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Que dit l’ÉCRITURE ? (Rom. 4:3)

 

 

Réponse à 150 questions touchant divers sujets bibliques ou de la vie chrétienne, posées par les lecteurs du périodique «le Salut de Dieu» entre 1873 et 1917 (par W.J.Lowe puis Élie Périer)

 

 

 «Sondez les Écritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi» Jean 5:39

 

«Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre» 2 Timothée 3:16, 17

 

«Et ils reçurent la parole avec toute bonne volonté, examinant chaque jour les Écritures pour voir si les choses étaient ainsi» Actes 17:11

 

Sommaire

88.          1 Thess. 5:10. S’agit-il ici de la mort ou du sommeil spirituel ?

89.          1 Thess. 5:21. Éprouver toutes choses, retenir ce qui est bon

98.          Héb. 4:12 ; 1 Thess. 5:23. Différence entre l’âme et l’esprit

 

88.       L’apôtre parle-t-il de la mort ou du sommeil spirituel lorsqu’il dit que ... notre Seigneur Jésus Christ... est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions ensemble avec lui» (1 Thessaloniciens 5:9, 10) ?

 

La lecture attentive de tout le passage qui précède permet de comprendre que «veiller» et «dormir» se rapportent d’abord à l’état spirituel des âmes : «Ne dormons pas comme les autres», dit l’apôtre, «mais veillons et soyons sobres ; car ceux qui dorment, dorment la nuit, et ceux qui s’enivrent, s’enivrent la nuit ; mais nous qui sommes du jour, soyons sobres, revêtant la cuirasse de la foi et de l’amour, et, pour casque, l’espérance du salut». Mais il s’agit aussi pour nous de saisir quelles sont les conséquences glorieuses de l’oeuvre de Christ. Aussi le Saint Esprit passe-t-il insensiblement de la considération de l’état qui convient pour nos âmes à l’examen de l’état effectif des choses lors de la venue de Christ.

Christ est mort pour nous, à notre place afin que nous vivions éternellement avec lui. Christ veut nous faire jouir de la gloire avec lui. Soit que nous mourions avant sa venue (si nous dormons écrit l’apôtre) ou que nous soyons encore en vie sur la terre (si nous veillons), le Saint Esprit nous stimule en nous présentant l’amour parfait de Christ. Pour produire un état d’âme convenable, l’espérance du salut est placée devant nous (1 Jean 3:2-3).

89.       À quoi s’applique la recommandation : «Éprouvez toutes choses ; retenez ce qui est bon» (1 Thessaloniciens 5:21) ?

 

La liaison directe de ce verset avec les deux qui précèdent : «N’éteignez pas l’Esprit ; ne méprisez pas les prophéties» nous paraît évidente. Il s’agit de tout ce qui, à tort ou à raison, a la prétention d’avoir de l’autorité sur l’âme. La parole de la Samaritaine : «Je vois que tu es un prophète» montre qu’elle reconnaissait chez le Seigneur et dans ses paroles une autorité qu’elle ne pouvait contester, autorité divine à laquelle il fallait se soumettre. Que le Saint Esprit se soit servi d’hommes pour exposer la vérité divine est clairement établi (voyez 1 Corinthiens 2:10-13 ; 2 Pierre 1:21) ; Dieu a donné sa Parole de cette manière. Il a formé ses instruments et s’en est servi comme bon lui semblait. Aujourd’hui encore il se sert d’instruments humains pour prêcher et expliquer sa Parole, sans que ceux-ci puissent prétendre à l’inspiration divine (1 Timothée 4:16 ; 2 Timothée 4:2). Ils doivent toutefois parler «comme oracles de Dieu», et dans la dépendance du Saint Esprit ; mais les auditeurs sont tenus de juger de tout ce qui est dit, et le moyen de contrôle qui leur est fourni est la Parole inspirée ; car l’Esprit saint ne peut se contredire (1 Corinthiens 14:29 ; 2 Timothée 3:16). Les Béréens sont loués parce qu’ils comparaient les paroles d’un apôtre du Seigneur avec les Écritures (Actes 17:11). On ne doit pas mépriser les prophéties, ni chercher à écraser l’instrument le plus faible dont le Seigneur pourrait se servir ; mais la responsabilité demeure d’éprouver toutes choses, même celles qui paraîtraient les plus plausibles, et de ne retenir que ce qui est bon.

Celui-là me rend un bon service qui m’indique ce qui est écrit dans la parole de Dieu, de manière à atteindre par ce moyen mon coeur et ma conscience.

 

98.       Quelle est la différence entre l’âme et l’esprit ? En particulier au chapitre 4 des Hébreux verset 12 et dans 1 Thessaloniciens 5:23.

 

L’emploi de ces termes dans l’Ancien Testament, surtout au commencement de la Genèse, nous fournit une distinction très nette, qui est confirmée à mesure qu’on approfondit le sujet. Le mot traduit par «âme» est très général et concerne un être animé , soit homme, soit bête ; de là vient qu’il se confond souvent avec «vie», ou bien, d’un autre côté, il est synonyme de «personne», même s’il s’agit d’une personne qui a été vivante et ne l’est plus, c’est-à-dire un corps mort. Quelques exemples suffiront à éclaircir ce que nous venons de dire (le mot qui correspond à «âme» est en italique) :

Genèse 1:21 : «tout être vivant qui se meut» ;

Genèse 2:7 «l’homme devint une âme vivante» ;

Genèse 9:4 «vous ne mangerez pas la chair avec sa vie, c’est-à-dire son sang» ;

Genèse 9:15 : «mon alliance qui est entre moi et vous et tout être vivant de toute chair» ;

Genèse 19:17 «Sauve-toi, pour ta vie !» ;

Genèse 46:15 «Toutes les âmes (ou les personnes), ses fils et ses filles furent trente-trois» ;

Nombres 9:6 : «impurs à cause du corps mort (littéralement âme) d’un homme».

