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SALOMON

 

IL APPELA SON NOM SALOMON ET L’ÉTERNEL L’AIMA

 

Je t’ai aimée d’un amour éternel ;

c’est pourquoi je t’attire avec bonté (Jér. 3:31)

 

 

Philippe Laügt

 

Mars 2005

Table des matières abrégée :

1       Naissance de Salomon

2       L’intronisation

3       Dernières paroles de David à Salomon

4       Mariage

5       Début de règne

6       Construction de la Maison de Dieu

7       Dédicace de la maison

8       Au bout de 20 ans de règne

9       Fin du règne

10         Enseignements de l’Ecclésiaste

 

 

Table des matières détaillée :

1       Naissance de Salomon

1.1        Le péché de David

1.2        Restauration

1.2.1          Confession

1.2.2          Conséquences gouvernementales et grâce divine

1.3        Promesses au sujet de Salomon

2       L’intronisation

2.1        La conjuration d’Adonija

2.2        L’intervention de Nathan

2.3        Échec de la conjuration

3       Dernières paroles de David à Salomon

4       Mariage

5       Début de règne

5.1        L’Arche et le culte

5.2        La prière de Salomon

5.3        Responsabilité

5.4        Heureux débuts de règne

5.4.1          Progrès dans le culte

5.4.2          Manifestations de la sagesse

5.4.3          Écrits de Salomon, Proverbes et Cantiques

5.5        Type de Christ

6       Construction de la Maison de Dieu

6.1        Le fondement

6.2        Emplacement et construction de la maison

6.3        Promesses conditionnelles

7       Dédicace de la maison

7.1        La gloire entre dans la maison

7.2        La prière de la dédicace

7.3        Ce que demande Salomon

7.4        Bénédiction du peuple

7.5        Sacrifices — Dispositions du cœur

7.6        Réponse à la prière

8       Au bout de 20 ans de règne

8.1        Traités d’alliance

8.1.1          Traités néfastes

8.1.2          Bons traités

8.2        Autres relations du roi

8.3        La reine de Shéba

9       Fin du règne

9.1        Le déclin

9.2        Convoitises du cœur — Désobéissance à la Parole

9.3        Oppression — Les ennemis se manifestent

9.4        Pas de repentance

10         Enseignements de l’Ecclésiaste

 

 

 

1                        Naissance de Salomon

1.1   Le péché de David

Au lieu d’être au combat avec ses soldats, David se repose à Jérusalem. Il se promène, désœuvré, sur la terrasse de son palais (2 Sam. 11:1-2). Sa vigilance se relâche et il subit la plus cruelle défaite de sa vie. Cet homme de Dieu a encore, comme chaque croyant, la vieille nature, grande ouverte à toutes les convoitises. Il ne veille pas sur ses yeux et il est pris dans le terrible engrenage du péché. En peu de temps, le roi transgresse au moins trois des commandements de l’Éternel (Ex. 20:17, 14, 13 ; 2 Sam. 11:4, 15) !

Pourtant il tarde à être repris dans sa conscience ; alors dans son amour, Dieu lui envoie le prophète Nathan. La touchante parabole de la brebis volée (2 Sam. 12:1-4) est propre à toucher le cœur de celui qui a commencé sa vie comme berger. Elle va l’aider à mesurer l’horreur de sa faute.

Mais d’abord il ne se reconnaît pas, et se montre sans pitié pour l’homme riche (2 Sam. 12:5-6). Alors le doigt de Dieu le désigne avec solennité : « Tu es cet homme » ! La triste affaire est, sans ménagement, entièrement découverte. Dieu lui rappelle en outre ce que Sa grâce a déjà fait pour lui (2 Sam. 12:7-8). Il s’ensuit chez David une profonde conviction de péché (2 Sam. 12:13). Il réalise combien sa conduite a été odieuse, vis à vis d’Urie et sa femme, mais avant tout à l’égard de Dieu. Il a méprisé Sa parole et fait ce qui était mauvais à Ses yeux (2 Sam. 12:9, 10).

Ce triste récit est un avertissement solennel pour chacun. Notre cœur naturel est amorcé par des convoitises, et beaucoup de temps peut parfois se passer avant qu’elles soient rejetées avec horreur : de prime abord le mal est doux dans notre bouche (Job 20:12) !

 

1.2   Restauration

1.2.1        Confession

Il faut comprendre que nos fautes à l’égard de nos frères et sœurs, de nos parents ou de toute autre personne, sont d’abord un péché contre Dieu. Il faut donc le confesser d’abord au Seigneur. Puis chercher à réparer, au moins dans une mesure, le mal commis, quand la chose est possible. Ce n’était pas le cas pour David.

Confesser à Dieu, c’est ce qu’il fait dans ce moment d’amère détresse : la lecture des Psaumes 32 et 51 montrent le chemin douloureux qu’il a suivi. Dieu ne méprise pas un cœur brisé et humilié (Ps. 51:17). Il pardonne à son pauvre serviteur. David est lavé, à l’avance, par le précieux sang de Christ versé pour lui, comme pour vous et pour moi (És. 1:18).

 

1.2.2        Conséquences gouvernementales et grâce divine

Mais ce qui ne peut être effacé, ce sont les conséquences du mal commis et elles sont très douloureuses. En premier lieu, un petit enfant va mourir (2 Sam. 12:14). Tout en pardonnant au pécheur, Dieu condamne absolument le péché.

Mais contrairement à la détresse, si visible plus tard, au moment de la mort d’Absalom (2 Sam. 18:33 ; 19:4), David, à la surprise générale, montre une foi triomphante, quand cet enfant meurt. Il réalise qu’il est désormais auprès de Dieu, et affirme : « Je vais vers lui » (2 Sam. 12:21-23). Puis il console sa femme Bath-Shéba, et l’Éternel permet qu’elle lui enfante un fils. La grâce introduit Bath-Shéba dans la lignée du Messie : elle devient la mère du roi de paix et de gloire (Matt. 1:6 ; És. 9:6).

 

1.3   Promesses au sujet de Salomon

Nathan le prophète revient alors vers David, porteur cette fois d’un heureux message : il appelle le nouvel enfant : Jedidia, à cause de l’Éternel (2 Sam. 12:25). Ce surnom de Salomon (le pacifique) signifie : le bien-aimé de l’Éternel !

David a été un homme de guerre, et même avant la naissance de cet enfant, Dieu annonce que Salomon fera ce que David a tellement désiré faire : bâtir une Maison à l’Éternel (1 Chr. 22:7-11). C’est une belle réponse à la requête du roi : « Fais du bien, dans ta faveur, à Sion ; bâtis les murs de Jérusalem » (Ps. 51:18). La promesse, dans ce psaume à portée prophétique, concerne au-delà de Salomon, le vrai Fils de David. Elle apporte du réconfort à David : son règne a été marqué par la grâce, celui de Salomon le sera par la gloire (Matt. 6:29).

