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Être réunis en assemblée

J.-A. Monard

ME 2009 p. 359-367


: Ce que la Parole entend par «assemblée» (= église) ; point de vue local ou universel. La réunion «en assemblée», et comment la réaliser dans le morcellement actuel de l'église, en suivant malgré tout les indictions de la Parole.


Table des matières :

1      L’assemblée, dans son sens le plus général

2      L’assemblée (ou les assemblées) locale(s)

3      L’assemblée locale, expression de l’assemblée entière

4      Être réunis en assemblée

5      Le morcellement de la chrétienté

6      Se réunir en assemblée, malgré tout

7      L’unité des assemblées locales

8      Un exemple tiré de l’histoire d’Israël

9      La présence du Seigneur

10    L’autorité du Seigneur

 

 

La chrétienté actuelle comporte de nombreuses communautés portant le nom d’églises ou d’assemblées, avec une dénomination particulière. Mais qu’en est-il dans la parole de Dieu ?

En contraste avec cette multiplicité, l’assemblée chrétienne — ou l’Église — nous est présentée dans l’Écriture comme une merveilleuse unité. Les diverses appellations utilisées pour la désigner soulignent cette unité. Il n’y a qu’une maison de Dieu — « une maison spirituelle » (1 Pierre 2:5). « Il y a un seul corps », le corps de Christ (Éph. 4:4). « L’épouse, la femme de l’Agneau » est unique (Apoc. 21:9).

 

1         L’assemblée, dans son sens le plus général

En Matthieu 16, Jésus dit : « Je bâtirai mon assemblée » (v. 18). En Actes 2, nous voyons que « le Seigneur ajoutait tous les jours à l’assemblée ceux qui devaient être sauvés » (v. 47). En Éphésiens 5, il nous est dit que « Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle » (v. 25), et plus loin : « afin que lui se présentât l’assemblée à lui-même, glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable » (v. 27). Dans ces passages, l’assemblée est un seul ensemble, celui de tous les rachetés — depuis le jour de la Pentecôte jusqu’au retour du Seigneur.

 

2         L’assemblée (ou les assemblées) locale(s)

Actes 13 nous raconte un événement qui s’est passé « à Antioche, dans l’assemblée qui était là » (v. 1). Paul écrit « à l’assemblée de Dieu qui est à Corinthe » (1 Cor. 1:2). Les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse adressent des messages particuliers à l’assemblée qui est à Éphèse, à celle qui est à Smyrne, etc. Ce qui est désigné dans ces passages par le mot assemblée, c’est l’ensemble des croyants d’une certaine localité, à un moment donné. C’est ce que nous pouvons appeler l’assemblée locale, pour la distinguer de l’assemblée universelle, que nous avons vue plus haut.

Le terme assemblée est au pluriel lorsqu’il désigne plusieurs assemblées locales. « Les assemblées donc, par toute la Judée et la Galilée et la Samarie, étaient en paix, étant édifiées, et marchant dans la crainte du Seigneur » (Act. 9:31). Nous voyons Paul parcourir « la Syrie et la Cilicie, fortifiant les assemblées » (Act. 15:41) et nous l’entendons rendre témoignage de « sa sollicitude pour toutes les assemblées » (2 Cor. 11:28).

En aucun cas, l’expression « les assemblées » ne saurait désigner des groupements religieux indépendants les uns des autres.

 

3         L’assemblée locale, expression de l’assemblée entière

Voyons maintenant de plus près le rapport qui existe entre l’assemblée locale et l’assemblée universelle.

