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L’abaissement et l’élévation de Christ

 

Arend Remmers [ajouts bibliquest entre crochets]

 

Im Glauben leben 2019-11 p.25 & -12 p.17 & 2020-1 p.19

 

1        [Celui qui s’abaisse sera élevé : Adam s’est élevé, Christ s’est abaissé]

2        La grandeur du Fils de Dieu et Son élévation de toute éternité — [la Trinité]

3        Son anéantissement

3.1     [La Parole devenue chair]

3.2     [Il s’est anéanti — Phil. 2:5-7]

3.3     [Subissant les souffrances de la condition humaine]

3.4     [Croissance de l’enfant à l’adulte]

3.5     [Débonnaire et humble de cœur]

3.6     [Dieu se révélant davantage dans l’abaissement de Christ]

4        Son obéissance

4.1     [Il faisait seulement la volonté du Père]

4.2     [Obéissance venant du cœur, soumission révérante, même une fois l’œuvre achevée]

5        Le Fils de l’homme

5.1     [Fils de l’homme en tant que né de femme, et pouvant mourir et apparaitre en gloire]

5.2     [Psaume 8: inférieur aux anges, mais couronné de gloire et d’honneur]

5.3     [Abaissé par Dieu, abaissé par Lui-même]

5.4     [Abaissé par Son peuple]

5.5     [Abaissement suprême, abaissement silencieux]

5.6     [Abaissement qui prépare le chemin vers Dieu, abaissement qui aime à servir]

6        Son élévation en tant qu’homme

6.1     [Élévation de Christ comme réponse de Dieu à l’abaissement profond de Son Fils]

6.2     [Élevé dans la gloire lors de l’ascension. – Ce qu’est la glorification]

6.3     [La résurrection fait partie du passage vers la gloire, mais est un couronnement des souffrances]

6.4     [Résurrection et ascension : distinctes mais jointes]

7        À la droite de Dieu

7.1     [La main droite, expression de la puissance]

7.2     [À droite comme place d’honneur, place d’autorité et de puissance]

7.3     [La prophétie du Psaume 110 v. 1 et 4]

8        Notre grand sacrificateur

8.1     [Sacrificateur selon l’ordre de Melchisédech]

8.2     [Activité actuelle comme grand sacrificateur]

9        Encore une fois : Le fils de l’homme

9.1     [Position glorieuse selon Ps. 8 et 110 et Dan.7]

9.2     [Au-dessus de tout et donné à l’assemblée, selon Éph. 1:21-23]

10      Le serviteur éternel

10.1      [Le type du serviteur hébreu d’Exode 21]

10.2      [Service actuel, ministre des lieux saints]

10.3      [Luc12, le service qui se poursuit même dans la gloire]

10.4      [Éph. 2:7, Dieu montrant les immenses richesses de Sa grâce]

 

 

1         [Celui qui s’abaisse sera élevé : Adam s’est élevé, Christ s’est abaissé]

« Celui qui s’abaisse sera élevé » : voilà qui s’applique à personne mieux qu’au Seigneur Jésus, le Fils de Dieu (Luc 14:11 ; 18:14). Personne n’a jamais été dans une position aussi haute que celle d’être « en forme de Dieu » (Phil. 2:6). Personne ne s’est jamais abaissé aussi bas que Lui (Héb. 2:9). Et personne n’a jamais été élevé aussi haut que Lui (Éph. 1:20-22 ; Phil. 2:9). Dans chacune de ces positions, Il est et reste pour toujours unique et adorable !

L’homme, créé par Dieu, a voulu s’élever et être comme Dieu. Pour la même raison, Satan a été jeté dans le « fond de la fosse » par Dieu (És. 14:15 ; 1 Tim. 3:6). Le châtiment de Dieu pour l’humanité a été la mort et la crainte de la mort, mais aussi la position de pécheurs avec la condamnation éternelle comme conséquence (Gen. 2:17 ; Rom. 5:12, 18). Dans Son insondable sagesse, Dieu a permis le péché pour faire naître une nouvelle création par Son Fils Jésus-Christ, dans laquelle il n’y aurait plus de péché et dans laquelle des hommes rachetés seraient éternellement heureux.

Aucune créature humaine n’aurait pu faire cela. En raison du péché qui habite tous les humains depuis la chute, aucun homme ne peut sauver un autre de la juste punition de Dieu, la damnation éternelle. « Un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon, car précieux est le rachat de leur âme, et il faut qu’il y renonce à jamais ». (Ps. 49:7, 8). Aucun homme ne peut se racheter lui-même par ses propres œuvres : « L’Éthiopien peut-il changer sa peau, et le léopard ses taches ? Alors vous aussi, vous pourriez faire le bien, vous qui êtes instruits à faire le mal » (Jér. 13:23 ; cf. Matt. 16:26).

C’est pourquoi le Fils de Dieu est devenu homme. Par un seul homme, Adam, le péché et la mort sont entrés dans le monde ; par un seul homme, le Christ Jésus, la grâce, la résurrection et la vie éternelle ont été mises en lumière (Rom. 5:12-15 ; 1 Cor. 15:20-22, 45-49). Le premier Adam montre l’homme dans sa volonté propre, sa désobéissance et son péché. Dans le dernier Adam, en revanche, nous voyons le dévouement à Dieu, l’obéissance et une vie à la gloire de Dieu. Les deux ont été de vrais hommes, mais quelle différence entre eux ! Christ a vécu sur terre comme un homme entièrement à la gloire de Dieu. Il est le modèle pour tous ceux qui L’ont reçu par la foi comme leur vie nouvelle (1 Cor. 11:1 ; Col. 3:4). Mais Il a d’abord dû mourir pour faire luire cette vie pour nous (2 Tim. 1:10).

De plus, dans le Seigneur Jésus comme homme sur la terre, nous voyons la révélation parfaite de Dieu, mais c’était dans un homme qui « dut, en toutes choses, être rendu semblable à ses frères » (Héb. 2:17). Dieu s’est penché jusqu’à nous par l’incarnation de Son Fils, pour que nous puissions Le connaître, mais aussi pour que le Christ puisse devenir « un grand souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle », capable d’avoir de la compassion pour nous en toute chose.

 

2         La grandeur du Fils de Dieu et Son élévation de toute éternité — [la Trinité]

Lorsque nous pensons à l’abaissement de notre Rédempteur, nous Le voyons devant nous comme l’homme obéissant sur la terre. Lorsque nous pensons à Son exaltation, c’est Sa gloire actuelle d’homme dans le ciel qui est devant notre œil spirituel. Nous saisissons tout cela correctement et nous en voyons la grandeur seulement lorsque nous nous rappelons qui Il est de toute éternité : le Fils du Père.

