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Je veux être influenceur

 

D’après Hartmut Mohncke

D’après Folge Mir Nach 09/2020, p. 4-7

 

Table des matières :

1        Le monde de médias qui veut nous distraire

2        Les influenceurs

3        Est-ce mondain ?

4        Franchement chrétien, est-ce mieux ?

5        Chrétien ou biblique ?

6        Les vrais suiveurs de Jésus

7        Où sont les héros chrétiens ?

7.1         Signification du succès

7.2         Loser ou gagneur ? Comment se fortifier pour persévérer

7.3         De quoi se vante-t-on ? Exemple de l’apôtre Paul

8        Être reconnu, oui — mais par qui ?

8.1         Pressé par l’amour de Christ, pas pour plaire aux hommes

8.2         Joyeux et reconnu par le Seigneur

9        Du suiveur, ou fan, à l’influenceur

 

 

1         Le monde de médias qui veut nous distraire

Il y a quelques mois, un magazine d’information chrétien a publié un reportage sur deux jeunes chrétiennes connues pour être des « influenceuses » à succès. Comment ont-elles réussi à ce qu’en peu de temps plus de 15 millions d’abonnés les suivent sur les réseaux sociaux ? Au début, ce n’était qu’une courte vidéo ...

Les médias ont considérablement modifié la société. Il y a vingt-cinq ans, il aurait été impensable que des adolescents « normaux » — c’est-à-dire sans privilège ni exploit accompli — deviennent célèbres dans le monde entier et fassent des entretiens avec des millions de personnes chaque jour.

 

2         Les influenceurs

Que ce soit sur YouTube, Instagram, Snapchat ou TikTok, les influenceurs sont les stars du monde numérique. Sur leurs chaînes, ils racontent à leurs (jeunes) abonnés leurs voyages ou leurs relations, ils parlent de mode ou donnent des conseils sur le maquillage, la santé, la cuisine, les jeux, le sport. Faire un reportage ou parler de quelque chose, c’est en fait présenter des images ou des vidéos. Dans de nombreux cas, il s’agit de toutes sortes de divertissements, distractions ou amusements — pourvu que les gens regardent, peu importe si c’est superficiel. La morale ne joue (presque) plus aucun rôle.

Quelles sont les qualités requises pour devenir un influenceur ? Bien sûr, il n’y a pas de profil standard, mais il faut au moins une bonne apparence (look), beaucoup d’assurance et pour commencer une forte confiance en soi, une façon enjouée de se présenter. Enfin et surtout, la force persuasive est une qualité de premier ordre : après les distractions ou divertissements, la persuasion entre en pleine action ; c’est ce que recherchent les experts en marketing pour avoir du succès dans la diffusion de leurs produits.

 

3         Est-ce mondain ?

Certains vont se demander quel rapport de telles choses mondaines ont avec un magazine chrétien. Images, clips vidéo et parler de soi — cela ne sert-il pas à nourrir la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie ? Ne faudrait-il pas plutôt attirer l’attention sur la bonne Parole de Dieu et sur celui qui est plus beau que les fils des hommes — notre Rédempteur et Seigneur Jésus-Christ ? Bien sûr que oui ! Mais étant confrontés aux tendances de notre époque — les jeunes baignent en atmosphère médiatisée — nous sommes aussi invités à éprouver toutes choses et à retenir ce qui est bon (1 Thes. 5:21). Veillons à ce que les phénomènes de ce monde ne deviennent pas des phénomènes des chrétiens !

 

4         Franchement chrétien, est-ce mieux ?

Les deux jeunes chrétiennes mentionnés ci-dessus postent de temps en temps un verset de la Bible entre deux clips vidéo sur les choses de la vie quotidienne comme la confection des pizzas ou les petites danses (avec n’importe quelle chansons). Elles voudraient rester fidèles à leur foi et la montrer : être chrétien, n’est-ce pas méga-cool ?

 

Être racheté et avoir le pardon des péchés est vraiment un motif de joie réelle (Luc 10:20). Mais est-ce cette joie qui rend les deux femmes chrétiennes heureuses ? on peut bien se le demander car elles indiquent ailleurs ne vouloir publier aucune vidéo chrétienne : cela fait dresser l’oreille. C’est que, disent-elles, une partie de leurs « abonnés » sont des gens d’autres croyances, et elles ne veulent pas les effaroucher ou donner l’impression qu’elles seules ont la bonne foi, celles des autres étant mauvaises.

