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Méditations  de  J. N. Darby

 

 

 

1     Méditations de J. N. Darby    2  Timothée  1

 

1            Méditations de J. N. Darby    2  Timothée  1

n°165 : ME 1908 p. 313

Quand l’apôtre écrivait cette seconde épître, le temps de son départ était proche ; il allait être offert en oblation. Il pouvait donc regarder en arrière et se rendre compte de tout le chemin que sa foi avait parcouru. Il était en présence de la mort, après avoir vécu et achevé sa course ici-bas, et il pouvait ainsi parler avec une grande certitude de tout ce qui arrive au chrétien jusqu’à la fin de sa carrière. Tous ceux qui étaient en Asie l’avaient abandonné, et il savait ce qui allait arriver à l’Église après sa mort. Il exhorte donc Timothée à garder le bon dépôt, parce que le temps allait venir, où l’on ne pourrait souffrir la saine doctrine.

L’apôtre dit en premier lieu que Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte (v. 7), car l’Esprit de Christ est l’Esprit de Celui qui a déjà vaincu Satan et le monde. «Ayez bon courage, j’ai vaincu le monde», dit le Seigneur. Quand on réalise par la foi la puissance de Christ, on ne craint rien ; on peut penser tranquillement à ce qu’il faut faire. «Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte». Il n’est pas question ici d’être sauvé, mais du fait que Paul était du parti de Dieu dans le monde, sans aucune équivoque. Les chrétiens sont des chrétiens, parce que le monde ne l’est pas. Peut-être un soldat ne saura-t-il pas s’il est un bon soldat, mais il ne peut lui venir à l’esprit de savoir s’il est soldat. De même un chrétien ne peut se demander s’il appartient à Dieu. Dieu peut supporter et pardonner la timidité ou la crainte chez les siens, mais il ne veut point de crainte devant l’ennemi. Gédéon renvoyait chez eux tous ceux qui «étaient peureux et tremblaient».

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais un esprit de puissance, et d’amour, et de conseil». Ayant le sentiment que Dieu est avec lui, le chrétien peut aimer les autres et agir avec prudence et réflexion (conseil), parce qu’il a lui-même confiance. Plusieurs s’étaient détournés, non de Christ, mais de Paul, parce qu’ils avaient peur. Si l’on craint le monde, on ne peut agir avec amour et conseil, parce que l’on agit pour soi-même. La crainte pense à elle-même et ne pourrait prétendre, sans hypocrisie, être de l’amour. Dieu nous a donné son Esprit, qui n’est pas un esprit de crainte.

«N’aie pas honte du témoignage de notre Seigneur, ni de moi, son prisonnier, mais prends part aux souffrances de l’évangile, selon la puissance de Dieu» (v. 8). Telle est la position du chrétien, et il ajoute : «qui nous a sauvés, et nous a appelés d’un saint appel». Il n’est pas question d’incertitude quant au salut. Pour que nous marchions dans la sainteté, il faut premièrement que Dieu nous sauve ; si le salut ne précédait pas le chemin de la sainteté, l’homme pourrait se sauver lui-même. Dieu veut que l’âme connaisse qu’elle est privée de toute force, qu’elle n’a que trop fait jusque-là, et que ce qu’elle a fait est mauvais, parce que l’homme est mauvais. Il s’agit donc, en premier lieu, pour l’homme d’être sauvé. S’il se dit d’abord que Dieu nous a appelés d’un saint appel, cela aura pour résultat, s’il a compris ce qu’il est et ce que Dieu exige, qu’il sera parfaitement sûr de n’être pas sauvé. Dieu amène l’âme à ce point de deux manières : s’il s’agit de justice, il la place devant lui-même ; s’il s’agit de force, il la place devant Satan. L’âme effrayée voit alors qu’il lui est impossible de se tenir devant Dieu, tout en apercevant un peu de la grâce.

