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Comment Dieu porte Son peuple
[comme un père vis-à-vis de son fils]
Christian Briem
Gottes kostbare Gedanken, p.271-277
1 Dieu prend soin [Deut. 1:31]
2 Dieu châtie ou discipline [Deut. 8:4-5]
4 [Encore une fois, Dieu qui porte — Ésaïe 46:4]
Paul et Barnabas avaient entamé le premier voyage missionnaire, au cours duquel ils arrivèrent à Antioche de Pisidie (Actes 13). C’est alors que l’apôtre Paul prononça son premier grand discours, — en tout cas selon ce qui nous est rapporté. Du fait qu’il parlait dans la synagogue locale, son auditoire se composait principalement de Juifs, même si de nombreux prosélytes issus des nations étaient également présents.
Dans la première partie de son discours, l’apôtre brosse en quelques lignes, devant ses auditeurs juifs, un tableau de l’histoire primitive d’Israël. Il attire l’attention sur la grâce souveraine de Dieu qui a été accordée à leurs pères dès le début. Dieu les avait choisis, avait élevé haut le peuple pendant son séjour comme étranger dans le pays d’Égypte et les avait ensuite fait sortir de là à bras élevé (Actes 13:17). Oui, et puis vient une phrase que nous avons en vue aujourd’hui : «Il prit soin d’eux dans le désert pendant environ quarante ans» (Actes 13:18).
C’est une déclaration touchante. Paul ne parle pas de la raison pour laquelle Dieu les a conduits dans le désert. Ce sujet est par contre abordé par Étienne dans sa défense, qui met davantage l’accent sur la désobéissance d’Israël (Actes 7:39-43). Mais ici, ce qui est au premier plan, c’est la grâce de Dieu qui voulait bénir cette nation : Dieu a pris soin d’eux pendant toutes les années de leur marche dans le désert. C’est une allusion au ch. 1 de Deutéronome : «… dans le désert, où tu as vu que l’Éternel, ton Dieu, t’a porté comme un homme porte son fils, dans tout le chemin où vous avez marché jusqu’à ce que vous soyez arrivés en ce lieu-ci» (Deut. 1:31).
Le fait de les «porter» ne signifie pas que Dieu les a supportés avec toutes leurs faiblesses et tous leurs péchés. Tant le texte hébreu que les Septante (traduction grecque de l’Ancien Testament) — et Paul connaissait les deux — expriment en Deutéronome 1 l’idée de prendre soin, de porter, comme une nourrice porte un enfant.
Dieu a pris soins d’eux dans le désert. Quelle merveilleuse grâce de Dieu envers Israël ! Pendant les quarante ans, Dieu a pris soin d’eux tendrement comme un père prend soin de son fils et le porte. Il a nourri Son peuple avec la manne, et les a soutenus de sorte qu’ils furent préservés de la destruction dans le désert. Le fait que ce soit leur incrédulité qui ait prolongé leur voyage dans le désert jusqu’à 40 ans n’est pas le sujet ici. Dieu les a préservés malgré leur incrédulité.
Que de leçons à en tirer pour nous ! Si nous regardons en arrière notre chemin, ne devons-nous pas glorifier la bonté et la fidélité avec lesquelles notre Dieu nous a portés, tout comme un homme porte son fils ? Avec quelle tendresse et cependant avec quelle fermeté l’homme enserre son fils, s’il s’agit de l’amener à travers tous les obstacles « au lieu » où le voyage dans le désert prendra fin ! Que Dieu procède avec nous de cette manière — durant tout le chemin que nous parcourons — est extrêmement consolant, et nous amène à l’adoration de notre Dieu et Père.
Dans l’Ancien Testament, Dieu est comparé trois fois avec un homme qui fait quelque chose de précis avec son fils. En plus du premier exemple que nous venons d’examiner, c’est Dieu Lui-même qui utilise cette figure comme image de Lui-même et de ce qu’Il fait.
Après le fait de porter le fils au ch. 1, on trouve le châtiment ou discipline du fils au ch. 8 de Deutéronome.
