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Asnath — épouse de Joseph

 

Michael Hardt

Im Glauben leben, 2023-10, p. 11

 

1        Après l’élévation de Joseph

2        Avant le demi-tour — la conversion — de ses frères

3        Les souffrances pour Joseph, pas pour Asnath

4        Un nouveau nom

5        Asnath — une païenne

6        Asnath — un don

7        Le temps de l’abondance

8        Les deux fils d’Asnath

9        Le pays, la terre

 

 

Le récit biblique au sujet d’Asnath est très succinct : Elle était la fille de Potiphéra, sacrificateur (prêtre) d’On, puis elle devint la femme de Joseph et la mère de deux enfants (Éphraïm et Manassé).

Son nom n’apparaît que trois fois dans la Bible (Gen. 41:45,50 ; 46:20). Pourtant, Asnath joue un rôle important. Sa biographie illustre de manière pertinente quelques aspects importants de la relation entre Christ et l’Assemblée.

 

1        Après l’élévation de Joseph

Le moment où Asnath apparaît sur la scène est déjà très intéressant pour plusieurs raisons. Avant que son nom soit mentionné, nous lisons que Joseph en prison est appelé pour aller interpréter un rêve du pharaon. Subjugué par l’interprétation de Joseph, l’homme au pouvoir est amené à dire : «Trouverons-nous un homme semblable à celui-ci, un homme en qui est l’esprit des dieux ?» (Gen. 41:38). Il décide de donner à Joseph la place la plus élevée à côté de lui (Gen. 41:39,40).

Notons également les paroles que le pharaon adresse à Joseph : «Voici, je t’ai établi sur tout le pays d’Égypte» (Gen. 41:41). Ne trouvent-elles pas un écho merveilleux dans les paroles de l’apôtre Paul, qui annonce que Dieu, dans l’excellente grandeur de Sa puissance, a ressuscité Christ d’entre les morts et L’a fait asseoir à Sa droite dans les lieux célestes ? Il s’agit d’une élévation «au-dessus de toute principauté, de toute puissance, de toute autorité, de toute domination et de tout nom qui se nomme, non seulement dans le siècle présent, mais aussi dans le siècle à venir». Oui, Dieu «a tout assujetti sous Ses pieds et L’a donné comme chef (tête)  sur toutes choses à l’Assemblée» (Éph. 1:20-22).

Pensons un instant à Joseph en train de circuler sur le second char du pharaon, quand on criait devant lui : «Prosternez-vous !» (ou : qu’on s’agenouille ! Gen. 41:43). C’est le slogan convenable, le commandement juste pour tous ceux qui vivent aux temps suivant les souffrances de Christ. C’est le temps où l’Assemblée Lui a été donnée. Beaucoup refusent encore de Le reconnaître. Mais à la fin, tous devront fléchir les genoux devant Lui (Phil. 2:9,10).

Le moment où Asnath a été donnée comme épouse à Joseph est significatif :

●         c’est après le temps de ses souffrances,

●         c’est après son élévation.

 

De même, l’Assemblée a été formée après que Christ ait souffert et après qu’Il ait été élevé.

 

2        Avant le demi-tour — la conversion — de ses frères

Un troisième aspect du moment où Asnath est devenue l’épouse de Joseph est aussi plein d’intérêt : cela s’est passé alors que les frères de Joseph ne savaient encore rien de son élévation. Pour eux, il n’était encore qu’un esclave qui avait été vendu aux païens. En tant que fils de Jacob, ils représentent le peuple d’Israël. La chronologie choisie par Dieu illustre parfaitement le fait que le Seigneur a reçu Son épouse alors qu’Il était et est encore rejeté par Son peuple terrestre :

●         C’est précisément le temps où «Israël est en partie endurci» (Rom. 11:25).

●         À la lecture de l’Ancienne Alliance, un «voile» recouvre encore leurs yeux (2 Cor. 3:14).

●         L’Assemblée, en revanche, est déjà liée à Christ (Éph. 1:22,23).

●         Elle se compose de tous les chrétiens croyants — et ceux-ci connaissent déjà Sa gloire. Oui, ils peuvent même la contempler à visage découvert (2 Cor. 3:18).

●         Pour Israël, le moment où le «voile» sera ôté est encore futur, «quand ils se tourneront vers le Seigneur» (2 Cor. 3:16). Cela correspond au moment émouvant où Joseph se fait connaître à ses frères en leur disant : «Je suis Joseph, votre frère» (Gen. 45:4 et suiv.).

 

3        Les souffrances pour Joseph, pas pour Asnath

Le chemin de Joseph vers l’Égypte, là où il reçut son épouse, a été pour lui un chemin de souffrances, mais pour Asnath, l’union avec Joseph ne signifiait que joie et gloire.

De même, l’Assemblée n’a eu aucune part aux souffrances qui ont conduit à son union avec Christ. Elle a certes part à Son rejet, mais les souffrances sur la croix par lesquelles Il s’est acquis Son épouse, n’ont été que les Siennes. Il s’est livré pour elle (Éph. 5:25) et Il a tout vendu pour la posséder (Matt. 13:46).

