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Encouragement pour les parents

 

Frank Binford Hole [ajouts bibliquest entre crochets]

 

Extrait de Scripture Truth, vol. 18, 1926, p.180

Table des matières :

1        [Les enfants héritent de la chair des parents]

2        [Attente des parents]

2.1      [Fille de Jaïrus]

2.2      [Fille de la femme cananéenne]

2.3      [Fils lunatique]

2.4      [Petits enfants amenés à Jésus]

2.5      [Fils de Zébédée]

2.6      [Fils de la veuve de Naïn]

2.7      [Fils du seigneur de la cour]

3        [Conclusion :]

3.1      [Les raisons de s’attendre à l’intervention de Dieu]

3.2      [Le cas de refus du Seigneur]

3.3      [L’encouragement]

 

 

1         [Les enfants héritent de la chair des parents]

Être parent n’est jamais chose facile. Être un parent chrétien est une chose encore plus sérieuse et chargée de responsabilité, comme le réalisent sans doute ceux de nos lecteurs qui se trouvent dans une telle relation.

Prenons le cas de parents chrétiens avec de jeunes enfants. En regardant leurs petits chéris, ils se rendent compte qu’ils sont les parents de leur chair — si l’on peut adopter légèrement l’expression d’Hébreux 12:9 — et que, par hérédité, leurs enfants possèdent la même nature déchue qu’ils savent être en eux-mêmes, avec probablement un fort penchant pour les passions et les péchés qu’ils savent, à leur chagrin et à leur honte, s’être particulièrement développés dans leur propre cas. Pour eux-mêmes, ils ont fait l’heureuse expérience de la grâce de Dieu et de l’œuvre régénératrice du Saint-Esprit en eux ; ils possèdent par conséquent la nouvelle nature et, par l’Esprit qui leur a été donné en tant que croyants, ils savent qu’ils sont « en Christ ». Ils ne peuvent pourtant pas encore rien affirmer de cela chez leurs enfants, et ils sont très conscients que la nouvelle naissance et la foi en Christ ne se transmettent pas de parent à enfant. Voilà la situation : une situation qui a bien de quoi provoquer de profonds et sérieux exercices de cœur.

Il n’est pas rare qu’on observe avec étonnement le spectacle de jeunes gens qui deviennent notoirement impies alors qu’ils sont pourtant issus de foyers éminemment pieux ; et on suggère parfois, en suivant les arguments et les insinuations des trois amis de Job, que cela s’expliquerait par quelque grave péché, ou quelque grave carence dans l’éducation des parents. Mais on ne s’étonne plus si l’on se souvient de ce que nous venons de dire sur la présence de la chair, — et aussi de ce que ceux qui, sans conversion, seraient devenus les pires pécheurs, alors qu’une fois convertis, ils deviennent les saints les plus dévoués. Les enfants héritent de leurs parents la nature adamique, avec, probablement, une accentuation d’un ou plusieurs traits laids particuliers qui, sans la grâce de Dieu, auraient été au premier plan chez leurs parents ; il en sera ainsi jusqu’à ce que la grâce intervienne aussi pour eux.

 

2         [Attente des parents]

Mais les parents chrétiens ont-ils des raisons de s’attendre réellement à une telle intervention de la grâce ? Au milieu de leurs exercices et même de leur angoisse de cœur, peuvent-ils se reposer dans l’attente confiante d’une œuvre de Dieu qui, en son temps, opérera une grande et salutaire délivrance pour leurs enfants bien-aimés ?