 

2                        L’intronisation

Une vingtaine d’années s’écoule, David est maintenant affaibli par l’âge. Absalom d’abord, puis un autre de ses fils, Adonija, conspirent pour s’emparer du trône.

 

2.1   La conjuration d’Adonija

Adonija, comme son frère, s’élève dans son cœur. Il se procure des chars, des cavaliers et cinquante hommes pour courir devant lui. Puis il déclare avec orgueil : « Moi, je serai roi » (1 Rois 1:5). Tous savaient que Dieu avait choisi Salomon (1 Chr. 22:9). Mais il n’y a pas de crainte de Dieu dans le cœur d’Adonija, c’est une triste figure de l’Antichrist. Hélas, David n’avait jamais chagriné cet enfant, en lui disant : « Pourquoi fais-tu ainsi ? ». Adonija avait donc suivi, sans être repris, ses impulsions et il n’avait rien appris. La fin tragique de son propre frère, Absalom, aurait pu être un avertissement. De plus Adonija était un très-bel homme, ce qui lui attirait la faveur de son entourage et ses prétentions s’en trouvaient accrues (1 Rois 1:5-6).

Il confère avec l’astucieux Joab, le propre neveu de David, chef de son armée, et avec Abiathar, le sacrificateur, qui a, semble t-il, oublié la recommandation de David : « Demeure avec moi » (1 Sam. 22:23). En conséquence, « ils aidèrent Adonija et le suivirent » ! Entouré de si belles apparences, ce fils du roi devient un centre de rassemblement pour un grand nombre. Mais il ne pouvait pas l’être pour la foi !

À En-Roguel, la fête bat bientôt son plein. Adonija a sacrifié du menu et du gros bétail, des bêtes grasses ! Il a invité ses frères, les fils du roi, et tous les hommes de Juda, serviteurs du roi (1 Rois 1). Vraiment tous ? Non, Il a négligé d’inviter Nathan, le prophète : il sait qu’il est attaché à David. Benaïa non plus n’est pas là (2 Sam. 23:20-23), ni les hommes forts, ni surtout Salomon, son frère (1 Rois 1:10).

 

2.2   L’intervention de Nathan

Le roi David déjà très-vieux ne sait rien de ce qui se passe (1 Rois 1:15). Mais Nathan, le serviteur fidèle, sait que les conseils de Dieu doivent s’accomplir : Le bien-aimé de l’Éternel doit régner. David, qui connaît la volonté de Dieu, s’est lui-même engagé par serment. Alors le prophète prodigue ses conseils à Bath-Shéba : « Sauve ta vie et la vie de ton fils Salomon ». Et il met dans sa bouche des paroles empreintes tout à la fois de respect et de hardiesse (1 Rois 1:13-21). Ensuite, comme il l’a promis, il intervient. Ses paroles sont remplies de sagesse et de vérité. Il révèle au roi qu’aucun de ses serviteurs dévoués n’a été invité par Adonija au banquet et surtout Salomon a été volontairement laissé de côté (1 Rois 1:22-27).

De la même façon, le monde et ceux qui sont sous la domination de l’Adversaire ont rejeté et rejettent Christ et les siens : « Nous ne voulons pas que Celui-ci règne sur nous » (Luc 19:14 27). Mais la Parole, dont Nathan est ici le dépositaire, demeure. Les conseils de Dieu sont immuables : « J’ai oint mon roi sur Sion… Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, et pour ta possession, les bouts de la terre » (Ps. 2:6-8).

 

2.3   Échec de la conjuration

Le courage de David est ranimé : il donne des ordres décisifs (1 Rois 1:32-35). Il appartient à Nathan, le prophète, et à Tsadok, le sacrificateur, d’oindre Salomon sur Israël. La conduite de Salomon est en réel contraste avec celle Adonija. On le fait monter sur la mule royale, on le mène à Guihon. Tsadok prend la corne d’huile dans le tabernacle et Salomon est oint, tandis que les trompettes sonnent et que tout le peuple se réjouit.

Joab, en militaire expérimenté, entend la trompette et s’inquiète. À ce moment-là Jonathan survient. Il apporte ce qu’il estime être de bonnes nouvelles. David est resté, pour lui, le roi, son Seigneur !

Alors les conjurés, saisis de peur, s’enfuient (1 Rois 1:49-23). Que Dieu se montre seulement et le camp des ennemis épouvanté, fuira de toutes parts loin de Sa face (Ps. 63) !

De la même manière, à l’aube du règne de Christ, le résidu d’Israël l’acclamera. Quelle ne sera pas la joie de ceux qui ont suivi le Sauveur au temps de son rejet, d’être appelés par la grâce souveraine de Dieu à partager son gouvernement et son règne sur Israël et sur les nations !

 

 

3                        Dernières paroles de David à Salomon

Les dernières paroles de David à Salomon, avant sa mort, peuvent se résumer ainsi : « Fortifie-toi, et sois un homme ; prends garde à ce qui doit être observé devant l’Éternel ton Dieu, en marchant dans ses voies » (2 Rois 2:2-3). Ainsi il pourra réussir dans tout ce qu’il entreprendra ! Dieu a fait des promesses à l’égard des fils de David : s’ils marchent devant lui en vérité, de tout leur cœur, elles s’accompliront ! (2 Rois 2:4).

David évoque les crimes de Joab et les outrages de Shimhi : ils seront mis à mort. Mais Barzillaï et de ses enfants reçoivent la récompense de leur fidélité au roi David et aux siens, au jour de l’épreuve et mangeront à la table de Salomon (1 Rois 2:7).

Salomon devra s’occuper d’Adonija qui renouvelle sous une forme détournée ses prétentions au trône. Il montre ainsi qu’il ne s’est pas repenti et il est mis à mort. Abiathar, si longtemps associé à David dans ses afflictions, s’est finalement montré infidèle. Il est chassé de la sacrificature, indigne désormais de porter l’Arche.

Le règne de justice et de paix ne peut s’établir sans que Salomon, type de Christ, rende d’abord à chacun selon ses œuvres. Puis il s’assied sur le trône de David son père, appelé aussi le trône de l’Éternel, et son royaume est très-affermi (1 Rois 2:12, 46 ; 1 Chr. 29:23).

