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La nature est sans relation avec Dieu — Marc 10

 

Darby J.N.

Les subdivisions et sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest. ME 1876 p. 289

Table des matières :

1     Savoir nous élever au-dessus du mal qui nous entoure

2     Marc 10 — Le Seigneur avec les enfants et le jeune homme riche

3     Rien de bon dans le cœur de l’homme

4     Christ réclame nos coeurs

5     Ne pas craindre en suivant Christ

 

 

1                        Savoir nous élever au-dessus du mal qui nous entoure

Il est merveilleux de voir comment le Seigneur nous est présenté au chapitre 10 de l’évangile de Marc. Il est venu dans ce monde, au milieu de toutes nos épreuves et de toutes nos douleurs, mais si absolument au-dessus d’elles, qu’il pouvait reconnaître tout ce qui était de Dieu, et montrer en même temps ce que les cœurs des hommes étaient réellement. Jésus reconnaît tout ce que Dieu fit « très bon » au commencement ; tout, jusqu’à la simple et naïve soumission d’un enfant ; et, d’un autre côté, il sonde et éprouve à fond le cœur de l’homme avec toutes ses pensées et ses intentions. Il montre sa perfection dans le pouvoir qu’il a de reconnaître tout ce qui est de Dieu ; mais ce pouvoir met en même temps à découvert tout ce qui est dans l’homme, savoir l’inimitié de l’homme contre Dieu. Dieu ne renie jamais la nature : il l’a créée ; mais il montre qu’elle est sans relation avec Lui. C’est là un point bien important à apprendre, et il y a un grand privilège à être capable de reconnaître tout ce que Dieu a créé, en même temps que d’avoir jugé le moi, foncièrement et parfaitement. Nous courons le danger de ne pas savoir nous élever avec Dieu au-dessus du mal. Si nous ne sommes pas dans la position où nous avons conscience que Dieu est haut élevé au dessus du mal, le mal peut prendre de la puissance sur nos esprits et empêcher la confiance en Dieu, empêcher que nous le surmontions pour nous-mêmes, empêcher que nous soyons miséricordieux envers celui qui fait le mal, empêcher que nous nous jugions nous-mêmes à cet égard, et ainsi, nous priver du sentiment de la grâce dans laquelle nous sommes. Au contraire, l’homme qui se trouve dans cette position, peut, par la bienheureuse grâce de Dieu, reconnaître tout ce que Dieu reconnaît de ses propres œuvres, et reconnaître aussi, pleinement et complètement, qu’il n’y a point de bien dans l’homme.

Jésus pouvait dire : « Considérez les lis des champs ». Lui, l’homme de douleur, qui a traversé ce monde n’y trouvant partout que la haine pour son amour, il était si complètement, si pratiquement avec Dieu, et tellement au-dessus du mal qu’il voyait et jugeait, qu’il pouvait admirer les beautés des fleurs des champs, — haut élevé qu’il était au-dessus de tout mal pour penser avec Dieu, — et les voir comme l’œuvre de sa main ; partout où il trouvait quoi que ce fût qui portât le cachet de Dieu, il était capable de le voir, parce qu’il était avec Dieu. Les chrétiens aussi devraient marcher si réellement avec Dieu, que rien, d’une part, ne pût jamais empêcher ou obscurcir en eux le sentiment de leur supériorité en Dieu à tout le mal qui les entoure, et que, d’autre part, parce qu’ils sont élevés au-dessus de ce mal, ils fussent capables de jouir de toute œuvre de Dieu. Si je suis en souci des choses de la chair, je fais très mal : ces choses se sont placées entre mon cœur et Dieu, et nous voyons comment le Seigneur les juge et les met à néant par le tranchant de son épée.

Il n’y a pas de mal dans les choses en elles-mêmes ; c’est l’usage que nous en faisons qui fait le mal, comme Adam se servait des arbres du paradis pour se cacher de devant Dieu. L’usage que l’homme fait des choses qui sont dans le monde, montre où est son cœur. Tous les jours nous voyons des chrétiens qui épargnent quelque parcelle de l’homme, quelque côté faible, quelque reste de bien dans l’homme, et qui appellent cela de la spiritualité ou lui donnent d’autres beaux noms ; mais le Seigneur répudie tout ce qui est de l’homme. C’était au fond de l’inimitié contre Dieu ; il n’y avait point d’intelligence, nulle recherche de Dieu ; la volonté était méchante, foncièrement méchante ; il y avait la convoitise ; il y avait le péché, et l’amour du péché : c’est pourquoi l’homme commet le péché. Mais la croix est pour nous la mort au péché. La coulpe a été ôtée ; Christ a donné sa vie en rançon pour plusieurs. Je trouve à la croix, par la foi, la mort pour l’homme, et la mort au péché. Je peux regarder le péché, parce que j’en ai été tiré et délivré ; je peux juger tout ce qu’il y a dans mon cœur.

