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Un rêve remarquable — Daniel 2

 

Hole F.B.

Truth and Testimony, 2022-3 p.101

1        [Le songe oublié et comment fut retrouvé ce qu’il signifiait]

2        [Daniel recherchant le secret du rêve auprès de Dieu]

3        [Réponse de Daniel à l’interprétation que Dieu lui donna]

4        [Daniel donne toute la gloire à Dieu]

5        [La succession des royaumes des nations]

6        [Les pouvoirs suprêmes viennent du Dieu des cieux]

7        [La volonté de l’homme qui domine au temps de la fin]

8        [Christ centre de la domination finale]

9        [Le jugement final balaiera toute la gloire et la sagesse de l’homme]

10     [Nebucadnetsar s’incline devant la puissance surnaturelle, mais sans donner gloire à Dieu]

 

 

1        [Le songe oublié et comment fut retrouvé ce qu’il signifiait]

Avec l’élévation sensationnelle de Babylone sous Nebucadnetsar, les temps des Gentils ont commencé. Daniel 2 s’ouvre sur l’affirmation que, dès sa deuxième année, ce grand monarque fit un rêve remarquable qui le troubla beaucoup, et c’est bien normal, car il contenait une révélation divine destinée à l’humilier. Il perdit le sommeil et, ce qui fut pire pour lui, il perdit aussi tout souvenir de son rêve. Il se tourna naturellement vers les Chaldéens et leurs associés, qui trafiquaient avec les puissances démoniaques, exigeant qu’ils racontent son rêve et en donnent l’interprétation. Cette demande, accompagnée de la menace de tous les détruire s’ils n’y satisfaisaient pas, semble à première vue sauvage et déraisonnable. En y réfléchissant un peu, nous pouvons nous rappeler qu’à peu près à la même époque, il y avait de faux prophètes et des devins même à Jérusalem, selon Jérémie 29, dont les prédictions et les explications faillissaient, et il en avait sans doute été de même pour les devins de Babylone. Nebucadnetsar a peut-être pensé qu’il avait maintenant une belle occasion de mettre à l’épreuve ces hommes de son entourage qui voulaient le contrôler par une intelligence surnaturelle comme ils le prétendaient. S’ils prétendaient donner une interprétation surnaturelle des rêves, cette même puissance surnaturelle pouvait sûrement reconstituer le rêve oublié ! Cela permettrait de vérifier leurs affirmations. Et s’ils ne pouvaient pas vérifier leurs affirmations, il les éliminerait de son royaume !

 

2        [Daniel recherchant le secret du rêve auprès de Dieu]

Daniel et ses amis ayant été classés par les Babyloniens parmi ces «sages», ils furent inclus dans le décret émis par le roi furieux. L’action de Daniel et de ses amis est instructive. Ils firent deux choses.

●         Premièrement, Daniel a humblement supplié le roi de lui accorder du temps, avec l’assurance qu’il recevrait une réponse. Cette assurance révélait de la foi en Dieu de la part de Daniel, et une foi d’une force très remarquable.

●         Deuxièmement, après avoir obtenu ce bref répit, Daniel et ses compagnons s’adonnèrent à la prière pour que le secret du rêve leur soit révélé.

 

Ainsi, nous voyons ici ces quatre hommes, entourés de la forme la plus grossière d’idolâtrie dans la plus grande ville du monde, et pourtant si véritablement et totalement séparés de cœur et dans leurs voies, qu’ils étaient en contact avec le «Dieu des cieux», et à même de recevoir des communications de Sa part. Le secret qu’ils recherchaient dans la prière fut révélé à Daniel dans une vision nocturne.

 

3        [Réponse de Daniel à l’interprétation que Dieu lui donna]

Daniel vit de nuit exactement ce que le roi avait vu de nuit quelques jours auparavant. D’autres avaient été capables d’interpréter les rêves — Joseph par exemple — mais reproduire un rêve, au point d’apparaître à l’esprit d’un homme, la nuit, en reproduisant exactement ce qui était apparu à l’esprit d’un autre homme quelques nuits plus tôt, cela nul ne peut le faire, sauf Dieu. Et ce miracle, Dieu ne l’accomplit dans aucun de Ses serviteurs, si ce n’est chez celui qui était entièrement séparé pour Lui d’avec les souillures du monde environnant. La première chose que fit Daniel fut de bénir Dieu et de le louer, comme le montrent les versets 19 à 23. Il vivait en effet à une époque où Dieu changeait «les temps et les saisons» (*), et où Il révoquait des rois et en établissait d’autres, montrant ainsi que la sagesse et la puissance Lui appartiennent. La destitution des rois de la lignée de David et l’établissement de Nebucadnetsar avaient été des actes de Dieu, et Daniel se courbait devant cela et même bénissait Dieu en le reconnaissant. Il bénit également Dieu pour avoir transmis la sagesse à ceux qui avaient reçu l’intelligence pour la recevoir, et en particulier pour lui avoir fait connaître le secret désiré.

