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EXODE
Frank Binford Hole
Extracted from Scripture Truth Vol. 37, 1951-2 — STEM Publishing : F. B. Hole : Exode
Table des matières abrégée (→ détaillée)
1 Exode 1 à 2:10 — Situation du peuple en Égypte
2 Exode 2:11 à 3:10 — Moïse suscité
3 Exode 3:11 à 4:31 — Dieu intervient auprès de Moïse
4 Exode 5:1 à 8:19 — Les trois premières plaies
5 Exode 8:20 à 9:35 — Quatrième à septième plaies
6 Exode 10:1 à 11:10 — Trois dernières plaies
7 Exode 12:1-36 — Mort des premiers-nés. La Pâque
8 Exode 12:37 à 14:20 — Départ effectif de l’Égypte
9 Exode 14:20 à 15:27 — Traversée de la mer Rouge et cantique de la délivrance
Table des matières détaillée :
1 Exode 1 à 2:10 — Situation du peuple en Égypte
1.1 [Ch. 1 — Multiplication des descendants de Jacob]
1.1.1 [Ch. 1:8-11 — L’Égypte lieu de refuge devient maison de servitude]
1.1.2 [Ch. 1:12-14 — Le monde comme lieu d’amère servitude]
1.1.3 [Ch. 1:15-22 — L’ordonnance d’extermination des enfants mâles]
1.2 [Ch. 2 — Moïse est suscité]
1.2.1 [Ch. 2:1-4 — Un Résidu pieux]
1.2.2 [Ch. 2:5-10 — L’Éternel retourne les mauvais desseins de l’homme]
1.2.3 [De ch. 2:10 à 2:11 — Moïse instruit dans la sagesse des égyptiens]
2 Exode 2:11 à 3:10 — Moïse suscité
2.1 [Ch. 2:11-14 — Tentative de Moïse de délivrer le peuple]
2.1.1 [Les motivations intérieures de Moïse selon Actes 7]
2.1.2 [Comparaison avec le rejet du Seigneur Jésus]
2.1.3 [Échec quand on agit selon ses propres pensées]
2.1.5 [Rôle de la Providence de Dieu]
2.2 [Ch. 2:15 — Fuite de l’Égypte]
2.3 [Ch. 2:15-22. Fuite par la foi selon Héb. 11 et Actes 7]
2.4 [Ch. 2:23-25 — Mort du Pharaon, souffrances du peuple]
2.5 [Ch. 3:1-6 — Apparition de l’Ange de l’Éternel dans le buisson ardent]
2.6 [Ch. 3:7-10 — L’Éternel déclare trois choses]
2.6.1 [L’Éternel est attentif à la souffrance de Son peuple]
2.6.2 [L’Éternel a l’intention de délivrer Son peuple]
2.6.3 [L’Éternel se servira de Moïse pour intervenir auprès du Pharaon]
3 Exode 3:11 à 4:31 — Dieu intervient auprès de Moïse
3.1 [Ch. 3:11-12 — Réticence de Moïse. L’Éternel garanti Son soutien]
3.2 [Ch. 3:13-15 — Objection de Moïse concernant le Nom. Révélation de « JE SUIS »]
3.3 [Ch. 3:16-18 — Communication du message de l’Éternel aux anciens d’Israël, puis au Pharaon]
3.4 [Ch. 3:19-22 — Manière dont le peuple sortirait d’Égypte]
3.5 [Ch. 4:1 — Troisième objection de Moïse pressentant l’incrédulité du peuple]
3.5.1 [Ch. 4:2-5 — Signe de la verge devenant serpent]
3.5.2 [Ch. 4:6-7 — Signe de la main devenant lépreuse]
3.5.3 [Ch. 4:9 — Signe de l’eau changée en sang]
3.6 [Ch. 4:10-12 — Quatrième objection de Moïse fondée sur son manque d’éloquence]
3.7 [Ch. 4:13-17 — Tentative de Moïse de refuser la mission. Aaron le remplacera partiellement]
3.8 [Ch. 4:18-23 — Dieu donne à Moïse les paroles à dire au Pharaon]
3.9 [Ch. 4:24-26 — Sephora et la circoncision]
3.10 [Ch. 4:27-31 — Moïse présenté au peuple et accepté comme chef désigné par Dieu]
4 Exode 5:1 à 8:19 — Les trois premières plaies
4.1 [Ch. 5:1-5 — Premier refus du Pharaon]
4.2 [Ch. 5:6-23 — Le Pharaon augmente la charge sur le peuple]
4.2.1 [Image du monde qui asservit le peuple de Dieu]
4.2.2 [Faiblesse de la foi en face du diable qui redouble d’énergie]
4.4 [Ch. 6:14-27 — Détails généalogiques établissant l’identité des principaux acteurs]
4.5 [Ch. 7 — Premier signe, première plaie]
4.5.1 [Ch. 7:1-7 — L’Éternel redonne Ses instructions à Moïse et Aaron]
4.5.2 [Ch. 7:8-13 — Premier signe donné]
4.5.3 [Ch. 7:9-25 — Première plaie : eau changée en sang. Les devins font pareil]
4.6 [Ch. 8:1-8 — Seconde plaie : les grenouilles. Les devins font pareil]
4.7 [Ch. 8:9-15 — Retrait de la seconde plaie]
4.8 [Ch. 8:16-19 — Troisième plaie : les moustiques. Les devins reconnaissent le doigt de Dieu]
5 Exode 8:20 à 9:35 — Quatrième à septième plaies
5.1 [Ch. 8:20-32 — Quatrième plaie : les mouches venimeuses]
5.1.1 [Relation entre la plaie et les dieux de l’Égypte]
5.2 [Ch. 9:1-7 — Cinquième plaie : peste sur les animaux aux champs]
5.3 [Ch. 9:8-12 — Sixième plaie — Ulcères]
5.4 [Ch. 9:13-35 — Septième plaie : la grêle]
5.4.1 [Ch. 9:13-17 — Souveraineté de Dieu et responsabilité de l’homme]
5.4.2 [Opposition contre le peuple de Dieu = opposition contre Dieu]
5.4.3 [Ch. 9:19-21 — Les égyptiens pouvaient échapper au pire]
5.4.4 [Ch. 9:27-28 — Fausse repentance. Acte de Dieu]
5.4.5 [Pas de contradiction entre la cinquième et la septième plaie]
6 Exode 10:1 à 11:10 — Trois dernières plaies
6.1 [Ch. 10:1-20 — Huitième plaie : les sauterelles]
6.1.1 [Ch. 10:1-2 — Endurcissement par l’Éternel annonçant Sa colère]
6.1.2 [Patience de Dieu qui donne un répit]
6.1.3 [Gravité de la plaie des sauterelles]
6.1.4 [Protestations des égyptiens. Le Pharaon propose de laisser partir les hommes seulement]
6.1.6 [Moïse et Aaron chassés. Sauterelles pires que toutes autres]
6.1.7 [Moïse rappelé. Le Pharaon confesse avoir péché]
6.2 [Ch. 10:21-29 — Neuvième plaie : trois jours de ténèbres]
6.2.1 [Image du monde dans les ténèbres]
6.2.2 [Le pharaon propose un nouveau compromis : partir sans les troupeaux]
6.3 [Ch. 11 — Annonce de la dixième plaie. Richesses données par les égyptiens]
6.3.1 [Pourquoi les jugements préliminaires ?]
6.3.2 [Demande d’or et d’argent aux égyptiens]
6.3.3 [Annonce d’une intervention personnelle de Dieu]
6.3.4 [Pas de différence en dehors de l’application du sang]
6.3.5 [Ardente colère de Moise]
7 Exode 12:1-36 — Mort des premiers-nés. La Pâque
7.1 [La Pâque, un nouveau commencement]
7.2 [Ch. 12:3-5 — L’agneau. Un agneau par maison]
7.3 [Ch. 12:7-8 — L’agneau immolé. Application de son sang et comment manger sa chair]
7.5 [Ch. 12:14-20 — La Pâque comme mémorial. La fête des pains sans levain]
7.6 [Ch. 12:21-24 — Détails supplémentaires sur l’application du sang]
7.7 [Ch. 12:24-27 — Souvenir gardé dans les générations suivantes]
7.8 [Ch. 12:29-36 — La dixième plaie, la mort des premiers-nés]
7.9 [Ch. 12:35-36 — Les égyptiens bien disposés à donner]
8 Exode 12:37 à 14:20 — Départ effectif de l’Égypte
8.1 [Ch. 12:37-39 — Ceux qui partirent]
8.2 [Ch. 12:40-42 — Date du départ selon ce que Dieu avait prévu]
8.4 [Ch. 13 — L’Éternel parle à Moïse, instructions diverses]
8.4.1 [Ch. 13:1-2 — Sanctification des premiers-nés]
8.4.2 [Ch. 13:3-10 — Institution de la fête des pains sans levain]
8.4.3 [Ch. 13:11-16 — Rachat des premiers-nés, hommes et bêtes]
8.4.4 [Ch. 13:17-18 — Trajet du peuple par le chemin du désert pour éviter les Philistins]
8.4.5 [Ch. 13:19 — Les os de Joseph]
8.4.6 [Ch. 13:20-22 — L’Éternel conduisant dans une colonne de nuée ou de feu]
8.5 [Exode 14 — Directives directes pour le départ]
8.5.1 [Ch. 14:1-9 — Trajet qui accule le peuple à la mort : le Pharaon les poursuit]
8.5.2 [Ch. 14:10-13 — Le peuple prend peur à cause des égyptiens]
8.6 [Ch. 14:19 — L’Ange passe à l’arrière du peuple pour les protéger des égyptiens]
9 Exode 14:20 à 15:27 — Traversée de la mer Rouge et cantique de la délivrance
9.1 [Ch. 14:20-31 — Traversée de la mer Rouge]
9.1.1 [L’Éternel parcourant Lui-même le chemin à travers les eaux de la mort]
9.1.2 [L’Éternel combattant contre les ennemis]
9.1.3 [Type de la résurrection]
9.1.4 [Un salut complet, c’est plus qu’être à l’abri du jugement]
9.1.5 [Sauvés = Rupture avec l’ancienne vie, comme dans le baptême]
9.1.6 [Ch. 14:31 — La grande puissance que l’Éternel avait déployée]
9.2 [Ch. 15 — Chant de triomphe. Premier cantique de l’Écriture]
9.2.1 [Le sujet du cantique est la gloire et la puissance de l’Éternel]
9.2.2 [Ils se sont appropriés ce que l’Éternel avait fait]
9.2.3 [L’Éternel mènerait la délivrance jusqu’à son terme]
9.2.4 [Dans ce cantique, Moïse a parlé en prophète]
9.2.5 [Ch. 15:20-21 — Rôle des femmes]
9.3 [Ch. 15:22-26 — Entrée dans le désert. Les eaux de Mara. Le bois type de la croix]
9.4 [Ch. 15:27 — Dieu, dans Sa miséricorde, apporte des oasis]
Le livre de l’Exode s’ouvre sur un récapitulatif des fils de Jacob et sur le fait que Joseph est mort, ainsi que tous ses frères et toute cette génération. Malgré cela, leurs descendants se sont extrêmement multipliés. Dieu était avec eux et ils devinrent un peuple puissant dans le pays de Goshen.
Au fil des ans, la situation subit un grand changement, avec l’avènement d’un nouveau roi qui « ne connaissait pas Joseph ». Cette expression ne signifie pas qu’il ignorait son existence, mais plutôt que, le considérant comme un intrus et un oppresseur, il l’ignora complètement.
Depuis un siècle environ, notre connaissance de l’histoire égyptienne s’est considérablement enrichie grâce à la découverte de nombreux monuments et autres témoignages du passé, ainsi qu’à la découverte des secrets de l’écriture en hiéroglyphe qui a permis de la déchiffrer. Il semble désormais certain que peu après la mort de Joseph, le règne des « Hyksos », ou « rois bergers », prit fin. Des égyptiens de souche se soulevèrent et mirent sur le trône un représentant de leurs anciennes dynasties. Joseph, allié par sa race aux rois-bergers, devint bien sûr un anathème pour les nouveaux dirigeants ; et le peuple d’Israël fut considéré de la même manière et donc comme un danger potentiel pour l’Égypte.
Les versets 1:8-10 parlent donc manifestement de cet état de choses qui se développa pendant un siècle ou deux et qui conduisit à un changement total de leur sort. L’Égypte avait été pour eux un lieu de refuge, un sanctuaire bienveillant au temps de la famine et de l’affliction. Elle devint maintenant pour eux la maison de servitude. Elle devint la « fournaise fumante » qu’Abraham avait vu quand « une frayeur, une grande obscurité » était tombée sur lui (Gen. 15:12,17). Ils furent réduits en esclavage pour construire des villes à greniers pour le Pharaon, sous la direction de chefs de corvées.
Mais cela n’empêcha pas ce que Dieu se proposait. En. 1:12 il est rapporté que « selon qu’ils les opprimaient, il multipliait et croissait ». Il y a donc ici une illustration et une confirmation de la parole dite par le psalmiste : « Dans la détresse, tu m’as mis au large » (Ps. 4:1). Les efforts du Pharaon pour les supprimer furent entièrement neutralisés par le grand accroissement que Dieu accorda.
Ils réussirent cependant à leur rendre la vie « amère par un dur service » et par toutes sortes de services durs (1:14). L’Égypte représente clairement le monde, et l’un des premiers pas vers la bénédiction spirituelle est le moment où le monde, qui nous fascinait autrefois comme étant la scène de nos plaisirs, se change pour nous en un lieu d’amère servitude. Le péché entraîne l’amertume dans son sillage et nous ne pouvons y échapper. Cet aspect est aussi présenté en Exode 12:8 où il est dit que l’agneau de la Pâque devait être mangé avec des « herbes amères » ; et en Exode 15:23, que les eaux « amères » de Mara les attendaient à l’entrée du désert. Heureux sommes-nous lorsque les « plaisirs du péché » perdent leur attrait et que l’amertume du péché remplit nos âmes.
La dernière partie du premier chapitre révèle les mesures désespérées prises par le Pharaon pour tenter d’endiguer l’action de Dieu. Son premier effort pour détruire les enfants mâles échoua, car les sage-femmes avaient la crainte de Dieu. Son deuxième effort, qui consistait à jeter tous les enfants mâles dans le fleuve, fut confié au peuple en général, et cela sembla être une réussite totale.
Mais dès le début d’Exode 2 nous découvrons deux choses. D’abord qu’il y avait encore parmi les fils d’Israël des hommes et des femmes de foi. C’est ce qui ressort d’Hébreux 11:23, où il est parlé de la foi, non de Moïse, mais de ses parents. D’après notre chapitre, quand Moïse fut né, sa mère le cacha pendant trois mois, car elle vit qu’il était beau. Le verset de l’épître aux Hébreux révèle que son père et sa mère virent qu’il « était beau », et l’œil de la foi étant fixé sur Dieu, ils ne craignirent pas l’ordonnance du roi. Un plus grand que le Pharaon demandait leur soumission.
La deuxième chose à noter est qu’une fois de plus, Dieu fait en sorte que la colère de l’homme le loue (Ps. 76:10). Le méchant dessein du roi préparait le terrain pour que le futur libérateur d’Israël soit amené dans sa propre maison et à sa cour, et qu’il acquière une expérience des us et coutumes égyptiennes qui lui servit lorsque, comme fruit de la discipline de Dieu, il fut prêt à agir au nom de l’Éternel. L’histoire de Moïse dans le coffret de joncs est si connue qu’il n’est pas nécessaire d’attirer l’attention sur l’habileté de la main divine, qui ordonna que Moïse soit nourri par sa propre mère, qu’elle en reçoive un salaire, et que finalement il soit adopté par la fille du Pharaon. Le pharaon de l’époque était loin de penser que son dessein de mort préservait la vie de l’homme que Dieu voulait utiliser pour renverser la puissance de l’Égypte au temps de son successeur. Mais ce fut ainsi.
La fille du pharaon l’appela Moïse, ce qui signifie « Tiré hors de », parce qu’elle l’avait tiré des eaux. C’était pourtant un nom approprié puisque Dieu l’avait tiré, ou plutôt appelé, à devenir Son serviteur d’une manière très spéciale.
