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Œcuménisme : où est la vraie unité des chrétiens ?

 

Bibliquest

Article dérivé de « Vers Babylone » de A.Gibert

 

Table des matières :

1      L’unité des chrétiens selon la PRIÈRE DE JEAN 17

1.1       Ce que le Seigneur dit en Jean 17. Caractères des vrais chrétiens

1.2       En quoi la prière de Jean 17 a-t-elle été exaucée ?

1.2.1        Les croyants constitués en un, par le Saint Esprit : le corps de Christ depuis la Pentecote.

1.2.2        Une unité réelle, qu’il faut vivre

2      Autres passages de l’Écriture confirmant Jean 17

2.1       2 Cor. 6 après v.14 : Pas de communion entre la lumière et les ténèbres

2.2       Pas d’unité avec le mal

2.3       Luc 9v49-50 et 11v23 — Pour Christ ou contre Christ

2.4       Luc 11v23 —Disperser ou assembler avec Christ

3      Avant même de parler d’unité, des principes de base qui sont faux

3.1       Nouvelle naissance ignorée

3.2       Autres vérités importantes méconnues ou inconnues

3.3       Confusion entre la chrétienté de nom et le corps de Christ unissant réellement les vrais croyants

3.4       Un vocabulaire qui trompe et qui vide le christianisme de son sens

3.5       L’engagement politique mène à la ruine

4      Unification selon l’œcuménisme : les méthodes à la lumière de la Parole de Dieu

4.1       Une unification d’églises

4.1.1        Unir en perpétuant les divisions

4.1.2        Unification extérieure

4.2       La vérité et la Parole de Dieu mises de côté

4.3       L’unité selon le catholicisme. La tradition annule la Parole de Dieu

4.4       Quand le centre de rassemblement et d’unité devient l’homme

4.5       Une unité plus vaste que le christianisme ?

5      Quel avenir pour la chrétienté ?

5.1       État moral

5.1.1        L’évangile peut-il triompher quand Christ reste rejeté ?

5.1.2        Laisser-aller, laisser-faire partout, — mais ce n’est pas inéluctable

5.1.3        Mondanisation (ne pas confondre avec mondialisation !)

5.2       Déroulement des événements selon la prophétie — vers le pire

5.2.1        Apostasie

5.2.2        Babylone

5.2.3        Persécution et oppression

6      Place du fidèle indépendamment des circonstances. Ce qui est immuable

6.1       La Parole de Dieu suffisante pour les besoins

6.2       Une unité conforme au caractère de Dieu

6.3       Un chemin de fidélité

6.4       La Parole de Dieu appelle et appellera encore à la séparation

6.5       Appel à ceux qui ont connu la vérité

7      En résumé, brièvement :

 

 

1        L’unité des chrétiens selon la PRIÈRE DE JEAN 17

1.1      Ce que le Seigneur dit en Jean 17. Caractères des vrais chrétiens

Le mouvement œcuménique a pour but de réunir tous les chrétiens en une seule église. Il met spécialement en avant la prière du Seigneur de Jean 17, et son v. 21 d’où on extrait les paroles « que tous soient un… afin que le monde croie ».

Pour bien comprendre cette phrase, il importe de voir le contexte, ce qu’a dit exactement notre Seigneur dans cette prière.

Parlant des disciples au v. 14, le Seigneur dit : « Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde ». Ceci souligne a) que les vrais disciples sont guidés par la Parole de Dieu et b) qu’ils sont étrangers dans ce monde, étant sujets à son inimitié comme Christ, selon la haine qui a conduit le monde à Le crucifier, Lui le Fils de Dieu. Ce caractère de conformité à Christ et d’étranger (spirituellement) au monde est souligné au v. 16 : « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde », tandis que le v. 15 reconnaît clairement que c’est « dans le monde » (physique) que le chrétien a à se trouver : « Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal ». Cette présence du mal dans ce monde oblige le chrétien à se tenir à part, pour se garder du mal ; c’est la sainteté dont parle le v. 17 qui suit : « Sanctifie-les par la vérité ; ta Parole est la vérité » : le moyen de sainteté et de sanctification est ainsi la Parole de Dieu. Tout ceci ne veut pas dire que le chrétien n’a rien à faire avec le monde ; le v. 18 dit au contraire : « Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde ». Notre modèle est la position du Seigneur Jésus qui s’est abaissé pour aller auprès des pécheurs en tout genre pour leur apporter la bonne nouvelle du salut. En effet le v. 20 montre que la prière du Seigneur n’était pas limitée aux onze disciples, mais s’étend jusqu’à nous : « Or je ne fais pas seulement des demandes pour ceux-ci, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole ». Et c’est alors qu’intervient au v. 21 cette demande du Seigneur à Son Père : « afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ; afin qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que toi tu m’as envoyé ». On voit déjà combien on peut en fausser la portée si on la sort de son contexte.

Il ressort de ce passage que le chrétien ne peut pas avoir un christianisme mêlé au monde et mélangé à l’esprit de ce monde, mais il s’y trouve au contraire en étranger, séparé du mal, pour y rendre un témoignage conforme à la Parole de Dieu. L’unité des croyants est bien selon le désir du Seigneur, mais elle est d’abord une unité entre croyants fidèles à Christ selon la Parole de Dieu : « ceux qui croient en moi par leur parole » (v. 20). Judas était sorti au moment de cette prière (13v30). Il ne suffit pas d’être baptisé pour être concerné par l’unité des chrétiens, mais il faut être né de nouveau (Jean 3). On retrouve la même chose en 1 Cor. 12v12 où l’unité des croyants est affirmée comme étant celle des membres d’un même corps, le corps de Christ : qui pourrait imaginer qu’on puisse être membre du corps de Christ sans avoir la vie de Dieu, la vie nouvelle ?

L’unité faisant l’objet de la prière du Seigneur en Jean 17 est donc une unité dans la séparation du mal et de l’esprit du monde, et dans l’obéissance à la Parole de Dieu, y compris lorsqu’il s’agit d’apporter le message divin (évangile) au monde.

Ce passage de Jean 17 ne doit pas être tronqué pour n’en retenir que le seul v. 21 en oubliant tout le reste.

