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Le service à l’autel d’or

 

Remmers Arend [ajouts bibliquest entre crochets]

 

Ermunterung und Ermahnung, 2012-12, p. 342 et 372

 

[Le mot « tente d’assignation » de la version Darby de la Bible en français est traduit en allemand (Elberfeld-CSV) par « tente de réunion » ou « tente de rencontre ». Le mot « assignation » ajoute l’idée de convocation à l’idée de réunion ou rassemblement. Pour cet article, nous avons conservé le terme tente d’assignation]

 

Table des matières abrégée :

1        Christ l’autel

2        Christ le Grand Sacrificateur

3        Les croyants en tant que sacrificateurs

4        Sacrifices spirituels et encens

5        Deux autels [Conditions de l’accès libre à la présence de Dieu]

 

 

Table des matières détaillée :

1        Christ l’autel

1.1        [Autel d’or de l’encens image du Seigneur Jésus, Dieu et homme]

1.2        [La tâche de faire fumer l’encens continuel à la lumière du chandelier]

2        Christ le Grand Sacrificateur

2.1        [Œuvre de Christ en figure ou contraste avec le ministère du grand sacrificateur]

2.2        [Ministère actuel de Christ basé sur Son œuvre accomplie à la croix]

2.3        [Différence entre les ministères d’avocat et de sacrificateur]

2.4        [Ministère du Seigneur en type dans l’offrande de l’encens continuel et de l’holocauste continuel]

2.5        [Ministère de Christ comme souverain sacrificateur en vertu de Sa Personne (Dieu et Homme) et grâce à la bonne odeur qu’Il représente. Il y a été préparé sur la terre]

3        Les croyants en tant que sacrificateurs

3.1        [Ceux qui faisaient / font fumer l’encens : Aaron, les sacrificateurs, Zacharie. Hommage de tous les disciples à la fin de Luc]

3.2        [Accès à la présence directe de Dieu le Père, comme les sacrificateurs entraient dans le sanctuaire]

3.3        [Accès à Dieu le Père en pleine liberté : un privilège de tout chrétien]

3.4        [Grandeur de ce privilège d’accès libre issu de la foi en l’œuvre rédemptrice accomplie par Christ. On peut dire Abba, Père]

3.5        [Les prières des croyants enveloppées de l’encens, c’est-à-dire des qualités et traits de nature de notre Seigneur agréables à Dieu]

4        Sacrifices spirituels et encens

4.1        [L’adoration en esprit et en vérité, par des rachetés conscients de leur relation avec Dieu, est préfigurée par des sacrifices, pas par l’encens]

4.2        [Expressions du Nouveau Testament qui font référence aux sacrifices de l’Ancien Testament, mais témoignent du caractère spirituel de l’adoration]

4.3        [Holocauste : consumé entièrement, mais odeur agréable à tous les niveaux d’adorateurs]

4.4        [L’odeur agréable dans les sacrifices autres que l’holocauste]

4.5        [Sacrifice pour le péché : l’odeur agréable n’est mentionnée que pour la graisse du sacrifice de quelqu’un du peuple]

4.6        [Dans tous les sacrifices il y avait quelque chose d’agréable à Dieu]

4.7        [Les sacrifices se rapprochaient de l’encens en ce qu’on les faisait fumer. Quand on brûlait, c’était hors du camp]

4.8        [D’où provenait l’odeur agréable des sacrifices et ce que cela signifie]

4.9        [Distinction des odeurs agréables des sacrifices et de l’encens et distinction de leur signification et de leur portée]

4.10          [Spécificité de l’odeur agréable du sacrifice non sanglant de l’offrande de gâteau : elle était issue d’un encens qu’on faisait fumer sur l’autel d’airain]

5        Deux autels [Conditions de l’accès libre à la présence de Dieu]

5.1        [Le nid des oiseaux (Ps. 84) image du domicile spirituel constitué par les autels de la maison de Dieu]

5.2        [L’accès libre à Dieu repose sur la sanctification due à l’œuvre expiatoire de Christ]

5.3        [Le feu de Dieu tombé sur l’autel puis maintenu actif servait à faire faire monter l’odeur agréable des sacrifices et à développer celle de l’encens : manifestation de la réconciliation, de la sainteté et de la grâce]

5.4        [Interdiction du feu étranger : il faut l’obéissance à la Parole et la dépendance du Seigneur et de l’Esprit]

5.5        [Propitiation et purification pour les autels et le sanctuaire ↔ type de l’œuvre expiatoire du Seigneur pour Israël et les nations et les choses célestes]

5.6        [Accès libre au sanctuaire troublé par des fautes graves. Rétablissement de la communion. Rôle de Jésus Christ comme avocat]

5.7        [Prières vues par David (Ps. 141) comme des symboles des sacrifices et de l’encens]

5.8        [L’arche de l’alliance avec le propitiatoire figure la plus parfaite de l’œuvre expiatoire ; l’autel de l’encens parle de l’intercession présente de Christ : deux sujets d’adoration multipliée]

 

 

1         Christ l’autel

1.1        [Autel d’or de l’encens image du Seigneur Jésus, Dieu et homme]