 

5         Chrétien ou biblique ?

Ce que l’on qualifie aujourd’hui de « chrétien » n’est pas forcément biblique. La Bible nous montre clairement le statut des chrétiens nés de nouveau dans ce monde : Ils n’en sont pas, ils ne sont que des étrangers. « C’est pourquoi le monde ne nous connaît pas, parce qu’il ne L’a pas connu [Christ] », dit 1 Jean 3:1. Les véritables disciples de Jésus sont ceux qui suivent leur Seigneur  et se laissent influencer par Lui et par son « style de vie ». Notez le mot « suivre » qui correspond à suiveur (= abonné ou fan d’un Youtubeur) et le mot « influencer » qui correspond à « influenceur ». Les vrais disciples (suiveurs) ne doivent se faire aucune illusion : ils feront en principe la même expérience que leur Seigneur, peut-être sous une forme légèrement différente. Car le monde n’a pas changé : Il estime que les disciples de Jésus sont à plaindre, il les ignore ou bien les rejette activement. Quiconque est célébré par le monde, doit remettre en question sa vie de foi.

 

6         Les vrais suiveurs de Jésus

Le Seigneur a dit un jour : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce soi-même, et qu’il prenne sa croix chaque jour et me suive » (Luc 9:23). Nous venons d’aborder brièvement la deuxième partie du verset : continuons. À cette époque de l’empire romain, quiconque portait une croix sur le dos à travers la ville, était quelqu'un sur lequel la sentence de mort était prononcée. Le Seigneur veut donc dire que nous devons, à Sa suite, être prêts à accepter l’opprobre de la part du monde.

Mais que veut dire le Seigneur lorsqu’il fait de la renonciation à soi-même une condition pour être ses disciples ? Cela signifie se dire non à soi-même. Autrement dit, nous nous retirons complètement, y compris avec nos désirs et nos idées. Il ne s’agit plus alors de moi et de mon honneur, mais seulement de Lui. C’est Lui qui a droit à la parole, et mon ego n’a plus rien à dire. C’est Lui qui doit être honoré. Si je veux suivre Jésus, je me mets de côté.

Se renoncer soi-même est en contradiction flagrante avec le style de vie général d’aujourd’hui, tout spécialement les nombreuses présentations de soi dans les médias sociaux. « Les gens seront égoïstes », a annoncé Paul à l’égard des derniers jours du christianisme. Telle est notre époque. — L’égoïsme est la première caractéristique de la liste des vices de 2 Tim. 3 ; ils sont tous hors de place pour les disciples de Jésus. Se pourrait-il que nous soyons déjà habitués à l’un ou l’autre de ces vices, et que nous en ayons-nous adoptés certains ?

 

7         Où sont les héros chrétiens ?

7.1        Signification du succès

« Notre succès est un don de Dieu » : voilà l’appréciation que les deux jeunes femmes portent sur leur « carrière ». Mais qu’est-ce qui se cache derrière leur succès ? Les influenceurs insistent que cela montre qu’ils se présentent eux-mêmes et leurs idées et leurs activités de façon charmante. Le but est d’atteindre une grande popularité (« nombre de clics ou d’appels »). Cela permet d’évaluer le succès avec précision. La qualité du contenu affiché est secondaire, et en général n’est pas examiné d’un œil critique.

Qu’on soit émetteur ou récepteur de messages « sur le net », soyons conscients des principes sous-jacents à ces tendances. Ceux qui tirent profit de contenus chrétiens ne doivent pas être éblouis : Ce qui a une valeur éternelle, n’est que ce qui a l’approbation de Dieu, autrement dit ce qui est en accord avec la Bible et est fait dans l’esprit de Jésus. Toute autre chose ne nous fera pas avancer spirituellement et, au pire, nous éloignera de la vérité.

 

7.2        Loser ou gagneur ? Comment se fortifier pour persévérer

Comparé à certains « gagneurs » d’aujourd’hui, l’apôtre Paul était un « perdant », un « loser ». Il ne brillait pas par ses forces et ses succès spirituels (combien aurait-il pu en faire état !), mais par ses « faiblesses ». Dans sa deuxième épître aux Corinthiens, nous trouvons trois passages racontant en détail ses souffrances pour Christ (2 Cor. 4 ; 6 ; 11). Voici ce que les destinataires de ses épîtres avaient perdu de vue : les serviteurs de Christ ne se reconnaissent pas premièrement à leurs succès visibles ; et leur grandeur spirituelle ne se manifeste pas dans une entrée en scène pleine de confiance en soi. La première caractéristique d’un vrai serviteur est la persévérance dans des circonstances défavorables (2 Cor. 6:4). Même les événements et expériences surnaturels ne sont pas forcément la preuve de la puissance effective de Dieu ; ils peuvent aussi être causés par d’autres forces. À l’opposé de cela, on n’est « capable de toute persévérance et de toute patience avec joie » que si l’on est « fortifié en toute force selon la puissance de Sa gloire » (Col. 1:11).