 

4                        Mariage

C’est à ce moment-là qu’il épouse la fille du roi d’Égypte et l’amène dans la cité de David. Était-ce une alliance politique en vue de s’assurer un bon voisinage ? La Parole ne se prononce pas. Plus tard, Salomon bâtira une maison à son épouse égyptienne (1 Rois 7:8) et la fera sortir de cette ville de David (1 Rois 9:24).

Quel sera le motif invoqué ? « Les lieux où est entrée l’Arche de l’Éternel sont saints ». Mais, dans ces conditions, pourquoi l’avoir épousé ? (Amos 3:3). La ville de David était la partie haute de Jérusalem, cette forteresse de Sion, prise aux Jébusiens, à laquelle le cœur de David était tellement attaché, et où il avait fait monter l’Arche !

À noter que ce n’était pas la première union de Salomon. Très jeune encore, il avait épousé une Ammonite, ce qui était un péché flagrant (Deut. 23:3). Roboam sera le fruit de cette union (1 Rois 14:21, 31).

 

5                        Début de règne

5.1   L’Arche et le culte

Toutefois, au début de son règne, un beau témoignage est rendu à ce roi : « Salomon aimait l’Éternel, marchant dans les statuts de David, son père », mais une réserve est ajoutée : « Seulement il offrait des sacrifices et faisait fumer de l’encens sur les hauts lieux » (1 Rois 3:3). Un état de choses qui devait durer jusqu’au temps d’Ézéchias. «  Mieux vaut être petit et méprisé auprès de l’Arche que de posséder l’éclat du royaume et d’adorer sur les hauts lieux » (JND).

David avait fait apporter l’Arche à Jérusalem, où on l’avait déposée, seule sous une tente (2 Sam. 6:12-23). Puis il avait offert des holocaustes et des sacrifices de prospérités ; et depuis l‘Arche était l’objet d’un service continuel (2 Sam. 6:7 ; 1 Chr. 16:37), tandis que le tabernacle et l’autel d’airain étaient encore au principal haut lieu, celui de Gabaon. Ce n’était pas un péché, puisque le temple n’avait pas encore été édifié. Mais plus tard, au grand déplaisir de l’Éternel, ces hauts-lieux furent maintenus et servirent bientôt à des pratiques idolâtres.

 

5.2   La prière de Salomon

C’est donc à Gabaon que Salomon se rend et il y offre mille sacrifices ! L’Éternel lui apparaît de nuit, dans un songe, et lui dit : « Demande ce que tu veux que je te donne ». Salomon comprend qu’il a besoin du secours de Dieu pour marcher dans le chemin difficile qui s’ouvre devant lui. Il sent son incapacité pour accomplir sa tâche envers ce peuple qui appartient à Dieu : Il demande à l’Éternel la sagesse nécessaire pour accomplir son devoir (1 Rois 3:6-11).

Avons-nous le même désir que Salomon : un cœur qui écoute, qui soit rendu intelligent pour discerner la volonté de Dieu ? (Jac. 1:7 ; Héb. 5:14). Pour exprimer avec droiture une telle requête, il ne faut pas être sage à ses propres yeux (Prov. 3:7). L’amour pour le Seigneur est la clé d’une vraie intelligence. Considérons notre parfait Modèle, déclarant par la voix du prophète : « Le Seigneur Éternel… réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne » (És. 50:4).

Cette parole de Salomon « fut bonne aux yeux du Seigneur » (1 Rois 3:10). Cherchons avant tout Son approbation ! Il accorde à Salomon ce qu’il Lui avait demandé et il lui plaît d’y ajouter tout ce qu’il n’avait pas demandé.

C’est cette humble dépendance au commencement de sa vie qui vaut à Salomon d’occuper le premier rang parmi les sages qui se sont succédés sur la terre (1 Rois 8:30-31). Christ seul le surpasse (Marc 10:43-45). De plus il ne se lèvera personne tel que Salomon, « tant pour les richesses que pour la gloire » (1 Rois 3:13).

 

5.3   Responsabilité

Mais la question de sa responsabilité devant Dieu est immédiatement soulevée : « Si tu marches dans mes voies, gardant mes statuts… alors je prolongerai tes jours » (1 Rois 3:14.

Mais dans notre chair, il n’habite aucun bien. Salomon, comme son peuple (Ex. 19:5-8), montrera son incapacité à rester fidèle. À la différence de David, son père, on ne verra pas chez lui un cœur brisé et humilié, celui que Dieu ne méprise jamais. Sa ruine personnelle aura pour conséquence la division du royaume.

 

5.4   Heureux débuts de règne

5.4.1        Progrès dans le culte

Après avoir reçu de Dieu de si grandes promesses de bénédiction, Salomon retourne à Jérusalem et il se tient « devant l’Arche de l’alliance de l’Éternel ». Il quitte les formes pour saisir la réalité, il cherche la présence de Dieu représenté par l’Arche, une figure de Christ ! Il offre des holocaustes et des sacrifices de prospérités et un festin à ses serviteurs.

 

5.4.2        Manifestations de la sagesse

Salomon a reçu de Dieu un cœur assez large pour contenir le grand peuple dont il a la charge. Il agit au milieu de lui en Juge suprême. La contestation de deux femmes au sujet d’un fils nouveau-né lui donne bientôt l’occasion de déployer publiquement ce don de sagesse reçu de Dieu. Il fait appel à l’instinct maternel et la véritable mère est aisément trouvée : elle est prête à perdre plutôt son enfant, pourvu qu’il reste en vie (1 Rois 3:16-28) !

 

5.4.3        Écrits de Salomon, Proverbes et Cantiques

Tout Israël en entend parler et comprend que Salomon a reçu « la sagesse de Dieu… pour faire justice ». Chacun peut lire ses proverbes, dont une partie (800) ont été conservés dans l’Écriture. Au moment des choix décisifs, qui demandent de la réflexion et un jugement personnel, ses Proverbes sont un des livres de classe à l’école de Dieu, qui aident à s’orienter. La Sagesse, comme la Parole avec laquelle elle s’identifie, est une Personne vivante, qui enseigne et guide ceux qu’elle appelle ses fils.

Les croyants doivent apprendre à connaître aussi les nombreux cantiques de Salomon et, avant tout, celui que Dieu fait connaître dans sa Parole, le Cantique des cantiques. Il y est question, en figure, des relations futures du Roi, Christ, avec son épouse terrestre, Israël. Au moment où s’ouvrira son règne, les affections de ce peuple seront ranimées et répondront enfin à celles du vrai Salomon. Mais ce livre s’applique aussi aux besoins actuels du chrétien. L’amour est le lien vital qui unit chaque racheté à son Sauveur, et ces cantiques sont remplis des manifestations de l’amour.