L’autel qui se trouvait dans le sanctuaire est appelé cinq fois « autel de l’encens » ou « autel pour faire fumer l’encens » (Ex. 30:1, 27 ; 31:8 ; 35:15 ; 37:25) et deux fois « autel d’or » (Exode 39:38 ; 40:26). Une fois il est appelé « autel d’or pour l’encens » (Ex. 40:5). Il est donc nommé à la fois pour son but, faire fumer l’encens, et pour son apparence extérieure, l’or, et ceci, bien que sa structure de base fût le bois d’acacia (de sittim). Il est donc une image du Seigneur Jésus qui était homme et Dieu en une seule personne merveilleuse et insondable, mais dans laquelle l’élément divin éclipsait tout. En Lui, Dieu a été « manifesté en chair » (Jean 1:14-18 ; 1 Tim. 3:16). C’est ainsi aussi que Paul Le considère quand il parle de Lui comme le « Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré Lui-même pour moi » (Gal. 2:20). Bien que nous sachions que le Seigneur Jésus, en tant qu’Homme sur la croix, est devenu médiateur entre le Dieu Saint et les hommes pécheurs, Il est néanmoins dans Sa nature propre et éternelle le Fils du Dieu vivant (1 Tim. 2:5 ; Matt. 16:16 ; 2 Cor. 1:19 ; Éph. 4:13 ; 1 Jean 5:5). Quand les fils d’Aaron, les sacrificateurs, entraient auprès de l’autel, ils ne voyaient que de l’or. Car l’or recouvrait tout ce qui se trouvait dans la tente, sauf le voile, le rideau et les couvertures. C’est pourquoi nous aussi, nous devons toujours être conscients du fait que nous sommes en la présence immédiate de Dieu dans le sanctuaire. Là, tout parle de Christ, de Sa gloire et de Sa sainteté.

 

1.2        [La tâche de faire fumer l’encens continuel à la lumière du chandelier]

C’était la tâche du souverain sacrificateur Aaron d’offrir l’encens continuel sur cet autel. « Aaron y fera fumer l’encens des drogues odoriférantes ; chaque matin, il le fera fumer quand il arrangera les lampes. Et quand Aaron allumera les lampes, entre les deux soirs, il le fera fumer, — un encens continuel devant l’Éternel, en vos générations » (Ex. 30:7, 8). La mention de l’arrangement et de l’allumage des lampes sur le chandelier d’or en relation avec l’offrande de l’encens continuel sur l’autel d’or a une signification particulière. Le chandelier représente Christ dans Sa gloire, qui, par le Saint-Esprit, peut seul faire briller la lumière dans le sanctuaire. Nous apprenons ainsi que ce n’est qu’avec cette lumière que le croyant peut reconnaître et comprendre le vrai sens, le vrai caractère et la valeur de s’approcher en pleine liberté de Dieu. Sans la lumière du chandelier, l’encens ne pourrait pas être offert. Nous avons vu que l’encens composé, quant à lui, parle des traits de la nature de Christ qui sont si précieux pour Dieu.

 

2         Christ le Grand Sacrificateur

2.1        [Œuvre de Christ en figure ou contraste avec le ministère du grand sacrificateur]

Aaron est aussi un type de Christ, mais plutôt par contraste par rapport à Lui comme Le Vrai Grand Sacrificateur. Cela ressort clairement de l’épître aux Hébreux, qui rappelle l’imperfection de la sacrificature de l’Ancien Testament (Hébreux 7:11, 23, 27, 28). L’œuvre expiatoire de Christ se trouve en figure dans le service exercé par le grand sacrificateur terrestre une fois par an au grand jour des Propitiations, à savoir l’offrande de l’encens composé dans le lieu Très-saint et l’aspersion du sang sur le propitiatoire (Lév. 16). Par l’œuvre de propitiation [ou d’expiation] sur la croix, le chemin dans le lieu Très-saint a été ouvert pour tous ceux qui croient en Lui, car le voile a été déchiré (Héb. 2:17 ; 7:26, 27). Nous avons pleine liberté pour entrer dans le sanctuaire parce que nos cœurs sont purifiés d’une mauvaise conscience par le sang de Christ (Hébreux 10:19-22). Dans le sanctuaire, en tant que grand sacrificateur miséricordieux et fidèle, Il est maintenant actif pour nous pour intercéder pour nous auprès de Dieu (Héb. 2:18 ; 4:15, 16 ; 7:25).

 

2.2        [Ministère actuel de Christ basé sur Son œuvre accomplie à la croix]

L’œuvre de propitiation et le ministère actuel de Christ sont étroitement liés.

●         Quant à Sa sacrificature, Héb. 2:17, 18 en témoigne : « C’est pourquoi il dut, en toutes choses, être rendu semblable à ses frères, afin qu’il fût un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur dans les choses qui concernent Dieu, pour faire propitiation pour les péchés du peuple ; car en ce qu’il a souffert lui-même, étant tenté, il est à même de secourir ceux qui sont tentés ».

●         Quant à Son rôle d’avocat, il en est de même en 1 Jean 2:1, 2 : « Mes enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas ; et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ, le juste. Et Lui est la propitiation pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour le monde entier ».

Le ministère actuel du Seigneur est basé sur Son œuvre accomplie à la croix et lui reste indissolublement lié. C’est la base de notre sécurité et de la certitude de notre foi !

 

2.3        [Différence entre les ministères d’avocat et de sacrificateur]

Contrairement au ministère du Seigneur Jésus en tant qu’« avocat auprès du Père » (1 Jean 2:1), Sa sacrificature s’occupe de nos faiblesses (ou : infirmités), et non de nos péchés. Dans l’épître aux Hébreux, le « péché » chez le croyant est synonyme d’apostasie (Héb. 6:6 ; 10:26). En tant que grand sacrificateur auprès de Dieu, notre Seigneur s’emploie à nous préserver sur le chemin de la foi et à faire en sorte que nous ne nous en écartions pas. En tant qu’avocat auprès du Père, Il s’emploie pour nous afin qu’après un péché, une chute spirituelle, nous soyons restaurés. Combien le service actuel de notre Seigneur pour les Siens est merveilleux et parfait !

 

2.4        [Ministère du Seigneur en type dans l’offrande de l’encens continuel et de l’holocauste continuel]

Le ministère de notre Grand Sacrificateur, l’intervention permanente en faveur des Siens, trouve son expression en type dans l’offrande de l’encens composé matin et soir dans la tente d’assignation. Comme avec « l’holocauste continuel » (Ex. 29:38-46), l’odeur agréable s’élevait vers Dieu chaque jour. Dans l’holocauste, l’odeur agréable parle de la valeur de l’œuvre de Christ, tandis que l’encens composé parle de la gloire de Sa Personne. En contemplant cette merveilleuse image, et en y réfléchissant, nous comprenons clairement pourquoi l’autel d’or avait sa place juste devant l’arche de l’alliance, c’est-à-dire le trône de Dieu.

