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ÉTUDES SUR LA PAROLE :

 

 

LES PSAUMES

 

par J.N.Darby

 

 

LIVRE CINQUIÈME

 

 

[Les sous-titres et textes en italique rouge, entre crochets, sont des ajouts de Bibliquest, principalement des références permettant de faciliter la lecture et la compréhension]

 

Table des matières :

1     [Psaume 107]

2     [Psaume 108]

3     [Psaume 109]

4     [Psaume 110]

5     [Psaume 111]

6     [Psaume 112]

7     [Psaume 113]

8     [Psaume 114]

9     [Psaume 115]

10      [Psaume 116]

11      [Psaume 117]

12      [Psaume 118]

13      [Psaume 119]

13.1    [119:1-8]

13.2    [119:9-16]

13.3    [119:17-24]

13.4    [119:25-32]

13.5    [119:33-40]

13.6    [119:41-48]

13.7    [119:49-56]

13.8    [119:57-64]

13.9    [119:65-72]

13.10     [119:73-80]

13.11     [119:81-88]

13.12     [119:89-96]

13.13     [119:97-104]

13.14     [119:105-112]

13.15     [119:113-120]

13.16     [119:121-128]

13.17     [119:129-168]

13.18     [119:169-176]

14      [Psaumes 120 à 134 — Cantiques des degrés]

14.1    [Psaume 122]

14.2    [Psaume 123]

14.3    [Psaume 124]

14.4    [Psaume 125]

14.5    [Psaume 126]

14.6    [Psaume 127]

14.7    [Psaume 128]

14.8    [Psaume 129]

14.9    [Psaume 130]

14.10     [Psaume 131]

14.11     [Psaume 132]

14.12     [Psaume 133]

14.13     [Psaume 134]

15      [Psaume 135]

16      [Psaume 136]

17      [Psaume 137]

18      [Psaume 138]

19      [Psaume 139]

20      [Psaume 140]

21      [Psaume 141]

22      [Psaume 142]

23      [Psaume 143]

24      [Psaume 144]

25      [Psaume 145]

26      [Psaume 146]

27      [Psaume 147]

28      [Psaume 148]

29      [Psaume 149]

30      [Psaume 150]

 

 

Le cinquième livre nous ramène en arrière et présente une vue générale des voies de Dieu envers son peuple avec une espèce de commentaire divin sur elles toutes; il se termine par des chants de louange, comme se termineront sûrement toutes les voies du Seigneur.

1                    [Psaume 107]

Le Ps. 107 est une sorte d’introduction à tout ce qui suit. Il célèbre la bonté de Dieu «qui demeure à toujours», formule bénie de la foi en l’immuable miséricorde de l’Éternel dans tous les âges, depuis la manifestation de la grâce au temps de David. C’est à Israël restauré qu’il appartient particulièrement de chanter cette miséricorde. Le Psaume célèbre les deux parties de la délivrance dans laquelle la bonté de Dieu s’est manifestée envers ceux qui en ont été l’objet. Ils sont rachetés de la main de l’oppresseur ; — ils sont rassemblés des pays du levant et du couchant, du nord et de la mer. Tel est le double caractère de la restauration d’Israël : sa délivrance dans le pays et son rassemblement d’entre les nations de tous côtés. Mais le sujet propre du Psaume est la bonté de l’Éternel. Il envisage les délivrances accordées, dans les circonstances les plus fâcheuses où la folie de l’homme l’ait placé, en réponse à son cri de détresse, avec le désir que ceux qui ont fait de telles expériences célèbrent l’Éternel pour sa bonté et ses merveilles envers les fils des hommes. En Israël s’en trouve la manifestation complète. Le Psaume passe ensuite au châtiment qui atteint les Juifs dans le pays, après leur retour, mais il le fait suivre de la ruine complète de l’orgueil des hommes comme dernier résultat. L’Éternel verse le mépris sur les nobles et relève le pauvre de l’affliction, donnant les familles comme par troupeaux. Le grand résultat du gouvernement de Dieu est alors signalé : les hommes droits se réjouissent, toute iniquité a la bouche fermée. Quiconque est sage et prend garde à ces voies de Dieu, comprendra les bontés de l’Éternel. Il convient de remarquer comment la bonté de Dieu, rappelée ici, est manifestée exclusivement dans les choses temporelles ; elle n’en est pas moins sa bonté, qui est d’une grande douceur, mais ce fait nous montre très clairement quel est le terrain sur lequel ces enseignements nous placent.

2                    [Psaume 108]

Le Ps. 108 a un caractère particulier : il est composé de la fin de deux autres, dont les premières parties étaient l’expression d’une profonde détresse et dont les dernières, réponse à ce cri, en foi et en espérance, ont été réunies ici. La première partie de ce Psaume, qui forme la fin du Ps. 57, exprime la ferme assurance du coeur pieux qui peut psalmodier maintenant, et qui psalmodie parmi les peuples («ammim») désormais en relation avec Israël, et parmi les diverses races de nations, les peuplades.

Mais tous les résultats que doit amener la faveur de Dieu ne sont pas encore produits, et la même foi, saisissant le Ps. 60, dont elle omet le cri de détresse, célèbre l’intervention de Celui dont la bonté s’élève par-dessus les cieux, à l’effet d’amener l’assujettissement de tous ceux qui possèdent encore quelques parties du territoire d’Israël.

Il est bon de faire remarquer que ce qui caractérise en général ce livre, comme le livre précédent, relativement à la position d’Israël, c’est que le peuple est bien délivré et rétabli par Dieu dans le pays, mais n’y est pas à l’abri de toute attaque, ni en possession de toute la terre promise. Aussi, quoique le peuple fasse entendre des actions de grâce et des chants de louange (car Dieu est intervenu, et l’état d’Israël a changé), il éprouve le besoin de secours et de sécurité contre des ennemis non encore détruits, et celui de la pleine bénédiction de Dieu dans la paix. Parmi ces Psaumes de la fin, on n’en trouve que quelques-uns qui soient exclusivement des Psaumes de louange, ou plutôt qui invitent à la louange. Cet état, dans lequel le peuple est délivré, mais attend encore une pleine sécurité, est exprimé à la fin du Ps. 108 ; pour ce qui regarde la délivrance finale, le fait seul est énoncé.

La connexion des deux parties de ce Psaume n’est pas sans intérêt. La première célèbre l’Éternel pour ce qu’il est, en tant que connu du coeur par la foi : c’est Dieu en contraste avec l’homme. Sa bonté est grande par-dessus les cieux, et sa vérité atteint jusqu’aux nues, — la bonté étant toujours placée la première, comme la racine de tout. La seconde partie débute en exprimant l’attente que Dieu s’élève au-dessus des cieux et que sa gloire soit au-dessus de toute la terre : il faut qu’il prenne sa place et qu’il revendique son nom comme Dieu, afin que ses bien-aimés soient délivrés. Le verset 7 fait connaître la réponse de Dieu qui prend en main, en détail, toute la cause d’Israël comme étant la sienne propre. Ainsi c’est Dieu qui a guerre avec les nations qui possèdent le pays d’Israël, et c’est par la force de Dieu avec lui que le résidu fera des actions de valeur. C’est pourquoi il est fait mention ici de Dieu et non de Jéhovah, parce qu’il ne s’agit pas de la relation selon l’alliance, mais de ce qu’il est, lui, en contraste avec l’homme dont le secours pour la délivrance est absolument vain.

3                    [Psaume 109]

Ps. 109. Il est certain que ce Psaume-ci s’applique à Judas ; toutefois nous verrons en le lisant qu’il ne peut s’appliquer exclusivement à lui, et cette remarque nous aide à comprendre de quelle manière les Psaumes sont écrits. On y trouve la condition générale des saints aux derniers jours, et cela même d’une manière qui ne peut absolument pas s’appliquer à Christ personnellement, comme par exemple le Ps. 118: 10, 11 ; ces passages s’appliquent aux justes en général ; il y en a d’autres qui peuvent s’appliquer, et quelques-uns avec toute leur portée et leur exactitude prophétique, à Christ personnellement et aux circonstances dans lesquelles il s’est trouvé. Quand on lit les Psaumes, il faut avoir tout cela devant l’esprit, et rechercher l’enseignement de Dieu. J’ai dit que le Ps. 109 ne s’applique pas exclusivement à Judas. Il parle, pour la plus grande partie, plutôt «des méchants» que «du méchant». Les cinq premiers versets parlent de la haine des méchants qui sont de la troupe des Juifs, hostiles à Christ et au résidu fidèle ; — Judas est un cas spécial de cette haine des méchants contre Christ ; — mais je n’ai aucun doute que même cette partie du Psaume ne soit d’une application générale, c’est-à-dire que les jugements demandés sont des jugements généraux, et qu’il ne faut point y voir une révélation prophétique que Judas avait femme et enfant, ou quoi que ce soit de ce genre. Le verset 20 prouve incontestablement le caractère général de l’application de ces imprécations. Toutefois, nous ne saurions douter que notre bien-aimé Seigneur ait été dans cette position de souffrance, mais je ne doute pas davantage qu’il s’y soit trouvé simplement en grâce, comme prenant la position du résidu, et que le Psaume s’applique au résidu qui traverse des afflictions semblables : les vers. 30 et 31 le font voir clairement. Néanmoins c’est une chose très certaine que Christ est pleinement entré dans tout cela, ce qui est, pour nous, du plus profond intérêt, car le fait qu’il y est entré donne précisément à ce que nous trouvons ici son véritable caractère.