 

(*) Les «temps et les saisons», en ce qui concerne la terre, sont mentionnés pour la première fois en Genèse 1:14. Nous avons les mêmes mots ici, et nous les rencontrons de nouveau en Actes 1:7 et 1 Thessaloniciens 5:1. Il est clair que cette expression se réfère aux dispensations et aux actions de Dieu sur la terre.

 

4        [Daniel donne toute la gloire à Dieu]

Le rêve étant révélé, Daniel fut rapidement amené devant le roi, et rejeta d’emblée toute vertu qui serait en Lui. Il fait référence devant le roi au Dieu des cieux, qui révèle les secrets, et qui avait l’intention de lui faire connaître le cours futur de la domination des nations, qui avait commencé par le renversement de Jérusalem et de son roi. Il dit clairement à Nebucadnetsar que Dieu agissait ainsi pour le bien de Daniel lui-même et de ses compagnons, et qu’il devait se rendre compte qu’il avait à faire à un Dieu qui connaissait les pensées les plus secrètes de son cœur et de son esprit. Aux versets 31-35, le rêve est raconté au roi. Nous passons cependant à l’examen du rêve, dont l’interprétation est dévoilée à Daniel, à partir du verset 37.

 

5        [La succession des royaumes des nations]

La tête d’or de cette grande statue d’une splendeur extraordinaire et terrible était Nebucadnetsar lui-même. Il exerçait un pouvoir absolu, sans entraves et illimité, comme personne n’en avait connu auparavant, ni depuis, et qui, selon nous, ne sera égalé que par la «Bête» prédite en Apocalypse 13:1-9 et qui ne sera dépassé que par le Seigneur Jésus, lorsqu’Il viendra comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Le Seigneur Jésus jugera et gouvernera en toute justice, mais il en était tout autrement avec Nebucadnetsar, car «il tuait qui il voulait et gardait en vie qui il voulait» (Dan. 5:19), comme Daniel lui-même l’a rapporté. L’empire babylonien, aussi magnifique qu’il fût, n’a dominé la scène de l’histoire du monde que pendant une courte période. Sous Belshatsar et son père, il est tombé de sa prééminence orgueilleuse. Il était tellement dépendant de la puissance et de la gloire de Nebucadnetsar qu’aucun autre roi n’est mentionné à sa suite, et au verset 39, nous lisons : «Après toi, il s’élèvera un autre royaume», qui devait être de caractère inférieur, décrit dans le rêve par la poitrine et les bras d’argent ; et ce royaume serait à son tour remplacé par un troisième, désigné par le ventre et les cuisses d’airain. La diminution de la valeur des métaux indique une détérioration de la qualité des puissances successives. Nous pouvons penser, c’est dur à dire, que l’autocratie est l’idéal divin en matière de gouvernement, n’étant cependant réalisé dans une perfection juste et bienveillante que dans le règne millénaire de Christ.

 

6        [Les pouvoirs suprêmes viennent du Dieu des cieux]

Il convient de noter que, dans ce chapitre, Daniel parle plusieurs fois du «Dieu des cieux», indiquant que ce premier monarque Gentil au pouvoir suprême détenait son autorité comme déléguée des cieux. C’est ceci que sous-tend l’instruction de l’apôtre Paul en Romains 13:1. Le pouvoir existant à son époque était le quatrième mentionné dans notre chapitre, mais les pouvoirs Gentils qui existent, quels qu’ils soient à un moment donné, détiennent leur autorité en tant que délégués du «Dieu des cieux». Les deuxième et troisième empires sont passés sous silence avec une allusion réduite au minimum, et nos pensées se concentrent sur le quatrième, qui serait caractérisé par la force, comme le montre le fer.

 

7        [La volonté de l’homme qui domine au temps de la fin]

L’Empire romain a effectivement brisé en morceaux et soumis la terre civilisée et a perduré sous sa forme unifiée pendant des siècles. Bien que son unité ait été dissoute, comme nous le savons, il est considéré dans le rêve comme existant d’une certaine manière jusqu’à son développement final sous la forme de dix royaumes à la fin de son histoire, lorsque l’on trouvera de l’argile mélangée au fer ; et en conséquence, le royaume sera en partie fort et en partie fragile. Le mélange de l’argile et du fer symbolise bien cette situation, car il s’agit de substances de caractères totalement différents. Le fer est un métal de moindre valeur que l’or, bien que plus solide, tandis que l’argile n’est pas métallique, et son utilisation figurative dans l’Écriture indique ce qui est humain en contraste avec ce qui est divin (voir Job 10:9 ; 33:6 ; Ésa. 64:8 ; Rom. 9:20-21). Le rêve indiquait donc que le quatrième empire, dans ses derniers jours, aurait des «rois», au nombre de dix (7:24), et que, bien qu’encore fort, il y aurait un élément de fragilité, induit par l’introduction d’un élément humain — ce que nous appelons de nos jours la démocratie, qui a été définie par un homme célèbre comme étant «le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple». Rien n’est plus incertain, et donc fragile, que la volonté du peuple. Il semble donc tout à fait certain que nous vivons dans les jours envisagés comme étant la phase finale de l’histoire de la statue.

