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Un danger à éviter [ : la prétention]

 

F. B. Hole [ajouts bibliquest entre crochets]

Extrait de Scripture Truth, Vol. 38, 1953-5, p. 193
https://www.stempublishing.com/authors/hole/Art/Danger.html

 

Table des matières :

1        [Apparition de la prétention]

2        [La prétention selon les épîtres]

3        [La prétention dans les églises d’Apoc. 2 et 3]

4        [Progression dans le mal]

5        [Comment le Seigneur rejette les prétentions]

6        [Applications au temps actuel — Laodicée]

6.1        [Manifestation du caractère fautif]

6.2        [Que faire ?]

7        [Quand la communion se retrouve]

 

 

1         [Apparition de la prétention]

La formation de l’assemblée (ou église) de Dieu est relatée en Actes 2. La puissance qui a marqué ses premiers jours, bien qu’elle ait été dès le début rejetée par le monde, est décrite en Actes 3 et 4. Puis, en Actes 5, nous avons le récit du premier mal manifesté en son sein. Il s’agit du péché de prétention, c’est-à-dire se faire passer comme ayant un niveau de spiritualité et de dévouement supérieur au niveau réel.

Beaucoup vendaient leurs possessions et en consacraient le produit au Seigneur. Ananias et Sapphira vendirent les leurs, et présentèrent une partie du produit comme si c’était le tout. Ananias a agi en mentant. Sapphira a prononcé le mensonge. Ils voulaient s’acquérir une réputation d’être plus célestes dans leurs pensées qu’ils n’étaient. La prétention à une condition spirituelle supérieure fut le premier péché inscrit dans l’histoire de l’église. Ce sera aussi le dernier, comme nous allons le voir.

 

2         [La prétention selon les épîtres]

Ce péché de prétention a commencé avec des individus, et c’est un danger qui guette tout chrétien individuellement : cela est très clair dans les épîtres. Nous citons quelques passages qui le montrent :

●         «je dis à chacun de ceux qui sont parmi vous de ne pas avoir une haute pensée de lui-même, au-dessus de celle qu’il convient d’avoir» (Rom. 12:3).

●         «Si quelqu’un pense savoir quelque chose, il ne connaît rien encore comme il faut connaître» (1 Cor. 8:2).

●         «Ainsi, que celui qui croit être debout prenne garde qu’il ne tombe» (1 Cor. 10:12).

●         «Si quelqu’un pense être prophète ou spirituel…» (1 Cor. 14:37).

●         «car si, n’étant rien, quelqu’un pense être quelque chose, il se séduit lui-même» (Gal. 6:3).

 

C’était une époque, si jamais il y en eut, où, en effet, il y avait des hommes qui connaissaient les choses de Dieu. Il y avait ceux qui se tenaient devant tous, qui étaient prophètes et spirituels, et qui étaient donc quelque chose selon l’appréciation de Dieu, mais c’était justement ceux qui étaient heureusement occupés de Christ et de Son service, et qui ne pensaient pas à eux-mêmes. — Ceux qui travaillaient leur pensée, et se faisaient valoir en se basant sur leurs réflexions, étaient en grande partie des faux-semblants. C’est ce dont parle l’Apôtre. Dans deux des cas cités ci-dessus, il dit clairement «il ne connait rien», «n’étant rien» ; dans les autres cas, il estime clairement que les prétendants n’étaient aucunement ce qu’ils pensaient être.

 

3         [La prétention dans les églises d’Apoc. 2 et 3]

Mais l’exemple le plus frappant du point que nous examinons se trouve dans les messages du Seigneur aux sept églises d’Asie transcrits en Apocalypse 2 et 3. Dans six des sept églises, il est fait allusion à ce péché de prétention.

●         À Éphèse, il parle de «ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas». Il les qualifie de «menteurs».

●         À Smyrne : «ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont la synagogue de Satan».

●         À Thyatire : «la femme, Jésabel, qui se dit prophétesse ; et elle enseigne et égare...»

●         À Sardes : «Tu as le nom de vivre et tu es mort.»