4                    [Psaume 110]

Le Psaume 110 est d’une application si simple que, malgré son grand intérêt, il n’a pas besoin d’un long commentaire. Le pauvre (Ps. 109: 31) qui, pour son amour, a trouvé la haine, est le Seigneur de David ; il est appelé à s’asseoir à la droite de l’Éternel. Il est du plus profond intérêt de voir comment, en Ésaïe 6, le Seigneur est l’Éternel des armées, dans le sens le plus absolu, et, dans notre Psaume, celui qui est le Fils de David s’assied à la droite de l’Éternel et brise les rois au jour de sa colère (comparez Ps. 2). Tout ce qui est relatif à l’association de l’Église avec lui en haut, est omis, et le Psaume passe directement du fait de la séance de Christ à la droite de Dieu, au fait qu’il enverra de Sion la verge de sa force : cela montre combien, dans ces Psaumes, tout est entièrement Juif. Remarquez de plus que ce Psaume est la réponse au rejet de Christ sur la terre : il ne s’agit point de sa venue du ciel pour détruire l’antichrist ; il a déjà pris possession de Sion, et c’est de là que sort la verge de sa force. Tout cela répond à la position du résidu, telle qu’elle nous est présentée dans tout ce livre, qui nous a montré les Juifs restaurés, mais la domination d’Israël ou de Christ en Sion non encore établie. Mais le peuple est désormais de franche volonté au jour de la puissance de Christ (voyez Cantique des cantiques 6:12). Qu’il était différent lors de son humiliation! Le Ps. 109 a décrit ce dernier état. Mais ici nous nous trouvons, au matin d’un jour nouveau, dans lequel nous sommes, non pas devant les pères, mais devant les enfants de la grâce. Puis nous trouvons le serment assuré de l’Éternel, que Christ sera assis comme sacrificateur sur son trône sur la terre. C’est à la fois une promesse et une prophétie. Le regard se porte aussi en avant vers le jour de sa colère: Adonaï, le Seigneur qui est à la droite de l’Éternel, a un jour de colère qui approche, — le jour déjà signalé, où ses ennemis seront mis pour le marchepied de ses pieds ! Le temps de sa séance à la droite de l’Éternel n’est pas ce jour, mais le temps de la miséricorde, le jour favorable. Christ a été exaucé et exalté, et son oeuvre parmi les hommes est le résultat de son expiation en grâce. Désormais le temps de la colère est venu, celui de l’exécution du jugement. Je suppose qu’au vers. 6, le Chef d’un grand pays est le chef du pouvoir sur la terre, mais pas l’antichrist, ni même la Bête, qui sont détruits lorsque Christ vient du ciel. L’homme qui s’exalte est abaissé. Christ, qui, dans une humble dépendance de son Père, but des eaux rafraîchissantes qui lui furent données en chemin, selon la volonté de Dieu, aura sa tête haut élevée sur la terre. Nous trouvons dans les Psaumes que nous venons de parcourir, les principaux éléments de la scène tout entière.

 

Les Psaumes qui suivent sont comme une revue des circonstances depuis les temps anciens, et de celles qui doivent survenir, avec des réflexions à leur sujet et des chants de louange relativement au résultat.

5                    [Psaume 111]

Les Ps. 111, 112 et 113, forment un tout, comme un alléluia qui célèbre les voies de l’Éternel à l’égard d’Israël dans l’oeuvre de sa délivrance. D’abord, au Psaume 111, ce sont les oeuvres de l’Éternel, glorieuses par elles-mêmes. Il les a rendues mémorables par sa puissante intervention en justice ; néanmoins il s’est montré plein de compassion, et s’est souvenu aussi de son alliance. Il a manifesté à son peuple la puissance de ses oeuvres en lui donnant l’héritage des nations ; de plus, ses oeuvres subsistent. Ce qui donne lieu à la louange, avec la connaissance de son nom, c’est qu’il a envoyé la rédemption à son peuple. L’Éternel étant tel, sa crainte est le commencement de la sagesse : elle nous rend intelligents pour la conduite que nous avons à suivre. La foi le sait, et l’apparition du Seigneur pour le jugement le prouvera au monde.

6                    [Psaume 112]

D’autre part, le Ps. 112 décrit le caractère de ceux qui craignent l’Éternel, ainsi que la bénédiction qui sera leur partage lorsque le gouvernement de Dieu sera établi. Tout cela fait voir combien il est impossible d’appliquer ces Psaumes à la position des saints d’aujourd’hui, quoique les exercices de la foi et de la piété aient souvent la même origine chez les saints de tous les âges. Mais, c’est par la délivrance d’Israël que le nom de l’Éternel est alors manifesté.

7                    [Psaume 113]

Dans le Ps. 113 le sujet de la louange est plus général, même tout à fait universel, mais l’occasion en est la même. Cette louange est célébrée dès maintenant et à toujours ; désormais elle est répandue sur toute la terre, mais celui qu’on célèbre est le Dieu d’Israël, qui habite dans les lieux très hauts, qui s’abaisse néanmoins à regarder si bas, mais afin d’exalter ceux qu’il aime, de les faire asseoir avec les nobles de son peuple et de remplir de joie dans leur demeure ceux qui étaient sans espérance.

8                    [Psaume 114]

Le Ps. 114 est écrit dans le style poétique le plus élevé. Il est important pour nous, en ce qu’il rattache directement l’ancienne délivrance d’Israël de la servitude d’Égypte à la délivrance actuelle du peuple, et nous fait voir que, dans toutes les deux, c’est le même Seigneur qui appelle la terre à trembler à cause de sa présence. Lors de la délivrance de Jacob,  la mer s’enfuit et le Jourdain retourna en arrière. Pourquoi cela ? Ce n’était certes pas par frayeur devant la présence de l’homme. La terre doit trembler, maintenant aussi, devant Celui qui apparut alors pour la délivrance de son peuple et qui, pour l’amour de lui, changea la mer en une terre sèche et la pierre dure en une source d’eau !

9                    [Psaume 115]

Le Ps. 115 nous montre quel est le vrai et parfait fondement de cette délivrance, dont le coeur jouit par la foi. Ce n’est point aux fidèles que revient la louange, mais à l’Éternel, particulièrement pour sa miséricorde, ensuite pour sa fidélité à sa promesse. L’homme pieux, par l’Esprit, se réfère alors au cri de la douleur amère dont il est parlé en Joël et à laquelle font allusion les Ps. 42 et 43 : Pourquoi les nations diraient-elles : Où donc est leur Dieu ? Moïse parlant dans le même esprit, avait dit de même : «Les Égyptiens l’entendront, et que feras-tu à ton grand nom ?» Sainte et heureuse hardiesse de la foi ! Ce caractère de l’affliction du résidu montre comment sur la croix et dans ses dernières souffrances, Christ entra dans ce genre de douleur. Les Juifs lui tinrent alors effectivement le langage que nous lisons ici, mais ils n’auraient jamais pu le lui tenir auparavant. L’Israélite fidèle répond: Notre Dieu est aux cieux Puis il met son Dieu en contraste avec les idoles ; Israël, la maison d’Aaron, et tous ceux qui craignent l’Éternel sont invités à se confier en lui. Cette dernière invitation ouvre la porte à tous les Gentils qui recherchent la face de Jacob. Vient ensuite ce que nous avons indiqué comme le fondement des Psaumes qui nous occupent, savoir que l’Éternel s’était souvenu des Israélites, et qu’il voulait les bénir, même de plus en plus, les petits avec les grands : «vous et vos fils». Ils étaient les bénis de l’Éternel, le Créateur des cieux et de la terre. Les cieux lui appartenaient, mais il avait donné la terre aux fils des hommes. Ce trait montre bien clairement que c’est de la bénédiction terrestre qu’il s’agit ici, car Dieu ne nous a pas donné à nous la terre, mais la croix sur la terre, avec le ciel et les choses qui y sont, pour notre part : nous cherchons les choses qui sont en haut, non celles qui sont sur la terre. De même, d’une manière presque plus frappante, les morts ne loueront point Jah, mais, nous, dit l’Esprit par la bouche du résidu, nous le louerons dès maintenant (c’est-à-dire depuis le moment de la délivrance finale) et à toujours ! Pour nous, chrétiens, nous disons : «Déloger et être avec Christ est de beaucoup meilleur !»