On trouve un passage très frappant dans le discours de Paul aux anciens d’Éphèse, en Actes 20. Il leur dit : « Prenez donc garde à vous-mêmes et à tout le troupeau au milieu duquel l’Esprit Saint vous a établis surveillants pour paître l’assemblée de Dieu, laquelle il a acquise par le sang de son propre Fils » (v. 28). Les anciens — ou surveillants — avaient une fonction locale. Ceux auxquels s’adresse l’apôtre devaient effectuer leur service dans le cadre de l’assemblée qui était à Éphèse. Mais dans l’accomplissement de leur service, ils devaient être bien conscients du prix qu’avait l’assemblée pour Dieu : il l’avait « acquise par le sang de son propre Fils ». Dans ce verset, l’assemblée locale est identifiée à l’assemblée universelle. En ayant devant eux les croyants qui étaient à Éphèse, ces anciens devaient voir l’assemblée entière, telle qu’elle est dans la pensée de Dieu. Ce qu’elle est pour le cœur de Dieu devait conditionner leurs affections et leur attitude vis-à-vis des croyants dont ils avaient la charge.

On trouve le même principe dans d’autres passages. Parmi les divers reproches que l’apôtre Paul devait faire aux Corinthiens, il y a celui-ci : « Méprisez-vous l’assemblée de Dieu et faites-vous honte à ceux qui n’ont rien ? » (1 Cor. 11:22). Le comportement incorrect de quelques-uns de ces croyants dans des agapes était un mépris non seulement de leurs frères pauvres, mais de l’assemblée de Dieu.

L’apôtre Paul donne à Timothée — qui se trouvait alors à Éphèse — des instructions quant à la conduite qui convenait dans l’assemblée. Il lui dit : « Je t’écris ces choses... afin que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim. 3:14, 15). L’application directe des paroles de l’apôtre concernait l’assemblée à Éphèse (cf. 1:3), mais Timothée devait avoir devant lui l’assemblée dans son ensemble, elle qui est la colonne et le soutien de la vérité.

Tout ceci est d’une grande importance pour nous. Toute notre attitude dans l’assemblée, ou vis-à-vis d’une assemblée, doit être gouvernée par la pensée de ce qu’est l’assemblée pour Dieu. Nous ne devons pas détacher une assemblée locale de ce que Dieu nous enseigne concernant son assemblée, qui est unique.

Un exemple peut nous aider à comprendre ceci. Les différentes parties du corps humain forment un tout. Si quelqu’un touche l’épaule de son prochain, il touche son prochain. Si un médecin soigne le foie d’une personne, il soigne cette personne. En persécutant les chrétiens qui s’étaient trouvés sur son chemin, Saul de Tarse avait « persécuté l’assemblée de Dieu » (1 Cor. 15:9).

 

4         Être réunis en assemblée

L’apôtre Paul dit aux Corinthiens : « Quand vous vous réunissez en assemblée... » (1 Cor. 11:18). C’est le caractère de la réunion. Il y avait des désordres graves à Corinthe et l’apôtre doit reprendre ces croyants. Mais le principe demeure d’une réunion qui n’est pas une rencontre de quelques chrétiens, mais en principe celle de tous les croyants d’une localité — même si pour diverses raisons certains d’entre eux en sont absents. La situation actuelle de division de l’Église fait qu’aujourd’hui un très grand nombre de croyants n’ont aucune idée de ce que signifie « être réunis en assemblée ».

Toutes sortes de circonstances peuvent amener des croyants à se réunir occasionnellement pour prier, chanter des cantiques ou lire la parole de Dieu. Cela peut avoir lieu dans un lieu quelconque, entre amis, voyageurs, familles, jeunes gens, etc. Dans un tel cas, les participants, même s’ils sont tous des croyants, ne sont pas « réunis en assemblée ». La rencontre peut être légitime et utile, mais on ne peut dire que c’est l’assemblée qui se réunit.

Les chapitres 10 à 14 de la première épître aux Corinthiens nous parlent de l’assemblée réunie pour la fraction du pain et pour la réunion d’édification. C’est dans ce cadre que la cène du Seigneur peut être célébrée, et non dans le cadre d’une rencontre occasionnelle de quelques chrétiens. La cène est un témoignage rendu à l’unité du corps de Christ, composé de tous les croyants. Elle est inconcevable dans un cadre autre que celui de l’assemblée réunie.