 

1.2      En quoi la prière de Jean 17 a-t-elle été exaucée ?

1.2.1       Les croyants constitués en un, par le Saint Esprit : le corps de Christ depuis la Pentecote.

Les épîtres sont là pour nous montrer l’accomplissement de cette prière du Seigneur pour l’unité. Elle l’a été en ce que les vrais chrétiens (nés de nouveau) constituent une même famille, celle des enfants de Dieu qui sont passés par la nouvelle naissance, mais surtout ils constituent ensemble un seul corps depuis la Pentecôte (Actes 2), cette unité ayant été formée par le Saint Esprit (1 Cor. 12v12-13 et Éph. 4v4) ; et ce seul corps est appelé le corps de Christ, Lui étant la tête (Éph. 1v22-23 ; Col. 1v18). Le Seigneur Lui-même en a fait part à Paul lors de sa conversion (« je suis Jésus que tu persécutes », Actes 9v5), et par révélation en rapport avec la Cène (1 Cor. 10v17 ; 11v23).

 

1.2.2       Une unité réelle, qu’il faut vivre

Selon l’Écriture, cette unité existe donc ; elle n’est pas à faire, mais il faut la vivre et la manifester.

Certains diront que cela est contredit par les faits, par le morcellement de l’église universelle. Certes les chrétiens ont failli à rendre le témoignage collectif qu’ils devaient rendre, mais chacun reste porteur d’un témoignage qu’il rendra suivant la réalité de sa vie intérieure. Tous les membres de la famille de Dieu, les membres du corps de Christ sont solidaires (1 Cor. 12v15-25) et exhortés à garder l’unité de l’Esprit (Éph. 4v3). Soyons remplis de l’Esprit de Christ de telle manière que nous discernions en tout vrai croyant un enfant de Dieu, un membre du corps de Christ, et que nous l’aimions comme tel, sachant que Christ aime son assemblée : Il s’est livré pour elle, et la nourrit et la chérit et la purifie (Éph. 5v25-29).

 

2        Autres passages de l’Écriture confirmant Jean 17

2.1      2 Cor. 6 après v.14 : Pas de communion entre la lumière et les ténèbres

Les Corinthiens sont l’objet de longs reproches de l’apôtre à cause de leur esprit de parti et de division : c’est le sujet des quatre premiers chapitres de sa première épître aux Corinthiens. Il insiste ensuite sur l’unité des croyants dans l’assemblée (ou : église) en ce qu’ils sont constitués « un seul corps (1 Cor. 12v12-13) animé par un seul Esprit (1 Cor. 12v4-11). Pourtant ce même apôtre insiste sur l’incompatibilité du croyant avec l’incrédule (2 Cor. 6v15, et v14-18). Celui qui professe être chrétien, mais n’est pas né de nouveau, fait partie des incrédules. Cette incompatibilité empêche d’avoir aucune communion (2 Cor. 6v14) : quelle communion y a-t-il entre la lumière et les ténèbres ? Or le croyant est « lumière dans le Seigneur » (Éph. 5v8 et Phil. 2v15).

 

2.2      Pas d’unité avec le mal

D’autres passages enseignent la même chose que ce qui vient d’être vu.

D’une manière générale, Dieu est un Dieu saint qui ne peut supporter de voir le mal (Hab. 1v13).

Garder «l’unité de l’Esprit dans le lien de la paix» (Éph. 4v3) implique non pas de s’aider les uns les autres à mal faire, mais de s’encourager à obéir ensemble au Seigneur selon la Parole de Dieu. Il n’y a pas lieu de reconnaître comme chrétiens ceux qui manifestement n’ont ni la vie ni l’Esprit. Tous les apôtres, Pierre, Jean, Jude, Paul, dénoncent avec force les faux chrétiens, les «faux frères, furtivement introduits» (Gal. 2v4), «glissés parmi les fidèles» (Jude 4), qui n’ont que « la forme de la piété » (2 Tim. 3v5). Seulement, dans la confusion présente, il n’est pas toujours aisé de les démasquer. Néanmoins chaque croyant est sous l’obligation de se retirer du mal : «Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur» (2 Tim. 2v19). La certitude que le Seigneur connaît ceux qui sont siens (2 Tim. 2v19) ne peut autoriser à unir le bien et le mal, ni la vérité et l’erreur, sous couvert d’«unité» ou  d’«unité de l’Esprit». La séparation du mal commence individuellement («quiconque»), et le fidèle est invité à «poursuivre la justice, la foi, l’amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur» (2 Tim. 2v22). L’amour souffre de ne pouvoir marcher avec des personnes qui, quoique chrétiennes, n’obéissent pas à l’injonction de se séparer du mal, mais ce serait renier cet amour même que de les encourager dans «l’iniquité» dont il faut se séparer. Prenons garde à 1 Jean 5v2.

 

2.3      Luc 9v49-50 et 11v23 — Pour Christ ou contre Christ

Dans le passage de Luc 9, le Seigneur déclare : « celui qui n’est pas contre vous est pour vous » (9v50). Cette affirmation est utilisée quelquefois pour prétendre qu’on peut s’associer à tous ceux qui ne sont pas des opposants déclarés à Christ. Mais l’occasion de cette affirmation était simplement qu’un homme, qui ne suivait pas la compagnie du Seigneur (et des disciples) chassait néanmoins des démons au nom de Jésus. Les disciples ne devaient donc pas le lui reprocher ni le lui défendre sous le prétexte qu’il ne les suivait pas. Cet homme marchait autrement que les disciples, mais il manifestait une puissance réelle au nom de Jésus : on ne pouvait pas le classer parmi ceux qui sont « contre » Christ.

Par contre dans le passage de Luc 11v23, la situation a évolué et le Seigneur est rejeté. On L’accuse même de chasser les démons par le chef des démons (11v15). Alors le Seigneur doit affirmer : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi » (11v23a).

Quand Christ est considéré comme acceptable, on n’est pas testé moralement ; mais quand l’opinion publique se dresse partout contre Lui, et qu’il est évident que suivre Christ, c’est être méprisé par les grands et par les sages, alors voilà un critère fort : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi » (11v23a). Plus Christ est rejeté, plus le vrai chrétien doit partager Son sort.

