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La Loi et la Grâce — Exode 34 et 2 Cor. 3

 

William  Kelly [ajouts Bibliquest entre crochets]

Bible Treasury, vol. N8, p.177-179

Table des matières :

1       [La première fois, la loi simple avec ses terreurs]

2       [La seconde fois, la loi mêlée de grâce et de miséricorde]

3       [Nécessité du voile sur la face du médiateur]

4       [2 Cor. 3 fait référence à Exode 34. Plus il y a de grâce, plus la culpabilité ressort]

5       [La position du chrétien est selon l’image de Moïse, non pas des enfants d’Israël]

6       [Tous les chrétiens sont concernés par cette position]

7       [Une position constante]

8       [Fixer les regards sur la gloire ne fait pas sous-estimer la grâce et la marche chrétienne en devient plus céleste]

9       [Contempler Christ dans la gloire préserve du monde, mais ne pas négliger le jugement de soi]

10         [Ne pas être négligent dans sa vie tout en s’occupant de vérités brillantes]

 

1                        [La première fois, la loi simple avec ses terreurs]

Il est important de voir qu’en deux occasions distinctes on trouve des tables de pierre confiées à l’homme selon le commandement de Dieu, mais de deux manières très différentes. La première fois, comme nous le savons, il y eut ruine totale ; et quand Dieu prononça Ses commandements, après qu’ils aient été écrits, aucun visage n’a brillé, et il n’y a pas eu de Moïse transfiguré par la puissance de la gloire. La loi pure et simple n’a jamais fait briller aucun visage d’homme : ce n’est ni son but ni son résultat. La loi, simplement comme telle, est caractérisée par des ténèbres, de la tempête, du tonnerre et des éclairs (Héb. 12:19 ; Ex. 19:16,19 ; 20:18), par la voix de Dieu qui s’occupe des coupables — plus terrible que tout le reste. C’est ce qui eut lieu la première fois, quand la loi a été annoncée par Dieu Lui-même, et que les tables ont été brisées par le législateur indigné, avant même qu’elles atteignent l’homme.

 

2                        [La seconde fois, la loi mêlée de grâce et de miséricorde]

Quelle différence la seconde fois ! Le législateur fut appelé en la présence de Dieu, qui se plut alors à mêler de la miséricorde à la loi. Il donna une alliance qui combinait expressément ce caractère composite. Ce n’était pas la loi seule, ni la grâce seule, mais plutôt un mélange de grâce et de loi. Car il aurait été tout à fait impossible pour Dieu de poursuivre Ses relations avec Israël, ou de les faire entrer dans le pays, s’il n’y avait pas eu ce mélange de grâce et de miséricorde avec la loi. En conséquence, la loi fut encore confiée à l’homme à cette occasion, mais elle fut enfermée dans l’arche, sans être exposée devant les yeux des hommes avec toutes ses terreurs ; elle était enfermée, comme nous le savons, dans « le témoignage ».

 

3                        [Nécessité du voile sur la face du médiateur]

Or parmi les enfants de Dieu, beaucoup pensent que cela est exactement la teneur des rapports de Dieu avec nous maintenant, à savoir le mélange de loi et de grâce — la grâce entravant l’action de la loi ; la loi nous rendant coupables, mais la grâce s’interposant pour faire écran devant les coupables, selon les expressions que nous lisons dans la première partie d’Exode 34. L’Éternel s’y proclame sous le caractère de Celui qui donne la loi, tout en déclarant Sa grande patience et sa miséricorde, comme il est dit : « L’Éternel, l’Éternel, Dieu, miséricordieux et faisant grâce, longanime, pardonnant l’iniquité, la transgression et le péché ». Mais il est aussi ajouté : « qui ne tient nullement le coupable pour innocent, visitant l’iniquité des pères sur les enfants, et sur les enfants des enfants, jusqu’à la troisième et la quatrième génération ». Remarquerez que si tel est le principe de la manière d’agir de Dieu — ce n’est pas la loi seule, ni la grâce seule, mais les deux ensemble — alors chaque fois que le médiateur s’avance pour parler au peuple, il doit mettre un voile sur son visage. Quand il va dans la présence de Dieu, le voile a été enlevé ; dans la gloire, en présence de la gloire, il n’y a pas de voile. Mais tant que l’homme avait à faire avec la loi, même si de la miséricorde et de la grâce y étaient mêlées, le voile devait être mis quand il parlait avec le peuple.