En tant que Fils éternel du Père, Il fait partie de la Trinité (Tri-unité) de Dieu : Père, Fils et Saint-Esprit. C’est le Père qui arrête les conseils, et le Fils agit en collaboration avec le Saint-Esprit. Nous voyons cela

●         lors de la création (Héb. 1:1, 2 ; Gen. 1:1, 2, 26),

●         à l’incarnation du Fils (Luc 1:35),

●         au baptême de Christ (Luc 3:22),

●         dans Son œuvre de rédemption (Actes 2:23 ; Héb. 9:14),

●         à Sa résurrection (Rom. 6:4 ; Marc 16:9 ; Rom. 1:4)

●         et à la fondation de l’assemblée (Actes 20:21 ; 1 Cor. 12:13 ; Éph. 5:25).

 

La Tri-unité (Trinité) de Dieu est un fait éternel, même si le terme comme tel ne figure pas dans la Bible. Elle est reconnaissable dès le premier verset de la Parole de Dieu. Là, Dieu n’est ni au singulier (Eloah en hébreu), ni au duel (pluriel pour deux noms ; Elohajim en hébreu), mais au pluriel Elohim (qui suppose au moins trois éléments), bien que le verbe « créa » dans l’expression « Dieu créa » soit au singulier. Au v. 2, l’Esprit de Dieu est mentionné ; et au v. 26 Dieu dit : « Faisons l’homme », ce qui indique (aussi) la personne du Fils éternel. Des passages comme Ésaïe 9:6 « un enfant nous est né, un fils nous a été donné » et Proverbes 30:4 font référence de façon mystérieuse au Fils éternel : « Qui a établi toutes les bornes de la terre ? Quel est son nom, et quel est le nom de son Fils, si tu le sais » ?

Ce n’est que dans le Nouveau Testament que la Tri-unité (Trinité) est effectivement révélée. Nous la voyons déjà au début du ministère de Christ sur terre. Lorsque le Seigneur Jésus a été baptisé par Jean le Baptiseur au Jourdain, le ciel s’ouvrit, l’Esprit Saint descendit sur Lui sous forme corporelle comme une colombe, et on entendit les paroles du Père venant du ciel : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir » (Luc 3:22). À la fin de Son ministère sur la terre, le Seigneur Jésus confia à Ses disciples la mission suivante : « Allez donc, et faites disciples toutes les nations, les baptisant pour le nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » (Matt. 28:19). Ces passages montrent que ce n’est qu’en Christ que la vraie nature de la Déité est pleinement révélée. Pour sauver des pécheurs perdus, Dieu le Père a envoyé Son Fils dans le monde, qui, par l’Esprit éternel, s’est offert à Dieu sans tache sur la croix (Héb. 9:14).

Le Fils est de toute éternité la « Parole », c’est-à-dire l’expression de l’Être même de Dieu (Jean 1:1-4). Il est aussi de toute éternité « le resplendissement de Sa gloire et l’empreinte de Sa substance » et « l’image du Dieu invisible » (Héb. 1:3 ; Col. 1:15). Il est « sur toutes choses, Dieu béni éternellement » (Rom. 9:5). Il est le Fils de l’amour du Père (Col. 1:13), le Fils unique dans le sein du Père (Jean 1:18 ; cf. Jean 3:13). Étant Celui par qui toutes choses ont été créées, « Lui a parlé, et la chose a été ; il a commandé, et elle s’est tenue là » (Ps. 33:9).

En même temps, Il était « l’Agneau sans défaut et sans tache, préconnu dès avant la fondation du monde, mais manifesté à la fin des temps pour vous » (1 Pierre 1:19, 20). C’est aussi Lui qui, déjà dans la gloire du ciel, a dit à Son Père : « Voici, je viens ; il est écrit de moi dans le rouleau du livre. C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au dedans de mes entrailles » (Ps. 40:7, 8 ; Héb. 10:7). C’était l’expression de la pleine harmonie de Sa volonté avec le bon plaisir du Père.

 

3         Son anéantissement

« Mais, quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous la loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption » (Gal. 4:4, 5 ; Héb. 9:26). L’accomplissement du temps a été le moment où il a été révélé que, ni Son peuple Israël, ni aucun autre homme, ne pouvait être justifié par la loi parfaite qu’Il avait donnée (Rom. 3:20 ; 5:20 ; Gal. 2:17). « L’accomplissement du temps » était à la fois « la consommation des siècles » et la « fin de ces jours-là », au cours desquels Dieu avait parlé à Son peuple terrestre par les prophètes pour l’amener à revenir à Lui (Héb. 1:1,2 ; 9:26). Il leur parlait désormais « en Fils », c’est-à-dire dans la personne de Son Fils, et non pas seulement par le Fils comme porte-parole ou comme instrument, comme dans le cas des prophètes.

 

3.1       [La Parole devenue chair]

L’abaissement du Fils a commencé en ce que Lui, la Parole éternelle qui était auprès de Dieu au commencement et qui avait appelé la création à l’existence, « est devenu chair et habita au milieu de nous » (Jean 1:1-3, 14). Le terme « habiter » signifie en fait « dressa tabernacle » (ou tabernacla, dressa sa tente) et fait référence à la nature temporaire de son séjour sur terre. Il descendit du ciel sur la terre, et pourtant Il resta comme le Fils éternel dans le sein du Père. C’est pourquoi la Bible ne dit jamais qu’Il a quitté le ciel ou qu’Il a quitté le sein du Père, mais elle dit souvent qu’Il est « venu du ciel » (Jean 3:13 ; 6:33, 38, 41, 42, 51). Les gens peuvent voir en cela une contradiction, mais ce n’en est pas une pour Dieu qui est élevé bien au-dessus de nous. L’Écriture dit que le Seigneur Jésus a quitté ou laissé la terre lors de Son ascension, mais cela n’est pas exprimé ainsi quant à Sa venue du ciel : « Je suis sorti d’auprès du Père et je suis venu dans le monde ; et de nouveau je laisse le monde, et je m’en vais au Père » (Jean 16:28).

 

3.2       [Il s’est anéanti — Phil. 2:5-7]

Lui, qui était éternellement « en forme de Dieu », n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais Il s’est anéanti Lui-même (proprement : Il s’est dépouillé, vidé de Lui-même). Il n’a pas abandonné Sa divinité ; même en tant qu’homme, Il est resté le Dieu Tout-puissant, comme le montrent Ses nombreux miracles. Mais il s’est dépouillé de la « forme de Dieu », c’est-à-dire de l’expression essentielle de la divinité (en grec : morphē theou ; voir Phil. 2:5, 6) — par cela, Il a renoncé à la représentation extérieure de la gloire divine. Au lieu de cela, en se vidant de Lui-même, Il a pris la « forme d’esclave » (en grec : morphē doulou) qui est celle de l’homme. Cela ne veut pas dire seulement l’apparence extérieure d’homme, mais Son essence, Sa nature. Certes on trouve la forme extérieure (grec schēma), mais uniquement dans l’expression « en figure comme un homme » (Phil. 2:8).