10               [Psaume 116]

Le Psaume 116 célèbre cette délivrance qui échoit aux fidèles quand ils sont sur le point de mourir. Jéhovah les exauce et ils marcheront devant l’Éternel, dans la terre des vivants. Sous ce rapport, ce Psaume est un récit continu de la miséricordieuse bonté de l’Éternel envers les Israélites qu’il avait secourus lorsqu’ils étaient abaissés ; et cela avait provoqué leur amour pour Lui. Au reste, voici quel est le caractère de l’Éternel : il garde les simples ; l’âme si douloureusement éprouvée, peut retourner en son repos ; la mort de Ses saints est précieuse devant ses yeux ; et maintenant, devant tout son peuple, dans les parvis de la maison de l’Éternel, au milieu de Jérusalem, le fidèle rendra les voeux qu’il avait faits en sa détresse quand il invoquait l’Éternel. Il offrira le sacrifice d’actions de grâces. La citation de ce Psaume par l’apôtre Paul [v. 10 — 2 Cor. 4 :13] fait voir l’usage qu’on peut faire des Psaumes qui nous occupent comme renfermant, pour tout fidèle, de saints principes de conduite. Malgré la souffrance et l’épreuve, la confiance en l’Éternel ouvrait la bouche du fidèle. Quand Paul disait en Rom. 3: 4 : «Que Dieu soit vrai et tout homme menteur», ce n’était pas dans le même esprit qu’au verset 11 de notre Psaume, quoiqu’il y ait quelque chose de semblable dans l’expression de l’apôtre : «Tous cherchent leurs propres intérêts» (Phil. 2: 21). Mais, quant au principe, l’apôtre peut l’adopter. Le mot traduit par «agitation» ne signifie pas «agitation» dans les sens d’un défaut moral, comme trop de hâte, mais plutôt : «dans ma détresse», et mieux encore : «dans ma détresse ou mon alarme subite», c’est-à-dire par l’effet de la pression des circonstances ; une alarme qui fait qu’on est agité.

11               [Psaume 117]

Le Ps. 117 est l’invitation aux autres nations et aux autres peuples à venir célébrer l’Éternel, qui désormais sera roi sur toute la terre. Les peuples se réjouissent et sont heureusement introduits dans cette relation, l’Éternel s’étant révélé à eux par ses voies à l’égard d’Israël. Ici, comme toujours, la bonté vient d’abord ; et la vérité demeure à toujours, aucune chute du peuple n’y mettant fin. Comme les Psaumes précédents, celui-ci est un «Alléluia».

12               [Psaume 118]

Au Ps. 118 nous trouvons, mais pas d’une manière aussi formelle, la louange et l’action de grâces, rattachées à la formule bien connue : «Sa bonté demeure à toujours !» — ou plutôt, fondées sur elle. Les mêmes personnes que le Ps. 115 invitait à se confier en l’Éternel, sont maintenant invitées à le célébrer. Depuis le verset 5, le Saint Esprit parle, dans la personne d’Israël délivré, de cette fidélité de Jah. Maintenant que l’Éternel est pour ses saints, ils n’ont plus à redouter l’homme. L’Éternel vaut mieux que l’homme. L’Éternel vaut mieux que les principaux (versets 6-9). Les versets 10-18 exposent les circonstances et les voies par lesquelles Israël avait passé : toutes les nations l’avaient environné ; au nom de l’Éternel, il les avait détruites ; elles avaient été éteintes comme un feu d’épines. La puissance de l’ennemi avait rudement poussé Israël ; mais l’Éternel lui avait été en secours. Les vers. 14-17 célèbrent le résultat de cette intervention dans un chant de joie et d’allégresse. Au vers. 18, nous trouvons un autre aspect de la même scène. Les circonstances qu’Israël avait traversées étaient le châtiment de Jah, qui l’avait châtié sévèrement, mais ne l’avait point livré à la mort qui constituait la puissance de l’ennemi sur le peuple. Nous apprenons donc ici ce qu’est réellement l’épreuve, comme nous pouvons le voir aussi dans Job — d’abord les instruments, les hommes, même toutes les nations ; ensuite l’ennemi qui agit, par leur moyen, et sur l’esprit, poussant l’âme rudement ; mais derrière cela, source de tout ce qui arrive, nous voyons Dieu qui châtie, mais qui n’abandonne pas. Ceci est plein d’instruction pour nous dans beaucoup de circonstances par lesquelles nous passons et où se trouvent tous ces divers éléments d’épreuve.

Maintenant les portes de justice s’ouvrent devant Israël. Ce changement, introduit tout à coup, comme résultat de l’épreuve, est de toute beauté : «J’y entrerai, je célébrerai Jah; c’est ici la porte de l’Éternel, les justes y entreront !» Israël célébrera là ses louanges, car l’Éternel lui a répondu et a été son salut. Mais ici paraît une vérité plus élevée et plus profonde : Israël ne peut être restauré sans le Messie, et Israël reconnaît maintenant Celui qu’il avait méprisé jadis. «La pierre que ceux qui bâtissaient avaient rejetée est devenue la tête de l’angle. Ceci a été de par l’Éternel ; c’est une chose merveilleuse devant nos yeux» (versets 22, 23). Cette expression «nos yeux», nous révèle qui est réellement celui qui parle, et, quoiqu’on n’entende qu’une seule voix, qui sont ceux qui prennent part au chant de louange. C’est ici le jour que l’Éternel a fait ; c’est sa journée, la journée de la bénédiction de son peuple en rapport avec le Messie ; son peuple se réjouit en elle. Maintenant ils crient : Hosannah au Fils de David, au Roi d’Israël, et disent: Béni soit celui qui vient au nom de l’Éternel ! (vers. 24-26). Nous apprenons, d’après le propre enseignement du Seigneur, quels sont ceux qui parlent dans ce Psaume et à quel temps il s’applique ; car la maison a été laissée déserte, et ils ne le verront pas de nouveau jusqu’à ce qu’ils disent : «Béni soit celui qui vient !» En sorte que c’est bien Israël, c’est-à-dire le résidu, qui parle, et cela au jour de sa repentance, sous la grâce, quand il est près de voir de nouveau le Messie. Ils bénissent celui qui vient de la maison de l’Éternel. L’Éternel est Dieu, il a donné la lumière à Israël ; maintenant le culte et le sacrifice sont offerts à celui qui a délivré et béni ; maintenant ils disent : «Tu es mon Dieu, je te célébrerai, je t’exalterai !» Le Psaume se termine par l’expression bien connue de la louange et de la gratitude reconnaissante d’Israël : «Célébrez l’Éternel, car il est bon, car sa bonté demeure à toujours !»

Ainsi l’intelligence spirituelle des voies de Dieu à laquelle arrive le peuple, sa venue pour adorer l’Éternel en justice, et la confession qu’il fait du Messie, de Jésus, jadis méprisé et rejeté, tout cela est développé en rapport avec la délivrance et la bénédiction d’Israël et avec la parfaite manifestation de la nature et du caractère de l’Éternel. Plusieurs versets de ce Psaume sont cités au terme des souffrances du Sauveur ; dans aucun autre Psaume on ne trouve autant de rapprochements entre Lui et les douleurs ou les promesses d’Israël.

13               [Psaume 119]

Le Ps. 119 nous présente, dans son contenu général, la loi écrite dans le coeur. Ce Psaume prend ainsi, dans la série des Psaumes, une place importante. Il se rattache aussi nettement aux souffrances d’Israël dans les derniers jours, et aux précédentes infidélités du peuple envers Dieu ; chacune de ses vingt-deux parties présente, ce me semble, une phase différente des exercices du coeur en rapport avec la loi qui y est écrite, quoique le principe général soit le même d’un bout à l’autre. Je signalerai très brièvement la portée principale de ces diverses divisions.

13.1                   [119:1-8]

La première division nous présente naturellement le grand principe général. C’est la troisième fois que nous rencontrons la déclaration de la béatitude comme manifestation du retour de l’âme dans l’épreuve et dans la détresse, à la grande vérité exprimée dans le Ps. 1, où l’effet en est vu sous le gouvernement immédiat de Dieu. Au Ps. 32, le bonheur du pardon est célébré ; ici, c’est celui que l’on goûte à marcher avec Dieu, quand on est revenu de ses égarements, en dépit de toutes les difficultés et du mépris que l’on peut rencontrer. À la vérité, il y a une autre béatitude à la fin du premier livre, où nous avons vu Christ si pleinement introduit : le Ps. 41 déclare bienheureux celui qui comprend le pauvre, qu’il s’agisse de Christ ou de ceux qui marchent sur ses traces. Le Psaume premier supposait le bonheur sous le gouvernement d’un Dieu qui prenait en main la cause des justes, mais nous savons que, de fait, cette bénédiction n’a pas été réalisée sur la terre, et c’est même ce qui a introduit une justice céleste et la rédemption. Dès lors, au Ps. 41, la vraie béatitude consiste dans le discernement et l’intelligence de la position que le Seigneur a prise comme rejeté des hommes, Lui, le vrai pauvre, se plaçant lui-même, pratiquement, dans cette condition qu’il déclare bienheureuse, comme nous le montre le sermon sur la montagne, où se trouve établie la grande vérité de la loi dans le coeur. Ici, dans notre Psaume, nous voyons apparaître aussi les circonstances adverses dans ce cri : «Ne me délaisse pas tout à fait !»