●         À Philadelphie : «ceux de la synagogue de Satan, qui se disent être Juifs, — et ils ne le sont pas, mais ils mentent».

●         À Laodicée : «Parce que tu dis : Je suis riche, et je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et que tu ne connais pas que, toi, tu es le malheureux et le misérable, et pauvre, et aveugle, et nu».

 

On remarque plusieurs choses dans ces passages :

Tout d’abord, ceux qui ont des prétentions sont ici des groupes plutôt que des individus. C’est «eux» qui disent. Jésabel est une femme qui est un type, elle représente plus qu’un individu. Pour Sardes et Laodicée, il est dit «tu», mais cela est dit à «l’ange», qui est le représentant de l’église, de sorte que cela vise pratiquement toute l’église, hormis un petit résidu.

Ensuite, il est parlé de ceux qui «disent», non pas seulement de ceux qui «pensent». Le mal s’est intensifié depuis le jour des épîtres de Paul. L’heure était arrivée où ces prétentions n’étaient pas seulement dans l’esprit des gens, mais elles se disaient hardiment aux oreilles de tous.

 

4         [Progression dans le mal]

De plus, en voyant ces messages aux églises comme ayant un caractère prophétique, il apparait que le mal s’est approfondi au cours de l’histoire.

Éphèse a été troublé par un petit ensemble d’hommes qui revendiquaient la qualité d’apôtre. Cette revendication était susceptible de tromper à l’époque où la plupart des véritables apôtres avaient été enlevés par le martyre, et où le canon des Écritures n’était guère complet. La même revendication dangereuse a cependant été soulevée de nos jours par des hommes considérés comme «spirituels» et dont les déclarations dans des réunions dûment convoquées devaient donc être acceptées comme faisant autorité presque autant, sinon entièrement, que l’Écriture.

À l’époque de Smyrne, il y avait du trouble et une opposition acharnée d’une certaine clique, qui revendiquait une place analogue à celle des Juifs. C’était vraiment une «synagogue», mais elle était de Satan. C’étaient des religieux et des ritualistes sans réalité.

Avec Thyatire le niveau s’abaisse beaucoup. Jésabel se disait prophétesse, et cela vise, croyons-nous, la hiérarchie romaine qui revendique le droit exclusif d’interpréter les Écritures, et donc d’exprimer la pensée de Dieu. On laisse faire Jésabel. L’élément qui a des prétentions est ici entièrement intérieur à l’église et c’est lui qui détient le pouvoir.

Sardes jaillit de cet état de choses. Le protestantisme — au sens le plus large du terme — a un extérieur bien plus respectable et s’est forgé une certaine réputation, un «nom». Pourtant, il est déclaré mort. Ce mouvement, donné par Dieu, s’est rapidement lié aux pouvoirs et à la politique du monde, de sorte que sa vie même a été entrainée dans des guerres autant que des conflits internes. On n’est plus devant les prétentions d’une clique, mais l’église entière est inculpée, bien que certains éléments subsistent sans être morts.

À Philadelphie, on a un petit aperçu de l’éclat lumineux et de la réalité qui ont marqué l’église au début. Une fois de plus, la prétention est confinée dans une clique hors de son sein plutôt qu’au dedans. Les religieux, qui aiment à revendiquer une place sur terre, réapparaissent.

À Laodicée, nous atteignons tristement le comble. Toute l’église est infectée, comme dans le cas de Sardes, mais là, il n’y avait que la prétention de vivre, tandis qu’ici, l’église prétend ouvertement être un parangon de perfection ! La prétention culmine par : «Je n’ai besoin de rien». La prétention peut-elle aller plus loin ? La condamnation du Seigneur peut-elle être plus sévère ?

 

5         [Comment le Seigneur rejette les prétentions]

Remarquez encore une chose. Dans tous les cas, le Seigneur, qui scrute les églises avec des yeux comme une flamme de feu, rejette les prétentions, et cela dans un langage tout à fait tranchant. Dans aucun cas, il n’y a le moindre fondement pour ce qui est revendiqué. C’est même l’inverse. «Menteurs», «synagogue de Satan», «mort», «misérable, pauvre, aveugle, nu», voilà quelques termes que le Seigneur utilise.

