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Que dit l’ÉCRITURE ? (Rom. 4:3)

 

 

Réponse (par W.J.Lowe puis Élie Périer) à des questions posées par les lecteurs du périodique «le Salut de Dieu» entre 1873 et 1917

 

 «Sondez les Écritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi» Jean 5:39

 «Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne oeuvre» 2 Timothée 3:16, 17

«Et ils reçurent la parole avec toute bonne volonté, examinant chaque jour les Écritures pour voir si les choses étaient ainsi» Actes 17:11

Sommaire

1 .           Gen. 2:17. La mort, salaire du péché

2.            Gen. 3:15. La semence du serpent

3.            Gen. 14 ; Héb. 7. Melchisédec

4.            Gen. 24:47. Anneau et bracelets de Rébecca

1.         Quelle est la portée de la parole : «Au jour que tu en mangeras, tu mourras certainement» (Genèse 2:17) ? Comment la mort est-elle ici envisagée ?

Deux remarques nous aideront à saisir ce dont il est ici question : d’une part, la nature de la vie dont Adam jouissait, et, d’autre part, la responsabilité sous laquelle il était placé et qui correspondait à sa relation avec Dieu. L’homme n’a pas été créé comme les animaux : au lieu de surgir de la terre comme être vivant, à la seule parole créatrice de Dieu, il a été formé de la poussière du sol et il «devint une âme vivante» par la respiration de vie que Dieu souffla dans ses narines (Genèse 2:7). Or ce «souffle de vie» constitue l’existence éternelle de l’âme. Quant au corps, on voit au chapitre 3, verset 22, que Dieu intervint pour empêcher que l’homme ne mangeât de l’arbre de vie et n’entretînt ainsi à jamais, après sa chute, une existence d’inimitié contre Dieu.

En ce qui concerne l’état d’Adam innocent, je cite quelques lignes des Études sur la Parole (J.N. Darby) :

«Dans le jardin, la connaissance du bien et du mal n’existait pas encore pour notre premier père : l’obéissance (en s’abstenant d’un acte qui n’aurait pas été péché, s’il n’avait pas été défendu) constituait, à elle seule, l’épreuve qui lui était imposée. Ce n’était pas une prohibition du péché, ni l’obligation imposée du bien comme en Sinaï, alors que le bien et le mal étaient connus».

Ce point est très important. On voit que la défense faite de manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ne supposait pas le péché, qui, de fait, n’existait pas encore. En cela, la défense fait contraste avec la loi de Moïse. L’homme fut mis à l’épreuve au point de vue de l’obéissance seulement ; son bonheur se trouvait dans la dépendance de Dieu qui l’avait créé et qui l’avait entouré de tous biens. En écoutant le serpent, qui éveilla dans son coeur un doute quant à la suprême bonté de Dieu, il se laissa aller à la désobéissance, et le péché entra dans le monde, et, avec le péché, la mort (Voyez Romains 5). Les rapports de l’homme avec Dieu furent dès lors rompus. Il ne pouvait plus connaître Dieu que par la foi, par le moyen de la conscience (acquise en mangeant de l’arbre défendu), aussitôt que celle-ci serait réveillée par la grâce divine. D’abord, en prononçant le jugement sur le serpent, Dieu fit entrevoir à Adam qu’il y aurait un libérateur suscité de la postérité de la femme, qui était tombée la première dans la transgression. Ensuite, en le chassant du jardin, Dieu le revêtit de vêtements de peau, qui rendaient témoignage à la mort, figure de la délivrance de son état de péché, à laquelle la grâce de Dieu a pourvu pour lui, par la mort d’un substitut.

Mais le jugement prononcé sur Adam fut d’abord un jugement relatif à la terre (Genèse 3:17-19). Il devait la travailler péniblement, mangeant son pain à la sueur de son front, jusqu’à ce qu’il retournât au sol d’où il avait été pris ; «car», lui est-il dit, «tu es poussière, et tu retourneras à la poussière». Dieu ne dit rien là quant à un jugement de l’âme.

Du reste, tout en donnant dans tous les temps par sa Parole les indications nécessaires pour former et entretenir la foi, Dieu a réservé la pleine révélation touchant la mort et le jugement pour la venue dans ce monde de «la semence de la femme», dont Dieu avant parlé, notre Seigneur Jésus Christ. Il «a annulé la mort et a fait luire la vie et l’incorruptibilité par l’évangile» (2 Timothée 1:10). Il a parlé aussi du jugement et des peines éternelles réservés à ceux qui ne connaissent pas Dieu et qui n’obéissent pas à l’évangile.

Dans les épîtres, la mort est présentée soit comme les gages du péché (voyez, par exemple, l’épître aux Romains 6:23), soit comme caractérisant notre état moral vis-à-vis de Dieu (Éphésiens 2, Colossiens 2), où il est dit que Dieu nous a fait parvenir son salut lorsque nous étions «morts dans nos fautes et dans nos péchés».

Dans l’Apocalypse, ceux qui se tiennent devant le grand trône blanc pour être jugés, sont envisagés comme «morts» ; et le terrible jugement qui les atteint, est appelé «la seconde mort».

2.         Quelle est «la semence du serpent» dont il est parlé dans Genèse 3:15 ?

La question ne porte que sur la phrase centrale du verset, car dès qu’il est parlé de ce qui doit arriver au Christ, nous trouvons la mention du serpent lui-même et non de sa «semence» : «Tu lui briseras le talon», en même temps qu’il est dit que la semence de la femme (Christ) devait briser la tête du serpent.