Dans l’Exode, il n’est parlé de Moïse que dans la mesure où cela correspond à l’objectif de ce livre, qui rapporte, en type, la rédemption d’Israël hors de l’Égypte. En passant de 2:10 à 2:11, il est dit : « il arriva en ces jours-là » ; nous pourrions supposer que l’incident relaté eut lieu peu de temps après qu’il soit entré sous la protection de la fille du Pharaon, mais d’après le discours d’Étienne en Actes 7, plusieurs années, probablement plus de 20, se sont écoulées entre ces deux versets. Il était devenu grand, mais dans l’Exode cela est passé sous silence.
Étienne dit : « Et Moïse fut instruit dans toute la sagesse des égyptiens ; et il était puissant dans ses paroles et dans ses actions ». Cela nous apprend qu’il était ce que le monde appellerait un génie. On trouve beaucoup de beaux parleurs – ils ont des dons d’éloquence, mais ne sont guère des hommes d’action. Il y en a d’autres dont la capacité se manifeste dans ce qu’ils font ; leurs actions sont sages et puissantes, mais leur parole n'a pas de puissance. L’homme qui brille dans les deux sphères est rare.
En Moïse, trois choses étaient réunies : éducation, éloquence et action. Nous aurions pu dire : Voilà un homme parfaitement équipé pour le service de Dieu ! Mais il n’en était pas ainsi !
Le discours d’Étienne, en Actes 7, nous apprend qu’au moment de l’événement relaté en Exode 2:11-15, Moïse était « parvenu à l’âge de quarante ans ». Il avait atteint une maturité complète et une grandeur remarquable dans les cercles les plus élevés de la cour d’Égypte et, si nous n’avions que le récit de l’Exode, nous serions enclins à penser que le meurtre de l’égyptien était simplement dû à un accès soudain d’indignation. En lisant Hébreux 11:24-26, nous découvrons qu’il s’agissait de l’extériorisation d’une résolution intérieure, qui avait été prise dans la force de la foi.
L’Exode relate brièvement les faits visibles de l’épisode. Actes 7 nous dit ce qui était dans ses pensées, ce qui l’a conduit à agir comme il l’a fait. Quant à l’histoire, il savait qu’il était issu d’Israël et il partageait les espérances d’Israël, bien qu’il fût un grand homme parmi les égyptiens. L’Hébreu agressé était son frère. Il « regarda ça et là », et comme il n’y avait pas de témoins, s’identifiant à l’Hébreu il tua l’égyptien. Mais ce qu’il avait dans le cœur, c’était la conviction que Dieu allait délivrer les fils d’Israël par sa main, et « il croyait que ses frères comprendraient » qu’il en serait ainsi.
Mais ses frères ne comprirent pas, car ils ne partageaient pas sa foi. En conséquence, ils le rejetèrent en tant que libérateur, préférant continuer leurs mauvaises manières d’agir et ne pas susciter de représailles de la part des autorités de l’Égypte. En Actes 7, Étienne est amené à préciser ces points, afin de montrer qu’en rejetant le Seigneur Jésus, les Juifs ont reproduit, à une échelle infiniment plus grave, ce que leurs pères avaient fait auparavant avec Moïse. Dans le Seigneur Jésus, il n’y avait pas la moindre imperfection. Chez Moïse, l’échec est patent. Ses désirs étaient justes, son action mauvaise.
Combien de fois cela n’a-t-il pas été le cas pour tous les serviteurs de Dieu, à l’exception du seul Serviteur parfait ! Il nous arrive souvent de « voir » un « tort » qui devrait être vengé – ou éventuellement un droit qui devrait être établi – et d’agir hâtivement, persuadés que Dieu l’approuverait. Nous « pensons » nous aussi, être libres d’accomplir l’œuvre de Dieu à notre manière et avec nos propres forces, et que tout le monde comprendrait. Pierre en fournit un exemple dans le Nouveau Testament. Se tenir aux côtés du Seigneur à l’heure de Son épreuve était certainement une bonne chose, et Pierre « pensait » avoir la grâce et la puissance pour le faire. Comme pour Moïse, sa déconfiture fut complète, mais comme Moïse, il fit ensuite dans la puissance de Dieu ce qu’il n’avait pas réussi à faire par sa propre sagesse et sa propre force, comme nous le voyons en Jean 21:19.
Mais si l’Exode nous donne l’histoire apparente et les Actes ce qui se passait dans l’esprit de Moïse, nous découvrons en Hébreux 11 la foi étonnante qui illuminait ses pensées et qui l’a conduit à son grand renoncement – une décision remarquable rapportée dans l’Écriture. Pour lui, la nation d’esclaves en Égypte était « le peuple de Dieu ». Tout ce que l’Égypte avait à lui offrir était « les délices du péché », bien qu’il y ait eu « les richesses de l’Égypte ». Sa foi avait alors une qualité qui nous rappelle les rayons X, qui pénètrent sous la surface des choses. Elle voyait à travers les Israélites opprimés, aussi peu attrayants qu’ils fussent pour beaucoup, et elle découvrait que Dieu était derrière eux et à côté d’eux. Quand les richesses de l’Égypte, avec tous leurs délices, passèrent sous ses yeux, il discerna bien au-delà, « la récompense de la rémunération ».
C’est pourquoi il préféra « être dans l’affliction avec le peuple de Dieu », et « estima l’opprobre du Christ » d’une valeur inestimable. Tout cela se passait environ 1 500 ans avant la venue du Seigneur Jésus Christ. Quand Celui-ci apparut, nous avons l’exemple suprême de Celui qui s’est abaissé des hauteurs de la gloire divine pour prendre en charge la cause d’hommes pécheurs, avec tout l’opprobre que cela impliquait. La démarche de Moïse était une faible préfiguration de ce merveilleux événement. L’opprobre qu’elle impliquait pour lui était, dans son principe et son caractère, l’opprobre du Christ.
Remarquons encore une chose. L’élévation de Moïse dans une position d’influence et de puissance en Égypte était un acte spécial de la providence de Dieu. Cependant, ce n’est pas la providence qui doit nous guider, mais plutôt la foi. Le raisonnement naturel aurait dit : « La Providence m’a clairement placé à la cour du Pharaon d’une manière re marquable, je dois donc être guidé par la Providence et y rester ». La foi a discerné que la Providence n’était qu’un moyen de parvenir à une fin, le préparant à l’étape que la foi lui indiquerait en son temps. Nous aussi, dans nos affaires beaucoup plus modestes, rappelons-nous que c’est la foi en la parole de Dieu qui doit nous guider, et non les interventions de la Providence.
L’effet immédiat de cette intervention de Moïse fut de fuir de l’Égypte et de séjourner en Madian pendant quarante ans. Lorsqu’il constata que la chose était connue et que son action, même bien intentionnée, était rejetée par son peuple, il partit. L’Exode donne l’impression que le motif dominant chez lui fut la colère du Pharaon. Actes 7:29 jette une lumière différente sur cette question. « Moïse s’enfuit à cette parole » — la parole de l’offenseur : « Qui t’a établi chef et juge sur nous ? ». Il est donc évident que c’est le rejet par son propre peuple qui le toucha au vif. Quarante ans plus tard, le peuple dut découvrir que c’était DIEU qui l’avait établi chef et juge sur eux, mais pour l’instant, il était perdu pour eux.
En Exode 2, les quarante ans suivants de la vie de Moïse sont résumés par les v. 15 à 22. Nous voyons à nouveau Dieu agir dans Sa providence et donner à Moïse une maison et une femme dans un pays étranger. Le nom qu’il donne à son fils montre qu’il comprenait que Madian n’était pas le lieu que Dieu lui destinait et que ses attentes se situaient hors de ce lieu. Seul le soutien divin put lui permettre de supporter les longues années d’exil, ne faisant rien d’autre que garder les brebis de son beau-père, selon Exode 3:1. C’était une énorme humiliation après la place princière qu’il occupait en Égypte. Qu’est-ce qui l’a soutenu ?
Nous pensons qu’Hébreux 11:27 se rapporte à cette période bien que certains considèrent que ce passage se réfère à la sortie d’Égypte par tout le peuple. Les événements mentionnés en Hébreux 1, jusqu’au v. 31, sont dans l’ordre chronologique, et si le v. 27 n’avait pas eu lieu avant le v. 28, la chronologie serait rompue dans ce seul cas. De plus, comme nous l’avons vu, Actes 7 montre que ce qui a poussé Moïse à s’enfuir, c’est la forte déception de voir son intervention bien intentionnée rejetée par le peuple même en faveur duquel il l’avait faite, de sorte que le peuple ne l’a pas reconnu comme un homme envoyé par Dieu. C’est cela, et non la colère du roi, qui l’a fait fuir du milieu d’eux.
En acceptant cette interprétation du v. 27, nous voyons d’emblée ce qui l’a soutenu pendant ses mornes années d’exil. L’homme qui avait conduit des multitudes au milieu des splendeurs de l’Égypte, passait maintenant ses années à conduire un troupeau de brebis insensées ! Pourtant, « il tint ferme, comme voyant celui qui est invisible ». En Actes 7, il est dit qu’il a agi en « voyant l’un d’eux à qui l’on faisait tort ». Quand le mal existe, il est bon que nous le voyions, mais si c’est tout ce que nous voyons, nous nous trompons facilement nous-mêmes. C’est quand l’œil de la foi est fixé sur Dieu que nous agissons bien. Il nous est dit que « la foi est ... la conviction des choses qu’on ne voit pas » (Héb. 11:1). La foi peut voir ce qui est invisible à l’œil naturel.
Il en fut ainsi pour Moïse. Dieu était devant les yeux de son cœur pendant ces quarante ans, c’est pourquoi la discipline à laquelle il était soumis porta ses fruits merveilleux en son temps. Au cours des premières quarante années, il était devenu quelqu’un de très important en Égypte ; et au cours des secondes quarante années en Madian, il apprit à n’être « Personne » dans le monde des hommes.
Dieu allait lui confier une œuvre d’une telle ampleur que cette longue période de discipline et d’humilité était nécessaire.
Les derniers versets d’Exode 2 relatent la mort du Pharaon de l’époque, mais l’oppression d’Israël continuant, Dieu entendit leurs cris et leurs gémissements et se souvint de son alliance avec Abraham.
Notons que Son intervention et Sa rédemption d’Israël de la maison de servitude ont eu lieu dans le cadre de cette alliance, et que l’alliance de la loi n’a été proposée qu’à partir d’Exode 19.
À la fin des quarante années passées en Madian, Moïse avait conduit le troupeau de Jéthro dans les environs d’Horeb, qui semble être un terme un peu général englobant le groupe de montagnes dont le Sinaï est le sommet principal. C’est à cet endroit que Dieu lui apparut et qu’il reçut sa mission, à l’endroit même où il devait conduire le peuple après sa délivrance d’Égypte et où devait être promulguée la loi, qui resté pour toujours qualifié de loi de Sinaï.
Dans l’Ancien Testament, Dieu est apparu aux hommes à plusieurs reprises ; ces apparitions variaient en mode et en caractère, selon les communications ou révélations qui étaient faite. Ici, l’Ange de l’Éternel lui apparut dans un buisson ardent de feu. Dans l’Ancien et le Nouveau Testament, le mot utilisé désigne un buisson d’épines ou de ronces, un buisson de peu de valeur que le feu aurait tôt fait de consumer. Mais Dieu était dans le buisson, c’est pourquoi il n’était pas consumé.
Cette vision visiblement contre nature, attira Moïse. Il devait apprendre que, même si « notre Dieu est un feu consumant » (Héb. 12:29), il pouvait demeurer au milieu d’un peuple qui, en lui-même, était épineux et propre à alimenter des flammes, sans pour autant être consumé. C’était bien une « grande vision », et il est certain que pendant les quarante ans passés dans le désert, quand l’Éternel habitait au milieu d’Israël rebelle dans une colonne de feu, Moïse a dû penser à la manière dont Dieu s’était révélé à lui au début, dans Sa grande bonté.
Dans cet incident, l’Ange ou le Messager de l’Éternel, est l’Éternel lui-même, comme nous le voyons en comparant les v. 2 et 4. Dans ces conditions, Moïse dut se tenir à distance et ôter ses sandales, en signe que le lieu était saint et qu’il n’était qu’un serviteur. La distance était nécessaire, mais elle n’était pas aussi prononcée qu’elle le fut plus tard, quand la loi fut donnée, et cela sans doute parce que l’Éternel se révéla d’emblée à lui comme « le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob ». Le Dieu qui avait institué l’alliance de la promesse n’était pas aussi terrible que lorsqu’Il institua la loi depuis le Sinaï.
C’est à cette déclaration que le Seigneur se référa lorsqu’Il réprimanda les sadducéens, en Matthieu 22:23-33. Les patriarches décédés étaient hors du monde des hommes, mais vivaient dans la présence de Dieu, et c’est ce qui garantissait une résurrection à l’heure fixée par Dieu ; une résurrection qui, en outre, impliquait une entrée dans un ordre de choses nouveau et céleste. On notera aussi que le Seigneur dit au sujet de cette déclaration : « ce qui vous est dit ». Ce qui a été dit à Moïse vaut pour tous et pour tous les temps.
Après s’être révélé à Moïse de cette manière, l’Éternel déclara trois choses.
Premièrement, Il se montrait attentif aux cris de Son peuple et compatissait à leurs souffrances. Pendant un siècle ou deux, Il avait semblé être indifférent. Mais il n’en était rien. Dieu n’est jamais pressé, et Il intervient en Son temps, qui est le bon. Les trois déclarations du v. 7 sont très touchantes : Il avait vu ; Il avait entendu ; Il connaissait leurs douleurs. Il en est toujours ainsi pour tout Son peuple, entre autres pour nous. La délivrance d’Israël impliquait des jugements drastiques sur l’Égypte, et notre Dieu est lent à la colère. Nous demandons-nous pourquoi le Seigneur Jésus, qui vient bientôt, n’est pas encore venu ? Souvenons-nous que Son avènement entraînera des jugements terribles sur un monde coupable.
Deuxièmement, Il déclara Son intention de délivrer Son peuple de l’esclavage de l’Égypte et de l’amener dans un pays « ruisselant de lait et de miel ». C’est ce qu’était la Palestine, comme le confirment les espions en Nombres 13:27 ; c’est ce que sera le pays dans un jour prochain, bien que depuis des siècles ce soit la désolation. Les bénédictions de ce pays étaient terrestres, mais elles venaient de la main de Dieu et n’étaient pas le résultat d’une irrigation et d’un labeur comme dans le cas de l’Égypte.
Troisièmement, Il dit à Moïse qu’il serait le serviteur chargé d’affronter le puissant monarque, le Pharaon, et de délivrer les fils d’Israël de sa main. Comme le dit Étienne, « ce Moïse qu’ils avaient rejeté ... celui-là Dieu l’a envoyé pour chef et pour libérateur par la main de l’Ange qui lui était apparu au buisson ». Ce qu’il avait tenté d’accomplir par sa propre sagesse et sa propre force, et qu’il n’avait pas réussi à faire, il va maintenant l’accomplir par la sagesse et la puissance de Dieu.
L’heure était venue d’agir, pour Dieu ; mais Moïse, qui quarante ans auparavant s’était tant avancé, recule maintenant. Dieu avait dit qu’Il l’enverrait, et Il n’envoie jamais un serviteur sans lui donner la puissance nécessaire à l’accomplissement de la mission pour laquelle Il l’envoie. Mais pour l’instant, Moïse a les yeux fixés sur lui-même et non pas sur Dieu. Il tient ce langage : « Qui suis-je, moi, pour que j’aille ? ». Pendant les nombreuses années passées à Madian, il avait renoncé à toute pensée de grandeur, ce qui était une bonne chose ; mais maintenant, il était passé à l’autre extrême.
Occupé de lui-même, Moise était obsédé par la conviction de sa propre petitesse. Il n’avait pas encore appris que c’est la voie de Dieu de prendre et d’utiliser seulement ceux qui sont petits à leurs propres yeux. Leur petitesse permet à Dieu de déployer sa propre puissance.
C’est pourquoi Dieu lui donne l’assurance : « Je serai avec toi ». Bien sûr, cela garantissait tout, mais Moïse était lent à le croire ; alors Dieu daigna lui donner un gage. Quand Dieu avait fait la promesse à Abraham, Il avait tenu compte de la fragilité de la foi humaine, et avait confirmé son dessein par un serment, comme le rappelle Hébreux 6:17. Avec Moïse, Il ne confirma pas Sa parole par un serment, mais par un gage que nous verrons s’accomplir plus loin dans ce livre. Mais Moïse devait accepter la mission que Dieu lui confiait, et l’exécuter avant que le gage s’accomplisse ; aussi l’assurance qui venait de lui être donnée n’a pas suffi à lui donner confiance pour accomplir sa tâche.