Nous pouvons répondre à cette importante question en nous référant aux récits des évangiles et en prenant note des sept occasions où le Seigneur Jésus a été approché par un parent en faveur d’un enfant. Ces occasions sont les suivantes :

 

2.1        [Fille de Jaïrus]

La fille de Jaïrus : le cas est rapporté en Matthieu 9, Marc 5 et Luc 8. La fille avait douze ans ; elle entrait donc tout juste dans l’âge de responsabilité ; le père, un chef de synagogue ; la catastrophe imminente était celle de la mort. Dans son affliction, Jaïrus trouve sa ressource en faisant appel au Seigneur. Il est exaucé, et pourtant la catastrophe imminente n’est pas évitée selon ce que, sans doute, il attendait avec plus ou moins de foi. Les circonstances se sont conjuguées pour faire obstacle, et le Seigneur n’a pas modifié les circonstances. Pourtant, l’appel de Jaïrus n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Il fut exaucé avec une plénitude de puissance qui dépassa la foi du père, et la jeune fille fut rendue à la vie. 

 

2.2        [Fille de la femme cananéenne]

La fille de la femme cananéenne : le cas est rapporté en Matthieu 15 et Marc 7. Le parent ici était un Gentil (non-Juif), issu d’une race maudite. Le Seigneur Lui-même était sur les côtes de Tyr et de Sidon, une forteresse du diable selon Ézéchiel 28:11-19, et sa fille était gravement tourmentée par un démon. La pauvre femme, bien qu’une paria, un simple chien, apporta le cas de son enfant à Jésus. Elle ne fut pas écoutée sur le champ. Le Seigneur se servit de l’intensité de son affliction pour opérer dans son âme un état salutaire d’honnêteté, d’humilité et de confession. Et quand elle prit sa vraie place et exprima incidemment sa foi dans la l’étendue de Sa générosité qui déborderait envers une chienne de Gentil comme elle, elle obtint la pleine satisfaction du désir de son cœur dans la délivrance de sa fille. Son appel fut efficace. Elle fut entendue.

 

2.3        [Fils lunatique]

Le cas du fils lunatique d’un certain homme, rapporté en Matthieu 17, Marc 9 et Luc 9, présente plusieurs caractéristiques d’un intérêt particulier. En l’absence du Seigneur qui était sur la montagne de la transfiguration, l’homme a d’abord amené le garçon aux neuf autres disciples, lesquels ne réussirent pas à chasser le démon. L’échec des disciples fit réfléchir sur la puissance du Maître, puis sachant que trop bien la méchanceté et l’obstination particulières du démon qui tenait son garçon en esclavage, le père s’approcha du Seigneur avec une foi faible et branlante, disant : «Si tu peux faire quelque chose, aie pitié de nous et aide-nous». Cela donna au Seigneur l’occasion de démontrer deux choses. Tout d’abord, Sa puissance suprême, qui dépasse toute possibilité d’affrontement par l’adversaire. Le démon fit le pire de ce qu’il pouvait, comme s’il allait détruire sa pauvre enveloppe d’argile en la quittant, ce pourtant qu’il fut obligé de faire ; cependant le Seigneur releva le garçon et le remit à son père en parfaite santé. Deuxièmement, le seul «si» qui pouvait être introduit dans l’affaire, concernait la foi du parent qui avait fait la demande adressée à Sa grâce et à Sa puissance : «Si tu peux croire (*), toutes choses sont possibles à celui qui croit». Cette grande déclaration pleine d’encouragement fut faite en se référant à la demande du parent à Jésus d’obtenir la délivrance et la bénédiction de son enfant.

 

[(*) note bibliquest : « si tu peux croire » est le texte selon la version anglaise autorisée, KJV. La version JND de la Bible donne « Le ‘Si tu peux’, c’est ‘crois’ !»]

 

2.4        [Petits enfants amenés à Jésus]

Le récit des petits enfants amenés à Jésus pour qu’Il leur impose les mains et qu’Il prie pour eux, figure en Matthieu 19, Marc 10 et Luc 18. Ce cas est également d’un intérêt particulier. Les enfants en question étaient très jeunes. Ils sont qualifiés de «petits enfants». Il n’est pas dit avec précision qui les avait amenés. Dans chaque évangile, le récit est mis sous forme impersonnelle. Il est probable que les parents les ont apportés ; s’ils ont été apportés par d’autres, cela ne fait que rendre plus remarquable l’accueil que le Seigneur leur a réservé. Les disciples, en outre, étaient positivement hostiles à cette demande, et pourtant «Lui les prit dans Ses bras, posa Ses mains sur eux et les bénit».