 

4                        [2 Cor. 3 fait référence à Exode 34. Plus il y a de grâce, plus la culpabilité ressort]

Maintenant, la chose remarquable sur laquelle je voudrais attirer votre attention, c’est que notre position est en contraste avec les deux cas. Notre position n’a à faire ni avec la loi seule, ni avec la loi mêlée de grâce ; nous sommes en présence de grâce et de gloire, sans loi du tout. C’est justement ce que l’apôtre montre en 2 Cor. 3 : il ne fait pas référence au contraste par rapport à Exode 19 ou 20, mais seulement à la circonstance du mélange de loi et de grâce selon Exode 34 ; et il nous fait voir que le ministère de ce jour-là était un ministère de mort et de condamnation. La raison en est que, si la loi entre en jeu, si j’ai à faire avec elle comme ce qui me gouverne, et à quoi je suis soumis, — plus la miséricorde se manifeste, plus je suis coupable, et Lui n’effacera en aucune façon la culpabilité.

Or, ce caractère où tous sont condamnés, n’a pas été manifesté tandis que Dieu était en relation avec les hommes avant Christ ; mais quand Christ est venu, Dieu a tenu à Ses principes avec la plus grande précision et toute Son autorité. La raison en est que Quelqu’un était venu qui pouvait résoudre toutes les difficultés, répondre à tous les besoins et délivrer de toute détresse et de tout danger. C’était parce que le Fils de Dieu était maintenant devenu le Fils de l’homme, et que le Fils de l’homme était prêt à souffrir sur la croix, — pas encore pour administrer la gloire.

 

5                        [La position du chrétien est selon l’image de Moïse, non pas des enfants d’Israël]

C’est pourquoi notre position fait l’objet d’un contraste net et positif. L’apôtre dit : «Si le ministère de mort, écrit et gravé sur des pierres, était glorieux, de sorte que les enfants d’Israël ne pouvaient pas arrêter leurs yeux sur le visage de Moïse à cause de la gloire de son visage, laquelle devait prendre fin, combien plus le ministère de l’Esprit ne subsistera-t-il pas en gloire ? Car si le ministère de la condamnation a été gloire, combien plus le ministère de la justice abondera-t-il en gloire». Il ne nous met pas à la place des enfants d’Israël, mais il prend soin de montrer que notre place est d’après le type de Moïse qui s’approchait de la présence de Dieu en enlevant là son voile. C’est le signe de notre position maintenant, et non pas de la position des enfants d’Israël. En bref, cette position n’est pas celle de l’homme voilé avec les enfants d’Israël ayant peur de lui à cause de la gloire de son visage qu’ils ne pouvaient regarder ; mais notre position est celle de l’homme sans voile en présence de Dieu, et qui se tourne, non pas vers le peuple avec un voile sur son visage, mais vers Dieu en gloire sans voile.

 

6                        [Tous les chrétiens sont concernés par cette position]

Telle est donc notre position maintenant, celle de tous les chrétiens, si seulement ils la connaissaient. Cela ressort pleinement du dernier verset de 2 Cor. 3 : «Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par l’Esprit du Seigneur». «Nous tous» est en contraste avec quelqu’un de tout seul, Moïse. La position du chrétien est typifiée par Moïse en présence de Dieu, et non par les enfants d’Israël en présence de Moïse voilé. «Nous tous», car Dieu ne fait pas la moindre différence à cet égard ; le chrétien le plus faible a exactement la même position devant Dieu. Toutes les fois qu’il s’agit d’une question de position, ou du simple effet ou résultat de ce que le Seigneur Jésus a accompli et nous a donné par grâce, il n’y a absolument aucune différence. Quand il s’agit de puissance spirituelle, il y a des différences, et il y a place pour toute sorte de variété. Il en est comme avec le premier Adam : il n’y a pas de différence dans le fait général que tous ont péché ; cependant, quand vous allez voir dans quelle mesure les gens sont plongés dans le péché, il y a des différences de degrés.

