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Les Murailles de Jérusalem — Ésaïe 62:6-9

 

Alfred Guignard

ME 1924 p81

[Exhortation à la vigilance et la surveillance soigneuse dans la prière pour l’Assemblée de Dieu]

 

Table des matières :

1        [Jérusalem, ville choisie de Dieu]

2        [Ville sainte pour son peuple séparé]

3        [Rebâtir la muraille en ruines]

4        [Difficultés extérieures et intérieures]

5        [Nécessité de gardiens sur la muraille]

6        [Application au peuple céleste de Dieu]

7        [Le lieu où le Seigneur fait habiter Son nom]

8        [Vigilance sur ce qui entre dans la sainte cité]

9        [Sollicitude et prières pour l’assemblée de Dieu]

10     [Constance dans la prière : L’Éternel se souvient]

11     [Crier au Seigneur]

 

 

 

« Sur tes murailles, Jérusalem, j’ai établi des gardiens ; ils ne se tairont jamais, de tout le jour et de toute la nuit. Vous qui faites se ressouvenir l’Éternel, ne gardez pas le silence, et ne lui laissez pas de repos, jusqu’à ce qu’il établisse Jérusalem, et qu’il en fasse un sujet de louange sur la terre. L’Éternel a juré par sa droite et par le bras de sa force : Si je donne encore ton froment pour nourriture à tes ennemis, et si les fils de l’étranger boivent ton moût, pour lequel tu as travaillé ! Car ceux qui l’ont amassé le mangeront et loueront l’Éternel ; et ceux qui l’ont recueilli le boiront dans mes saints parvis » (Ésaïe 62. 6-9).

 

1         [Jérusalem, ville choisie de Dieu]

Jérusalem, la ville où l’Éternel avait mis son nom, ville unique sur la terre, cité bénie et précieuse pour toute âme pieuse en Israël, pour toute âme qui aimait l’Éternel ! « Si je t’oublie, disait le psalmiste, ô Jérusalem, que ma droite s’oublie ! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens de toi, si je n’élève Jérusalem au-dessus de la première de mes joies » (Psaume 137. 5-6). L’Ancien Testament nous en parle sans cesse. Que d’exhortations ne contient-il pas touchant ce lieu saint choisi par l’Éternel ! Ils devaient le chercher ; ils devaient y venir et y apporter leurs holocaustes, leurs sacrifices, leurs dîmes, leurs vœux et leurs offrandes volontaires, les premiers-nés de leur gros et menu bétail. C’est là qu’ils pouvaient manger devant l’Éternel et se réjouir, eux, leurs fils, leurs filles, leurs serviteurs et leurs servantes, et le lévite qui était dans leurs portes. C’est là aussi qu’ils devaient apporter la corbeille pleine des premiers fruits du bon pays que l’Éternel leur avait donné. Nous comprenons leur tristesse lorsqu’ils furent transportés loin de Jérusalem, auprès des fleuves de Babylone : Aux saules qui étaient au milieu d’elles, ils avaient suspendu leurs harpes et ils avaient pleuré en se souvenant de Sion (Psaume 137. 1-2). Quelle ne fut pas leur joie lorsque, après soixante-dix années de captivité, l’Éternel les ramena dans Jérusalem ! Ils étaient comme ceux qui songent, tant leur bonheur était grand ! L’Éternel, disent-ils, « a fait de grandes choses pour nous, et nous en avons été réjouis » (Psaume 126).

 

2         [Ville sainte pour son peuple séparé]

Nécessairement, une telle cité devait être entièrement séparée de tout ce qui était incompatible avec la sainteté et la majesté de  Dieu : il n’y avait qu’un peuple racheté, un peuple connaissant les merveilles de l’Éternel, ayant traversé les eaux de la mer Rouge et du Jourdain, ayant enfin pris possession du pays de la promesse, qui pouvait y entrer et y avoir une part. Des incirconcis pouvaient-ils prétendre entrer dans cette enceinte sacrée et avoir part aux privilèges du peuple de Dieu, du peuple qui devait « habiter seul » et ne devait pas être compté parmi les autres nations ? C’est pourquoi aussi cette sainte cité était entièrement entourée de murailles qui la séparaient du dehors et en même temps la mettaient à l’abri de toutes les attaques des ennemis environnants.