Il est écrit de Caïn qu’il était «du méchant» et tua son frère (1 Jean 3:12). Un peu plus haut, dans le même chapitre, nous lisons que le Fils de Dieu a été manifesté pour détruire les oeuvres du diable, ainsi que pour mettre en pleine lumière la distinction entre les deux familles, celle de Dieu et celle de Satan. De plus, le Seigneur Jésus, en parlant aux pharisiens qui ne voulaient ni de Lui, ni de son enseignement, dit qu’ils avaient pour père le diable, et cherchaient à accomplir ses convoitises, à savoir le mensonge et le meurtre. En vain les pharisiens prétendaient-ils être la postérité d’Abraham, Jésus leur répond que s’il en était ainsi, ils auraient fait les oeuvres d’Abraham (Jean 8:39-44).

Il est donc évident que par la semence du serpent, il faut entendre ceux qui l’écoutent et qui suivent ses voies, fruit d’une inimitié implacable contre Dieu. Le serpent, pour arriver à ses fins, avait cherché à établir une entente entre lui et la femme, faisant d’elle sa complice et sa dupe, afin de déshonorer Dieu par le moyen du chef-d’oeuvre de sa création. Mais Dieu a voulu mettre l’inimitié entre lui et la femme, ainsi qu’entre leurs «semences» respectives. Les deux familles se dessinent dans ce monde, partout où la vérité trouve une entrée. Le monde entier «gît dans le méchant» ; il a haï Jésus, l’a rejeté et l’a crucifié. Christ et les siens ne sont pas du monde ; c’est pourquoi, dit le Seigneur : «le monde vous hait» (Jean 15:19 ; 17:16). Le monde aime ce qui est sien, mais Jésus est venu pour que nous soyons délivrés du pouvoir des ténèbres et transportés dans son royaume (Colossiens 1:13). Puissions-nous manifester par notre marche que nous sommes de Lui !

3.         Doit-on considérer Melchisédec qui vient à la rencontre d’Abraham comme une apparition du Seigneur, ou seulement comme une figure ou un type de Christ ? (Gen. 14 ; Héb. 7)

Tout le chapitre 7 de l’épître aux Hébreux, pris en rapport avec la citation du Psaume 110, montre que le récit contenu dans le chapitre 14 du livre de la Genèse se rapporte à une personne qui vivait sur la terre du temps d’Abraham. Une seule remarque entre autres, suffirait pour établir le caractère exceptionnel de ce temps-là : c’est que trois ou quatre des descendants immédiats de Noé vivaient encore. Héber a même survécu à Abraham. Toutefois, quelque intéressants que soient ces détails, nous n’avons pas à nous y arrêter. Le Saint Esprit, dans l’épître aux Hébreux, se sert non pas de certains faits avérés au sujet du roi de Salem, mais du récit inspiré, qui présente un type des plus remarquables de Celui qui devait venir. Il est écrit que Melchisédec fut «assimilé au Fils de Dieu» (Hébreux 7:3). Or, l’expression «assimilé» s’adapte évidemment au récit de Moïse. Dieu a donné par le Saint Esprit les mots précis par lesquels Il voulait que la rencontre avec Abraham fût décrite. Ces mots fournissent donc l’explication du passage des Psaumes : «Tu es sacrificateur pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédec». L’auteur de l’épître n’en sort pas, ni ne cherche, en puisant dans la tradition ou ailleurs, à compléter la courte histoire de cet homme extraordinaire. Tout ce que nous connaissons de lui est contenu dans trois versets de la Genèse ; mais ils suffisent pour présenter clairement ce qu’est la sacrificature actuelle de Christ. Ils vont même plus loin, et indiquent ce que sera cette sacrificature, lorsque son royaume sera établi en gloire sur la terre. Mais pour nous, la vérité importante est que Jésus, assis à la droite de la majesté dans les hauts lieux, est dès à présent sacrificateur pour nous. Celui qui a dit : «Assieds-toi à ma droite», a dit aussi : «Tu es sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédec» (Psaume 110:1:4). L’explication donnée dans le chapitre 7 de l’épître aux Hébreux nous fait comprendre, sous beaucoup de rapports, et l’importance du récit inspiré de la Genèse, et le caractère de la sacrificature valable pour nous pendant la durée de notre course terrestre.

4.         Que représentent l’anneau mis au nez de Rebecca et les bracelets à ses mains ? (Genèse 24:47).

L’anneau au nez et les bracelets aux mains faisaient et font encore partie des ornements des femmes en Orient. Il faut remarquer que c’étaient surtout les femmes mariées qui les portaient. Le serviteur d’Abraham en les donnant à Rebecca montrait qu’il la considérait comme la fiancée d’Isaac. Il l’ornait par avance des dons de son époux.

Or Isaac est une figure de Christ en résurrection. Par conséquent, Rebecca serait un type de l’Église que l’Esprit Saint, représenté par le serviteur, forme et orne des dons célestes, la conduisant à travers le désert jusqu’à la rencontre de son époux.

Les ornements donnés à Rebecca représentent donc ces grâces, ces bénédictions, dont l’Église jouit comme arrhes de ce qu’elle possédera avec Christ quand il héritera de toutes choses.

Peut-être pourrait-on dire que l’anneau qui brille sur le visage de Rebecca est une figure du témoignage que l’Église, comme fiancée à Christ, doit rendre à son Seigneur. Le devoir de tout chrétien est de reconnaître qu’il est à lui, d’annoncer ses vertus. Les bracelets aux mains font penser au dévouement dans «tout ce que la main trouve à faire» (Écclésiaste 9:10). Tout le service de l’Église est pour Christ, puisqu’il vient de lui. Lui-même a donné tous les dons (voyez Éphésiens 4:7-13). Mais il ne faut pas trop insister sur les détails ; nous avons à être sobres en toutes choses. Retenons le sens général des dons faits par le serviteur à Rebecca.