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MANQUEMENTS OCCASIONNELS

 

ET MARCHE DANS LE DÉSORDRE

Paul Fuzier

Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest ; ME 1957 p. 177

Tables des matières :

1     Galates 6:1 — Manquements occasionnels

2     Marche dans le désordre — 2 Thes. 3:6

3     Danger de ne pas suivre les instructions de la Parole

4     Cas concret de marche dans la désordre

5     Discipline de 2 Thes. 3:14

6     Agir avec spiritualité

 

 

1                        Galates 6:1 — Manquements occasionnels

« Frères, quand même un homme s’est laissé surprendre par quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez un tel homme dans un esprit de douceur, prenant garde à toi-même, de peur que toi aussi tu ne sois tenté » (Gal. 6:1).

Un amour vrai s’exerce dans l’obéissance à la Parole ; il est attentif à tout ce qui concerne ceux à l’égard desquels il doit agir, heureux d’y voir le bien pour s’en réjouir, clairvoyant si « quelque faute » vient à se produire, non pour aller colporter le mal ici et là, mais pour « redresser un tel homme dans un esprit de douceur » avant qu’il ne soit trop tard pour l’exercice d’une action efficace. Que Dieu nous donne, « prenant garde à nous-mêmes », d’être assez spirituels pour remplir un tel service ! Seule, en effet, la spiritualité nous permettra de discerner quelle est la « faute » dont le caractère nécessite une action de « redressement » selon Galates 6:1, et nous montrera comment nous devons alors intervenir. C’est un service de sacrificateur qu’il convient de remplir, service impliquant l’habitation dans le sanctuaire, une vie de communion avec Dieu, afin que nous puissions juger des choses non selon nos propres pensées mais selon la pensée de Dieu. Nourris des biens du sanctuaire, de Christ lui-même, nous serons rendus capables d’agir de manière spirituelle pour le discernement de ce qui n’est pas selon Dieu et pour le « redressement » de celui qui « s’est laissé surprendre par quelque faute ».

 

2                        Marche dans le désordre — 2 Thes. 3:6

« Mais nous vous enjoignons, frères, au nom de notre seigneur Jésus Christ, de vous retirer de tout frère qui marche dans le désordre, et non pas selon l’enseignement qu’il a reçu de nous » (2 Thess. 3:6).

Soulignons, tout d’abord, le caractère de l’injonction de l’apôtre : il l’adresse aux Thessaloniciens « au nom de notre seigneur Jésus Christ ». Pourrait-elle avoir une plus grande autorité ? Pour eux, comme aussi pour nous.

Il ne s’agit pas ici de quelqu’un qui « s’est laissé surprendre » mais d’un « frère qui marche dans le désordre ». C’est souvent un manquement occasionnel qui conduit à une marche dans le désordre ; ce qui à l’origine n’a été qu’un faux-pas est devenu un état et cela, peut-être, parce que l’action des frères spirituels, responsables d’intervenir, n’a pas été exercée. Une autre discipline est alors nécessaire : « nous vous enjoignons, frères, au nom de notre seigneur Jésus Christ, de vous retirer de tout frère qui marche dans le désordre ». La communion peut être maintenue à la table du Seigneur (il ne s’agit pas d’une marche dans le péché), mais pas au delà ; elle ne peut être goûtée dans la marche et il importe que ce manque de liberté soit senti afin que le « frère qui marche dans le désordre » arrive à avoir conscience de l’état dans lequel il se trouve.

 

3                        Danger de ne pas suivre les instructions de la Parole

Tel est le chemin tracé par la Parole. Ne nous croyons pas plus sages que Dieu ! C’est l’ennemi qui, dans des cas semblables, suggère à nos cœurs naturels mille raisonnements qui, au travers de leur diversité, ont un point commun : la conduite qu’ils nous incitent à adopter est en complète opposition avec ce que la Parole nous enjoint de faire « au nom de notre seigneur Jésus Christ ». Que d’excuses l’adversaire sait nous présenter pour nous empêcher de nous « retirer de tout frère qui marche dans le désordre » ! Et cela, la plupart du temps, sous le couvert de l’amour, alors qu’en fait, croyant le manifester, nous ne témoignons que de sentiments naturels très différents d’un amour selon Dieu. Nous ne saurions entreprendre une énumération des multiples excuses mises en avant pour tenter de justifier une conduite qui est une désobéissance formelle à 2 Thess. 3:6 ; elles se résument à peu près à ceci : mais il s’agit d’un frère, nous ne pouvons le laisser dans la difficulté où il se trouve, il faut lui venir en aide et lui témoigner beaucoup d’affection et de sympathie dans sa peine ! Ce faisant, nous n’aimons pas comme Dieu aime. Alors que si nous obéissions simplement à la Parole, notre attitude pourrait être entre les mains de Dieu un moyen d’accomplir un travail utile dans la conscience du « frère qui marche dans le désordre ». Rechercher le bien spirituel de celui que l’on aime, c’est toujours le véritable critère de l’amour selon Dieu.

 

4                        Cas concret de marche dans la désordre

N’oublions pas quelles peuvent être les conséquences de nos manquements lorsqu’il s’agit d’exercer une action à laquelle la Parole nous invite, soit à l’égard de celui qu’elle appelle « un méchant », soit à l’égard d’un « frère qui marche dans le désordre ». « Le méchant, ses iniquités le saisiront, et il sera tenu par les cordes de son péché ; il mourra faute de discipline » (Prov. 5:22). Dans le Livre des Proverbes, les bénédictions sont terrestres et la privation de ces bénédictions peut aller jusqu’à la mort du corps ; mais dans l’économie actuelle aussi, Dieu peut retirer celui qui n’est plus propre pour le témoignage (conf. 1 Cor. 11:30). Quelle responsabilité et quelle perte pour celui qui est ainsi retiré ! Mais n’y a-t-il pas aussi la responsabilité de ceux qui peut-être, au point de départ, n’ont pas su exercer la discipline de Galates 6:1 et, ensuite, celle de 2 Thessaloniciens 3:6 ?

