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Venue du Seigneur — Enlèvement

 

 

Paul Fuzier

Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest

 

Table des matières abrégée :

1     Avant l’enlèvement

2     Sur l’enlèvement de l’église

3     Enlèvement des saints et venue du Seigneur : une consolation et un stimulant

4     Sur la part du croyant qui déloge (mourir ou voir la venue du Seigneur)

5     Le règne de mille ans

6     À la veille de Son retour

7     Ce que nous avons à réaliser dans l’attente du Seigneur

 

 

Table des matières détaillée :

1     Avant l’enlèvement

1.1      Lot perdant ce qu’il a amassé sous l’effet du jugement de Dieu

1.2      Dieu détournant Lot de Sodome et l’en arrachant

1.3      Danger de découragement : Élie, disciples d’Émmaüs

1.4      Marcher avec Christ : Élie et Élisée

1.5      Marcher avec Dieu : Énoch

1.6      Notre état avant l’enlèvement des croyants

2     Sur l’enlèvement de l’église

2.1      Les passages qui en parlent

2.2      Petits enfants

2.3      Influence sanctifiante de la bienheureuse espérance

2.4      Enlèvement d’une église en ruine ? le naufrage d’Actes 27

2.4.1      Le travail de Dieu se poursuit

2.4.2      La venue du Seigneur est proche, même s’Il a encore beaucoup de travail à faire

2.4.3      État de l’église enlevée

2.4.4      Exemples de Enoch, Élie, Moise

2.4.5      … glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable

3     Enlèvement des saints et venue du Seigneur : une consolation et un stimulant

3.1      Attendre le retour du Seigneur

3.2      Une consolation pour les Thessaloniciens (1 Thess. 4:8)

3.3      Un stimulant pour les croyants de Corinthe (1 Cor. 15:58)

3.4      Résumé - conclusion

4     Sur la part du croyant qui déloge (mourir ou voir la venue du Seigneur)

4.1      Deux possibilités : mourir et ressusciter, ou être vivants et transmués

4.2      Encouragements rattachés au délogement

4.2.1      Conformité à Christ

4.2.2      Trophées de la victoire de Christ

4.2.3      Goûter la présence du Berger dans la vallée de l’ombre de la mort

4.2.4      Jouir déjà maintenant du bonheur parfait auprès de Christ

4.2.5      Aujourd’hui dans le paradis. Parfait repos dans la présence de Jésus

4.3      En attendant, désirer avec ardeur de Lui être agréable

5     Le règne de mille ans

5.1      Événements qui suivent l’enlèvement de l’Église — Apostasie et anarchie

5.2      Retour des Juifs en Palestine

5.3      Prédication de l’évangile du royaume. Énergie d’erreur envoyée à ceux qui aujourd’hui refusent de croire la vérité

5.4      La grande tribulation

5.5      Action de Satan par le moyen des deux bêtes d’Apocalypse 13

5.6      Apparition du Seigneur en gloire — Christ vient pour juger et revendiquer ses droits

5.7      Ceux qui auront part à la première résurrection

5.8      Le règne — Royaume céleste et royaume terrestre

5.9      L’Église, sainte cité

5.10    Bénédictions apportées à la terre — Gloires de Christ, exalté sur la terre

5.11    Témoignage qui subsistera du jugement prononcé par Dieu en Éden

5.12    Après le règne millénaire — Jugement définitif de Satan

5.13    Jugement des morts devant le grand trône blanc

5.14    Établissement de l’état éternel

6     À la veille de Son retour

6.1      Prophétie passée, prophétie future

6.2      Besoin de savoir l’avenir et risque det confusion

6.3      Pas de prophétie particulière pour le temps actuel

6.4      Ne pas négliger la prophétie

6.5      Attente du Seigneur venant en personne

6.6      Une attente fervente

6.7      En attendant, l’Esprit nous entretient du Seigneur

7     Ce que nous avons à réaliser dans l’attente du Seigneur

7.1      Attente du retour du Seigneur

7.2      Vigilance - Veiller

7.3      Sanctification

7.4      Service

7.5      Réaliser notre position céleste

7.6      Le temps qui reste est restreint

 

 

1                    Avant l’enlèvement

ME 1940 p.319

1.1   Lot perdant ce qu’il a amassé sous l’effet du jugement de Dieu

Lot avait levé ses yeux, contemplé toute la plaine du Jourdain et l’avait choisie (Genèse 13:10-13). Sans doute, « accablé par la conduite débauchée » de ceux au milieu desquels il habitait, « ce juste... tourmentait de jour en jour son âme juste à cause de leurs actions iniques » (2 Pierre 2:7-8), mais il demeurait là. Ses biens, ses intérêts y étaient, -son cœur aussi selon ce qu’a dit le Seigneur lui-même : « là où est votre trésor, là sera aussi votre cœur » (Luc 12:34). Il avait, tout d’abord, dressé ses tentes jusqu’à Sodome, puis s’était « assis à la porte de la ville » tandis que le jugement allait tomber sur elle. Pour l’arracher à ce lieu, l’Éternel envoie deux anges : « Comme l’aube du jour se levait, les anges pressèrent Lot » ; il le fallait, car « il tardait » (Genèse 19:15-16), son cœur restant attaché à tout ce qui allait être consumé en un instant. L’Éternel « ayant pitié de lui », les anges le firent sortir de la ville. Mais, s’il fut préservé du jugement et put sauver sa vie (v. 17), de tout son labeur, des richesses qu’il avait amassées, il ne restait rien ! Il fut sauvé « comme à travers le feu » (1 Cor. 3:15).

 

1.2   Dieu détournant Lot de Sodome et l’en arrachant

Dans les jours qui ont précédé, n’avons-nous pas beaucoup ressemblé à Lot ? Nos intérêts ont été sur la terre et aussi nos cœurs, bien souvent. Nous avons si peu travaillé pour le Seigneur, et trop pour un monde à l’égard duquel il est écrit : « les cieux et la terre de maintenant sont réservés par sa parole pour le feu, gardés pour le jour du jugement... la terre et les œuvres qui sont en elle seront brûlées entièrement » (2 Pierre 3:7-10). Aussi, notre Dieu a-t-Il voulu, par le moyen des circonstances que nous devons traverser, briser les liens qui nous rivaient si étroitement à la terre et nous amener à réaliser la vanité et la fragilité de ce qui avait captivé nos cœurs. La souffrance éprouvée, en bien des cas, ne donne-t-elle pas la mesure de notre attachement à tout ce que nous avions en bas ? Dieu poursuit un but : nous éloigner de Sodome, détacher nos cœurs d’un monde vers lequel nous avons tourné « d’autres regards que ceux du voyageur ». Que d’avertissements Il nous avait fait entendre, et c’était en vain ! Alors, Il nous a parlé d’une manière bien solennelle, qui devrait nous amener, chacun, à nous poser cette question Quand le Seigneur me prendra, est-ce un Lot qu’Il arrachera à Sodome ? Laisser ce monde avec regrets, en « tardant », l’Éternel « ayant pitié », être sauvé « comme à travers le feu », serait-ce notre seule perspective ? Que Dieu nous accorde d’avoir compris et retenu tout ce qu’Il a voulu nous dire !

 

1.3   Danger de découragement : Élie, disciples d’Émmaüs

Mais ; n’y aurait-il pas aujourd’hui un autre danger ? Tout est sombre autour de nous, les nuages s’accumulent à l’horizon, la route apparaît bien difficile : elle traverse la vallée de Baca. Que de souffrances à endurer pour tant de chers enfants de Dieu, des luttes, des persécutions peut-être... Non, dirons-nous, jamais nous n’aurons la force de supporter tout cela, mieux vaudrait n’avoir pas à aller plus loin ! Découragés, nous serions tentés de faire comme Elie, assis sous le genêt, demandant la mort pour son âme, s’écriant : « C’est assez, maintenant, Éternel, prends mon âme... » (1 Rois 19:4).

Ce n’est pas un Lot que le Seigneur voudrait enlever, ce n’est pas non plus un Élie sous le genêt, fatigué et lassé du chemin. Des forces pour la route à parcourir ? Oui, nous en avons besoin. Mais, Il le sait et Il y pourvoit, Celui qui nous dit comme au prophète autrefois par la bouche de l’ange : Lève-toi, mange, car le chemin est trop long pour toi » (v. 7). À nous aussi, le chemin paraît souvent « trop long », n’est-ce pas ? Mais il y a la nourriture nécessaire pour aller « avec la force de ces aliments... jusqu’à Horeb, la montagne de Dieu » (v. 8). Quelle est-elle ? Christ dans la Parole, Christ lui-même, eau rafraîchissante, pain qui fortifie. Occupés de sa Personne, nourris de Lui, marchant avec Lui, le chemin ne sera plus « trop long » ! Il ne l’était pas pour les deux disciples tandis qu’ils allaient, à ses côtés, considérant « dans toutes les écritures, les choses qui le regardent » (Luc 24:27). Eux aussi étaient tristes — « quels sont ces discours que vous tenez entre vous en marchant, et vous êtes tristes ? » (v. 17), découragés peut-être. — « Or nous, nous espérions qu’il était celui qui doit délivrer Israël... » (v. 21). Mais lorsque « Jésus lui-même » s’est approché pour « marcher avec eux » (v. 15), leur tristesse a été changée en joie ! Pourquoi est-Il ainsi venu sur le chemin d’Émmaüs ? Sans aucun doute, parce qu’Il lisait dans les cœur- de ces disciples et connaissait leur désir. On leur avait dit bien des choses : « Quelques femmes d’entre nous nous ont fort étonnés ; ayant été de grand matin au sépulcre, et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues, disant qu’elles avaient vu aussi une vision d’anges qui disent qu’il est vivant. Et quelques-uns de ceux qui sont avec nous sont allés au sépulcre et ont trouvé les choses ainsi que les femmes aussi avaient dit » (v. 23 et 24). Mais une seule comptait à leurs yeux : « Pour lui, ils ne l’ont point vu », qu’importait tout le reste ! C’est de sa Personne qu’ils avaient besoin et c’est cette Personne même qui vient à eux, répondre au désir de leur coeur. Si, au travers de nos circonstances difficiles et de nos sujets de tristesse, nous avons soif de Lui, Il sera là aussi pour marcher avec nous et nous occuper de sa Personne durant le voyage. Il nous fera faire des progrès dans la jouissance d’une heureuse communion avec Lui. « Il marcha avec eux » (v. 15), puis entra pour rester avec eux (v. 29), enfin, se mit à table avec eux (v. 30). Ils purent dire ensuite : « Notre cœur ne brûlait-il pas, au dedans de nous, lorsqu’il nous parlait par le chemin et lorsqu’il nous ouvrait les écritures ? » (v. 32). Puissions-nous être de ceux qui le diront aussi !

 

1.4   Marcher avec Christ : Élie et Élisée

S’Il veut marcher avec nous et réjouir nos cœurs durant le voyage, il faut que nous marchions avec Lui. Alors, nos regards ne seront plus tournés vers le monde avec ses attraits, ni vers la terre avec ses luttes et ses souffrances, mais dirigés sur Lui seul. Marche de la foi qui ne compte que sur Dieu, ne s’arrêtant pas aux difficultés et aux impossibilités, car il n’y en a. pas pour le Tout-Puissant. Joie douce et profonde puisée dans Sa communion, entretiens bénis et si précieux tandis que le chemin se poursuit !