 

2.5        [Fils de Zébédée]

La mère des fils de Zébédée avec ses fils : ce cas est rapporté en Matthieu 20. Les «enfants» n’étaient plus jeunes, mais des adultes. Ils n’étaient pas étrangers au Seigneur Jésus, mais étaient des disciples reconnus, des apôtres choisis, en fin de période d’instruction par le Seigneur en personne. La requête formulée par leur mère ne concernait pas une délivrance ou une bénédiction d’ordre physique ou spirituel, mais elle avait trait à leur avancement et à leur honneur dans le royaume à venir de gloire manifestée. L’orgueil naturel de la mère et le plaisir qu’elle prenait dans ses fils, cherchèrent à être satisfaits auprès du Seigneur, et ils furent refusés ! 

 

2.6        [Fils de la veuve de Naïn]

Le fils de la veuve de Naïn : ce cas rapporté en Luc 7, présente des caractéristiques particulières. Le fils mort était un adulte, fils unique de sa mère, et elle était veuve. Il n’est pas rapporté que la pauvre femme, veuve et éplorée, ait lancé un quelconque appel quand les deux foules se croisèrent — un homme mort au centre de l’une, le Christ, le Prince de la Vie, au centre de l’autre. Pourtant, bien qu’aucun appel au secours n’ait franchi ses lèvres, bien qu’elle n’ait eu peut-être aucune conscience de la véritable identité de Celui qui est Le Vivant, Lui la vit ; Il eut pitié d’elle, et Il lui dit : «Ne pleure pas». Il «toucha la litière (bière) ; et ceux qui la portaient s’arrêtèrent, et Il dit : Jeune homme, je te dis, lève-toi. Et celui qui était mort s’assit, et se mit à parler. Et Il le remit à sa mère».

Touché dans Son infinie compassion par la vue des lamentations d’une mère, se rajoutant au chagrin d’une veuve, Il agit sans que rien ne Lui fut demandé ; et la puissance, qui fut toujours la servante de Sa compassion, opéra une délivrance à laquelle elle ne s’attendait pas, et sécha ses larmes.

 

2.7        [Fils du seigneur de la cour]

Un certain noble, seigneur de la cour, dont le fils était malade à Capernaüm : ce cas est rapporté en Jean 4. Ici encore nous rencontrons les plaidoyers de la foi. Le père se rendit personnellement auprès de Jésus et Le supplia de venir guérir son fils. La vraie foi a besoin d’être mise à l’épreuve. La masse incrédule n’était satisfaite que par des signes et des prodiges, et la foi qui repose simplement sur des manifestations visibles n’est pas du tout une vraie foi. Mis à l’épreuve, le noble redoubla de supplications et reçut la parole : «Va, ton fils vit». C’est là que sa foi triompha, car, sans la moindre manifestation visible, l’homme prit le Seigneur au mot et s’en alla chez lui, rencontrant seulement en chemin ses serviteurs avec la joyeuse nouvelle de la guérison de son fils, — guérison miraculeusement soudaine à l’heure même où Jésus prononça la parole de puissance à son sujet. Il n’est pas étonnant qu’alors il ait cru, ainsi que toute sa maison ! Ce qu’il faut noter, c’est qu’il avait déjà cru auparavant, car la foi consiste à Le prendre au mot — croire ce qu’Il dit parce qu’Il le dit

 

3         [Conclusion :]

3.1        [Les raisons de s’attendre à l’intervention de Dieu]

Nous avons brièvement passé en revue ces sept exemples de l’évangile afin d’obtenir une réponse sûre et solide — car scripturaire — à notre question. Cette question était, rappelons-le, la suivante : Les parents chrétiens ont-ils des raisons de s’attendre à ce que Dieu intervienne dans la bénédiction de leurs enfants ?