 

5         Le morcellement de la chrétienté

Malheureusement, les hommes ont institué toutes sortes de groupes chrétiens différents et leur ont donné le nom d’églises ou d’assemblées. Mais la manière selon laquelle les chrétiens ont à se rassembler n’est pas laissée à notre appréciation. Dieu nous a révélé dans le Nouveau Testament ce qu’il a institué pour notre vie collective, et nous n’avons pas le droit de nous organiser comme nous le voulons. Ces groupes, même s’ils sont composés de véritables croyants, sont des structures humaines. Leur existence met en évidence un abandon ou un reniement de ce que Dieu a établi dans sa Parole pour la vie collective des croyants. Scrutons cette Parole et soyons soumis à ce qu’elle nous enseigne.

 

6         Se réunir en assemblée, malgré tout

Ceux qui ont compris ce qu’est l’assemblée de Dieu et comment elle doit fonctionner sont responsables de le réaliser pratiquement. Même s’ils ne sont qu’un petit nombre, ils peuvent obéir aux directives divines et goûter les bénédictions que Dieu a attachées à la vie de l’assemblée. Ils doivent être conscients qu’il y a beaucoup de croyants qui ne se réunissent pas avec eux autour du Seigneur, et les reconnaître comme étant tout aussi bien qu’eux des membres du corps de Christ et des pierres vivantes de la maison de Dieu. Mais leur foi peut s’attacher à ce que Dieu a institué et, malgré leur faiblesse, éprouver la réalité de la présence du Seigneur au milieu de ceux qui sont assemblés en son nom, selon Matthieu 18:20.

 

7         L’unité des assemblées locales

Les assemblées qui se réunissent au nom du Seigneur en divers lieux se reconnaissent mutuellement comme portant ce caractère. Selon ce qu’a dit le Seigneur en Matthieu 18, ce qui est « lié » ou « délié » par une assemblée locale, c’est-à-dire ce qui est décidé par l’assemblée dans la soumission au Seigneur est « lié » ou « délié » dans le ciel. Ces décisions ont donc une portée universelle ; elles doivent être reconnues dans les autres assemblées.

La cène du Seigneur est l’expression de l’unité du corps de Christ. « Car nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain » (1 Cor. 10:17). La cène est célébrée le jour du Seigneur par l’assemblée réunie dans une localité, dans la communion avec toutes les autres assemblées qui se rassemblent au nom du Seigneur.

 

8         Un exemple tiré de l’histoire d’Israël

Avant la venue de Christ sur la terre, Israël était le peuple de Dieu, le seul à posséder ce privilège. En raison de son infidélité à l’Éternel, Israël a été dispersé parmi les nations : d’abord dix tribus en Assyrie, puis les deux tribus restantes à Babylone.

Dans sa grâce, Dieu a suscité un retour du peuple dans sa terre, après soixante-dix ans de captivité à Babylone. Il a conduit Cyrus, roi de Perse, qui dominait la terre à cette époque, à inviter tous les Israélites dispersés à retourner dans leur terre, à reconstruire le temple et à reprendre la célébration de leur culte (Esd. 1:1 et suiv.). Environ 40000 personnes ont répondu à l’appel et sont revenues à Jérusalem (2:64) — « tous ceux dont Dieu avait réveillé l’esprit » (1:5).

Le récit biblique comporte alors une déclaration étonnante : « Tout Israël se trouva dans ses villes » (2:70). Une expression semblable se retrouve au verset suivant : « Les fils d’Israël étant dans leurs villes, le peuple s’assembla... » (3:1). Ceux qui étaient à la place où ils devaient être, bien que comparativement en petit nombre, représentaient le peuple entier. Et, conduits par les Écritures, ils n’ont pas adapté à leur situation de faiblesse les directives de Dieu touchant le culte.