Rappelons également (2 Rois 2) les deux prophètes Élie et Élisée marchant ensemble ; c’était aussi un douloureux voyage. Guilgal, Béthel, Jéricho leur rappelaient sans doute de doux souvenir- ; mais les sujets de tristesse ne manquaient pas, pour Élisée ; il y passait, mais ses regards n’étaient pas tournés en bas. Il sentait combien il aurait besoin du secours d’en-haut pour continuer la route et accomplir le service qui lui était confié. Ce secours, il l’avait instamment demandé : « Qu*il y ait, je te prie, une double mesure de ton esprit sur moi » (v. 9). Comment lui serait-il accordé ? « Si tu me vois quand je serai enlevé d’avec toi, il en sera ainsi pour toi » (v. 10). Nous sommes-nous représenté les derniers pas des deux prophètes, avant l’enlèvement ? Élisée avait demandé les forces et les ressources qui lui seraient nécessaires et il y avait une condition à remplir pour les obtenir : « Si tu me vois... » Pensons-nous qu’un seul instant, si court soit-il, ses regards aient été fixés sur un autre que son maître ? Quel chemin ils ont ainsi parcouru ensemble, au milieu de tant de sujets de tristesse, « marchant et parlant » dans une douce intimité, les regards d’Élisée n’étant dirigés que vers un seul objet. : celui avec lequel il marchait ! Dans un tel sentier, les forces se renouvellent pour atteindre le but : « Bienheureux l’homme dont la force est en toi... passant par la vallée de Baca, ils en font une fontaine... ils marchent de force en force, ils paraissent devant Dieu en Sion » (Ps. 84:5-7).

 

1.5   Marcher avec Dieu : Énoch

Marcher avec Dieu, ce fut l’heureuse part d’Énoch. « Énoch marcha, avec Dieu » ; cela nous est dit une première fois (Genèse 5:22), répété ensuite (v. 24). Il faut arrêter notre attention de façon particulière sur de telles expressions. puisque Dieu a voulu les souligner dans sa Parole. Dans une telle marche, réalisée non pas un jour, mai, avec constance et persévérance, « trois cents ans », Énoch a sans doute éprouvé beaucoup de joie ; mais c’est un autre côté, bien plus précieux, qui nous est présenté : il a réjoui le cœur de Dieu ! « Avant son enlèvement, il a, reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu » (Hébr. 11:5).

 

1.6   Notre état avant l’enlèvement des croyants

Ne voyons-nous pas se préparer, semble-t-il, « l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière » ? Mais l’Église de Christ sera enlevée auparavant, comme Énoch l’a été avant le déluge. Celui que nous attendons se plaît à nous redire : « Je viens bientôt ». Ce n’est pas, comme É1ie pour Élisée, un maître qui va partir ; c’est pour nous Celui qui va venir, Celui qui vient. À la veille de ce jour où ils vont le voir de leurs propres yeux, avant leur enlèvement, le Seigneur veut réveiller les cours et les affections des siens. Il veut pouvoir considérer un résidu fidèle, quelques-uns dont il puisse être dit qu’ils ont marché avec Dieu et qui auront reçu le témoignage « d’avoir plu à Dieu ». Nous n’avons sans doute que bien peu de temps pendant lequel nous est réservé le privilège d’être de ces quelques-uns.

Certainement, le Seigneur appellera à sa rencontre en l’air tous ses rachetés, aucun ne sera laissé en arrière. Mais dans quel état moral les trouvera-t-Il à son retour ? Quand Il me prendra, enlèvera-t-Il un Lot, arraché à Sodome, un Élie découragé qui demande la mort pour son âme, ou un Énoch qui a marché avec Dieu, réalisant le ciel sur la terre, de sorte que son départ ne paraît comporter aucune transition ? « Et il ne fut plus, car Dieu le prit » (Genèse 5:24). Dieu veuille laisser cette question sur le cœur et la conscience de chacun des siens, dans ces jours mauvais, pour un exercice profond qui produira des fruits à sa gloire !

 

 

 

2        Sur l’enlèvement de l’église

ME 1969 p.98

2.1      Les passages qui en parlent

Nous attendons la réalisation de la « bienheureuse espérance » dont parle l’apôtre dans son Épître à Tite (2:13) : « en un instant, en un clin d’œil », « les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous serons changés » (1 Cor. 15:52). Lorsqu’aura lieu cette première résurrection, appelée « résurrection de vie » ou encore « résurrection d’entre les morts » (Jean 5:29 ; Actes 4:2), tous les croyants de l’Ancien Testament d’une part (excepté Énoch et Élie, puisqu’ils ont été enlevés sans passer par la mort) et, d’autre part, tous ceux de la période actuelle qui auront passé par la mort « ressusciteront premièrement », « puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Thess. 4:16, 17).

 

2.2      Petits enfants

Ouvrons ici une parenthèse à propos d’une question qui préoccupe nombre de parents chrétiens : qu’en sera-t-il, à la venue du Seigneur, des enfants n’ayant pas encore atteint l’âge de responsabilité ? — Dans le gouvernement de Dieu, l’enfant participe aux bénédictions des parents, comme aussi à leur jugement. Ce principe général des voies de Dieu permet de penser qu’à la venue du Seigneur les enfants non encore responsables de parents croyants seront enlevés avec eux, et cela — 1 Cor. 7:14 nous autorise à le croire — même si un seul des parents est croyant. Par contre, les enfants non encore responsables de parents incrédules seront laissés avec eux ; si, pour ces parents, la porte de la grâce sera à jamais fermée, leurs enfants pourront, eux, entendre l’évangile du royaume et ils seront sauvés s’ils le reçoivent par la foi. — Si les enfants, n’ayant pas encore atteint l’âge de responsabilité, de parents croyants devaient être laissés tandis que leurs parents seront enlevés, on verrait alors de jeunes enfants non responsables, des bébés se trouvant, « en un instant, en un clin d’œil », privés de leurs parents, de leur affection, de leur aide, incapables de vivre seuls ! La plupart seraient, de la sorte, condamnés à mourir. Serait-il possible qu’il en soit ainsi ? Nous ne le pensons pas.

 

2.3      Influence sanctifiante de la bienheureuse espérance

La « bienheureuse espérance » nous réjouit et ranime nos cœurs parfois abattus ; elle doit aussi avoir sur nos vies une influence sanctifiante, selon ce qui est écrit : « Et quiconque a cette espérance en lui (c’est-à-dire : en Christ qui doit être manifesté) se purifie, comme lui est pur » (1 Jean 3:3). Nous soupirons après le moment où les luttes et les combats, les peines et les douleurs auront pris fin à jamais et cette pensée, réconfortante et encourageante, occupe nos esprits peut-être davantage que ce qui devrait avant tout nous rendre pleinement heureux : nous verrons le Seigneur et notre joie sera de contempler la sienne et d’en jouir avec Lui !

 

2.4      Enlèvement d’une église en ruine ? le naufrage d’Actes 27

Mais n’arrive-t-il pas aussi que, nous arrêtant sur notre état moral et spirituel, sur l’état des assemblées, nous éprouvions une réelle souffrance en nous disant : le Seigneur va ravir à sa rencontre en l’air une Église qui a failli à sa responsabilité, au sein de laquelle nous voyons tant de choses attristantes qui déshonorent son Chef ? De telles pensées nous conduiraient à estimer que le Seigneur va enlever ce qui pourrait être comparé, par allusion au récit d’Actes 27, à un navire qui a fait naufrage : « tous parvinrent à terre sains et saufs », mais « les uns sur des planches, et les autres sur quelques débris du navire » (v. 44). En sera-t-il vraiment ainsi, comme le supposent bien des croyants ? Il ne semble pas, et une pensée toute différente peut être solidement appuyée sur l’enseignement de l’Écriture.

 

2.4.1       Le travail de Dieu se poursuit

Dans ces derniers jours de l’histoire de l’Église sur la terre, au travers de tant de circonstances humiliantes, le Seigneur accomplit dans les siens comme aussi dans l’Assemblée, n’en doutons pas, un profond travail de cœur et de conscience. Que de difficultés ont été, entre ses mains, le moyen de réveiller des croyants et des assemblées ! Nous n’avons peut-être pas le sentiment qu’un tel travail soit ainsi opéré, car les fruits n’en sont pas toujours manifestés, mais ils le seront au temps convenable. C’est un travail intérieur, caché, que le Seigneur poursuit, et il pourrait nous dire comme à Pierre autrefois : « Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le sauras dans la suite » (Jean 13:7). Ne continuerait-il pas jusqu’à son achèvement l’œuvre dont nous parle Éphésiens 5:26, cette œuvre de sanctification et de purification de l’Assemblée, Assemblée qu’il « nourrit » et « chérit » comme étant « sa propre chair » (ib. 29 — cf. Gen. 2:23) ? Certainement, et il l’accomplira jusqu’au moment où il se présentera « l’assemblée à lui-même, glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable », mais « sainte et irréprochable » (Éph. 5:27). Ce n’est pas lorsque l’Église sera dans la gloire que ce travail sera opéré, il l’est tandis qu’elle se trouve encore ici-bas et il sera achevé au moment où elle sera enlevée. L’Église présentera donc ces caractères, aux yeux de Dieu, lors de son enlèvement. On peut dire que le Seigneur viendra pour opérer la première résurrection et la transmutation des vivants lorsque le dernier des élus sera manifesté et lorsque son travail dans les siens et dans l’Église sera mené à son terme.

 

2.4.2       La venue du Seigneur est proche, même s’Il a encore beaucoup de travail à faire

Considérant l’état de l’Église tel qu’il apparaît à nos yeux, l’on serait alors conduit à estimer que la réalisation de la « bienheureuse espérance » ne saurait être proche, tant il y a à faire pour que l’assemblée revête les caractères indiqués dans ce verset 27 d’Éphésiens 5. Sans doute, le travail de Dieu se fait souvent lentement, très progressivement, mais il s’opère aussi parfois en bien peu de temps. Il n’a pas fallu longtemps, par exemple, pour que celui qui « respirait encore menace et meurtre contre les disciples du Seigneur » puisse être appelé par Ananias : « Saul, frère… » (Actes 9:1 et 17), et il ne faudra pas beaucoup de temps pour que « nous soyons tous changés » : « en un instant, en un clin d’œil » (1 Cor. 15:51, 52). En quelque domaine que ce soit, Dieu a le pouvoir d’accomplir de grandes choses en très peu de temps. Et nous avons l’assurance que, ayant « commencé en nous une bonne œuvre », il « l’achèvera jusqu’au jour de Jésus Christ » (Phil. 1:6) ; nous avons aussi la promesse de 1 Thessaloniciens 5 : « Or le Dieu de paix lui-même vous sanctifie entièrement ; et que votre esprit, et votre âme, et votre corps tout entiers, soient conservés sans reproche en la venue de notre seigneur Jésus Christ. Celui qui vous appelle est fidèle, qui aussi le fera » (v. 23, 24). Tout le travail de la grâce divine en chaque croyant et dans l’assemblée sera conduit jusqu’à son achèvement et cela avant que l’Église ne soit enlevée ; les résultats en seront vus « au jour de Jésus Christ », « quand il viendra pour être, dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thess. 1:10).

 

2.4.3       État de l’église enlevée

Lorsque les noces de l’Agneau seront célébrées, l’Épouse sera « vêtue de fin lin, éclatant et pur, car le fin lin, ce sont les justices des saints » (ou : les justes actes des saints). Et il est dit d’elle qu’elle « s’est préparée ». C’est présentement que la « préparation » s’effectue, que les « justes actes » sont accomplis. Tout cela est le fruit de la grâce opérant dans le croyant et dans l’Église : « il lui a été donné d’être vêtue… » (Apoc. 19:7, 8). Tous les combattants ont part, bien qu’à des degrés divers, à la victoire d’une armée ; la grâce agit, en chacun des croyants et dans le moment actuel, en vue de ce triomphe qui sera à la gloire éternelle de Christ.

Ce n’est donc pas une sorte de navire ayant fait naufrage que Christ enlèvera à sa rencontre en l’air, mais une Église « préparée », « sanctifiée » et « purifiée » que son Époux céleste pourra se présenter à Lui-même « glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable » mais « sainte et irréprochable ».