C’est pourquoi, au v. 13, Moïse soulève une grande question pour objecter à ce qui lui était proposé. Les fils d’Israël avaient vécu plusieurs siècles dans un pays idolâtre et connaissaient donc bien les noms des fausses divinités égyptiennes. Moïse devait aller vers eux au nom du Dieu de leurs pères, mais, troublés par tout ce qui les entourait, ils ne manqueraient pas de demander : « Quel est son nom ? »
Cela conduisit à une nouvelle révélation de la part de Dieu. Il se fit connaître comme le grand « JE SUIS » — Celui qui existe par Lui-même, qui existe éternellement, qui est immuable et qui est donc toujours fidèle à ce qu’Il est en Lui-même. Israël devait se révéler être un peuple instable et au cou raide, et s’il n’avait eu affaire à « JE SUIS », ils auraient rapidement disparu en jugement. Dieu les a supportés longtemps et finira par réaliser tous Ses desseins à leur égard, car Lui est toujours fidèle à Lui-même. Nous ferions bien de nous rappeler que, bien que nous connaissions maintenant Dieu d’une manière beaucoup plus intime, tel qu’Il a été révélé en Christ, nous ne perdons pas pour autant la valeur de ces révélations antérieures. Celui que nous connaissons comme Père est toujours « JE SUIS » pour nous, tout comme Il l’était pour Moïse et les fils d’Israël.
Ce fait est expressément énoncé au v. 15. En regardant en arrière, le « JE SUIS » est « l’Éternel, le Dieu de vos pères ». En regardant vers l’avenir, Il déclare que c’est Son nom éternellement, et Son mémorial pour toutes les générations. Il est donc évident que ce grand nom portait la révélation de Dieu à un sommet, pour ce qui concerne l’Ancien Testament.
Arrivés à ce point, voyons le v. 3 du ch. 6. Dieu avait été connu des patriarches comme le Dieu Tout-puissant, Il avait été mentionné comme le Très-Haut, mais « l’Éternel » porte en soi une plénitude de sens que l’on ne retrouve pas dans ces autres termes. Les patriarches connaissaient le nom même de l’Éternel (Jéhovah/Yahweh), mais ils n’en comprenaient pas toute la portée qui allait maintenant être révélée par Moïse. Ayant été mis en lumière, il reste en vigueur pour l’éternité.
Après S’être révélé et avoir ainsi répondu à la question de Moïse, Dieu lui indiqua comment s’adresser aux anciens d’Israël, puis avec eux, s’adresser au Pharaon. Il devait déclarer aux anciens que Dieu se souvenait des pères, qu’Il avait noté et se souciait de tout ce que l’Égypte leur avait fait subir, et qu’Il leur promettait de les en faire sortir, pour entrer dans le pays ruisselant de lait et de miel. Ensuite, ils devaient tous se rendre auprès du roi pour lui demander de la part de l’Éternel, le Dieu des Hébreux, de les laisser partir le chemin de trois jours dans le désert afin que, libérés des souillures de l’Égypte, ils puissent Lui offrir des sacrifices.
En même temps, Moïse ne devait pas se faire d’illusion sur la manière dont le roi réagirait à cette demande, et les quatre derniers versets du chapitre annoncent ce qui se passerait. Le Pharaon opposerait une résistance puissante et obstinée. Mais l’Éternel étendrait Sa main par des prodiges, frappant en jugement, de sorte que la « puissante main » du roi perdra sa force et qu’il les relâcherait. Et Dieu le ferait de telle manière que le peuple égyptien sera heureux de les voir partir. Les fils d’Israël pourraient leur demander de grandes faveurs et sortir enrichis. Ces quatre versets sont donc une prophétie dont l’accomplissement se voit dans les dix ou onze chapitres suivants.
Les incrédules se sont emparés du mot « emprunter » que la version autorisée anglaise KJV utilise au v. 22 (ch.3), pour objecter qu’il représente Dieu disant au peuple de pratiquer la tromperie en prétendant emprunter ce qu’ils n’avaient jamais eu l’intention de rendre. Ce mot revient en Exode 11:2 et 12:35. Mais le mot est en réalité « demander », et c’est ainsi qu’il est traduit dans la version Darby. Le peuple n’avait été que des esclaves, travaillant pour leur simple subsistance. La situation devait être entièrement inversée, et leurs anciens maîtres les craindraient et leur donneraient ce qu’ils demanderaient. Tout ce qu’ils pourraient emporter d’Égypte ne serait qu’une fraction de ce qui leur était réellement dû.
Moïse ne fut toujours pas satisfait et souleva une troisième objection : le peuple ne l’écouterait pas et ne croirait pas que l’Éternel lui était apparu. C’est ce que l’on voit en 4:1. Moïse savait qu’ils étaient incrédules par nature. L’Éternel le savait aussi, et c’est pourquoi Il ne l’a pas réprimandé, mais lui donna trois signes miraculeux pour qu’il puisse convaincre le peuple de la réalité de sa mission. Deux de ces signes furent accomplis sur Moïse sur le champ.
Le premier signe se trouve aux v. 2 à 5 (ch.4). La verge est le symbole de l’autorité. Jetée à terre, et ainsi avilie, elle devient tout à fait mauvaise, et même satanique, au point qu’un homme peut fuir devant elle. Mais Moïse saisit le serpent par la queue, comme il lui était ordonné, et le serpent redevint une verge dans sa main. La signification de ceci est claire. Le pouvoir en Égypte était avili et satanique. Sur l’ordre de Dieu, Moïse s’en emparerait, lorsque l’autorité, arrachée à Satan, serait entre ses mains. Nous vivons à une époque où le pouvoir satanique est de plus en plus criant. Mais nous, chrétiens, n’avons pas l’ordre de saisir le serpent par la queue. Si nous essayons de le faire avant l’heure, nous ne ferons que nous faire mordre. Cette action est réservée à Celui dont Moïse est le type. Il le fera finalement et glorieusement lors de Sa seconde venue.
Un deuxième signe est donné aux v. 6 et 7 (ch.4). Il ne concerne pas la puissance extérieure comme le premier, mais la souillure intérieure. Moïse devait mettre sa main dans son sein ; elle en sortit lépreuse et souillée. Ce n’était pas sa main qui souillait son cœur, mais son cœur qui souillait sa main. Nous avons ici une image de ce que notre Seigneur a enseigné en Marc 7:21-23. Puis, comme il lui était ordonné, Moïse porta de nouveau sa main souillée vers son cœur, et elle redevint saine comme l’autre. C’est un signe que la purification doit commencer dans le cœur, qui est invisible. Ce n’est qu’ainsi que la main, qui est visible, peut être purifiée.
La signification de ces signes n’aurait pas été évidente pour le peuple, et ne l’ont peut-être pas été pour Moïse, mais ils seraient au moins la preuve que la puissance de Dieu était avec lui. Mais si ces deux signes ne suffisaient pas à convaincre le peuple, un troisième était commandé. Moïse devait prendre de l’eau du Nil et la verser ; elle deviendrait du sang — c’était un échantillon préliminaire de la première plaie qui tomba sur l’Égypte. C’était un signe de simple jugement. Le Nil était la source naturelle de la fertilité et de la prospérité de l’Égypte. La source terrestre de leur vie devait devenir la mort ; leur bénédiction devait devenir une malédiction.
Nous pouvons remarquer que ce n’est qu’au v. 28 (ch.4) que Moïse donna ces signes au peuple, et là, les confia à Aaron qui agit comme représentant de Moïse.
Mais même ainsi, ces signes n’ôtèrent pas les objections de l’esprit de Moïse, et au v. 10, nous le voyons faire une quatrième objection, fondée sur son manque d’éloquence, comme si le message de Dieu avait besoin de l’éloquence humaine pour être efficace. Nous nous souvenons de la déclaration d’Étienne, parlant de l’époque où il était encore reconnu comme le fils de la fille du Pharaon, et disant qu’il était « puissant en paroles », et voilà que maintenant il plaide que « je ne suis pas éloquent, ni d’hier ni d’avant-hier... » ; cela nous laisse étonnés. Mais, connaissant un peu la nature humaine, nous pensons que ce n’est pas qu’il avait vraiment perdu son éloquence, mais les quarante années de discipline dans le désert avaient complètement brisé sa confiance en lui-même, et il était devenu tellement occupé de soi, qu’il était peu disposé à répondre à l’appel et à la mission de Dieu.
Il avait besoin d’être conscient de Dieu pour ne plus se voir, lui. D’où les paroles de l’Éternel à son égard, rapportées aux v. 11 et 12 (ch.4). La bouche de Moïse devait être simplement comme un instrument sur lequel l’Éternel jouerait, et le fait que Moïse puisse ou non bien en jouer était sans importance. C’est une leçon que tout serviteur de Dieu a besoin d’apprendre. L’apôtre Paul l’avait apprise, comme nous le voyons en 1 Corinthiens 2:1, et 2 Corinthiens 4:2,7.
Une fois encore, et pour la cinquième fois, au v. 13 (ch.4), Moïse voulait décliner l’honneur de cette mission de l’Éternel. L’homme qui, autrefois, courait sans être envoyé, ne veut plus courir quand Dieu lui ordonnait et l’assurait que Sa puissance l’accompagnerait ! Mais c’est ainsi que la chair agit en chacun de nous, même si le service que le Seigneur peut nous confier est minime par rapport à celui de Moise. Un tel recul peut avoir l’apparence de l’humilité, mais il naît en réalité de l’occupation de soi et, en fin de compte, nous constatons que cette occupation n’est pas le fruit de l’humilité, mais de l’orgueil.
Or, parmi tout, c’est l’orgueil qui déplaît le plus à Dieu, et c’est pourquoi « la colère de l’Éternel s’embrasa contre Moïse ». En conséquence, une partie de l’honneur et de l’activité de cette grande mission serait transférée à Aaron, qui serait le porte-parole. Cependant, Moïse devait être pour lui « en la place de Dieu », c’est-à-dire que l’Éternel continuerait à avoir affaire directement avec Moïse et qu’Aaron recevrait toutes ses instructions par son intermédiaire. La verge que Moïse avait tenue en main lui était pour ainsi dire rendue de la main de Dieu, en signe de l’autorité dont il était investi. La suite de l’histoire montre l’accomplissement de tout cela. Nous lisons à plusieurs reprises : « L’Éternel dit à Moïse » et, à des moments critiques, la verge apparaît dans sa main.
Finalement Moïse fut prêt à obéir. La voie lui est ouverte pour retourner en Égypte avec la verge dans sa main, cette verge étant appelée désormais « la verge de Dieu ». Mais même s’il est désormais revêtu de l’autorité, il avait besoin de savoir exactement ce à quoi il avait à faire face. Dieu lui donne les paroles, mais malgré ces paroles appuyées par des actes puissants, le Pharaon résisterait et Dieu endurcirait son cœur. On peut lire ici Exode 9:16, cité en Romains 9:17. Ce Pharaon, quel que soit son nom dans l’histoire séculaire, avait été amené au trône d’une manière inhabituelle par la main de Dieu qui contrôle tout, et s’était déjà opposé au Tout-Puissant, de sorte que le moment était venu pour lui d’être abaissé d’une façon extraordinaire. Dieu allait maintenant endurcir son cœur et sceller ainsi son sort. Nous verrons en lui ce qui sera vu chez Nebucadnetsar : Dieu « est puissant pour abaisser ceux qui marchent avec orgueil » (Dan. 4:37).
La situation est résumée de manière imagée dans les v. 22 et 23 (ch.4). Dieu adoptait Israël comme son fils, son premier-né, et exigeait qu’il soit libéré. Si le Pharaon ne le laissait pas partir, c’est son propre fils, son premier-né, qui serait tué. Les jugements préliminaires sont passés sous silence. Le jugement final est brandi comme menace, et nous en voyons l’accomplissement en Exode 12.
L’épisode relaté aux v. 24 à 26 s’explique en observant que Dieu intervenait en faveur d’Israël dans le cadre de l’alliance qu’Il avait conclue avec Abraham, comme indiqué en Genèse 17:1-14. La circoncision était le gage ou le signe de cette alliance, et Dieu avait clairement déclaré que si la circoncision n’était pas observée, la mort en serait la sanction. Moïse, choisi pour être l’acteur principal de la délivrance d’Israël dans le cadre de cette alliance, n’avait pas respecté le signe ! En tant que responsable, il était passible de mort ! Il semblerait que Séphora, sa femme, ne sachant rien de l’alliance, s’y soit opposée, mais qu’elle ait finalement cédé et agi elle-même, bien qu’avec irritation. Il était pour elle un époux de sang.
Ici, le « premier-né » est bien en vue. Israël est considéré comme le premier-né de Dieu. Si le Pharaon refusait de le reconnaître, Dieu tuerait son premier-né. Et maintenant, la sentence de mort devait s’abattre, en type, sur le premier-né de Moïse, sinon, la mort même tomberait sur Moïse par la main de Dieu. La signification du rite de la circoncision apparaît clairement ici. C’est le signe de la mort apposé sur la chair. Cette signification est corroborée par ce que l’apôtre Paul écrit en Philippiens 3:3 : « Nous sommes la circoncision, nous... qui n’avons pas confiance en la chair ».
Moïse ayant accepté la circoncision, nous voyons, dans les cinq derniers versets du chapitre, que la main de Dieu était avec lui et que tout se déroulait normalement, avec précision. L’Éternel donne des instructions à Aaron, qui obéit et va à la rencontre de Moïse. Ensemble, ils entrent en Égypte, s’adressent aux anciens d’Israël qui croient et se prosternent. Ce Moïse, qui avait été rejeté quarante ans auparavant, était maintenant accepté comme leur chef désigné par Dieu. « Celui-là, Dieu l’a envoyé pour chef et pour libérateur, par la main de l’ange qui lui était apparu au buisson » (Actes 7:35).
Le contraste entre la fin du ch. 4 et le début du ch. 5 est très marqué. Au ch. 4, les fils d’Israël ont cru les paroles de Dieu en voyant les signes, et ils ont adoré. Au ch. 5, le Pharaon a entendu les paroles de Dieu avec incrédulité et a répondu avec insolence.
La parole qui lui fut adressée était : « Laisse aller mon peuple... ». Ainsi, l’Éternel a immédiatement revendiqué le peuple comme étant le Sien, alors que pendant un siècle ou deux, les pharaons d’Égypte avaient considéré le peuple comme le leur, et en avaient fait des esclaves. Ainsi, dès le départ, les deux parties s’affrontaient. L’Éternel revendiquait le peuple que le Pharaon considérait comme sien. Qui l’emporterait ? La question ne pouvait être mise en doute un seul instant.
Il est évident que, dès le début, le Pharaon a défié hardiment la puissance de l’Éternel. Il connaissait très bien les nombreux dieux de l’Égypte, mais pour lui, l’Éternel, le Dieu d’Israël, était le Dieu inconnu, et il refusa catégoriquement d’obéir. Il adopta une attitude dure et obstinée qui le caractérisa désormais sous le gouvernement de Dieu.
En réponse à la requête de Moïse et d’Aaron, il ne fit qu’augmenter les fardeaux qui pesaient sur le peuple, rendant leur esclavage plus complet et plus amer. C’est de cette circonstance qu’est né le dicton « faire des briques sans paille », qui signifie « entreprendre une tâche presque impossible ». Ils devaient faire des briques pour que le Pharaon puisse poursuivre ses projets de construction. Sous les ordres des maîtres d’œuvre, ils étaient battus pour aider à consolider le pouvoir du roi qui les tyrannisait.
En 1 Corinthiens 10:6, 11, il nous est dit que les choses qui arrivèrent à Israël sont pour nous des « types », et à ce stade, nous commençons à voir le type prendre forme. Le Pharaon avait le pouvoir de mort sur les fils d’Israël et les maintenait ainsi en esclavage. Il est donc un type de Satan tel qu’il est présenté en Hébreux 2:14-15. L’Égypte, avec toute sa magnificence, est clairement un type du monde, qui asservit le peuple de Dieu sous la direction du diable et, assez ironiquement, l’utilise pour accroître la puissance et la gloire du système qui les opprime. Dieu mettait maintenant en œuvre la puissance qui devait les délivrer.
