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Sagesse humaine ou sagesse de Dieu — 1 Cor. 1:17-31
Baines T.B
ME 2012 p. 346
1 [Chair dans le croyant et chair dans l’incrédule]
3 [La sagesse de l’homme n’améliore pas la prédication de l’évangile]
4.1 [Vérité ignorée : L’homme est une créature déchue]
4.2 [Vérité méprisée : Le salut par la foi en la croix de Christ]
5 [La sagesse et la puissance de Dieu]
5.1 [Pour les discerner, il faut abandonner toute prétention humaine]
5.2 [Les merveilles de la puissance et de la sagesse de Dieu dévoilées dans Christ crucifié
5.3 [Les merveilles de la puissance et de la sagesse de Dieu cachées aux sages de ce monde
6 [Pleine suffisance de la Parole de Dieu pour instruire et rendre utile]
Une vérité très connue en principe mais très oubliée dans la pratique est que la chair dans le croyant est exactement la même que dans l’incrédule. De plus, le mal que la chair amène dans l’assemblée ressemble toujours à celui qui règne dans le monde. C’est ce que nous voyons à Corinthe. Les vices de la société grecque s’étaient insérés dans l’assemblée. La licence dans la marche et la licence dans les spéculations intellectuelles caractérisaient le monde dans lequel ces nouveaux convertis habitaient. Et les mêmes maux sont bien vite apparus dans l’assemblée. La licence dans la marche s’est montrée dans leur tolérance du mal moral à un point tel qu’il n’existait «pas même parmi les nations», dans leur ivrognerie et leur laisser-aller à la table du Seigneur, et dans le désordre de leurs réunions. La licence dans les spéculations intellectuelles s’est montrée dans leur mise en doute de la résurrection, dans leurs conceptions très larges quant à l’association avec des pratiques idolâtres, et dans leurs écoles de doctrine selon leurs préférences pour certains docteurs.
En fait, ils ne voyaient pas la ruine de l’homme. Ils croyaient, bien sûr, au récit biblique de la chute de l’homme, comme les chrétiens aujourd’hui. Mais ils n’en saisissaient pas les conséquences. Ils admettaient sans doute que cela avait éloigné l’homme de Dieu, mais ils ne se rendaient pas compte que la chute avait aveuglé sa nature morale au point de le rendre incapable de comprendre la vérité de Dieu. C’est aussi l’erreur de notre temps. Beaucoup pensent que la chair a besoin d’être réparée et veulent travailler à l’améliorer. D’autres admettent sa ruine morale et reconnaissent le besoin d’une nouvelle nature, mais peu nombreux sont ceux qui voient l’incapacité totale de la sagesse naturelle de l’homme à avoir un jugement juste dans les choses de Dieu. Les Corinthiens, ignorant cette vérité, avaient amené la sagesse humaine dans l’enseignement chrétien et le résultat inévitable en avait été la confusion et la division. Il y avait parmi eux diverses écoles de doctrine, ce qui est le germe des sectes. L’apôtre déclare clairement qu’ils étaient «charnels» et marchaient «à la manière des hommes» (1 Corinthiens 3: 3).
Le but du passage qui est sous nos yeux est de réprimer la tendance à laisser une place à la sagesse de l’homme. Paul dit que Christ l’a envoyé pour «évangéliser, non point avec sagesse de parole, afin que la croix du Christ ne soit pas rendue vaine» (1: 17). Ne recherchons pas des prédicateurs instruits dans la sagesse des hommes et capables de prononcer des discours éloquents et convaincants par leur logique. La croix de Christ et la sagesse de l’homme ne peuvent aller ensemble. Pour que la croix de Christ soit exaltée, il faut que la sagesse de l’homme soit abaissée. Si la sagesse de l’homme est mise en valeur, la croix du Christ est «rendue vaine».