13.2                   [119:9-16]

Dans la deuxième division du Psaume, la parole est liée à Dieu. Non seulement celui qui garde la parole est l’homme bienheureux, mais la parole le purifie : le désir de son coeur est positivement fixé sur elle. Remarquez la connexion intime entre Dieu et sa parole, aux versets 10, 11.

13.3                   [119:17-24]

La troisième division nous présente la manière dont celui qui a la loi dans son coeur s’appuie, dans l’affliction, sur la miséricorde divine. Le fidèle Israélite regarde aux voies pleines de bonté de l’Éternel pour être conduit à garder sa parole (vers. 17). Le vers. 19 décrit l’état de ce fidèle; le vers. 21, ainsi que nous l’avons remarqué dans tout ce livre, l’intervention de l’Éternel qui s’est fait connaître déjà par la délivrance, mais pas encore par la complète bénédiction. Les vers. 22 et 23 font voir le mépris sous lequel se trouve le résidu affligé qui, dans cet état, a fait de la loi de l’Éternel ses délices et sa consolation.

13.4                   [119:25-32]

Dans la quatrième division, l’épreuve est plus intérieure. L’âme du fidèle est attachée à la poussière, mais il s’attend au secours de Dieu, selon sa parole ; il désire éprouver l’effet de cette eau vive qui vient de Dieu. Il a été sincère devant Dieu ; il lui a déclaré ses voies ; il en est toujours ainsi. Il demande que Dieu éloigne de lui la voie du mensonge : il s’est tenu fermement à la parole et s’attend à ce que Dieu ne le rendra point honteux. Mais il demande que son coeur soit mis au large, afin de pouvoir courir librement dans la voie des commandements de Dieu. C’est là le résultat certain de la discipline : une âme qui a pris plaisir à la volonté de Dieu et à la sainteté, souhaite encore de courir en liberté. Quoiqu’il s’agisse ici de commandements, c’est-à-dire d’un côté extérieur de la parole, c’est pourtant toujours la parole dans le coeur. Nous retrouvons la même chose chez Zacharie et Élisabeth, qui sont une belle expression morale du résidu. Pour le chrétien, ces choses auront un caractère plus absolu et intérieur ; ce sera plutôt la sainteté que les témoignages (quoiqu’il puisse peut-être commencer par ceux-ci) soit quand Dieu l’appelle pour la première fois, soit après la discipline ; il s’agit pour lui de «marcher dans la lumière comme Dieu est dans la lumière» ; il ne s’agit point des ordonnances et des commandements de l’Éternel. Néanmoins, en principe, la nature de ces exercices est essentiellement la même. Faire aujourd’hui aux saints l’application directe de ce Psaume, c’est abaisser le niveau divin de leurs pensées ; mais on peut appliquer d’une manière fort instructive la nature de l’exercice moral qui y est présenté, — car la soumission et la confiance au sein de l’épreuve sont toujours convenables et bonnes, quoique les formes en soient chez le Juif tout à fait inférieures à ce qu’elles sont chez le chrétien (comparez avec ce que nous avons ici, l’épître aux Philippiens, où nous trouvons l’expérience chrétienne).

13.5                   [119:33-40]

La cinquième division exprime le désir d’être guidé et enseigné de Dieu dans ses voies et dans l’observation de sa loi.

13.6                   [119:41-48]

La sixième implore la bonté et le salut de Dieu dans cette marche, afin qu’on ait du courage devant les adversaires et qu’on tienne ferme la loi de Dieu.

13.7                   [119:49-56]

Dans la septième, le fidèle, vivifié par la parole, compte sur elle, car Dieu a fait qu’il s’y est attendu comme en Sa parole, en sorte que maintenant il s’appuie sur toutes ses déclarations. Au milieu des peines et des chagrins, quand il n’y avait au dehors rien de réjouissant pour la nature, la parole a soutenu son coeur.

13.8                   [119:57-64]

Cela amène la huitième division : C’est pourquoi l’Éternel est la portion du fidèle. Il l’avait recherché, il s’était jugé et avait rebroussé chemin vers les témoignages de l’Éternel. Il comptait sur lui et voulait le célébrer dans les veilles secrètes de la nuit, où son coeur était laissé à lui-même. Il s’accompagnait de ceux qui le craignaient. L’Éternel illumine ses pensées et il voit la terre remplie de sa bonté. C’est une belle peinture des mouvements du coeur.

13.9                   [119:65-72]

La neuvième division expose les circonstances dans lesquelles se trouve le fidèle au moment de ce Psaume. Par l’effet de la consolation dont nous l’avons vu jouir, dans la partie qui précède, il peut considérer les circonstances qui l’environnent avec l’oeil et la pensée de Dieu. Aussi cette portion du Psaume met-elle, beaucoup plus que les autres, ces choses devant nous, du moins les sentiments auxquels ces circonstances donnent lieu. L’Éternel avait déjà fait du bien à son serviteur, selon sa parole; et celui-ci recherche l’enseignement de Dieu, afin de bien comprendre sa pensée. Il avait été sous la discipline ; avant de s’y être trouvé, il allait à travers champs, mais maintenant il marchait dans l’esprit et le sentier de l’obéissance. Il voit les orgueilleux dire des mensonges contre lui, et leur coeur épaissi comme la graisse, sans aucun lien avec Jéhovah ni dans leur état, ni dans l’esprit d’obéissance ; et il reconnaît combien il lui est bon d’avoir été affligé, afin qu’il apprît les statuts de l’Éternel. Il n’y a pas de meilleure marque de la bonne condition de l’âme, que de voir celle-ci revenir à la volonté de Dieu, — «Seigneur, que veux-tu que je fasse ?» — et considérer comme bon tout ce qui a contribué à l’amener à cet état : elle donne à la volonté de Dieu, comme autorité et moralement, la place qui lui appartient dans le coeur.

13.10               [119:73-80]

La dixième division renferme deux pensées principales. L’Éternel est le Créateur du fidèle, Celui qui l’a formé ; ce dernier regarde à Lui pour qu’il dirige sa pauvre créature, comme un fidèle Créateur. Ceux qui craignent l’Éternel se réjouiront, quand ils le verront, parce qu’il s’est attendu à sa parole. En second lieu, il connaît que c’est dans sa fidélité même que l’Éternel l’a affligé, et il attend que ses compassions viennent sur lui, que les orgueilleux soient couverts de honte et que ceux qui craignent l’Éternel reviennent à lui. Tout cela se rattache à l’intégrité du coeur dans les statuts de l’Éternel.

13.11               [119:81-88]

Le cri devient plus pressant dans la onzième division. Le fidèle est sous la pression de l’épreuve, son âme se consume en attendant la délivrance ; — en attendant que l’Éternel exécute le jugement ; car il marche dans ses préceptes. Les orgueilleux le persécutent, sans cause : ils ne tiennent point compte de l’Éternel, ni de sa loi.

13.12               [119:89-96]

Dans la douzième division, la création rend témoignage à la fidélité permanente de Dieu. Sa parole est établie dans les cieux où rien ne peut l’atteindre ni l’ébranler. N’eût été la loi de l’Éternel qui avait soutenu son coeur, le fidèle eût péri sous le poids de l’affliction. Combien il est précieux de posséder la Parole dans un monde pareil ! Nous avons plus que des commandements, mais nous pouvons dire : «J’ai vu la fin de toute perfection». Et une autre pensée plus rassurante surgit de tout cet exercice du coeur : «Je suis à toi !»

13.13               [119:97-104]

Dans la treizième division, le fidèle exprime les délices qu’il prend intérieurement dans la loi de l’Éternel, et l’effet qu’il en retire, en intelligence spirituelle.

13.14               [119:105-112]

Dans la quatorzième division, la loi le dirige dans sa marche. Affligé et opprimé, il attend sa consolation de Celui dont il a pris les jugements pour sentier, en dépit des méchants et de leurs pièges.

13.15               [119:113-120]

La quinzième division nous dit l’horreur que le fidèle éprouve pour ceux qui sont doubles de coeur, et comment il regarde à Dieu comme son asile, et rejette les méchants. Il compte sur l’appui de l’Éternel pour ne pas être confus dans son espérance, et il considère avec une solennelle frayeur le jugement assuré des méchants.

13.16               [119:121-128]

Dans la seizième division, le fidèle insiste plus vivement pour que l’Éternel intervienne en vue de la délivrance. La manière dont les méchants ont annulé la loi ne fait que le porter, lui, à s’y attacher plus étroitement. Il est temps que l’Éternel agisse.

13.17               [119:129-168]

Toutes les divisions qui suivent manifestent les effets de ce fort attachement à la loi et aux témoignages de l’Éternel, la valeur de la loi, sous tous les rapports, pour le coeur du fidèle. Nous y voyons l’épreuve sous laquelle il était encore dans ce sentier de la justice, comment il voulait marcher dans les voies de l’Éternel lorsqu’il serait délivré, et sa profonde douleur quant aux transgresseurs. Il demande à être enseigné, vivifié, gardé, et rappelle le caractère éternel des témoignages de Dieu ; en sorte qu’il demeure ferme, quoique opprimé par les méchants.