On peut comparer avec ceux-ci des passages tels que 1 Corinthiens 2:14 ; Jude 19, où «homme animal» exprime simplement l’homme naturel, tel qu’il est né dans ce monde, sans aucune action de l’Esprit de Dieu sur lui ou en lui.

Le mot «esprit» exprime la puissance de vie qui anime l’homme et qui vient de Dieu. Il signifie aussi «souffle», et est souvent employé pour «vent», comme Genèse 8:1 ; Jean 3:8. Il s’applique aussi proprement à Dieu, comme nous le savons : «Dieu est Esprit».

Voici quelques autres passages :

Genèse 1:2 : «L’Esprit de Dieu planait sur la face des eaux» ;

Genèse 6:3 : «Mon Esprit ne contestera pas à toujours avec l’homme, puisque lui n’est que chair» ;

Genèse 6:17 : «pour détruire de dessous les cieux toute chair en laquelle il y a esprit de vie» ;

Exode 10:13 : «L’Éternel amena sur le pays un vent d’orient».

De même, on trouve «esprit de sagesse et d’intelligence» (Ésaie 11:2), «esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel», saint Esprit, et encore «esprit malin», «esprit immonde», etc.

Quelle clarté ne trouvons-nous pas dans ce beau passage de 1 Corinthiens 15:45 : «Le premier homme Adam devint une âme vivante, le dernier Adam (c’est-à-dire Christ), un esprit vivifiant. Mais ce qui est spirituel n’est pas le premier, mais ce qui est animal ; ensuite ce qui est spirituel».

«L’esprit» est mis en contraste avec «la chair», comme on le voit en Genèse 6:3 ; Romains 8:5, 6, 12, 13 ; Galates 5:16, 19, 22 ; 1 Pierre 3:18 ; 4:6 ; et tant d’autres passages. L’âme et le corps sont mis en contraste lorsqu’on parle d’une manière générale de ce qui se voit et de ce qui ne se voit pas, de ce qui en nous est mortel et de ce qui est immortel.

D’après le passage d’Hébreux 4:12, nous devons comprendre que la parole de Dieu juge les motifs et les mouvements du coeur, distinguant entre ce qui est naturel dans les sentiments et ce qui est spirituel, entre les désirs (ou les convoitises) et la force de la volonté. Elle nous fait voir ce qui est de l’homme et ce qui est de Dieu. Elle nous place, comme quelqu’un l’a écrit, «dans la présence de Dieu avec tout ce qu’elle nous force à découvrir, mettant notre conscience sous le regard de Dieu lui-même».

Dans l’autre passage cité (1 Thess. 5:23) il s’agit de la sanctification de notre être tout entier, dont les trois parties sont signalées : «l’esprit», à savoir les pensées, les mouvements de la vie dans l’âme, soumis à l’action de l’Esprit de Dieu par la Parole ; — «l’âme», c’est-à-dire les goûts, les affections, les désirs, tout ce qui nous porte à nous occuper d’une chose ou à la rechercher, — enfin «le corps», composé de ses différents membres par lesquels les actions s’accomplissent. Le croyant a reçu de Dieu une nature sainte, ce qui est impliqué dans la nouvelle naissance (comparez 2 Pierre 1:4). Or, c’est dans la dépendance de Dieu et en ayant Dieu révélé en Christ comme objet pour le coeur, que la sainteté de cette nature nouvelle se développe et se manifeste en pratique. L’amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous est donné. Et l’Esprit prend de ce qui est à Christ pour nous le révéler (voyez Romains 5:5 ; Jean 14:15, 16 ; 2 Corinthiens 3).

À propos de 1 Thess. 5:23, nous ajoutons quelques lignes tirées des «Etudes sur la Parole» :

«L’apôtre demande que, selon ce caractère du «Dieu de Paix», Dieu opère en nous pour faire que tout en nous réponde à la nature de Celui qui nous a été ainsi révélé. C’est dans ce passage seulement que cette division de la nature de l’homme en ses trois parties constitutives est donnée : l’homme a un corps, une âme et un esprit. L’apôtre veut parler de l’homme, dans toutes les parties de son être : il veut que le vase (le corps) par lequel il exprime ce qu’il est, que les affections naturelles de son âme, que la partie la plus élevée de sa nature, savoir son esprit, par lequel il est au-dessus des animaux et en relation intelligente avec Dieu, que toutes ces diverses parties de son être soient pures et consacrées à Dieu, et que Dieu se trouve en tout comme mobile, objet et guide.

«Souvent, en parlant de l’homme, l’Écriture se sert des mots âme et esprit, sans distinction, car l’âme de l’homme a été formée autrement que celle des bêtes, en ce que Dieu a soufflé dans les narines de l’homme l’esprit de vie, et que c’est ainsi que l’homme est devenu une âme vivante. Il suffit donc de dire âme, en parlant de l’homme, la partie supérieure de son être est sous-entendue ; et en disant esprit, dans ce même sens, le caractère élevé de son âme est exprimé.

«L’animal a bien ses affections naturelles ; il a une âme vivante, il est capable de s’attacher, il reconnaît ceux qui lui font du bien, se dévoue à son maître, mais il n’a pas ce qui le met en rapport avec Dieu (hélas ! ce qui en nous se place aussi en inimitié contre Lui)».