Chacun peut parcourir dans la Parole de Dieu d’autres écrits de Salomon, en particulier le Ps. 127 et le livre de l’Ecclésiaste, qui traitent de sujets variés.

 

5.5   Type de Christ

La renommée de Salomon se répand, et bientôt de tous les peuples l’on vient entendre sa sagesse (1 Rois 4:29-34). Pendant la plus grande partie de sa vie, son règne, par son organisation, son éclat extraordinaire (2 Chr. 9:13-28) et sa paix durable, est une belle figure du royaume millénaire de Christ : « Juda et Israël habitèrent en sécurité, chacun sous sa vigne et son figuier » (1 Rois 4:26-28)

Seul Jésus surpasse ce beau type. Il le fait d’abord par Son amour qui se déploie en faveur de ceux qui Lui appartiennent et dont la croix a donné la preuve absolue ! Pendant son séjour sur la terre, Jésus faisait remarquer aux foules qu’il y avait au milieu d’eux plus que Salomon (Luc 11:31). Ceux qui l’entouraient avaient peu de foi, peu de discernement, mais ils recherchaient sa sagesse et s’étonnaient de son intelligence et de ses réponses (Marc 6:2).

 

6                        Construction de la Maison de Dieu

6.1   Le fondement

Dans son affection pour l’Éternel, David avait déjà amassé beaucoup de métaux précieux, en vue de la construction du temple (Ps 26:8 ; 2 Sam. 7:2 ; 1 Chr. 29:2-3). Salomon, entrant dans la pensée de Dieu, commence, avec l’aide enthousiaste du roi de Tyr, Hiram (2 Chr. 2:12), par réunir les ouvriers habiles et les matériaux nécessaires. Il transporte d’abord de grandes pierres, des pierres de prix (1 Rois 5:17), pour poser avant tout un fondement, d’une solidité à toute épreuve, pour le Temple.

C’est ce que Dieu a fait pour sa maison spirituelle : le seul fondement c’est Christ, la maîtresse pierre d’angle (1 Cor. 3:10-11 ; 1 Pier. 2:6). Les matériaux préparés par Dieu en vue de son habitation avec les hommes, pour l’accomplissement de tous ses conseils à leur égard, sont le fruit des souffrances et du rejet de Christ.

C’est Lui, le Fils du Dieu vivant, qui déclare : « Sur ce roc, je bâtirai mon assemblée ». Dans cette maison spirituelle des sacrifices spirituels sont offerts à Dieu (Héb. 13:15).

 

6.2   Emplacement et construction de la maison

Le cantique chanté sur les bords de la mer Rouge se réalise : « Tu les introduiras et tu les planteras sur ma montagne de ton héritage, le lieu que tu as préparé pour ton habitation, ô Éternel ! Le sanctuaire, ô Seigneur ! que tes mains ont établi » (Ex. 15:17).

Le temple, élevé sur la colline de Morija, plus précisément dans l’aire d’Ornan, avait une longueur et une largeur doubles de celle du Tabernacle au désert, aux dimensions après tout fort restreintes.

Ce n’est pas des dimensions grandioses, mais la sainteté, l’ordre parfait, la justice, la gloire qui caractérisent la maison de Dieu. Le vrai architecte de ce Temple en avait déjà révélé tous les détails à David (1 Chr. 28) et chacun d’eux avait un sens divin, qui attache maintenant nos regards sur la Personne et l’œuvre de Christ.

Salomon choisit Hiram (à ne pas confondre avec le roi de Tyr), pour diriger les travaux. C’est le fils d’une veuve de Nephtali, et son père est Tyrien. « Il était rempli de sagesse et d’intelligence et en connaissance pour faire tous les ouvrages en airain… et il fit tout son ouvrage » (1 Rois 7:14). On peut discerner en lui un type du Saint Esprit. Quand un croyant se laisse conduire par Lui, il est rendu capable de servir. Il faut prêter l’oreille à Sa voix !

 

Notre propos n’est pas d’entrer ici dans les détails de ce travail remarquable. Commencé la quatrième année du règne de Salomon, il s’achève au bout de sept ans et demi (1 Rois 6:1, 38). Salomon met ensuite treize ans à bâtir sa propre maison. On voit, par comparaison, son empressement pour achever le Temple ! Ensuite il bâtit aussi la maison de la forêt du Liban, avec son portique : c’est là qu’il jugeait (1 Rois 7:2-7) et enfin, celle de sa femme, cette fille du Pharaon. Ce mariage annonce probablement les relations du Roi avec toutes les nations de la terre, pendant la période milléniale.

 

6.3   Promesses conditionnelles

Déjà, au moment du songe à Gabaon, les promesses divines avaient été assorties d’une condition d’obéissance (1 Rois 3:14). Au moment de la construction du Temple, l’Éternel s’adresse à nouveau à Salomon en employant un « si ». Les relations de Dieu avec son peuple, sa demeure au milieu d’eux et sa protection (1 Rois 6:13) dépendent de la fidélité du roi, responsable de marcher selon les commandements de Dieu. Sinon le peuple et le roi seront châtiés !

En fait, c’est en Christ que la bénédiction promise sera pleinement réalisée. Dieu est fidèle, et les promesses faites à David sont fermes. Il est intéressant de comparer 2 Sam. 7:12-16, où Dieu présente la responsabilité de l’homme, avec ses prédispositions à pécher, avec 1 Chr. 17:11-14 qui montre le côté de Dieu, de sorte que les péchés de David et ceux de Salomon sont omis. L’accent est plutôt mis sur leurs gloires.

 

7                        Dédicace de la maison

7.1   La gloire entre dans la maison

La maison est prête : Dieu va y faire sa demeure. La fête des Tabernacles suit ici immédiatement celle de la dédicace (1 Rois 8:65-66). Les anciens d’Israël, les chefs des tribus, tous les princes, sont assemblés par Salomon (1 Rois 8:1).

Conformément à l’ordonnance, les sacrificateurs portent l’arche et l’introduisent dans le lieu très-saint, sous les ailes des chérubins. Type de Christ, elle entre dans son repos (2 Chr. 6:41). Seules les barres visibles rappelleront le chemin du désert.

En réponse à la prière du roi, le feu descend sur l’holocauste. C’est la seconde fois que Dieu envoie la nuée de sa gloire remplir la maison (2 Chr. 5:14 ; 7:1 ; 1 Rois 8:10), comme autrefois dans le Tabernacle (Ex. 40:34). Il est précisé à nouveau que « les sacrificateurs ne pouvaient pas s’y tenir pour faire le service, à cause de la nuée » !

