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L’obéissance de Christ et la nôtre


[la spécificité de Son obéissance]

 

W. J. Hocking [ajouts bibliquest entre crochets]

Bible Treasury, vol. 19 — 1892 p.94

 

Table des matières :

1        [Une obéissance toujours conforme à la volonté du Père]

2        [À l’écoute de Dieu]

3        [Absence du moi]

4        [L’obéissance du Maître qui s’est abaissé]

5        [Une réponse parfaite à la pensée divine. Un motif de dignité de la Tête de la nouvelle création]

6        [Notre obéissance : obéir comme Christ]

7        [Obéissance comme Fils, obéissance comme enfants]

8        [Obéissance venant de la volonté de Dieu connue]

 

 

 

1        [Une obéissance toujours conforme à la volonté du Père]

L’obéissance de Christ a été marquée par le caractère invariable d’une parfaite conformité avec la volonté du Père. Quant à la manière de suivre cette volonté, cela a toujours été sans hésitation et sans questionnement. Ainsi, Son obéissance était de l’ordre le plus élevé. Il y a une obéissance parmi les hommes qui est le résultat de la persuasion ou même de la crainte, comme lorsqu’une volonté contraire est surmontée par de tendres supplications ou des raisons puissantes ou une volonté supérieure. Mais l’obéissance du Seigneur n’était pas de cette nature. C’était Sa viande même de faire la volonté de Celui qui L’avait envoyé. «C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir» (Ps. 40:8). Sa propre volonté ne s’est jamais affirmée ou exercée que dans une seule direction — laquelle était à l’unisson sans faille avec celle du Père.

 

2        [À l’écoute de Dieu]

En rapport avec cette pensée, on peut observer que, quand l’Esprit de Dieu rend témoignage de l’obéissance de Christ, Il se sert d’un terme très expressif de son caractère. Le mot employé est toujours hypakoe, ou ses formes apparentées, indiquant combien Christ était complètement gouverné par ce qu’Il entendait de Dieu. Ainsi, le prophète avait témoigné à l’avance : «Il me réveille chaque matin, Il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne» (Ésaïe 50:4). Le Seigneur n’a jamais quitté cette position de dépendance continuelle. «Je ne puis rien faire, moi, de moi-même ; je juge selon ce que j’entends» (Jean 5:30). «Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu’il ne voie faire une chose au Père» (Jean 5:19-30).

 

3        [Absence du moi]

Contrairement aux hommes autour de Lui, le moi comme motif dominant était effacé et le ressort de Ses actions résidait en dehors de Lui-même dans la volonté divine. «Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra de la doctrine si elle est de Dieu, ou si moi je parle de par moi-même. Celui qui parle de par lui-même cherche sa propre gloire» (Jean 7:17-18).

 

4        [L’obéissance du Maître qui s’est abaissé]

Jamais il n’y avait eu ou n’avait pu y avoir une telle obéissance sur la terre, ni même dans le ciel. Car, bien que la volonté de Dieu fût et soit parfaitement accomplie là-haut, les anges n’accomplissent la raison d’être de leur création qu’en «écoutant la voix de Sa parole» (Ps. 103:20). Mais cet Homme obéissant, méprisé pour cette raison même par tous les désobéissants, était le Fils bien-aimé de Dieu en Qui Il trouvait Son bon plaisir. C’est la dignité transcendante de Sa Personne qui a élevé l’obéissance au-delà de toute comparaison, sans parler des circonstances adverses et affligeantes dans lesquelles elle a été parachevée jusqu’à la mort, et quelle mort ! Comme Fils éternel, Il était le maître de tout. De la moindre créature sur la terre jusqu’à l’archange du ciel, rien ne bougeait si ce n’est sur Son ordre. Pourtant, «Il s’est abaissé Lui-même étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix» (Phil. 2:8). Quelle merveille que le Fils divin se soit fait esclave et ait «appris» (la soumission étant étrangère au Seigneur de tout) «l’obéissance par les choses qu’il a souffertes» (Héb. 5, 8). Et la leçon a été parfaitement apprise. Du début à la fin, pas une seule exhortation n’a été nécessaire ; car, sans exception, Il a invariablement fait les choses qui plaisaient à Son Père (Jean 8:29).