La raison en est simple. «Car la parole de la croix est folie pour ceux qui périssent, mais à nous qui obtenons le salut elle est la puissance de Dieu» (1:18). Les pensées de l’homme sont tellement différentes de celles de Dieu, que même dans la plus merveilleuse démonstration de la puissance de Dieu — sa puissance en salut pour le pécheur — l’homme ne voit que de la folie. Ce n’est pas étonnant, car la conscience de l’homme recule à l’idée de regarder à Dieu selon ses exigences morales, c’est-à-dire quant au bien et au mal.
Dans les temps très anciens, comme les hommes «n’ont pas eu de sens moral pour garder la connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à un esprit réprouvé» (Romains 1: 28). Les plus sages sont devenus «fous» dans les choses de Dieu (verset 22). Les plus instruits et les plus clairvoyants parmi les philosophes ont dû afficher leur ignorance en élevant un autel «au dieu inconnu» (Actes 17: 23). Certains se sont aventurés dans diverses spéculations futiles, mais tous ont été aveugles quant à ce que Dieu était. Or ceci est en accord avec la sagesse de Dieu. Comme il est saint et juste, sa justice et sa sainteté sont les premières choses qu’un pécheur doit apprendre, mais ce sont précisément celles contre lesquelles la sagesse humaine bute d’emblée. Il faut que Dieu soit connu, non comme une créature déchue peut l’imaginer, mais comme il s’est révélé lui-même. Seul celui qui est enseigné de l’Esprit peut comprendre cela. «L’homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie; et il ne peut les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement» (1 Corinthiens 2: 14).
«Dans la sagesse de Dieu, le monde, par la sagesse, n’a pas connu Dieu». Alors, «il a plu à Dieu, par la folie de la prédication, de sauver ceux qui croient» (1: 21). Car le salut de Dieu doit répondre à la ruine morale de l’homme, et c’est exactement ce que l’orgueil de la sagesse humaine ne veut ni ne peut reconnaître. Ainsi la croix devient l’objet de la moquerie du sage, la pierre d’achoppement de l’homme dont les pensées sont rivées aux choses de la terre. La puissance et la sagesse sont deux choses que les hommes admirent, pour autant qu’elles correspondent à leurs propres pensées. Les Juifs attendaient un Messie paré de majesté et de gloire terrestres; les Grecs cherchaient un dieu adapté à leurs raisonnements philosophiques. Comment auraient-ils pu reconnaître et recevoir un Sauveur qui s’est révélé dans l’humilité et la faiblesse? «Les Juifs demandent des miracles et… les Grecs recherchent la sagesse; mais nous, nous prêchons Christ crucifié, aux Juifs occasion de chute, aux nations folie, mais à ceux qui sont appelés, et Juifs et Grecs, Christ la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu» (versets 22-24).
Il était impossible au Juif qui n’avait pas conscience de sa propre misère, ni de la ruine morale de son peuple, de reconnaître la puissance de Dieu en Jésus — celui qu’il avait vu méprisé, sur lequel on avait craché et qui avait été crucifié. Il était impossible au Grec qui n’avait pas conscience de son péché ni de son besoin, et qui recherchait seulement la satisfaction de son intelligence, de discerner la sagesse de Dieu dans la mort d’un obscur Galiléen qui avait été crucifié entre deux brigands. Pour discerner la sagesse et la puissance de Dieu dans une telle scène, il faut abandonner entièrement toute prétention humaine, se soumettre de cœur à la justice de Dieu, avoir conscience de ses propres besoins comme pécheur perdu et ruiné. Ce n’est que pour «ceux qui sont appelés, et Juifs et Grecs» que la puissance et la sagesse de Dieu peuvent briller.
