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L’état éternel

Ladrierre Adrien

ME 1923, p. 277, 289

 

1      [Survol des événements selon Apoc. 19 à 20]

2      [Le royaume du Fils de l’Homme]

3      [L’état éternel selon Apocalypse 21:1-4]

3.1    [Distinguer d’avec Ésaïe 65]

3.2    [Transition selon 2 Pierre 3]

3.3    [Changement général des conditions d’existence. « La mer n’est plus »]

3.4    [L’habitation de Dieu avec les hommes]

 

 

«Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés, et la mer n’est plus. — Et je vis la sainte cité, la nouvelle Jérusalem, descendant du ciel d’auprès de Dieu, préparée comme une épouse ornée pour son mari. Et j’entendis une grande voix venant du ciel, disant : Voici, l’habitation de Dieu est avec les hommes, et il habitera, avec eux ; et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ; et la mort ne sera plus ; et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine, car les premières choses sont passées» (Apocalypse 21:1-4).

 

1        [Survol des événements selon Apoc. 19 à 20]

Depuis le chapitre 19 de l’Apocalypse, les événements se succèdent dans leur ordre chronologique : 1° les noces de l’Agneau dans le ciel ; 2° la sortie de Jésus du ciel, pour détruire les adversaires ; 3° Satan lié ; 4° le millénium ou règne des saints ; 5° la dernière révolte ; 6° le grand trône blanc, ou jugement des morts. — Bien d’autres événements, rapportés dans les prophètes, ne sont pas mentionnés dans l’Apocalypse ; mais ce qui caractérise la période qui suit le jugement des adversaires, c’est l’établissement du royaume du Fils de l’homme.

 

2        [Le royaume du Fils de l’Homme]

C’est de ce règne médiatorial qu’il est question en 1 Corinthiens 15:24-28, et c’est à ce règne que les saints sont associés : «Ils vécurent et régnèrent avec le Christ mille ans» (Apocalypse 20:4). Jésus, comme Messie, était venu pour son peuple ; c’était le royaume pour Israël. Mais il fut rejeté. Alors il prend le titre de Fils de l’homme. Comme tel il doit mourir, mais c’est pour posséder une domination plus étendue. Dieu le fait asseoir à sa droite et met toutes choses sous ses pieds ; l’Église lui est associée. Toutefois cet assujettissement de toutes choses n’est pas encore réalisé (Hébreux 2:8). Il le réalisera à son apparition, quand il aura «ses ennemis pour marchepied de ses pieds» (Psaumes 110:1). Le royaume du Fils de l’homme, de Christ, régnant comme homme sur toutes choses, est annoncé dans les prophètes. Daniel parle du royaume qui succède à tous les autres (chapitre 2), qui détruit tous les royaumes et ne passe pas à un autre peuple, mais il ne mentionne pas le Roi. Telle est la révélation de la succession des empires, faite au grand monarque chaldéen. Au chapitre 7, la vision est pour Daniel et son peuple, et là apparaît le Roi. Un fils d’homme vient avec les nuées des cieux et se tient devant l’Ancien des jours. «Et on lui donna la domination et l’honneur et la royauté pour que tous les peuples, les peuplades et les langues le servent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas détruit». Les saints lui sont associés.

Le Psaume 2 nous présente le Fils comme engendré sur la terre. Contre lui se soulèvent les rois de la terre, mais l’Éternel lui donne les nations pour héritage et pour possession les bouts de la terre. Les saints, de nouveau, lui sont associés (comparez Psaumes 2:9 avec Apocalypse 2:26, 27). Le Fils, comme homme, possède donc ce royaume, qui ne lui est pas donné à cause de sa déité, mais parce qu’il a été le Fils de l’homme obéissant et rejeté du monde. Dans le Psaume 2 il est oint en Sion et Israël est le centre de son royaume. Au Psaume 8, comme Fils de l’homme, il est établi sur toutes les œuvres de ses mains. Sa gloire universelle est célébrée au Psaume 72e.

Voilà donc le royaume du Fils de l’homme, Fils de David, qui est établi pour durer les mille années. Il ne passe pas à un autre. Son existence dure aussi longtemps que la terre actuelle. C’est la portée du terme «éternel» en Daniel. Le Fils de l’homme — sans jamais cesser d’être le Fils éternel — subjugue toute autorité et puissance, détruit celle des hommes, celle de Satan, et enfin, après le jugement du grand trône blanc, détruit la mort, le dernier ennemi, selon 1 Corinthiens 15 ; et ensuite, ayant achevé son règne de justice. Il remet au Père, comme homme, le royaume qu’Il a reçu comme homme.

Alors commence l’état éternel, où, comme homme, le Seigneur est assujetti à Celui qui lui avait assujetti toutes choses (1 Corinthiens 15:28). Toujours Homme parfait, l’humanité qu’Il a prise, Il la conserve, mais il est toujours, en même temps, Fils de Dieu, Dieu lui-même. Dans l’état éternel, il n’y a que Dieu ; tous les titres de relation ont disparu ; l’Agneau n’est plus mentionné ; c’est la Déité, Dieu Père, Fils et Saint Esprit.