 

6         [Applications au temps actuel — Laodicée]

6.1        [Manifestation du caractère fautif]

Tout cela est très parlant pour nous. Nous vivons à une époque qui a de plus en plus le caractère de Laodicée. Et pire, hélas ! Beaucoup d’entre nous, qui avons voulu marcher dans la vérité et mener notre vie d’église (ou assemblée) selon l’ordre établi dans les épîtres de Paul, sont conscients de la manière dont cet esprit de prétention s’est manifesté dans ces milieux et de la manière dont nous avons pu nous-mêmes en être infectés.

Au fil des ans, nous avons entendu des affirmations prétendant être «ceux qui sont spirituels», ou une «nouvelle pâte», ou encore les «trois cents de Gédéon», ou encore ceux qui possèdent «la nouvelle lumière», ou «la vérité nécessaire», ou être «les porteurs de l’arche du témoignage» ou ceux qui «se tiennent pour Dieu».

C’est un fait, grâce à Dieu, qu’il y a aujourd’hui des saints dont les pensées sont spirituelles, et qui, dans leur mesure, se tiennent pour Dieu, portent Son témoignage et dispensent la vérité nécessaire. Lui les connaît tous, et Il les approuve secrètement, tandis qu’Il les reconnaitra publiquement dans le jour qui vient, comme Apocalypse 3:9 le montre. Mais gardons-nous bien d’essayer de les étiqueter, de peur de tomber dans la folie de nous étiqueter ainsi. N’oublions jamais que prétendre être ou avoir ces choses, est une preuve certaine que nous ne sommes ni n’avons rien de semblable.

 

6.2        [Que faire ?]

Qu’est-ce qui convient alors à l’époque de Laodicée ? Simplement ce qui est indiqué dans ces versets 14 à 22 d’Apoc. 3 :

●         En premier lieu, reconnaître le Seigneur selon la manière dont Il se présente Lui-même à nous ici.

a)                 Il est l’«Amen», Celui en qui se trouve l’achèvement et la réponse parfaite à tous les desseins de Dieu.

b)                 Il est le «Témoin fidèle et véritable», qui se présente comme la représentation complète et entière de tout ce que Dieu est, lorsque l’église a failli dans son témoignage.

c)                 Il est «le commencement de la création de Dieu», car en Lui, ressuscité d’entre les morts, Dieu a lancé un nouveau départ. C’est Lui, et non pas l’église, qui est le fondement de tout. Ainsi, toute prétention humaine est démolie.

●              En second lieu, il nous appartient d’accepter le châtiment dont il est question au v. 19, et de nous repentir avec zèle dans nos cœurs — le contraire de la tiédeur. Or, la repentance opère un salut, une délivrance des choses dont on se repent, qui est permanent(e) et durable selon 2 Cor. 7:10.

●              En troisième lieu, lorsque nous L’entendons frapper à la porte de notre cœur, il nous appartient d’ouvrir cette porte, afin qu’Il puisse entrer. Alors s’établira une communion des plus douces et des plus célestes. Il condescendra à prendre place à notre table pour connaître nos affaires, et nous élèvera à Sa table pour que nous entrions dans Ses affaires et en jouissions.

 

7         [Quand la communion se retrouve]

Si cette expérience est la nôtre en quelque mesure, non seulement nous trouverons que les choses de la terre pâliront étrangement, mais notre propre moi, avec toute notre propre importance naturelle, disparaîtra au profit de la lumière de Sa gloire et de Sa grâce.

Il est évidemment possible de jouir d’une telle communion avec notre Seigneur ressuscité, même dans les derniers jours de l’histoire de l’Église. Dans la mesure où nous le faisons, nous serons marqués par l’esprit de repentance et nous éviterons cette occupation de soi qui conduit à des revendications prétentieuses.