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La Vie Éternelle

 

d’après Michael Hardt

ME 2016 p.16-23

Table des matières :

1       Introduction

2       La vie éternelle dans l’éternité passée

3       La vie éternelle promise

4       La vie éternelle manifestée dans un homme

5       La vie éternelle communiquée à des hommes

6       La possession actuelle de la vie éternelle

7       Vie éternelle et communion avec le Père et le Fils

8       Caractères de la vie éternelle chez le croyant : l’obéissance et l’amour

9       Aspect futur de la vie éternelle

 

 

 

1         Introduction

La vie éternelle est l’une des plus grandes bénédictions qui nous appartiennent, si nous sommes de ceux qui ont cru au Fils de Dieu. Il s’agit non seulement du fait que nous serons épargnés du jugement éternel, de la « seconde mort », et que nous passerons l’éternité dans la félicité de la présence de Dieu. La vie éternelle est une bénédiction présente. C’est surtout l’apôtre Jean qui nous présente ce sujet, dans son évangile et dans sa première épître, souvent en citant les paroles mêmes du Seigneur Jésus.

L’article a pour but d’aider les chrétiens à comprendre le sujet de la vie éternelle et à jouir davantage des richesses qui leur appartiennent.

 

2         La vie éternelle dans l’éternité passée

La vie éternelle est la vie dont les personnes divines jouissaient déjà dans l’éternité passée. Jean dit dans sa première épître : « Nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée » (1:2). Nous connaissons l’usage que fait l’évangile de Jean de ce mot « était » : « Au commencement était la Parole ; et la Parole était auprès de Dieu ; et la Parole était Dieu » (1:1). Il est en contraste avec le mot « devint » qu’on trouve un peu plus loin : Et la parole devint chair » (v. 14). Sans aucun doute, il se réfère à l’éternité passée. Le verset 2 de 1 Jean 1 montre donc que la vie éternelle « était auprès du Père » dans l’éternité passée. Pour souligner la relation entre les premiers versets de l’évangile et ceux de l’épître, nous pouvons dire que Jean parle du Seigneur Jésus comme étant « la Parole de la vie ».

La vie éternelle est la vie qui appartient aux personnes divines. « Et c’est ici le témoignage : que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils » (1 Jean 5:11). Le Fils a toujours eu cette vie éternelle en lui-même. Il était « auprès du Père » dans l’éternité passée, et par conséquent la vie éternelle était auprès du Père. Le Père possède cette même vie éternelle. « Le Père a la vie en lui-même » (Jean 5:26).

 

3         La vie éternelle promise

Déjà dans l’éternité passée, « avant les temps des siècles », Dieu s’était proposé de communiquer la vie éternelle à d’autres. L’épître à Tite nous parle de « la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant les temps des siècles » (1:2). Nous disons l’éternité passée pour désigner le temps où il n’y avait rien d’autre que Dieu, où rien n’avait encore été créé.

 

4         La vie éternelle manifestée dans un homme

Puisque le Fils a la vie en lui-même, il peut paraître étonnant de lire en Jean 5 que le Père « a donné au Fils aussi d’avoir la vie en lui-même » (v. 26). Comme Dieu, Jésus a toujours possédé la vie éternelle en lui-même. En fait, il est la vie éternelle : « Lui est le Dieu véritable et la vie éternelle » (1 Jean 5:20). « En elle (la Parole) était la vie » (Jean 1:4). Cependant, comme homme, il lui a été donné d’avoir cette vie éternelle.

Or la vie éternelle nous a été révélée dans un homme qui ne nous a pas visité brièvement, mais qui « a habité au milieu de nous » (Jean 1:14). Tous ceux qui l’ont vu ont pu être témoins de la manière dont la vie éternelle agit dans un homme sur la terre. C’est le message important que Jean transmet au commencement de sa première épître Les apôtres avaient été là : ils avaient « entendu », « vu », « contemplé » et même « touché » de leurs mains ce qui concerne la vie éternelle qui était manifestée (v. 1-3).