 

« Qu’il y ait donc en vous cette pensée, qui a été aussi dans Christ Jésus, lequel, étant en forme de Dieu, n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même prenant la forme d’esclave » (Phil. 2:5-7).

 

C’est un abaissement sans mesure. Le Créateur du monde a pris la place d’une créature en naissant d’une femme, la vierge Marie. Il n’est pas devenu une créature, mais Il s’est placé au niveau de Ses créatures, à tous égards et avec toutes les limitations qui s’y rattachent. Si nous imaginons qu’un être humain prendrait la forme d’une bactérie, ce serait un abaissement presque inimaginable. Mais ce ne serait pourtant qu’un changement à l’intérieur du domaine de la création ! Notre Seigneur, au contraire, a échangé la gloire extérieure comme Créateur et comme Dieu avec la place d’une créature. Cela dépasse notre imagination. Il l’a fait par amour pour Son Père et pour nous, les perdus. Il convient de remarquer que l’œuvre de rédemption, d’expiation du péché, n’est pas le sujet de Philippiens 2:5-8. Il s’agit là de la pensée du Christ Jésus en ce qu’Il est descendu du sommet le plus haut aux plus profondes des profondeurs.

Cependant, ce n’est pas seulement de manière extérieure qu’Il a endossé la « forme d’esclave » de la nature humaine. Le Fils de Dieu est devenu homme selon l’âme, l’esprit et le corps (Marc 14:34 ; Jean 11:33 ; 19:38). Ce faisant, Il a appris à connaître les limitations de la vie humaine. Il n’a été épargné que du péché. Il n’a pas commis de péché, Il n’a pas connu le péché, et il n’y avait pas de péché en Lui ; c’est ce que les apôtres Paul, Pierre et Jean attestent (2 Cor. 5:21 ; 1 Pierre 2:22 ; 1 Jean 3:5).

 

3.3       [Subissant les souffrances de la condition humaine]

Après avoir passé quarante jours dans le désert, Il a eu faim (Matt. 4:2). Un jour en Samarie, fatigué de Sa marche, Il s’est assis à un puits et a demandé à une femme de Lui donner de l’eau à boire parce qu’Il avait soif (Jean 4:6, 7 ; cf. Jean 19:28). Sur une petite barque, Il dormait si profondément pendant une traversée que ses disciples durent Le réveiller lorsqu’une dangereuse tempête éclata (Matt. 8:24, 25). Choqué, soupirant et pleurant, Il se tenait non loin du tombeau de Son ami Lazare (Jean 11:34, 35). Quand Il pensa à la croix qui se dressait devant Lui, Il fut saisi d’effroi et fort angoissé (Marc 14:33). Ce sont toutes des émotions profondément humaines qui se manifestaient chez le Seigneur Jésus de manière d’autant plus intense que Son être n’était pas souillé par le péché. Lorsqu’Il guérissait les gens de leurs infirmités, Il ressentait et portait comme Siennes les souffrances et les douleurs causées par le péché (És. 53:4 ; Marc 1:41).

 

« Certainement, lui, a porté nos langueurs, et s’est chargé de nos douleur » (Ésaïe 53:4).

 

3.4       [Croissance de l’enfant à l’adulte]

Mais l’abaissement du Seigneur est allé encore plus loin. Il est né comme un petit enfant impotent. La Parole dit de Lui : « Et l’enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse… et il leur était soumis [à Marie et Joseph]… Jésus avançait en sagesse et en stature, et en faveur auprès de Dieu et des hommes » (Luc 2:40, 51, 52). Comme tout autre enfant du monde, il a grandi en âge et en force. Il a appris comme les autres enfants, et a grandi en sagesse et en faveur auprès de Dieu et des hommes. Ce fait spécialement nous montre l’abaissement infiniment profond de Celui qui, comme Dieu, était omniscient, omnipotent et omniprésent ! Son abaissement est allé si loin qu’il a dit un jour : « Mais quant à ce jour-là, ou à l’heure, personne n’en a connaissance, pas même les anges qui sont dans le ciel, ni même le Fils, mais le Père » (Marc 13:32). Le moment où Lui-même apparaîtra en gloire sur la terre comme Fils de l’Homme, était pour Lui en tant qu’être humain un secret connu seulement du Père ! D’autre part, en tant que Fils du Père sur la terre, Il était et restait omniscient et omnipotent. Il savait tout à l’avance, Il lisait les pensées des ennemis et des disciples, Il commandait aux éléments et à la mort. Il était devenu parfaitement homme et pourtant Il restait ce qu’il était éternellement : le Fils éternel de Dieu.

 

3.5       [Débonnaire et humble de cœur]

Dans Sa nature d’homme, il était « débonnaire et humble de cœur » (Matt. 11:29). Ces qualités sont largement étrangères à l’homme naturel. C’est pourquoi les disciples du Seigneur doivent les apprendre de Lui. Déjà le prophète Zacharie avait prédit l’humilité du roi à venir : « Réjouis-toi avec transports, fille de Sion ; pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi ; il est juste et ayant le salut, humble et monté sur un âne, et sur un poulain, le petit d’un petit ânesse » (Zach. 9:9). Il était humble, tandis que nous, nous avons à le devenir ! On en trouve un exemple qui touche le cœur dans le lavage des pieds de Jean 13, où le Seigneur s’abaisse si bas qu’il lave les pieds de Ses disciples — une activité effectuée habituellement par des esclaves. En tant que « Maître et Seigneur », Il donne aux disciples un exemple pratique d’humilité en exercice : « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, j’ai lavé vos pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné un exemple, afin que, comme je vous ai fait, moi, vous aussi vous fassiez » (Jean 13:14, 15).