Après que Dieu ait rappelé à Son peuple que leurs vêtements ne se sont pas usés et que leurs pieds ne se sont pas enflés durant «ces quarante années», Il continue en disant : «Connais dans ton cœur que, comme un homme châtie son fils, l’Éternel, ton Dieu, te châtie» (Deut. 8:4,5).
Lorsque Dieu nous châtie ou discipline — et Il le fait avec tout fils qu’Il agrée — Il le fait de la même manière qu’un homme le fait avec son fils. «Car celui que le Seigneur aime, il le discipline ... Dieu agit avec vous comme envers des fils» (Héb. 12:6-7). Par le terme discipline, nous ne devons pas seulement comprendre des punitions, mais tout ce qui contribue à notre éducation, à notre correction ou redressement.
En Hébreux 12, le Saint-Esprit nous met en garde contre deux genres de comportements erronés en temps de mise à l’épreuve.
● D’une part, nous risquons de prendre la discipline du Seigneur à la légère, comme si elle n’avait rien de particulier à nous dire. Dans ce cas, nous méprisons la discipline et doutons de la sagesse de Dieu (Héb. 12:5).
● D’autre part, nous avons tendance à nous fatiguer au milieu des épreuves et à nous effondrer sous leur poids. Or cela trahit un manque de confiance en l’amour de Dieu.
Que le Seigneur fidèle nous aide à ne mettre en doute en aucune manière ni Sa sagesse ni Son amour dans les voies de Dieu envers nous ! Ses actions sont pour notre profit, un profit éternel (Héb. 12:10).
La troisième comparaison de Dieu avec un homme et son fils se trouve dans le dernier livre de l’Ancien Testament. Les jours de Malachie étaient des jours mauvais, des jours d’apostasie en Israël. Pourtant, même à cette époque, il y avait un résidu fidèle — ceux qui craignaient l’Éternel et qui «parlaient l’un à l’autre» dans la poursuite de Ses intérêts. L’Éternel y était attentif et «entendait». Et un livre de souvenir fut écrit devant Lui pour ceux qui craignaient l’Éternel et qui avaient égard à Son nom. «Et ils seront à Moi, mon trésor particulier, dit l’Éternel des armées, au jour que Je ferai, et Je les épargnerai, comme un homme épargne son fils qui le sert» (Mal. 3:17).
Dieu devait faire venir le jugement sur la nation apostate. Mais ce résidu qui Le servait, Il le préserverait au jour du jugement, Il l’épargnerait comme un homme épargne son fils qui le sert. Avec quelle circonspection et quel soin un homme couvrira son fils de sa main aux jours où il sera en grand danger pour sa vie et son corps ! Il s’agit en effet de son fils «qui le sert» ! Combien cette remarque est émouvante
Voilà comment Dieu agira envers le résidu croyant d’Israël au jour qu’Il fera. Pour les uns (Israël apostat), Il brûlera comme on brûle du chaume ; pour les autres (le résidu fidèle), le soleil de justice se lèvera avec la guérison dans ses ailes (Mal. 4:1-2).
Si l’Ancien Testament se termine avec Christ comme le soleil de la justice, le Nouveau Testament s’achève par la mention de Christ comme l’étoile du matin. N’est-il pas émouvant que l’idée d’épargner se trouve également dans le dernier livre de la Bible ! Le Seigneur Jésus crie au résidu fidèle au milieu d’une chrétienté de plus en plus apostate : «Parce que tu as gardé la parole de Ma patience, Moi aussi je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée toute entière, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre. Je viens bientôt ; tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne !» (Apoc. 3:10-11).
Pour terminer, revenons encore une fois à l’idée de porter ! Que Dieu porte les Siens jusqu’à la fin, Il nous l’assure notamment par la bouche du prophète Ésaïe.
C’est une promesse qui est d’une valeur extrême et qui est la plus profonde consolation pour nous tous, tant que nous n’aurons pas encore achevé notre course ici :
«Jusqu’à votre vieillesse, Je suis le Même,
et jusqu’aux cheveux blancs, Je vous porterai.
Moi, Je l’ai fait ;
Moi, Je porterai,
et Moi, je chargerai sur Moi, et Je délivrerai»
(Ésaïe 46:4).