Ainsi Dieu couronne, en faveur de Salomon, la foi et les vœux de David. Tout le peuple se prosterne et entonne ce qui sera bientôt le cantique du règne de mille ans : « Célébrez l’Éternel car il est bon, car sa bonté demeure à toujours » (Ps. 136).

 

7.2   La prière de la dédicace

Ensuite le roi, dans une attitude de dépendance, s’agenouille (1 Rois 8:54), et prend la parole devant Dieu, tandis que le peuple, lui, se tient debout. Salomon bénit Dieu, et le loue pour sa grandeur, sa bonté et sa fidélité (1 Rois 8:23-24, 27).

Le nom du souverain sacrificateur n’est même pas donné. Salomon remplit lui-même cet office : il est ici un type de Christ, qui est tout à la fois roi et sacrificateur (Zach. 6:13) !

Longtemps auparavant l’Éternel avait annoncé qu’il habiterait dans l’obscurité profonde (Ex. 20:21). Le roi déclare en parlant du Temple, qui n’avait pas d’ouvertures donnant sur l’extérieur, que cette maison est vouée à Dieu. C’est un lieu d’habitation fixe, afin qu’Il y demeure à toujours, pour que son Nom y soit à jamais (1 Rois 8:12 ; 2 Chr. 7:16, 20).

Salomon rappelle le passé, la sortie d’Égypte, la grâce qui a choisi David, l’alliance et les promesses. Le temps qui passe n’ôte rien à leur réalité (comparer avec 2 Pierre 3:4). Ainsi que Salomon se plaît à le répéter : « Sa main a accompli Sa parole » (1 Rois 8:15, 20 ; 2 Sam. 7:12). Il rappelle : « Tu as dit : « Mon nom sera toujours là ». Aujourd’hui les croyants sont invités à se réunir au nom du Seigneur Jésus (Matt. 18:20), reconnaissant sa seule autorité et se soumettant entièrement à Sa parole.

Salomon a reçu de Dieu une sagesse et une puissance sans précédent. Il est entouré de magnificence, mais il réalise que ses besoins et ceux de son peuple restent grands.

 

7.3   Ce que demande Salomon

Aussi adresse-t-il à Dieu une prière admirable de foi, d’humilité et de ferveur. Il commence par lui demander de pardonner (1 Rois 8:30) avant même d’énumérer dans sa requête des sujets précis.

Sa prière comporte sept demandes distinctes, ponctuées par ces paroles : « Toi, écoute dans le lieu de ton habitation, dans les cieux » (1 Rois 8:32, 34, 36, 39, 43, 45 et 49).

Il évoque d’abord les péché, hélas si fréquents, contre le prochain (v. 31-32), puis il envisage le cas d’une guerre où Israël serait battu devant l’ennemi (v. 33-34), et ensuite la sécheresse que Dieu pourrait envoyer sur le pays, parce que ses habitants auraient péché contre lui (v. 35-36 ; Lev. 26:19).

Il cite ensuite des cas de famine et de peste ou les désastres provoqués par divers prédateurs (v. 37-40). Puis il rappelle le besoin constant de secours dont Israël aurait besoin même dans un chemin où le Seigneur l’aurait envoyé pour faire la guerre (v. 44-45). Enfin, il envisage le cas où le peuple se trouverait captif dans un pays étranger, pour avoir péché contre Dieu (v. 46-50).

Il supplie instamment l’Éternel de répondre à leur prière, si seulement ils rentrent en eux-mêmes et confessent leurs péchés, leur méchanceté ! S’ils se tournent vers Lui, et « reconnaissent chacun la plaie de son propre cœur, alors : « Toi, écoute dans les cieux, et pardonne, et agit ! Oui, Dieu peut tout pardonner, parce que Jésus a tout expié (1 Jean 1:9).

Il rappelle : « Tu connais, toi seul, le cœur de tous les fils des hommes » (Ps. 139:1) et reconnaît l’importance capitale pour chacun de craindre Dieu tous les jours (1 Rois 8:40) !

Quel beau trait : le roi n’oublie pas d’intercéder pour l’étranger, venu d’un pays lointain rechercher la bénédiction de l’Éternel. On pense à la reine de Sheba (1 Rois 10) et à l’eunuque éthiopien (Actes 8). Salomon demande : Toi, écoute et qu’il soit répondu à sa prière, si cet étranger prie en se tournant vers cette maison. « Agis… afin que tous les peuples de la terre connaissent ton nom et te craignent, comme ton peuple Israël » (1 Rois 8:41-43).

 

7.4   Bénédiction du peuple

Maintenant Salomon se lève et bénit à haute voix toute la congrégation. Il rend grâces à Dieu qui a donné du repos à son peuple : « Pas un mot de toute Sa bonne parole, qu’il prononça par Moïse, son serviteur, n’est tombée à terre » (1 Rois 8:54-56).

Il demande encore à Dieu d’incliner leurs cœurs vers Lui, et exprime le désir que ses paroles soient toujours présentes devant l’Éternel, leur Dieu, jour et nuit, pour qu’Il fasse droit à son serviteur et à son peuple Israël, chaque jour, selon que le cas le demande (lire la note 1 Rois 8:57-59).

 

On trouve dans 2 Chroniques 6:41-42 des paroles importantes, prononcées aussi lors de cette intercession. Certainement Salomon pensait au Psaume 132, au moment où il conclut sa prière. Car il dit : « Maintenant, Éternel Dieu ! Lève-toi pour entrer dans ton repos, toi et l’arche de ta force ! Que tes sacrificateurs soient revêtus de salut et que tes saints se réjouissent dans ta bonté ! ». Daniel, captif, attentif à se nourrir des Écritures (Dan. 9:2), se souviendra de cette prière, quand trois fois le jour, il s’agenouillera, sa fenêtre ouverte vers Jérusalem, alors que le temple est totalement ruiné ! (Dan. 6:10).

 

7.5   Sacrifices — Dispositions du cœur

Salomon exhorte son peuple à avoir un cœur parfait avec l’Éternel (1 Rois 8:61). Puis, avec tout Israël, il sacrifie, mais l’autel d’airain se révèle trop petit. Alors Salomon, pour la circonstance, sanctifie le milieu du parvis, qui peut donc recevoir l’holocauste, l’offrande de gâteau, et la graisse des sacrifices de prospérités, offerts en grande abondance ! (1 Rois 8:62-64).

 

L’œuvre entreprise par Salomon, accomplie avec plaisir, est achevée. Faisons-nous toujours ce que le Seigneur nous demande dans de telles dispositions de cœur, avec joie, simplement parce que c’est Lui qui le demande ?