 

3.6       [Dieu se révélant davantage dans l’abaissement de Christ]

Dans chaque phase de Sa marche sur la terre, Il a été un exemple pour les hommes, et donc aussi pour nous, tandis que pour Dieu Il était un sujet de joie et d’amour. L’abaissement du Fils en tant qu’homme a fait apparaître une différence énorme qui n’existait pas du tout jusqu’alors. C’est la différence entre le premier et le dernier Adam. Le premier Adam déshonora Dieu parce qu’il fut désobéissant dans les circonstances les plus favorables du jardin d’Éden. C’est pour cela qu’il reçut la sentence de mort. Christ, le dernier Adam, a glorifié Dieu en toutes choses parce qu’Il a été obéissant dans les circonstances les plus défavorables, dans un monde tout à fait hostile contre Dieu ; et Il a été obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. Tout ce qu’Il a fait dans Son abaissement, a été fait par amour pour Son Père et pour nous à qui Il voulait donner, par Son œuvre de rédemption, une place de relation des plus étroites avec Lui. C’est pourquoi il est dit : « Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, comment, étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa pauvreté, vous fussiez enrichis » (2 Cor. 8:9). Sa richesse était Sa position d’origine « en forme de Dieu » ; Sa pauvreté la plus profonde a été Sa mort sur la croix. Ce n’est que par cette pauvreté que nous avons pu devenir riches par Lui et en Lui, et être bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes ! Voilà Sa grâce et Son amour infinis. Car ce n’est que par Son abaissement en tant qu’homme que nous pouvons apprendre à connaître Dieu. C’est seulement en Lui, l’homme obéissant sur la terre, que Dieu s’est complètement révélé.

 

4         Son obéissance

4.1       [Il faisait seulement la volonté du Père]

L’une des caractéristiques du Fils de Dieu en tant qu’homme a été Sa parfaite obéissance. Il a été soumis à Ses parents lorsqu’Il était enfant, et en cela Il est un exemple extraordinaire pour tous les enfants. Ses parents n’étaient pas comme Lui, et pourtant Celui qui était parfait s’est subordonné à ceux qui étaient imparfaits ! Mais Son obéissance était avant tout vis-à-vis de Son Dieu et Père (cf. Luc 2). Cela nous est présenté spécialement dans l’évangile de Jean, justement l’évangile qui Le montre comme la Parole éternelle faite chair. « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu’il ne voie faire une chose au Père... Je ne puis rien faire, moi, de moi-même ; je juge selon ce que j’entends, et mon jugement est juste, car je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jean 5:19, 30). « ...Car je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jean 6:38). « Et celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, car je fais toujours les choses qui lui plaisent » (Jean 8:29). Il était ainsi « obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix » (Phil. 2:8).

 

4.2       [Obéissance venant du cœur, soumission révérante, même une fois l’œuvre achevée]

Ce n’était pas une obéissance extérieure, mais une obéissance venant du cœur. Il n’était pas venu pour faire Sa propre volonté, mais celle du Père qui L’avait envoyé. Sa nourriture, sans laquelle Il ne pouvait ni ne voulait vivre, était de faire la volonté de Celui qui L’avait envoyé et d’accomplir Son œuvre, l’œuvre de rédemption sur la croix : quant à Lui pour Le glorifier, quant à nous pour accomplir notre salut (Jean 4:34). Tel est notre Sauveur et Seigneur ! Son obéissance jaillissait d’une nature en parfaite harmonie avec la nature de Dieu. La volonté du Père était aussi la Sienne, mais Il l’exécutait dans une attitude humble et pleine de révérence. Il aurait pu dire : Je vais maintenant reprendre la gloire que J’avais avec le Père avant que le monde fût, — mais Il dit : « Et maintenant glorifie-moi, toi, Père auprès de toi-même... » (Jean 17:5). De toute manière, Il a pris une place de soumission comme homme auprès du Père.

 

5         Le Fils de l’homme

5.1       [Fils de l’homme en tant que né de femme, et pouvant mourir et apparaitre en gloire]

La place de notre Seigneur sur la terre était celle du « Fils de l’homme ». C’est déjà comme tel qu’Il était annoncé dans l’Ancien Testament (Ps. 8:5 ; Dan. 7:13). C’est Son titre d’honneur en tant qu’homme. Le premier homme, Adam, a été créé par Dieu à partir de la poussière du sol. Christ, en revanche, est né comme fils premier-né de la vierge Marie (cf. Gal. 4:4). Il était donc vraiment « Fils de l’Homme », ce qui ne peut pas être dit d’Adam. Cette désignation se rapporte aussi bien à la vie qu’à la mort du Seigneur Jésus sur la terre, comme aussi à Sa glorification qui a suivi dans le ciel. Elle caractérise Son abaissement le plus profond et Son élévation la plus haute ! Dans Sa vie sur la terre, le Seigneur se nommait le plus souvent « le Fils de l’homme ». Comme tel, Il devait mourir, être enseveli et ressusciter au bout de trois jours, mais c’est aussi comme tel qu’Il réapparaîtra un jour en gloire (cf. Matt. 12:40 ; 16:27 ; 17:22, 23). C’est ce que les gens ne comprenaient pas (cf. Jean 12:34).

 

5.2       [Psaume 8: inférieur aux anges, mais couronné de gloire et d’honneur]

Le Psaume 8:4-6 dit de lui : « Qu’est-ce que l’homme, que tu te souviennes de lui, et le Fils de l’homme, que tu le visites ? Tu l’as fait de peu inférieur aux anges, et tu l’as couronné de gloire et d’honneur. Tu l’as fait dominer sur les œuvres de tes mains ; tu as mis toutes choses sous ses pieds ».

Le Fils de l’Homme est vu ici dans deux positions fondamentalement différentes. Il est celui qui a été « de peu inférieur aux anges », et d’un autre côté Il est aussi Celui qui est « couronné de gloire et d’honneur ». La première position est celle d’homme sur la terre, la seconde celle d’homme glorifié à la droite de Dieu. L’abaissement « de peu inférieur aux anges » est expliqué en Héb. 2:9 « à cause de la passion de la mort ». Tout du long de Son chemin sur la terre, Il se tenait comme « le premier-né de toute la création », au-dessus des anges qui Le servaient et étaient à Sa disposition (Matt. 26:53 ; Marc 1:13). Mais quand Son obéissance Le conduisit à la mort de la croix, Il fut abaissé plus bas que les anges, car les anges ne meurent pas (*).

 

(*) C’est une « ironie divine » que le point le plus bas de l’abaissement du Fils de l’homme ait été son « élévation » sur la croix (cf. Jean 3:14 ; 8:28 ; 12:32,34). Il y était suspendu entre terre et ciel — la terre où Il était rejeté, et le ciel d’où ne vint aucune réponse à Son appel.

 

5.3       [Abaissé par Dieu, abaissé par Lui-même]

Notez que c’est Dieu qui a abaissé le Fils de l’homme jusqu’à être « un peu inférieur aux anges » et qui L’a ensuite couronné ! Il L’a également abattu à la croix, et Son épée s’est réveillée contre « Son compagnon ». C’est la grâce immense de Dieu envers nous, les perdus, par laquelle Christ a ainsi goûté la mort pour tout (ou : tous) (Héb. 2:7-9 ; És. 53:10 ; Zach. 13:7).