 

2.5        [Ministère de Christ comme souverain sacrificateur en vertu de Sa Personne (Dieu et Homme) et grâce à la bonne odeur qu’Il représente. Il y a été préparé sur la terre]

L’intervention et l’intercession de notre souverain Sacrificateur ont lieu en vertu de Sa Personne en tant que Dieu et Homme, et grâce à la bonne odeur qu’Il représente pour Dieu. Il a été préparé par Dieu sur la terre à ce ministère de souverain sacrificateur dans le ciel, comme le montrent les passages cités de l’épître aux Hébreux. C’est pour nous un mystère insondable, mais en même temps un fait très consolant. Il a dû souffrir des tentations pour apporter du secours à ceux qui sont maintenant tentés (Héb. 2:18). Il sympathise à l’égard de nos faiblesses (ou : infirmités) parce qu’Il a été tenté en toutes choses comme nous, sauf par le péché (Héb. 4:15). Il connaît donc nos circonstances, car Il y a été plongé Lui-même durant Sa vie terrestre. Et comme homme dans le ciel, Il n’a rien oublié de tout cela ! C’est pourquoi nous pouvons recevoir miséricorde auprès de Lui et trouver grâce pour avoir du secours au moment opportun (Héb. 4:16).

Dans sa vie terrestre, Il a « appris l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes » (Héb. 5:8). Par ces profondes souffrances, Il a été « consommé » ou « rendu parfait », et à Son ascension, Il a été « salué par Dieu souverain Sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec » (Héb. 5:9,10). Selon le conseil de Dieu, « un tel souverain sacrificateur nous convenait, saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs » (Héb. 7:26). Voilà les paroles si merveilleuses par lesquelles notre souverain Sacrificateur nous est présenté, Lui qui est maintenant « toujours vivant pour intercéder pour nous » (Héb. 7:25-27). Mais il y a plus : une fois l’œuvre de la rédemption accomplie, Il a pu dire : « Au milieu de l’assemblée, je chanterai tes louanges » (Héb. 2:12 ; cf. Ps. 22:23). Il est à la fois notre souverain sacrificateur qui tient compte de nos faiblesses (ou : infirmités), et Celui qui conduit notre chant dans l’adoration.

 

3         Les croyants en tant que sacrificateurs

3.1        [Ceux qui faisaient / font fumer l’encens : Aaron, les sacrificateurs, Zacharie. Hommage de tous les disciples à la fin de Luc]

Selon Exode 30, seul Aaron, comme type du Seigneur glorifié, offrait de l’encens composé sur l’autel d’or (30:7-10). Il ressort de Deut. 33:10 que les sacrificateurs aussi y participaient : « Ils mettront l’encens sous tes narines et l’holocauste sur ton autel » (cf. 1 Chr. 6:49). Ceci est confirmé par l’affaire des deux fils d’Aaron, les sacrificateurs Nadab et Abihu, qui ont dû mourir parce qu’ils avaient offert de l’encens avec un « feu étranger » (Lév. 10:1-3)

Dans le Nouveau Testament également, on a la mention d’un sacrificateur ayant fait fumer l’encens sur l’autel d’or dans le temple à Jérusalem (Luc 1:9-11). Il s’agit de Zacharie, le père de Jean-Baptiste, de la classe de sacrificateur d’Abia (1 Chr. 24:5). À l’heure de l’offrande du parfum, Zacharie se rendit à l’autel d’or du temple pour faire fumer l’encens. Là, un ange du Seigneur lui apparut, debout à droite de l’autel du parfum. Pendant ce temps, tout le peuple de Dieu se tenait dehors sur le parvis, en train de prier — eux n’avaient pas accès à Dieu (Luc 1:8-11). Dans un contraste frappant, à la fin du même Évangile, on voit les disciples du Seigneur Jésus Lui rendre hommage alors qu’Il est élevé au ciel sous leurs yeux (Luc 24:52). La différence entre le culte extérieur et le vrai culte en esprit ne saurait être exprimée plus clairement.

 

3.2        [Accès à la présence directe de Dieu le Père, comme les sacrificateurs entraient dans le sanctuaire]

Alors qu’au temps de l’Ancien Testament, seul un groupe relativement restreint de sacrificateurs du peuple d’Israël exerçait le service divin, l’enseignement au temps du Nouveau Testament est que tous les croyants constituent une « sainte sacrificature » (1 Pierre 2:5). Tous ceux qui sont rachetés par le sang de Christ sont sacrificateurs pour Son Dieu et Père (Apoc. 1:6). Tous les enfants de Dieu sont rendus capables d’entrer par l’Esprit dans la présence directe de Dieu le Père, et de Lui offrir un encens spirituel et de s’approcher de Lui, entourés de la bonne odeur de Christ.

Ainsi, Christ est à la fois « l’autel », le « grand sacrificateur » et « l’encens » quant à Sa nature, tandis que tous les fidèles sont « sacrificateurs ». Par le sang de Jésus, nous avons déjà maintenant une pleine liberté pour entrer par l’Esprit dans le sanctuaire (Héb. 10:19), même si nous sommes encore physiquement sur la terre. Notre privilège spécial est de pouvoir être dans la présence immédiate de Dieu dans les réunions ensemble comme assemblée. Le lieu où nous nous réunissons n’est pas saint en soi, mais lorsque nous nous réunissons comme croyants au nom du Seigneur Jésus, Dieu nous voit, spirituellement parlant, dans le sanctuaire céleste, dans le « ciel même » (cf. Héb. 9:24). Cela repose uniquement sur la présence du Seigneur Jésus, et la présence de Dieu selon Ézéchiel 11:16.