Comment dès lors pratiquer l’œcuménisme avec tant de gens qui, ou bien nient la divinité de Christ, ou nient l’inspiration de Sa Parole, ou bien simplement n’ont pas la vrai foi personnelle qui sauve et amène à la nouvelle naissance ?

 

2.4      Luc 11v23 —Disperser ou assembler avec Christ

Or si le test précédent est pour les personnes, le Seigneur donne aussi un test pour leurs œuvres, selon ce qui est ajouté : « celui qui n’assemble pas avec moi, disperse » (Luc 11v23b). C’est un principe très solennel. Il peut se faire qu’un homme soit avec les chrétiens, et pourtant dans ses travaux il construit ou soutient ce qui est de ce monde. Une telle personne peut arriver à être un prédicateur populaire, et produire de grands effets, tant humanitaires que religieux ; mais peu importe les effets apparents : il n’en reste pas moins que « celui qui n’assemble pas avec moi disperse », dit le Seigneur.

Il n’y a pas de dispersion aussi réelle aux yeux de Dieu, que de rassembler les chrétiens sur de faux principes. C’est pire que s’ils n’étaient pas rassemblés du tout. C’est là un obstacle plus profond à la vérité, parce qu’il y a un esprit de parti et de dénomination qui devient inévitablement hostile à Christ. Un faux point de rassemblement substitue un autre centre à Christ, et accroît par conséquent la confusion et la dispersion.

On arrive ainsi à ce paradoxe de l’œcuménisme : alors qu’il prétend rassembler, en réalité il disperse — parce qu’il n’assemble pas autour de Christ seul.

 

3        Avant même de parler d’unité, des principes de base qui sont faux

3.1      Nouvelle naissance ignorée

La plupart des grandes églises chrétiennes acceptent tous les baptisés, ou même davantage : ce sont des « églises de multitudes » comme on les appelle. Il est significatif que l’on n’entend pour ainsi dire jamais parler, dans les propos œcuméniques, de la nouvelle naissance. Hélas ! que de gens abusés, qui se tiennent pour chrétiens, pour entrés dans le royaume de Dieu, et on les traite comme tels, on dit même qu’ils sont « enfants de Dieu », sans pourtant qu’ils soient «nés d’eau et de l’Esprit» (Jean 3) — notion méconnue quand elle n’est pas inconnue. Comment, dans ces conditions, le culte selon la Parole pourrait-il être connu ?

 

3.2      Autres vérités importantes méconnues ou inconnues

Outre cette question de la nouvelle naissance, bien d’autres vérités sont ou bien mal connues ou bien inconnues, ou bien refusées, quand ce n’est pas ridiculisé. On peut citer en particulier : • la Bible comme Parole de Dieu, • le retour du Seigneur pour enlever Son Église, • le jugement éternel, • l’état de perdition du monde qui va vers le jugement (châtiment), • la mort de Christ en sacrifice pour le péché, • la résurrection des corps, • la marche chrétienne dans la piété provenant de l’enseignement de la grâce (Tite 2v12), etc….

Cette question de la vérité mise de côté est encore reprise plus loin.

Or toutes ces vérités ont des conséquences pratiques sur la vraie vie chrétienne, individuelle d’abord, collective ensuite.

 

3.3      Confusion entre la chrétienté de nom et le corps de Christ unissant réellement les vrais croyants

Mais, dira-t-on, malgré tout ce qui vient d’être dit, l’œcuménisme a fait de réels progrès : certaines églises protestantes ont fusionné, les diverses églises multiplient les dialogues, des points de doctrine qui paraissaient irréductibles ont été surmontés, notamment entre l’église catholique et les luthériens ; en bien des endroits, les protestants « réformés » et luthériens ont fusionné ; les actions sociales et humanitaires se multiplient.

Or s’il est vrai que ces diverses églises constituent bien la « chrétienté », elles ne forment pas pour autant le « corps de Christ » : comment pourrait-il inclure des gens qui n’ont manifestement pas la vie de Dieu, plusieurs niant des vérités fondamentales comme la divinité de Jésus Christ, l’inspiration divine de l’Écriture, le salut par grâce, et bien d’autres, — ne cherchant d’ailleurs même pas à se soumettre à l’autorité de cette Écriture.

Autrement dit, la vraie nature de l’unité chrétienne issue de la réalité du corps de Christ, est une vérité incomprise ou méconnue. On parle de corps de Christ, mais l’idée d’un lien vital avec Christ glorifié, l’idée que cela soit ce qui unit réellement les vrais croyants entre eux, l’idée que l’Église soit appelée à manifester Christ ici-bas, tout cela est inconnu ou ignoré volontairement.

La confusion entre la chrétienté de nom et le vrai corps de Christ explique qu’une église qualifiée comme telle, celle de Laodicée (Apoc. 3v16) puisse être vomie par Christ, — qu’une autre, Sardes, puisse être considérée par Lui comme morte (Apoc. 3v1), malgré sa réputation d’être vivante. Il ne s’agit pas là d’une chose étrange et inconnue jusqu’alors : 1 Cor. 10v1-13 prend comme exemple ce qui est arrivé à Israël, où tous faisaient partie extérieurement du peuple, mais une grande partie n’a pas été agréée de Dieu. C’est ce qu’on a appelé des « professants sans vie ».

 

3.4      Un vocabulaire qui trompe et qui vide le christianisme de son sens

Peut-être, dira-t-on, que c’est faire preuve d’outrecuidance que de refuser à de grandes églises entières le qualificatif d’église chrétienne. Il ne faut pas faire de disputes de mots (2 Tim. 2v14), mais il faut parler le langage de l’Écriture. Voilà ce qui se passe dans de grandes églises :

On parle de chrétiens, mais on se contente de gens qui sont baptisés, sans avoir la vraie foi.

On parle d’Évangile, sans parler ni de Christ mort à notre place en portant le châtiment que nous méritions à cause de nos péchés, ni de délivrance du péché, ni de repentance.

On parle de salut et d’être sauvé, mais cela se rapport le plus souvent aux difficultés de la terre, et non à la délivrance du péché ou de la colère de Dieu contre le péché, et encore moins au sort éternel.