 

« Mais il plut à l’Éternel de le meurtrir ;  il l’a soumis à la souffrance. » (Ésaïe 53:10).

 

Mais le Fils de l’Homme s’est aussi abaissé Lui-même. Il s’est Lui-même anéanti comme homme, et Il disait : « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs » (Matt. 20:28). Il est venu et est mort non seulement par obéissance envers Son Père, mais aussi de Son propre mouvement. Le ressort de Ses actions était l’amour pour Son père et pour nous, les perdus. Dans cet amour, Il est descendu de la hauteur la plus élevée jusque dans les parties inférieures de la terre, pour ensuite remonter « au-dessus de tous les cieux, afin qu’il remplît toutes choses » (Éph. 4:10 ; cf. Jean 3:13). Que l’adoration Lui soit rendue pour cela !

 

5.4       [Abaissé par Son peuple]

Christ a également été abaissé comme Messie d’Israël. Il a été rejeté par Son peuple, « les Siens », mais il a aussi été frappé par Dieu. Zacharie parle prophétiquement des blessures qui Lui ont été infligées dans la maison de Ses amis, c’est-à-dire par Son propre peuple (Zach. 13:6,7). Mais il continue au v. 7 : « Épée, réveille-toi contre mon berger, contre l’homme qui est mon compagnon, dit l’Éternel des armées ; frappe le berger, et le troupeau sera dispersé ». Il ne s’agit pas ici directement du jugement sur le péché, qui conduirait au contraire à « rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11:52). Le berger a été frappé par Son Dieu parce que le temps de Son règne comme Messie sur Israël ne pouvait pas commencer à ce moment-là en raison de Son rejet par les Juifs. Le résultat fut la dispersion des Juifs dans le monde entier. Daniel écrit de Lui qu’Il sera « sera retranché et n’aura rien » (Dan. 9:26).

Des exemples de l’abaissement du Seigneur Jésus provenant de Son peuple se trouvent dans les évangiles. Quand Il est né, les gens n’avaient pas de place pour le Seigneur du monde. Il fut couché dans une mangeoire d’étable (Luc 2:7). Quelle place pour le roi d’Israël ! Les chefs des Juifs lui étaient hostiles et l’attaquaient constamment avec des paroles méchantes. Ils L’ont accusé d’être possédé par un démon et de ne pas être dans son bon sens (Jean 7:20 ; 8:48 ; 10:20). Dans une allusion méprisante à sa naissance miraculeuse de la vierge Marie, ils répondirent : « Nous ne sommes pas nés de la fornication » (Jean 8:41).

 

5.5       [Abaissement suprême, abaissement silencieux]

Par haine, envie et tromperie, notre Seigneur finit par être trahi et accusé faussement. La moquerie, la dérision, les coups et les crachats et enfin la crucifixion comme forme de mort la plus honteuse dans l’empire romain de l’époque, voilà ce qui a abaissé de plus en plus le Seigneur de gloire aux yeux des hommes. Il a enduré ces abaissements dans un renoncement silencieux. « Il a été opprimé et affligé, et il n’a pas ouvert sa bouche. Il a été amené comme un agneau à la boucherie, et a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent ; et il n’a pas ouvert la bouche » (És. 53:7). La corruption complète de l’homme naturel et pécheur s’est manifestée là, mais en même temps la grâce et l’amour de Dieu dans le « second homme venu du ciel », lesquels ont tout surpassé. En Christ et dans Sa vie, nous voyons le modèle parfait ou la préfiguration du « nouvel homme » qu’Il a créé par Son œuvre à la croix. Mais en même temps, nous voyons l’absolue nécessité du jugement de Dieu sur le « péché dans la chair » qui a été enduré sur la croix par Le seul qui était sans péché. Dans cette œuvre, « notre vieil homme a été crucifié avec Lui » (cf. Rom. 6:6 ; 8:3 ; Éph. 2:15).

 

5.6       [Abaissement qui prépare le chemin vers Dieu, abaissement qui aime à servir]

L’abaissement du Fils de Dieu dans Son humanité a servi à rapprocher Dieu du monde, et à révéler, mais aussi à préparer le chemin vers Dieu pour les pécheurs perdus. La grâce et la miséricorde de Dieu se sont exprimées en Christ et dans Ses manières d’agir avec les hommes. En même temps, la haine et l’inimitié des hommes se sont révélées en ce qu’ils L’ont abaissé moralement, et rejeté. Pourtant le Fils de l’Homme a tout subi patiemment. Il n’était pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup (Matt. 20:28). Au milieu de Ses disciples qui se disputaient souvent pour savoir lequel d’entre eux était le plus grand, Il se plaçait en serviteur : « Car lequel est le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Or moi, Je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Luc 22:27). Quelle personne merveilleuse ! Il fait le contraste le plus grand possible avec l’homme naturel. Notre égoïsme aime à être servi ; mais l’amour de Dieu révélé en Christ, aime à servir. Qu’il soit notre modèle.

 

6         Son élévation en tant qu’homme

6.1       [Élévation de Christ comme réponse de Dieu à l’abaissement profond de Son Fils]

Lorsque le Seigneur Jésus a atteint le point le plus bas de Son abaissement dans la mort et le tombeau, le tournant divin est intervenu. « C’est pourquoi Dieu l’a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom » (Phil. 2:9). Cependant la dernière étape de Son abaissement, la mort, n’est pas décrite en Phil. 2:7 comme une mort expiatoire, mais comme le résultat de Son obéissance absolue comme homme, et agréable à Dieu. Il s’agit ici de cette pensée du Seigneur, qui nous est présentée comme un exemple parfait. Dans Son œuvre expiatoire, Il s’est tenu seul. Personne ne pouvait Le suivre sur ce chemin. L’élévation de Christ est la réponse de Dieu le Père à l’abaissement profond de Son Fils bien-aimé comme homme. Il L’a haut élevé et Lui a donné le nom au-dessus de tout nom. Tout genou se ploiera un jour devant Lui et toute langue confessera « que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Phil. 2:11).

 

6.2       [Élevé dans la gloire lors de l’ascension. – Ce qu’est la glorification]

Christ a été sauvé hors de la mort (Héb. 5:7). Sa résurrection a eu lieu par la gloire du Père selon Rom. 6:4, et a été le premier pas de Son élévation. Le second pas a été Son ascension au ciel, par laquelle Il a été élevé au ciel « dans la gloire » et a été glorifié (c’est-à-dire entouré de gloire) (Jean 17:5 ; 1 Tim. 3:16 ; 1 Pier. 1:21). Cette glorification du Seigneur Jésus n’a donc pas eu lieu lors de Sa résurrection d’entre les morts, mais lors de Son enlèvement au ciel.