 

2.4.4       Exemples de Enoch, Élie, Moise

La considération des types de l’Ancien Testament nous conduit à la même pensée. Énoch est une figure de l’Église, Élie des saints faisant partie de l’Église qui seront enlevés sans passer par la mort, Moïse de ceux qui sont appelés, en 1 Thessaloniciens 4:16, « les morts en Christ ». « Énoch fut enlevé pour qu’il ne vît pas la mort ; et il ne fut pas trouvé, parce que Dieu l’avait enlevé ; car avant son enlèvement, il a reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu » (Héb. 11:5) ; Élie n’a pas été enlevé alors que, découragé, sous le genêt, il demandait la mort pour son âme, mais dans toute la dignité et la puissance d’un vainqueur (2 Rois 2:1 à 14) ; enfin, Moïse n’a pas été retiré après qu’il a eu frappé le rocher au lieu de lui parler (cf. Nomb. 20:7 à 13) — comme le fut Aaron, à l’égard duquel la même sentence avait été prononcée (ib. 12 et 22 à 29) — mais après qu’il a eu gravi le sommet du Pisga, l’Éternel lui faisant voir « tout le pays » de la promesse, lui parlant et puis, après sa mort, l’enterrant « vis-à-vis de Beth-Péor », dans un sépulcre que « personne ne connaît… jusqu’à aujourd’hui ». L’Esprit de Dieu ajoute : « Et Moïse était âgé de cent vingt ans quand il mourut ; son œil n’était pas affaibli, et sa vigueur ne s’en était pas allée ». Et ce témoignage lui a été rendu : « il ne s’est plus levé en Israël de prophète tel que Moïse, que l’Éternel ait connu face à face… » (Deut. 34:1 à 7, 10 à 12). Rappelons encore qu’il est l’un des deux hommes qui apparurent en gloire sur la sainte montagne lorsque le Seigneur fut transfiguré ; et « ils parlaient avec lui », ils « parlaient de sa mort qu’il allait accomplir à Jérusalem » (Luc 9:28 à 31).

 

2.4.5       … glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable

Enlever une Église en ruines ne conviendrait certainement pas à la gloire de Celui qui « a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle », qui, pendant le jour actuel, « la sanctifie, en la purifiant par le lavage d’eau par parole », « la nourrit et la chérit » (Éph. 5:25, 26, 29). Pour sa gloire, pour l’entière satisfaction de son cœur, il va enlever l’Assemblée telle qu’il se la présentera « à lui-même, glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable », mais « sainte et irréprochable » (ib. 27).

Certes, il nous convient de demeurer exercés et humiliés en présence de tant de misères, fruit amer et douloureux de notre infidélité ; mais que cela ne nous décourage en aucune manière. Fixons les yeux sur Celui qui va ravir à sa rencontre en l’air une Église triomphante. Quelle gloire pour Lui dans cet enlèvement et dans l’éternelle contemplation de tous les résultats de l’œuvre qu’il a accomplie pour elle et du travail qu’il aura opéré en elle !

 

 

3        Enlèvement des saints et venue du Seigneur : une consolation et un stimulant

Titre original : « Consolez-vous... », « Soyez fermes, inébranlables... » — 1 Thess. 4:8 — 1 Cor. 15:58

ME 1972 p. 3

3.1      Attendre le retour du Seigneur

Au début d’une nouvelle année de « la patience de notre Seigneur » (2 Pierre 3:15), il est précieux de pouvoir nous encourager et nous exhorter les uns les autres en rappelant à nos cœurs les promesses qu’il nous a faites, notamment celle de son retour : « Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures ; s’il en était autrement, je vous l’eusse dit, car je vais vous préparer une place. Et si je m’en vais, et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi ; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi » (Jean 14:2, 3). Ces paroles sont si simples, si claires que le plus jeune enfant dans la foi peut les comprendre, s’emparer de la promesse et en jouir. Le retour du Seigneur est une certitude ; ce qu’il a dit lui-même : « Je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi » ne peut laisser place au moindre doute, à la moindre ambiguïté. Nous pouvons donc l’attendre, comme nous y sommes exhortés, avec une pleine confiance. Pour nous y encourager, il se plaît à nous dire : « Oui, je viens bientôt » (Apoc. 22:20).

Cependant, le Seigneur n’a pas fait connaître à ses disciples de quelle manière son retour aurait lieu, quel serait le déroulement des événements qui se produiront à ce moment-là. Les détails concernant sa venue pour l’enlèvement des saints devaient être révélés, plus tard, à l’apôtre Paul ; ils constituent dans leur ensemble l’une des quatre vérités fondamentales qui lui ont été confiées : la justice de Dieu — la table et la cène du Seigneur — le mystère de l’Assemblée, corps de Christ — l’enlèvement des saints à la venue du Seigneur. Paul présente ce dernier sujet plus particulièrement dans deux passages bien connus de nous tous : 1 Thessaloniciens 4:13 à 18 et 1 Corinthiens 15:51 à 58.

 

3.2      Une consolation pour les Thessaloniciens (1 Thess. 4:8)

Les Thessaloniciens étaient préoccupés parce qu’ils croyaient que ceux qui étaient délogés, n’étant plus là lorsque le Seigneur reviendra, feraient une perte. D’une part, ils attendaient réellement le Seigneur, vivant la vérité qui leur avait été enseignée (1 Thess. 1:9, 10) et, d’autre part, ils ne pensaient pas tellement à eux-mêmes mais à ceux que le Seigneur avait repris à Lui : il n’y avait chez eux aucun égoïsme mais un amour vrai pour leurs frères et sœurs en Christ. Ils pensaient avec tristesse à ceux des leurs qui étaient délogés parce qu’ils étaient « dans l’ignorance à l’égard de ceux qui dorment » ; l’apôtre, ne voulant pas qu’ils soient « affligés comme les autres qui n’ont pas d’espérance », cherche donc, en leur faisant part de ce qu’il pouvait leur dire « par la parole du Seigneur », d’abord à les instruire, ensuite à les consoler. C’est pourquoi le dernier paragraphe du chapitre 4 de la première épître qu’il leur adresse commence par ces mots : « Or nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance... » ; et se termine par ceux-ci : « Consolez-vous donc l’un l’autre par ces paroles » (v. 13 et 18). Une telle instruction, une telle consolation ne sont-elles pas précieuses à nos cœurs, comme elles devaient l’être sans aucun doute au cœur des Thessaloniciens ?

 

3.3      Un stimulant pour les croyants de Corinthe (1 Cor. 15:58)

De faux docteurs affirmaient aux croyants de Corinthe « qu’il n’y a pas de résurrection de morts » (1 Cor. 15:12). Aussi l’apôtre, écrivant à cette assemblée, démontre la folie de cet enseignement et établit avec force la doctrine de la résurrection, présentant la résurrection de Christ « prémices de ceux qui sont endormis » et la résurrection de « ceux qui sont du Christ, à sa venue », embrassant même tout l’espace de temps entre la résurrection de Christ et l’état d’éternité (ib. 20 à 28). Ce chapitre, que nous pourrons relire une fois encore avec profit et bénédiction, développe tout un ensemble de vérités capitales concernant la résurrection. Le dernier paragraphe donne quelques détails sur la manière dont les événements se dérouleront lorsque la première résurrection, la résurrection d’entre les morts, aura lieu. À ce moment-là, « nous serons tous changés : en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette, car la trompette sonnera et les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous serons changés » (ib. 51, 52). Mais ici, l’apôtre ne termine pas, comme il l’a fait en écrivant aux Thessaloniciens, par une parole de consolation — quelque consolante que soit pour nous la lecture de ces versets — car les circonstances n’étaient pas les mêmes à Corinthe : la fausse doctrine qui y était présentée, niant la résurrection, ne pouvait qu’inciter les Corinthiens au relâchement dans le service et le combat, à une vie n’ayant pour objet que la recherche de ce qui pouvait satisfaire les désirs charnels — ce qui était déjà le cas pour quelques-uns parmi eux (ib. 29 à 34) — Perdre de vue pratiquement (nous les connaissons bien doctrinalement) les vérités concernant la venue du Seigneur, et son apparition à laquelle se lie le tribunal de Christ, peut nous conduire à de semblables défaillances ; gardons-nous de mésestimer ce grave danger ! — Aussi, le développement de son enseignement relatif à la première résurrection conduit l’apôtre, en terminant, à adresser aux Corinthiens cette pressante exhortation : « Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur » (ib. 58).

 

3.4      Résumé - conclusion

Nous avons besoin, n’est-il pas vrai, des deux paroles de l’apôtre, de celle qu’il adresse aux Thessaloniciens et de celle qu’il dit aux Corinthiens : la pensée que le Seigneur vient est encourageante, réconfortante, c’est une douce consolation pour nos cœurs — ce doit être aussi un stimulant pour nous amener à demeurer « fermes, inébranlables », gardant « le bon dépôt » qui nous a été confié (cf. 2 Tim. 1:14), rejetant toutes les fausses doctrines répandues, de nos jours plus que jamais, au sein de la chrétienté, et « abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur ». L’œuvre que nous pouvons faire n’est pas la nôtre, gardons-nous de le penser, c’est, ce doit être celle du Seigneur. Elle doit être accomplie dans des conditions telles que tout ce qui est de l’instrument disparaisse, afin que l’on ne voie que le Seigneur lui-même dans ce qu’il a opéré. Le travail ainsi accompli — si obscur qu’il nous paraisse, puisque tout doit être fait de telle manière que l’on ne voie rien de l’ouvrier — « n’est pas vain dans le Seigneur ». Laissons au Seigneur le soin de l’apprécier, ce n’est pas notre affaire, et attendons avec patience le jour où il voudra, par pure grâce, donner la récompense au serviteur fidèle : « Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton maître » (Matt. 25:21, 23). Puissions-nous être de ceux qui servent fidèlement le Seigneur en l’attendant du ciel !

 

Oh ! quand verrons-nous resplendir

Ce jour où doit paraître

Celui qui du ciel va venir,

Jésus Christ, notre Maître ?

Sainte journée,

Terme de nos travaux !

Foi couronnée,

Délicieux repos !

Chrétiens, encore un peu de temps,

Et le Seigneur de gloire

Viendra donner aux combattants

L’éternelle victoire !

 

Cantique 118, verset 3

 

 

4        Sur la part du croyant qui déloge (mourir ou voir la venue du Seigneur)

ME 1971 p.63

4.1      Deux possibilités : mourir et ressusciter, ou être vivants et transmués

L’espérance du croyant n’est pas la mort mais la venue du Seigneur. Quand « le Seigneur lui-même... descendra du ciel », « les morts en Christ ressusciteront premièrement ; puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » (1. Thess. 4:16, 17). Morts en Christ « ressuscités premièrement », croyants encore en vie transmués, il n’y aura désormais aucune différence quant à la part éternelle des uns et des autres : « la rencontre du Seigneur, en l’air » sera pour tous les rachetés et, tous ensemble, « nous serons toujours avec le Seigneur ».

N’est-il pas vrai que si nous avions à choisir — mais ce choix ne nous appartient pas — nous préférerions sans doute nous trouver plutôt parmi « les vivants » qui seront transmués que parmi les morts ressuscités ? Envisager la mort, avec la séparation qu’elle entraîne, le brisement de liens qui nous unissent à tant d’êtres chers, membres de nos familles ou de la famille de Dieu, produit souvent dans l’âme une certaine crainte, une appréhension plus ou moins grande, et nous amène à désirer atteindre le port céleste sans avoir à suivre ce chemin. En outre et surtout, le fait que nous avons à vivre dans l’attente constante du Seigneur nous conduit à appeler de tous nos vœux Celui qui nous dit : « Je viens bientôt », exprimant notre ardent désir de Le voir dans ce : « Viens » qui est aussi le cri de l’Esprit et de l’épouse (Apoc. 22:20, 17) ; par conséquent, attendant et désirant la venue du Seigneur, nous attendons et désirons par là même notre enlèvement sans passer par la mort.