 

3         [Rebâtir la muraille en ruines]

Une fois rentrés de captivité, ces Juifs pieux rebâtirent les murailles que l’ennemi avait détruites et les portes qui s’étaient enfoncées dans la terre. Un saint zèle les animait : Ils se lèvent et se mettent à bâtir : « Venez, leur dit Néhémie, bâtissons la muraille, afin que nous ne soyons plus dans l’opprobre ». Quel opprobre, en effet, pour le peuple de Dieu, d’être mélangé avec les autres nations ! Pouvait-il y avoir communion entre la lumière et les ténèbres, entre le monde et la maison de Dieu ? Ceux qui n’avaient ni part, ni droit, ni souvenir dans la cité bien aimée pouvaient-ils y entrer librement ? Non. Aussi fortifièrent-ils leurs mains pour bien faire et se mirent-ils au travail, malgré les moqueries et les menaces des ennemis. « Le Dieu des cieux, lui, nous fera prospérer, et nous, ses serviteurs, nous nous lèverons et nous bâtirons », fut leur réponse.

 

4         [Difficultés extérieures et intérieures]

Mais bâtir n’est pas chose facile au milieu des ruines ; il y a des difficultés incessantes, bien des décombres à enlever, de lourds fardeaux à porter ; il faut édifier, souvent avec peine ; enfin, les ennemis sont là, tout près, cherchant à surprendre les travailleurs, d’où la nécessité d’avoir, en travaillant, son épée à la main ou ceinte sur les reins. Avec tout cela, quelques-uns, nous est-il dit, ne plièrent pas leur cou au service du Seigneur : L’orgueil, la recherche de soi-même, la peur du monde, leu peu de cœur pour la gloire de Dieu, les firent rester les bras croisés au milieu des travailleurs, peut-être même les blâmaient-ils. Quelle honte pour de tels hommes ! Comment pouvaient-ils prétendre à la bénédiction, participer aux privilèges du peuple de Dieu quand ils n’avaient aucune énergie pour se séparer du monde et du mal ?

 

5         [Nécessité de gardiens sur la muraille]

Mais enfin, malgré tout, les murailles sont relevées. Une grande œuvre est accomplie ; le peuple va pouvoir jouir de ses privilèges et rendre culte, séparé du monde, autour de l’autel de l’Éternel, bâti sur son emplacement. Les nations ennemies doivent reconnaître que cette œuvre a été faite par le Dieu d’Israël : Belle récompense de la fidélité de ce pauvre Résidu ! Mais les ennemis se tiendront-ils pour battus ? Non, ils chercheront à faire des brèches à la muraille, ou à s’introduire furtivement dans la ville. Aussi, le passage que nous avons devant les yeux nous parle des gardiens du lieu saint que Dieu a établis sur la muraille. Ils crient tout le jour et toute la nuit ; ils ne se taisent point !

 

6         [Application au peuple céleste de Dieu]

Vous qui faites partie du peuple céleste de Dieu, ne comprenez-vous pas ? N’entendez-vous pas ? Est-ce pour le peuple terrestre seulement que cette page sublime a été écrite ? Dieu n’a-t-il rien à nous dire par ce passage ? Pas plus que toute autre portion des Écritures, il n’est « d’une interprétation particulière » (2 Pierre 1:20).

 

Depuis longtemps, les sentinelles ne font plus retentir leurs voix sur les murailles de Jérusalem. À cause de leur infidélité, l’ennemi est entré et a de nouveau tout dévasté. Jérusalem est devenue un monceau de ruines, et l’Éternel qui, pendant longtemps, avait habité au milieu d’elle, a abandonné son peuple ; tout cela proclame hautement les conséquences de la paresse spirituelle, de la négligence dans le service de la prière.

 

7         [Le lieu où le Seigneur fait habiter Son nom]

Maintenant, n’y a-t-il plus sur la terre un lieu où nous puissions rencontrer l’Éternel, le « Je suis » de l’Ancien Testament, un lieu où nous puissions jouir de Sa présence, lui rendre culte et nous réjouir devant Lui ? Certainement, ce lieu existe. Peut-être faudra-t-il le chercher, peut-être y aura-t-il des difficultés sur le chemin de celui qui voudra s’y rendre en obéissant simplement à la Parole ; peu importe, l’obéissance jointe à la foi permettra de triompher de toutes les difficultés.

 

Cher racheté du Seigneur, avez-vous cherché, avez-vous trouvé ce lieu ?