L’apôtre donne un exemple de marche dans le désordre, le cas particulier motivant son exhortation : « Car nous apprenons qu’il y en a quelques-uns parmi vous qui marchent dans le désordre, ne travaillant pas du tout, mais se mêlant de tout » (2 Thess. 3:11). Au lieu de « manger leur propre pain en travaillant paisiblement » (v. 12), ils vivaient aux dépens d’autrui et s’occupaient de choses qui ne les concernaient pas. Mais ce qui caractérise, d’une façon générale, une « marche dans le désordre », c’est ce que l’apôtre présente au verset 6, savoir une marche qui n’est pas selon l’enseignement des Écritures. Elle ne manifeste pas les caractères de Dieu, d’un Dieu qui « n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix » (1 Cor. 14:33) — et cette expression de 1 Cor. 14 nous conduit à nous demander si le verset 16 de 2 Thess. 3 n’est pas en quelque sorte la conclusion du paragraphe précédent, le souhait que formule l’apôtre après avoir écrit les versets 6 à 15. Par conséquent, une telle marche constitue un mauvais témoignage vis-à-vis du monde ; si nous avions le moindre doute à cet égard, il suffirait de comparer 2 Thess. 3:6 à 16 et 1 Thess. 4:11, 12 : « ... vous appliquer à vivre paisiblement, à faire vos propres affaires et à travailler de vos propres mains, ainsi que nous vous l’avons ordonné, afin que vous marchiez honorablement envers ceux de dehors et que vous n’ayez besoin de personne ». Tel est sans doute « l’enseignement qu’il a reçu de nous », auquel l’apôtre fait plus spécialement allusion au verset 6 du chapitre 3 de la 2eme épître.

 

5                        Discipline de 2 Thes. 3:14

Nous avons donc l’enseignement de 1 Thess. 4:11, 12, rappelé au chapitre 3 de la 2° Épître, et ensuite la discipline exercée selon l’injonction de l’apôtre au verset 6 de ce dernier chapitre. (Il faut sans doute le souligner : de même que pour la « faute » qui nécessite l’action de Galates 6:1, il faut une vraie spiritualité pour discerner le caractère de la « marche » qui doit conduire à appliquer 2 Thess. 3:6. Si tout cela reste inefficace à l’égard de celui « qui marche dans le désordre », s’il « n’obéit pas à notre parole qui vous est adressée dans cette lettre », il convient alors d’exercer une discipline qui est une discipline d’assemblée : « notez-le, et n’ayez pas de commerce avec lui ». La rupture de communion quant à la marche revêt alors un caractère plus sérieux en ce sens qu’elle résulte non pas d’actions individuelles mais d’une décision de l’assemblée. C’est la même expression qui est employée en 1 Cor. 5:9 et 11 et en 2 Thess. 3:14, bien qu’il s’agisse de deux cas différents. En 1 Cor. 5, il s’agit du « méchant » qui a dû être exclu de la communion à la table du Seigneur ; en 2 Thess. 3, d’un « frère » (v. 15), participant encore à la table du Seigneur mais avec lequel il n’est pas possible d’avoir communion quant à sa marche.

Cette discipline de 2 Thess. 3:14 est exercée en vue d’un but : « afin qu’il en ait de la honte ». Dieu veut par ce moyen atteindre la conscience de celui « qui marche dans le désordre ». En apparence, c’est de la dureté de cœur ; en réalité, c’est un amour selon Dieu manifesté dans l’obéissance à la Parole. N’oublions pas que « les répréhensions de la discipline sont le chemin de la vie » et que « celui qui écoute la répréhension acquiert du sens » (Prov. 6:23 et 15:32). Celui qui, sous prétexte d’amour, agirait autrement, par son action même entraverait le travail que Dieu veut opérer dans la conscience de celui qui « marche dans le désordre » ; il deviendrait alors désobéissant comme lui à la « parole qui vous est adressée dans cette lettre » et la discipline de 2 Thess. 3:14 devrait aussi, semble-t-il, s’appliquer à son propre cas.

Il ne faut voir dans une telle action aucune marque d’hostilité, aucune dureté de cœur ; celui à l’égard duquel elle est exercée est un « frère », mais un frère dans un état qui nécessite qu’on « l’avertisse », en vue de son bien spirituel.

 

6                        Agir avec spiritualité

Dans nombre de cas, au lieu d’interroger la Parole et d’y conformer nos voies, nous nous laissons guider par les sentiments de nos propres cœurs. Cette sentimentalité, qui n’est au fond que l’activité de la chair sous de beaux aspects, nous ôte toute spiritualité, quand encore elle ne résulte pas de notre manque de spiritualité, de ce que nous sommes des « hommes charnels » au lieu d’être des « hommes spirituels » (cf. 1 Cor. 3:1). Vivre dans le sanctuaire, nous nourrir d’un Christ céleste, lire la Parole avec prière et dans la dépendance de l’Esprit, nous débarrassera de nos propres pensées et sentiments, de nous-mêmes, nous fera entrer dans la connaissance de la pensée de Dieu et nous rendra capables d’agir dans la crainte et avec fidélité. Il y aura du bien produit en nous, chez nos frères, en rapport avec l’état et les besoins de chacun, du bien dans l’assemblée, de la gloire pour le Seigneur !