On parle de l’Église contre laquelle les portes du Hadès ne prévaudront pas, mais on ne voit pas qu’il s’agit là de l’Église bâtie par Christ avec des pierres vivantes qui sont les vrais croyants.

On parle de culte, mais l’adoration est remplacée par des discours ou de la musique, sans adoration vraie.

On parle de louange, mais on se borne à écouter un groupe de chanteurs ou un orchestre.

Et pour ce qui concerne l’église catholique, elle continue dans toutes les erreurs basiques de son culte (voir plus bas). — L’œcuménisme ne rejette rien de peur de se voir barrer le chemin de l’unité.

 

3.5      L’engagement politique mène à la ruine

L’autre trait marquant de toutes les organisations ecclésiastiques modernes est le souci de leur influence terrestre, voire politique. Les églises sont toujours davantage préoccupées par les problèmes du jour, aussi bien économiques que sociaux et politiques, estimant que leur tâche est d’y fournir des réponses et de contribuer à l’édification de la société : cela revient à mettre de côté l’Écriture et à refuser la qualité d’étrangers (1 Pierre 2v11).

«Faire du bien à tous les hommes» (Gal. 6v10) n’est pas s’immiscer dans leurs démêlés. Ceux qui éprouvent spécialement que les divisions entre chrétiens sont un facteur de faiblesse pour la chrétienté en tant que puissance mondiale, ce sont surtout les chrétiens de nom ; ils ne voient dans l’église qu’un organisme de ce monde, et dans le christianisme qu’un élément moral utile. La chrétienté est envahie par l’irréligion alors qu’on la veut plus forte encore que dans le passé, et on essaie de parer à cette menace en s’unissant. C’est alors l’inverse qui arrive.

 

4        Unification selon l’œcuménisme : les méthodes à la lumière de la Parole de Dieu

4.1      Une unification d’églises

L’unité de Son Église faite par Dieu est une unité entre les croyants, membre du corps de Christ, Christ étant la tête de ce corps. C’est ce qu’enseignent notamment l’épître aux Éphésiens et la première aux Corinthiens. Cette unité existe et n’a rien à voir avec les efforts de l’œcuménisme. Ce mouvement cherche à unir des églises entre elles, chacune gardant plus ou moins son individualité.

 

4.1.1       Unir en perpétuant les divisions

Il semblerait que la seule chose à dire soit : «Nous sommes un, laissons tomber toutes les séparations édifiées par les hommes entre croyants, et gardons au contraire soigneusement, ensemble, la vérité divine, dans la séparation entre les croyants et le monde». Or voici qu’apparaissent les plus grandes incohérences.

L’existence même de plusieurs églises distinctes contredit l’unité de l’Église. Ceux qui parlent le plus d’abaisser les barrières entre les groupes ne cessent de mettre en avant leurs églises, chacune avec sa «foi» propre, sans parler de ses rites. La notion de «membres du corps de Christ» («Vous êtes le corps de Christ et ses membres chacun en particulier», 1 Cor. 12v27), échappe, les individus n’étant considérés que comme des «membres d’une église». Certains parlent quand même de « corps de Christ », mais ou bien ils considèrent que les églises elles-mêmes sont ces membres (ce qui est tout à fait contraire à ce que dit la Parole en 1 Cor. 12), ou bien on va jusqu’à considérer les personnes comme membres de ce corps de Christ par l’intermédiaire de leur église, ce qui n’est pas mieux. On estime donc que ce sont les églises qui ont à s’entendre entre elles. Cela revient à consacrer la division — la division de chrétiens appartenant à des églises différentes !

D’autres espèrent fusionner à la longue les dénominations protestantes entre elles, puis les unir ensuite dans un vaste ensemble avec les églises orthodoxe et romaine, dans la tolérance mutuelle de leurs différentes vues. Cela revient de nouveau à perpétuer les divisions tout en supprimant les étiquettes, ou bien à présenter comme unité le mélange d’éléments inconciliables, et voilà une nouvelle incohérence.

L’unité du corps de Christ n’est ni l’unification extérieure d’églises visibles, ni la mise en commun de certaines convictions aux dépens des vérités fondamentales du christianisme:

 

4.1.2       Unification extérieure

D’où viennent en effet les divisions, sinon du fait que l’esprit de l’homme a supplanté l’action de l’Esprit de Dieu ? La «foi chrétienne» a été interprétée par les uns d’une manière, par les autres d’une autre, chaque dénomination la confessant selon sa conception particulière. En quelque sorte, les églises disent maintenant : «Rapprochons-nous, mettons en commun le plus grand nombre possible de nos convictions, tout en conservant les particularités qui présentement nous séparent». Or ces particularités touchent le plus souvent aux fondements du christianisme : peu importe, semble-t-on dire, pourvu que les différents groupes collaborent à l’unification extérieure !

 

4.2      La vérité et la Parole de Dieu mises de côté

Cette question a déjà été abordée en partie plus haut.

Il y a une vérité, et il faut la garder. Mais la vérité, c’est Christ (Jean 14v6) tel que le Saint Esprit Le fait connaître par la Parole de Dieu. Or, pour permettre le rapprochement d’églises, on consent ou consentirait à faire coexister des opinions divergentes sur la divinité de Christ, sur Son humanité, sur Son existence historique même, aussi bien que sur la réalité de Sa résurrection, sur la rédemption, sur l’inspiration des Écritures, sur la signification de la croix, sur le jugement éternel. Qu’on le veuille ou non, tout se fait par compromis sur la vérité de l’Écriture.

D’autres vont plus loin : estimant qu’on n’arrive pas à s’entendre sur la doctrine, on déclare que la doctrine divise, et qu’il vaut mieux ne pas s’en occuper. C’est une caractéristique du temps d’être de plus en plus indifférents à la vérité, voir même de prétendre qu’il n’y a pas de vérité absolue. Nous répondons avec l’Écriture, dans sa lettre et dans son esprit : « Jésus dit : je suis le chemin, et la vérité, et la vie » (Jean 14v6) — La Parole de Dieu est la vérité (Jean 17v17) — «le Christ est-il divisé ?» (1 Cor. 1v13), — et encore : «... jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu» (Éph. 4v13). L’exhortation de Jude à «combattre pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints» (Jude 3) s’applique encore aujourd’hui.