 

7                        [Une position constante]

C’est précisément le cas avec le second homme, le dernier Adam. Il a amené tous ceux qui Lui appartiennent maintenant dans cette place commune de bénédiction — nous tous, avec le visage découvert, ou sans voile (car c’est là la vraie force du mot), contemplant la gloire du Seigneur. C’est ce que Moïse voyait, et seulement Moïse, et lui ne le voyait qu’un moment, alors que c’est notre position constante. Tant qu’il s’agit des résultats de l’œuvre de Christ, un chrétien a le droit, pour tout le temps qu’il est ici-bas, de s’approcher de Dieu, de regarder dans la gloire et d’y être lui-même, le voile disparu, et Christ sans voile. Il y avait un voile, mais il est déchiré. Maintenant, il n’y en a plus, ni sur le cœur du croyant, ni sur le visage de Christ, ni sur le nôtre ; il n’y en a plus du tout. «Nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par l’Esprit du Seigneur».

 

8                        [Fixer les regards sur la gloire ne fait pas sous-estimer la grâce et la marche chrétienne en devient plus céleste]

Ce que le Saint-Esprit nous procure maintenant n’est pas simplement un Sauveur descendu vers notre malheur et notre misère pour porter nos iniquités et nos péchés, mais Il nous procure ce même Sauveur après que l’œuvre de grâce ait été faite, et une fois qu’Il est monté [au ciel] dans la présence de Dieu en témoignage de Sa perfection ; et nous sommes invités par le Saint Esprit à garder notre regard fixé sur Lui, glorifié selon l’excellence de la rédemption. Cela ne rendra pas moins précieuse la grâce qui a été la Sienne en venant ici-bas ; cela ne diminuera pas notre appréciation de la rédemption, mais au contraire fera beaucoup plus apprécier sa valeur. Cela imprimera aussi sur toutes nos voies un caractère céleste ; et c’est cela, rien moins que cela, qui est la place qui nous convient. «Tel est Le Céleste, tels aussi sont les célestes» ; et «comme nous avons porté l’image de celui qui est poussière, nous porterons aussi l’image du Céleste» (1 Cor. 15:48-49). Alors ce sera la perfection ; maintenant ce n’est que partiel, et cela dépend de la mesure dans laquelle le moi est jugé.

 

9                        [Contempler Christ dans la gloire préserve du monde, mais ne pas négliger le jugement de soi]

Ce qui entrave l’effet pratique, ce qui empêche la puissance céleste de se réfléchir sur nous, c’est l’activité non jugée de notre nature. Ne le savons-nous pas ? Quand est-ce que nous agissons mal ? Quand est-ce que nous formulons des jugements erronés, et que nous devenons négligents et mondains ? C’est en proportion de ce que notre regard se détourne de Christ tel qu’Il est maintenant dans la gloire. Je vous garantis que Christ, n’importe où qu’Il soit devant l’âme, est un moyen d’être préservé. Malgré tout, il n’y a pas de pareille puissance pour surmonter les séductions du monde et ce qui paraît juste et religieux dans le monde ; rien ne le fera à fond sinon Christ dans la gloire. Quant à conduire nos âmes dans l’amour et le dévouement, Christ ici-bas le fera. Mais Christ dans la gloire chasse la lumière de la meilleure des religions de la terre, et la fait paraître pâle et minable à côté de l’éclat insurpassable de cette gloire. Nous sommes invités et appelés, en tant que chrétiens, à Le contempler continuellement dans cette gloire maintenant. Veuille le Seigneur nous donner de marcher ainsi, et nous en verrons le fruit, étant «transformés en la même image de gloire en gloire».

 

10                   [Ne pas être négligent dans sa vie tout en s’occupant de vérités brillantes]

Un mot encore. Rien n’est aussi dangereux que de badiner avec la vérité ; rien n’est plus source de ruine que d’utiliser la vérité la plus brillante, et d’être négligent dans les affaires de la vie quotidienne. Je vous supplie de bien vous en souvenir. Il y a même quelque chose de dégoûtant à ce sujet, quand nous manquons à nos devoirs ordinaires, et qu’en même temps nous parlons pourtant de résurrection et de gloire — de la vie et de tout le bonheur spécial de la position chrétienne. Je vous supplie, mes frères et mes sœurs, surtout ceux d’entre vous qui sont jeunes (bien que ce soit un piège pour les vieux comme pour les jeunes), pensez-y sérieusement. C’est le piège naturel de ceux qui sont habitués à une atmosphère de vérité, où les paroles de Dieu sont, pour ainsi dire, le pain ordinaire de la maison. Personne n’est dans un tel danger [par position] ; mais c’est un danger parce que l’œil et le cœur ne sont pas sur Jésus. Il y a de la puissance là où il y a simplicité et jugement de soi, — nulle part ailleurs.