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La pierre de secours — 1 Samuel 7. 2-14
Henri Rossier
ME 1923 p. 1
Table des matières :
1 [Rappel de la situation du peuple de Dieu à Mitspa]
2 [Besoin d’abandonner les idoles pour ne s’attacher qu’à la Parole de Dieu]
3 [Après avoir ôté les idoles, humiliation par rapport à l’état réel]
4 [Confession de notre absence de force et secours puissant qui s’ensuit]
Une nouvelle année commençait. Vingt ans s’étaient écoulés depuis que l’Éternel, prenant en main sa propre cause après le péché de son peuple, avait ramené sur le territoire d’Israël son arche, gardien de sa loi et signe de sa présence au milieu des siens. Hélas ! pendant ces vingt années de grâce, le cœur du peuple n’avait pas changé ; il était encore asservi aux Philistins, ce type du monde établi dans les limites du pays de la promesse ; Israël se prosternait encore devant les faux dieux des nations. Cependant il avait la conscience douloureuse du joug que ce peuple hostile et idolâtre faisait peser sur lui.
Cet état du peuple ne nous fournit-il pas une leçon sérieuse ? Au milieu de toutes nos infidélités, Dieu a eu pitié de nous qu’il avait appelés à être ses témoins en face du monde qui nous environne. Il n’a pas permis que sa présence au milieu de ceux qui sont réunis à son nom pût être oubliée ; et en même temps il n’a pas permis que sa Parole, jadis ignorée pendant des siècles de ténèbres, fût de nouveau enterrée et enfouie. À cet égard, la Réforme d’autrefois subsiste encore. Mais qu’avons-nous fait, nous chrétiens, d’une telle grâce ? Avons-nous, pour la reconnaître, abandonné nos misérables idoles, pour nous attacher uniquement à la parole divine ? Avons-nous résolument secoué le joug du monde qui nous opprime ? Répondons à cette question au seuil d’une année nouvelle, où l’occasion sérieuse et solennelle nous est offerte de le faire.
Aujourd’hui, comme au temps de Samuel à Mitspa, la voix de Celui que Dieu nous a donné pour Chef et pour Conducteur, s’adresse à nous. Celui qui nous avait rassemblés autrefois pour lui rendre témoignage au milieu du monde, nous rassemble encore sur le terrain même qui jadis avait été le témoin de notre affranchissement (Gen. 31. 45-54). Et dans quel but ? Est-ce pour nous faire prendre de nouvelles résolutions qui ne seront pas plus exécutées que les anciennes ? Non, il s’agit d’actes. Le Seigneur attend de nous des actes.
C’est ce qu’Israël comprit alors. D’un commun accord ils ôtèrent du milieu d’eux les Baals et les Ashtoreths. Mais, remarquez-le, cet acte, quelque absolument nécessaire qu’il fût, ne changea rien à la condition du peuple. Abandonner extérieurement les choses qui sont pour nous des idoles, ne remédie pas à notre ruine. Il faut que, réunis de nouveau autour du Seigneur, au lieu même où la délivrance a été réalisée autrefois, nous sentions, dans le fond de nos consciences, que nous avons « péché contre l’Éternel » ; il faut que nous en exprimions l’humiliation, comme le fit Israël « en jeûnant ce jour-là » ; il faut enfin, qu’ayant perdu toute confiance en nous-mêmes, nous ayons confessé devant Lui que notre condition est celle d’une extrême faiblesse, que nous sommes sans aucune force. C’est ce que firent les Israélites en ce jour-là, quand ils « puisèrent de l’eau et la répandirent devant l’Éternel ».
Ah ! si c’est dans cet esprit que le premier jour d’une nouvelle année nous rassemble, quel en sera le résultat ? Précisément parce que, ayant rompu avec nos idoles, nous confesserons, dans l’humiliation, n’être rien et ne rien pouvoir vis-à-vis de la puissance de l’Ennemi, nous ferons l’expérience que cette puissance qui veut se servir du monde pour nous asservir de nouveau, n’a aucun effet sur Celui autour duquel nous sommes rassemblés. Nous l’entendrons de nouveau nous dire : « Vous aurez de la tribulation dans le monde, mais ayez bon courage, moi j’ai vaincu le monde ».
Alors nos ennemis n’entreront plus dans nos confins ; alors nous pourrons dresser « la pierre de secours » dans la conscience que, s’il « nous a secourus jusqu’ici », il nous secourra encore et le fera jusqu’au bout. N’a-t-il pas dit : « Voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la consommation du siècle » (Matt 28. 20) ?