Mettre la foi en morceaux pour unir les hommes sur ses ruines, prétendre mieux vivre en tarissant les sources de la vie, mettre les spéculations des hommes au rang de la vérité de Dieu, discuter et disséquer sa Parole au lieu de se soumettre à elle, — tout cela n’est pas le chemin du vrai chrétien. En tout cas, ce n’est pas l’amour dans la vérité (2 Jean 1 et 1 Jean 5v2).

Tout se passe comme si, tout en se lamentant d’avoir laissé une eau se corrompre diversement dans des canaux multiples, envahis par des déchets de toute provenance, on faisait toutes sortes de plans pour retrouver l’eau pure en combinant ces eaux polluées, au lieu de revenir à la source.

 

4.3      L’unité selon le catholicisme. La tradition annule la Parole de Dieu

En face de toute cette activité œcuménique, le catholicisme s’intéresse aussi à l’unité. Sa position est bien plus nette et claire : elle consiste à s’efforcer de ramener dans son bercail les autres chrétiens, ceux qu’elle rejetait autrefois en disant « hors de l’église, pas de salut », et maintenant elle les appelle « des frères séparés ». Mais sa doctrine ne change pas. Malgré les avantages pris par ce que l’on appelle le progressisme, c’est-à-dire un certain accommodement avec les idées modernes, sur l’intégrisme, c’est-à-dire l’attachement irréductible aux dogmes, elle se renierait si elle abandonnait sa tradition, sa hiérarchie, ses dogmes, celui de l’infaillibilité pontificale comme celui de la présence réelle dans le «sacrifice de la messe», l’intercession des saints, le culte marial, l’immaculée conception et l’assomption de la Vierge, Marie médiatrice des grâces, la réversibilité des mérites, les indulgences, etc. Ces doctrines et pratiques dérivent de la « Tradition », et celle-ci annule la Parole de Dieu, conformément à ce que dit notre Seigneur en Matthieu 15v6.

En face de cette puissance du catholicisme, l’autre moitié du monde christianisé, n’a pas de «saine doctrine» à opposer (Apoc. 3v1b) ! On se flatte de faire vivre ensemble sur des formules ambiguës les conceptions les plus diverses, qui ne sont que des notions religieuses aussi larges que possible. On infléchit même la doctrine et la pratiques vers le catholicisme. Sans une doctrine saine et sûre, on ne peut résister à l’absorption par Rome. C’est bien l’orientation qui paraît prévaloir, de plus en plus.

 

4.4      Quand le centre de rassemblement et d’unité devient l’homme

Quand la Parole de Dieu est mise de côté comme seule référence pour nous conduire, quand Christ n’est plus le seul et vrai centre du rassemblement des croyants, l’homme le remplace. On trouve toute sorte de leaders, de meneurs, de pasteurs, de prétendus prophètes, de conducteurs de louanges. Dans l’église catholique, l’église au sens propre est constituée par le clergé (hiérarchie, curé, évêque, pape, ou encore la vierge et les saints). C’est l’homme sous des formes particulières.

Le sommet de ce désordre sera quand l’antichrist, l’homme de péché s’assiéra au temple de Dieu, se présentant comme étant Dieu (2 Thes. 2v4).

 

4.5      Une unité plus vaste que le christianisme ?

Une évolution de l’œcuménisme méritant d’être notée est le rapprochement avec les religions non chrétiennes. Des religions animistes ont même été intégrées dans certaines cérémonies. Même l’église catholique s’est engagée dans le dialogue inter-religieux, notamment avec les rencontres d’Assise.

Sous prétexte de paix dans le monde, de fraternité de tous les hommes, on installe d’abord un dialogue, puis on échange des orateurs, acceptant même ceux qui propagent des fausses doctrines. Ensuite délaissant la vérité chrétienne, on multiplie les appels pour contribuer à la paix dans le monde, notamment au Moyen-Orient. Ces appels réclament une coopération de toutes les religions.

Or on ne peut pas échapper au fait que l’Islam, par exemple, nie la divinité du Seigneur, et par-là participe au caractère de l’antichrist selon 1 Jean 2 – et qu’il ne propose aucun Sauveur, mais seulement des rites religieux. Comment peut-on faire coopérer Christ avec l’antichrist ?! C’est le doigt dans l’engrenage de la confusion religieuse la plus complète, l’engrenage de l’évolution vers la Babylone future de l’Apocalypse (voir plus bas).

 

5        Quel avenir pour la chrétienté ?

Ce que dit l’Écriture du sort de la chrétienté

5.1      État moral

5.1.1       L’évangile peut-il triompher quand Christ reste rejeté ?

Des âmes pieuses, mais mal instruites, rêvent de voir le monde entier converti à l’Évangile de la grâce, l’Église élargie aux dimensions de l’humanité et le royaume de Dieu ainsi instauré. Cette idée séduisante ignore malheureusement l’enseignement de l’Écriture : celle-ci montre clairement l’Église comme associée à un Christ actuellement rejeté, qui l’enlèvera auprès de Lui (1 Thes. 4v14-18) lorsqu’Il sera sur le point de prendre en mains le pouvoir pour établir le royaume de justice et de paix sur la terre, aux travers de jugements terribles. Jusque-là la grâce est offerte. Le monde n’en veut pas. Les rachetés sont «retirés du présent siècle mauvais», comme dit Paul aux Galates (1v4) ; ils «échappent à la corruption qui est dans le monde» (2 Pierre 1v4). «Ils ne sont pas du monde» (Jean 17v16).