Il y a donc pour le croyant, d’une part la certitude de la venue du Seigneur et, d’autre part une incertitude : bien qu’il puisse réaliser l’attente constante du Seigneur, il ne sait pas s’il sera appelé, ou non, à passer par la mort. La certitude doit réjouir nos cœurs, l’incertitude ne saurait les troubler : demeurer ici-bas, « il en vaut bien la peine » — « déloger » et « être avec Christ », cela est « de beaucoup meilleur » (Phil. 1:22, 23).

 

4.2      Encouragements rattachés au délogement

Afin d’encourager les croyants qui, à vue humaine, ont la mort devant eux, l’Écriture nous dit leurs privilèges — privilèges que ne connaîtront pas ceux qui seront transmués à la venue du Seigneur, si précieuse que soit la part de ces derniers. Il y a, dans la considération d’un tel sujet, un encouragement non seulement pour les croyants qui doivent « déloger » mais aussi pour ceux qui voient « s’endormir » tel membre de leur famille, ou de la famille de la foi, auquel ils sont particulièrement attachés.

 

4.2.1       Conformité à Christ

La « vive attente » et « l’espérance » de l’apôtre étaient qu’il « ne serait confus en rien » et que « Christ serait magnifié dans son corps, soit par la vie, soit par la mort » (Phil. 1:20). Il vivait à la gloire du Seigneur et s’il devait mourir, ce serait encore pour sa gloire : la mort serait pour Paul le chemin frayé par Christ, « un gain » puisqu’en y marchant il serait avec Christ jusqu’à son aboutissement, le parfait repos avec Lui. Il désirait « le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort », et il ajoute : « si en quelque manière que ce soit je puis parvenir à la résurrection d’entre les morts » (Phil. 3:10, 11). S’il pouvait se réjouir dans les souffrances et même en pensant à la mort, c’est parce qu’il savait que, dans un tel sentier, il serait bien davantage semblable à son Modèle. Dans les souffrances qu’il endurait, il réalisait une heureuse conformité à Christ et il avait conscience que s’il passait par la mort, il la réaliserait de plus près encore, atteignant la gloire par la résurrection d’entre les morts. Quel immense privilège pour lui — comme aussi pour les croyants appelés à passer par la mort — que de parvenir à la gloire du ciel par le même chemin que Christ : la mort et la résurrection. Un tel privilège n’est que pour « les morts en Christ » !

 

4.2.2       Trophées de la victoire de Christ

« Précieuse, aux yeux de l’Éternel, est la mort de ses saints » (Ps. 116:15). Pourquoi est-elle « précieuse » à ses yeux, la mort de l’un des rachetés de Christ ? Moment solennel que celui du départ : tout le long du chemin, l’ennemi a essayé de reprendre celui qui lui a été ravi par l’Homme fort, sans jamais pouvoir y arriver car le bon Berger veille sur ses brebis, acquises à si grand prix ; il n’y parvient pas davantage lorsque — dernier et suprême combat — la mort est là. Tout au contraire, celui qui « déloge » est à jamais délivré des pièges et de la puissance de Satan ; c’est un trophée de la victoire de Christ, définitivement arraché à l’implacable adversaire et introduit, comme fruit de l’œuvre de la croix, dans le repos de la présence de Jésus. Quelle gloire pour Christ ! Christ magnifié par la mort !

 

4.2.3       Goûter la présence du Berger dans la vallée de l’ombre de la mort

Par ailleurs, un croyant qui s’en va en paix peut goûter sans aucun nuage la présence de Jésus quand il traverse la sombre vallée et dire avec le psalmiste : « Même quand je marcherais par la vallée de l’ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal ; car tu es avec moi » (Ps. 23:4). La mort est une terrible réalité, Bildad l’appelle « le roi des terreurs » (Job 18:14), et, bien que ce soit pour le croyant un ennemi vaincu, qui ne peut plus rien sur lui — ce n’est plus que « l’ombre de la mort » — les rachetés de Christ appelés à passer par la mort éprouvent parfois, à des degrés divers, quelque chose de ce qu’elle est. — Rappelons ici les paroles prononcées peu avant son délogement par un de nos devanciers, dont le ministère a été en bénédiction dans les assemblées — paroles transcrites dans le « Souvenir » rédigé à l’occasion de son départ : « Oh ! la sombre vallée ! Chers frères, chères sœurs, qui la traversez, je n’aurais jamais pensé que vous méritiez tant de sympathies. Seigneur, console... », et ensuite : « Paix, tout est paix... Tout va bien ». Quel réconfort pour ceux qui traversent cette vallée que la présence de Jésus à leur côté, qui leur permet de dire : « Tout est paix... Tout va bien » ! Ne vaut-il pas la peine de passer par un tel chemin pour connaître un tel privilège en un tel moment ? Celui qui est là n’est-il pas le grand Vainqueur de Satan et de la mort, le bon Berger qui a mis sa vie pour ses brebis et qui veut les porter jusqu’au bercail céleste ? La brebis qui traverse « la vallée de l’ombre de la mort », n’a donc « aucun mal » à craindre ; elle peut dire à son Berger : « tu es avec moi ». Ce n’est pas seulement sa présence assurée, c’est sa présence réalisée !

 

4.2.4       Jouir déjà maintenant du bonheur parfait auprès de Christ

Certes, tous les rachetés encore en vie et transmués à la venue du Seigneur, épargnés d’avoir à subir dans leur corps la sentence prononcée sur l’homme pécheur, connaîtront un immense privilège, mais combien sont précieux les privilèges que peuvent seuls goûter les croyants amenés à « déloger » ! Outre ceux que nous venons de considérer, il en est un d’une inestimable valeur : pensons à la condition dans laquelle ils se trouvent pour attendre le jour de la première résurrection. Ils sont déjà dans le repos, jouissant auprès du Seigneur d’un bonheur parfait. Aurions-nous parfois l’égoïste pensée de désirer — ce ne serait qu’un irréalisable désir — leur retour auprès de nous pour jouir de leur affection et croyons-nous qu’ils préféreraient notre compagnie ici-bas à celle de Jésus dans le ciel ?

 

4.2.5       Aujourd’hui dans le paradis. Parfait repos dans la présence de Jésus

Le brigand repentant, sur la croix, a demandé que le Seigneur se souvienne de lui — à sa venue — dans son royaume. Le Seigneur lui a répondu, lui accordant bien davantage encore que ce qu’il avait souhaité ; il l’a assuré qu’il serait avec Lui — le jour même — dans le paradis. En considérant cette réponse et l’enseignement que nous avons rappelé de Phil. 1, nous pouvons dire que le croyant qui « déloge » est « avec Christ » — ce qui dépasse toute bénédiction terrestre — qu’il y est tout aussitôt, sans aucune attente et enfin, qu’il jouit du repos et de la félicité dans le paradis de Dieu. Pour les croyants délogés, plus de combats, plus de souffrances, plus d’interruptions dans la jouissance de la communion avec Christ ; plus jamais ils ne pourront attrister le cœur du Seigneur ou jeter du déshonneur sur son Nom. Labeur, agitation, chagrins, péché, tout est laissé derrière et pour toujours ! Considérons ce qu’abandonnent les croyants délogés : tout ce qui est d’ici-bas, tout ce qui se rattache à la première création — ce qu’ils conservent : vie éternelle, union avec Christ, bénédictions liées à la nouvelle création — ce qu’ils acquièrent : le parfait repos dans la présence de Jésus ; ils sont « avec Christ » et cette expression suffit à nous donner la certitude de leur inexprimable bonheur. Oui, « bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur... » (Apoc. 14:13).

 

4.3      En attendant, désirer avec ardeur de Lui être agréable

Demeurer ici-bas pour servir et attendre le Seigneur, ou bien « déloger » pour « être avec Christ », l’apôtre ne savait ce qu’il devait choisir ; il était « pressé des deux côtés ». Mais son désir était « de déloger et d’être avec Christ, car cela est de beaucoup meilleur » (Phil. 1:22, 23). C’est ce qu’il écrit aussi aux Corinthiens : « nous aimons mieux être absents du corps et être présents avec le Seigneur » ajoutant une parole qui est de nature à exercer la conscience du racheté : « C’est pourquoi aussi, que nous soyons présents (c’est-à-dire : vivants sur la terre à la venue du Seigneur) ou que nous soyons absents (déjà délogés à ce moment-là, absents du corps), nous nous appliquons avec ardeur à lui être agréables ; car il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ... » (2 Cor. 5:8 à 10). Dans le début de ce chapitre, par deux fois l’apôtre parle d’ardeur ; d’abord au verset 2 : « désirant avec ardeur d’avoir revêtu notre domicile qui est du ciel » — ce sont les affections du cœur qui produisent cet ardent désir — ensuite au verset 9 : « nous nous appliquons avec ardeur à lui être agréables ». Avec ardeur, notre conscience exercée, appliquons-nous à être agréables à Celui qui nous a acquis par son sang précieux et devant lequel nous serons un jour manifestés — tous, morts en Christ ressuscités et croyants encore en vie à sa venue, transmués — « afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu’il aura fait, soit bien, soit mal ».

En attendant le Seigneur, puissions-nous « lui être agréables » — heureux, si nous avons à passer par la mort, d’atteindre la gloire par le même chemin que Christ, heureux encore si nous sommes parmi « les vivants qui demeurons » et qui seront transmués à sa venue !

 

 

5        Le règne de mille ans

ME 1973 p.141, 169

L’espérance chrétienne, c’est la venue du Seigneur pour opérer la première résurrection — la résurrection d’entre les morts — et la transmutation des croyants encore en vie sur la terre à ce moment-là. N’aurions-nous pas tendance à nous arrêter à ce premier acte de sa venue, parce qu’il nous concerne directement et constituera pour nous la fin des souffrances, laissant plus ou moins de côté le deuxième acte, l’apparition du Seigneur en gloire pour l’exercice des jugements — guerrier et judiciaire (Apoc. 19:11 à 21 ; 2 Thess. 1:6 à 10 ; Matt. 25:31 à 46) — jugements qui doivent précéder et amener l’établissement du règne millénaire ? Dans ce domaine, comme en bien d’autres, n’est-ce pas à nous que nous pensons d’abord, au lieu de penser au Seigneur et à sa gloire ? Sans doute, lorsque sera inauguré le règne nous aurons déjà été enlevés — « ravis... à la rencontre du Seigneur, en l’air », « changés », « transformés », rendus « semblables » à Christ (1 Thess. 4:17 ; 1 Cor. 15:51 ; Phil. 3:21 ; 1 Jean 3:2) — mais pourrait-il nous être indifférent que le Seigneur soit un jour exalté sur la terre où il a été méprisé, rejeté et crucifié ? Ne devons-nous pas nous réjouir à la pensée que ce que Christ a dit par la parole prophétique sera alors accompli : « Je serai exalté parmi les nations, je serai exalté sur la terre » (Ps. 46:10) ? — De telle sorte que la considération des différents passages de l’Écriture qui nous entretiennent du règne de mille ans doit être pour nous d’un profond intérêt, évoquant dans nos âmes les gloires de Christ et la bénédiction qu’il apportera à une terre aujourd’hui « assujettie à la vanité », dans la « servitude de la corruption », mais qui jouira alors « de la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Rom. 8:20, 21). La méditation de ce sujet est de nature à réjouir nos cœurs en les occupant de Celui qui s’est acquis, par sa mort à la croix, le droit à la domination universelle qui sera la sienne et dont nous parle le Psaume 8.

Nous ne désirons pas dans les pages qui suivent, et si même la possibilité nous en était donnée, reprendre tous les passages de l’Écriture qui nous parlent du règne et des bénédictions dont jouiront alors Israël et les nations. Nous nous proposons d’en considérer seulement quelques-uns qui paraissent suffisants pour donner un simple aperçu du sujet, sans entrer dans trop de détails.