 

5        [Une réponse parfaite à la pensée divine. Un motif de dignité de la Tête de la nouvelle création]

Cette obéissance était sans pareille, et donnait une satisfaction infinie à Dieu. Autant Il avait été mécontent de la désobéissance d’Adam, autant, et bien plus encore, Il fut satisfait de l’obéissance du second homme. Non pas, toutefois, que cette obéissance ait été premièrement à cause de l’homme, ni en aucun sens à la place de l’homme ; mais Dieu y trouvait sur la terre une réponse parfaite à la pensée divine dans le ciel. Christ seul, comme étant Celui qui était toujours dépendant et soumis jusqu’à la mort de la croix, était digne d’être à la tête de la nouvelle création. Exactement là où Adam a failli, Christ a parfaitement glorifié Son Père et Son Dieu sur la terre.

 

6        [Notre obéissance : obéir comme Christ]

C’est pourquoi tous ceux qui appartiennent à Christ sont tenus de manifester la même attitude morale envers Celui qui les a appelés. En effet, comme nous sommes élus, sanctifiés et objets de l’aspersion du sang, de même nous sommes appelés à l’obéissance de Jésus-Christ (1 Pierre 1:2). Cela ne se réfère pas seulement à une action extérieure, mais nous avons à amener toute pensée captive à «l’obéissance de Christ» (2 Cor. 10:5). La portée de cette phrase n’est pas tant que nous avons à obéir à Christ en tant que notre Maître — ce qui, bien sûr, est vrai en soi — mais plutôt que le type particulier d’obéissance qui a caractérisé Christ devrait nous caractériser. L’obéissance existait déjà dans le passé. «Par la foi Abraham obéit», à la fois en quittant le pays de son père et en offrant son fils (Héb. 11:8 ; Gen. 22:18).

 

7        [Obéissance comme Fils, obéissance comme enfants]

Par ailleurs, il semble être fait allusion à l’obéissance d’Israël à la loi sous menace de mort matérialisée par le sang de la victime aspergé sur tous les intéressés. Mais l’obéissance du Fils transcende tout et offre un exemple au-delà de tout. Il a vécu selon chaque parole qui sortait de la bouche de Dieu ; Sa vie d’homme était la réponse prompte et joyeuse ici-bas à la volonté divine en haut. Il obéissait comme un Fils, alors que nous avons le privilège d’obéir comme des enfants. C’est tout le contraire de l’obéissance légale au vu d’une menace ou d’une récompense.

Or ce n’est pas moins que cela, que Dieu attend de Ses saints.

 

8        [Obéissance venant de la volonté de Dieu connue]

Lorsque l’Esprit dépeint en détail l’abaissement incomparable en grâce, Il le fait précéder de l’exhortation : «Qu’il y ait en vous cette pensée qui a été aussi dans le christ Jésus» (Phil. 2:5). La conformité à Christ commence dans le cœur et dans les pensées. Ainsi, les pensées des saints, comme celles de leur Modèle, doivent toujours être ouvertes aux directives d’en haut. L’obéissance est une soumission implicite à ce qui est entendu. Ce principe marque même l’étape initiale de la vie du croyant. L’hypakoe (l’obéissance) de la foi était le but de la prédication de Paul (Rom. 1:5 ; 16:26), car la foi vient de ce que l’on entend, «akoe» (Rom. 10:17). Et aucun saint, si avancé soit-il, ne va au-delà de la dépendance à la parole de Dieu. L’enfant le plus obéissant est celui dont les paroles et les manières d’agir sont le plus influencées par les Écritures. Il ne s’agit pas d’une conformité extérieure à la parole de Dieu, pénible, lassante, légaliste, venant de ce que l’on sait que ceci ou cela est Sa volonté et qu’il faut donc y obéir ; mais il s’agit d’une course sur la route de ses commandements, une sainte ardeur dans les choses divines, une sainte préoccupation de connaître Sa volonté et de l’accomplir. Une telle obéissance de bon gré à Sa révélation aura une saveur de Christ dans les Siens, faisant Son bon plaisir devant Lui.

Cela ne vaut-il pas la peine d’être recherché ? Dieu merci, Il nous a rendus «participants de la nature divine» et nous a donné de Son Esprit, afin que la tâche ne soit pas en vain.