 

5.1.2       Laisser-aller, laisser-faire partout, — mais ce n’est pas inéluctable

Le manquement de l’Église à son témoignage est la conséquence de l’oubli de sa vocation céleste. La raison profonde de l’état dans lequel se trouve la chrétienté, c’est que l’Église a oublié que sa vocation est céleste et exclusivement céleste. Elle a laissé le monde la pénétrer. Elle s’est liée à lui. L’ivraie a poussé avec le froment, le levain a fait fermenter la pâte, le grain de moutarde est devenu le grand arbre servant de repaire aux oiseaux du ciel (Matt. 13v24-43). Toutes sortes de fausses doctrines sont écloses ; des multitudes s’appellent chrétiennes sans avoir la vie de Dieu, et la chrétienté mondanisée, épanouie en ses diverses formes, usurpe le nom d’Église. Elle sera jugée par le Seigneur d’après ce titre dont elle se pare, mais elle n’est pas l’Église : celle-ci, qui a tristement manqué à sa mission, se trouve toujours au milieu d’elle, connue seulement de son Chef, qui s’en occupe avec fidélité et sollicitude.

«Un ennemi a fait cela» (Matt. 13v28), parce que les serviteurs ont dormi (Matt. 13v25). Où trouver un remède ? «Laissez-les croître tous deux ensemble jusqu’à la moisson» (Matt. 13v30). Autrement dit, il est impossible de rétablir ce que l’homme a gâté. Mais il est toujours possible d’agir en accord avec ce qui demeure. Il ne peut être question de refaire l’Église primitive, mais bien de vivre comme l’Église permanente, avec le secours de Dieu et selon que l’enseigne sa grâce, avec Sa Parole écrite.

 

5.1.3       Mondanisation (ne pas confondre avec mondialisation !)

Ne pas confondre mondanisation et mondialisation. La mondanisation est la tendance de l’église à se conformer au monde qui l’entoure. La mondialisation est le phénomène observé selon lequel les mêmes problèmes  se posent partout dans le monde et proviennent d’interactions de tous les peuples et tous les mouvements. La Parole de Dieu est sévère contre la mondanisation. Par  contre les prophéties globales sur l’histoire de l’église en Apoc. 2 et 3 et sur les châtiments qui suivront le temps de la grâce, concordent avec une généralisation des problèmes et des fautes, ce qui relève de la mondialisation.

Nous n’avons pas à nous étonner de l’état de choses dans la chrétienté. Il a été annoncé par les apôtres, le mal ayant commencé dès leur époque et n’ayant cessé d’empirer. L’abandon du premier amour (Éphèse), la mondanisation, retardée par les persécutions (Smyrne), l’emportant ensuite (Pergame), l’idolâtrie associée à la profession chrétienne au sein d’un vaste système religieux corrompu et dominateur (Thyatire), le formalisme mort gagnant ceux qui étaient sortis de ce système (Sardes), le peu de force d’un témoignage fidèle et méprisé (Philadelphie), l’orgueil spirituel excluant Christ (Laodicée), — voilà autant de chapitres (Apoc. 2 à 3) d’une histoire profondément triste si l’on ne considère que le travail de l’homme, mais histoire merveilleuse si l’on considère la patience et la constance de Celui qui marche au milieu des sept lampes d’or (Apoc. 1v12,20). Il est prêt à venir, jugeant Jésabel et les siens, surprenant Sardes comme un voleur, vomissant de sa bouche Laodicée, mais chargé de promesses et de récompenses pour les vainqueurs, ceux qui ne se seront pas laissés entraîner par le courant général ambiant.

Christ revient ; Il n’est pas encore venu, la chrétienté n’est pas encore mise de côté par Dieu ; si grave que soit son état, si grande que soit sa responsabilité, elle est encore l’objet de Son support, et les avertissements sont donnés pour la pousser au repentir. Mais sa ruine ne fait que s’accentuer malgré les apparences, les hautes prétentions et les activités multipliées ; le témoignage philadelphien participe à la ruine, ce qui n’autorise en aucune façon à l’abandonner, au contraire. Écoutons Celui qui dit : «Je viens bientôt ; tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne».

 

5.2      Déroulement des événements selon la prophétie — vers le pire

5.2.1       Apostasie

Où tout cela aboutit-il ? Le lecteur attentif du Nouveau Testament se convaincra que le dénouement se fera non point par le triomphe sur la terre d’une Église restaurée, mais par la venue du Seigneur, d’abord pour enlever les siens (Jean 14v3 : 1 Thes. 4v14-18). La différence d’avec les simples chrétiens de nom, nous ne la voyons pas beaucoup aujourd'hui, mais le Seigneur saura qui Il doit enlever (ceux qui sont nés de nouveau) et qui Il doit laisser (ceux qui ne sont pas nés de nouveau).

La venue du Seigneur sera ensuite pour juger «ceux qui habitent sur la terre», ceux qui resteront après l’enlèvement. Ceci sera «le jour du Seigneur» de 2 Thess. 2, et il «ne viendra pas que l’apostasie ne soit arrivée auparavant» (2 Thess. 2v3), c’est-à-dire le reniement de la foi chrétienne par ce qui gardera encore, pendant quelque temps, la forme grandiose de l’édifice de la chrétienté. Parallèlement aura lieu le reniement de leur Dieu par les Juifs rentrés dans leur pays. «Et alors sera révélé l’inique» (2 Thess. 2v8), «l’homme de péché» (2 Thess. 2v3), autrement dit l’Antichrist qui séduira Juifs et nations.

L’apostasie est présentement en marche, elle progresse avec rapidité mais elle n’est pas encore généralisée. Elle aura lieu ouvertement quand la véritable Église aura été enlevée. Le développement d’une profession religieuse sans vie n’est pas encore complet, il le sera quand «celui qui retient maintenant» (le Saint Esprit) «sera loin», de même que «ce qui retient» (tout ce que Dieu, dans son gouvernement, emploie pour freiner ce développement — 2 Thes. 2v6, 7). Mais «le mystère d’iniquité», qui opérait dès le temps de l’apôtre, est prêt à surgir au grand jour. Tout se prépare activement pour l’entrée en scène de ceux qu’on a appelé les grands acteurs de la crise finale, crise que résoudra l’apparition glorieuse du Seigneur. Parmi ces acteurs, il y a «Babylone la grande».