Quand le Seigneur Jésus vivait sur la terre, la vie éternelle a été rendue visible : « La vie éternelle, qui était auprès du Père ... nous a été manifestée » (v. 2). Voulez-vous savoir comment la vie éternelle agit ici-bas sur la terre ? Regardez à Jésus, cet homme humble ; voyez comment il agissait avec les individus et avec les foules, comment il réagissait vis-à-vis de la foi et vis-à-vis de l’incrédulité, quelle était son attitude avec des gens instruits qui s’opposaient à lui, avec les pécheurs repentants ou avec les hypocrites. Voyez comment il a manifesté une obéissance parfaite et un amour divin. C’est dans la vie de cet homme que la vie éternelle a été « manifestée ».

 

5         La vie éternelle communiquée à des hommes

La vie éternelle est donc la vie qui appartient aux personnes divines, et au Seigneur jésus comme homme. Mais l’Écriture nous présente aussi la vie éternelle communiquée à d’autres personnes — aux croyants. Dans sa prière adressée au Père, le Seigneur dit que Dieu a donné à son Fils « autorité sur toute chair », et ajoute : « afin que, quant à tout ce que tu lui as donné, il leur donne la vie éternelle » (Jean 17:2). Qui sont ceux que le Père lui a donnés? Bien des versets nous indiquent les conditions nécessaires pour recevoir la vie éternelle. Il faut croire au Fils de l’homme (Jean 3:15), au Fils de Dieu (3:16, 36), au Père qui la envoyé (5:24).

Il faut croire au Seigneur Jésus qui est venu du ciel pour vivre comme un homme sur la terre. Lui-même dit : « Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement » (Jean 6:51). Mais il y a davantage. La suite de ce verset nous dit que Jésus est devenu homme en vue de mourir : « Or le pain aussi que moi je donnerai, c’est ma chair, laquelle moi je donnerai pour la vie du monde ». La foi dans sa mort expiatoire est indispensable. C’est ce que montre aussi cette autre déclaration du Seigneur, faite un peu plus loin : « Si vous ne mangez la chair du fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes » (v. 53).

Dans ce chapitre, le Seigneur se présente d’abord sous la figure du « pain de vie » (v. 48), le « pain vivant descendu du ciel ». Puis il introduit la pensée de sa mort. Celui qui a mangé de ce pain (v. 51) (c’est-à-dire qui a reçu Jésus dans son humanité), et qui a mangé sa chair et bu son sang (c’est-à-dire qui a connu le Seigneur dans sa mort), a la vie éternelle. Il n’est pas question ici d’un acte cérémoniel, et cela n’a rien à faire avec la cène du Seigneur. C’est une illustration du fait que nous tirons notre existence même de Celui qui a vécu et qui est mort ici-bas comme Fils de l’homme.

La mort du Seigneur et la réception de la vie éternelle se lient donc de deux manières. D’une part, cette mort était nécessaire pour que nous puissions recevoir la vie éternelle — « il faut que le Fils de l’homme soit élevé » (3:14). Et d’autre part, la foi en sa mort — c’est-à-dire en la valeur de sa mort — est une condition nécessaire pour que nous recevions la vie éternelle (6:53-54).

Résumons tout ceci, Jésus dit : « Car c’est ici la volonté de mon Père : que quiconque discerne le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (6:40). C’était la volonté du Père que l’homme puisse recevoir la vie éternelle — la recevoir sur le principe de la foi en Christ (3:15, 16). Le Père a donné au Fils l’autorité de la communiquer à ceux qui croient en lui, le connaissant dans sa vie d’homme et dans sa mort (6:51, 53). Le fait que la vie éternelle soit communiquée à l’homme devrait nous conduire à l’adoration. C’était le motif de la mission du Seigneur. Il dit, en parlant de ses brebis : « Je suis venu afin qu’elles aient la vie » (10:10). Personne ne peut jamais posséder cette vie éternelle en dehors du Seigneur Jésus ou sans lui. C’est ce que Jean exprime sans équivoque dans sa première épître : « Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » (5:12).

Le croyant a la même vie que le Seigneur, mais il y a toutefois une différence. Le Seigneur a « la vie » éternelle « en lui-même », tandis que le croyant l’a seulement en Christ. Pour illustrer cette différence, pensons à un arbre et à l’une de ses feuilles. Il est clair qu’il y a la vie dans la feuille, mais c’est la vie de l’arbre ; la feuille a la vie à cause de l’arbre qui la porte. L’arbre n’a pas besoin de la feuille ; il a une vie indépendante ou autonome ; il a la vie en lui-même. « Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils » (1 Jean 5:11).