 

4        Un nouveau nom

Le changement de nom de Joseph indique que, dans cette phase de sa vie, il a pris un caractère particulier et inchangeable : «Et le pharaon donna à Joseph le nom de Tsaphnath-Pahnéakh» (Gen. 41:45).

Il y a deux significations de ce nom, très différentes l’une de l’autre. Pourtant, chacune d’entre elles est extrêmement pertinente, à la fois pour Joseph et, dans un sens plus profond, pour Christ.

 

L’une des significations est : «Révélateur de secrets».

●         Le pharaon s’est probablement souvenu que ses rêves avaient été interprétés avec succès par Joseph — pour sa plus grande bénédiction.

●         Dans un sens encore plus profond, Christ est le révélateur des secrets. Il a mis en lumière des choses que personne ne connaissait avant Sa venue. Il a fait connaître Dieu (Jean 1:18), Il a révélé le nom du Père (Jean 17:6), Il nous a donné les paroles du Père (Jean 17:8), Il a montré Son amour (Jean 17:23). L’ère chrétienne est l’époque où le mystère de Christ (l’union de Christ et de l’Assemblée) a été dévoilé (Éph. 3:4,5 ; 5:32 ; Rom. 16:25 ; Col 1:26,27). Le mystère de la volonté de Dieu nous a également été communiqué : Le but de Dieu est de réunir un jour toutes choses sous un seul chef, Christ (Éph. 1:9,10).

 

L’autre signification du nom Tsaphnath-Pahnéakh est : «Sauveur du monde» :

●         Joseph, par sa sagesse et son plan, est devenu le conservateur de la vie de l’Égypte et, au-delà, d’une grande partie du monde connu à l’époque.

●         En même temps, c’est le titre sous lequel le Seigneur Jésus est présenté au monde aujourd’hui dans l’Évangile. Il n’est plus seulement Celui qui est venu pour sauver «Son peuple» de leurs péchés (Matt. 1:21), mais Il est Sauveur pour le monde entier (*) (1 Jean 4:14 ; Jean 4:42). Sur ce point, il est intéressant de noter que Jean 4, où Christ est désigné comme Sauveur du monde (4:39-42), est justement l’un des rares chapitres du Nouveau Testament où Joseph est mentionné (4:5).

 

(*) En Lui, le salut est offert au monde entier, mais seuls ceux qui croient en Lui sont sauvés (Jean 3:36 ; Rom. 3:22).

 

Pendant la période de l’Assemblée (c’est-à-dire de la Pentecôte à l’Enlèvement), le Seigneur n’est pas seulement connu comme «l’Éternel» ou le «Tout-Puissant», mais comme Sauveur du monde et Révélateur des mystères (secrets).

 

5        Asnath — une païenne

«Et le pharaon... lui donna pour femme Asnath, fille de Potiphéra, sacrificateur (prêtre) d’On» (Gen. 41:45).

 

Asnath était une païenne, mais pas seulement : elle est présentée comme «la fille de Potiphéra, le sacrificateur (prêtre) d’On». La terminaison du nom Potiphera («Ra») désigne le dieu du soleil, et On est encore aujourd’hui identifiée à Héliopolis («ville du soleil»), un quartier au nord-ouest du Caire (où se trouve encore aujourd’hui un obélisque à peu près aussi vieux que l’histoire de Joseph !).

Asnath venait donc du centre du culte païen des dieux.

L’origine d’Asnath est en contraste complet avec celui de Rebecca. Lorsqu’il s’est agi de trouver une femme pour Isaac, Abraham avait fermement insisté pour qu’elle soit issue de sa parenté. Elle devait être prête à quitter la Chaldée et à venir en Canaan. Alors que Rebecca illustre le fait que l’assemblée a été «appelée à sortir de» (gr. ekklesia) son milieu, Asnath indique un autre aspect de la vérité. En tant que non-juive, Asnath n’a aucune part aux promesses d’Israël. Elle est une image de l’Assemblée en tant qu’épouse, qui est (en grande partie) issue des peuples païens.

 

6        Asnath — un don

Le pharaon «donna» Asnath comme épouse à Joseph. La Bible parle souvent d’un homme qui prend une femme (voir par exemple Ex. 6:20,23,25 ; Ruth 4:13), mais Asnath a été donnée à Joseph.

Ce détail peut également s’appliquer à l’Assemblée. Il est vrai que le Seigneur s’est chargé de beaucoup de choses, et a souffert beaucoup de choses pour acquérir Son épouse. Mais il est également vrai que l’Assemblée est composée de personnes qui Lui ont été données par le Père. C’est ainsi que le Seigneur s’exprime dans Sa prière de Jean 17:24 : «Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que  là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi» (Jean 17:6). C’est beau de voir l’assemblée ainsi : Elle est composée de personnes qui ont été données — «données du monde» — au Seigneur par Dieu, son Père.

 

7        Le temps de l’abondance

Nous avons déjà vu qu’Asnath a été donnée à Joseph après ses souffrances et à la suite de son élévation, et ce alors qu’il était encore un étranger pour ses frères. Le v. 47 contient un (quatrième) détail très intéressant quant au moment : «Et la terre rapporta à pleines mains pendant les sept années d’abondance» (Gen. 41:47). Le temps de l’Assemblée correspond aux «années d’abondance», durant lesquelles les gens sont bénis comme jamais personne ne l’a été auparavant (Éph. 1:3).