 

5.2.2       Babylone

Une fois l’Église véritable enlevée au ciel, il restera sur la terre toute la structure de la chrétienté, la «grande maison» de 2 Tim. 2v20, vide de tout ce qui a eu la vie de Dieu, mais pleine de ceux qui n’auront été que des chrétiens « professants », ou de nom. Cela aura pour un temps l’apparence la plus splendide, mais la plus trompeuse. L’unité du monde dit chrétien se fera, oui, mais dans cette Babylone orgueilleuse, opulente, intrigante, que décrit symboliquement le chapitre 17 de l’Apocalypse et dont le chapitre 18 évoque les richesses et l’influence sans égales. Le grandiose édifice romain, subsistera avec toute son imposante organisation. C’est en son sein que s’accomplira une confusion (c’est le sens du mot Babel, ou Babylone) religieuse totale, l’apostasie de la chrétienté (Christ mis de côté). Orthodoxes, protestants, catholiques, ces mots ne compteront plus. Sur le front de la «grande prostituée» il y aura «un nom écrit : Babylone la grande» (Apoc. 17v5 ; Daniel 4v30).

Les points capitaux du christianisme demeurent jusqu’ici enseignés, y compris dans le catholicisme, bien qu’ils soient déformés et étouffés par des traditions mises au rang de l’Écriture, et même au-dessus. Il n’en subsistera rien quand Babylone régnera et que, sous la crosse de Rome, l’unité de la chrétienté apostate sera réalisée.

Mais bientôt il sera dit : «En une seule heure, elle a été désolée» (18v19), «en une seule heure son jugement est venu» (18v10). Le pouvoir civil («les dix cornes de la bête») la détruira : «celles-ci haïront la prostituée et la rendront déserte et nue, et mangeront sa chair et la brûleront au feu» (17v16, 17).

 

5.2.3       Persécution et oppression

Si nous avons ci-dessus mis en garde contre le danger d’être séduits par l’œcuménisme, si nous avons dévoilé son devenir jusqu’à la totale confusion religieuse de Babylone, il y a en outre des périodes ou des lieux où l’œcuménisme devient oppresseur ou persécuteur. C’est même historiquement une des premières phases de la puissance de Babylone après que Dieu eut mis de côté son trône à Jérusalem : Daniel 3.

Le vaste empire Babylonien étant difficile à gouverner en raison de la multitude de peuples qui le composaient, alors son roi songea à créer une unité spirituelle, qu’il mit en œuvre par le moyen de l’idolâtrie, imposant à tous ses principaux fonctionnaires d’adorer simultanément une seule et même statue d’or (c’était de l’œcuménisme avant la lettre). La condamnation à mort était prévue pour ceux qui refuseraient de se prosterner devant elle ; les trois amis de Daniel ayant refusé, ils furent jetés dans une fournaise de feu chauffée sept fois plus que d’habitude (Dan. 3v19), mais Dieu les en délivra.

La volonté d’unifier les églises en vue d’objectifs terrestres amènent les gens et les dirigeants à ne pas supporter ceux qui n’acceptent pas de concourir à leur mouvement, ou même qui s’y opposent. Ceux qui insistent sur l’importance de l’Écriture comme seule référence sont qualifiés de toute sorte de noms, comme « diviseurs », « trouble-fête », pharisiens, gens qui s’érigent en juges, ignorants, et par-dessus tout « fondamentalistes », ce qui aujourd'hui est devenu  une injure.

De tout temps l’union du pouvoir civil avec le pouvoir religieux a été un objectif intéressant ces deux pouvoirs, tant il est difficile de faire marcher les peuples dans l’unité et la cohérence. Ce mélange des deux pouvoirs religieux et civil est symbolisé par la fornication (Apoc. 2v22), et par Babylone assise sur la bête (Apoc. 17v3).

Or ceux qui veulent rester fidèles dans un tel état de choses sont méprisés, puis opprimés, voire persécutés. À Thyatire, on les accusait d’avoir connu les profondeurs de Satan (Apoc. 2v24) ; la Babylone de Apoc. 17 est enivrée du sang des saints (17v6), tandis que dans la Babylone de Nebucadnetsar, on jetait les fidèles au feu, et plus tard à la fosse aux lions. L’oppression peut prendre des formes variées, locales ou générales, variant en intensité et en cruauté ; en premier lieu viennent les menaces, puis les brimades, les amendes, la prison. Mais le principe reste le même : on veut que toutes les religions contribuent, de gré ou de force, à l’édification de la société. Pour ce faire, le pouvoir civil voit d’un bon œil que toutes les religions commencent par marcher ensemble, de gré ou de force.

Les croyants fidèles n’ont ainsi rien de bon à attendre des développements de l’œcuménisme.

Puissent-ils prendre modèle sur la foi et la confiance des trois amis de Daniel, qui ne savaient pas s’ils seraient délivrés de la fournaise de feu, mais qui savaient que Dieu pouvait le faire et que, de toute façon, Il les délivrerait de la main du roi ; leur décision de n’adorer que Dieu et de n’obéir qu’à Lui, était inébranlable (Dan. 3v17-18). Il vaut mieux obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (Actes 5v29). Dieu sait comment maintenir ou faire briller Son témoignage ici-bas par des instruments rejetés de tous, comme Christ l’a été en son temps.

 

6        Place du fidèle indépendamment des circonstances. Ce qui est immuable

6.1      La Parole de Dieu suffisante pour les besoins

Le diable a toujours cherché à faire douter de la Parole de Dieu, et à induire le croyant dans un chemin indépendant de Dieu. On trouve cela dans le jardin d’Eden de la part du serpent à l’égard d’Ève, mais aussi de la part du diable lorsqu’il a tenté notre Seigneur au désert. La réponse de celui-ci « l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matt. 4v4) montre combien cette Parole de Dieu (la Bible pour nous) est la réponse nécessaire et suffisante à tous nos besoins pour nous diriger sur le chemin de la course chrétienne. Dieu a pourvu à tout et a donné toutes les ressources. À nous d’être et de rester obéissants.

