessus de nous est un sujet qui revient plusieurs fois dans les épîtres de Paul. Ce qu’il écrit aux esclaves pour les exhorter à bien servir leurs maîtres se transpose, dans le contexte social actuel, à la relation entre l’employé et son supérieur. L’apôtre dit dans l’épître à Tite : « Exhorte les esclaves à être soumis à leurs propres maîtres, à leur complaire en toutes choses » (2:9). Dans les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens, l’apôtre précise : « ne servant pas sous leurs yeux seulement, comme voulant plaire aux hommes » (Éph. 6:6 ; Col. 3:22). Les esclaves ont à se souvenir qu’en servant leur maître, ils servent Christ (Col. 3:24). Il ne suffit pas qu’ils fassent bien leur travail quand le maître les regarde. S’ils doivent s’efforcer de plaire à leur maître, ils doivent au-dessus de tout se préoccuper de plaire au Seigneur, dont les yeux sont constamment sur eux.
Nous avons déjà touché le sujet à propos du passage de Romains 15 : « Le Christ n’a point cherché à plaire à lui-même... » (v. 3). La fidélité de Jésus à son Dieu et Père, sa détermination à faire toujours ce qui lui plaisait, dans chacune de ses paroles et dans chacun de ses actes, ont amené sur lui l’opposition des hommes dont le cœur était éloigné de Dieu. C’est pourquoi l’apôtre ajoute : « selon qu’il est écrit : Les outrages de ceux qui t’outragent sont tombés sur moi » (v. 3). C’est aussi ce que connaîtront souvent ceux qui veulent plaire à Dieu plutôt qu’aux hommes.
En Jean 8, Jésus annonce à ses contradicteurs qu’un jour ils connaîtront qui il est — c’est-à-dire le Messie que Dieu leur avait envoyé et qu’ils n’ont pas reconnu — et qu’ils apprendront alors qu’il n’a rien fait de lui- même, et n’a dit que ce que le Père lui a enseigné (v. 28). Et le Seigneur ajoute : « Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, parce que moi, je fais toujours les choses qui lui plaisent » (8:29). Nous découvrons ici la merveilleuse récompense donnée à Celui qui n’a fait que ce qui plaisait à Dieu : « Il ne m’a pas laissé seul ». L’heure viendrait où même ses disciples seraient dispersés et le laisseraient seul, mais Jésus peut dire : « et je ne suis pas seul, car le Père est avec moi » (Jean 16:32). Le seul homme qui, sans faille, a toujours fait ce qui plaît à Dieu est Jésus — « son Fils bien-aimé », en qui il a « trouvé son plaisir » (Matt. 3:17 ; 12:18 ; 17:5).