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Quelle est la puissance pour notre marche ?

 

Edward Dennett [ajouts bibliquest entre crochets]

The Christian’s Friend, vol. 11, 1884, p. 108.

1        [Christ exemple de notre marche]

2        [L’Esprit puissance de notre marche]

3        [L’Esprit n’est pas restreint quand Christ est l’objet constant de la foi]

4        [Christ objet de la foi est Christ glorifié]

5        [La contemplation de Christ opère une transformation intérieure]

6        [Puissance pour la marche : Christ ne se sépare pas du Saint Esprit]

 

 

 

Cette question nous a été récemment adressée sous la forme précise suivante : Est-ce Christ ou le Saint-Esprit qui est la puissance pour notre marche ?

 

1        [Christ exemple de notre marche]

Avant d’aborder la question de cette manière, il est bon de souligner, ce que chacun admettra, que Christ est notre exemple dans Sa marche à travers ce monde. C’est ce qu’affirme clairement l’apôtre Jean. Il écrit : «Celui qui dit demeurer en Lui doit lui-même marcher comme Lui a marché» (1 Jean 2:6). Et si l’on rassemble toutes les passages de l’Écriture qui parlent de l’exemple de Christ, on verra qu’ils sont utilisés de deux manières, soit, comme Jean, pour indiquer la norme de Dieu pour le croyant (1 Pierre 2:18-25) ; soit pour nous encourager à suivre Ses traces (Héb. 12), où Christ est présenté comme le Chef et le Consommateur (Celui qui a pleinement accompli) de la foi ; comme un parfait exemple de dépendance du commencement à la fin ; comme Celui qui est mort en martyr (bien que Sa mort ait été beaucoup plus que cela) : et nous sommes exhortés à avoir Sa marche devant nos âmes comme un encouragement à imiter Sa persévérance dans le sentier de la foi. «Vous», dit l’apôtre, «vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang (comme Lui l’a fait), en combattant contre le péché» (Héb. 12:4).

 

2        [L’Esprit puissance de notre marche]

Tout croyant acquiescera à ces affirmations ; la question qui se pose alors est la suivante : Par quelle puissance une telle marche peut-elle être réalisée ? Un ou deux passages de l’Écriture nous donneront l’information nécessaire. «Si, par l’Esprit, vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez. Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu» (Rom. 8:13-14). Et encore : «Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit» (Gal. 5:25). Deux choses sont ici clairement enseignées :

●         premièrement, que l’obstacle (si nous pouvons nous exprimer ainsi) à notre marche comme Christ a marché, réside dans les actions du corps, ou, selon Galates, dans la chair qui convoite toujours contre l’Esprit, et cherche à réaffirmer son contrôle sur l’enfant de Dieu ;

●         deuxièmement, que la seule puissance par laquelle la chair peut être tenue en échec — maintenue dans la place de la mort, selon le jugement de Dieu sur elle à la croix de Christ — c’est le Saint-Esprit.

Il y a aussi l’instruction supplémentaire, que nous pouvons être conduits par l’Esprit ; c’est-à-dire qu’Il n’est pas seulement notre puissance pour réprimer, pour mortifier nos membres (Col. 3), mais Il nous rend aussi capables de marcher — Il est donc notre puissance pour avancer dans le chemin divin. Nous devons nous tenir à ces enseignements avec la plus grande fermeté, car nous apprenons ainsi que nous n’avons absolument aucune ressource naturelle ; que nous sommes entièrement confinés à l’énergie du Saint Esprit pour le combat et la marche, comme pour toute activité de la vie divine.

 

3         [L’Esprit n’est pas restreint quand Christ est l’objet constant de la foi]