 

6.2      Une unité conforme au caractère de Dieu

Il n’y a donc pas d’autre chemin vers l’unité qu’un chemin de séparation du mal. Il en est ainsi parce que Dieu ne veut pas de communion entre la lumière et les ténèbres (2 Cor. 6v14). Certains prétendront que cela revient à abandonner l’idée d’unité des chrétiens. Ce n’est pas vrai : l’unité est faite, elle est à vivre. Ceux qui obéissent se trouvent ensemble sur le fondement qui demeure (2 Tim. 2v19). L’expression de l’unité du corps se trouve essentiellement dans le «seul pain», à la table du Seigneur (1 Cor. 10v17) : ceux qui y participent témoignent par-là de l’existence du corps de Christ, bien qu’ils aient conscience de ne pas en être les seuls membres. Ils ont la responsabilité de marcher en conséquence, dans l’obéissance à la Parole. Ils traduisent par ce symbole cette unité qui est faite, et qui n’est pas à faire : il leur appartient de la montrer en pratique, dans l’amour et la vérité — c’est cela « garder l’unité de l’Esprit dans le lien de la paix ». Ils ont à leur disposition les ressources et les instructions de la Parole, données de tout temps à l’Église. Qu’ils soient deux, ou cent, ou des millions ne change rien aux privilèges et aux responsabilités de cette Église dont ils ont, même en faible nombre, à témoigner qu’elle existe.

 

6.3      Un chemin de fidélité

Entre des églises qui admettent que la vérité est quelque chose de relatif, et qui contredisent par leur existence l’unité de l’Église, ou une église (catholique) qui se prétend la seule, tous les autres chrétiens étant réputés par elle schismatiques (orthodoxes, anglicans) ou hérétiques (protestants en général) ou, injure suprême, fondamentalistes (ceux qui s’attachent à la seule Parole de Dieu), la place des fidèles n’est pas plus ici que là, sous peine d’accepter l’erreur ou le mensonge. La place du fidèle est dehors, vers Christ et Christ seul (Héb. 13v13). Le Seigneur reconnaîtra certainement des esclaves à Lui dans Thyatire, dans Sardes, dans Laodicée ; mais quel que soit le nombre de ces fidèles, cela ne change rien à la condition de ces assemblées, représentant autant de systèmes qui vont être jugés.

L’autre source d’encouragement qui nous montre la voie à suivre est la faible église de Philadelphie (Apoc. 3) : ayant gardé la Parole et n’ayant pas renié le nom de Christ comme le Saint et le Véritable, elle est la seule église de ces chapitres ayant l’approbation de Christ.

 

6.4      La Parole de Dieu appelle et appellera encore à la séparation

«Sortez du milieu d’elle, mon peuple» (Apoc. 18v4). Quand le jugement s’abattra, ce sera trop tard pour « sortir de Babylone ». La chose est dite à l’avance, comme toutes les choses dont l’ange envoyé par Jésus «rend témoignage dans les assemblées» (Apoc. 22v16), pour que celui qui a des oreilles et qui entend, instruit par les paroles prophétiques, prenne maintenant la position à laquelle le Seigneur l’appelle. L’injonction à se séparer du mal, en 2 Tim. 2v19, est individuelle, mais elle est donnée pour que celui qui se sépare se retrouve avec d’autres, sur le vrai et seul fondement (2 Tim. 2v22) ; l’appel à sortir de Babylone (Apoc. 18v4) s’adresse à ceux que le Seigneur désire trouver en train de L’attendre (Luc 12).

Seulement si cette séparation n’est à son tour qu’une simple profession extérieure, elle serait plus coupable que toutes les autres. Affirmer être «ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur» (2 Tim. 2v22) risque de devenir une prétention sans réalité, la pire vanterie laodicéenne, et ce serait ajouter simplement un nom à l’affligeante liste des sectes que le Seigneur vomira (Apoc. 3v16). Il ne s’agit pas de dire seulement, mais de montrer que l’on poursuit «la foi, la justice, l’amour, la paix» (2 Tim. 2v22), d’un cœur non partagé.

 

6.5      Appel à ceux qui ont connu la vérité

En est-il ainsi de nous ? Cette question s’adresse à ceux qui ont lieu de bénir Dieu pour leur avoir ouvert les yeux sur ce qu’est l’Église selon la Parole. Reconnaissons, en nous en humiliant, que nous n’avons pas rendu ce témoignage simple et droit auquel nous avions le privilège d’être conviés. Puisque le Seigneur veut bien encore nous faire entendre sa voix pour nous rappeler sa promesse et pour nous avertir, ne fermons pas nos oreilles. «Je viens bientôt», dit-Il. L’attendons-nous ?

Prenons garde — et il est à désirer que ceci soit particulièrement médité par la jeunesse tentée de vendre son droit de premier-né : si nous écoutons les voix parfois émouvantes de chrétiens en quête de l’unité, nous ferons des progrès vers cette unité illusoire, et nous reviendrons en arrière, aux sentiers incertains où ces chrétiens peinent encore, et nous nuirons aux âmes sincères au lieu de les aider.

Veuille le Seigneur nous garder de nous considérer soit comme une église soit comme l’Église, et nous tenir attachés à Lui, dans la dépendance et la soumission, pour porter le caractère de ceux qui l’invoquent d’un cœur pur, de ceux qui retiennent la précieuse vérité de Sa présence personnelle dans le rassemblement (Matth. 18v20), et qui réalisent là l’unité, jouissant d’un avant-goût de ce qui sera bientôt manifesté dans la gloire, et qui «poursuivent» vers Lui, le Christ glorifié, l’espérance de l’Église — et non vers Babylone.

 

7        En résumé, brièvement :

L’unité des chrétiens ne peut avoir lieu qu’entre enfants de Dieu nés de nouveau et marchant dans la vérité selon la Parole de Dieu (Bible). L’unité ne peut pas être faite en rapprochant des églises, mais l’unité est faite par Christ formant tous les vrais croyants en un seul corps dont Lui est la tête. La place du fidèle est de marcher continuellement dans le chemin de fidélité et d’obéissance à la Parole de Dieu, en vivant cette unité divine qui n’est pas à faire, mais qui est faite.

L’unité extérieure d’église pourra prospérer, mais n’aboutira qu’à un grand mélange apostat, sans Christ, les vrais croyants ayant été enlevés au ciel. Pour le moment, ceux-ci sont appelés à se séparer de tout ce qui déshonore Christ dans la chrétienté, et à retrouver les autres fidèles qui désirent marcher dans le même chemin.