 

7.6   Réponse à la prière

L’Éternel apparaît à Salomon, pour donner une réponse favorable à sa prière. Quelle merveilleuse promesse : « Mes yeux et mon cœur seront toujours là » (1 Rois 9:1-3). Cette maison, où sa gloire habite, sera un grand motif pour bénir, écouter et pardonner. Dans la période chrétienne, c’est au nom de Jésus que Dieu lie sa propre gloire et l’exaucement des prières qui lui sont adressées (Jean 14:13-14).

Dieu renouvelle à Salomon, maintenant plus âgé, les mêmes avertissements : « Si tu marches devant moi comme a marché David, ton père, d’un cœur parfait et en droiture… J’affermirai le trône de ton royaume sur Israël à toujours » (1 Rois 9:4-5). Voilà qui rappelle ce que dit l’apôtre : « Vous écrire les mêmes choses n’est pas pénible pour moi, et c’est votre sûreté » (Phil. 3:1). Mais sommes-nous toujours disposés à écouter ? Ces avertissements répétés prennent un sens douloureux en pensant à la chute de Salomon.

L’Éternel rappelle à Salomon et à son peuple leurs responsabilités. Sa sainte présence au milieu des siens exige une stricte séparation du mal. Faute de quoi ce privilège leur sera ôté, et ce temple si magnifique, détruit. Israël, en tant que nation sera retranchée (1 Rois 9:6-9). Tout cela, hélas, devait se réaliser à la lettre. On ne voit pas Salomon répondre aux avertissements divins.

 

8                        Au bout de 20 ans de règne

8.1   Traités d’alliance

Au bout de vingt ans (1 Rois 9:10), après l’achèvement du Temple de l’Éternel et de la maison du roi, Salomon cherche à récompenser le roi de Tyr pour sa fidèle contribution en bois de cèdre et en or.

 

8.1.1        Traités néfastes

Il se montre d’ailleurs souvent un habile négociateur de « traités » et ainsi Israël vit en paix avec ses voisins. Mais dans toute alliance, il y a un prix à payer, des dangers constants à éviter, et finalement les cœurs peuvent se détourner vers d’autres dieux (Deut. 11:6).

Il donne à Hiram vingt villes situées en Galilée, là où habitaient déjà beaucoup d’étrangers. Mais quand Hiram alla les visiter, elles ne lui plurent pas. Il le fit savoir à Salomon, qu’il appelait maintenant « mon frère ». Le nom qu’il donne à ces villes semble confirmer son mépris. Cabul signifie : ne menant à rien. De son côté, Hiram, le chef de la plus grande puissance maritime de l’heure, envoie à Salomon, un cadeau princier : cent vingt talents d’or ! Le Pharaon agit de la même manière (1 Rois 9:16).

« Chacun aime les présents et court après les récompenses » (És. 1:23). Hiram avait toujours aimé David, il s’était réjouit des projets de construction de Salomon (1 Rois 5:1-11). Mais comment espérer partager des joies spirituelles avec un incrédule, même tolérant ? Il n’est pas surprenant que le Pays soit sans attrait pour lui ? Et si, désobéissants à la pensée de Dieu, nous apprenons le « chemin des nations » (Jér. 10:2), ce manque de séparation fait perdre toute saveur à notre sel !

D’ailleurs, en donnant à un étranger une portion même petite et de peu de valeur apparente, du pays de beauté, Salomon oublie les droits de Dieu. Le Seigneur avait dit : « Le pays ne se vendra pas à perpétuité, car le pays est à moi ; car vous êtes chez moi comme des étrangers et comme des hôtes » (Lév. 25:13-34). Prenons garde ! On peut si facilement abandonner au monde une portion de son héritage !

 

8.1.2        Bons traités

Le livre des Chroniques substitue à ce récit celui qui concerne les villes qu’Hiram avait données à Salomon. Ce dernier, après les avoir bâties et fortifiées, les remet aux fils d’Israël, pour y habiter (2 Chr. 8:1-7). Salomon, dans cette circonstance, au lieu d’amoindrir, s’applique à augmenter l’héritage !

 

8.2   Autres relations du roi

On peut voir ensuite ce roi, en sage administrateur, fortifier et organiser son royaume au prix d’immenses travaux. Il est en relation avec l’Éternel (1 Rois 9:25), auquel il offre trois fois par an des holocaustes et des sacrifices de prospérités sur l’autel d’airain et de l’encens sur l’autel d’or.

En obéissance à la Parole (Lév. 25:42) les fils d’Israël ne furent pas soumis à des travaux réservés aux esclaves (1 Rois 9:22). Mais pour la première fois depuis les jours de Josué, tous ceux qui étaient de reste de ces nations qu’Israël aurait dû entièrement détruire, sont assujettis comme esclaves, pour faire de véritables travaux forcés (1 Rois 9:20-21). Les ennemis de notre âme sont-ils libres d’agir ou avons-nous trouvé en Christ la force de les assujettir ?

Salomon a aussi une flotte et là encore Hiram lui prête ses matelots qui connaissaient la mer. Ensemble ils iront à Ophir chercher encore plus de cet or tant convoité ! (1 Rois 9:27-28). Il ne tient pas compte des bons conseils du livre de Job : Mettre l’or d’Ophir au rang des cailloux du torrent, rejeter les idoles qui remplissent si facilement le cœur ! Car alors « le Tout-Puissant sera ton or et il sera pour toi de l’argent amassé » et tu trouveras en Lui tes délices ! (Job 22:21-27).

Salomon domine maintenant toutes les nations alentours : celles qui, autrefois, avaient opprimé Israël. Il fait avec elles une alliance de paix et de bénédiction. Probablement a-t-on ici une idée des relations que les nations auront avec Christ durant son règne millénial ?

 

8.3   La reine de Shéba

Pendant cette période faste, l’Écriture rappelle encore la visite de cette reine du Midi qui régnait à Shéba. Elle « qui vint des bouts de la terre pour entendre la sagesse de Salomon » (Matt. 12:42).

Elle écoute ses paroles et elle épanche son cœur Le monde est plein d’énigmes, de problèmes insolubles. C’est un véritable abîme pour l’esprit humain. Or « Salomon lui expliqua toutes les choses dont elle parlait » La sagesse est en Dieu seul et se discerne par son Esprit (1 Rois 10:3 ; 1 Cor. 2:11).

Elle apprend et elle voit toute la sagesse de Salomon : la maison qu’il a bâti, les mets de sa table, la tenue de ses serviteurs, l’ordre de service de ses officiers, et leurs vêtements, et ses échansons, et la rampe par laquelle il montait dans la maison de Dieu ! Toutes ces choses évoquent les gloires de Christ.