 

8         [Vigilance sur ce qui entre dans la sainte cité]

Mais il ne suffit pas d’avoir trouvé le lieu où le Seigneur a mis son nom et qui nous sépare du monde ; il faut encore exercer une sainte vigilance, une vigilance continuelle. Si les gardiens des murailles de Jérusalem devaient crier tout le jour et toute la nuit, combien plus ne le devons-nous pas aujourd’hui, en pensant à l’Assemblée. L’ennemi n’est pas moins à redouter aujourd’hui qu’autrefois ; il épie sans cesse les richesses inappréciables dont nous avons la garde. Il est toujours à l’œuvre pour introduire le monde et les principes du monde dans la sainte cité. Nous sommes en danger d’imiter ceux qui nous entourent et d’apprendre leurs manières de faire.

 

9         [Sollicitude et prières pour l’assemblée de Dieu]

C’est en étant vigilants et en criant au Seigneur tout le jour et toute la nuit que la muraille de séparation sera maintenue intacte. Combien nous avons besoin de connaître cette sollicitude qui remplissait le cœur de l’apôtre Paul pour toutes les assemblées. Qu’elle assiège aussi nos cœurs ! L’ennemi ne saurait approcher lorsqu’il entend un saint qui prie ; rien ne le met en fuite comme de nous voir nous adresser à Celui qui l’a vaincu et a triomphé de toute sa puissance. Telle est, du reste, notre seule ressource. Par nous-mêmes, nous ne pouvons rien ; mais nous pouvons tout par Celui qui nous fortifie. Si chaque racheté, à la place qui lui est assignée, savait remplir le rôle de gardien du lieu saint, quelle confusion pour l’ennemi et quelle bénédiction dans les assemblées ! Crions donc, « tout le jour et toute la nuit ».

 

Par notre infidélité, n’y a-t-il pas déjà bien des brèches à la muraille, et dans l’assemblée bien des choses que l’ennemi a réussi à y introduire et qui sont propres à nous humilier ? Le Seigneur ne voit-il donc personne fermant l’enceinte et qui se tienne à la brèche ?

 

10    [Constance dans la prière : L’Éternel se souvient]

Combien j’aime cette expression : « Vous qui faites se ressouvenir l’Éternel » ! Quel Seigneur que le nôtre ! Pourrait-il nous oublier ? « Une mère oublierait-elle son nourrisson pour ne pas avoir compassion du fruit de son ventre ? Même celles-là oublieront ; …. Mais lui ne nous oubliera pas » (És. 49. 15). Les blessures qui sont à ses mains lui rappellent sans cesse ce que nous lui avons coûté, ce qu’il a enduré pour nous (Zach. 13. 6). Malgré cela, il veut que nous lui parlions sans cesse de tous ses saints, de toutes leurs circonstances ; de toutes ses assemblées et de tous leurs besoins. Quelle grâce d’être ainsi invités à ne pas garder le silence, à ne pas lui laisser de repos, à le faire « se ressouvenir » de toutes choses.

 

11    [Crier au Seigneur]

« Jusqu’à ce qu’il établisse Jérusalem ». Ce ne sera donc pas pour toujours ; la lutte n’est que pour un temps ; bientôt nos prières auront pris fin. Les gardiens des murailles de Jérusalem devaient crier jusqu’à ce que l’Éternel établît Jérusalem et qu’il en fît un sujet de louange sur la terre. Nous devons crier jusqu’à ce que l’Église soit recueillie dans la gloire ; alors nous cesserons de crier et nous verrons les résultats de notre fidélité. L’ennemi ne pourra plus nous ravir nos richesses et notre joie. L’Éternel a promis à son peuple terrestre qu’il pourra jouir en paix, dans ses parvis, de tout ce à quoi il aura travaillé ; et nous aussi, dans le lieu saint, dans la maison du Père, nous pourrons jouir du fruit de notre labeur : Ce qui a été fait pour le Seigneur ici-bas, ce qui a été fait pour son assemblée est précieux à son cœur et n’est pas perdu. Mais hélas ! ne devrons-nous pas voir aussi les résultats de notre paresse ? Ne devrons-nous pas constater que d’autres ont « pris notre couronne » ? Souvenons-nous de ce qu’est l’Assemblée dans les conseils de Dieu, de ce qu’elle est pour le cœur de Christ et de ce qu’elle sera bientôt dans la gloire, et crions jour et nuit pour elle !