13.18               [119:169-176]

La dernière division, la partie finale, est d’un caractère plus général, quoique dans le même esprit que les autres ; elle est, pour ainsi dire, le résumé de tout le Psaume. Le fidèle exprime le désir que le cri de l’opprimé, qui prenait ses délices dans la loi, monte devant l’Éternel ; il demande l’intelligence et la délivrance selon sa parole ; et il déclare que ses lèvres publieront sa louange, quand il lui aura enseigné ses statuts: sa langue s’entretiendra de sa parole ; il a le sentiment de la justice de ses commandements ; il attend que sa main lui soit en secours, parce qu’il a choisi ses préceptes. Il avait ardemment désiré le salut de l’Éternel (il n’avait point mis sa confiance en l’homme) ; la loi de Jéhovah avait été ses délices, — non point sa volonté, ni les voies de l’homme prospère. Il demande de vivre afin de célébrer les louanges de l’Éternel, et que ses ordonnances lui soient en aide ; car il a devant lui la puissance de la mort et du mal. Enfin il reconnaît qu’il s’était égaré et s’attend au Berger d’Israël, pour le chercher, car il n’avait point mis en oubli ses commandements. Tel est l’état moral d’Israël dans les derniers jours, lorsque de retour dans son pays, la loi est écrite dans son coeur, mais que la pleine délivrance et la bénédiction finale ne sont pas encore venues. De fait, ce Psaume développe l’état moral du coeur de ceux qui craignent Dieu dans les circonstances prophétiquement introduites par le Ps. 118.

14               [Psaumes 120 à 134 — Cantiques des degrés]

Nous arrivons maintenant, avec les Psaumes 120-134, aux cantiques appelés «Cantiques des degrés». Ils décrivent, je n’en doute point, les circonstances extérieures de la même période dont nous venons de parler, alors qu’Israël est dans le pays, mais que la puissance de Gog n’est pas encore détruite. [Psaume 120] Le Ps. 120 est la première expression du cri que le fidèle dans la détresse fait monter vers l’Éternel qui l’a exaucé. Ici la plainte est particulièrement relative au mensonge et à la tromperie: le jugement atteindra tout cela. Mais il ne s’agit point de l’oppression et de la violence contre Jérusalem, ni de celles qu’exerce le peuple apostat ; il s’agit des mensonges et des tromperies proférées contre le fidèle lui-même : son malheur est de séjourner en Méshec, et de demeurer dans les tentes de Kédar. Le mal est dans le coeur de ceux qui sont devant lui; et lorsque le fidèle parle de paix, ils sont pour la guerre. Il me semble que ce Psaume ne traite pas de l’oppression exercée à Jérusalem par l’antichrist ou par la Bête, mais qu’il s’applique à ceux qui, dans le pays, se trouvaient là où le dernier ennemi qui avait feint de les favoriser (*), et en avait amené plusieurs à apostasier pour l’amour du repos et de la prospérité, se manifeste maintenant comme n’étant qu’un perfide oppresseur.

(*) C’est en rapport avec Daniel 8, non pas avec Daniel 9.

Au Ps. 121 l’assurance est donnée que l’Éternel est la protection du fidèle, lui qui ne sommeille ni ne s’endort jamais ; «il ne permettra point que ton pied soit ébranlé». La portée générale de ce Psaume est évidente; mais je ne suis pas absolument certain de celle du premier verset, à moins d’identifier l’Éternel, le Créateur des cieux et de la terre avec la montagne de Sion (*) et la ville du grand Roi. Quoi qu’il en soit cependant, le sujet du Psaume est l’Éternel comme la grande sécurité des fidèles ; c’est pourquoi son nom est souvent répété. Ce nom est mentionné en rapport avec le double caractère de Créateur des cieux et de la terre, et de gardien d’Israël, du fidèle en particulier. L’Éternel le gardera en toutes circonstances, dès maintenant et à toujours !

(*) La montagne est ordinairement le symbole d’une puissance élevée, une haute montagne comme la montagne de Basan. Ici, c’est la montagne du Seigneur.

14.1                   [Psaume 122]

Le Ps. 122 célèbre Jérusalem. Le saint se réjouit d’y aller ; c’est là que montent les tribus, et que les trônes de jugement, les trônes de la maison de David, se trouvent. Son coeur y est attaché pour l’amour de ses frères et de ses compagnons et à cause de la maison de l’Éternel, le Dieu d’Israël, le Dieu des Israélites fidèles. Il s’agit du rétablissement des relations avec Jérusalem, le souvenir des anciennes relations revient à l’esprit, et les nouvelles sont établies.

14.2                   [Psaume 123]

Au Ps. 123 nous revenons aux douleurs du résidu, et à ce qui constitue sa ressource. La bénédiction n’est pas complètement venue ; le résidu regarde à l’Éternel dans les cieux ; mais en regardant à lui comme Dieu d’Israël, il dit maintenant: «notre Dieu !» Toutefois il est encore accablé par les insultes de ceux qui sont à leur aise et par le mépris des orgueilleux.

14.3                   [Psaume 124]

Au Ps. 124 la puissance de l’ennemi venait de se déployer contre les fidèles qui, dans le pays, se confiaient en l’Éternel ; ils avaient échappé, mais uniquement parce que l’Éternel avait été pour eux, sans quoi ils eussent été entièrement engloutis par le dernier effort de la puissance de l’ennemi, je pense, quand la Bête apostate et l’antichrist ont disparu de la scène.

14.4                   [Psaume 125]

Le Ps. 125 célèbre la bénédiction de ceux qui se confient en l’Éternel, en vertu de son intervention qui leur fait dire que désormais l’Éternel est autour de son peuple, dès maintenant et à toujours. La paix sera sur Israël. Quant à ceux qui se détournent dans leurs voies tortueuses, l’Éternel les amènera en jugement avec les ouvriers d’iniquité. Le bâton de la méchanceté ne reposera point sur le lot des justes : ce bâton de méchanceté, qui représente le règne des méchants, sera absolument exclu, ainsi que le mal qu’il fait, pour que les justes ne s’écartent pas du droit chemin. Je pense que tout cela est relatif à la dernière invasion de Gog au terme de sa puissance, à la dernière condition de l’Assyrien, peut-être au huitième chapitre de Daniel ; seulement ce passage nous donne l’ensemble du caractère de cette invasion, et non pas simplement son caractère final ; peut-être aussi tout cela est-il relatif au dernier roi du Nord qui entre en scène après le roi qui fait selon sa volonté en Dan. 11.

14.5                   [Psaume 126]

Ps. 126. Après avoir éprouvé la délivrance, le coeur du fidèle trouve son centre en Sion, car il en sera ainsi. Combien Sion avait été abaissée, selon le Ps. 124 ! (comp. És. 29: 4 ; 17: 12-14, et d’autres passages). Et maintenant c’était comme un songe, tant la joie était complète, tant elle était inattendue ! Les nations elles-mêmes reconnaissent la main du Seigneur. Mais le fidèle attend la pleine bénédiction et demande à l’Éternel de rétablir ses captifs pour que cette bénédiction soit entière. Cependant Dieu s’était déjà manifesté ; et, pour le fidèle qui s’était chargé de son témoignage dans la souffrance, dans la honte et l’opprobre, il y avait maintenant une moisson d’allégresse. Il en est toujours ainsi, car ce n’est que par la souffrance qu’arrive la joie parfaite, le témoignage de Dieu étant placé dans un monde d’iniquité.

14.6                   [Psaume 127]

Au Ps. 127, nous voyons que c’est l’Éternel qui bâtit la maison, qui garde la ville, qui accorde la faveur ardemment désirée, de nombreux enfants, et que sans lui l’homme travaille et veille en vain. Le caractère de la bénédiction est ici entièrement juif.

14.7                   [Psaume 128]

Le Psaume 128 rappelle qu’une postérité nombreuse est un don et une bénédiction de Dieu, et déclare que les bénédictions qui viennent d’être mentionnées sont la part de quiconque craint l’Éternel. Il s’agit d’une bénédiction temporelle et actuelle, — de bénédictions qui viennent de Sion; et le désir du coeur de l’Israélite fidèle, c’est de voir tous les jours de sa vie la prospérité de Jérusalem. Quoique le résidu soit l’objet direct des bénédictions présentées, Dieu voulait, comme principe, que le fidèle gentil, celui qui craignait l’Éternel et qui reconnaissait le Dieu d’Israël, y eût part aussi et se réjouît avec son peuple.

14.8                   [Psaume 129]

Le Ps. 129 revient maintenant avec joie aux souffrances et aux épreuves par lesquelles ont passé les enfants de Sion. Mais l’Éternel. est juste; il a coupé les cordes des méchants. Tous ceux qui ont Sion en haine (car Sion est toujours ici la pensée dominante), sont desséchés comme l’herbe des toits, comme des choses sans valeur que personne ne désire.