 

2                        Marc 10 — Le Seigneur avec les enfants et le jeune homme riche

Nous voyons de quelle manière le Seigneur, parce qu’il était parfait, jugeait l’homme entièrement. Il nous montre ici les enfants (v. 13 et suiv.) comme l’expression de ce que Dieu avait créé, — la simplicité de confiance d’un enfant. Il dit : Voilà ce que j’aime à trouver, et si tout votre orgueil et votre propre volonté ne sont pas brisés, vous n’appartenez pas au royaume de Dieu.

Pour le jeune homme (v. 17 et suiv.) le Seigneur fait de même. L’ayant regardé, il l’aima ; mais ce sentiment, chez le Seigneur, n’était pas l’amour spécial d’une relation en grâce. Il voyait le jeune homme accourir à lui, avide d’apprendre tout ce qui est bon, désirant hériter la vie éternelle et être aussi parfait qu’il pourrait jamais le devenir, mais non pas du tout comme un homme qui est sauvé. Le Seigneur le prend sur son propre terrain, mais il ajoute : « Viens, suis-moi, ayant chargé la croix » (v. 21). Et le jeune homme s’en alla tout triste son cœur était mis à découvert. Dès que la croix est introduite, c’en est fait de toute l’amabilité de ce jeune homme ; il devient immédiatement manifeste qu’il n’y a point dans le cœur humain de base pour y fonder quelque chose qui soit de Dieu, qu’il n’y a point de prise pour Dieu dans le cœur de l’homme. Jésus regarde autour de lui, et dit : « Combien difficilement ceux qui ont des biens entreront dans le royaume de Dieu ! » (v. 23). Les disciples sont étonnés. Pour un homme riche, avec tous les moyens qu’il a de servir Dieu selon la loi, est-ce bien une chose difficile que d’être sauvé ? Qui donc peut être sauvé ? Alors parait un autre élément : « Pour les hommes », dit le Seigneur, « cela est impossible, mais non pas pour Dieu, car toutes choses sont possibles pour Dieu » (v. 27).

 

3                        Rien de bon dans le cœur de l’homme

Mais pensez-vous que Dieu, dans sa grâce, va choisir les caractères aimables et les placer dans le ciel, et qu’il va laisser dehors tous ceux qui sont vils ? Non certainement. Ces qualités aimables sont la chose même qui montre la colère de Dieu, venue, non pas pour édifier l’homme, mais pour le juger. Et maintenant la parole de Dieu vient, et, tout en étant élevée entièrement au-dessus du mal, prend connaissance de tout ce qu’il y a de bon dans la création de Dieu. Elle vous dit : Y a-t-il dans votre cœur quelque chose qui réponde à ce que Dieu est ? Non, absolument rien ! L’évangile est placé ainsi sur son vrai terrain : il s’occupe des hommes avec une parfaite grâce, ne faisant point de reproche quant au péché ; mais il est toujours lumière et met ainsi nécessairement la conscience à découvert. La parole jette toujours sa racine dans la conscience et met ainsi en évidence l’état de fraude du cœur (voyez Luc 7). Pour le péché manifeste, le Seigneur apporte la grâce ; mais, dans le pharisien, il faut, à travers l’épaisse enveloppe du moi, que le moi soit mis à découvert. Le trait du regard de Jésus pénètre à travers la belle apparence de la chair, et montre l’état du cœur, d’un cœur qui est inimitié contre Dieu. Nous ne pouvons pas du tout nous approcher de Dieu, sans que la chair soit jugée ; mais alors nous sommes dans la présence de Dieu avec un cœur vrai : l’amour et la vérité mettant à nu nos cœurs, nous donnent une telle confiance en Lui, que nous-mêmes nous aimons à placer nos cœurs devant Dieu tels qu’ils sont, à mettre toutes choses dans sa lumière, et par conséquent devant son amour. Tout ce qu’il a mis à découvert, il l’a porté ; le péché qu’il découvre, il l’a porté : — il y a la paix !