Mais le premier effet de cette intervention fut d’accroître la servitude et les misères du peuple. C’était pour leur faire comprendre qu’ils étaient sous une sentence de mort, comme le révèle le v. 21 (ch.5). Ils n’avaient que peu de foi et leur réaction fut de blâmer Moïse et Aaron qui avaient commencé à agir en leur faveur. Même la foi de Moïse fut ébranlée sous la pression, et il se tourna vers Dieu avec une plainte qui avait un caractère de reproche, comme le rapporte 5:22-23. Combien de fois, lorsque Dieu commence à s’occuper d’une âme en grâce, l’adversaire s’agite aussitôt et redouble d’énergie, de sorte que, pour un temps au moins, les choses vont plus mal et non pas mieux.
Exode 6:1-8 relate cependant comment l’Éternel répondit en grâce à cette défaillance tant de Moïse que du peuple. Lisez attentivement ces versets et vous verrez que sa réponse a consisté à se présenter comme l’Éternel, le JE SUIS, fidèle à l’alliance de la promesse faite aux pères. Certains chapitres de la Bible, tels que Job 29, Ecclésiaste 2, Romains 7, sont marqués par la répétition constante du « je » par des hommes insensés. Dans le cas de Job, nous entendons un « je » d’autosatisfaction, dans le cas de Salomon, un « je » d’auto-gratification, dans le cas de Paul, un « je » d’auto-condamnation. Dieu Lui-même est le seul à pouvoir dire à juste titre et en toute vérité « Je », et nous le trouvons ici 18 fois en 8 versets.
Moïse venait de voir et d’être douloureusement impressionné par ce que le Pharaon avait fait au peuple, aussi la parole de l’Éternel lui fut-elle adressée en ces termes : « Tu verras maintenant ce que je ferai au Pharaon ». Grâce à ce qu’Il allait faire, la main puissante du Pharaon, qui avait été à l’œuvre pour maintenir le peuple en esclavage, serait étendue pour le chasser de son pays. Le Pharaon et son royaume seraient mis sens dessus dessous.
En outre, Dieu insiste beaucoup sur le Nom sous lequel Il vient de se révéler. Il s’était révélé à Abraham et aux pères comme le Dieu Tout-puissant, mais non pas en tant que l’Éternel. Ils connaissaient le nom, mais sa signification leur avait été cachée. Maintenant, sa signification était mise en lumière, et elle devait se manifester dans Ses rapports avec l’homme insolent qui avait commencé à Le défier. C’était l’occasion pour Dieu de se montrer comme le grand JE SUIS — Celui qui existe éternellement, qui est immuable, toujours fidèle à Son dessein et à Sa parole, ayant la suprématie sur toute la puissance qui viserait à Le faire dévier de son plan ou à contrecarrer ce dernier.
Au v. 4, Il mentionne spécifiquement l’alliance de la promesse, en vertu de laquelle Il allait agir en les délivrant d’Égypte et en les amenant dans le pays qu’Il avait prévu pour eux. Leur rédemption de l’Égypte, leur établissement en Canaan, qui avait été la terre de leur pèlerinage quand ils n’y étaient qu’étrangers, tout se ferait sous cette alliance qui avait été conclue 430 ans avant l’alliance de la loi. Galates 3:17 nous dit cela, ainsi que le fait que la loi ne pouvait pas annuler la promesse qui avait été faite. Elle ne le pouvait pas, bien sûr, car c’est l’Éternel qui l’avait faite, même si les implications de ce grand nom n’étaient pas connues d’Abraham. Dieu est fidèle à ce qu’Il est en Lui-même, indépendamment de ce que nous pouvons connaître de Lui. C’est une grande consolation pour nos âmes quand nous saisissons cela. Cette grande déclaration commence et se termine par les mêmes mots : « Je suis l’Éternel » (6:2,8).
Pour l’instant, l’angoisse des Israélites était si grande que ces paroles merveilleuses n’avaient aucun effet. Même Moïse avait perdu courage, et sentait que Pharaon ne tiendrait pas compte de ce qu’il pourrait dire. Néanmoins, la parole de l’Éternel était ferme.
Mais avant de poursuivre le récit sur la manière dont elle fut ferme, nous avons une parenthèse. Le dernier verset du chapitre (6:30) reprend les paroles de Moïse rapportées en 6:12, et les versets 6:14-27 nous donnent des détails généalogiques sur les fils de Ruben et Siméon, puis plus particulièrement sur les fils de Lévi, jusqu’à Moïse et Aaron et leurs descendants immédiats. L’identité de ces deux principaux acteurs de Dieu est ainsi établie.
La manière d’agir envers le Pharaon allait maintenant entrer en phase grave. Les sept premiers versets d’Exode 7 (7:1-7) donnent les instructions selon lesquelles Moïse et Aaron devaient agir. Moïse représentait directement Dieu devant le roi, et Aaron agissait comme son « prophète » ou porte-parole. Dieu étant invisible, Moïse devait être Son représentant visible. Aaron devait parler et agir sous la direction de Moïse, bien qu’il fût en fait l’aîné. Une fois de plus, nous voyons comment le premier doit céder la place au second.
Le Pharaon, qui n’avait pas la foi, ne manqua pas d’exiger un signe visible et miraculeux pour accréditer Moïse ; et le signe de la verge de Moïse se transformant en serpent fut donné. Aaron le fit, mais les magiciens d’Égypte montrèrent qu’ils pouvaient eux aussi réaliser ce prodige. Agissant sous le pouvoir de Satan, qui est le serpent, ils pouvaient eux aussi montrer que rejeter l’autorité produit ce qui est satanique. Ils ne s’attendaient pas à l’action suivante, qui les dépassa. La verge d’Aaron engloutit leurs verges. La puissance divine, même si elle est jetée à terre, est plus forte que la puissance de l’ennemi. Malgré cela, le cœur du Pharaon ne fléchit pas.
La première des plaies d’Égypte devait donc avoir lieu le matin, quand le Pharaon se rendrait au bord du Nil. La demande de libération du peuple devait être répétée, et en cas de refus, la verge qui avait été transformée en serpent et qui avait dévoré les verges des magiciens devait être étendue sur le fleuve, et ses eaux seraient transformées en sang. Le fleuve qui était la vie même de l’Égypte fut transformé en un fleuve de mort puant.
Mais une fois de plus, les magiciens prouvèrent qu’ils pouvaient également produire la mort et la puanteur, de sorte que le cœur de Pharaon resta endurci. Que Satan puisse produire la mort, ou ce qui symbolise la mort, n’est pas du tout surprenant, puisqu’il est l’auteur du péché, et que c’est par le péché que la mort est arrivée. Bien que le Pharaon ait pris à la légère cette première plaie, les gens du peuple en ont ressenti le poids qui dura sept jours. C’est, nous le pensons, ce qu’indique le dernier verset du chapitre.
À la fin de cette période, l’Éternel, par le moyen de Moïse, réitéra Sa demande de libération de Son peuple, et annonça une deuxième plaie en cas de refus. La demande fut refusée et des millions de grenouilles sortirent des eaux qui avaient été frappées (Exode 8:5-6). Les magiciens montrèrent cependant qu’ils pouvaient eux aussi faire sortir des grenouilles des eaux, minimisant ainsi l’effet du miracle dans l’esprit du Pharaon. Ceux qui connaissent l’Égypte et son histoire disent que le « Nil rouge » était un phénomène annuel et que le fleuve était un lieu de reproduction pour les grenouilles ; mais ce qui arriva ici était tout à fait hors de l’ordinaire, à la fois quant au temps et à l’intensité, et l’invasion de tout le pays par les grenouilles fut une affliction terrible.
Les égyptologues disent également qu’une déesse spéciale était censée présider sru les grenouilles, afin de protéger le pays contre elles. Elle s’appelait Heki et est parfois représentée sur les monuments avec une tête de grenouille. Les égyptiens durent apprendre que Heki n’était rien devant l’Éternel. Cela illustre la parole : « J’exercerai des jugements sur tous les dieux de l’Égypte » (Exode 12:12). Lorsque la première plaie tomba au moment où le Pharaon s’approchait du fleuve, il est également probable qu’il allait adorer le dieu que le Nil était censé représenter.
Si le Pharaon n’a pas tenu compte de la première plaie, selon 7:23, il n’a pas été insensible à la seconde, selon 8:8. De tous les bras du fleuve, des canaux d’irrigation, des étangs, comme il est indiqué en 8:5, les créatures visqueuses sortirent, pénétrant dans les maisons, dans leurs lits, leurs récipients de nourriture, leurs fours, souillant tout. Les magiciens ont pu contribuer à augmenter légèrement leur nombre, mais ils ne purent pas les faire disparaître. Le Pharaon dut reconnaître que la main de l’Éternel était dans cette terrible affliction. Il fit donc semblant de céder à la demande de Dieu afin que le fléau se retire.
Le retrait fut d’autant plus impressionnant que Moïse lui demanda de dire quand il voulait que les grenouilles disparaissent. Les mots « Glorifie-toi sur moi » (8:9) sont rendus dans la Septante par « Fixe-moi ». La réponse fut : « Demain ». Moïse répondit que l’Éternel, le Dieu d’Israël, prouverait Sa puissance en retirant le fléau comme le roi l’avait stipulé. Il semble évident que le retrait de la plaie de cette manière était un miracle encore plus frappant que celui provoquant son apparition.
Cependant, l’effet de la plaie n’était pas encore terminé car, à l’exception du fleuve, les grenouilles moururent toutes ce jour-là de manière miraculeuse, furent amassées en tas, et la terre puait à cause de leurs cadavres. Mais ce n’était qu’un répit ; le Pharaon s’en aperçut directement, endurcit son cœur et continua à défier Dieu. Le jugement n’avait produit aucun changement vital.
Aussi, sans plus attendre et sans en parler au roi, Moïse eut à étendre sa verge et frapper la poussière qui devait se transformer en moustiques dans tout le pays. C’est ce que fit Aaron de la part de Moïse, et l’éprouvante plaie arriva. Les magiciens d’Égypte furent alors déconcertés. De la poussière morte étaient sortis des moustiques vivants. Les magiciens ne purent pas l’imiter et durent l’avouer. Dieu seul peut faire sortir la vie de la mort. Ils ne purent que confesser : « C’est le doigt de Dieu », et se retirer de la compétition. À partir de ce moment-là, nous n’entendons plus parler de tentatives de dépréciation des actes de Dieu par la puissance satanique.
Les spécialistes des langues anciennes nous apprennent que le mot traduit par « moustique » est inhabituel, et que, dans la Septante, il est traduit par un mot qui signifie une sorte de petit moustique. Il importe peu de savoir ce que ce mot signifie exactement, mais il est intéressant d’apprendre que la difficulté est due au fait que le mot n’est pas strictement hébreu. Il s’agit d’une importation de la langue utilisée en Égypte, et c’est l’une des nombreuses preuves internes que le Pentateuque n’a pas été écrit tardivement à l’époque d’Esdras, comme la « Haute critique » voudrait nous le faire croire. Il a été écrit à une époque où ces termes égyptiens étaient bien connus et tout à fait intelligibles pour le lecteur hébreu.
Nous pouvons être reconnaissants à Dieu d’avoir intégré dans la texture même de l’Écriture ces petits signes qui montrent que Moïse, qui connaissait si bien l’Égypte, ses mots et ses coutumes, en était bien l’auteur sous l’inspiration de l’Esprit de Dieu. Ce fait est d’autant plus frappant que le mot utilisé pour désigner les « mouches venimeuses » de la quatrième plaie, n’est pas un mot hébreu, mais un mot propre à l’Égypte.
Il n’est pas dit que la plaie de moustiques ait été enlevée, mais Dieu dit à Moïse de présenter à nouveau au Pharaon Sa demande de libération du peuple qu’Il revendiquait comme Sien. Il doit à nouveau intercepter le roi en train de se diriger vers le fleuve tôt le matin. Ceux qui ont étudié les archives de l’Égypte ancienne nous apprennent que le Nil était vénéré comme l’une des principales divinités de ce pays rempli d’idoles, et nous nous souvenons que lorsque le fleuve fut frappé par la première plaie, le Pharaon allait dans la même direction le matin (7:15). Cela nous donne l’impression qu’au moment où il allait adorer le dieu du Nil, son dieu fut frappé, comme l’avait été la déesse censée avoir autorité sur les grenouilles. Cela nous montre comment ces jugements ont touché les dieux de l’Égypte, comme le dit Exode 12:12.
Au bord du fleuve, le Pharaon est menacé par la quatrième plaie. Il est question sept fois de « mouches » ou « mouches venimeuses ». Le mot dans l’original est manifestement égyptien et non hébreu, et personne n’en connaît la signification exacte. Certains pensent qu’il s’agirait de « coléoptères ». Si c’était le cas, cela nous ramènerait à l’idée des dieux de l’Égypte, car ils vénéraient le scarabée. (*)
(*) Nous nous arrêtons ici un instant pour observer qu’Urquhart, dans son « Nouveau Guide Biblique », souligne avec force qu’il existe un certain nombre de mots qui tirent leurs racines de la langue égyptienne et non de l’hébreu, et qui font allusion à des coutumes égyptiennes et à des détails géographiques, qui n’étaient connus que de personnes familières avec l’Égypte, et que ceux-ci sont introduits sans explication. La « Haute Critique », incrédule, a insisté sur le fait que le Pentateuque n’aurait jamais été écrit par Moïse, mais qu’il serait l’œuvre d’Esdras ou d’un autre de son époque, qu’il s’agissait d’une « pieuse fraude » perpétrée dans l’espoir d’amener le peuple à accorder plus de poids à la loi qu’ils étaient censés observer. Mais Esdras, ou un autre, venant de Babylone, n’aurait jamais eu cette connaissance intime des mots et des coutumes égyptiennes datant de mille ans auparavant, et si, par miracle, il avait obtenu cette connaissance, il aurait dû insérer des explications pour les rendre intelligibles aux lecteurs de son époque. Non, la marque de l’Égypte du temps de Moïse est bien visible. Il est bon que nous, simples chrétiens, connaissions ces faits, car nous pouvons parfois être confrontés à ces raisonnements incrédules.
Une autre chose à noter est qu’Israël, dans le pays de Goshen, est entièrement à l’abri des effets de cette quatrième plaie (8:22-23). Comme l’Éternel l’avait dit, les « mouches venimeuses » apparurent le lendemain, sauf en Goshen, ce qui augmentait considérablement la force notoire du miracle. Le pays fut « ruiné » par ces « mouches venimeuses ».
Cette plaie fit manifestement une profonde impression sur l’esprit du Pharaon obstiné qui, pour la première fois, fit mine de céder, mais seulement en faisant une petite concession assez compromettante. Les Israélites seraient libérés brièvement de leurs tâches pour sacrifier à leur Dieu, mais cela devrait se faire en Égypte et non pas hors frontières. Ils pourraient conserver un peu de leur religion tant que leurs liens avec l’Égypte ne seraient pas rompus. — C’est un type du piège qui a tant prévalu dans la chrétienté. Le dieu de ce siècle se satisfait de nous voir pratiquer des observances chrétiennes, tant que nous restons attachés au « présent siècle mauvais » et que celui-ci nous contrôle.
Moïse rejeta aussitôt l’offre, car les sacrifices de l’Éternel sont tels qu’ils seraient une offense mortelle pour le peuple d’Égypte, ce qui pourrait conduire à des meurtres. Là encore, nous pouvons y voir une signification typique, car tout notre culte est basé sur l’excellence unique de Christ qui contraste avec la condamnation de la race d’Adam comme pécheurs déchus. Une doctrine qui implique ce jugement est une abomination pour le monde.
Le Pharaon dut évidemment reconnaître la force de cette objection, car il modifia aussitôt sa concession en accordant la permission de faire un très court voyage dans le désert, mais pas éloigné (8:28). Il souhaitait les avoir à portée de main, afin que leur séparation de son pays soit pour la forme et temporaire. Une fois de plus, nous voyons comment cela correspond au type. S’il doit y avoir une rupture entre l’église et le monde, il faut qu’elle soit de nom, et faite de sorte que le chrétien soit encore tenu en esclavage.
Après cette concession, le roi demanda l’intercession de Moïse qui la lui accorda avec une mise en garde contre la ligne trompeuse qu’il avait suivie. L’Éternel agit selon la prière de Moïse et un autre grand miracle se produisit. Le lendemain, les mouches venimeuses disparurent complètement, et il ne resta plus un seul insecte dans le pays. Mais, soulagé de cette affliction, malgré l’avertissement, le Pharaon endurcit de nouveau son cœur et refusa de concéder ce qu’il venait juste de promettre. Combien tout cela est vrai quant à la nature humaine ! Dans l’affliction, les gens semblent devenir très pieux, et quand l’affliction disparaît, ils reprennent rapidement leurs voies impies.