14.9                   [Psaume 130]

Le Ps. 130 traite un autre sujet, dont nous avons rencontré, ailleurs déjà, des traces manifestes : il s’occupe des péchés d’Israël comme question entre le peuple et Dieu. Nous ne trouvons point ici cependant une détresse purement légale : la confiance en Jéhovah caractérise le sentiment que le résidu a de ses péchés, bien que ce sentiment soit accompagné de celui d’une détresse et d’une humiliation profondes. C’est l’effet que produit toujours dans l’âme la vue du péché unie à l’expérience de la miséricorde. La détresse purement légale est plus personnelle dans sa terreur, quoiqu’elle soit merveilleusement efficace pour détruire la confiance en soi, et nous jeter dans les bras de la miséricorde ; la conviction de péché avec le sentiment de la miséricorde implique davantage le sentiment d’avoir offensé le Dieu de bonté, et c’est une oeuvre plus profonde. Ici, «il y a pardon» auprès de Jah, afin qu’il soit craint, et l’âme attend l’Éternel, quoiqu’elle ait crié des lieux profonds ; elle désire, la grâce est ce à quoi elle regarde ; l’Éternel est celui qu’elle attend, vers. 5. Le fondement de son espérance est déclaré au vers. 7, tandis que le vers. 8 montre sa confiance dans un résultat complet. Au vers. 3, l’âme reconnaît sincèrement ce qui a donné lieu au besoin auquel la grâce vient répondre ; le verset 7 expose ce sur quoi on peut compter en grâce : la bonté et la rédemption en abondance ; au vers. 8 la foi compte pleinement sur cela en faveur d’Israël. Israël sera racheté, non pas de ses peines, mais de ses iniquités.

14.10               [Psaume 131]

Le Ps. 131 établit en peu de mots la marche du fidèle dans l’humilité et dans l’éloignement de toute confiance en lui-même. Israël doit se confier en l’Éternel dès maintenant et à toujours.

14.11               [Psaume 132]

Le Ps. 132 est, sous quelques rapports, un Psaume très intéressant. Il nous présente le rétablissement de l’arche de l’alliance dans le lieu de son repos, et les promesses de l’Éternel en réponse à la supplication de son serviteur. Son point de départ est l’établissement de l’arche en Sion par David. Ce fait, comme nous l’avons vu en étudiant les livres historiques, est d’une très haute importance. En lui se manifesta la grâce agissant en puissance, lorsque Israël avait manqué si complètement que le lien entre le peuple et Dieu était entièrement rompu, en tant que basé sur le principe de la responsabilité du peuple, et que l’arche avait été menée en captivité et que «I-Cabod» avait été écrit sur tout cet état de choses (*). Mais maintenant avaient été trouvés, en un sens plus complet et plus durable, des demeures pour le Puissant de Jacob, des demeures où les fidèles se prosterneraient devant son marchepied, car la semence de David, le Messie de Jéhovah, devait s’asseoir sur son trône à toujours et à perpétuité. L’Éternel entrait maintenant dans son repos, lui et l’arche de sa force. Auparavant (voir Nombres 10: 35-36), s’il se levait, c’était pour disperser ses ennemis, et il retournait ensuite aux dix mille milliers d’Israël. Maintenant les ennemis étaient dispersés, et l’Éternel se levait pour trouver son repos en Israël. Remarquez au verset 13 l’élection souveraine de Dieu. Remarquez aussi que la promesse qui répond à la supplication, va chaque fois au delà de la requête : cela ressort de la comparaison des versets 14 et 15 avec le verset 8 ; du verset 16 avec le verset 9 ; et des versets 17 et 18 avec le verset 10. C’est du plus haut intérêt comme manifestation de la grâce du Seigneur, en faisant voir tout l’intérêt qu’il porte à son peuple et comment son amour dépasse toutes les espérances de celui-ci.

(*) Les trois formes de gouvernement avaient été manifestées, en Israël. D’abord la responsabilité directe envers Dieu, sous la sacrificature. Celle-ci avait failli avec Héli et I-Cabod avait été prononcé, C’en était fait d’Israël sur la terrain de la responsabilité. Alors Dieu était intervenu par un prophète : il pouvait encore le faire ; c’était un acte de sa souveraineté. Mais le prophète manque aussi et, de même, la royauté établie par le peuple. Nous voyons alors, en troisième lieu, la royauté établie comme puissance en grâce, comme elle le sera en Christ, et l’arche est ramenée. C’est ce que nous avons dans ce Psaume.

14.12               [Psaume 133]

Ps. 133. Maintenant les frères habitent ensemble dans l’unité. C’est comme l’huile de l’onction d’Aaron, qui, répandue sur sa tête, communiquait à tout le reste le parfum de la faveur divine ; comme la rosée abondante de l’Hermon, qui, quelque élevée que fût sa source, portait sa puissance rafraîchissante là où Dieu avait commandé la bénédiction et la vie pour l’éternité (*). Je ne vois pas la nécessité de chercher près de l’Hermon quelque montagne du même nom, mais plutôt le contraire.

(*) C’est un des deux passages de l’Ancien Testament, où il est parlé de la vie éternelle ; l’autre est en Daniel 12 ; les deux la présentent comme devant être accomplie au temps de la bénédiction à venir. Je n’ai pas besoin de dire que, dans le Nouveau Testament, elle est pleinement révélée en Christ et que celui qui croit en Lui a la vie éternelle.

14.13               [Psaume 134]

Le Ps. 134 clôt la série des Psaumes des degrés en invitant les serviteurs de l’Éternel à le bénir : nuit et jour ils doivent le célébrer et élever des mains pures dans le lieu saint pour le bénir. Il est là, et ses serviteurs y sont aussi pour célébrer ses louanges. L’Éternel qui a fait les cieux et la terre, bénit maintenant, non pas simplement du ciel, mais de Sion. Sion est le lieu où l’on bénit Jéhovah, et d’où Jéhovah bénit. Je serais disposé à considérer le dernier verset comme prononcé par la bouche de Christ comme Fils de David et dans le caractère de Melchisédec, qui disait : «Béni soit le Dieu Très-Haut, et béni soit Abram de par le Dieu Très-Haut !» J’observe seulement que Christ parle ainsi spécialement en rapport avec l’Éternel (comme en Zach. 6: 13), bénissant de Sion le résidu fidèle. Ce dernier verset est une espèce de réponse à l’invitation contenue dans ceux qui précèdent ; l’Esprit de Christ dans le résidu invite les serviteurs de l’Éternel à le bénir ; et eux bénissent de sa part le fidèle.

 

Les Ps. 135 et 136 célèbrent l’Éternel qui a délivré Israël et habite désormais dans Jérusalem ; ils rendent grâce à Celui dont la miséricorde demeure à toujours, le Créateur de toutes choses, en bonté, qui d’abord avait délivré le peuple et s’était souvenu de lui pour le racheter lorsqu’il était déchu et abaissé.

15               [Psaume 135]

Le Ps. 135 a un caractère très marqué, car il donne une clef remarquable pour l’interprétation du livre tout entier, qu’il rattache aux anciennes déclarations de Jéhovah touchant sa relation avec Israël, de manière à faire de l’histoire du peuple un seul tout. Il a pour sujet : «Louez Jah. Louez le nom de l’Éternel !» car Il est bon ; c’est une chose agréable de le célébrer. Il s’est choisi Jacob et Israël pour son trésor particulier. Puis au verset 6, l’Éternel. est célébré comme le Dieu Tout-Puissant qui fait tout ce qui lui plaît et dispose chaque jour de la création; ensuite, comme celui qui a exécuté le jugement sur les oppresseurs d’Israël, qui a délivré le peuple et lui a donné le pays des nations qu’il a chassées. Après cela vient le nom de l’Éternel en rapport avec Israël et en contraste avec les idoles ; puis au versets 13 et 14, deux passages qui sont rapportés d’après Exode 3: 15 et Deut. 32: 36. Dans l’un de ces passages nous voyons que Dieu se chargea pour toujours d’Israël, sous le nom de l’Éternel, et l’autre annonce d’une manière prophétique la délivrance du peuple après qu’il aura totalement et complètement failli. Dans le premier, lorsque Dieu envoie Moïse pour les délivrer, Dieu prend le nom de l’Éternel, le Dieu de leurs pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, et il déclare que c’est là son nom éternellement, et son mémorial dans tous les âges. Il fait ensuite la promesse de délivrer Israël et de l’introduire dans le pays. Le second passage se trouve dans le cantique prophétique de Moïse, après qu’il a placé sous les yeux des enfants d’Israël le tableau de leur apostasie, de leur tache qui n’est point une tache d’enfants de Dieu ; car ils quittèrent le Dieu qui les avait faits et l’émurent à jalousie par les dieux étrangers ; alors l’Éternel cacha d’eux sa face, et se serait décidé à abolir leur mémoire d’entre les hommes, n’eût été la crainte que l’homme, dans son orgueil, n’en prît occasion de s’exalter. Mais ensuite, lorsque le peuple sera dénué de tout appui et sans espérance en lui-même, l’Éternel jugera son peuple et se repentira en faveur de ses serviteurs ; il exécutera des jugements sur les nations et fera qu’elles se réjouiront avec son peuple. En sorte que nous trouvons dans ces deux versets la première délivrance et le dessein de Dieu, ainsi que ses jugements et ses voies aux derniers jours, où les Psaumes nous ont amenés. Ils nous fournissent ainsi une clef qui rend aisée l’application des Psaumes. Puis les versets 15-18 présentent le jugement exercé sur les idoles dont il est question en Deut. 32, et qui avaient été une occasion de chute pour le peuple. Le Psaume se termine par une invitation solennelle à bénir l’Éternel, adressée aux diverses classes déjà signalées : la maison d’Israël, la maison d’Aaron, la maison de Lévi et tous ceux qui craignent l’Éternel. C’est maintenant de Sion qu’on loue l’Éternel, dont on pouvait dire désormais qu’il habitait dans Jérusalem.