Que signifie « glorification » dans ce contexte ? C’est la présentation et la mise en valeur de tous les traits essentiels et de l’œuvre de Dieu, dans lesquels Sa divinité s’exprime dans la lumière et l’amour. Le Fils, en tant qu’homme, a glorifié Dieu le Père dans Sa vie et dans Sa mort. Et le Père a alors glorifié Son Fils en tant qu’homme. Si nous voulons glorifier Dieu, nous pouvons le faire dans nos œuvres et notre adoration (Rom. 15:6 ; 1 Cor. 6:20).

 

6.3       [La résurrection fait partie du passage vers la gloire, mais est un couronnement des souffrances]

Il est remarquable que la résurrection du Seigneur est mentionnée beaucoup plus souvent que Son ascension. La résurrection et l’ascension sont les deux étapes de Son « passage » de la mort à la gloire du ciel. Les quarante jours intermédiaires, qui ont interrompu ce passage, n’ont servi qu’à témoigner auprès des Siens « en plusieurs preuves assurées » que Sa résurrection était un fait divin et était le couronnement et la confirmation de Ses souffrances et de Sa mort (Actes 1:3). L’importance de ce témoignage est montrée par Paul en 1 Cor. 15:4-8 où il présente sept groupes différents de témoins, en tout plus de cinq cents frères. Mais aucun non-croyant n’a vu le Seigneur Jésus ressuscité. Les gens du monde ne reverront Christ qu’ils ont méprisé et rejeté, que lorsqu’Il apparaîtra « avec puissance et une grande gloire » (Matt. 24:30).

 

6.4       [Résurrection et ascension : distinctes mais jointes]

Dans les épîtres du Nouveau Testament, on ne trouve guère de passage où la résurrection et l’ascension du Seigneur Jésus soient mentionnées côte à côte. En Rom. 8:34, il est dit : « C’est Christ qui est mort, mais plutôt qui est aussi ressuscité, qui est aussi à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous ». Éphésiens 1:20 dit : « ... en le ressuscitant d’entre les morts : et il l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes...) », et 1 Pierre 1:21 : « Dieu... qui l’a ressuscité des morts et lui a donné la gloire ». La résurrection et l’ascension au ciel sont considérées comme un seul et même fait.

Quand le Seigneur reviendra pour nous amener à la maison du Père, il en sera exactement de même : Notre enlèvement dans la gloire sera joint directement à la résurrection des morts en Christ. Il n’y aura pas de « délai » entre notre résurrection ou notre transformation et notre enlèvement dans la gloire. Ce sera un seul et même événement :

●         la résurrection des défunts en gloire,

●         la transformation des corps de leur abaissement des croyants vivants en la conformité avec Son corps de gloire

●         et l’enlèvement ensemble à la rencontre du Seigneur en l’air,

 

pour être ensuite « toujours avec le Seigneur » (1 Cor. 15:52 ; Phil. 3:21 ; 1 Thes. 4:16,17).

 

7         À la droite de Dieu

7.1       [La main droite, expression de la puissance]

Christ a été élevé au ciel comme homme par la droite de Dieu (c’est-à-dire par la main droite ; Actes 2:33 ; 5:31). Dieu a, pour ainsi dire, tendu la main droite à Celui qui avait été si profondément abaissé, et L’a fait ainsi sortir des profondeurs de la mort. La droite de Dieu est l’expression de l’exercice de la plus grande puissance dans tout l’univers (Ex. 15:6,12 ; Ps. 20:7).

 

7.2       [À droite comme place d’honneur, place d’autorité et de puissance]

La place que le Seigneur Jésus a prise par Son ascension est la place « à la droite de Dieu » (Marc 16:19 ; Actes 7:55,56 ; Rom. 8:34 ; Col. 3:1 ; 1 Pier. 3:22). Voici ce que David avait prédit : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis comme marchepied de tes pieds » (Ps. 110:1). C’est aussi la place « à la droite de la puissance » (Matt. 26:64 ; Marc 14:62), « à la droite de la puissance de Dieu » (Luc 22:69), « à sa droite » (Éph 1:20). Dans l’épitre aux Hébreux, nous trouvons des expressions extraordinaires pour ce lieu : « à la droite de la Majesté dans les hauts lieux » (Héb. 1:3), « à la droite du trône de la Majesté dans les cieux » (Héb. 8:1), « à la droite de Dieu » (Héb. 10:12), « à la droite du trône de Dieu » (Héb. 12:2).

Même dans le monde d’aujourd’hui, la place à la droite est la place d’honneur. L’invité d’honneur est assis à la droite de l’hôte. Mais la place que Dieu a donnée est de loin la plus grande « place d’honneur ». C’est le lieu de la plus haute puissance et de la plus grande gloire. C’est là que Dieu a élevé le Seigneur Jésus comme homme. Mais Il s’y est également placé de Lui-même selon les passages cités de l’épître aux Hébreux. Il a l’autorité pour le faire, mais Il l’exerce dans la dépendance du Père. Car même dans la gloire, Il est le parfait « serviteur du sanctuaire » (ou « ministre des lieux saints », selon Héb. 8:2). Cependant, il est important de comprendre que le Seigneur Jésus est maintenant comme homme auprès de Dieu. Comme tel, Il est appelé notre « précurseur », Celui qui nous a précédés et que nous suivrons bientôt (Héb. 6:20).

 

7.3       [La prophétie du Psaume 110 v. 1 et 4]

À propos de la place glorieuse à la droite de Dieu et de celui qui y siège, David a déjà prophétisé au Ps. 110, v.1 : « Le Seigneur (en hébreu : Yahvé/l’Éternel) a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je mette tes ennemis comme marchepied de tes pieds ». David parle ici de « mon Seigneur » (Adoni en hébreu). Mais au verset 4, il L’appelle avec le nom divin de « Seigneur » (Adonaï en hébreu). Celui-ci, maintenant, ne siège pas seulement à la droite de Dieu, mais Il est en même temps « sacrificateur pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech » (Ps. 110:4). Mille ans après, cette prophétie est devenue réalité. Après que le Seigneur Jésus se soit offert en sacrifice pour les péchés, Il s’est assis à la droite de Dieu et Il attend le moment où Il apparaîtrait sur terre en gloire (Héb. 10:12,13).

Lors de Son apparition, Il vaincra tous Ses ennemis, et entrera ensuite dans Son règne. Il dominera pendant mille ans « au milieu de ses ennemis ». Car pendant ce temps, le jugement sera exécuté chaque jour sur les rebelles (Ps. 101:8 ; Ésa. 66:24). C’est pourquoi 1 Cor. 15:25,26 dit aussi : « Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds ; le dernier ennemi qui sera aboli, c’est la mort ». Ce n’est qu’au jugement sur le grand trône blanc, c’est-à-dire à la fin du royaume millénaire, que la mort sera jetée dans l’étang de feu avec le Hadès.

