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Voir Jésus — À l’occasion du culte

Haller R.

 

091120 (dimanche après le culte)

Tout à l’heure nous nous sommes réunis à l’invitation du Seigneur Jésus pour rompre le pain et boire à la coupe : « faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22:19). Le Seigneur l’avait demandé à ses disciples et il l’avait expressément plus tard communiqué à Paul. « Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Cor. 11:26). Il a promis sa présence : « là où deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mat. 18:20). C’est là sa promesse. Est-ce pour lui que nous sommes venus ce matin, ou par habitude, ou parce que tel ou tel frère est là aujourd’hui ? Sommes-nous venus pour le voir, Lui et Lui seul ? Pierre écrit aux croyants Juifs dispersés : « Jésus-Christ, lequel, quoique vous ne l’ayez pas vu, vous aimez ; et, croyant en lui, quoique maintenant vous ne le voyiez pas, vous vous réjouissez d’une joie ineffable et glorieuse » (1 Pi. 1:8). Ils ne l’avaient pas connu selon la chair, mais Paul écrit aux Corinthiens : « et, si même nous avons connu Christ selon la chair, toutefois maintenant nous ne le connaissons plus ainsi… les choses vieilles sont passées » (2 Cor. 5:16, 17) – « mais nous voyons Jésus (par la foi), qui a été fait un peu moindre que les anges à cause de la passion de la mort, couronné de gloire d’honneur, en sorte que, par la grâce de Dieu, il goûtât la mort pour tout » (Héb. 2: 9). Sommes-nous venus avec l’ardent désir de le voir ? Comme ces grecs, venus à la fête, qui s’étaient adressés à Philippe en lui disant : « Seigneur, nous désirons voir Jésus » (Jean 12: 21). Jésus, pourrait-il refuser de se révéler à celui qui cherche à le voir ? À la foi, rien n’est impossible : Zachée était petit de taille, la foule qui suivait et pressait Jésus était dense, mais Zachée, le chef des publicains, monte sur un sycomore pour le voir – et Jésus le regarde et s’invite chez lui : « descends vite, car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison » (Luc 19: 5). Si nous avons goûté sa présence dans notre maison, n’aurons-nous pas l’ardent désir de le voir dans sa maison à Lui ?

L’avons-nous vu ce matin ? Ou dirions-nous que la réunion a été d’un niveau spirituel peu élevé ? Quand le Seigneur s’est approché des disciples d’Emmaüs, triste d’avoir « perdu »celui qu’ils pensaient être le Messie, ils ne le reconnaissent pas : « leurs yeux étaient retenus » (Luc 24:16). Ils avaient appris par quelques femmes d’entre eux que le sépulcre du Seigneur était vide, qu’elles avaient eu une vision d’anges qui disent qu’il est vivant ; aux apôtres ces paroles étaient comme des contes. À cet étranger, les deux disciples disent que Pierre et Jean avaient trouvé les choses comme les femmes avaient dit, mais pour lui, ils ne l’ont point vu (Luc 24:24). Pourquoi ne l’ont-ils pas vu ? et pourquoi Marie l’a vu et ses amies l’ont vu ? Sommes-nous venus pour le voir, l’avons-nous désiré ? Les deux disciples d’Emmaüs étaient « des gens sans intelligence et lents de cœur à croire toutes les choses que les prophètes ont dites » – mais leurs cœurs, quoique dans la tristesse, étaient occupés de Jésus : il était le sujet de leur conversation et Il va les accompagner dans leurs circonstances, leur expliquer dans toutes les écritures les choses qui le regardent. Leurs cœurs se mettent à brûler, ils le pressent de rester avec eux et, dans leur maison, en rompant le pain et en bénissant, il se fait reconnaître par eux : « leurs yeux furent ouverts » (Luc 24:31). Lui, il disparaît, mais leurs cœurs et leurs yeux sont en ordre et maintenant ils savent où le retrouver, là où les siens sont rassemblés, dans la chambre haute, à l’écart du monde religieux. Il vient là, se tient au milieu d’eux et leur dit : « Paix vous soit » (Luc 24:36 ; Jean 20:19). D’abord troublés, puis se réjouissant : « il leur montre ses mains et ses pieds ». Il leur parle du Père, de lui-même, du Saint Esprit, de l’assemblée (Jean 20:19-23).

Il y a bien des choses qui nous empêchent de voir le Seigneur et de jouir de sa présence. Dans sa grâce ineffable, il vient à notre rencontre, dans nos circonstances pour préparer nos cœurs ; bien qu’occupés du Seigneur, les deux disciples étaient tristes, ils le croyaient mort ; il vient vers eux « sous une autre forme » (Marc 16:12) – c’est-à-dire ressuscité et ils ne le reconnaissent pas ; alors Il fait brûler les cœurs par les écritures qui parlent de Lui et enfin, quand il bénit et rompt le pain, leurs yeux sont ouverts et ils le reconnaissent. Bien souvent, ce n’est qu’au moment de la fraction du pain, quand le Seigneur lui-même, à sa table, par l’intermédiaire d’un frère, bénit, rompt le pain et par ces gestes nous rappelle sa mort et son amour, que nous le reconnaissons comme étant là au milieu de nous et le voyons, comme celui qui est toujours vivant (Héb. 7:25). Bien souvent, en venant à la réunion, nous voyons des frères, « des hommes… comme des arbres qui marchent » (Marc 8:24) et, dans sa grâce le Seigneur met les mains sur nos yeux pour que nous voyions clairement. Il a dit lui-même : « Moi, je suis venu dans ce monde… afin que ceux qui ne voient pas, voient » (Jean 9:39). L’aveugle né de Jean 9, guéri par le Seigneur, ne l’avait jamais vu, mais confessant publiquement que celui qui l’avait guéri ne pouvait être venu que de Dieu, le monde religieux l’a exclu et chassé hors du temple ; alors, libéré de toute influence humaine, Jésus se présente à lui comme Fils de Dieu, et l’aveugle guéri voit Jésus et lui rend hommage.

Venir dans la présence de Dieu, du Seigneur sans jugement de soi-même préalable est une chose grave, car Dieu est saint. C’est dans la maison, chez nous, que le Seigneur veut sonder nos cœurs afin qu’à sa lumière tout ce qui ne convient pas à sa présence soit confessé et jugé. Avant que Pierre ne vienne à la chambre haute (Luc 24:34) le Seigneur lui était apparu. C’est son désir de nous rendre propres pour sa présence, « il a été vu de Céphas, puis des douze » (1 Cor. 15:5).