 

6         La possession actuelle de la vie éternelle

Il est clair, d’après des passages tels que Jean 3:16, que quiconque croit a la vie éternelle. Il la possède maintenant. Ce n’est pas simplement une promesse pour le futur, lorsque nous serons dans le ciel, mais une bénédiction dont nous pouvons jouir dès à présent, sur la terre. Jean déclare : « Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu » (1 Jean 5:13). « Vous avez », non « vous aurez ».

 

7         Vie éternelle et communion avec le Père et le Fils

Dans la prière qu’il adresse au Père, le Seigneur dit : « Et c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jean 17:3). Ce passage montre que la capacité de connaître Dieu, et son Fils qu’il a envoyé, est la caractéristique centrale de la vie éternelle. Nous jouirons de cette relation avec Dieu et avec son Fils durant l’éternité, mais déjà maintenant, la possession de la vie éternelle nous rend capables d’avoir communion avec les personnes divines.

Dans sa première épître, Jean déclare qu’il annonce ce que les apôtres ont « entendu », « vu », « contemplé » et « touche », « concernant la parole de la vie » — concernant la vie éternelle qui a été manifestée en lui sur la terre (1:1-2). Et il écrit cela dans le but bien défini que ceux qui recevront la lettre aient communion avec les apôtres, ceux-ci ayant eux-mêmes communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ (v. 3). Leur joie serait alors pleinement réalisée (v. 4).

 

8         Caractères de la vie éternelle chez le croyant : l’obéissance et l’amour

La vie éternelle que nous possédons doit être vue en nous dans toutes les circonstances de notre vie quotidienne. Il en a été ainsi de notre Seigneur quand il était sur la terre.

Jean mentionne deux caractères concrets résultant de la vie éternelle, qui montrent de façon claire que quelqu’un la possède : c’est l’obéissance et l’amour. Au sujet de l’obéissance, il dit : « Et par ceci nous savons que nous le connaissons, savoir si nous gardons ses commandements » (1 Jean 2:3). Ceux qui connaissent Dieu, c’est-à-dire ceux qui ont reçu la vie éternelle, gardent les commandements de Dieu. Et au sujet de l’amour : « Celui qui dit être dans la lumière et qui hait son frère est dans les ténèbres jusqu’à maintenant. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière » (2:9, 10). Il dit également : « Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères » (3:14). Aimer son frère est une chose décisive pour que la vie éternelle soit vue en nous.

L’amour se montre jusque dans les choses les plus pratiques : « Celui qui a les biens de ce monde, et qui voit son frère dans le besoin, et qui lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? » (3:17). Le fait que le croyant possède la vie éternelle et qu’elle lui donne la capacité d’aimer se manifeste aussi dans les choses matérielles.

L’obéissance et l’amour, les apôtres les avaient vus dans la vie du Seigneur sur la terre. Il a été obéissant « jusqu’à la mort » (Phil. 2:8) et il a aimé les siens « jusqu’à la fin » (Jean 13:1). Et parce que nous avons reçu cette même vie — « ce qui est vrai en lui et en vous » (1 Jean 2:8) — nous avons la capacité de manifester les mêmes caractères.

 

9         Aspect futur de la vie éternelle

Matthieu, Marc, Luc, en rapportant les paroles du Seigneur, ou d’hommes qui lui ont posé des questions, utilisent l’expression « vie éternelle » en rapport avec la bénédiction future que Dieu accordera à ses élus (par exemple : Luc 18:18, 30). C’est le royaume annoncé dans l’Ancien Testament. Paul et Jude, dans leurs épîtres, utilisent également cette expression dans son sens futur (par exemple : Rom. 2:7 ; 6:22-23 ; Tite 3:7 ; Jude 21). Cela n’est pas du tout en contradiction avec le ministère de Jean qui révèle la bénédiction de la possession présente de la vie éternelle par le croyant. Nous possédons cette vie maintenant, et de ce fait nous pouvons avoir communion avec les apôtres, et avec le Père et le Fils (1 Jean 1:3), mais il y a une quantité d’influences qui tendent à nous empêcher d’en jouir. Quand nous serons avec le Seigneur, ce sera bien différent : rien ne viendra entraver notre jouissance de la vie éternelle.