 

8         Notre grand sacrificateur

8.1       [Sacrificateur selon l’ordre de Melchisédech]

Christ est maintenant à la place d’honneur à la droite de Dieu et de Son trône, comme « sacrificateur pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech » (Ps. 110:4). La sacrificature éternelle de Melchisédech est bien plus excellente que celle d’Aaron, le premier grand sacrificateur selon la loi. Ceci est expliqué en détail en Héb. 7. Il est vrai que le Seigneur Jésus a aussi agi dans le caractère d’Aaron. Ainsi, Il a accompli l’œuvre d’expiation, dans laquelle il était à la fois victime et Grand Sacrificateur (Héb. 2:17 ; 7:27 ; 9:12,14), et il est entré dans les lieux saints célestes (Héb. 9:12). Mais contrairement aux grands sacrificateurs d’Israël, Il s’est assis « pour toujours » à la droite de Dieu (Héb. 10:12). Il n’avait pas besoin d’apporter un sacrifice de manière répétée. Il l’a fait une fois pour toutes (Héb. 7:27 ; 9:12 ; 10:10).

 

8.2       [Activité actuelle comme grand sacrificateur]

À Sa place de puissance et d’honneur, Il s’emploie maintenant pour les Siens auprès de Dieu (Héb. 2:17,18 ; 4:14-16 ; 7:25 à 8:2 ; cf. Rom. 8:34). C’est ce que nous lisons aussi une fois à propos d’Aaron en Nombres 17:6-15 : La colère de Dieu a été apaisée par l’encens avec lequel il s’est tenu devant le peuple. Nous pouvons voir comment le Seigneur Jésus exerce ce ministère d’intercession (ou de représentation) dans les paroles qu’Il adressa à Pierre peu avant son reniement. Il lui a dit : « Simon, Simon ! Voici, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme du blé. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, quand tu seras revenu, fortifie tes frères » (Luc 22:31-32). À cette époque, le Seigneur Jésus était encore dans l’abaissement sur la terre, mais maintenant notre Grand Sacrificateur est à la place suprême de puissance et de gloire. Là, Il ne prie pas pour nous, car la prière est une expression de dépendance et de révérence (*). Christ s’emploie maintenant pour nous auprès de Dieu en vertu de Son œuvre accomplie et de Sa personne glorieuse. Là, selon la figure du grand sacrificateur de l’Ancien Testament, Il porte les noms de tous les Siens sur Ses épaules, siège de la force, et sur Sa poitrine, siège du cœur, devant l’Éternel (cf. Exode 28:9-12,15-29) !

 

(*) note bibliquest : l’auteur interprète « intercéder » de Héb. 7:25 comme signifiant plutôt « intervenir » (« s’employer » dans la phrase suivante).

 

Mais Il nous secoure pour que nous puissions tenir ferme dans les épreuves ou tentations, car Il a Lui-même été dans nos circonstances. Il est miséricordieux et plein de grâce envers les Siens. Ainsi, dans Sa position à la droite du trône de Dieu, Il est en mesure de nous apporter toute l’aide possible afin que nous soyons gardés sur le chemin de la foi (Héb. 2:18 ; 4:16). Il prend pitié de nos faiblesses, mais pas de nos péchés. Si quelqu’un a péché, Il est notre avocat auprès du Père, qui nous pardonne lorsque nous confessons nos péchés (1 Jean 1:9 ; 2:1,2).

 

9         Encore une fois : Le fils de l’homme

9.1       [Position glorieuse selon Ps. 8 et 110 et Dan.7]

Lorsque le Seigneur Jésus se tint devant le sanhédrin et que le grand sacrificateur Lui demanda s’Il était le Fils de Dieu, il répondit : « Tu l’as dit. De plus, je vous dis : désormais vous verrez le fils de l’homme assis à la droite de la puissance, et venant sur les nuées du ciel » (Matt. 26:64 ; Marc 14:62 ; Luc 22:69). Ces paroles de Celui qui a été si humilié et honni condensent trois passages bibliques de l’Ancien Testament. Il relie le « Fils de l’homme » exalté du Psaume 8 avec le Seigneur assis à la droite du Seigneur (l’Éternel ; Ps. 110), et avec la prophétie de Daniel quand il « vit dans les visions de la nuit : et voici, quelqu’un comme un fils d’homme vint avec les nuées du ciel ; et il avança jusqu’à l’Ancien des jours, et on le fit approcher de lui » (Dan. 7:13). Ces trois passages parlent du Messie et de Sa gloire tant attendu par les Juifs, et pourtant rejeté. C’est ainsi que les hommes et surtout les Juifs « reverront » le Seigneur Jésus !

Le Fils de l’homme, couronné de gloire et d’honneur, est en même temps le Seigneur qui est assis à la droite de Dieu. Il a été autrefois profondément abaissé sur la terre, mais Il est aujourd’hui haut élevé et porte le nom au-dessus de tout nom. Les psaumes 8 et 110 parlent de la même personne, le Christ maintenant glorifié !

 

9.2       [Au-dessus de tout et donné à l’assemblée, selon Éph. 1:21-23]

À la droite de Dieu, le Seigneur Jésus, en tant qu’homme, est placé « au-dessus de toute principauté, et autorité, et puissance, et domination et de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle, mais aussi dans celui qui est à venir » (Éph 1:21). Sa position est donc la plus élevée dans toute la création, à la fois maintenant et dans l’avenir. Or dans cette position exaltée, Il a également reçu la plus haute autorité. Dieu « a assujetti toutes choses sous ses pieds, et l’a donné pour être chef (tête) sur toutes choses à l’assemblée » (Éph 1:22). Cela va un pas plus loin. Il n’est pas seulement au-dessus de tout, mais il a également reçu la puissance active et l’autorité sur tout.

Les mots « et a assujetti toutes choses sous ses pieds » sont une allusion claire au Ps. 8 v.7. Il s’est livré pour Son assemblée bien-aimée en tant que Celui qui était abaissé et rejeté. Mais en tant que chef sur toutes choses, à qui tout est assujetti, Dieu L’a donné à l’assemblée ! Quelle valeur doit-elle avoir pour Lui qu’Il fasse un don si riche ! La relation de Christ à Son assemblée en tant que Corps est sans aucun doute celle de la Tête, mais ici Il est surtout considéré comme « Tête (chef) sur toutes choses ». Comme Celui « qui remplit tout en tout », Il reçoit de Dieu le Père l’assemblée comme corps, comme plénitude (ou complément) (Éph. 1:23), bien qu’avec Sa gloire Il remplisse Lui-même tout en tout, comme Dieu et comme homme ! C’est la preuve la plus glorieuse, éternellement visible, de l’amour de Dieu qui s’est révélé dans le Fils !