16               [Psaume 136]

Le Ps. 136 peut être considéré comme la réponse à l’invitation solennelle du Psaume précédent. Ce qui le caractérise, c’est la formule, déjà souvent remarquée, qui exprime la bonté immuable de l’Éternel pour Israël en dépit de tout : «Sa bonté demeure à toujours !» Le Psaume célèbre Dieu comme Créateur, Dieu des dieux et Seigneur des seigneurs, Libérateur des enfants d’Israël qu’Il avait conduits par le désert ; Celui qui ayant exterminé par son pouvoir de grands et puissants rois, avait donné l’héritage du pays à son peuple ; Celui qui, se souvenant enfin des siens dans leur état d’extrême abaissement, les avait délivrés, Celui qui fournissait la nourriture à toute créature vivante, lui, le Dieu des cieux. Dans un sens, ce Psaume clôt les Psaumes historiques.

 

Viennent ensuite deux séries supplémentaires d’abord une série de Psaumes, qui nous présentent les afflictions caractéristiques du résidu et les voies de l’Éternel à son égard dans les derniers jours ; ensuite une autre série que remplissent les louanges millénaires. Les afflictions dont nous parlons, se trouvent à partir du Ps. 137 jusqu’au Ps. 144 ; ce dernier toutefois exprime l’attente de la délivrance et de la bénédiction. Le Ps. 139 a aussi un caractère particulier, comme nous allons le voir.

17               [Psaume 137]

Le Ps. 137 est le seul qui fasse mention de Babylone pour donner l’histoire complète des souffrances d’Israël ; dans les derniers jours il n’aura qu’un accomplissement mystique, mais qui a son importance, parce que c’est au temps de la captivité de Babylone que la présence divine dans Jérusalem a pris fin et que la puissance des Gentils a été établie. La foi ne pouvait pas être heureuse sur une terre étrangère, ni y chanter les cantiques de Sion. Ces fidèles que nous trouvons ici, ne forment point un peuple céleste ; c’est pourquoi leur pensée se tourne vers Jérusalem que la foi n’oublie jamais. Babylone doit être détruite ; son jugement est ardemment désiré : l’inimitié d’Édom n’est point oubliée. Le but du Psaume est d’exprimer tout l’attachement que, dans leur captivité, les fidèles portent à Sion ; le coeur ne pouvait être séparé d’elle sur la terre étrangère.

18               [Psaume 138]

Le Ps. 138 nous présente le fondement sur lequel la foi repose ; savoir la parole de Dieu. Le fidèle arrive maintenant à reconnaître cette Parole dans le culte ; lorsque les rois de la terre l’auront ouïe, ils se convertiront, célébreront l’Éternel et chanteront dans ses voies. Mais il y a autre chose à célébrer que sa vérité : quoique haut élevé, l’Éternel voit ceux qui sont en bas état ; il vivifie, il protège, il achève tout ce qui concerne le croyant fidèle : «Sa bonté demeure à toujours !»

19               [Psaume 139]

Dans le Ps. 139 nous trouvons tous les exercices de coeur qui appartiennent aux voies de Dieu. Quoique la fidélité de Dieu accomplisse toute la bénédiction qu’il s’est proposée, pas une de nos pensées ne lui échappe ; il n’est pas possible à l’homme de se tenir en sa présence, mais il n’est pas non plus possible de s’enfuir et de se cacher de Lui, comme la conscience pourrait le désirer. Cela révèle une autre vérité : Dieu voit tout et connaît tout, parce qu’il a tout formé. Cette pensée se rattache à la pensée si précieuse pour nous, que c’est en bonté qu’il prend une connaissance parfaite de nous. Il s’intéresse à nous, veille sur chacun de nos membres, comme il connaît chacune de nos pensées. Mais s’il connaît nos pensées, Lui, a les siennes ; et combien elles nous sont précieuses !

Ce sont là précisément les effets produits par la loi. Elle commence nécessairement par la conscience, sous l’oeil de Dieu, car elle nous amène en sa présence ; ensuite elle nous conduit aux pensées de Dieu, qui nous a formés pour lui-même, puis a déployé devant nous les sphères infinies de sa bénédiction et de ses voies. Dieu veille sur le fidèle dans le silence du sommeil, en sorte que, s’il se réveille, il se trouve avec Dieu. Mais, de plus, cette relation avec Dieu, le sépare entièrement des méchants : Dieu les tuera ; le fidèle les somme de se retirer loin de lui. Par conséquent, il regarde les méchants avec haine et horreur à cause de ce qu’ils sont à l’égard de Dieu : pour ce qui le concerne lui-même, il désire être sondé à fond, afin qu’il ne reste pas de méchanceté en lui.

Quoique ce Psaume ait spécialement en vue le jugement extérieur des méchants, il nous fait pénétrer profondément dans la relation de l’esprit de l’homme avec Dieu et son langage s’adapte à notre propre condition comme chrétiens. Le grand sujet qui y est traité directement, c’est que le coeur de l’homme doit être entièrement sondé, comme il le sera lors du jugement, comme il doit l’être toujours. Si cette recherche de l’état du coeur, cette opération qui consiste à le sonder à fond, a lieu lorsque nous sommes dans une position de responsabilité personnelle, le résultat est nécessairement ce cri : «Où fuirai-je loin de ta face ?» Mais lorsque nous sommes devenus l’ouvrage de Dieu, c’est-à-dire, lorsque la grâce et la puissance sont intervenues, les pensées de Dieu nous deviennent précieuses, et nous pouvons demander d’être sondés, connus et éprouvés (plus nous le serons, mieux ce sera), afin que, dépouillés de nous-mêmes, nous soyons capables de jouir de Dieu. Alors aussi nous demandons à Dieu de nous conduire. La volonté est brisée, comme les pensées sont jugées, et notre désir est d’être conduits par Dieu. Nous voyons aussi que le caractère de ce Psaume le rattache aux derniers jours : «Ô Dieu, si tu voulais tuer le méchant !» Celui qui parle attend le jugement ; il exprime sa haine pour ceux qui haïssent Dieu et l’horreur qu’ils lui inspirent.

 

Dans les cinq Psaumes qui suivent nous sommes sur le même terrain que nous avons déjà parcouru très en détail ; seulement, ils s’appliquent à un Israël restauré, mais qui se trouve encore dans le combat, et n’est pas pleinement béni.

20               [Psaume 140]

Au Ps. 140, le fidèle demande à être délivré de l’homme mauvais et de l’homme violent. Israël est en relation avec l’Éternel, mais les orgueilleux l’enserrent de toutes parts.

21               [Psaume 141]

Ps. 141. Instruit au sujet du gouvernement de l’Éternel, le fidèle est attentif à ses paroles et à ses pensées pour être gardé et béni par Lui. Il accepte comme une discipline d’être frappé par le juste ; il compte sur l’exaucement de ses requêtes ; et même lorsque le jugement fond sur les orgueilleux (Israël, je pense), il envisage ce jugement comme le moyen de leur faire entendre la parole de l’Éternel. C’est un Psaume, comme David eût pu l’écrire quand Saül le poursuivait. Le fidèle prévoit le jugement dont le méchant va être frappé, mais il désire que les calamités servent à en arrêter quelques-uns.

22               [Psaume 142]

Le Ps. 142 regarde à l’Éternel comme à l’unique refuge.

23               [Psaume 143]

Ps. 143. Le fidèle implore particulièrement la miséricorde et la bonté de l’Éternel, afin qu’au milieu des persécutions dont il est l’objet de la part de l’ennemi et des maux qui le pressent, Dieu n’entre point en jugement avec lui, mais fasse voir sa miséricorde. Comme serviteur de l’Éternel, il demande à être enseigné et conduit. Tous ces Psaumes expriment donc les sentiments de personnes plongées dans une profonde détresse, mais qui, étant en relation avec l’Éternel, — non pas chassées loin de Jérusalem et ne le connaissant que comme Dieu — attendent que leurs ennemis soient retranchés.