 

8        [Christ centre de la domination finale]

La pierre est tombée sur les pieds de la statue. La pierre est décrite comme «détachée sans mains», c’est-à-dire sans que l’homme n’ait rien à y voir — elle n’est pas d’origine humaine mais divine. La première référence prophétique au Seigneur Jésus en tant que pierre se trouve dans la Genèse 49:24, lorsque le vieux Jacob, en bénissant ses fils, s’exclame dans une parenthèse : «C’est de là que vient le berger, la pierre d’Israël». C’est sous cette figure qu’Il apparaît à nouveau en Ésaïe 28,16 et dans le Nouveau Testament (par exemple Matt. 21,44). Dans le rêve que nous examinons, la pierre est interprétée comme «un royaume qui ne sera jamais détruit», mais nous savons qui sera le Roi de ce royaume. De même que la «vision» d’Habakuk 2:3, qui viendra sûrement et ne tardera pas, est centrée sur une personne en Hébreux 10:37 (le «elle» d’Habakuk est transformé en «il» dans Hébreux), de même le «royaume» que Daniel mentionne comme prédit par la «pierre» du rêve de Nebucadnetsar, est centré sur une personne, qui est le «Roi des rois» de Dieu.

 

9        [Le jugement final balaiera toute la gloire et la sagesse de l’homme]

Nous Le connaissons comme la «pierre vivante», et c’est à Lui que nous sommes déjà venus, comme nous le rappelle 1 Pierre 2:4-5. Nous sommes déjà à Lui et nous sommes participants de Sa nature de «pierres vivantes», et nous sommes donc édifiés, sous Son autorité, dans cette maison spirituelle et cette sainte sacrificature, comme indiqué. Lorsque, en tant que Roi de ce royaume à venir, prédit dans Daniel 2, Il viendra en jugement, ce sera pour démolir complètement. En attendant cela, nous connaissons Sa puissance d’attraction, dont l’effet est de construire. Combien sont grandes la faveur et la bénédiction de Le connaître ainsi ! C’est en effet une pensée solennelle que le jugement doive enfin s’abattre sur la statue imposante qui représente la domination des nations sur la terre et la réduire en poudre. Cela devrait nous amener à toute gravité en réalisant que rien de la pompe, de la puissance et de la gloire extérieure de l’homme ne subsistera. Non seulement le fer et l’argile seront réduits en poudre, mais aussi l’or, l’argent et l’airain. Le vent de Dieu balaiera tout comme de la balle de paille.

Le Dieu qui fera cela est grand, et il le faisait savoir à ce roi, qui était grand aux yeux des hommes. La grandeur de Dieu garantissait la certitude des choses prédites dans le rêve. Cela devrait nous rappeler 1 Corinthiens 1:19 et 2:6, où les paroles de l’apôtre nous informent que non seulement les puissants royaumes païens seront balayés, mais aussi que les princes intellectuels de la terre et toute la sagesse qu’ils représentent seront réduits à néant au jour où Dieu se lèvera en jugement.

 

10 [Nebucadnetsar s’incline devant la puissance surnaturelle, mais sans donner gloire à Dieu]

Cette révélation, qui parvint au roi par l’intermédiaire de Daniel, eut un effet immédiat sur lui, comme nous le voyons dans les derniers versets du chapitre. Au lieu d’être irrité par cette prédiction d’un désastre ultime, il prit conscience qu’il se trouvait en présence du surnaturel, une puissance qu’il avait trouvée totalement absente chez les Chaldéens et leurs magiciens. Mais, fidèle à son éducation païenne, il s’intéressa surtout à l’homme en qui se manifestait cette puissance. Il reconnut certes que le Dieu de Daniel était «le Dieu de dieux et le Seigneur des rois», mais le culte qu’il rendit (2:46) était dirigé vers Daniel plutôt que vers le Dieu au nom duquel il parlait.

Nous voyons donc ici une illustration de ce qui est écrit dans Romains 1:25, que les païens «adoraient et servaient la créature plutôt que le Créateur, qui est béni éternellement. Amen». Ainsi, non seulement Daniel fut exalté, mais il devint l’un des principaux, sinon le principal, des conseillers et des dirigeants du roi, et, à sa demande, ses trois compagnons furent également élevés. Ils furent placés, pour ainsi dire, d’un coup à des postes importants. Ce merveilleux déploiement de la puissance divine eut-il un effet salutaire et durable sur Nebucadnetsar ? Le chapitre suivant montre de manière assez concluante que non.