« Il n’y a plus d’esprit en elle » (1 Rois 10:5). Transportée d’admiration, elle s’écrie : « Heureux tes gens, heureux ceux-ci tes serviteurs, qui se tiennent continuellement devant toi » !

Puis elle offre une profusion de dons à celui qui a répondu aux grands besoins inassouvis de son cœur (1 Rois 10. 10). Tout ceci n’est qu’une ombre de l’amour formé dans le cœur de ceux que Christ a sauvé.

Mais de combien les dons de Salomon dépassent ceux de cette reine. Il « donna à la reine de Sheba tout son désir, tout ce qu’elle demanda » (1 Rois 10:13). Demandez et vous recevrez. Chrétiens, venons plus près de Jésus, de ses richesses, de sa divine tendresse, et nous pourrons dire avec une plus grande joie encore : « On ne m’avait pas rapporté la moitié, tu surpasse en sagesse et en prospérité la rumeur que j’en ai entendu » (1 Rois 10:7).

 

9                        Fin du règne

9.1   Le déclin

Jusqu’ici c’est à peine si l’on a vu une ombre ternir l’éclat de ce règne exceptionnel. Mais 1 Rois 11 commence par un mais qui, soudain, dévoile sous les dehors brillants décrits précédemment, un état moral des plus désolants. L’esprit du monde s’est déjà glissé dans le cœur de Salomon, bien des faits l’ont montré. Son cœur n’est pas parfait avec l’Éternel son Dieu, comme le cœur de David, son père (1 Rois 11:4).

Salomon avait certainement une copie de la loi, et il devait la lire (Deut. 17:18). Mais désobéissant, il prend beaucoup de femmes étrangères (Deut 17:17 et 7:3). Il s’attache à elles par amour et, au temps de la vieillesse, elles vont détourner son cœur (1 Rois 11:3).

Chacun avait vu Salomon à genoux dans le temple, les mains étendues vers Dieu. Comment se peut-il qu’il soit devenu un idolâtre ? Il alla après Ashtoreth, la divinité des Sidoniens et après Milcom, l’abomination des Ammonites (1 Rois 11:5) !

N’avait-il pas demandé et obtenu un cœur sage, un cœur qui écoute ? Il ressentait ce besoin pour diriger les autres, mais il n’a pas écouté les avertissements du Seigneur quant à sa conduite personnelle (1 Tim. 4:12) ?

Ce cœur « large comme le sable » que l’Éternel avait donné au roi pour aimer son grand peuple, n’a pas été gardé des flatteries de la langue d’une étrangère (Prov. 6:24-25). Il n’a pas veillé sur tout ce qui y pénétrait et il a fait ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel.

 

9.2   Convoitises du cœur — Désobéissance à la Parole

Les disciples d’Emmaüs rendent ce témoignage au sujet de Jésus le Nazaréen : Il « était un prophète puissant en œuvre et en parole devant Dieu et devant tout le peuple » (Luc 24:19). Son disciple, l’apôtre Paul, duquel on devait reconnaître que « ses lettres étaient graves et fortes », pouvait dire : « Je n’ai convoité ni l’argent, ni l’or ni la robe de personne » (2 Cor. 10:10 ; Act. 20:33).

Par contre dans le cœur de Salomon, mille femmes étrangères trouvent leur place, avec leurs idoles ! (Néh. 13:26). Le roi va lui-même bâtir un haut lieu pour Kemosh, l’abomination de Moab, sur la montagne qui est vis à vis de Jérusalem, et pour Moloc, l’abomination des fils d’Ammon, auquel on immolait des enfants par le feu (1 Rois 11:7 ; Lév. 18:21 ; 20:1-5) : Dieu est déshonoré par son serviteur, qu’Il avait comblé de ses faveurs !

Salomon est condamné par ses propres paroles : « Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie » (Prov. 4:23). Il a enseigné les autres mais négligé d’en tenir compte pour lui-même (voir Rom. 2:21 ; 1 Cor. 9:27).

« Ne soyez pas beaucoup de docteurs, mes frères, sachant que nous en recevront un jugement plus sévère » (Jac. 3:1). Il peut y avoir en nous une tendance à enseigner les autres, en oubliant que nous devons d’abord nous appliquer à vivre ce que nous prêchons. Salomon, on doit le dire avec tristesse, n’a pas tenu compte de la mise en garde de son père (1 Rois 2:3) ni du double avertissement de l’Éternel (1 Rois 11:9, 10).

Ces chariots et ces chevaux que Salomon possédait en abondance, contrairement à la pensée de Dieu, étaient aussi une indication de sa décadence. En venait-il peu à peu à s’appuyer sur des chevaux et à se fier à des chars de plus en plus nombreux, sans regarder au Saint d’Israël et sans plus rechercher l’Éternel ? (És. 31:1). Pour un chrétien aujourd’hui appuyer sur les ressources de ce monde au lieu de se confier dans le Seigneur, c’est Le déshonorer (Jér. 17:5-8).

Il faut se rappeler aussi de la frénésie qui s’est emparée de Salomon : il accumule l’argent et l’or, en désobéissance à la recommandation de l’Éternel. Et chacun s’empresse de lui en porter des tonnes, ayant compris que son cœur aimait ces choses ! (1 Rois 10:26-29 ; Deut. 17:17). Le danger ne réside pas dans ce que Dieu nous donne, mais dans le mauvais usage que nous pouvons en faire. Si nous mettons tout à sa disposition, il est honoré et il nous fait part des immenses richesses qui sont dans les lieux célestes en Christ.

Le monde ne peut pas nous procurer ces choses précieuses, mais il propose inlassablement les délices du péché : « la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie ». Or si quelqu’un aime le monde, l’amour de Dieu n’est pas en lui (1 Jean 2:15-17).

Plus quelqu’un est haut placé, et plus sa chute sera retentissante. Quel triste exemple ce roi défaillant donne à tout Israël ! Quand notre marche n’est pas conforme à notre position, nous devenons pour les autres une occasion de chute.

 

9.3   Oppression — Les ennemis se manifestent

À la sage autorité qui a marqué le début du règne de Salomon fait place un joug pesant et un dur service (1 Rois 12:4). Il y a désormais des germes de mécontentement dans le cœur des fils d’Israël. Ils seront au début étouffés par la grandeur et la puissance d’un roi qui semblait n’avoir rien à redouter. Mais la simplicité disparaît, l’orgueil le remplace. Le peuple est peu à peu préparé à accepter, et même à désirer secrètement la division du royaume : Elle aura lieu dès le début du règne de Roboam.