 

3.3        [Accès à Dieu le Père en pleine liberté : un privilège de tout chrétien]

Le grand privilège, non seulement de certains, mais de tous les chrétiens, de pouvoir s’approcher de Dieu est attesté par les passages suivants de l’Écriture : « Car par lui nous avons, les uns et les autres, accès auprès du Père par un seul Esprit » (Éph. 2:18). «... dans le Christ Jésus notre Seigneur, en qui nous avons hardiesse et accès en confiance, par la foi en lui » (Éph. 3:11,12). « Approchons-nous donc avec confiance du trône de la grâce, afin que nous recevions miséricorde et que nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment opportun » (Héb. 4:16). « Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair, et ayant un grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi, ayant les cœurs par aspersion purifiés d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’eau pure » (Héb. 10:19-22).

La pleine liberté du chrétien dans la proximité de Dieu est également indiquée dans un passage du Nouveau Testament auquel on porte peut-être moins attention. En 1 Tim. 4:4, 5, Paul écrit : « Car toute créature de Dieu est bonne et il n’y en a aucune qui soit à rejeter, étant prise avec action de grâces, car elle est sanctifiée par la parole de Dieu et par la prière ». Le mot utilisé ici pour « prière » (en grec enteuxis) signifie en fait « entretien libre avec une personne ». Le croyant ne prend pas la nourriture que Dieu a donnée à l’homme comme font les bêtes, mais il la reçoit de la main de son Père qui l’aime et duquel il peut s’approcher librement en vertu de l’œuvre rédemptrice de Christ. Dans la conscience et dans la réalisation constante de cette relation intime à laquelle il a été amené, il peut aussi recevoir de la main de Dieu les choses apparemment mineures de la vie.

 

3.4        [Grandeur de ce privilège d’accès libre issu de la foi en l’œuvre rédemptrice accomplie par Christ. On peut dire Abba, Père]

Sommes-nous toujours conscients de ce privilège ? En tant que petites créatures insignifiantes que nous sommes par nature et restons tels, c’est uniquement sur la base de la foi en l’œuvre rédemptrice accomplie par Christ qu’il nous est permis de nous approcher de Dieu notre Père comme des enfants. Oui, nous pouvons L’appeler « Abba Père » en Christ et dans la puissance que le Saint-Esprit nous donne (Rom. 8:15 ; Gal. 4:6). C’est dans les mêmes termes que le Seigneur Jésus s’est adressé à Son Dieu et Père lorsqu’Il s’est jeté face contre terre devant Lui à Gethsémani en suppliant : « Abba, Père, toutes choses te sont possibles ; fais passer cette coupe loin de moi ! Toutefois non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! » (Marc 14:36). L’encens d’agréable odeur (encens des drogues odoriférantes) des sentiments de Christ exprimés dans cette prière montait vers Dieu sous une forme parfaite et pure.

 

3.5        [Les prières des croyants enveloppées de l’encens, c’est-à-dire des qualités et traits de nature de notre Seigneur agréables à Dieu]

Comme nous l’avons vu, l’encens en lui-même ne symbolise pas les prières des fidèles, mais les qualités et traits de nature de notre Seigneur agréables à Dieu, et qui confèrent de la force aux prières des Siens. La fumée de l’encens des drogues odoriférantes se joint aux prières des croyants, et s’élève avec elles devant Dieu. Toutes les faiblesses et imperfections de ceux qui prient sont en quelque sorte couvertes par le parfum glorieux de l’encens composé. Les prières qui s’élèvent de la terre vers la présence de Dieu sont enveloppées dans la bonne odeur de Christ. C’est ce que montrent les passages déjà cités de Lév. 16:12-13 et Apoc. 8:3 (cf. Ps. 141:2 ; Apoc. 5:8). Nulle part il n’y est question d’adoration au sens propre, c’est-à-dire d’adoration « en esprit et en vérité » que le Seigneur Jésus a annoncée à la femme au puits de Sichar et qui n’est possible par le Saint-Esprit que depuis l’œuvre de rédemption à la croix. Cela n’était certes pas encore possible au temps de l’Ancien Testament, mais cela n’est pas davantage exprimé dans les passages du Nouveau Testament précités.

 

4         Sacrifices spirituels et encens

4.1        [L’adoration en esprit et en vérité, par des rachetés conscients de leur relation avec Dieu, est préfigurée par des sacrifices, pas par l’encens]

L’adoration « en esprit et en vérité » est conforme à la nature de Dieu, car « Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4:24). Mais l’adoration correspond aussi à la révélation présente de Dieu, car le Seigneur Jésus dit que « les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent » (Jean 4:23). Contrairement à l’adoration de Dieu par Israël sous la Loi, l’adoration en esprit et en vérité est une adoration spirituelle du Père qui s’est révélé dans le Fils ; par la mort de Celui-ci, Il a réconcilié avec Lui les pécheurs perdus et en a fait Ses enfants. Cette adoration peut être qualifiée de fonction la plus élevée des rachetés de Dieu, parce que c’est leur seule occupation qui, commençant ici-bas, se poursuivra éternellement. Son objet n’est pas terrestre, mais céleste, c’est Dieu Lui-même ! L’adoration « en esprit et en vérité » ne peut être apportée que par des rachetés conscients de leur relation intime avec Dieu comme Père sur la base de l’œuvre expiatoire accomplie par Son Fils. Une telle adoration est le résultat de leur joie en Dieu. Elle est une occupation avec le Père où on L’honore dans l’amour, la joie, la gratitude et la louange. Mais elle n’est pas préfigurée par l’encens de l’Ancien Testament. Ce sont plutôt certains sacrifices qui parlent en type d’adoration.