La réponse joyeuse est : Oui, ils ont de très nombreuses raisons de s’y attendre.

●         Leur enfant est-il en bas âge ? Le Seigneur Jésus a pris des enfants en bas âge dans Ses bras et les a bénis.

●         S’agit-il d’une fille ou d’un fils affligé par la puissance du diable, ou proche de la mort, ou effectivement mort, ou même un fils adulte dont la mort veut s’emparer comme sa proie, et insensible à tout ce qui est autour de lui ? Dans chaque cas, Il a entendu et a opéré la délivrance.

●         Il est vrai que dans un cas, il y a eu du retard, il a été permis que les circonstances fassent obstacle.

●         Dans un autre cas, il a fallu que s’opère d’abord un travail de jugement de soi honnête dans l’âme de la mère Gentile affligée.

●         Dans un autre cas, il a fallu réprimander avec douceur la foi faible et branlante du père angoissé.

●         Dans un autre cas encore, il a fallu mettre à l’épreuve une foi très authentique pour qu’elle se manifeste plus nettement.

 

Toutes ces démarches spirituelles auprès des parents ont nécessité un certain délai. Pourtant, dans tous les cas, le cri a été entendu et il y a été abondamment répondu.

 

3.2        [Le cas de refus du Seigneur]

Il y a eu cependant une exception, d’autant plus remarquable que les demandeurs étaient déjà disciples et serviteurs du Seigneur avant de faire leur demande. Ils ont été, en effet, les seuls des sept dont on peut affirmer cela, et ils ont été les seuls à rencontrer un refus ! Ah, mais ils n’étaient pas venus pour la bénédiction, la guérison et la délivrance, mais pour des honneurs et du prestige ! C’est là que réside le secret de leur déception, et c’est pourquoi cette seule exception est l’exception qui confirme la règle.

 

3.3        [L’encouragement]

Nous qui sommes des parents chrétiens, nous pouvons donc avec confiance nous mettre à genoux pour apporter le cas de nos enfants au Seigneur.

Si nous les amenons avec le désir de les mettre en valeur et de les glorifier, afin que notre orgueil et notre plaisir naturels en eux soient renforcés par leur distinction dans ce monde-ci ou dans le monde à venir, nous n’avons aucune raison de nous attendre à ce que le Seigneur agisse.

Si nous les amenons pour que leur besoin désespéré soit satisfait et que leur bénédiction soit accomplie, Il nous entendra. Les circonstances diverses de notre côté ne seront pas un obstacle. Nous pouvons être Juifs ou Gentils, gens de petite foi faible ou de foi défectueuse ou de foi forte ; ou nous pouvons être tellement accablés de chagrin que nous ne faisons entendre aucun appel audible — peu importe. Les enfants peuvent être jeunes ou vieux, affligés dans leur esprit ou dans leur corps, ou sans aucune affliction — c’est la même chose. Il délivrera. Il bénira. Il le fera en Son temps, de manière à exercer spirituellement et à bénir le parent aussi bien que l’enfant, — ce qui peut entrainer du retard ; mais Il le fera, et le fera avec tendresse, les prenant même dans Ses bras d’amour pour les bénir.

Il n’est plus sur terre, pour que le cœur angoissé des parents puisse crier devant Lui : «Maître, je t’en supplie, regarde mon fils» - ou «ma fille», selon le cas. Il est exalté dans les cieux et dispose de toute la puissance. Mais Il n’a pas changé dans Ses compassions ni dans tout le reste : «Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et éternellement». Par conséquent, il sera répondu à votre cri par Christ qui n’a pas changé et est immuable, de la même manière immuable.

N’est-ce pas suffisant ?