 

4                        Christ réclame nos coeurs

Christ près de nous, mettant nos cœurs à nu, doit réclamer nos cœurs. Pierre dit : « Voici, nous avons tout quitté et t’avons suivi » (v. 28 et suiv.) ; et plus loin, les deux disciples, pensant entrer dans la gloire d’une manière charnelle, demandent d’être assis, l’un à la droite et l’autre à la gauche de Jésus. Le Seigneur dit : Si vous me suivez, je puis vous donner la croix ; c’est tout ce que je possède ; — si vous allez avec moi vers la gloire, la seule chose sur laquelle il vous faille compter, c’est la croix ; — si vous me servez, suivez-moi, et là où je serai, là sera mon serviteur : il faut que, pratiquement, vos cœurs soient là ; c’est le chemin par lequel moi, je m’en vais à la gloire, et vous n’en trouverez pas d’autre.

Maintenant, je vous le demande, cher lecteur, êtes-vous prêt à prendre votre croix, non pas en vous imposant des croix à vous-même, mais en suivant Christ de si près, que vous puissiez dire : Christ a raison, sa parole est amour. Dans ce monde corrompu, avec ma chair trompeuse, plus je trouve la croix sur mon chemin, mieux cela vaut. Tout ce qui est de la chair, la volonté de la chair et l’amour du monde, ne peuvent jamais faire autre chose que de me séparer de Dieu.

 

5                        Ne pas craindre en suivant Christ

En ces jours-là précisément, le Seigneur dressa résolument sa face pour aller à Jérusalem (v. 39 et suiv.). Les disciples sont stupéfiés et craignent de le suivre. Il n’y a pas seulement notre volonté et notre convoitise qui sont mises à découvert, mais nous craignons de suivre Christ. Du moment que nous avons à faire avec Dieu, nous sentons instinctivement que le monde est contre nous. Nous ne pouvons, à la fois, demeurer associés à un monde corrompu et suivre Christ. Nous craignons de confesser Christ dans nos habitudes, dans nos maisons, dans nos goûts. Voyez Paul, au troisième chapitre de l’épître aux Philippiens : il ne s’en alla pas tout triste, ni ne suivit en tremblant. Il dit : il faut que je coure jusqu’à ce que j’aie remporté le prix ; je fais la perte de toutes choses, et je les regarde comme des ordures, afin que je gagne Christ. Les prisons, les coups, les détresses, etc., se trouvaient sur cette route ; mais Paul portant toujours partout dans son corps la mort de Jésus, ne craignait pas ceux qui tuent le corps : ainsi, la mort de Jésus était manifestée dans son corps mortel. La croix suffit pour délivrer de tout ce qui est de l’homme : bienheureuse liberté vis-à-vis de Dieu ! J’ai confiance en lui, un cœur vrai et ouvert devant lui ; et c’est la source de la puissance. Ce n’est pas un sacrifice pour moi, d’abandonner tout ce que je possède, de le rejeter comme une chose mauvaise ou comme le fardeau d’un homme qui court dans la lice. Alors vient le fait que le Seigneur est dans le ciel, et sa croix sur la terre. Tandis que je suis sur la terre, je suis comblé de mille gratuités par la bonté de Dieu ; mais la question se présente : Qu’y a-t-il dans nos cœurs ? Il n’y a point de juste, nul n’est bon ! La croix me l’a montré ; la croix, la seule chose à laquelle maintenant j’aie affaire en pratique. Par elle, je suis mort au péché, mort à la loi, crucifié au monde, et vivant à Dieu. Christ, lorsqu’il mena dehors ses propres brebis, marcha devant elles. Jusqu’à quel point nos cœurs sont-ils, en vérité et en simplicité, disposés à le suivre, disposés à penser que son amour est sage, à nous confier en son amour quand il parle de la croix, comme de ce qui juge notre chair mauvaise et nous en dépouille ? Lorsque le cœur se confie entièrement en Christ, et demeure dans son amour, ce qu’il trouve, c’est son opprobre, SA croix ; dès lors, je charge la croix qui met complètement à découvert le vieil homme, et qui me conduit dans le bienheureux sentier de mon Seigneur.

Que Dieu nous donne de nous confier pleinement en Christ, afin que nous ayons du courage pour le suivre.