Quand l’ange exterminateur frappait l’Égypte, Israël n’avait pas plus de justice pour Dieu que les Égyptiens, mais Dieu avait une justice pour Israël ; le sang avait été placé sur la porte. Alors le peuple prend un peu courage pour commencer à marcher avec Dieu, mais dès l’abord, il se trouve en face de l’ennemi. Pharaon, d’abord effrayé, poursuit Israël. C’est ainsi que Satan poursuit une âme, et il faut à celle-ci de la force pour lui tenir tête ; il faut qu’elle apprenne ce que Christ vaut pour elle quant à la force, comme elle l’a appris quant à la justice. Dans ce cas, il arrive souvent que l’âme, perdant le sentiment de ce que Dieu est pour elle, voit Dieu contre elle et se replace sous la loi comme au commencement. Il faut donc que l’âme connaisse Christ, non seulement comme ayant satisfait à la justice de Dieu, mais aussi comme étant notre force pour nous délivrer de la puissance de Satan. Jésus lui-même a été conduit par le Saint-Esprit au désert pour être tenté ; il a passé par là, parce qu’il fallait qu’après avoir délivré (non pas avant), son peuple y passât aussi. Nous pouvons remporter la victoire sur Satan par Christ, quand d’une manière ou d’une autre, nous nous trouvons en face de la puissance de l’ennemi ; et Jésus nous encourage en disant : «J’ai vaincu». Si l’homme pense qu’il doit vaincre lui-même, Dieu lui fera sentir son incapacité. La seule force que nous ayons pour remporter la victoire, c’est de reconnaître notre faiblesse et de savoir qui nous avons cru, comme dit l’apôtre : «Je sais qui j’ai cru» (v. 12). Si nous nous appuyons sur Dieu, toute sa force est pour nous ; chaque fois que nous avons confiance en nous-mêmes, nous bronchons.

Il faut que l’on fasse l’expérience de sa faiblesse dans le combat avec Satan, comme de son injustice en présence de la justice de Dieu. Il a sauvé ceux qui sont sans force, aussi bien que ceux qui sont impies (Rom. 5:6). C’est lorsque nous sommes faibles, que nous sommes forts, et que nous pouvons dire avec une simplicité parfaite : Il nous a sauvés. Et si lui ne l’a pas fait, je ne sais ni qui le fera, ni comment Dieu le fera. Il n’a pas un second fils à donner pour nous sauver. Comprenons bien que Jésus est notre force, aussi bien que notre salut et notre justice.

Paul n’avait point de honte, car il savait qui il avait cru. Les choses qui tendaient à jeter de la honte sur le christianisme ne produisaient aucun effet sur lui, parce qu’il connaissait Celui en qui il avait cru ; il n’avait aucune incertitude sur les choses qui étaient son espérance ; il savait que plus le vase était méprisé, honni, plus le trésor qu’il contenait, serait glorifié. Quand la chair qui contient le trésor est foulée aux pieds, à cause même de ce trésor que le monde méprise, l’âme apprécie bien davantage la différence entre Christ et le monde ; le monde méprise son Christ, mais elle sait que Christ rétribuera «en ce jour-là».

Paul n’avait reçu que la visite d’Onésiphore (v. 16), et tous les autres l’avaient abandonné. Dieu veut que le chrétien soit privé de tout, afin que ses joies découlent de Christ, sans cela elles ne seraient pas les vraies joies. L’apôtre avait confié son dépôt à Christ, il lui avait remis son bonheur, sa vie éternelle, et ne pouvait se fier à lui-même pour garder ce dépôt. Il y a un dépôt que l’Église doit garder par le Saint Esprit, c’est la vérité et la gloire de Christ qui lui sont confiés, mais le chrétien confie à Christ son bonheur et sa vie, et il ne craindra ni les difficultés, ni la mort, parce que Christ a son trésor, son dépôt, et qu’il le garde. Ce que le monde peut faire, c’est de fouler la chair, et c’est pour le chrétien une bonne chose, une expérience bénie ; il comprend mieux ainsi que Christ est son trésor, et il sait que Christ gardera son dépôt jusqu’à ce jour-là.

Pouvons-nous dire avec l’apôtre : «Il nous a sauvés ?» Mais parce qu’il nous a sauvés, nous serons aux prises avec l’ennemi. Un soldat doutera peut-être, comme nous l’avons dit plus haut, qu’il soit un bon soldat, mais si vous hésitez pour savoir si vous êtes chrétien ou mondain, il est bien à craindre que Christ ne vous reconnaisse pas.

Si nous ne voulons pas dire : Dieu est mon tout, il faudra, tout sauvés que nous soyons, que Dieu nous contraigne à apprendre que nous n’avions point de force. Quand on se trouve abattu en chemin, faute de s’être appuyé sur la vraie force, on peut en arriver à croire que Dieu n’est pas pour nous ; mais quand nous avons compris que Christ est notre trésor et que nous n’avons ni force, ni sagesse, nous pouvons dire en vérité : «Je sais qui j’ai cru».

Pouvez-vous dire d’un côté : «Il nous a sauvés», de l’autre : «Je suis sans force» ? Mon bonheur est hors de question, j’en ai mis le dépôt entre les mains de Christ, et Satan ne peut le lui arracher. C’est la joie de celui qui sait qui il a cru.