Pour ne citer que trois points : En dehors de cette période, aucun croyant n’a jamais eu le droit de prétendre être

●         élu avant la fondation du monde ou

●         rendu agréable dans le Bien-aimé ou

●         dans une union vivante avec Christ dans le ciel.

 

Il ne serait sans doute venu à l’idée de personne que rien de tout ceci soit possible. Ce sont des choses qui ne sont «montées au cœur d’aucun homme» (1 Cor. 2:9). La question se pose de savoir si nous apprécions ces richesses. Vivons-nous comme des mendiants ou profitons-nous du «temps de l’abondance» ?

 

8        Les deux fils d’Asnath

En cette période d’abondance, Asnath a eu deux fils. Il est explicitement dit que cela se produisit avant qu’arrive «l’année de la famine» (Gen. 41:50). C’est là un autre aspect, le 5ème, où le moment est intéressant : le temps où l’assemblée porte du fruit pour Christ se situe avant le temps de la tribulation (Matt. 24:21 ; Apoc. 3:10).

 

Les noms des deux fils (Gen. 41:51, 52) disent quelque chose sur ce que signifie l’Assemblée pour le Seigneur Jésus :

●         Manassé signifie «faire oublier» — certainement une indication que Joseph pouvait maintenant laisser derrière lui les souffrances des années passées et surtout l’inimitié de ses frères et les oublier dans un certain sens. Manassé l’a aidé dans cette tâche. Ce contexte illustre le fait que le Seigneur a été rejeté par Ses «frères», Israël (cf. Jean 1:11). Depuis lors, sa relation avec Israël est «mise en veilleuse» et ne sera rétablie qu’après l’Enlèvement, lorsque «la plénitude des nations sera entrée» (Rom. 11:25). Cela a dû être très douloureux pour Lui. Mais à notre époque, alors que Son peuple terrestre Le rejette encore, Il possède déjà la relation «Asnath», qui fait partie du fruit de Ses souffrances.

●         Éphraïm signifie «double fertilité» — une référence au fait que, selon la loi, le premier-né héritait d’une double part (cf. Deut. 21:16,17). En fait, le droit d’aînesse de Ruben a été transmis aux deux fils de Joseph (1 Chr. 5:1). Dans ce contexte, il est intéressant de noter qu’en Hébreux 12, l’Assemblée est appelée l’«assemblée des premiers-nés» (Héb. 12:23) et qu’elle est ainsi mise en relation avec la double part. Nous pouvons donc associer le nom d’Éphraïm à la prospérité, à la «double fertilité» de l’Assemblée.

 

9        Le pays, la terre

Le dernier point est négatif, dans le sens qu’on tire ici une leçon de ce qui n’est pas dit.

Poussés par les années de famine, les frères de Joseph arrivent en Égypte, et sont finalement amenés à confesser leur péché. Ils partent donc en Égypte avec leur père, et reçoivent la meilleure partie du pays. Il est dit littéralement que Joseph «installa (ou : assigna une demeure à) son père et ses frères et leur donna une propriété dans le pays d’Égypte, dans la meilleure partie du pays» (Gen. 47:11,12).

Il n’est pas question ici d’Asnath. Pourquoi ?

Alors que les frères de Joseph (et son père) sont une image d’Israël qui reçoit de riches bénédictions terrestres sous le règne du vrai Joseph, Asnath, c’est-à-dire l’Assemblée, ne se voit pas accorder une telle part. Elle jouit d’un sort meilleur : elle est unie à Joseph, celui qui est chef sur toutes choses.

Il en sera ainsi pendant le règne millénaire. Israël jouira des bénédictions promises sur la terre, dans le pays qui avait été promis à Abraham. Le rôle de l’Assemblée sera alors très différent. Elle sera la sainte cité décrite en Apocalypse 21, qui descend du ciel (Apoc. 21:10) et n’appartient manifestement pas à la terre. Elle n’est pas illuminée par le soleil, mais par la gloire de Dieu (Apoc. 21:23). Elle constitue le centre céleste du royaume et «les nations marcheront à sa lumière» (Apoc. 21:24).

Elle ne sera pas le peuple terrestre sous la domination du roi, mais l’épouse céleste, la «femme de l’agneau», aux côtés du vrai Joseph qui la fera participer à Son élévation.

Nous ne devrions pas échanger notre haute vocation, et notre privilège élevé, contre d’autres plus bas (par exemple en essayant d’améliorer la société ou d’embellir le monde). Au lieu de cela, nous pouvons vivre avec et pour le vrai Joseph, et jouir de notre lien étroit avec Lui. Nous Lui appartenons, à Lui le Révélateur des secrets / mystères, le Sauveur du monde !

 

Et ils dirent à la femme : «Nous ne croyons plus à cause de ce que tu dis, car nous avons entendu nous-mêmes, et nous savons que Celui-ci est vraiment le Sauveur du monde» (Jean 4:42).