 

4.2        [Expressions du Nouveau Testament qui font référence aux sacrifices de l’Ancien Testament, mais témoignent du caractère spirituel de l’adoration]

Cela ressort spécialement de deux passages du Nouveau Testament : « Offrons donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom » (Hébreux 13:15) — et d’autre part : « Vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés une maison spirituelle, une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus-Christ » (1 Pierre 2:5). Les deux passages parlent de « sacrifices » au sens figuré. Ils font donc référence aux taureaux, agneaux et pigeons qui étaient offerts au temps de l’Ancien Testament sur l’autel d’airain dans le parvis de la tente d’assignation et du temple. Tous ces sacrifices se réfèrent à Christ qui « nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous, comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur » (Éph. 5:2 ; cf. Héb. 9:26 ; 10:10, 14). D’autre part, les sacrifices de Lév. 1 à 7, spécialement les sacrifices volontaires (holocaustes, offrandes de gâteau et sacrifices de prospérité), donnent différents points de vue sous lesquels nous pouvons considérer la Personne adorable et l’œuvre expiatoire de Christ et les apporter devant le Père en adorant. Le « fruit des lèvres » est constitué des paroles dont nous revêtons nos « sacrifices de louange », et l’expression « sacrifices spirituels » montre clairement que notre adoration comme sacrificateurs n’est pas d’ordre matériel, mais spirituel.

 

4.3        [Holocauste : consumé entièrement, mais odeur agréable à tous les niveaux d’adorateurs]

Le sacrifice le plus élevé dans l’Ancien Testament était l’holocauste, qu’on « faisait fumer » entièrement pour l’Éternel. En hébreu, c’est le même mot que pour « faire fumer » l’encens sur l’autel d’or (comp. Ex. 30:7 avec Lév. 1:9, 13, 15, 17, etc.). Cela indique une relation entre l’encens et les sacrifices. L’holocauste de Lév. 1 nous montre le dévouement total de notre Seigneur dans Son œuvre à la croix, vu selon l’appréciation de Dieu Lui-même, mais aussi celle des croyants. Donc ici pour l’holocauste, (comme pour les autres sacrifices), il y a une gradation à plusieurs niveaux : un jeune taureau, un mouton ou une chèvre, et enfin une tourterelle ou un jeune pigeon. À chaque holocauste, il est ajouté à la fin : « C’est un holocauste, un sacrifice par feu, une odeur agréable à l’Éternel » (Lév. 1:9, 13, 17). Cela touche nos cœurs que justement pour le plus petit holocauste, le pigeon, on trouve deux fois le terme « faire fumer » (Lév. 1:15, 17). Le Saint Esprit n’indique-t-Il pas par-là que la valeur pour Dieu des sacrifices de louange des plus faibles croyants n’est nullement moindre ? À ceci aussi s’applique la parole de Dieu adressée au prophète Samuel : « L’homme regarde à l’apparence extérieure, et l’Éternel regarde au cœur » (1 Sam. 16:7). Cette expression singulière de la Parole de Dieu [répétée trois fois en Lév. 1] est un encouragement pour les enfants de Dieu les plus jeunes et les plus faibles, à ne pas retenir leur adoration, même si elle est imparfaite à leurs yeux. « Celui qui sacrifie la louange me glorifie » (Ps. 50:23) !

 

4.4        [L’odeur agréable dans les sacrifices autres que l’holocauste]

Parmi les choses qu’on faisait fumer sur l’autel des holocaustes, il y avait aussi la partie de mémorial de l’offrande de gâteau avec tout son encens, et la graisse des sacrifices de prospérités, pour le péché et pour le délit. L’offrande de gâteau, où aucun sang n’était versé, nous montre la perfection de la vie de Christ ; le sacrifice de prospérités nous montre Son œuvre de rédemption comme base de notre communion avec Dieu ; et les sacrifices pour le péché et pour le délit nous montrent Son œuvre comme base de tout pardon (1 Jean 1:9 ; 2:1,2). Comme pour l’holocauste, les mots « un sacrifice par feu, une odeur agréable à l’Éternel » sont toujours ajoutés à l’offrande de gâteau et au sacrifice de prospérités (Lév. 1:9 ; 2:2 ; 3:5). Il s’agissait d’offrandes volontaires des Israélites. Ces trois sortes de sacrifices viennent en premier parce que ce sont ceux ayant la plus grande valeur pour Dieu.

 

4.5        [Sacrifice pour le péché : l’odeur agréable n’est mentionnée que pour la graisse du sacrifice de quelqu’un du peuple]

Dans le cas du sacrifice pour le péché et pour le délit, il manque le caractère complémentaire ajouté : « un sacrifice par feu, une odeur agréable à l’Éternel ». Il y a en cela une beauté qui mérite particulièrement d’être mentionnée. En cas de péché par erreur, le sacrificateur et toute la congrégation devaient apporter un jeune taureau en sacrifice pour le péché, et un chef devait apporter un bouc, tandis que « quelqu’un du peuple du pays » n’avait à apporter qu’une femelle, chèvre ou agneau. Or ici seulement l’odeur agréable de la graisse est soulignée : « Le sacrificateur la fera fumer sur l’autel, en odeur agréable à l’Éternel » (Lév. 4:31). Dans le cas du sacrifice pour le délit, il est seulement mentionné qu’on faisait fumer la graisse comme sacrifice par feu à l’Éternel, mais sans allusion à une « odeur agréable » (Lév. 7:5). Quelle grâce que celle de notre Dieu qui nous rappelle dans Sa Parole l’importance de reconnaître sa propre culpabilité, et en même temps la valeur précieuse de l’œuvre expiatoire accomplie par Christ, et cela à l’occasion d’un sacrifice d’aussi peu d’apparence extérieure !

 

4.6        [Dans tous les sacrifices il y avait quelque chose d’agréable à Dieu]

Il s’ensuit qu’avec chaque sacrifice, il y avait quelque chose qui suscitait le bon plaisir de Dieu. Il ne faut jamais le perdre de vue. Cela veut dire pour nous que, ni dans la vie ni dans la mort de Christ, il n’y a jamais eu un instant ou un côté des choses où l’odeur agréable pour Dieu ait manqué. Même quand, sous le jugement de Dieu, Il portait nos péchés en Son corps sur le bois [1 Pierre 2:24], et qu’Il y était même fait péché (ce qui est exprimé dans le fait de brûler hors du camp la victime du sacrifice), alors Sa dévotion et Sa volonté entièrement soumise étaient pour Dieu une « odeur agréable ».