Ceci semble donc, à première vue, régler la question qui fait l’objet de notre article. Mais il y a une autre considération, et celle-ci, si elle est bien comprise, va à la racine de la difficulté ressentie par beaucoup d’âmes. En effet, même si l’on admet que le Saint Esprit est notre seule puissance pour la marche, la question subsiste : comment se fait-il qu’Il ne nous rende pas capable de suivre Christ avec plus d’énergie ? Un grand nombre de saints avec un cœur vrai désirent ardemment être comme Caleb, mais ils sont déçus à chaque pas qu’ils font. Ils suivent, mais au lieu de le faire pleinement, ils ressentent qu’ils sont plutôt comme Pierre qui suivait de loin. Il sera utile à tous ceux-là de comprendre que, bien qu’ils possèdent l’Esprit d’adoption, et qu’ils soient ainsi scellés, l’Esprit sera inopérant, ne déploiera aucune énergie, à moins que l’œil ne soit dirigé sur Christ, c’est-à-dire à moins que Christ ne soit constamment devant l’âme comme objet de foi. Comme le dit l’apôtre : «Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré Lui-même pour moi» (Gal. 2:20). C’est-à-dire que sa foi avait pour objet Christ comme Fils de Dieu — Christ glorifié à la droite de Dieu, glorifié comme homme, mais en même temps Fils de Dieu, étant toujours, dans ce cadre, l’objet propre et véritable de la foi. Il a dit Lui-même : «Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi» (Jean 14:1). Et lorsque nous vivons à chaque heure, à chaque instant, dans la dépendance, Christ ainsi manifesté remplissant le regard de nos âmes, l’objet de notre contemplation, l’Esprit de Dieu n’est pas attristé, et Il nous conduit par Sa grande puissance, de sorte que la vie divine qui nous a été conférée s’écoule dans les mêmes canaux, quelle que soit la différence de volume, que ceux dans lesquels la vie de Christ trouvait son expression lorsqu’Il était dans ce monde. C’est d’ailleurs à ce titre que l’Esprit est appelé en Rom. 8,9 l’Esprit de Christ.

 

4        [L’objet de la foi est Christ glorifié]

Ceci explique aussi une autre difficulté. Pour marcher comme le Christ, demande-t-on parfois, faut-il Le regarder dans Son chemin terrestre, ou comme assis à la droite de Dieu ? Nous avons déjà expliqué l’usage fait de l’exemple de Christ dans l’Écriture ; et l’on verra aisément que ce n’est pas Christ sur terre, mais Christ glorifié qui est l’objet de notre foi. Il s’agit, bien sûr, du même Christ, mais c’est Christ tel qu’Il est maintenant, dans la condition de gloire, non pas comme Il était «selon la chair», qui est toujours présenté à nos âmes. Nous étudions la vie de Christ telle qu’elle est présentée dans cette scène pour apprendre comment Il a agi, comment Il s’est comporté dans les différentes circonstances qu’Il a traversées ; et nos âmes sont amenées à adorer en s’émerveillant et contemplant la manifestation de Ses perfections, de Ses grâces et de Ses excellences ; mais nous ne Le connaissons maintenant que comme glorifié (2 Cor. 5) ; et c’est donc vers Lui comme tel, nous le répétons, que nous regardons maintenant.

 

5        [La contemplation de Christ opère une transformation intérieure]

Une autre chose est liée à cela. En contemplant la gloire du Seigneur, qui resplendit sans voile, nous sommes progressivement transformés par la puissance de l’Esprit — progressivement, car c’est de gloire en gloire — à la ressemblance de Celui qui nous occupe ainsi. Et le même Esprit, qui est la puissance de notre transformation pendant que nos yeux sont sur Christ, travaille puissamment en nous pour manifester Christ dans notre marche. Marcher comme Christ a marché n’est donc pas une imitation extérieure, mais la manifestation de la vie intérieure, à mesure que nous sommes transformés en la même image, en nous et par nous, par la puissance du Saint Esprit.

 

6        [Puissance pour la marche : Christ ne se sépare pas du Saint Esprit]

Nous n’ajouterons rien de plus pour le moment ; mais nos lecteurs verront que, lorsque nous parlons de puissance pour la marche, nous ne pouvons pas séparer Christ du Saint Esprit. Je pourrais dire en accord avec l’Écriture et avec l’apôtre : Je puis tout par Celui (Christ évidemment) qui me fortifie, car Il est à la fois ma vie et ma force (Col. 3 ; 2 Cor. 12) ; et je peux aussi dire en accord avec l’Écriture : C’est par l’Esprit seul que je peux mortifier les actions du corps. Ainsi en est-il de la vie de notre bienheureux Seigneur. Il a agi et travaillé, et en même temps tout ce qu’Il a fait, était par le Saint-Esprit.