Lorsque « Dieu vit tout ce qu’il avait fait... cela était très bon » (Gen. 1:31). Mais le péché est entré dans le monde par la désobéissance du premier homme (cf. Rom. 5:12) et « la création a été assujettie à la vanité, (non de sa volonté, mais à cause de celui qui l’a assujettie », c’est-à-dire Adam, l’homme pécheur) — aussi, « toute la création ensemble soupire et est en travail jusqu’à maintenant » (ib. 8:20 à 22). Les efforts de l’homme dans le passé, ceux qu’il déploie encore aujourd’hui et ce qu’il se propose de faire dans l’avenir, tout cela ne peut que manifester sa totale impuissance à rétablir ce qu’il a ruiné, à tirer la création de l’état dans lequel elle se trouve, à l’affranchir « de la servitude de la corruption ». Seule, la venue de Christ dans son règne l’amènera à « jouir de la liberté de la gloire des enfants de Dieu ». C’est l’établissement du règne de mille ans qui apportera à la création la délivrance, à l’Israël de Dieu la guérison et la prospérité (Mal. 4:2), à Christ la gloire terrestre qui lui revient : « Il sera exalté et élevé, et placé très-haut », « Il fera tressaillir d’étonnement beaucoup de nations : des rois fermeront leur bouche en le voyant... » (És. 52:13 à 15).

 

5.1      Événements qui suivent l’enlèvement de l’Église — Apostasie et anarchie

Bien des événements, annoncés dans les livres prophétiques, suivront l’enlèvement de l’Église et précéderont l’inauguration du règne. Le Saint Esprit ayant quitté ce monde en même temps que l’Église, il n’y aura plus ici-bas ni « ce qui retient », ni « celui qui retient » (2 Thess. 2:6, 7). En conséquence, au point de vue religieux ce sera le plein développement de l’apostasie, avec la révélation de « l’homme de péché » (ib. 3) — la seconde bête d’Apoc. 13, en d’autres termes encore : l’antichrist — ; tandis qu’au point de vue politique, le renversement de l’ordre établi aboutira rapidement à un état d’anarchie tel que lorsque apparaîtra la première bête d’Apoc. 13 — le chef de l’Empire romain, alors reconstitué en une confédération de dix royaumes (cf. Dan. 7:7, 8 et 23 à 25 ; Apoc. 13:1 et 17:3, 12 à 14) — les hommes lui rendront hommage « disant : Qui est semblable à la bête et qui peut combattre contre elle ? » (ib. 13:4).

 

5.2      Retour des Juifs en Palestine

D’autre part, le retour des Juifs en Palestine, déjà commencé présentement, se poursuivra rapidement (voir És. 18:1, 2 et 7) ; la masse du peuple rentrera dans l’incrédulité et apostasiera — ce sont les « deux parties » de Zach. 13:8 tandis que sera formé au milieu d’elle un résidu pieux — le « tiers » dont il est question dans le même verset — appelé à traverser la « grande tribulation » (ib. 9) et reconnu comme peuple de Dieu. Les Juifs rebâtiront alors le temple à Jérusalem et y recevront l’antichrist, ainsi que le Seigneur, quand il était ici-bas, l’a déclaré à ce peuple : « Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, celui-là vous le recevrez » (Jean 5:43). L’antichrist est la seconde « bête » d’Apoc. 13, c’est aussi « le roi » de Daniel 11:36 ; ce « roi », qui sera un juif, « n’aura point égard au Dieu de ses pères », il « s’exaltera, et s’élèvera contre tout dieu, et proférera des choses impies contre le Dieu des dieux ». Tout ce passage du livre de Daniel (v. 36 à 39) nous dit quelque chose de l’activité de l’antichrist dans ces jours-là. Au milieu de la dernière semaine prophétique (cf. Dan. 9:27) il s’assiéra dans le temple, « se présentant lui-même comme étant Dieu » et se faisant adorer comme tel (cf. 2 Thess. 2:3, 4).

 

5.3      Prédication de l’évangile du royaume. Énergie d’erreur envoyée à ceux qui aujourd’hui refusent de croire la vérité

Au sein de cet état de choses et avant même que ne commence la dernière semaine prophétique, Dieu manifestera quelque chose de sa grâce en faisant prêcher l’évangile du royaume. Durant cette période, deux classes de personnes seront sauvées : les cent quarante-quatre mille scellés d’Apoc. 7 ; 1 à 8, d’autre part des gentils (ib. 9 à 17) ; mais parmi ceux qui dans le jour actuel auront refusé ou négligé d’accepter l’évangile de la grâce, plus personne ne pourra l’être : « Dieu leur envoie une énergie d’erreur pour qu’ils croient au mensonge, afin que tous ceux-là soient jugés qui n’ont pas cru la vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice » (2 Thess. 2:11, 12). Ils n’ont pas voulu croire la vérité pendant le jour de la grâce, ils croiront alors au mensonge. Terrible sort de tous ceux qui seront sur la terre à la venue du Seigneur, n’ayant pas voulu de Jésus comme Sauveur !

 

5.4      La grande tribulation

Lorsque, au milieu de la dernière semaine prophétique, l’antichrist « s’assiéra au temple de Dieu, se présentant lui-même comme étant Dieu », les Juifs pieux quitteront Jérusalem, selon les directions données par le Seigneur lui-même (cf. Matt. 24:15 et suivants) ; il ne restera dans la ville que le petit résidu, « un peuple affligé et abaissé », dont parle le prophète Sophonie (3:12). Ce sera alors la « grande tribulation » ; elle amènera les fidèles en Israël à confesser le péché de la nation, coupable d’avoir violé la loi de Dieu, rejeté et crucifié son Messie et ensuite, méprisé le témoignage du Saint Esprit. Jérémie 30:7 et Daniel 12:1, entre autres passages, annoncent cette « grande tribulation », appelée « le temps de la détresse pour Jacob » dans le premier des deux passages, et « un temps de détresse tel qu’il n’y en a pas eu depuis qu’il existe une nation jusqu’à ce temps-là » dans le second. C’est d’elle également que parle le Seigneur dans les versets de Matt. 24 déjà rappelés et en Marc 13:14 et suivants. Tous ces passages disent ce que sera cette tribulation, « telle qu’il n’y en a point eu de semblable depuis le commencement de la création que Dieu a créée, jusqu’à maintenant, et qu’il n’y en aura jamais » (ib. 19). Elle atteindra plus particulièrement les Juifs, mais aussi d’autres peuples puisque la « grande foule que personne ne pouvait dénombrer, de toute nation et tribus et peuples et langues », foule que voit Jean dans la scène rapportée en Apoc. 7 est constituée par « ceux qui viennent de la grande tribulation » (v. 9 et 13 à 17).

 

5.5      Action de Satan par le moyen des deux bêtes d’Apocalypse 13

L’activité de l’antichrist s’exercera, au moins pendant une période, de concert avec celle du chef de l’Empire romain et, constamment, sous l’instigation de Satan, le « dragon » d’Apoc. 13:4. Satan est le « dieu de ce siècle » (2 Cor. 4:4), le prince ou le « chef de ce monde » (Jean 12:31 ; 14:30 ; 16:11) ; sous son premier caractère, il se manifeste par le moyen de l’antichrist, sous le second par le moyen du chef des dix royaumes — c’est-à-dire par le moyen des deux « bêtes » qui exerceront, l’une le pouvoir religieux (l’antichrist) et l’autre le pouvoir politique. C’est ainsi qu’il répondra aux deux grandes aspirations du cœur de l’homme.

 

5.6      Apparition du Seigneur en gloire — Christ vient pour juger et revendiquer ses droits

Sans entrer plus avant dans le détail de tous les événements qui se dérouleront alors et qui sont annoncés prophétiquement, laissant de côté ce qui concerne deux autres acteurs importants de ces scènes finales : le roi du nord (l’Assyrien d’És. 10) et le roi du midi (l’Égypte — Dan. 11:40 à 43), disons simplement que lorsque le moment sera venu de mettre un terme à l’activité des deux « bêtes », le ciel s’ouvrira et Christ apparaîtra — sur « un cheval blanc », emblème de guerre et de pouvoir victorieux — pour juger et revendiquer ses droits : « ses yeux sont une flamme de feu » —il exercera le jugement avec un discernement parfait — « et sur sa tête il y a plusieurs diadèmes » : la domination lui appartient et aucune gloire ne lui manque. Son nom s’appelle : « La Parole de Dieu » : Il porte lorsqu’il vient pour exercer le jugement le nom qu’il a porté quand il est venu ici-bas en grâce ; dans un cas comme dans l’autre, il est la pleine et parfaite expression de Dieu, Amour et Lumière. Le passage d’Apoc. 19 duquel sont tirées les citations qui précédent (v. 11 à 21) nous dit que, dans leur folie, « la bête, et les rois de la terre, et leurs armées » oseront s’assembler pour combattre « celui qui était assis sur le cheval et son armée », c’est-à-dire Christ et les saints glorifiés, ces derniers vus à ce moment-là comme « armée » et non comme « épouse » ou comme « amis de l’époux ». Mais « la bête fut prise, et le faux prophète qui était avec elle, qui avait fait devant elle les miracles par lesquels il avait séduit ceux qui recevaient la marque de la bête, et ceux qui rendaient hommage à son image. Ils furent tous deux jetés vifs dans l’étang de feu embrasé par le soufre ; et le reste fut tué par l’épée de celui qui était assis sur le cheval, laquelle sortait de sa bouche, et tous les oiseaux furent rassasiés de leur chair » (ib. 20, 21). La « bête » — le chef de l’Empire romain — et le « faux prophète » — l’antichrist — les deux instruments de Satan, ne connaîtront pas la mort du corps : ils seront « jetés vifs » dans l’étang de feu embrasé par le soufre ! Satan lui-même n’y sera précipité que plus tard ; à ce moment-là, il sera « lié pour mille ans », la durée du règne, et « jeté dans l’abîme » (ib. 20:1 à 3).

 

5.7      Ceux qui auront part à la première résurrection

La première résurrection sera dès lors achevée. Elle aura compris plusieurs phases : tout d’abord, celle des croyants de l’ancienne économie et des croyants de l’Église qui seront passés par la mort — les vivants étant transmués — à la venue du Seigneur de 1 Thess. 4:15 à 17 ; enfin celle des croyants qui, pendant la période suivant l’enlèvement de l’Église, scelleront de leur vie le témoignage rendu — c’est-à-dire : « les âmes de ceux qui avaient été égorgés pour la parole de Dieu et pour le témoignage qu’ils avaient rendu », vues « sous l’autel » lors de l’ouverture du cinquième sceau ; les « deux témoins » d’Apoc 11, qui représentent le résidu fidèle maintenu à Jérusalem, au foyer même de l’apostasie, et qui, mis à mort par la bête, se tiendront sur leurs pieds « après les trois jours et demi » et « monteront au ciel dans la nuée » ; ceux qui n’auront pas voulu rendre hommage à la bête et à son image ; les martyrs d’entre les nations, mis à mort pendant la dernière demi-semaine prophétique, mais ayant remporté la victoire sur la bête, et sur son image, et sur le nombre de son nom (Apoc. 6:9 à 11 ; 11:3 à 13 ; 13:15 à 18 ; 15:2 à 4). Apoc. 20:4 nous présente l’ensemble de ceux qui auront part à la première résurrection, à la venue du Seigneur et dans la période qui suivra ; ils sont « bienheureux et saints », « sur eux la seconde mort n’a point de pouvoir » et ils régneront avec Christ pendant les mille ans du règne, alors établi avec puissance et en gloire (ib. 6).