Dieu va susciter des adversaires à Salomon, au temps de sa vieillesse. D’abord à l’extérieur du royaume : Hadad, un Edomite (1 Rois 11:14-22), et Rezon, qui sera finalement roi sur la Syrie, et déteste Israël (1 Rois 11:23-25). Puis à l’intérieur, ce sera Jéroboam, qui lèvera aussi sa main contre le roi (1 Rois 11:26).

 

9.4   Pas de repentance

Mais nous ne voyons pas le roi rentrer en lui-même, revenir à Dieu de tout son cœur et selon sa propre expression, et le supplier. C’était pourtant ce vrai chemin qu’il avait tracé à ceux qui auraient affaire à des ennemis, comme conséquence de leurs péchés ?

Le péché est à l’origine de tous les troubles et de tous les désastres. Mais, sans repentance préalable, comment Salomon pourrait-il dire à l’Éternel : « Écoute et pardonne » ? (1 Rois 8:46-48).

David, son père, avait commis des fautes graves et humiliantes, mais il n’avait pas perdu Dieu de vue. Réalisant son péché avec Bath-shéba, il dit : « J’ai péché contre l’Éternel ». Le jugement complet que David porte sur sa conduite, après sa chute, exalte la grâce de Dieu.

Il en est, hélas, tout autrement avec Salomon. On ne voit pas sa conscience atteinte au moment où Dieu doit lui dire : « Parce que tu as fait cela, et tu n’as pas gardé mon alliance et mes statuts…  je t’arracherai certainement le royaume ». Toutefois, il ajoute, dans Sa bonté, qu’il laissera une tribu à son fils, à cause de David et de Jérusalem, la ville qu’Il a choisie (1 Rois 11:11-13, 32) !

Salomon est averti que son immense empire va s’effondrer, après sa mort, « à cause de David, son père » (1 Rois 11:12). Sous les coups de cette discipline, l’attitude de ce roi est bien différente de celle qu’il avait auparavant recommandée (Prov. 5:13 ; 3:11-12) !

On ne voit pas le moindre signe de repentance. Peut-être pense t-il secrètement ce qu’Ézéchias dira : au fond l’essentiel c’est qu’« il y aura paix et stabilité pendant mes jours » (És. 39:8) !

Comme Saul autrefois à l’égard de David, Salomon cherche à faire mourir celui que l’Éternel a désigné pour lui succéder ! (1 Rois 11:30-40). Et cette tentative de meurtre est le dernier acte de Salomon qui est rapporté ! Puis il s’endort avec ses pères, âgé d’un peu moins de soixante ans.

 

10                  Enseignements de l’Ecclésiaste

Il a eu un temps de vivre. Et maintenant voici venu pour lui, selon ses propres paroles, le temps de mourir (Ecc. 3:2). Cette triste fin de vie est une tragédie irréversible. Un David ou un Pierre ont connu de belles restaurations, mais la Parole de Dieu ne relève rien de semblable pour Salomon.

Ce roi a connu pour un temps la grandeur et la sagesse. Il a ainsi été aidé à apprécier tout ce qui se passe sous le soleil (Ecc. 1:13). Et son témoignage exceptionnel a toute sa valeur. Il confirme que l’homme se promène parmi ce qui n’a que l’apparence ; il s’agite en vain et amasse des biens, mais ce qui n’est qu’un mirage trompeur (Ps. 39:5-6). Sur cette pauvre terre, ravagée par le péché, il n’y a rien de nouveau et rien de durable.

En lisant l’Ecclésiaste, on apprend que Salomon a d’abord appliqué son cœur à la connaissance : Mais il a dû conclure que c’était une occupation ingrate, qui engendre de la fatigue, du chagrin et de la douleur ! Seule la Parole de Dieu peut affranchir la pensée de l’homme, lui communiquer la vraie connaissance qui est un fruit de l’action puissante du Saint Esprit en lui (1 Cor. 2:11-12).

Salomon a cherché aussi à jouir sans retenue de tous les plaisirs de la vie. Mais là encore, son expérience a été très décevante. Le récit de sa vie montre la vanité et la déraison de ces joies terrestres passagères, qui n’enfantent rien que regret et dégoût (Prov. 14:13).

L’abondance extraordinaire de biens terrestres a permis au « Prédicateur », c’est à dire à Salomon, d’accomplir ces « grandes choses » que l’ambition humaine ne cesse de se proposer (2 Chr.9:22). A-t-il été satisfait ? Écoutons son appréciation finale : « Vanité et poursuite du vent ».

 

Mais alors pourquoi, hélas, n’a t-il pas mit en pratique ce qu’il avait lui-même recommandé à la fin de ce livre : « Crains Dieu, et garde ses commandements ; car c’est là le tout de l’homme, car Dieu amènera toute œuvre en jugement, avec tout ce qui est caché, soit bien, soit mal » (Ecc. 12:13-14).

Comment doit se comporter un enfant de Dieu devant un tableau aussi désespérant (Ecc. 2:20) ? Il doit apprendre à tout considérer à la lumière de l’éternité, et non à la lumière, si fugace, du soleil.

L’homme, son milieu, son activité, tout cela n’a sur terre, qu’une durée éphémère. Mais chaque être humain existera toujours et il lui faudra bientôt rendre compte à Dieu. Le temps qui nous est accordé sur la terre est aussi celui d’une mise à l’épreuve que le jugement suivra inévitablement (Héb. 9:27).

Même le racheté du Seigneur, tout en sachant qu’il ne viendra pas en jugement, ne doit pas oublier qu’il sera manifesté devant le tribunal de Dieu : il recevra alors des récompenses mais pourra éprouver aussi, hélas, des pertes (Rom. 14:10 ; 2 Cor. 5:10-11).

Appliquons-nous avec ardeur à être agréable au Seigneur. Nous avons une révélation beaucoup plus complète de l’avenir que les hommes de l’Ancien Testament. L’œuvre de la croix a eu lieu et le racheté peut fixer les yeux sur Jésus, et trouver en Lui tout son bonheur, pour le temps et l’éternité.

Salomon affirmait déjà : « Tout ira bien pour ceux qui aiment Dieu ». Pourquoi n’a-t-il pas eu cette ferveur, cet amour jusqu’au bout de sa course ici-bas ?

Qu’en est-t-il pour chaque lecteur ? Qu’il reconnaisse son infirmité et demande à Dieu son secours. Qu’il s’adresse à Celui qui a voulut être notre Sauveur et notre Berger, il lui donnera les ressources et la force pour suivre Ses traces ici-bas ! (1 Pier 2:21).

 

 

Sur Christ ma foi repose.

Puis-je le suivre en vain,

Ou perdre quelque chose,

Quand lui-même est mon gain ?

Si les biens de la terre prétendent m’arrêter,

Sa puissance infinie me les fait rejeter.