 

4.7        [Les sacrifices se rapprochaient de l’encens en ce qu’on les faisait fumer. Quand on brûlait, c’était hors du camp]

Dans aucun sacrifice, il n’est dit que les parties destinées à Dieu étaient « brûlées » sur l’autel d’airain. Il n’est toujours question que de « faire fumer ». De cette façon, les sacrifices de tout Israélite, même présentés seulement par des sacrificateurs, étaient proches de l’encens composé. Par contre, on « brûlait hors du camp » les corps des sacrifices pour le péché dont le sang était porté dans la tente d’assignation (Lév. 6:23 ; cf. Héb. 13:11).

 

4.8        [D’où provenait l’odeur agréable des sacrifices et ce que cela signifie]

L’examen du caractère des sacrifices de l’Ancien Testament montre quelque chose d’important. L’« encens des drogues odoriférantes » n’était pas seul à parler de Christ comme étant pleinement agréé de Dieu. Une « odeur agréable » s’élevait vers Dieu de la plupart des sacrifices offerts sur l’autel. On la trouvait avec l’holocauste vu globalement ; dans le cas de l’offrande de gâteau, c’était avec la partie mémorial qui comprenait l’encens ; dans le cas des sacrifices de prospérités, pour le péché et pour le délit, l’odeur agréable était avec la graisse, laquelle est aussi appelée « un pain de sacrifice par feu à l’Éternel », « le pain de leur Dieu » (Lév. 3:11, 16 ; 21:6). La graisse des victimes parle de l’énergie intérieure et de l’excellence du Seigneur Jésus, dans laquelle Il s’est offert à Dieu en sacrifice. Selon la Parole de Dieu, la graisse est synonyme du meilleur, et c’est ainsi que le mot a été traduit en Nombres 18:12.

 

4.9        [Distinction des odeurs agréables des sacrifices et de l’encens et distinction de leur signification et de leur portée]

Dans tous les sacrifices, les parties qui étaient offertes sur l’autel de l’holocauste faisaient monter vers Dieu une « odeur agréable » (plus exactement : une « odeur ou parfum de repos). Mais de manière étonnante, ces mots n’apparaissent jamais en relation avec l’encens. Celui-ci est toujours appelé « encens des drogues odoriférantes ». Ajouter un autre qualificatif n’est pas nécessaire, car ici, comme pour l’huile de l’onction sainte, tous les ingrédients sont en eux-mêmes des « aromates de bonne odeur », « un encens composé, d’ouvrage de parfumeur, salé, pur, saint » (Ex 30:35:cf. v. 25).

Il faut donc bien distinguer entre les sacrifices et l’encens. L’holocauste de Lév. 1 et son « odeur agréable à l’Éternel » et d’autres offrandes similaires se retrouvent dans le Nouveau Testament dans les « sacrifices de louanges » et les « sacrifices spirituels » (Hébreux 13:15 ; 1 Pierre 2:5). Ceux-ci expriment à la fois l’appréciation de Dieu et notre appréciation de l’œuvre de Christ. Par contre, l’« encens de drogues odoriférantes » en rapport avec nous, les croyants, n’est mentionné dans le Nouveau Testament qu’en Apoc. 5:8 et 8:3 par le terme « parfums », mais ce n’est pas explicitement en relation avec le culte. Les sacrifices se rapportent donc principalement à notre culte en esprit et en vérité (Jean 4:23-24), tandis que l’encens se rapporte à nos prières auxquelles le Seigneur confère Son odeur agréable (cf. Éph. 2:18 ; 3:12 ; 1 Tim. 2:3). Il est vrai que l’encens en tant que tel se réfère exclusivement à la gloire du Seigneur Jésus dans les traits de Sa nature que Dieu seul sait apprécier. Cela devient clair en Lév. 16 au grand jour des Propitiations, et en Exode 30:7 lors de l’offrande quotidienne faite par le grand sacrificateur. Mais du fait que les sacrificateurs, figures des croyants, offraient aussi l’encens composé à Dieu (avec l’encens pur comme ingrédient essentiel), nous pouvons voir en lui nos prières sacerdotales (Deut. 33:10 ; Luc 1:11) qui s’élèvent vers le Père enveloppées de la bonne odeur de Christ.

 

4.10   [Spécificité de l’odeur agréable du sacrifice non sanglant de l’offrande de gâteau : elle était issue d’un encens qu’on faisait fumer sur l’autel d’airain]

Ce n’est que dans l’offrande de gâteau que l’on trouve un aromate de bonne odeur qui fait également partie des constituants de l’encens composé, à savoir l’encens pur qu’on faisait fumer avec une portion de fleur de farine en mémorial pour Dieu ; on le faisait fumer sur l’autel d’airain en odeur agréable (Lév. 2:2, 16 ; 6:8). C’est précisément dans ce sacrifice non sanglant qui parle du Seigneur Jésus se livrant entièrement dans Sa vie terrestre, qu’il est suggéré un pont, un lien entre l’encens composé et les sacrifices. L’offrande de gâteau sur l’autel d’airain est unie à l’encens pur qui autrement est offert sur l’autel d’or sous forme d’un élément de l’encens composé. L’« odeur agréable » qui en résulte est très proche de celle de l’encens composé. Comme cela arrive si souvent dans l’Écriture, dans ce cas aussi on voit que la distinction à faire entre l’encens des drogues odoriférantes et l’odeur agréable des sacrifices ne doit pas se traduire par une dissociation complète. Tous les points de vue différents parlent d’une seule et même Personne glorieuse et de Son Être : notre Sauveur et Seigneur bien-aimé, le Fils de Dieu devenu homme et mort pour nous, à qui soient honneur et louange éternellement !