La cinquième plaie menace maintenant, par ordre de l’Éternel. Les trois premières avaient causé de terribles désagréments à l’Égypte ; la quatrième avait ruiné ses biens ; la cinquième devait la frapper dans l’une de ses principales sources de richesse. Les chevaux et les ânes sont mentionnés en premier lieu, car l’Égypte était particulièrement renommée pour ces animaux. Une « peste » très grave devait les frapper, et les Israélites seraient à nouveau entièrement épargnés. C’est ce qui arriva. D’un côté de la ligne de démarcation, il y avait la mort, de l’autre, aucun animal n’était touché. C’était encore clairement la main de Dieu, mais le Pharaon resta impassible, endurci, et ne se repentit pas. C’est pourquoi, comme nous le voyons en 9:8, Moïse reçoit l’ordre d’agir sans avertir le Pharaon de ce qui allait se passer. Notons que cette caractéristique marquait également la troisième plaie, et que nous la retrouverons à la neuvième. Aucun commentaire n’est fait dans nos chapitres sur cette caractéristique, mais il semble que cela fasse partie des voies de Dieu d’avertir deux fois et, si l’on n’y prête pas garde, de frapper une troisième fois sans avertir. Plus tard, il sera dit : « Car Dieu parle une fois, et deux fois, et l’on n’y prend pas garde » (Job 33:14). On a ici certainement un exemple de cette parole d’Elihu.
Cette fois-ci, Moïse avait à accomplir sans avertissement un acte sous les yeux du roi, en jetant en l’air des poignées de cendres de fournaise. L’Égypte avait été « une fournaise fumante » (Gen. 15:17), dans laquelle les enfants d’Abraham avaient été plongés, et maintenant les cendres de la fournaise devaient retomber sur les têtes de leurs oppresseurs, les frappant d’ulcères et de pustules. Il est spécialement indiqué que la gravité des ulcères était telle que les magiciens, qui en souffraient comme les autres, ne purent se tenir devant Moïse. Ils étaient complètement décontenancés. La raison pour laquelle cette atteinte des magiciens est mentionnée n’est pas donnée ici, mais il est connu qu’une grande hygiène et une grande propreté étaient imposées à ces hommes, qui constituaient le plus haut rang des prêtres idolâtres, et sans lesquelles ils ne pouvaient exercer leur fonction et leurs charmes.
Malgré tout cela, le Pharaon resta inflexible, et en 9:12, il est clairement dit que l’Éternel endurcit son cœur. Aussi, l’action de Dieu à son égard se poursuivit et il fut menacé d’afflictions encore pires. Moïse dut à nouveau l’intercepter tôt le matin et l’avertir qu’un nouveau châtiment va s’abattre sur son royaume.
Cette fois, la parole de l’Éternel par Moïse ne contenait pas seulement une menace claire de quelque chose d’imminent, mais aussi une révélation de la manière dont la main de l’Éternel avait été sur le Pharaon dans le passé, le suscitant pour être assis sur le trône d’Égypte. Le v. 16 est cité par l’apôtre Paul en Romains 9:17, comme un exemple frappant de l’action de Dieu en souveraineté.
La souveraineté de Dieu est l’un des grands fondements de l’Écriture : un fait qui peut bien pousser nos cœurs à la louange. S’Il n’était pas souverain dans Son omniscience et Son omnipotence, nous pourrions trembler devant la puissance du grand adversaire. La responsabilité de l’homme, même déchu, est un autre fait mis en évidence dans l’Écriture, et nous devons maintenir ces deux faits, même si nous ne nous sentons pas capables de les corréler. Nebucadnetsar, dont la responsabilité était incontestable, reconnut la souveraineté divine en disant : « Il agit selon Son bon plaisir dans l’armée des cieux, et parmi les habitants de la terre ; et il n’y a personne qui puisse arrêter Sa main et lui dire : Que fais-tu ? » (Daniel 4:35).
Dieu connaissait la volonté obstinée et l’orgueil de cet homme, et agissant en coulisses, Il l’éleva au point qu’il put continuer et même intensifier les mauvais traitements infligés à Son peuple, et ainsi porter les choses à leur paroxysme. L’heure était mûre pour Dieu pour s’occuper de lui, et ce faisant, pour déployer Sa puissance de manière à ce que Son nom soit proclamé sur toute la terre. Le fait qu’à cette époque le nom de l’Éternel ait été ainsi proclamé est attesté par un passage de l’Écriture comme Josué 2:8-11. Et même de nos jours, 3 500 ans plus tard, la renommée de ce Nom ne s’est pas éteinte.
Notons 9:17, car c’est un exemple primeur du principe selon lequel ce qui est fait contre le peuple de Dieu est tenu comme fait contre Dieu Lui-même. Ce principe a été mis en lumière quand Saul de Tarse a été arrêté par la parole : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? ». Nous le voyons encore en Matthieu 25:40, 45, appliqué aussi bien à ce qui est fait pour le Seigneur que contre Lui, mais dans les deux cas il s’agit de ce qui est fait à Son peuple. En s’élevant contre les fils d’Israël, le Pharaon s’élevait contre Dieu, et se précipitait ainsi vers sa perte.
9:26 nous apprend que le pays de Goshen fut à nouveau exempt de cette septième plaie. Mais il y eut une nouveauté vis-à-vis des égyptiens : l’avertissement étant donné, les gens du commun qui tenaient compte de la parole de l’Éternel, avaient la possibilité de prendre des mesures pour éviter le pire. La violence de la tempête de grêle fut telle que les hommes et les animaux qui y étaient exposés mouraient. Les récoltes furent anéanties et même les arbres des champs furent détruits. Les v. 31 et 32 donnent une information explicite sur l’époque de l’année qui devait être fin février ou début mars, car à cette époque en Égypte l’orge est en épi et le lin en bouton, mais le blé et le seigle ne sont pas encore en tige.
Le châtiment fut si terrible que le Pharaon, effrayé, avoua avoir tort (9:27), et promis de laisser aller le peuple, si seulement ce terrible fléau cessait (9:28). Moïse ne se laissa pas tromper par cette nouvelle profession de repentance et de piété, et lui dit clairement qu’il savait qu’il ne tiendrait pas sa promesse ; il sortit cependant en intercesseur et étendit les mains vers l’Éternel, et le châtiment cessa aussi soudainement qu’il avait commencé. Tant par son début que par sa fin, cela prouvait qu’il s’agissait d’un acte de Dieu.
Des sceptiques ont soulevé une difficulté quant au fait que le bétail ait été tué par la grêle alors qu’il avait été frappé par la cinquième plaie. Ils oublient peut-être que la cinquième plaie frappait les troupeaux « qui sont aux champs » (9:3), et qu’il pouvait donc y avoir un grand nombre de bêtes qui n’étaient pas aux champs. De plus, le bétail des Israélites n’ayant pas été touché, rien n’empêchait les égyptiens, pendant les deux ou trois semaines qui s’écoulèrent probablement entre la cinquième et la septième plaie, de s’emparer d’un grand nombre d’entre eux pour leur propre usage.
Sous l’effet de cette septième plaie, l’Égypte devait avoir perdu presque toute sa gloire et être très abaissée. La plus grande partie de son bétail fut détruite, ses arbres brisés, l’orge et le lin anéantis, ce dernier étant une culture très précieuse. Mais dès que le châtiment cessa, le Pharaon retomba dans son entêtement, de même que ses serviteurs. Tout cela devrait nous faire comprendre que ce qui est né de la chair reste chair, quel que soit le traitement qu’on lui inflige, et que la pensée de la chair est inimitié contre Dieu (Rom. 8:7).
Le ch. 9 se termine sur le fait que le Pharaon et ses serviteurs endurcirent leur cœur. Au début du ch. 10, l’Éternel déclare à Moïse qu’Il avait endurci leur cœur, les condamnant ainsi à leur perte. C’était également l’occasion pour l’Éternel de se montrer comme le Dieu de jugement de telle manière que les générations à venir en gardent le souvenir. Ce témoignage subsiste encore aujourd’hui, et il restera dans les mémoires jusqu’à ce que le jour de la grâce soit remplacé par le temps du jugement. C’est alors que Dieu exercera Son juste jugement et Sa colère, non seulement à l’égard de l’Égypte, mais aussi à l’égard de la terre entière, comme le montre Apocalypse 6 à 11 et 15 et 16. Les plaies d’Égypte n’étaient qu’un petit échantillon de ce jour de jugement à venir.
Cependant, la patience de Dieu est telle que Moïse fut envoyé une fois de plus auprès du Pharaon avec une remontrance et la demande de laisser partir le peuple. Dieu l’avertit que s’il refuse encore, Il frapperait l’Égypte de nuées de sauterelles, et que cela se produirait « demain ». Dans le chapitre précédent, Dieu avait annoncé à deux reprises un fléau pour demain, donnant ainsi un répit d’au moins vingt-quatre heures en vue d’une éventuelle acceptation de la part de Pharaon. En revanche, le salut, comme nous le savons, est toujours présenté aujourd’hui.
Les sauterelles étaient déjà reconnues comme un grave fléau à l’époque, et la gravité de ce qui allait arriver était clairement indiquée, car elles allaient détruire tout ce qui restait dans le pays. Le blé et le seigle (ou épeautre ?) y avaient échappé auparavant, mais ils n’échapperaient pas à ce fléau. De plus, si les arbres des champs avaient été brisés par la grêle, ils étaient encore en feuilles ; ils allaient maintenant être dépouillés. Le seul moyen d’échapper était indiqué : le Pharaon devait s’humilier devant l’Éternel et laisser partir Israël.
Bien que l’invasion de sauterelles qui s’annonçait allait être d’une gravité tout à fait exceptionnelle, un tel fléau n’était pas inconnu en Égypte. C’est pourquoi les serviteurs du roi protestèrent ; ils étaient si émus qu’ils s’autorisèrent une liberté de parole inhabituelle, car les pharaons de l’époque étaient considérés presque comme des divinités. Touché, il rappela Moïse et Aaron et proposa un autre stratagème astucieux, soulevant la question de savoir qui partirait. Moïse répondit clairement qu’il n’y avait pas de compromis possible quand Dieu déclare Ses exigences. L’Éternel revendique le peuple comme Sien, hommes, femmes, enfants et biens. C’est une leçon importante que nous devons tous apprendre. Bien que nous ne soyons pas sous la loi mais sous la grâce, il y a néanmoins « les commandements du Seigneur » (1 Cor. 14:37) et ceux-ci ne sont pas donnés pour que nous puissions les négocier ou faire des compromis, mais pour que nous y obéissions.
Le Pharaon tenta de négocier. Il autoriserait les hommes à aller sacrifier, mais tous les autres devraient rester sous son pouvoir. Il connaissait suffisamment la nature humaine pour être sûr que cela ramènerait les hommes sous son autorité. Le Pharaon était un instrument du diable qui savait très bien ce que signifiait le « toi... et ta maison » (Actes 16:31) et qui souhaitait le tourner à son avantage. La suggestion était la suivante : Que l’homme s’en aille, mais qu’il laisse sa maison derrière lui. Mais si Dieu veut quelque chose, Il veut tout.
La déclaration de Moïse incita le Pharaon à prendre des mesures plus radicales, et Moïse et Aaron furent tout simplement chassés de sa présence (10:11). Alors, quand Moïse étendit sa verge, l’Éternel fit se lever un fort vent d’orient, qui fit venir des hordes de sauterelles. Les annales de l’Orient regorgent de témoignages sur les ravages causés par les nuages de sauterelles. Ce fut un châtiment si douloureux que « avant elles, il n’y avait point eu de sauterelles semblables, et après elles il n’y en aura point de pareilles » (10:14). On peut donc imaginer la terrible situation dans laquelle fut plongé le pays d’Égypte.
Le résultat fut que Moïse et Aaron, qui avaient été chassés quelques jours auparavant de la présence du Pharaon, furent rappelés en toute hâte (10:16). Le Pharaon adopta une attitude humble, confessa avoir péché, demanda pardon et demanda que la punition soit ôtée. L’Éternel connaissait son cœur, mais Il l’écouta et, par un très fort vent d’occident, Il fit disparaître les sauterelles au point qu’il n’en resta plus une seule. Les sauterelles furent noyées dans la mer Rouge. Peu de jours après, le Pharaon et ses armées y furent aussi engloutis.
Il semblait alors que le cœur du Pharaon s’était attendri, mais ce n’était pas réel. À peine le châtiment ôté, il se remit à résister obstinément. Comme il avait été annoncé, l’Éternel avait endurci son cœur. C’est un exemple classique du pécheur qui défie Dieu, mais qui est tout à fait prêt à prendre une attitude humble, s’il peut ainsi éviter de récolter le châtiment qu’il mérite. Souvenons-nous de cette parole : « Celui qui cache ses transgressions ne prospérera point, mais celui qui les confesse et les abandonne obtiendra miséricorde » (Prov. 28:13). Sous le châtiment, le Pharaon n’a pas hésité à faire une petite confession, mais il ne pensait pas renoncer à sa propre volonté. Les paroles justes qu’il a prononcées aux v. 16 et 17 de ce ch. 10 ne cherchaient qu’à éviter un nouveau châtiment.
Ainsi, comme nous le voyons en 10:21, la neuvième plaie fut déclenchée sans qu’aucun avertissement préalable. Moïse étendit à nouveau la main vers les cieux et des ténèbres surnaturelles s’abattirent sur l’Égypte. Elles sont décrites comme « des ténèbres que l’on pouvait toucher ». L’expression peut être une image dans laquelle la sensation de tâtonner dans d’épaisses ténèbres est attribué à l’obscurité elle-même.
La manière dont cela s’est produit ne doit pas nous préoccuper. Il s’agissait de quelque chose de surnaturel. Cela a duré trois jours. C’était si dense que toute activité s’est arrêtée. Chaque égyptien était isolé de ses semblables au milieu du pays en ruine, et personne ne savait si le châtiment prendrait fin. De tous les fléaux, celui-ci a dû être le plus terrifiant, car c’était le plus mystérieux et sans précédent. Durant ces trois jours terribles, les fils d’Israël eurent de la lumière dans leurs habitations.
Nous ne pouvons manquer de voir ici une représentation imagée de ce que nous trouvons dans le Nouveau Testament. Prenons un passage comme celui-ci : « Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n’y a point en lui d’occasion de chute. Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres, et il marche dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux » (1 Jean 2:10-11). Les hommes du monde d’aujourd’hui, bien que raffinés et instruits, comme l’étaient les égyptiens en leur temps, sont dans les ténèbres spirituelles. Seuls ceux qui sont nés de Dieu, et qui possèdent donc la nature divine, demeurent dans la lumière.
À la fin des trois jours, les ténèbres s’étant dissipées, le Pharaon est à nouveau prêt à tenter un compromis. Cette fois, c’était : « Allez, tous les hommes, les femmes et les enfants, mais vos troupeaux doivent rester ». Mais Moïse fit remarquer que cela allait à l’encontre du but de leur départ, puisqu’ils n’auraient pas les moyens de sacrifier à l’Éternel. Il énonça à nouveau les conditions divines, sous la forme d’un ultimatum : « Pas un ongle ne sera laissé en arrière ». Le but de Dieu était de faire sortir d’Égypte Son peuple et tout ce qu’il possédait.
Le but de Dieu pour nous, qui appartenons à Son église aujourd’hui, est exactement le même en principe. L’Égypte représente le grand système du monde, le Pharaon représente le dieu et le prince de ce monde. Les fils d’Israël devaient jouir d’une délivrance physique : leur corps et leurs biens devaient être libres. Notre délivrance est spirituelle. Nous vivons toujours sur la terre et au milieu du système du monde, mais le dessein de Dieu est que nous soyons totalement libérés de son pouvoir d’asservissement.
La position intransigeante de Moïse sur ce point irrita manifestement le Pharaon, et comme son cœur était toujours endurci par l’Éternel, il rompit toute négociation à ce moment-là. L’ultimatum avait été présenté de la part de Dieu ; mais le Pharaon l’a rejeté en menaçant de mort Moïse qui le lui avait présenté. En réponse à cette menace, Moïse parla en prophète et annonça de manière voilée le sort qui l’attendait. Ce n’est pas Moïse qui allait mourir, mais le premier-né du Pharaon d’abord, puis lui-même ensuite.