 

5.8      Le règne — Royaume céleste et royaume terrestre

Il y aura, durant cette période, deux sphères de bénédiction : le royaume du Fils de l’homme et le royaume du Père (cf. Matt. 13:41 à 43). Le royaume céleste, où se trouvent Christ et les saints célestes, est plus particulièrement en rapport avec le Père ; le royaume terrestre, où Juifs et gentils seront les sujets du Roi, est davantage en relation avec le Fils de l’homme. L’Église sera le siège de l’administration du royaume céleste, Jérusalem le centre du gouvernement du royaume du Fils. « Dans ce temps-là on appellera Jérusalem le trône de l’Éternel ; et toutes les nations se rassembleront vers elle, au nom de l’Éternel, à Jérusalem » (Jér. 3:17). C’est à elle que s’adressent les paroles d’Ésaie : « Lève-toi, resplendis, car ta lumière est venue, et la gloire de l’Éternel s’est levée sur toi... Alors tu verras, et tu seras rayonnante, et ton cœur frissonnera et s’élargira... l’Éternel sera ta lumière à toujours, et ton Dieu, ta gloire » (És. 60:1, 5, 19 — il faut lire tout le chapitre, que nous ne pouvons citer dans son entier). Ézéchiel termine son livre par cette parole : « et le nom de la ville dès ce jour : l’Éternel est là » — Jéhovah-Shamma (48:35). — Le temple sera rebâti, selon les indications données dans les chapitres 40 et suivants d’Ézéchiel et « la gloire de l’Éternel » entrant dans la maison sera le signe de la prise de possession de sa demeure par l’Éternel (43:4).

 

5.9      L’Église, sainte cité

L’Église est vue comme « sainte cité » — les matériaux qui la constituent sont des personnes, les « pierres vivantes » qui, dans l’économie présente, forment la « maison spirituelle » de Dieu (cf. 1 Pierre 2:4, 5) — Jérusalem céleste, « descendant du ciel d’auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu » (Apoc. 21:10). Les versets 9 à 17 d’Apoc. 21 décrivent son aspect extérieur, les versets 18 à 23 disent sa nature et son caractère, tandis que depuis le verset 24 jusqu’au verset 5 du chapitre 22 sont placées devant nous les bénédictions qui seront dispensées par le moyen de l’Église, tout à la fois « sainte cité » et « épouse, femme de l’Agneau ». Jouissant de la relation la plus douce et la plus intime avec l’Agneau, elle exercera un précieux service de grâce envers le monde et cela, de telle manière que les instruments, en quelque sorte, disparaîtront pour que toute la gloire soit à Christ et à Lui seul. Elle maintiendra une sainteté parfaite et sera l’expression parfaite de l’amour (21:27 ; 22:2). — Le « fleuve d’eau vive » coulera en abondance, « sortant du trône de Dieu et de l’Agneau » ; ses eaux ne pourront être troublées : le fleuve est « éclatant comme du cristal ». L’arbre de vie sera « au milieu de sa rue, et du fleuve », avec ses fruits et ses feuilles (22:1, 2). Dans le paradis terrestre, il y avait deux arbres : l’arbre de vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Gen. 2:9). Adam a mangé de ce dernier malgré la défense que Dieu lui en avait faite — c’est ainsi que la première création a été « assujettie à la vanité » (Rom. 8:20) — et il a dû être mis « hors du jardin d’Éden », « afin qu’il n’avance pas sa main et ne prenne aussi de l’arbre de vie et n’en mange et ne vive à toujours » (Gen. 3:6, 11, 12 et 22 à 24). Mais « dans le paradis de Dieu » il n’y a qu’un seul arbre, l’arbre de vie, « portant douze fruits, rendant son fruit chaque mois : et les feuilles de l’arbre sont pour la guérison des nations » (Apoc. 22:2). Le fruit de l’arbre de vie peut alors être mangé (cf. 2:7) ; ne sera-ce pas la seule nourriture ?

 

5.10  Bénédictions apportées à la terre — Gloires de Christ, exalté sur la terre

« Voici, un roi régnera en justice, et des princes domineront avec droiture ; et il y aura un homme qui sera comme une protection contre le vent et un abri contre l’orage, comme des ruisseaux d’eau dans un lieu sec, comme l’ombre d’un grand rocher dans un pays aride ». Ce « roi », c’est Celui dont David a annoncé la venue et le règne dans ses « dernières paroles » : « Celui qui domine parmi les hommes sera juste, dominant en la crainte de Dieu, et il sera comme la lumière du matin, quand le soleil se lève, un matin sans nuages : par sa clarté l’herbe tendre germe de la terre après la pluie » (És. 32:1, 2 ; 2 Sam. 23:1 à 4). — Le Psaume 72, composé par David — le verset 20 permet de le penser — « au sujet de Salomon » et qui concerne, prophétiquement, Celui dont Salomon n’était qu’un type, dépeint ce règne de justice et de paix. Le début du Psaume met en relief ces deux caractères : il est fait mention de la justice dans chacun des quatre premiers versets, de la paix au verset 3, de l’abondance de paix au verset 7. Le verset 8 nous dit l’étendue de la domination du Roi de justice et de paix : « Et il dominera d’une mer à l’autre mer, et depuis le fleuve jusqu’aux bouts de la terre » et les versets 9 à 11 soulignent le fait que tous se soumettront à son autorité : « Les habitants du désert se courberont devant lui, et ses ennemis lècheront la poussière. Les rois de Tarsis et des îles lui apporteront des présents, les rois de Sheba et de Seba lui présenteront des dons. Oui, tous les rois se prosterneront devant lui, toutes les nations le serviront ». Mais l’autorité qu’il exercera sera empreinte de bonté et de miséricorde : « Car il délivrera le pauvre qui crie à lui, et l’affligé qui n’a pas de secours. Il aura compassion du misérable et du pauvre, et il sauvera les âmes des pauvres. Il rachètera leur âme de l’oppression et de la violence, et leur sang sera précieux à ses yeux » (v. 12 à 14). Un détail, au verset 15, mérite d’arrêter spécialement notre attention : « Et on priera pour lui continuellement ; et on le bénira tout le jour ». Il sera l’objet de prières continuelles, de louanges incessantes, de la part d’un peuple restauré et abondamment béni. Les deux côtés (v. 1, 2 d’une part et 3 d’autre part) du Psaume 134 seront alors pleinement réalisés. Par ailleurs, le verset 16 nous dit l’extraordinaire fertilité de la terre : « Il y aura abondance de froment sur la terre, sur le sommet des montagnes ; son fruit bruira comme le Liban », ce que David annonce aussi dans le Ps. 65 : « Tu as visité la terre, tu l’as abreuvée, tu l’enrichis abondamment : le ruisseau de Dieu est plein d’eau. Tu prépares les blés, quand tu l’as ainsi préparée. Tu arroses ses sillons, tu aplanis ses mottes, tu l’amollis par des ondées, tu bénis son germe. Tu couronnes l’année de ta bonté, et tes sentiers distillent la graisse. Ils distillent sur les pâturages du désert, et les collines se ceignent d’allégresse. Les prairies se revêtent de menu bétail, et les plaines sont couvertes de froment : elles poussent des cris de triomphe ; oui, elles chantent » (v. 9 à 13). Tout est de Lui : le mot « tu » se trouve dix fois dans ces versets ; et encore : ta bonté, tes sentiers (v. 11). Quelle gloire pour Christ dans son règne : « Son nom sera pour toujours ; son nom se perpétuera devant le soleil, et on se bénira en lui : toutes les nations le diront bienheureux. Béni soit l’Éternel, Dieu, le Dieu d’Israël, qui seul fait des choses merveilleuses ! Et béni soit le nom de sa gloire, à toujours ; et que toute la terre soit pleine de sa gloire ! Amen ! oui, amen ! » (Ps. 72:17 à 19).

Pendant ces jours heureux, il n’y aura plus de guerres et « on n’apprendra plus la guerre » ; il n’y aura plus d’idoles (És. 2:4 ; Michée 4:3 ; Mal. 1:11) ; mais il faudrait citer bien d’autres passages encore, qui mettent en relief tel ou tel trait de ce règne glorieux. És. 11:1 à 10, notamment, nous en donne une description souvent rappelée et toujours lue avec bonheur.

 

5.11  Témoignage qui subsistera du jugement prononcé par Dieu en Éden

Ajoutons ce qui a déjà été remarqué par d’autres : au sein d’un aussi magnifique ensemble, un triple témoignage subsistera du jugement prononcé par Dieu sur l’homme, sur le sol et sur le serpent : És. 66:24 ; Ézéch. 47:11 ; És. 65:25. Ce triple témoignage fera d’autant plus ressortir la richesse de la bénédiction qui sera alors répandue par un Dieu de gloire, qui est aussi un Dieu de grâce. Oui, en vérité, il « donnera la grâce et la gloire » à un peuple enfin arrivé à la « maison », après avoir traversé « la vallée de Baca », et « paraissant devant Dieu en Sion » (Ps. 84).

 

5.12  Après le règne millénaire — Jugement définitif de Satan

Disons quelques mots, en terminant, de ce qui aura lieu lorsque le règne millénaire aura pris fin. « Satan sera délié de sa prison » (Apoc. 20:7). Les hommes, qui auront été si abondamment bénis pendant le règne, se laisseront pourtant entraîner par l’Adversaire, manifestant ainsi que le cœur humain est irrémédiablement mauvais : le bonheur, la prospérité, la justice, la paix ne peuvent le changer ! Le diable est alors définitivement jugé : « du feu descendit du ciel de la part de Dieu et les dévora » — les nations égarées par Satan — « et le diable qui les avait égarés fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète ». Ils y sont depuis mille ans et ce fait seul suffit à montrer que la doctrine de la non-éternité des peines est une fausse doctrine, d’autant plus qu’il est ajouté : « et ils seront tourmentés, jour et nuit, aux siècles des siècles » (8 à 10).

 

5.13  Jugement des morts devant le grand trône blanc

Le jugement de ceux qui sont morts sans Christ aura lieu ensuite devant le « grand trône blanc » (Apoc. 20:11). C’est la seconde résurrection, la résurrection des morts. Là, toute bouche sera fermée et tout homme sera trouvé coupable devant Dieu, sans qu’il y ait la moindre excuse à faire valoir ! Ceux qui comparaîtront devant ce trône — où le Seigneur siégera comme Juge — sont ceux qui n’ont pas « cru au nom du Fils unique de Dieu » : le jugement prononcé sur eux (Jean 3:18) est alors exécuté. Ils ont accompli des œuvres qu’eux-mêmes croient bonnes ? Ils seront jugés « selon leurs œuvres ». Ils n’ont pas voulu accepter le bénéfice de l’œuvre de Christ, aussi leurs noms ne sont pas écrits dans le livre de vie, qui sera ouvert pour attester que leur nom ne s’y trouve pas. « Et si quelqu’un n’était pas trouvé écrit dans le livre de vie, il était jeté dans l’étang de feu », où sont déjà la bête, le faux prophète et Satan lui-même (cf. Apoc. 20:11 à 15). Ils sont, et pour l’éternité, « dans le feu éternel qui est préparé pour le diable et ses anges » (Matt. 25:41). Ce n’est pas pour eux que le feu éternel a été préparé, mais plutôt que d’écouter la voix de Dieu ils ont préféré écouter le diable et ses anges, aussi sont-ils avec eux pour une éternité de souffrance et d’indicible malheur !

 

5.14  Établissement de l’état éternel

Le jugement des morts ayant eu lieu devant le grand trône blanc, l’état éternel sera alors établi ; il est décrit en quelques mots au début du chapitre 21 de l’Apocalypse. Quelle paix remplit nos cœurs lorsque nous lisons : « Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ; et la mort ne sera plus ; et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine, car les premières choses sont passées » ! (v. 4). Telle sera notre part éternelle, celle de tous ceux qui ont mis leur confiance en Jésus et en son œuvre pour le salut de leur âme !