24               [Psaume 144]

Le Ps. 144 bénit l’Éternel comme source de la force. Le motif qu’il allègue pour la destruction des ennemis, est : «Qu’est-ce que l’homme ?» Pourquoi l’Éternel tiendrait-il compte (*) d’un ver semblable et différerait-il d’introduire la bénédiction en ajournant ainsi le jugement ? On attend donc la délivrance comme la parfaite, la vraie bénédiction finale d’Israël : «Bienheureux le peuple pour qui il en est ainsi ! Bienheureux le peuple qui a l’Éternel pour son Dieu !» Ce Psaume s’applique directement à David lui-même, car il y est nommé et reconnaît Dieu comme assujettissant son peuple sous lui (le peuple de Dieu), en un mot comme la source du pouvoir royal. Je ne vois pas qu’il introduise personnellement quelqu’un sur la scène au dernier jour. S’il le faisait, ce serait à l’égard du «prince» ; car il y aura alors sur la terre une maison de David selon la chair. Mais ce que nous avons ici, c’est l’introduction du peuple dans l’état de soumission à Christ, où il sera un peuple de franche volonté au jour de sa puissance, et s’établira un chef dans la grande journée de Jizréel (Osée 1:11); alors l’Éternel dissipera entièrement la puissance de ses ennemis, fournira au peuple un nouveau cantique, et le bénira. Le Messie sera certainement son chef, mais cela est dit d’une manière prophétique par David en personne. Le véritable bien-aimé sera Chef sur Israël.

(*) Comp. le Ps. 8 : la manière dont la grâce l’envisage et l’impatience de Job (7: 17, 18) contre la discipline ; ainsi que la connaissance que Dieu, sous le rapport de son gouvernement, prend des voies de l’homme.

25               [Psaume 145]

Le Ps. 145 avance prophétiquement jusqu’au millénium, quand la détresse est passée et que la parfaite délivrance peut être célébrée. Nous avons ici Christ en esprit, peut-être même en personne, entonnant les louanges de Dieu au milieu d’Israël et réveillant ces louanges parmi les hommes. De là vient que, quoique n’étant que l’expression d’un dessein, ce Psaume a le caractère d’un dialogue. Il exprime dès l’abord le dessein de Christ de célébrer Dieu à toujours et à perpétuité : une génération dira à l’autre la louange de ses oeuvres. «Je parlerai !» Son coeur, on le voit, est plein de louange ; et il en parle (vers. 5). Et les hommes «diront la force de tes actes terribles, et moi je déclarerai tes grands faits. Ils feront jaillir la mémoire de ta grande bonté, et ils chanteront hautement ta justice». Il s’interrompt alors, par un mouvement plein de beauté, pour parler de la miséricorde ; ici encore, de l’abondance du coeur la bouche parle : Toutes les oeuvres de l’Éternel le célébreront. Ses saints le béniront. Ils prendront pour sujet la gloire du royaume de l’Éternel et ils diront sa puissance, afin de faire connaître à l’ensemble du genre humain ses actes puissants et la magnificence glorieuse de son royaume qui est un royaume de tous les siècles. Puis les versets 14-20 décrivent le caractère de l’Éternel. Le vers. 21 revient au dessein du coeur de celui qui a entonné la louange.

C’est comme homme que Christ parle ici ; au verset 1, il dit : «Mon Dieu» ; et l’Éternel est envisagé comme Roi. En général, les actes extérieurs et la grandeur de l’Éternel sont célébrés par d’autres, appelés «ils» dans le Psaume, tandis que tout en mentionnant ses actes merveilleux et ses grands faits celui qui dit «je» ou «moi» (Christ) célèbre surtout l’Éternel lui-même, ce qu’Il est. C’est de la grandeur, de l’excellence et de la majesté de l’Éternel que nous voyons son coeur rempli, dans les vers. 3, 5, 8-10 ; mais il mentionne aussi, d’une manière générale, ses voies et son caractère de bonté et de miséricorde (versets 14-19). Il convient de remarquer que ceux qui parlent dans ce Psaume, sont : celui qui conduit les louanges, les saints (le résidu juif), et le monde en général, les fils d’Adam. À ce point de vue, il présente un grand intérêt, car nous y voyons le Messie, le premier à louer l’Éternel dans la grande congrégation. Et combien son coeur n’est-il pas rempli de ses louanges ! Le règne de l’Éternel est établi ; tout s’unit pour le louer, à commencer par le Messie au milieu d’Israël, puis viennent les saints préservés, et, sous leur direction, le monde entier : ils célèbrent Sa grandeur, Sa grande bonté et Ses actes merveilleux.

26               [Psaume 146]

Le Ps. 146 introduit les dernières louanges. D’abord, c’est l’effusion du coeur qui loue l’Éternel comme Celui qui a été le secours de Jacob, qui célèbre ce qu’il est, ainsi que la consolation qu’il y a à se confier en lui, le Créateur, le libérateur des opprimés et des prisonniers, le consolateur des humbles, Celui qui aime les justes et qui renverse le train des méchants. L’Éternel, le Dieu de Sion, régnera à toujours, de génération en génération. Après tout ce que nous venons de voir, le caractère de cette louange est fort simple.

27               [Psaume 147]

Ps. 147. Maintenant les saints prennent leur place dans Jérusalem et en Sion pour dire ce qu’est l’Éternel : il est leur Dieu ; il bâtit Jérusalem et rassemble ceux d’Israël qui étaient dispersés, guérissant ceux qui sont brisés de coeur et bandant leurs plaies. Les vers. 4, 5, 6 chantent sa grandeur, sa bonté et ses jugements ; les vers. 7-9, sa bonté manifestée dans les bénédictions qu’il accorde à la terre ; les vers. 10-11, le plaisir qu’il prend, non dans la force animale, mais en ceux qui le craignent. Au vers. 12 on retrouve le cantique de louange pour célébrer encore ses voies à l’égard de Jérusalem. Les vers. 15-18 célèbrent sa puissance, manifestée dans l’ordonnance des saisons ; les vers. 19, 20 disent comment il a déclaré ses paroles à Jacob et ses statuts à Israël, ne faisant ainsi à aucune nation ; ces dernières ont pu voir la puissance, en création et en providence, du Dieu de Jacob, mais sa pensée et ses lois étaient la portion de son peuple.

28               [Psaume 148]

Le Ps. 148 appelle d’abord les cieux et tout ce qui s’y trouve à prendre leur part dans le grand Alléluia, en louant l’Éternel qui les a créés et les maintient dans leur position; ensuite, il invite la terre et tout ce qu’elle renferme à se réunir pour louer Celui dont le nom seul est haut élevé, dont la majesté est au-dessus de la terre et des cieux, mais qui exalte la corne de son peuple, la louange de tous ses saints que nous avons rencontrés partout dans les Psaumes, mais qui désormais sont la plénitude d’Israël, du peuple qui est près de lui. Le grand Créateur que les cieux et la terre doivent célébrer, est le Dieu d’Israël, et Israël est son peuple.

29               [Psaume 149]

Le Ps. 149 invite Israël à la louange. Nous avons vu constamment l’ancienne création et Israël allant ensemble (comme la nouvelle création et l’Église), et formant la sphère des Psaumes. Cependant ici, l’on chante dans la congrégation des saints. La relation dans laquelle se trouve Israël est double : l’Éternel l’a formé, pour sa louange ; il est son roi en Sion. Le Psaume présente ensuite les raisons qu’il y a de le célébrer : l’Éternel prend plaisir en son peuple : mais nous apprenons quels sont ceux auxquels appartient cette place : «Il pare les débonnaires de salut» ; alors les saints se réjouissent de la gloire. Mais si les louanges de Dieu sont dans leur bouche, l’épée du jugement terrestre et de la vengeance est dans leur main pour exécuter ce jugement sur les nations et sur les peuples, pour lier les puissants qui les avaient opprimés jadis. C’est là le jugement qui était écrit. Cette gloire est pour tous ses saints. Les personnes présentées ici sont donc, d’une manière évidente, les débonnaires d’Israël, maintenant délivrés, avec le Seigneur Jésus, roi en Sion, et exécutant le jugement sur ceux qui les avait opprimés. Tel est véritablement, selon l’expression du Psaume, «le jugement qui était écrit» ; cela confirme l’aspect sous lequel j’ai envisagé les deux derniers livres. Le millénium lui-même n’est pas décrit : les Psaumes nous y introduisent ; mais, par la manière dont ils rattachent Christ, tel que nous le voyons dans les évangiles, avec le résidu d’Israël aux derniers jours, ils jettent la plus vive lumière sur les évangiles eux-mêmes.

30               [Psaume 150]

Le Ps. 150 est une dernière invitation générale à louer l’Éternel — seulement, remarquez-le, il s’agit maintenant de le louer en liberté dans son saint lieu, aussi bien que dans le firmament de sa force. On le loue dans le saint lieu avec tous les instruments du temple. On le loue pour ses actes puissants et pour l’étendue de sa grandeur. Tout ce qui respire est invité à louer Jah ! Ce Psaume est comme un choeur final éclatant, plein de puissance et d’énergie, bien approprié à la position juive et au service du temple.

 

Nous terminons ici cette étude si intéressante et si instructive, à l’égard de laquelle je ne pouvais espérer d’apporter d’autre aide que l’esquisse des principes généraux qui peuvent mettre le lecteur en état d’user lui-même du Livre des Psaumes. Je n’ai pas eu la pensée de présenter en détail le contenu si varié et si merveilleux de cette portion des Écritures : un tel travail aurait exigé des volumes, tant pour ce qui concerne les rapports prophétiques du contenu des Psaumes, que pour ce qui regarde les exercices et les sentiments de la foi, en tant que nous pouvons en faire l’application aux saints d’aujourd’hui.