 

7.3        De quoi se vante-t-on ? Exemple de l’apôtre Paul

La vie de l’apôtre Paul pourrait être résumée par 2 Cor. 11:33 : « Je fus dévalé par une fenêtre dans une corbeille à travers la muraille, et j’échappai... ». Il « descendait » tout le temps. Certes, il fut une fois permis à Paul de monter haut, plus haut que tous les autres — jusqu’au troisième ciel, au Paradis (2 Cor. 12:2, 4) — et le Seigneur lui apparut aussi personnellement à plusieurs reprises (cf. Actes 18:9 ; 22:18 ; 23:11). Mais il était réticent à l’évoquer, car il voulait éviter à tout prix d’être estimé au-dessus de ce qu’on le voyait être ou de ce qu’on entendait dire de lui (cf. 2 Cor. 12:6). Il préférait se vanter de ses « faiblesses », car sa vie était marquée par le labeur et les fatigues, la pauvreté et les soucis. Même s’il avait été sauvé bien des fois de nombreuses manières, il s’agissait généralement d’« évasions ». Et à la fin de sa vie, Paul se tenait plus ou moins seul, sans reconnaissance des hommes, sans grand enterrement.

 

8         Être reconnu, oui — mais par qui ?

8.1        Pressé par l’amour de Christ, pas pour plaire aux hommes

La dernière lettre de Paul à Timothée sonne tout sauf « mégacool ». Mais sa vie n’était-elle pas une exception rare ? Il est certain qu’à bien des égards, nous ne pouvons pas nous comparer à lui. En outre nous vivons aujourd’hui en Europe dans une société relativement tolérante. Dans cette mesure, la vie comme chrétien n’est pas toujours aussi difficile que ce que Paul a vécu. Mais une chose est importante pour nous : Paul, dans son service pour le Seigneur, n’était pas dans la demi-mesure, et en premier il n’était pas dur vis-à-vis des croyants. Son cœur brûlait pour son Seigneur. Christ devait être magnifié dans son corps (Phil. 1:20). En même temps, « l’amour du Christ » le pressait pour « présenter tout homme parfait en Christ ». Il s’adonnait à cela de toutes ses forces (Col. 1:28,29). Mais il ne s’agissait jamais de plaire aux hommes. Il était rigoureux à cet égard : « Si je voulais encore plaire à des hommes, je ne serais pas esclave de Christ » (Gal. 1:10).

 

8.2        Joyeux et reconnu par le Seigneur

Malgré tous ses efforts et ses déceptions, Paul était un homme infiniment heureux. « Toujours joyeux », pouvait-il dire aux Corinthiens (2 Cor. 6:10). Lui — et notre Seigneur encore plus — a montré dans sa vie que l’on peut d’une part être tenu pour rien et rejeté et, d’autre part, vivre dans l’amour du Père céleste. Avoir l’approbation de notre Seigneur et être rempli de Sa joie l’emporte sur tout manque de reconnaissance dont on peut avoir à souffrir de la part des gens.

Notre but est « le prix de l’appel céleste de Dieu en Christ » (Phil. 3:14). Voir bientôt notre Seigneur et être là où Il est, dans sa gloire, est une grâce inimaginable ! Nous pouvons donc renoncer sans crainte aux applaudissements des gens — aussi tentant que ce soit ici-bas d’avoir des centaines ou des milliers de « spectateurs ».

 

9         Du suiveur, ou fan, à l’influenceur

Un proverbe du monde dit : « Dis-moi qui tu fréquentes, et je te dirai qui tu es ; si je sais ce dont tu t’occupes, je sais ce que tu peux devenir ».

Même prononcée par des impies, cette affirmation a beaucoup de vrai. La personne dont je m’occupe beaucoup est celle qui m’influence fortement. Si pour moi Celui qui m’est précieux par-dessus tout est le Fils de Dieu, je serai transformé à Son image (2 Cor. 3:18). Alors je ne manquerai pas de devenir un influenceur — mais

●         pas pour la mode,

●         ni pour les cosmétiques,

●         ni pour n’importe quoi d’autre.

 

mais pour

●         le meilleur Seigneur du monde, et

●         la meilleure présentation au monde.

 

Pensons aux Thessaloniciens : ils étaient à la fois des imitateurs (« suiveurs », fans) et des modèles (« influenceurs »). L’étonnant, c’est que la Parole du Seigneur retentissait de chez eux jusqu’à des centaines de kilomètres ; « en tout lieu, leur foi en Dieu s’était répandue » (cf. 1 Thes. 1:8) — sans canal de médias sociaux à l’époque !