 

3        [L’état éternel selon Apocalypse 21:1-4]

3.1        [Distinguer d’avec Ésaïe 65]

Occupons-nous maintenant du passage cité en tête de cet article ; mais, avant de l’examiner, il est nécessaire de prévenir l’erreur qu’on pourrait commettre en confondant «le nouveau ciel et la nouvelle terre» du verset 1 avec «les nouveaux cieux et la nouvelle terre» d’Ésaïe 65:17. Les expressions, dans ce dernier passage, ont une portée morale et figurée. C’est bien la même terre que nous habitons, car on y bâtit, on y plante, on y meurt (Ésaïe 65:18-25) ; la vie y est longue comme celle des arbres, mais tout y annonce un état terrestre et qui prend fin. La terre y prend une face nouvelle, car Jésus règne et le diable est, pour mille ans, enfermé dans l’abîme. Toutes sortes de bénédictions y sont le partage des hommes ; la paix, la justice répandues partout ; point de frayeurs, plus de larmes. La mer existe encore, ainsi que la distinction de Juifs et de nations. C’est un état nouveau que la terre n’avait pas connu. Le ciel aussi est nouveau ; il répand ses ondées bienfaisantes ; mais il s’ouvre aussi, et une relation bénie existe entre lui et la terre.

 

3.2        [Transition selon 2 Pierre 3]

Mais le verset 1 d’Apocalypse 21 annonce un état tout différent de celui que nous voyons actuellement et même de celui qui caractérisera le règne de mille ans. Premièrement, de devant Celui qui est assis sur le trône se sont enfuis le ciel et la terre, le système du ciel atmosphérique et de la terre (Apocalypse 20:11). Cela répond à ce que dit l’apôtre Pierre : «Les cieux en feu seront dissous et les éléments embrasés se fondront. Mais, selon sa promesse, nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habite» (2 Pierre 3:12, 13). Les cieux passent avec un bruit sifflant, les éléments embrasés sont dissous, et la terre et les œuvres qui sont en elle sont brûlées entièrement (2 Pierre 3:10). Il y a une dissolution complète des cieux et de la terre, et, par conséquent, pour recevoir les hommes sauvés, il faut une terre nouvelle et un ciel nouveau.

 

3.3        [Changement général des conditions d’existence. « La mer n’est plus »]

Que sera cette terre ? Elle sera propre à être l’habitation de Dieu et celle des hommes nouveaux avec une vie nouvelle et un corps nouveau incorruptible. Mais, quant à sa description, elle nous manque ; ces choses dépasseraient, sans doute, nos conceptions actuelles. — Que sera ce ciel ? Sans doute, sans nuages qui en voilent la splendeur, sans orages ni tempêtes ; une atmosphère propre à être respirée par des corps spirituels et incorruptibles. Plus de miasmes funestes, plus de corruption d’aucune sorte, plus de déclin. Mais le trait le plus remarquable est que «la mer n’est plus». C’est un changement complet dans les conditions d’existence et qui nous fait voir immédiatement qu’elles seront toutes différentes de celles où nous nous trouvons, car, sans mer il n’y a pas d’atmosphère comme celle qui nous enveloppe, plus d’air comme nous le respirons. Mais, dans ce mot : «la mer n’est plus», il y a sans doute aussi un sens moral. La mer sépare ; elle est changeante ; elle est tumultueuse. Plus de séparation entre les hommes, plus de changement, ni d’agitation. C’est un état stable, la terre en étant le symbole. Le ciel et la terre nouveaux sont, pour ainsi dire, l’état de résurrection de l’ancien ciel et de l’ancienne terre.

 

3.4        [L’habitation de Dieu avec les hommes]

La seconde chose est la réalisation éternelle de ce qui a toujours été dans la pensée de Dieu, manifesté en figure en Israël. C’est l’habitation de Dieu avec les hommes. Nous savons que Dieu n’habita point avec les patriarches. Ce n’est qu’après la rédemption qu’Israël bâtit à Dieu un tabernacle et que l’Éternel vint habiter au milieu d’Israël. Christ, sur la terre, était le temple de Dieu ; et maintenant l’Église, céleste dans son origine et dans son association, venant de Dieu, portant son caractère divin, formée par Lui, l’Église, composée de tous les croyants de cette économie, est le tabernacle de Dieu par l’Esprit ; et elle ne perd jamais son caractère. Mais en même temps ses relations avec Christ et avec la terre millénaire sont rappelées. Elle est la sainte cité, nouvelle Jérusalem, comme métropole céleste de l’univers, et elle est l’Épouse, parée de toutes ses grâces pour son Époux. Remarquons donc que Dieu habite là ; privilège éternel, position particulière ; Dieu, du ciel, le déclare. Et cette habitation de Dieu, — ces saints, mis à part de tous — est avec les hommes, non plus avec un peuple particulier, comme Israël, mais avec les hommes. Plus de nations ; ils seront son peuple, et Dieu sera avec eux, leur Dieu à tous. Plus de paganisme, ni d’idoles : «avec eux» dans une relation intime. «Et j’habiterai, disait-il, au milieu des fils d’Israël, et je serai leur Dieu», mais ici plus rien de semblable ; ce sont «les hommes». Autrefois Israël était autour du tabernacle, demeure de Dieu ; maintenant les hommes sont autour de la sainte cité, demeure de Dieu.

Que peut-on ajouter à cela ? Dieu est au milieu des hommes ! Le Dieu bienheureux peut se trouver au milieu de ceux qui ont été lavés dans le sang de l’Agneau ; ce sont des hommes nouveaux sur une terre nouvelle. Mais ce tabernacle au milieu d’eux, qu’est-il ? Qu’est cette sainte cité, nouvelle Jérusalem, l’Épouse de Christ ? C’est l’ensemble des saints de cette économie ; c’est l’Assemblée, composée aussi d’hommes nouveaux, qui, par avance, ont été formés pour la nouvelle création. Dieu y habite d’une manière spéciale, déjà maintenant, mais Sa gloire l’illuminera. Il n’y a point là de temple. Dieu et l’Agneau en sont le temple !