Au début d’Exode 11, nous voyons que toutes les actions préliminaires de Dieu sont terminées et que les derniers coups doivent maintenant tomber. Au fur et à mesure que les jugements préliminaires tombaient, ils devenaient de plus en plus sévères, et nous serions parfois tentés de rechercher pourquoi ils étaient nécessaires. Nous pouvons nous demander : puisque Dieu savait à l’avance tout ce qui allait se passer, pourquoi prolonger ainsi l’agonie ? Pourquoi n’a-t-il pas éliminé les préliminaires et donné le coup final tout de suite ?
La réponse est certainement la suivante : Ses voies et ses jugements sont toujours justes, mais Il agit de manière que ce caractère juste soit manifesté devant Sa création intelligente. Étant omniscient, Il savait que les neuf fléaux ne soumettraient pas le cœur obstiné du Pharaon ; mais les principautés et les puissances angéliques dans les lieux célestes ne sont pas omniscientes, pas plus que les hommes sur la terre. Ainsi, en mettant le Pharaon à l’épreuve et en lui laissant la possibilité de se repentir au fur et à mesure que les fléaux se succédaient avec une sévérité croissante, personne ne pouvait droitement contester le coup final quand il arriva. On peut dire la même chose des jugements des sceaux, des trompettes et des coupes de l’Apocalypse, qui précèdent la destruction finale de la puissance des adversaires lors de l’apparition glorieuse de Christ.
Dieu avait donc préparé Moïse à ce « fléau de plus » qui allait bientôt s’abattre. Il devait être d’une nature telle que le Pharaon, pris de panique, ne se contenterait pas de les laisser partir, mais se hâterait de les chasser. C’est pourquoi Moïse devait ordonner au peuple, hommes et femmes, de demander à leurs voisins égyptiens des « bijoux » ou des « objets » d’or et d’argent. À ce moment-là, la crainte et le respect s’étaient installés dans les cœurs, et Moïse lui-même était devenu très grand à leurs yeux. C’est pourquoi ils acceptèrent volontiers tout ce qu’on leur demandait. Il n’est pas rare que des personnes plus humbles et plus simples soient impressionnées par les actes de Dieu, alors que les grands de ce monde n’ont pas de discernement.
Il semblerait que les v. 1 à 3 soient comme une parenthèse, car au v. 4, Moïse reprend la parole, étant encore devant le Pharaon selon le v. 8. Il annonce que Dieu allait faire venir une chose qui dépassait de loin, tant par son caractère que par sa sévérité, tout ce qui s’était passé précédemment. Lors des neuf fléaux précédents, Dieu avait utilisé des éléments de Sa création pour les châtier. Mais maintenant, Lui, le Créateur, allait intervenir personnellement : « Sur le minuit, je sortirai au milieu de l’Égypte ».
Or, si le Dieu juste et saint descend ainsi au milieu de Ses créatures déchues et pécheresses, il ne peut y avoir qu’un seul résultat : la peine de mort, car « le salaire du péché, c’est la mort ».
Cependant, même ainsi, la miséricorde de Dieu se manifeste en ce que la mort ne devait pas frapper tous les égyptiens, mais seulement les premiers-nés des hommes et des bêtes. Ceux qui ont vu un arbre généalogique montrant la descendance d’une famille bien connue depuis les temps anciens, ont peut-être remarqué que dans un tel arbre, les rameaux les plus éloignés représentent les premiers-nés des différentes branches de la famille. En utilisant cette figure, nous pouvons dire que Dieu était sur le point de couper tous les jeunes rameaux, en signe que Sa sentence de mort reposait sur les arbres, bien qu’il ne couperait pas tous les arbres à ce moment-là.
Mais là encore, il y aurait une exemption pour les Israélites, car l’Éternel allait mettre une différence entre eux et les égyptiens. Il n’y avait pas de différence fondamentale entre eux ; s’il y en avait eu, il n’aurait pas été nécessaire que l’Éternel en établisse une. Nous avons donc ici une préfiguration de la doctrine « pas de différence » de Romains 3:22-23. Les Israélites étaient des pécheurs comme les égyptiens, et étaient également passibles de la peine de mort, car Dieu ne fait pas acception de personnes. Par conséquent, si Dieu fait une différence, il doit le faire d’une manière juste. Nous devons passer au chapitre suivant pour découvrir comment la différence devait être faite.
En Romains 3, la doctrine « pas de différence » est suivie des v. 24-26, qui révèlent la base juste de la justification du croyant, qui établit une différence entre lui et l’incrédule. En arrivant à Exode 12 et en lisant ce qui est dit sur le sang de l’agneau de la Pâque, nous trouvons en type la base de la différence qui doit être mise entre les égyptiens et Israël.
En parlant ainsi, Moïse donna au Pharaon et à ses serviteurs un avertissement complet et clair de ce qui était imminent, et ses paroles furent précédées par « Ainsi dit l’Éternel ». Après avoir délivré ce dernier message avec tout le poids de l’autorité divine, Moïse quitta Pharaon « dans une ardente colère ». Ce n’est pas un péché que de se mettre en colère contre le péché, et Moïse n’était que le reflet de ce qui était dans le cœur de Dieu.
Notre chapitre se termine par le Pharaon balayant tout ce qui a été dit, et pour la dernière fois, il est dit que l’Éternel endurcit son cœur. Cependant, son obstination ne sera qu’une nouvelle occasion de multiplier les merveilles de Dieu dans le pays d’Égypte.
Quand le Pharaon entendit Moïse prononcer les paroles commençant par « Ainsi dit l’Éternel », en Exode 11, il entendait la voix de Dieu pour la dernière fois, bien qu’il ne le sût sans doute pas. Les jugements préliminaires avaient suivi leur cours. Le temps de parler était terminé. Il fallait maintenant passer à l’action décisive. Le ch. 12 commence avec l’Éternel parlant à Moïse, mais tout ce qu’Il a maintenant à dire concerne le peuple, qu’Il a choisi comme le Sien.
Un événement d’une importance capitale allait avoir lieu. C’est ce qu’indique le v. 2 (12:2). Le calendrier juif devait être entièrement renouvelé par cet événement. Ils avaient, et ont encore, un calendrier sur base séculaire où l’année commence à l’automne. Maintenant, selon l’estimation divine, leur calendrier devait commencer au mois de la Pâque, au printemps.
Nous arrivons ici à un point où la valeur typique de tout ce qui leur est arrivé devient très évidente. Le v. 2 (12:2) nous rappelle que l’appropriation de la mort de Christ est le vrai commencement de tout pour nous. Si nous n’avons pas commencé par-là, nous n’avons pas du tout pris un vrai départ. Ce qui était représenté en type par la Pâque est à la base de toutes les relations de Dieu avec nous.
Aux v. 3 à 5 (12:3-5), notre attention se porte sur les nombreux agneaux qui devaient être choisis par les Israélites. Leur nombre devait être déterminé par le nombre de maisons, sauf si les membres d’une maison étaient exceptionnellement peu nombreux, alors deux maisons devaient être réunies. Nous voyons ainsi très tôt qu’une maison constitue une unité dans le calcul divin, et que le principe « toi et ta maison » est mis en exergue.
Une exigence stricte était que les agneaux choisis devaient être sans défaut, et cela ne devait pas être déterminé à la hâte : bien que choisis le dixième jour, ils ne devaient être immolés que le quatorzième ; leur absence de défaut devait donc être soigneusement vérifié. L’agneau n’était qu’une pâle préfiguration de notre Seigneur Jésus Christ, qui a passé par tous les tests possibles, montrant ainsi Sa perfection avant de mourir. Il est intéressant de noter que, bien qu’il soit clairement établi qu’il y avait beaucoup d’agneaux, après le v. 3 (12:3) le mot est toujours au singulier. C’est « l’agneau », ou « il ». Nous avons donc devant nous l’agneau qui représente « l’agneau de Dieu ».
Le quatorzième jour, entre les deux soirs, l’agneau était immolé ; son sang était appliqué sur les deux poteaux et sur le linteau, à l’extérieur de la maison où ils habitaient, et sa chair devait être mangée par la famille à l’intérieur de la maison. Le sang sur la porte était le témoignage extérieur que la mort avait déjà eu lieu à l’intérieur. Manger la chair à l’intérieur de la maison représentait la réalisation et l’appropriation de la mort de l’agneau par ceux qui étaient abrités par son sang.
La manière dont cela devait se faire, selon 12:8, est très significative. L’agneau devait être rôti au feu et accompagné de pains sans levain et d’herbes amères. Ces trois détails sont importants.
● Premièrement, rôti au feu, et non pas cuit dans l’eau. Faire bouillir, c’est appliquer la chaleur indirectement par l’intermédiaire de l’eau. Rôtir, c’est soumettre le corps de l’agneau à l’ardeur directe de la flamme, qui représente toujours le jugement pénétrant de Dieu. Si nous sommes protégés du jugement par le précieux sang de Christ, nous devons toujours digérer intérieurement, comme s’appliquant à nous-mêmes, l’intensité du jugement qu’Il a enduré pour notre délivrance.
● Deuxièmement, le pain qu’ils devaient manger avec la chair devait être sans levain. Ce n’est pas la première fois que l’Écriture mentionne les pains sans levain ; il en est question en Genèse 19:3, où ils faisaient partie de la nourriture offerte aux anges et acceptée par eux. Le levain est toujours une figure du péché ; ses propriétés de fermentation en font un type très approprié. Si nous jouissons des privilèges venant du fait que Christ a porté le jugement de nos péchés, nous ne pouvons tolérer les péchés pour lesquels Il est mort ni le péché auquel Il est mort. L’antitype est très clair en 1 Corinthiens 5:7-8.
● Troisièmement, les herbes amères représentent le travail intérieur de jugement de soi qui doit toujours accompagner les bienfaits que nous recevons. Le péché et son jugement, dont nous sommes délivrés, est une chose très amère ; c’est le plan de Dieu que nous soyons amenés à le réaliser profondément. Soulignons une fois de plus que le fait de manger implique une appropriation intérieure.
Notons encore que l’agneau devait être rôti tout entier, « la tête, les jambes et l’intérieur ». La carcasse ne devait pas être mutilée lorsqu’elle était exposée au feu. De plus, en la mangeant, aucun os ne devait être cassé (12:46). La force de cette disposition est évidente au vu de Jean 19:36 : « Pas un de ses os ne sera cassé ». En outre, ce qui ne pouvait être mangé devait être brûlé au feu. Rien ne devait être profané ou laissé au hasard. Même pour le type, le caractère sacré devait être respecté.
De plus, ils devaient réaliser que ces actes solennels à accomplir n’étaient pas seulement destinés à assurer leur sécurité, mais étaient aussi en vue d’une grande finalité. Ils allaient être mis à l’abri du jugement imminent afin d’être délivrés de l’emprise du Pharaon et de la servitude de l’Égypte. C’est pourquoi ils devaient manger la Pâque de la manière prescrite au v. 11 (12:11). Ils ne devaient pas la manger assis, comme s’il s’agissait d’un repas ordinaire, mais debout, le bâton à la main, ceints pour le voyage, et à la hâte, comme s’ils étaient sur le point de partir. Nous ne devons jamais en oublier l’importance. Dieu nous a mis à l’abri de Son jugement afin de nous délivrer de Satan et du système du monde dont il est le dieu et le prince, et de nous ramener à Lui. C’est ce qu’affirme clairement Galates 1:4.
Le mot « Pâque » (en anglais « Passover » = passer par-dessus) apparaît pour la première fois dans l’Écriture à la fin du v. 11. On dit que le mot hébreu ainsi traduit signifie ‘passer par-dessus pour protéger’, un peu comme un oiseau qui étend ses ailes au-dessus de ses petits, et pas simplement l’idée négative de ‘passer outre’, quand il s’agit de jugement. Au cours de cette nuit fatidique, l’Éternel allait frapper les premiers-nés et exécuter le jugement contre tous les dieux de l’Égypte, mais, partout où le signe de la mort était visible sur la maison, ses ailes de protection seraient étendues au-dessus d’elle et la plaie n’entrerait pas pour détruire.
Nous pouvons voir là un autre type excellent de l’Évangile. En vertu du sang de Christ, le croyant est délivré du jugement. Mais ce n’est pas seulement que, la justice ayant été satisfaite, le croyant peut être exempté du jugement lorsque le coup tombe sur le monde, mais plutôt que la justice même de Dieu, au lieu d’être une épée pour le frapper, est devenue un bouclier pour le protéger. Quand nous saisissons vraiment ce fait, cela exerce un effet très positif sur nos âmes.
Il est important aussi que nous nous souvenions que le sang de l’agneau était à l’extérieur, pour l’œil de Dieu. Il était dit : « Je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous ». Une fois que le sang était là, Dieu ne pouvait pas manquer de le voir. Eux n’avaient pas à voir le sang, mais, sachant qu’il était là, ils devaient se contenter de ce que Dieu avait dit, à savoir qu’Il passerait par-dessus eux, puisque le sang était là. Le sang était pour l’œil de Dieu : Sa parole était pour les oreilles et les cœurs de ceux qui se trouvaient à l’intérieur.
Aux v. 14-17 (12:14-17), ce que dit l’Éternel montre que ce qu’Il instituait maintenant n’était pas à observer seulement cette nuit-là, puis à considérer comme ayant atteint son but et pouvant être chassé de leurs pensées. La Pâque devait être perpétuée comme une fête annuelle, afin qu’ils n’oublient jamais que Dieu avait rompus leurs liens avec l’Égypte, afin de les amener à Lui comme Sa propriété particulière. La Pâque devait être suivie de la fête des pains sans levain, qui s’étendait sur les sept jours suivants. Elle devait être marquée par l’absence de levain. Elle devait commencer et se terminer par « une sainte convocation », au cours de laquelle aucune œuvre ne devait être fait. S’il est dit « aucune œuvre », cela signifie que même un genre de travail qui aurait été considéré comme méritoire était exclu. L’œuvre de l’homme devait être exclue, et seule l’œuvre de Dieu devait être considérée.
Le mot « mémorial » apparaît au v. 14 et décrit l’importance de la fête de la Pâque chez les Juifs. Elle assurait la réalité effective de la base de leur délivrance d’Égypte, et leur permettait de s’en souvenir chaque année. Ils ont peut-être souvent manqué de l’observer correctement, ou même de l’observer tout court, mais telle était son intention. L’observance de la Cène par les saints aujourd’hui a, entre autres, la même intention, ainsi que le dit l’apôtre : « Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Cor. 11:26). Nous devons annoncer, sa mort, ou la commémorer, et établir ainsi sa réalité effective pour tous ceux qui ont des yeux pour voir.
La fête de la Pâque ne durait que quelques heures tout au plus, alors que la fête des pains sans levain durait sept jours. Cela a une signification typique. La Pâque était une prophétie, tout comme un mémorial commémorant un événement passé. La prophétie s’est accomplie dans la mort de Christ qui, bien que d’une importance éternelle, s’est déroulée en quelques heures. Mais les sept jours de la fête des pains sans levain représentent un cycle de temps complet, comme l’indique 1 Corinthiens 5:8. Aujourd’hui, cela couvre toute la période de la vie de responsabilité de tout croyant. Tant que nous sommes dans ce monde de péché, nous devons nous tenir à l’écart du « levain », nous tenant « pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu » (Rom. 6:11).
Les v. 21 à 24 (12:21-24) décrivent la façon dont Moïse a transmis ces instructions au peuple ; un ou deux éléments supplémentaires sont mentionnés. Le sang devait être appliqué avec de l’hysope, une petite plante qui pousse facilement sur les murs. Dans le Lévitique, le bois de cèdre et l’hysope sont mentionnés plusieurs fois ensemble. Or, le cèdre est l’emblème de la majesté et, par contraste, l’hysope est l’emblème de l’humilité et de l’insignifiance. Il convenait que la main qui appliquait le sang soit revêtue d’humilité. C’est en nous repentant dans la poussière que nous sommes couverts par le sang de Christ.
De plus, ceux qui étaient à l’abri du sang devaient rester dans la maison jusqu’au matin. Pendant que le jugement s’abattait sur le monde égyptien, les premiers-nés devaient rester en sécurité sous le sang. Quand le matin apparut, leur délivrance d’Égypte devint un fait accompli. Nous traversons la nuit de ce monde jusqu’à la clarté du matin qui vient. Grâce à Dieu, l’efficacité du sang de Christ demeure toute la nuit. Il n’est pas nécessaire de l’appliquer à nouveau.