 

5         Deux autels [Conditions de l’accès libre à la présence de Dieu]

5.1        [Le nid des oiseaux (Ps. 84) image du domicile spirituel constitué par les autels de la maison de Dieu]

« Le passereau même a trouvé une maison, et l’hirondelle un nid pour elle, où elle a mis ses petits : … tes autels, ô Éternel des armées ! mon roi et mon Dieu !» (Ps. 84:3). Les autels mentionnés ici par les fils de Coré sont l’autel d’airain des holocaustes dans le parvis et l’autel d’or de l’encens dans le lieu saint. L’un parle de l’expiation parfaite, l’autre de la pleine liberté pour s’approcher de Dieu. Quelle belle image : Ce que les nids sont pour les oiseaux errants, c’est ce que sont les lieux de rencontre avec Dieu pour l’étranger croyant sur la terre. Les deux autels de la maison de Dieu formaient le « domicile spirituel » de ces Lévites dont la fidélité était bien contraire à celle de leur ancêtre Coré. C’est dans cette proximité immédiate de leur Dieu, qu’ils se sentaient bien. Est-ce aussi notre cas ?

 

5.2        [L’accès libre à Dieu repose sur la sanctification due à l’œuvre expiatoire de Christ]

Quand nous avons comparé l’encens composé offert sur l’autel d’or avec les sacrifices offerts sur l’autel d’airain, nous avons vu une relation entre ces deux autels. En l’absence de sacrifice accompli sur l’autel d’airain, il ne pouvait pas y avoir de libre accès au sanctuaire ni à l’autel de l’encens. C’est pourquoi Éphésiens 2:13 dit d’abord : « Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois loin, vous avez été approchés par le sang de Christ », puis ensuite au v. 18 : « Car par lui nous avons les uns et les autres, accès auprès du Père par un seul Esprit ». De même en Héb. 10:10, 14 : « C’est par cette volonté que nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, faite une fois pour toutes » et : « Car, par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés ». Ce n’est qu’ensuite aux versets 19 à 22 que figure l’invitation si encourageante pour les chrétiens : « Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a  consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair, et ayant un grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi, ayant les cœurs par aspersion purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure ». L’accès auprès de Dieu en pleine liberté et la vraie adoration reposent sur l’œuvre expiatoire parfaite de Christ, accomplie une fois pour toutes. Seul celui qui connaît et apprécie cette œuvre expiatoire peut aussi réaliser l’accès auprès de Dieu en pleine liberté.

 

5.3        [Le feu de Dieu tombé sur l’autel puis maintenu actif servait à faire faire monter l’odeur agréable des sacrifices et à développer celle de l’encens : manifestation de la réconciliation, de la sainteté et de la grâce]

Les charbons ardents de l’autel des holocaustes, d’où s’élevait vers Dieu l’odeur agréable de l’expiation, servaient aussi à embraser l’encens composé sur l’autel d’or. Ceci ressort de ce qu’au grand jour des Expiations, le feu pour l’encens était pris de l’autel des holocaustes dans le parvis (Lév. 16:12). Ce feu devait brûler continuellement : « Le feu qui est sur l’autel y brûlera ; on ne le laissera pas s’éteindre. Et le sacrificateur allumera du bois sur ce feu chaque matin, et y arrangera l’holocauste, et y fera fumer les graisses des sacrifices de prospérités. Le feu brûlera continuellement sur l’autel, on ne le laissera pas s’éteindre » (Lév. 6:5-6). Comme signe visible de la sainteté de Dieu, le feu était descendu du ciel lors de la dédicace de l’autel, et on ne l’avait jamais laissé s’éteindre (Lév. 6:6 ; 9:24 ; cf. 2 Chr. 7:1). Le même feu qui faisait monter en « odeur agréable à l’Éternel » les parties de sacrifices destinées à Dieu sur l’autel des holocaustes, — ce même feu faisait aussi que l’encens composé développe son odeur agréable sur l’autel d’or. Voilà la signification pour nous aujourd’hui : la réconciliation avec Dieu sur la base du sacrifice de Christ à la croix et le parfum de l’encens dans le sanctuaire révèlent la même sainteté immuable de Dieu. En même temps, tous les deux montrent à la fois la grâce insondable de Dieu, qui d’un côté s’est penchée si profondément en Christ jusqu’à nous, et qui, d’un autre côté nous a élevés si haut que nous pouvons maintenant nous approcher de Dieu comme Père en pleine liberté. Nous devrions être toujours conscients de ces deux manifestations de la grâce de Dieu.

 

5.4        [Interdiction du feu étranger : il faut l’obéissance à la Parole et la dépendance du Seigneur et de l’Esprit]

Mais cela ne suffit pas. Pour pouvoir servir Dieu d’une manière qui Lui soit agréable, l’homme ne doit pas seulement être racheté. Il a aussi besoin d’obéissance à Sa Parole et de dépendance constante de Lui et de la direction de Son Esprit. L’affaire de Nadab et Abihu (Ex. 10) contient un avertissement solennel. Ces deux sacrificateurs avaient partagé le privilège de voir le Dieu d’Israël sur la montagne dans le désert avec Moïse, Aaron et soixante-dix anciens (Ex. 24:9-11). Et pourtant, à peine consacrés, ils offrirent déjà de l’encens à l’Éternel avec du « feu étranger ». Leur feu ne provenait pas de l’autel d’airain. Peu importe d’où il venait, il suffisait qu’il ne vienne pas de l’autel des holocaustes. Cela suffit comme image de la sainteté de Dieu qui a consumé à la croix le sacrifice parfait de Christ, lorsqu’Il s’est livré en parfum de bonne odeur (Éph. 5:2). Lorsque Nadab et Abihu offrirent du « feu étranger », un feu de sainteté descendit de l’Éternel et consuma non pas l’encens, mais les transgresseurs. Ils furent frappés par ce jugement parce que, malgré leurs privilèges extraordinaires, ils avaient manqué de se soumettre à la volonté révélée de Dieu. Le « feu étranger » pour l’offrande d’encens parle d’une énergie différente, étrangère, avec laquelle l’homme pense pouvoir servir Dieu. Mais c’est impossible. L’« encens étranger », au contraire, signifient que l’on ne fait pas usage des qualités et de l’excellence de Christ pour s’approcher de Dieu, mais d’autres choses qui peuvent peut-être sembler précieuses à l’homme. Le feu étranger comme l’encens étranger sont tous deux une abomination pour Dieu.