Mais en attendant ce « jour d’éternité », nos cœurs ne tressailliraient-ils pas à la pensée que dans ce monde où nous voyons toutes les souffrances, toutes les manifestations de violence et de corruption qui sont les conséquences du péché — dans ce monde où il a été méprisé, rejeté et crucifié, Christ sera exalté et glorifié ? « Éternel, notre Seigneur ! que ton nom est magnifique par toute la terre ; tu as mis ta majesté au-dessus des cieux !... Qu’est-ce que l’homme, que tu te souviennes de lui, et le fils de l’homme, que tu le visites ? Tu l’as fait de peu inférieur aux anges, et tu l’as couronné de gloire et d’honneur, tu l’as fait dominer sur les œuvres de tes mains ; tu as mis toutes choses sous ses pieds : les brebis et les bœufs, tous ensemble, et aussi les bêtes des champs, l’oiseau des cieux, et les poissons de la mer, ce qui passe par les sentiers des mers. Éternel, notre Seigneur ! que ton nom est magnifique par toute la terre ! » (Ps. 8).

Heureux sommes-nous, nous réjouissant dans l’attente de la venue du Seigneur pour nous enlever à sa rencontre en l’air, de pouvoir chanter avec allégresse :

 

Tout mon cœur s’enflamme

Lorsque je te vois,

Des yeux de mon âme,

Ô grand Roi des rois,

Régner en puissance

Sur tout l’univers,

Et, par ta présence,

Briser tous les fers !

 

Seigneur ! quand sera-ce

Que ces temps heureux,

Où luira ta face,

Combleront nos vœux ?

Ton épouse crie :

« Viens, Prince de paix, »

« Viens, Prince de vie, »

« Régner à jamais ! »

 

 

6                    À la veille de Son retour

ME 1941 p. 209:

6.1   Prophétie passée, prophétie future

Tout l’ensemble du témoignage prophétique se trouve résumé par les paroles inspirées de l’apôtre Pierre : « … les prophètes qui ont prophétisé de la grâce qui vous était destinée se sont informés et enquis avec soin, recherchant quel temps ou quelle sorte de temps l’Esprit de Christ qui était en eux indiquait, rendant par avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient.. » (1 Pierre 1:10-11). Les prophéties relatives aux souffrances de Christ ont eu leur accomplissement comme aussi celles qui concernent sa gloire dans la résurrection d’entre les morts et la place qu’Il occupe à la droite de Dieu. Mais celles qui ont pour objet la manifestation de ses gloires au monde constituent la prophétie non encore accomplie. C’est de celle-là que l’on veut parler, en général, lorsqu’on dit plus brièvement : la prophétie. Elle nous présente l’exposé des voies de Dieu envers son peuple terrestre et envers les nations, embrassant l’ensemble des événements qui s’écouleront depuis la venue de Christ pour enlever son Église jusqu’à l’établissement, du règne millénaire et même jusqu’à la fin, jusqu’au moment où Christ aura remis le royaume à Dieu le Père et où Dieu sera tout en tous.

 

6.2   Besoin de savoir l’avenir et risque det confusion

On comprend donc quel intérêt éveillent actuellement les questions prophétiques. Les temps sont troublés, les nations dressées les unes contre les autres, le monde entier en plein désarroi... Chacun éprouve une certaine inquiétude à l’égard de ce que sera demain. On voudrait savoir ! Les hommes interrogent ceux qui prétendent « lire dans l’avenir » et veulent trouver dans leurs prédictions des raisons d’espérer. Bien sûr, le croyant s’abstient de le faire car il sait, plus ou moins, que la Parole condamne formellement de telles choses (voir entre autres passages : Lév. 19:26-31 ; 20:6, 27 ; Deut. 18:9-14 ; Ésaïe 8:9). Mais le désir de savoir subsiste dans son cœur et le conduira peut-être à se tourner vers la prophétie comme l’incrédule se tourne vers les « devins » et les « pronostiqueurs » et à se livrer à cette étude dans un esprit de curiosité. Qu’arrive-t-il alors, bien souvent ? Les vérités essentielles sont méconnues, on applique à l’Église ce qui est écrit pour Israël, au jour actuel ce qui concerne la période postérieure à l’enlèvement de l’Église, on se laisse emporter par son imagination et ce ne sont qu’inquiétudes nouvelles et rongement d’esprit. Il n’y a en cela aucune édification, aucun bien pour l’âme ; le cœur est desséché, découragé et déçu.

 

6.3   Pas de prophétie particulière pour le temps actuel

Ne perdons pas de vue que nous n’avons pas d’événements prophétiques qui précèdent l’enlèvement de l’Église ; cela a été dit et écrit bien des fois, mais il est peut-être utile de le répéter encore pour ceux que l’ennemi cherche toujours à troubler. Le premier événement que les croyants attendent est la venue du Seigneur en grâce, dans les nuées, pour prendre les siens auprès de Lui. Il mettra un terme à la période actuelle qui est, comme on l’a remarqué, une parenthèse durant laquelle les temps prophétiques ne sont pas comptés. Jusque-là, la Parole ne nous dit rien des divers événements qui doivent se dérouler et qui préparent seulement les événements prophétiques. N’y cherchons pas des détails sur ce que doit être ou ce que doit faire telle ou telle grande puissance, nous nous égarerons. N’essayons pas non plus de juger des événements actuels à la lumière des prophéties, car les bouleversements géographiques se succèdent à une cadence de plus en plus rapide et il est possible que beaucoup doivent encore se produire en très peu de temps, avant l’établissement de l’état de choses décrit dans la Parole pour le jour à venir. Cela aurait d’ailleurs pour effet d’occuper nos cœurs et nos pensées de ce qui est en bas, alors que le Saint Esprit se plait à diriger nos regards en haut et à les fixer sur Celui qui vient. La Parole nous donne seulement, pour ce qui est de la période que nous vivons — parenthèse entre la soixante-neuvième et la soixante-dixième semaine prophétique — des indications générales semblables à celle-ci : « et jusqu’à la fin il y aura guerre, un décret de désolations » (Daniel 9:26). Ce « décret de désolations » concerne le peuple juif coupable d’avoir rejeté et crucifié son Messie. Il n’est pas besoin d’ajouter que cela s’accomplit à la lettre, sous nos yeux. Nous voyons ce peuple en détresse, persécuté, chassé et, à cet égard, c’est bien aussi pour nous, en un certain sens, « la parole prophétique rendue plus ferme » comme l’avait été pour Pierre, Jacques et Jean la vision anticipée de la gloire du royaume, lors de la transfiguration sur la sainte montagne.

 

6.4   Ne pas négliger la prophétie

L’apôtre Pierre ajoute, au sujet de la parole prophétique : « à laquelle vous faites bien d’être attentifs ». Nombre d’enfants de Dieu, comprenant combien il est dangereux de chercher dans les prophéties ce qui pourrait satisfaire notre curiosité et désireux d’éviter cet écueil, n’hésitent pas à dire : laissons la prophétie de côté. Ce serait oublier les enseignements de 2 Pierre 1:16-21. Ce serait oublier que le grand Objet de la prophétie c’est Christ, Celui que nous aimons parce qu’Il nous a aimés le premier. Est-ce que nos cœurs ne souffrent pas quand nous considérons ce monde où Il est méconnu et rejeté ? Est-ce que nous ne désirons pas le moment où, apparaissant dans toute sa gloire et sa puissance comme « Roi des rois et Seigneur des seigneurs », Il sera « exalté sur la terre » et où, alors, « un roi règnera en justice » ? (Apoc. 19:11-16 ; Ps. 46:10 ; Ésaïe 32:1). Sans doute. Aussi, à ce titre, la prophétie ne peut nous laisser indifférents. N’aura-t-elle pas encore pour résultat pratique de nous détacher d’un monde sur lequel vont fondre les jugements inexorables dont elle nous parle ? Enfin, y aurait-il une portion quelconque de la Parole divine de laquelle nous oserions dire qu’il n’est pas bon de nous en occuper ? Ne serait-ce pas oublier que « toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre » ? (2 Tim. 3:16-17). Ne négligeons donc pas la prophétie. Il importe seulement de veiller quant à l’esprit dans lequel nous nous en occuperons.

Bien des écrits nous ont été laissés et conservés — aide précieuse dans cette étude — qui nous exposent, à cet égard comme à tous autres, ce que la Parole enseigne. C’est à cela que nous devons nous en tenir. Puissions-nous les lire davantage, mais surtout lire la Parole et ces écrits pour y chercher la Personne de Christ et ses gloires. C’est seulement ainsi que cette lecture pourra être faite avec profit pour nos âmes. « Bienheureux ceux qui gardent ses témoignages, qui le cherchent de tout leur cœur » (Ps. 119:2). Bienheureux est celui qui cherche Christ dans les Écritures comme objet suprême du cœur et des affections !

 

6.5   Attente du Seigneur venant en personne

C’est Lui que nous attendons ! Avant qu’ait commencé à luire le jour où « se lèvera le soleil de justice » (Mal. 4:2), Il se révèle à nous sous un autre caractère, comme « l’étoile du matin » qui déjà par la foi est levée dans nos cœurs. Entre le jour de ses souffrances et celui où sa gloire sera manifestée dans ce monde, il y a la nuit de son absence. C’est pendant cette « nuit » qu’Il est pour le cœur des siens « l’étoile brillante du matin » (Apoc. 22:16). Dans ce verset, le jour de ses souffrances est évoqué quand Il dit : « Moi, Jésus... », car Jésus c’est son nom d’Homme, celui qu’Il a pris dans son abaissement volontaire et son humiliation. Tandis que « la racine et la postérité de David » nous présente sa royauté en grâce pour les nations et sa royauté en gloire pour son peuple : comme « racine de David », Il règnera, sur les nations selon ce qui est écrit : « Et, en ce jour-là, il y aura une racine d’Isaï ; se tenant là comme une bannière des peuples : les nations la rechercheront, et son repos sera gloire » (Ésaïe 11:10). Comme « postérité de David », Il règnera sur le nouvel Israël, car Il est le vrai Fils de David, le vrai Salomon : « Et il sortira un rejeton du tronc d’Isaï, et une branche de ses racines fructifiera ; et l’Esprit de l’Éternel reposera sur lui.. » (Ésaïe 11:1). Lorsque l’ange s’adresse à Marie, il lui déclare : « ... tu enfanteras un fils et tu appelleras son nom Jésus » (Luc 1:31), annonçant ainsi sa première venue dans ce monde, pour y souffrir et y mourir, pour faire « l’abolition du péché par son sacrifice » (Hébr. 9:26), puis il ajoute : « Il sera grand et sera appelé le Fils du Très-Haut ; et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; et il règnera sur la maison de Jacob à toujours, et il n’y aura pas de fin à son royaume » (v. 32-33), présentant en cela le jour de son règne et de sa grande puissance. C’est entre ces deux périodes qu’il y a la nuit de son absence dans laquelle nous sommes encore. Pendant tout ce temps-là, pour les siens, pour son Épouse, Il est « l’étoile brillante du matin ». Nous le connaissons comme Celui qui vient, nous jouissons de sa Personne sous ce caractère, et c’est seulement pendant « la nuit » que nous avons ce privilège. Encore faut-il que deux conditions soient remplies pour que nous puissions en apprécier toute la douceur : veiller et regarder vers le ciel. Seuls ceux qui veillent et ont les regards dirigés en haut peuvent jouir, dans le cœur, de l’éclat et de la beauté de « l’étoile du matin » !

 

6.6   Une attente fervente

Pendant si longtemps cette promesse du Seigneur a été perdue de vue : « Je reviendrai » (Jean 14:3). Par grâce, elle a été remise en lumière il y a plus d’un siècle. Sommes-nous assez reconnaissants pour cela ? Réalisons-nous, d’autre part, d’une manière pratique, que nous sommes à la veille du retour du Seigneur ? Il dit : « Je viens bientôt ». Sommes-nous prêts, tous et chacun, pour le moment glorieux — si proche peut-être — de la rencontre ? C’est d’une Personne, c’est de « sa rencontre en l’air » que le Saint Esprit veut occuper nos cœurs. N’était-ce pas ce dont Éliézer entretenait Rebecca durant le voyage ? Aussi l’épouse a-t-elle dit au serviteur : « Qui est cet homme qui marche dans les champs à notre rencontre ? » (Gen. 24:65). Elle a discerné une personne, entrevu une rencontre ! Isaac a levé ses yeux et Rebecca aussi a levé ses yeux : dans le cœur de Celui qui vient, dans les cœurs de ceux qui l’attendent il y a un même désir. Nous allons partir « à la rencontre du Seigneur en l’air » (1 Thess. 4:17), ce sera « la bienheureuse espérance » (Tite 2:13) enfin réalisée ! Mais déjà, nous tous qui sommes, par grâce, son Épouse bien-aimée, avons-nous comme Rebecca « levé nos yeux », ayant discerné une Personne et entrevu une rencontre ?