Pour eux, quelles merveilles de puissance et de sagesse sont dévoilées! Où y a-t-il eu une victoire si complète et d’une portée aussi immense que celle qui a été remportée lorsque l’homme de douleurs a baissé la tête et a rendu son esprit? L’esclavage du péché et de Satan était brisé pour toujours. Le voile qui cachait Dieu à l’homme, et tenait l’homme à distance de Dieu, était déchiré en deux depuis le haut jusqu’en bas. Le juste jugement de Dieu avait été porté par Celui qui était sans tache et qui s’offrait lui-même en sacrifice. Et ainsi, la fontaine de la grâce et de l’amour divins pouvait faire couler librement ses flots de bénédiction vers un monde ruiné. Telle était la démonstration de la puissance de Dieu dans le Christ crucifié. Et la manifestation de sa sagesse n’était pas moins remarquable. Si c’est par l’assemblée que Dieu montre maintenant sa sagesse «aux principautés et aux autorités qui sont dans les lieux célestes» (Ephésiens 3: 10), où serait cette assemblée sans les heures de ténèbres que le Saint et le Juste a passées sur la croix? C’est là que la ruse et l’habileté de Satan ont tourné à sa propre confusion, que sa victoire apparente a été changée en défaite, et la défaite apparente de Christ en triomphe. C’est depuis d’insondables profondeurs qu’il est «monté en haut», qu’il a «emmené captive la captivité» et a «donné des dons aux hommes» (Ephésiens 4: 8). Véritablement, «la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et… la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes» (1 Corinthiens 1: 25).
C’est toujours la manière d’agir de Dieu. Il fait ainsi en sorte que nulle chair ne se glorifie devant lui (verset 29). Il en était ainsi lorsque Jésus était dans le monde: les choses de Dieu étaient «cachées aux sages et aux intelligents» mais «révélées aux petits enfants» (Matthieu 11: 25). Il en était déjà ainsi dans les temps les plus reculés: c’était une folie de souffler dans des trompettes autour d’une puissante forteresse; mais c’est de cette manière que «les murs de Jéricho tombèrent, après qu’on en eut fait le tour sept jours durant» (Hébreux 11: 30). C’est à travers la faiblesse de l’aiguillon à bœufs de Shamgar, des 300 hommes de Gédéon et de la mâchoire d’âne de Samson, qu’Israël a été délivré et que les armées des ennemis ont pris la fuite. Partout nous voyons Dieu choisir «les choses folles du monde pour couvrir de honte les hommes sages» et «les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes» (1 Corinthiens 1: 27).
Telle est — telle a toujours été — la manière de faire de Dieu. Il devrait nous être évident que la sagesse naturelle de l’homme est corrompue et inutilisable dans les choses de Dieu, que Dieu la méprise et qu’il a choisi de faire son œuvre avec ce que la sagesse du monde considère comme une folie. Il dépouille l’homme déchu de toute gloire afin que le Christ Jésus soit pour nous «sagesse… et justice, et sainteté, et rédemption» (verset 30). Prenons donc garde à ne pas introduire dans la prédication de l’évangile ou dans le ministère chrétien ce que Dieu a clairement désavoué et condamné. Si on l’introduit dans la prédication de l’évangile, la croix de Christ est rendue vaine. Et si on l’introduit dans le ministère chrétien, on substitue «la philosophie» et «les vaines déceptions» au «mystère de Dieu, dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance» (Colossiens 2: 2-8). On produit des disputes et on crée des sectes. On remplace la direction de l’Esprit par l’organisation humaine.
Pour le nouvel homme il n’y a qu’une seule règle: c’est la parole de Dieu. Il n’y a qu’un seul interprète de l’Écriture : c’est le Saint Esprit. La sagesse de Dieu — et non celle de l’homme — se trouve là. Si nous voulons la comprendre, nous devons mettre la sagesse de l’homme entièrement de côté et prendre la place d’élèves à l’école de Dieu. Si quelqu’un «a l’air d’être sage dans ce siècle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage» (1 Corinthiens 3: 18). À une époque où la sagesse de l’homme et la science s’élèvent contre Dieu, et où même de vrais croyants sont trompés par leurs prétentions, il est nécessaire de voir la complète inutilité de ces choses pour nous aider à comprendre la pensée de Dieu. Retenons fermement la vérité de la toute suffisance et de l’autorité souveraine de cette Parole qui est «utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre» (2 Timothée 3: 16-17).