De plus, ils n’ont pas oublié qu’ils n’étaient qu’une fraction du peuple de Dieu. Quand le temple a été reconstruit et qu’ils en ont célébré la dédicace, ils ont offert « comme sacrifice pour le péché, pour tout Israël, douze boucs, selon le nombre des tribus d’Israël » (6:17). De même, un peu plus tard, ils ont présenté au Dieu d’Israël « douze taureaux pour tout Israël » et « douze boucs en sacrifice pour le péché » (8:35). Leur cœur était en pensée avec leurs frères qui n’étaient pas avec eux dans le lieu où tout le peuple aurait dû être.

 

9         La présence du Seigneur

Le Seigneur Jésus a dit aux siens : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Matt. 18:20). Cette présence a une signification toute particulière. Ce n’est pas simplement que, comme Dieu, il est omniprésent. Il ne s’agit pas non plus de cette présence de « tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle » qu’il a assurée à ses disciples au moment où il les a quittés (Matt. 28:20), ni de cette présence dont il fait jouir ses bien-aimés dans des circonstances difficiles pour les consoler et pour fortifier leur courage (cf. Act. 23:11 ; 2 Tim. 4:17). Il s’agit de sa présence « au milieu » des siens rassemblés « en son nom ».

Il est alors le centre et le motif de leur rassemblement. L’assemblée se réunit autour de lui, dans la dépendance de lui, pour l’adoration, pour la prière ou pour l’édification. Quant à l’adoration, l’épître aux Hébreux nous révèle ses paroles mêmes : « J’annoncerai ton nom à mes frères ; au milieu de l’assemblée je chanterai tes louanges » (2:12). Quant à la prière, elle est mentionnée en Matthieu 18, dans le verset qui précède le verset 20 que nous avons devant nous. Quant à la réunion autour de lui pour l’édification, elle est décrite en détail en 1 Corinthiens 14. La parole répondant aux besoins de tous vient de lui ; elle a pour but l’édification, l’exhortation et la consolation ; les instruments qu’il emploie agissent dans sa dépendance, conduits par son Esprit. Si cette réunion se déroule selon sa pensée, sa présence est si manifeste qu’un incrédule entrant là peut rendre « hommage à Dieu, publiant que Dieu est véritablement » parmi ces croyants (v. 25).

La réalisation effective de cette présence implique que ce ne sont pas des hommes — si doués et si capables qu’ils puissent être — qui ont organisé le déroulement de la réunion. Tout doit résulter de la présence du Seigneur et de l’action de son Esprit. La joie légitime de se trouver en compagnie d’amis croyants s’efface devant la joie plus profonde d’être dans la présence du Seigneur. Et la conviction de cette présence divine donne à ceux qui sont réunis une attitude de profond respect vis-à-vis de Celui qui en est le centre. Les paroles qui sont prononcées là ne sont pas les mêmes que celles qu’on prononcerait dans une simple rencontre de croyants.

Que Dieu nous aide à réaliser cette présence et nous accorde de jouir des bénédictions qui y sont liées !

Et qu’il nous garde de prétendre quoi que ce soit à ce propos ! La conscience de nos manquements et de notre faiblesse devrait nous tenir dans l’humilité.

 

10    L’autorité du Seigneur

À cette présence se lie son autorité. Selon sa vocation même, « l’assemblée est soumise au Christ » (Éph. 5:24). Et s’il a donné à l’assemblée locale la responsabilité de « lier » et de « délier » (Matt. 18:18), il ne s’agit pas de l’exercice d’une autorité humaine, mais de la recherche et du respect de l’autorité de Christ. Ceux qui sont réunis « en son nom » agissent — Dieu veuille que ce soit toujours le cas ! — en son nom, de sa part. C’est pour cette raison que ce qui est lié sur la terre est lié dans le ciel, et bien sûr partout sur la terre.