Une autre citation est à considérer en 1 Cor. 15:27. Il est ajouté [au Ps. 8] que Dieu, qui Lui a donné cette position, est bien sûr en dehors de cet assujettissement. L’assujettissement ici fait clairement référence à la domination de Christ dans le royaume millénaire. Une troisième citation se trouve en Héb. 2:8, où il est expliqué que l’assujettissement n’est pas encore visible. Il ne sera achevé que dans le royaume millénaire.

 

10    Le serviteur éternel

10.1  [Le type du serviteur hébreu d’Exode 21]

Il nous reste encore à examiner le fait merveilleux que notre Rédempteur et Seigneur est et reste « serviteur à toujours ». Nous en trouvons un type dans la loi sur le serviteur hébreu (Ex. 21:2-6) et dans la prédiction de son accomplissement en Luc 12:37.

Un serviteur hébreu ne pouvait servir que sept ans au maximum. Après cela, il pouvait retrouver sa liberté. « Mais si le serviteur dit : ‘J’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas sortir libre’, son maître l’amènera devant les juges et le fera approcher de la porte ou du poteau, et son maître lui percera l’oreille avec un poinçon, et il le servira à toujours ». C’est ce que le Seigneur Jésus a fait. Non seulement Il a voulu être serviteur ici sur la terre pendant un certain temps, mais Il a décidé en grâce de rester serviteur pour toujours. Tout ce que nous avons considéré jusqu’ici sur Sa position en gloire n’en est pas amoindri — bien au contraire — et encore bien moins Son exaltation éternelle en tant que Fils du Père.

Le Seigneur Jésus, en tant que Fils de l’homme, « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir » (Matt. 20:28 ; cf. Luc 22:27). Il a accompli Son ministère de serviteur de Dieu sur terre d’une manière parfaite. Étant le Seul sans péché, il aurait pu « sortir libre » à la fin de Son chemin sur la terre. La mort n’avait aucun pouvoir sur Lui. Mais par amour pour son Dieu et Père (le « Maitre »), pour Son assemblée (la « femme ») et pour les rachetés individuellement (les « enfants »), Il ne voulut pas sortir libre. Il voulait aussi « donner sa vie en rançon pour beaucoup ». Il l’a fait à la croix. Tout comme le serviteur hébreu auquel on perçait l’oreille, le Seigneur Jésus a été obéissant jusqu’à la mort, et même la mort de la croix (Phil 2:8). En faisant cette démarche, le Seigneur a assumé la tâche de rester serviteur à toujours, éternellement.

 

10.2  [Service actuel, ministre des lieux saints]

Il est maintenant glorifié au ciel, comme nous l’avons vu, mais là encore, Il est « serviteur du sanctuaire (ou : ministre des lieux saints) et du vrai tabernacle que le Seigneur a dressé, et non pas l’homme » (Héb. 8:2). Il exerce à présent Son ministère de grand sacrificateur et d’avocat, parce que nous sommes toujours dans les épreuves et les tentations, et que nous avons besoin de Son aide, mais aussi parce que nous sommes toujours en train de trébucher et de tomber et que nous avons donc besoin de Son intercession et de Sa correction. Le Seigneur Jésus l’a déjà fait comprendre à Ses disciples par le lavage des pieds (Jean 13). Cependant ces services prendront fin quand Il viendra chercher les Siens pour les prendre et les introduire dans la maison de Son Père. Là, dans une gloire parfaite, il n’y aura plus besoin d’aucun ministère de correction.

 

10.3  [Luc12, le service qui se poursuit même dans la gloire]

Et pourtant, même dans ce cas, le service de notre Seigneur ne cesse pas. Il a présenté cela à Ses disciples dans une parabole solennelle. « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées ; et soyez comme des hommes qui attendent leur maître à quelque moment qu’il revienne des noces, afin que, lorsqu’il viendra et qu’il heurtera, ils lui ouvrent aussitôt. Bienheureux ces esclaves-là que le maître, quand il viendra, trouvera veillant ! En vérité je vous dis qu’il se ceindra et les fera mettre à table et, s’avançant, il les servira » (Luc 12:35-37).

Le Seigneur appelle les disciples, et donc nous aussi, à la vigilance. Les reins ceints indiquent la disposition au service, et les lampes allumées la disposition à témoigner. Voilà l’attitude, dans laquelle nous devons L’attendre. Le faisons-nous ? Bienheureux sommes-nous s’Il nous trouve veillant quand Il viendra. Alors Il se ceindra — comme Il l’a fait pour le lavage des pieds — et nous fera mettre à Sa table en tant qu’« invités » et, s’avançant, Il nous servira. En quoi consistera Son service, cela ne nous est pas dit. Là il n’y aura plus de faiblesse, plus de carence ni d’impureté ; Il nous montrera en amour divin nos bénédictions éternelles. Son amour nous sera ainsi prouvé dans l’éternité.

 

10.4  [Éph. 2:7, Dieu montrant les immenses richesses de Sa grâce]

En Éphésiens 2:7, nous lisons une phrase qui dit quelque chose à ce sujet : « ...afin que dans les siècles à venir, il [Dieu] nous montre les immenses richesses de sa grâce dans sa bonté envers nous dans le Christ Jésus ». Au premier chapitre de cette épitre, nous sommes considérés comme « bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Éph. 1:3). Nous sommes devenus participants à toutes les richesses spirituelles et célestes en Christ selon les conseils de Dieu. Mais combien peu nous en jouissons ! Les circonstances terrestres, notre faiblesse spirituelle et l’activité de la chair nous en empêchent. Selon Éph. 2:6, Dieu nous a aussi fait asseoir en Christ dans les lieux célestes. Là aussi, il y a souvent divergence entre notre position et notre pratique. Mais quand le Seigneur nous aura emmenés et que nous serons avec Lui, plus rien ne nous dérangera ni ne nous gênera. Alors Dieu, notre Père, nous montrera les immenses richesses de Sa grâce dans Sa bonté envers nous, et cela « en Christ » ! Notre Seigneur sera Celui qui, dans un amour infatigable et éternel, nous fera sentir cette « grâce dans Sa bonté » sous toutes ses facettes, et cela dans Sa propre personne ! Quel Seigneur nous avons !

 

C’est pourquoi Dieu L’a haut élevé et Lui a donné un nom au-dessus de tout nom (Philippiens 2:9).