Les v. 24-27 (12:24-27) montrent comment Moïse a fait comprendre au peuple que le rituel de la Pâque devait être soigneusement observé, afin que les générations futures puissent se souvenir de l’œuvre de Dieu en jugement et en délivrance. Pour l’instant, le peuple recevait les paroles et adorait le Dieu qui intervenait en sa faveur. Le v. 28 nous dit qu’ils ont obéi à toutes les instructions que Dieu avait données. L’obéissance est toujours le chemin de la bénédiction.
À minuit, l’Éternel fit exactement ce qu’il avait dit, et les premiers-nés de l’Égypte, hommes et bêtes, moururent sous les coups du destructeur. La coutume égyptienne exigeait des lamentations à l’occasion d’une mort, et il dut y avoir effectivement un grand cri dans les ténèbres de cette nuit-là. Nous pouvons y voir une anticipation des « pleurs et grincements de dents » dans les « ténèbres de dehors », dont le Seigneur parle à trois reprises dans l’Évangile selon Matthieu.
Sous ce terrible coup sans précédent, la résistance du Pharaon s’effondra et il concéda tout ce que Moïse avait demandé. Le peuple égyptien, lui aussi, demanda instamment le départ des fils d’Israël. Ils réalisaient qu’ils étaient tous sous le coup d’une sentence de mort. Il n’y avait pas une seule maison où il n’y avait pas un mort. La mort était en effet universelle. Dans les maisons des égyptiens, c’était la mort des premiers-nés. Dans les maisons des Israélites, c’était la mort de l’agneau.
La frayeur de Dieu pesait désormais lourdement sur l’esprit des égyptiens qui furent disposés à donner au peuple tout ce qu’il demandait. C’est pourquoi ils eurent une abondance de vêtements, et de « bijoux » ou d’objets d’or et d’argent. Leur départ précipité contribua également à accomplir les instructions concernant le levain. Ils n’avaient pas eu le temps de faire lever leur pain, ce qui évitait d’oublier l’instruction. Dans ces conditions, ils ne pouvaient que manger des pains sans levain pendant les sept jours suivants.
Les faits relatés ici montrent pourquoi le peuple eut une telle abondance de matériaux, d’or et d’argent quand vint le moment de construire le tabernacle, dans le désert, selon la parole de l’Éternel.
La dernière partie du ch. 12 et le ch. 13 sont consacrés à deux choses : à certains détails historiques concernant le départ effectif du peuple hors d’Égypte ; et à certaines instructions que Moïse leur a transmises de la part de Dieu.
Les v. 37-39 (12:37-39) nous montrent à quel point Dieu avait multiplié le peuple malgré les afflictions de l’Égypte. Ils sortirent au nombre de 600 000 hommes, alors qu’ils étaient 70 quand Jacob y descendit (Genèse 46:27). Ils partirent avec les enfants, des troupeaux et du gros bétail (v. 38), mais aussi avec « un grand amas de gens », qui devint bientôt une source de faiblesse et d’ennuis. Ce point très important mérite d’être noté.
La pensée que Dieu a un peuple qui Lui appartienne en propre ne se trouve pas jusqu’à ce que nous arrivions aux fils d’Israël en Égypte. Il est donc frappant de constater que, dès que Dieu prend un peuple comme Sien et l’appelle à sortir de l’esclavage pour être pour Lui-même, un élément étranger s’y mêle et contribue à développer la corruption innée du peuple lui-même. Il en a été ainsi pour Israël, et il en a été de même dans l’histoire de l’église.
Les v. 40-42 (12:40-42) nous montrent l’exactitude avec laquelle Dieu respecte le temps qu’Il s’est fixé. En Genèse 15:13, Il avait mentionné 400 ans à Abraham. Il n’est pas dit à partir de quel moment exact le calcul des 430 ans a commencé (12:40), mais le jour même où il s’est achevé, le peuple est sorti d’Égypte, et celui-ci est désigné comme « les armées de l’Éternel », bien qu’en apparence ce n’était qu’une multitude d’esclaves libérés. Ils ne devaient jamais oublier cette nuit de leur délivrance. Le fait que c’était le « jour même » du dessein divin est à nouveau affirmé au v. 51.
Dans les versets terminant le chapitre, nous avons d’autres instructions de l’Éternel concernant l’observance de la Pâque. Ce devait être ce qu’on peut appeler une fête de famille, car tous ceux en dehors de la famille israélite en étaient exclus. Le serviteur salarié (« homme à gages »), qui pouvait à tout moment quitter son emploi, n’était pas considéré comme faisant partie de la famille, tandis que l’esclave, qui s’était vendu pour de l’argent, selon les ordonnances d’Exode 21:1-6, était considéré comme faisant partie de la famille, à la condition stricte qu’il soit circoncis.
Cette fête était pour tout Israël et personne ne pouvait s’en dispenser. Tous devaient participer à cette célébration qui gardait vivant le souvenir de la grande délivrance d’Égypte, tout en ayant une valeur prophétique, puisqu’elle annonçait la mort de Christ. Cela nous paraît évident, même si, selon toute probabilité, les fils d’Israël ne le savaient pas. De la même manière, l’intention du Seigneur en instituant la Cène est que tous Ses saints l’observent : comme mémorial de Sa mort d’une part, tout en annonçant Sa venue d’autre part.
Mais qu’il s’agisse de l’Israélite de souche, du serviteur acheté à prix d’argent ou de l’étranger, tous devaient être circoncis. Ce rite extérieur – de couper et ôter la chair de l’homme – annonçait ce qui serait été accompli dans la mort de Christ, comme le montre Colossiens 2:11 : « nous sommes dépouillés du corps de la chair par la circoncision du Christ ». En tant que chrétiens, nous devons reconnaître que nous sommes dépouillés de la totalité de la chair dans la mort de Christ. Nous sommes « circoncis » dans Sa « circoncision », c’est-à-dire dans Sa mort.
Ce rite ne s’appliquait qu’aux hommes du peuple qui devaient en subir la douleur et les désagréments, la femme étant considérée comme circoncise dans l’homme. À cet égard également, le type est approprié, car toutes les souffrances qu’il impliquait sont retombées sur Christ et nous sommes circoncis en Lui. Maintenant que le type a été accompli dans Sa mort, ceux qui veulent simplement appliquer le rite extérieur sont rejetés comme étant la « concision » (Phil. 3:2), ce qui signifie une simple coupure, une entaille, et non une ablation complète. Les vrais circoncis d’aujourd’hui sont ceux qui adorent Dieu en Esprit, qui se glorifient dans le Christ Jésus et qui n’ont pas confiance en la chair, selon Philippiens 3:2-3. Ils considèrent la chair comme condamnée et ne cherchent donc pas simplement à couper ses habitudes les plus blâmables.
Exode 13 commence par un autre sujet très important. Au ch. 12, les premiers-nés ont été protégés par le sang de l’agneau. Ils sont maintenant officiellement revendiqués par Dieu comme Lui appartenant. « Ils sont à moi » dit-Il. Moïse devait donc les « sanctifier », c’est-à-dire les mettre à part pour le plaisir et le service de Dieu. En Nombres 3:40-45, ceci est confirmé : les Lévites étaient pris à la place des premiers-nés, pour accomplir ce service. C’est la première fois que l’Écriture parle de sanctification s’appliquant à des personnes. La première mention se trouve en Genèse 2, lorsque Dieu sanctifia, ou mit à part, le septième jour de la création. Ces deux textes montrent le sens simple du mot « sanctification » : « mettre à part pour Dieu ». C’est parce que nous sommes ainsi sanctifiés que la sanctification pratique nous incombe. Nous n’avons pas été mis à l’abri du jugement par le sang de Christ pour avoir la liberté de nous plaire à nous-mêmes, mais pour être pour Lui.
Les v. 3 à 10 (13:3-10) indiquent clairement à Israël que la fête des pains sans levain n’était pas une fête à n’observer qu’après la sortie d’Égypte, puis à laisser de côté désuet ; c’était une fête pour tous les temps, un mémorial de la grande délivrance. Si l’on n’avait que le récit de l’institution de la Cène dans les trois Évangiles, on pourrait penser que la portée de cette institution ne s’étend pas au-delà de la nuit où Il fut trahi. Mais le quatrième passage, en 1 Corinthiens 11, tranche la question. Elle doit être observée « jusqu’à ce qu’Il vienne ». Israël devait « garder ce statut en sa saison, d’année en année ». Nous observons la Cène du Seigneur de dimanche en dimanche.
Les v. 11 à 16 (13:11-16) présentent un autre commandement à observer en Israël, comme un rappel supplémentaire de la manière dont Dieu les avait délivrés de l’Égypte. Tous les premiers-nés d’Israël, hommes et bêtes, devaient être considérés comme appartenant à l’Éternel. Le fait que le premier-né d’Israël soit associé au premier-né de l’âne est humiliant, mais il en est ainsi au v. 13. Le premier-né de l’homme devait être racheté. Le premier-né de l’âne pouvait ne pas l’être, mais dans ce cas il était mis à mort. S’il était racheté, c’était par la mort d’un agneau à sa place, tout comme les premiers-nés l’avaient été en Exode 12. Ainsi, nous avons à nouveau la preuve que la rédemption est effective sur la base d’une substitution.
Le v. 17 (13:17) nous apprend que les Philistins étaient déjà installés dans la plaine côtière de la Palestine et qu’ils étaient une race guerrière. Pour le peuple pèlerin de Dieu, la guerre est inévitable, mais Dieu, dans Sa compassion, ne voulut pas qu’Israël y soit confronté quelques jours après leur délivrance. C’est pourquoi ce qui semblait être le chemin le plus court et le plus facile vers Canaan fut évité, et Dieu ordonna de prendre le chemin plus long par la mer Rouge. Il y avait donc une bonne raison de prendre le chemin plus long et plus difficile, tout comme il y a de bonnes raisons pour les passages difficiles dans la vie des saints, aujourd’hui. Bien que le chemin le plus difficile ait dû être pris, ils le prirent sous l’autorité de Dieu. Les traducteurs ont, semble-t-il, quelques difficultés à trouver le sens exact du mot traduit par « ordre de bataille » (13:18), mais d’une manière générale, il indique certainement qu’ils partirent en bon ordre, comme une armée, et non comme une populace désordonnée.
Nous voyons au v. 19 (13:19) que Moïse fut attentif à la dernière recommandation de Joseph, bien qu’elle fut prononcée très longtemps avant la naissance de Moïse. Hébreux 11 montre que la foi de Joseph s’est exprimée dans cet ordre, car il savait qu’il valait mieux que ses os reposent dans le pays où devait briller la gloire du Messie plutôt que dans les sépulcres élaborés et coûteux de l’Égypte. Dieu n’a pas permis que les désirs de sa foi soient négligés.
Les derniers versets du chapitre racontent comment Dieu a placé devant Son peuple le symbole visible de Sa présence, [la colonne de nuée ou de feu] . Il est devenu leur conducteur de cette manière frappante, et malgré tous les manquements et l’incrédulité qui ont suivi, Il ne les a pas abandonnés. Dans la colonne de nuée, Il était leur guide pendant le jour. Dans la colonne de feu, Il était leur lumière pendant la nuit. Et ce qu’Il était, Il l’était toujours. Ce qu’ils avaient de manière visible, nous l’avons aujourd’hui dans Sa parole et dans la présence de son Saint Esprit.
Exode 14 s’ouvre sur des directives précises données par le moyen de Moïse quant au premier pas à faire. Ce pas n’avait rien d’hasardeux, bien qu’il les conduisît dans une position apparemment impossible. Dieu savait exactement quelle serait la réaction du Pharaon à ce mouvement. Pris de panique, il avait laissé partir le peuple, mais il restait toujours le même. Son cœur n’avait pas changé, et l’heure de sa destruction avait sonné. Lorsque Dieu endurcit le cœur de l’homme, son sort est fixé ; Dieu se glorifierait dans le jugement de cet homme et de ses armées.
Les choses se passèrent ainsi. Le mouvement qu’ils firent, selon les instructions divines, parurent une erreur militaire colossale au regard belliqueux du Pharaon : ils étaient coincés dans le pays, avec la mer devant eux et le désert sur chaque flanc. C’était si évident que le Pharaon ne put résister à la tentation d’exercer sa revanche finale. Ainsi, rassemblant l’élite de sa formidable armée, il mit ses forces derrière eux, ce qui était la chose évidente à faire d’un point de vue militaire. Les fils d’Israël étaient maintenant acculés à la mort de tous côtés – la mort par noyade devant, la mort par famine dans le désert à droite et à gauche, la mort par l’épée du Pharaon derrière.
Le peuple le vit tout à fait. Ils crièrent à l’Éternel, ce qui était juste. Mais ils crièrent aussi contre Moïse, ce qui trahissait leur manque de foi. Les découvertes modernes des nombreux tombeaux d’Égypte et de leurs trésors font apprécier le ton sarcastique de leurs paroles : « Est-ce parce qu’il n’y avait pas de sépulcres en Égypte, que tu nous as emmenés pour mourir dans le désert ? » Quelques jours auparavant, il était dit : « le peuple s’inclina, et ils se prosternèrent » (12:27). Quelle différence maintenant ! Dès que le danger paraît, ils trahissent leur manque de foi, et affirment qu’ils avaient demandé à être laissés pour servir les égyptiens. Nous avons ici le germe de l’incrédulité qui conduira à ce que leurs corps tombent dans le désert. Ils moururent dans le désert, non pas parce que Moïse ou Dieu les avait abandonnés, mais « à cause de l’incrédulité » (Héb. 3:19).
Leurs paroles furent un coup dur pour Moïse, mais la réponse qu’il leur fit est très belle. Pas de reproche, mais plutôt une parole de foi calme, calculée pour calmer leur panique et rassurer leurs cœurs. Le peuple mettait leur incrédulité entre lui et les égyptiens, tandis que Moïse voyait entre eux l’Éternel prêt à agir en leur faveur. Eux n’avaient pas à agir, mais à voir le salut de l’Éternel qui agirait en leur faveur.
Tandis que Moïse fit preuve d’une foi calme, propre à nous inspirer de l’admiration, il commit pourtant une erreur. Il commanda au peuple de « demeurer tranquille », alors que lorsqu’il cria à l’Éternel, l’ordre fut qu’ils « marchent » (14:15), et il dut agir au nom de l’Éternel. Aller de l’avant était un acte de foi par lequel ils s’approprieraient le salut remarquable que Dieu allait opérer. Fussent-ils restés immobiles, la division de la mer ne les aurait pas délivrés.
N’y a-t-il pas ici un type frappant ? Le grand salut qui est nôtre n’est pas une chose que nous accomplissons, mais que nous nous approprions par la foi ; et nous sommes avertis de ne pas le négliger. Par Sa mort et Sa résurrection, Christ a opéré le salut en notre faveur, et nous n’y sommes pour rien. Mais cela ne nous enferme pas dans cette espèce de fatalisme qui dirait que nous n’y pouvons rien faire, et que, si nous devons être sauvés, nous le serons sans aucun mouvement de notre part ; et que si nous ne devons pas être sauvés, c’est définitif et que nous ne pouvons rien faire pour y changer. En vérité, seul Christ peut accomplir l’œuvre, mais c’est à nous d’aller de l’avant par la foi et de recevoir pour nous-mêmes le bénéfice de ce que Lui a fait. Efforçons-nous de maintenir l’équilibre entre ces deux aspects de la vérité de l’Évangile.
Moïse devait agir, en levant sa verge sur la mer, et l’Éternel y ouvrirait un passage pour Son peuple. Ce chemin serait le salut d’Israël, et la destruction de l’orgueilleux Pharaon et de son armée, et cela d’une manière si éclatante qu’on s’en souviendrait pendant des générations. Nous voyons en type qu’un chemin de vie devait être tracé à travers les eaux de la mort.
Les v. 19 et 20 (14:19-20) décrivent ce que nous appellerions le pas décisif de ce drame extraordinaire. L’Ange de Dieu, dans la colonne de nuée, quitta l’avant-garde des Israélites et se plaça entre eux et les égyptiens qui les poursuivaient. L’Ange allait marcher avec eux à travers les eaux de la mort, mais il le ferait en couvrant leurs arrières par la nuée de Sa présence. Quoi qu’il arriverait, aucun égyptien ne pourrait frapper un seul Israélite à moins de percer la nuée. Avant de pouvoir toucher le moindre de ceux qui s’échappaient de l’esclavage, il devait vaincre le Dieu tout-puissant !