 

Vers Jésus élevons les yeux ;

Bientôt ce Sauveur glorieux

Redescendra du haut des cieux.

Dans cette bienheureuse attente,

Que notre âme soit vigilante :

Soyons prêts, craignons de dormir ;

Chrétiens, le Sauveur va venir !

 

6.7   En attendant, l’Esprit nous entretient du Seigneur

Il vient ! c’est le moment de la rencontre tant désirée. Éliézer prend alors la parole ; c’est pour raconter à Isaac « toutes les choses qu’il avait faites » (Gen. 24:66). Quel récit — ne l’entendons-nous pas ? — que celui de l’activité du Saint Esprit sur la terre pour former l’Épouse et la conduire vers le lieu de la rencontre ! Serait-ce le récit de nos misères, de nos manquements répétés ? Le Saint Esprit dirait-il alors combien souvent nous l’avons contristé pendant le voyage, combien de fois nous l’avons « éteint » dans son activité bienfaisante ? Non ! Nous pensons que dans cet instant il ne sera pas question de tout cela. Sa venue pour les siens est en rapport avec sa grâce ; tandis que c’est son apparition qui nous présente le côté de notre responsabilité : à son apparition se rattache notre manifestation devant le tribunal de Christ (Romains 14:10-12 ; 2 Cor. 5:10. Voir à ce sujet 2 Tim. 4:8). N’est-ce pas que nous entendrons le divin hôtelier (Luc 10:35) parler de ses soins en faveur de ceux dont il avait la charge ? N’est-ce pas qu’Éliézer devait raconter à Isaac comment Rebecca avait accepté tout ce qui venait de la maison d’Abraham — sa décision de cœur : « J’irai » — son voyage à travers le désert — ses regards tournés en avant, tandis qu’elle oubliait les choses qui sont derrière (cf. Phil. 3:14 et Ps. 45:10) — ses yeux « levés » — mais, par dessus tout, la personne d’Isaac distinguée de loin et la rencontre déjà entrevue et saluée. Oui, ce sera bien le récit non pas de ce que l’épouse a fait, mais de « toutes les choses qu’il avait faites », car tout cela c’est l’œuvre de l’Esprit dans le cœur.

Que rien en nous n’entrave cette action puissante et rafraîchissante du Saint Esprit ! Il réveille et réchauffe les affections de l’Épouse pendant le voyage, il s’unit à elle pour dire : Viens ! Il n’a qu’un objet à placer devant nous : Christ. Il n’a qu’un but à nous proposer : « la rencontre du Seigneur en l’air ».

 

Viens, Seigneur, viens !... C’est le cri de la foi

Que fait monter l’Épouse devant toi.

Accents d’amour !... qu’en ton Église,

Le Saint Esprit les réalise !

 

 

7                    Ce que nous avons à réaliser dans l’attente du Seigneur

ME 1981 p.169

7.1   Attente du retour du Seigneur

Nous connaissons bien les paroles dites par le Seigneur à ses disciples avant d’aller à la croix, en particulier celles qui nous sont rapportées au début du chapitre 14 de l’Évangile selon Jean : « Et si je m’en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi ; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi » (v. 3). Nous savons aussi ce que l’apôtre Paul écrit aux Thessaloniciens dans le chapitre 4 de sa première épître (v. 15 à 18). Plusieurs autres passages nous parlent également de cette précieuse vérité du retour du Seigneur et nous lisons, à la dernière page de la Parole, ce que le Seigneur Jésus dit à l’Épouse : « Oui, je viens bientôt » (Apoc. 22:20). Répétons d’un même cœur : « Amen ; viens, Seigneur Jésus ». Mais ne nous contentons pas de savoir que le Seigneur vient bientôt, de dire : « Amen ; viens Seigneur Jésus ! », réalisons pratiquement la proximité de son retour, vivons dans l’attente constante de Sa venue !

 

7.2   Vigilance - Veiller

Qu’est-ce qui doit nous caractériser dans cette bienheureuse attente ? Tout d’abord, la vigilance. « Connaissant le temps, que c’est déjà l’heure de nous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru : la nuit est fort avancée, et le jour s’est approché... » (Rom. 13:11, 12). Et la suite du passage nous dit ce que nous avons à « rejeter » — « les œuvres des ténèbres » ; ce que nous avons à « revêtir » — « les armes de la lumière » ; et comment nous avons à nous conduire —« honnêtement, comme de jour » (v. 12 à 14). Dans son Épître aux Éphésiens, l’apôtre Paul écrit : « C’est pourquoi il dit : « Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d’entre les morts, et le Christ luira sur toi » (5:13, 14 — citation d’Ésaïe 60:1). Un croyant qui dort est semblable, en apparence, à un mort. Certes, lui a la vie — en contraste avec le mort — mais cette vie ne se manifeste pas. Si nous dormons, il est nécessaire de nous « réveiller du sommeil ». — Une tendance à l’assoupissement conduit au sommeil ; le croyant qui n’a pas su veiller, qui s’est assoupi, dort parmi les morts, la vie qu’il possède est invisible. Rappelons à ce sujet un passage du livre des Proverbes : « Et je regardai, j’y appliquai mon cœur ; je vis, et je reçus instruction. Un peu de sommeil, un peu d’assoupissement, un peu croiser les mains pour dormir... et ta pauvreté viendra comme un voyageur, et ton dénuement comme un homme armé » (24:32 à 34).

Dans l’une des paraboles du royaume des cieux, dites par Jésus à ses disciples, et qui nous sont rapportées dans le chapitre 13 de l’Évangile selon Matthieu, il est question d’un « ennemi » qui vint semer de l’ivraie parmi le froment ; c’est « pendant que les hommes dormaient » qu’il a pu agir de la sorte. Lorsque les disciples lui demandent de leur exposer la parabole de l’ivraie du champ, Jésus répond : « l’ivraie, ce sont les fils du méchant ; et l’ennemi qui l’a semée, c’est le diable » (Matt. 13:24 à 30, 36 à 43). C’est donc pendant que nous nous laissons gagner par l’assoupissement, prélude au sommeil, que l’ennemi agit, et il n’est plus possible d’effacer les résultats de son travail jusqu’au temps de la moisson (ib. 28 à 30). Combien donc il est nécessaire pour nous de veiller et, si nous nous sommes laissé gagner par le sommeil, de « nous réveiller du sommeil », car « maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru : la nuit est fort avancée, et le jour s’est approché ».

L’Évangile selon Luc nous parle d’une circonstance au cours de laquelle Jésus dit à ses disciples : « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées, et soyez vous-mêmes semblables à des hommes qui attendent leur maître à quelque moment qu’il revienne des noces, afin que, quand il viendra et qu’il heurtera, ils lui ouvrent aussitôt. Bienheureux sont ces esclaves, que le maître, quand il viendra, trouvera veillant. En vérité, je vous dis qu’il se ceindra et les fera mettre à table, et, s’avançant il les servira » (12:35 à 37).

La parabole des dix vierges (Matt. 25:1 à 13) nous donne aussi un enseignement qui est une exhortation à manifester une sainte vigilance. Cinq d’entre elles avaient de l’huile dans leurs lampes, les cinq autres n’en avaient pas. « Elles s’assoupirent toutes et s’endormirent ». Lorsque a retenti le cri de minuit : « Voici l’époux », l’état des cœurs a été manifesté : « celles qui étaient prêtes », qui avaient de l’huile dans leurs lampes, « entrèrent avec lui aux noces ». Pour les autres, « la porte fut fermée » et, à leur appel pour que s’ouvre la porte, elles reçurent cette réponse : « En vérité, je vous dis : je ne vous connais pas ». La conclusion de ce paragraphe est celle-ci : « Veillez donc ; car vous ne savez ni le jour ni l’heure ». Que la vigilance nous caractérise tous en attendant le retour du Seigneur !

 

7.3   Sanctification

Mais aussi, la sanctification est nécessaire. L’apôtre Paul, dans son épître à Tite nous adresse une exhortation à cet égard : « Car la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes, nous enseignant que, reniant l’impiété et les convoitises mondaines, nous vivions dans le présent siècle sobrement, et justement, et pieusement, attendant la bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ » (2:11 à 14). Manifester les caractères indiqués dans le verset 12, en « attendant » la réalisation de la « bienheureuse espérance », c’est ce à quoi nous sommes appelés. — De même, dans sa 2e épître, l’apôtre Pierre, présentant « la venue du jour de Dieu », l’attente des « nouveaux cieux » et de la « nouvelle terre », nous dit : « en attendant ces choses, étudiez-vous à être trouvés sans tache et irréprochables devant lui, en paix » (2 Pierre 3:11 à 14). Cela implique une sanctification réelle. Veillons-y !

 

7.4   Service

En attendant la venue du Seigneur, chacun de nous a un service à remplir, ne le perdons pas de vue. Imitons l’exemple des croyants de Thessalonique qui s’étaient « tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils, qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient » (1 Thess. 1:9, 10). Servir et attendre, que ce soit vraiment notre précieuse part ! — Matthieu 25:14 à 30 nous donne la parabole des talents : celui qui a conscience d’avoir reçu quelque chose du Seigneur, des talents à faire valoir, que ce soit deux ou cinq, et qui est fidèle dans ce qui lui a été confié, entendra, au jour où tout sera manifesté du service accompli : « Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître ». Ce sont les mêmes paroles qui sont dites à celui qui avait reçu les cinq talents et à celui qui n’en avait reçu que deux. Ni la fidélité dans le service, ni l’approbation donnée au serviteur ne sont proportionnelles au nombre des talents reçus ; celui qui en avait reçu deux a été fidèle et entrera dans la joie de son maître autant que celui qui en avait reçu cinq. Quelle joie ce sera pour le cœur du Seigneur de considérer les fruits du service accompli par ceux qui auront été fidèles durant le temps de son absence ! Une joie à laquelle il voudra associer ceux qui auront été fidèles dans leur service, fidèles « en ce qui est très peu de chose » (Luc 19:17).

 

7.5   Réaliser notre position céleste

En attendant le Seigneur, nous avons aussi à réaliser notre position céleste : « Car notre bourgeoisie est dans les cieux, d’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire, selon l’opération de ce pouvoir qu’il a de s’assujettir même toutes choses » (Phil. 3:20, 21).

 

7.6   Le temps qui reste est restreint

Réjouissons-nous à la pensée que le Seigneur vient, qu’il vient bientôt ! Mais n’oublions pas qu’en l’attendant nous avons des caractères à manifester pour la joie de son cœur, pour sa gloire et la gloire de Dieu. Quand, à sa venue, Il nous prendra auprès de lui, dans les plusieurs demeures de la maison du Père, le temps sera à jamais passé durant lequel nous pouvons manifester un témoignage fidèle, accomplir ce qui nous est demandé, ce que nous sommes responsables de faire et que nous ne devons pas perdre de vue. Veillons à réaliser une réelle vigilance, une sainte séparation du monde, le service qui nous incombe, notre position céleste et également la patience à laquelle nous sommes exhortés dans l’Épître de Jacques : « Usez donc de patience, frères, jusqu’à la venue du Seigneur... Vous aussi, usez de patience ; affermissez vos cœurs, car la venue du Seigneur est proche » (5:7, 8 — voir aussi le verset 11).