 

5.5        [Propitiation et purification pour les autels et le sanctuaire ↔ type de l’œuvre expiatoire du Seigneur pour Israël et les nations et les choses célestes]

« Et Aaron fera propitiation pour les cornes de l’autel une fois l’an ; il fera propitiation pour l’autel une fois l’an, en vos générations, avec le sang du sacrifice de péché des propitiations. C’est une chose très sainte à l’Éternel » (Ex. 30:10). L’autel d’or et l’autel d’airain sont tous deux qualifiés de « très saints » (Ex. 29:37 ; 30:10 ; 40:10). Cette désignation spéciale explique pourquoi la propitiation devait être faite pour eux une fois par an. Cela avait lieu au grand jour des propitiations décrit en Lév. 16. Ce jour-là, le grand sacrificateur apportait le sang de deux victimes, un taureau et un bouc, l’un après l’autre dans le lieu Très-saint, et il le répandait sept fois devant et une fois dessus le propitiatoire (Lév. 16:11-15). Puis il faisait propitiation pour le sanctuaire dans lequel se trouvaient l’autel d’or, la table et le chandelier, et pour toute la tente d’assignation (16:16). Puis il sortait vers l’autel des holocaustes, reprenait du sang du taureau et du bouc et en mettait tout autour sur les cornes de cet autel. Puis il faisait sept fois aspersion du sang avec son doigt sur l’autel (16:18). L’autel était ainsi purifié des impuretés des enfants d’Israël et sanctifié (16:19). L’autel mentionné aux v. 20 et 33 est donc plutôt l’autel d’airain, et non pas l’autel d’or, pour lequel la propitiation avait probablement lieu en même temps que celle du sanctuaire. La mention de la propitiation au grand jour des propitiations en Exode 30:10 est la seule fois dans ce livre, et la première fois dans toute la Parole de Dieu. Ainsi, déjà ici, nous sommes reportés au grand type de l’œuvre expiatoire de notre Seigneur pour Israël et les nations, par laquelle les « choses célestes » ont aussi été purifiées (Héb. 9:23).

 

5.6        [Accès libre au sanctuaire troublé par des fautes graves. Rétablissement de la communion. Rôle de Jésus Christ comme avocat]

Selon Lév. 4:7,18, si le sacrificateur oint ou tout le peuple d’Israël avait péché, une partie du sang de l’offrande pour le péché devait être mise sur les cornes de l’autel de l’encens « devant l’Éternel ». Ces prescriptions indiquent d’abord le fait que l’accès à Dieu n’était pas encore ouvert. Ce n’est que « dans la plénitude du temps » que le « chemin vivant » vers Dieu a été ouvert par l’œuvre parfaite de propitiation de notre Seigneur. Contrairement aux Israélites au temps des types, la pleine liberté d’entrer dans le sanctuaire est offerte aujourd’hui à tous les croyants. Par contre, dans ces deux cas particuliers, nous voyons comment cette pleine liberté est troublée dans la pratique par des fautes graves. Mais la conscience de la perfection de l’œuvre expiatoire de Christ empêche l’interruption de la communion et rétablit celle-ci complètement. Le sang sur les cornes de l’autel est le témoignage de la propitiation et de la rédemption accomplies par Christ, et acceptées par Dieu ; par-là ce sang est aussi le fondement de la communion, et le fondement de la proximité des croyants avec Dieu qui se rattache à cette communion. Ceci est exprimé par les paroles de l’apôtre Jean : « Mes enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas ; et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ, le juste ; et lui est la propitiation pour nos péchés, et non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour le monde entier » (1 Jean 2:1-2).

 

5.7        [Prières vues par David (Ps. 141) comme des symboles des sacrifices et de l’encens]

Le Psaume 141:2 fait voir l’intelligence spirituelle du roi David quant à la signification symbolique des sacrifices de l’Ancien Testament et de l’encens des drogues odoriférantes : « Que ma prière vienne devant toi comme l’encens, l’élévation de mes mains comme l’offrande du soir ! » Il considérait sa prière du soir à la fois comme de l’encens et comme un holocauste. Selon la loi de Sinaï, il devait être offert chaque jour, matin et soir, un agneau en holocauste continuel sur l’autel d’airain, et l’encens des drogues odoriférantes sur l’autel d’or. David pense aux deux dans sa prière de ce psaume 141. Dans un esprit vraiment sacerdotal, il comprenait déjà quelque chose de la pleine liberté pour s’approcher de Dieu, et de la signification spirituelle des sacrifices comme image de l’adoration.

 

5.8        [L’arche de l’alliance avec le propitiatoire figure la plus parfaite de l’œuvre expiatoire ; l’autel de l’encens parle de l’intercession présente de Christ : deux sujets d’adoration multipliée]

L’autel d’or de l’encens reste pour nous un objet très spécial de l’habitation de Dieu, si nous mettons à part l’arche de l’alliance. La raison en est probablement que les deux préfigurations parlent du Seigneur Jésus à la fois dans Sa divinité et Son humanité, ainsi que de Ses relations et de sa position par rapport à Dieu et par rapport aux Siens. L’arche de l’alliance avec le propitiatoire est la figure la plus parfaite de Son œuvre expiatoire accomplie une fois pour toutes ; l’autel de l’encens parle de son intervention présente pour les saints qu’Il a si chèrement rachetés et de leur accès en pleine liberté vers Dieu. Ces deux objets sont si grands et si merveilleux que nous ne pouvons pas les saisir jusque dans les moindres détails. Mais tous deux donnent à nos cœurs sécurité, joie et gratitude quant à notre place en tant qu’enfants de Dieu. Puissent-ils aussi nous conduire à une adoration multipliée !