Ce pas n’était-il pas le plus décisif de toute cette remarquable série ? Il illustre bien la grande déclaration de l’apôtre en Romains 8:31 : « Que dirons-nous donc à ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? ». Oui, en effet ! Qui peut l’être ? Ne perdons jamais le sens de la sécurité et du triomphe de ce fait merveilleux.
Non seulement l’Ange de Dieu dans la nuée se plaça entre Israël et leurs ennemis, mais Il fit en sorte que la nuée se présente aux égyptiens comme une impénétrable nuée de ténèbres, et comme une puissante lumière pour Israël. Les v. 21 et 22 parlent de la division de la mer par un fort vent d’orient, de sorte qu’il y eut un passage à sec entre un mur d’eau à droite et un à gauche.
Considérons maintenant la situation. Derrière l’arrière-garde de l’armée se tenait la présence du Tout-Puissant, comme un projecteur très puissant – non pas dans leurs yeux pour les éblouir, mais placé de telle sorte qu’en se reflétant sur les murs d’eau, il éclairait tout leur chemin. Toute cette nuit-là, Israël marcha dans la lumière, tandis que l’ennemi, malgré ses chars rapides, trébuchait dans les ténèbres. Pendant toute cette nuit, l’Ange de Dieu lui-même traversa les eaux de la mort, l’Ange représentant l’Éternel, comme nous le voyons en comparant 14:19 avec 13:21.
Nous pouvons donc dire que, non seulement l’Éternel traçait le chemin à travers la mer, mais qu’Il le parcourut Lui-même, et qu’Israël le parcourut dans la mesure où il s’appropriait le chemin tracé par Lui. L’histoire d’Israël nous fournit donc ici clairement le deuxième type de la mort de Christ. Le premier se trouvait, bien sûr, dans l’agneau sacrifié lors de la nuit de la Pâque, mais ce second type nous fait faire un pas de plus, puisqu’il symbolise non seulement la mort, mais aussi la résurrection.
Mais avant d’en arriver là, il nous est montré comment l’Éternel a agi non seulement pour Son peuple, mais aussi contre ses ennemis. Pendant la plus grande partie de la nuit, ceux-ci essayèrent vainement d’avancer dans la nuée de ténèbres, si bien qu’ils se retrouvèrent effectivement au milieu de la mer. Sur la veille du matin, l’Éternel ôta les roues de leurs chars, ce qui les réduisit sans doute à marcher. Ils réalisèrent une fois de plus que l’Éternel combattait contre eux. Ils auraient bien voulu reculer, mais ils n’avaient plus la force de le faire rapidement. Lorsque le matin parut, Moïse étendit de nouveau la main sur la mer, qui reprit sa vigueur, et les puissantes murailles d’eau s’effondrèrent sur les égyptiens et les détruisirent totalement. Nous pouvons imaginer quel bouleversement irrésistible ce dut être.
Le type est très frappant. Dans la mort de Christ, la mort elle-même est devenue le chemin de la vie pour le croyant. Mais seulement pour le croyant – celui qui, par la foi, s’approprie le chemin qui a été tracé. Elle garantit le jugement de l’incrédule, car si Dieu n’a pas épargné Son Fils lorsqu’Il portait le péché, comment l’incrédule sera-t-il épargné lorsqu’il devra porter ses propres péchés ?
L’Ange de l’Éternel et Israël ne descendirent pas seulement le soir à travers la mer ; ils en ressortirent le matin venu. Leur sortie est un type de la résurrection. Ainsi, Jésus notre Seigneur n’a pas seulement été livré pour nos fautes, il est aussi ressuscité pour notre justification. C’est ce qui nous permet d’être en paix avec Dieu, comme nous le voyons à la fin de Romains 4 et au début de Romains 5. Le croyant est délivré du jugement de ses péchés autant que Christ, qui les a portés, l’est maintenant.
Lorsqu’Israël se tint sur l’autre rive de la mer et vit tous leurs ennemis morts sur le rivage, leurs doutes et leurs craintes quant à ce que le Pharaon et les égyptiens pourraient faire, furent dissipés. Toute question était réglée, ils avaient l’esprit tranquille, ce qu’ils n’avaient pas en Égypte, même s’ils étaient à l’abri du jugement de Dieu par le sang de l’agneau.
L’œuvre de Dieu est toujours marquée par ce qu’Il va jusqu’au bout. Toute âme en Israël était sauvée de façon triomphante, et tout égyptien était mort sur le rivage, car il est dit : « Il n’en resta pas même un seul » (14:28). Une armée a-t-elle jamais été détruite aussi complètement, auparavant ou depuis ? Nous en doutons ; la seule qui s’en approche est celle de Sankhérib, en 2 Rois 19:35.
« Et l’Éternel délivra en ce jour-là Israël » (14:30). Tant qu’Israël était en Égypte, il n’est pas dit qu’ils furent « sauvés », bien qu’ils fussent à l’abri du jugement. L’Égypte représentait le monde et le Pharaon représentait Satan, le dieu et le prince du monde. Israël est dit être sauvé quand ils ont été franchement délivrés d’eux. De même, dans le Nouveau Testament, le salut signifie non seulement que nous avons été pardonnés et justifiés, mais aussi que nous avons été délivrés de l’autorité de Satan et du système du monde qu’il domine.
En 1 Corinthiens 10:1-2, ce passage à travers la mer Rouge est décrit comme « le baptême pour Moïse dans la nuée et dans la mer ». La première mention du baptême chrétien, par opposition au baptême de Jean, se trouve en Actes 2. Pierre y déclare à ce sujet : « Sauvez-vous de cette génération perverse ». Dans sa première épître, Pierre décrit le baptême comme celui qui « nous sauve maintenant », en le comparant au passage de Noé et de sa famille à travers les eaux du déluge. Ces passages sont souvent considérés comme difficiles et obscurs, mais nous pensons que la clé réside dans ce que nous soulignons maintenant. La pensée première du baptême est, en un mot, la dissociation – la rupture des liens avec l’ancienne vie, les anciennes associations avec le monde, l’ancien esclavage au pouvoir de l’adversaire. Dieu veut que Son peuple soit délivré de cette manière réelle et pratique. Et lorsqu’il est ainsi délivré, il le déclare SAUVÉ.
Le dernier verset du chapitre (14:31) parle de tout cela comme de « la grande puissance que l’Éternel avait déployée ». Le peuple la vit, et ils crurent ; mais leur croyance est née de ce qu’ils virent, c’est pourquoi elle s’est évanouie si facilement par la suite. Ce n’était pas le genre de foi dont le Seigneur Jésus parlait à Thomas en disant : « bienheureux ceux qui n’ont point vu et qui ont cru » (Jean 20:29). La foi qui vient de la vue a largement caractérisé Israël tout au long de leur histoire, et elle le caractérisera encore dans le jour à venir, comme annoncé en Zacharie 12:10. Notre privilège est de croire en Celui que nous n’avons pas vu, et de L’aimer.
Exode 15 s’ouvre sur une note de triomphe.
● Le ch. 12 était celui d’être à l’abri du jugement,
● le ch. 13 celui d’être sanctifié pour Dieu,
● le ch. 14 celui d’être sauvé des ennemis,
● le ch. 15 est celui du chant de triomphe.
La rédemption par puissance ayant été accomplie, le chant en était le résultat naturel. Il s’agit en effet de la première mention du chant dans l’Écriture, car Genèse 31:27 ne mentionne les chants que comme ce qui aurait pu être, mais qui n’a pas eu lieu. Ce premier cantique rapporté présente certaines caractéristiques bien définies qu’il est bon de noter.
Tout d’abord, le cantique avait un grand thème – la gloire et la puissance de l’Éternel leur Dieu, telles que manifestées dans Ses actes de puissance sous leurs yeux. Il commence par Lui : « Je chanterai à l’Éternel, car Il s’est hautement élevé ». Il se termine par Lui : « L’ÉTERNEL régnera à toujours et à perpétuité ». Son saint nom apparaît douze fois dans le cantique. Moïse n’incita pas le peuple à chanter au sujet d’eux-mêmes ou de leurs expériences merveilleuses et exaltantes face à tout ce dont ils avaient été témoins. Nous pensons que l’une des faiblesses de nos hymnes modernes est la fréquence avec laquelle nous sommes amenés à chanter la profondeur de nos sentiments et de nos expériences, dans la louange et l’adoration. Il est spirituellement dommageable de chanter au Seigneur que nous Le louons « avec les accents d’une joie profonde », si notre joie est superficielle, et si nous n’avons jamais connu ce qui est dit en 1 Pierre 1:8. Une joie aussi profonde nous réduirait au silence, car elle est « inexprimable ». Évitons toute extravagance quand nous célébrons la grâce et la gloire de notre Seigneur, car ici il est impossible d’exagérer.
Deuxièmement, bien qu’ils n’aient pas chanté au sujet d’eux-mêmes, ils se sont appropriés ce que l’Éternel avait fait. Ils Le considéraient comme leur force et leur salut, au v. 2 ; comme leur Conducteur, leur Rédempteur et leur Guide, au v. 13. Il avait prouvé qu’Il était tout cela. Ils Le reconnaissaient dans ces choses avec actions de grâces et Le louaient en conséquence, confessant Sa suprématie au-dessus de tous les dieux de l’Égypte qu’ils avaient connus, et qu’Il était caractérisé par la sainteté et par de puissants prodiges.
Troisièmement, cette délivrance n’était qu’un commencement ; Il avait un but qu’Il mènerait certainement à terme, achevant ce qu’il avait commencé. La foi de Moïse comprenait que Dieu vaincrait l’opposition d’Édom et de Moab et les amènerait en Canaan, les plantant sur la montagne où le sanctuaire devait être établi, et qu’ils auraient l’honneur, en tant que peuple, de préparer Sa demeure.
Moïse était si sûr que Dieu ne manquerait pas à Son dessein qu’à la fin du v. 17 (15:17), il parle du sanctuaire comme s’il était déjà établi par Ses mains. C’est un fait : en considérant une chose du point de vue du dessein divin, les questions de temps deviennent relativement insignifiantes. Si Dieu se l’est proposé, c’est comme si la chose était faite. Quelle certitude !
Nous ne pouvons pas douter que dans ce cantique Moïse ait parlé en tant que prophète et de manière inspirée. C’était son cantique au début des 40 ans dans le désert, et Deutéronome 32 rapporte celui à la fin des 40 ans, juste avant qu’il meure. Combien le second cantique est différent ! Le triste déclin du peuple entrait en ligne de compte, bien qu’il le terminât sur une note de victoire. En Apocalypse 15:3, il est dit que ceux qui ont remporté la victoire sur la bête chantent « le cantique de Moïse, esclave de Dieu, et le cantique de l’Agneau ». En chantant le cantique de Moïse, qui fait allusion à Exode 15 plutôt qu’à Deutéronome 32, ils glorifieront la puissance de Dieu en victoire qui leur a été donnée, tandis que le cantique de l’Agneau indiquerait qu’ils ont vaincu malgré la faiblesse et l’apparente défaite.
Le v. 19 (15:19) redit la défaite complète du Pharaon et de ses armées, lorsque les flots qui s’étaient dressés en un amas d’eau figée furent relâchés et que les murs d’eau s’effondrèrent sur leurs têtes.
Au v. 20, Marie est mentionnée en tant que prophétesse. Avec les femmes d’Israël, elle a pris part à cette louange triomphante à l’Éternel. Ainsi, tout Israël était uni pour attribuer toute la gloire à Dieu.
Mais quel changement de décor en lisant les six versets qui terminent ce ch. 15. Israël avait été racheté de l’esclavage de l’Égypte et entreprenait maintenant un voyage de trois jours dans le désert, une terre dépourvue de ressources naturelles en eau et en nourriture. Il est dit qu’ils avaient emporté d’Égypte de la nourriture avec eux, mais l’eau est rapidement devenue une nécessité urgente. La signification typique de ce fait est évidente. Pour les inconvertis, qui ne connaissent pas la rédemption de Dieu, le monde est la scène de leurs plaisirs et de la satisfaction de leurs désirs naturels ; il est donc tout sauf un désert pour eux. Pour nous, qui avons été rachetés, c’est un désert, car il n’offre rien qui puisse plaire ou nourrir la nouvelle nature que nous avons maintenant.
Après trois jours, de l’eau a été trouvée, mais elle était amère et imbuvable. Il lui fut donc donné le nom de Mara. C’est la troisième fois que l’adjectif « amer » apparaît dans ce récit. Tout d’abord, les égyptiens avaient rendu la vie des Israélites amère en les soumettant à une dure servitude (1:14). Puis, il est dit que l’agneau de la Pâque devait être mangé avec des « herbes amères » (12:8). Maintenant, ils trouvent de l’eau amère dans le désert. Dans ce type, l’amertume du péché est mise en évidence. Il réduit en un esclavage amer. En nous appropriant le sacrifice de l’agneau de Dieu, nous devons réaliser intérieurement l’amertume de la sentence de mort qu’il implique. Dans le monde, devenu pour nous un désert, nous rencontrons encore l’amertume. L’eau est normalement synonyme de rafraîchissement et de vie. Mais l’eau du monde devient amère pour nous, car ses joies les plus douces sont polluées par le péché.
Le peuple n’était pas préparé à cela et oublia la puissance et la bonté de Dieu. Ils ne voyaient que Moïse, se plaignirent et murmurèrent contre lui. Moïse, lui, voyait Dieu, et dans cette situation d’urgence, il cria à Lui.
Le remède lui fut aussitôt révélé. L’Éternel lui montra un bois qui, une fois coupé et jeté dans les eaux, les rendait douces. C’est le bois qui enlevait l’amertume et apportait la douceur.
Ici encore, nous avons un type. En Eden, il y avait deux arbres vivants. Par la désobéissance de l’homme, le fruit de l’arbre de la connaissance devint pour lui la mort, et le chemin vers l’arbre de vie lui fut barré. Maintenant, nous n’avons plus d’arbre vivant, mais un arbre coupé, un bois. C’est sur un bois que notre Seigneur a été crucifié et, comme nous le savons, « maudit est quiconque est pendu au bois » (Gal. 3:13). Mais comme le montre ce chapitre des Galates, en portant la malédiction sur le bois, la bénédiction est assurée pour ceux qui croient. C’est le « bois » de la croix de Christ qui transforme l’amertume en douceur.
Ayons conscience que, dans nos expériences dans le désert, beaucoup de choses sont nécessairement amères pour nous, au point de vue naturel. Mais en prenant la croix et en suivant notre Seigneur, nous constatons que nos circonstances sont transformées, et que ce qui est amer pour la chair devient doux pour l’esprit.
Cette première expérience dans le désert est une borne-repère dans l’histoire d’Israël. Ils étaient mis à l’épreuve, et le v. 26 en fait connaître le résultat. Nous rencontrons cet inquiétant « Si ». Ils n’étaient pas encore exactement sous la loi, mais une certaine mesure de mise à l’épreuve était établie, et l’action gouvernementale de Dieu était annoncée. S’ils obéissaient, ils seraient épargnés des maladies communes en Égypte. Leur obéissance devait être pratique et non théorique. Ils ne devaient pas seulement « écouter », « prêter l’oreille » et « garder », mais aussi « faire » ce qui était juste aux yeux de l’Éternel. Seule la réalité Le satisfait.
Mais bien que l’amertume soit présente dans les expériences du désert, Dieu, dans Sa miséricorde, y apporte des oasis. Il en fut ainsi pour Israël. De Mara, ils arrivèrent à l’oasis d’Élim, où ils purent se reposer grâce à une abondante provision. Dieu agit de la même manière en ce qui concerne les besoins spirituels de Ses saints. Nous en trouvons une illustration en Actes 9:31. Sous la persécution de Saul de Tarse, les églises vécurent l’expérience de « Mara ». Mais la grâce de Dieu agissant par la conversion miraculeuse de Saul, les églises atteignirent leur « Élim » pendant un certain temps.
Les voies de Dieu avec nous, en tant qu’individus, sont selon ce modèle. Ainsi, quand nous atteignons notre « Mara », cherchons à tirer profit de l’expérience ; et lorsque nous sommes conduits à un « Élim », n’oublions pas d’en bénir Dieu.