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Tiens ferme ce que tu as — Apoc. 3:11

 

Edward Dennett [ajouts de bibliquest entre crochets]

 

Christian Friend, vol. 9, 1883, p. 10 —  https://www.stempublishing.com/authors/dennett/Holdfast.html

 

Table des matières :

1        [Urgence]

2        [De quoi sommes-nous responsables ?]

3        [Quel danger courons-nous ?]

4        [La vérité est indissociable de Christ]

5        [Distinguer « défendre de la vérité » d’avec « faire de la controverse »]

6        [État d’esprit et de cœur nécessaire]

 

1         [Urgence]

Rachetés par le sang précieux de Christ, et ayant devant nous le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus, nous ne sommes guère concernés par la fuite du temps et des saisons, si ce n’est pour nous rappeler que la nuit est fort avancée, que le jour approche [Rom. 13:12], et qu’il nous convient d’avoir les reins ceints et nos lampes allumées [Luc 12:35], dans la perspective du retour prochain de notre Seigneur.

 

2         [De quoi sommes-nous responsables ?]

Un aspect particulier de notre responsabilité en vue de cette perspective nous est présenté dans le verset cité en titre de cet article. On le trouve dans le message à Philadelphie. Laissant maintenant la question de savoir « qui constitue Philadelphie ? » — une question d’importance sans cesse croissante, — notre attention est dirigée sur le fait que vaincre dans cette assemblée est quelque chose de totalement différent de ce que cela est dans les six autres. Dans les cinq assemblées précédentes, à l’exception peut-être de Smyrne, la victoire consiste à se séparer du mal, ou à s’en préserver, chacun dans sa sphère respective de responsabilité. Pour Laodicée, il s’agit de sortir d’un état pour entrer un autre, en un mot, d’acquérir ce qui manque. Mais à Philadelphie, vaincre est simplement maintenir, — maintenir ce que l’on possède déjà. Ainsi, « tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. Celui qui vaincra », (c’est-à-dire en tenant ferme) « je le ferai une colonne dans le temple de mon Dieu », etc. L’encouragement à tenir ferme, notez-le, c’est la venue du Seigneur : « Voici, je viens bientôt : tiens ferme ce que tu as », etc.

 

Une autre chose est évidente. La nécessité de l’exhortation provenait et provient du risque de perdre le précieux héritage qui lui avait été confié. Conserver la vérité implique donc un conflit, comme cela a toujours été le cas au cours de l’histoire de l’Église jusqu’à nos jours, et comme ce le sera de plus en plus jusqu’à ce que le Seigneur descende du ciel pour rassembler les Siens auprès de Lui pour toujours.

 

3         [Quel danger courons-nous ?]

Nos lecteurs supporteront-ils cette parole d’exhortation ? [Héb. 13:22]. Nous sommes toujours plus convaincus de ce que la seule chose importante, la seule responsabilité qui nous incombe à l’heure actuelle, est de « tenir ferme ce que nous avons ». Pour certains — comme les saints de Sardes par exemple — le premier devoir est de retrouver ce qu’ils ont perdu, car les chaires où l’on proclamait autrefois les doctrines de la grâce et la pleine suffisance de l’Écriture sont maintenant occupées généralement par des partisans de l’incrédulité rationaliste ou de la superstition romaine. Plusieurs, y compris nous-mêmes, peuvent remercier Dieu d’avoir été jusqu’ici préservés des influences dévastatrices du mal doctrinal. Le danger que nous courons est d’un genre plus subtil. Ce ne sont pas des ennemis déclarés que nous avons à redouter ; tout vrai soldat de la foi trouve plaisir à les combattre. Mais nos ennemis sont plutôt ceux de nos propres maisons — des ennemis en habit d’amis — ceux qui se tiennent près et laissent la vérité s’émietter. On ne peut en effet nier que des vérités qui, lorsqu’elles ont été retrouvées et proclamées, ont été utilisées par Dieu pour réveiller des milliers des Siens de leur sommeil, — des vérités qui ont encouragé beaucoup à renoncer à tout ce qu’ils avaient de plus cher pour avoir la joie d’une communion plus entière avec la pensée du Seigneur, et pour avoir la joie encore plus profonde d’une connaissance plus intime de Lui-même, — voilà que ces vérités sont maintenant tenues lâchement, ou tenues de manière à éviter l’opprobre et la croix, ou bien même elle sont tacitement abandonnées.

 

4         [La vérité est indissociable de Christ]

Si cette tendance augmente, la question de Pilate est à nouveau posée : « Qu’est-ce que la vérité? ». La vérité, c’est Christ, et chaque partie de la vérité n’est qu’un rayon de la gloire qui brille de Sa face glorifiée à la droite de Dieu. Tenir ferme ce que nous avons est donc tenir ferme la vérité de tout ce qu’Il est dans Sa personne, dans Son œuvre, dans Son union avec les Siens, dans Sa position de chef du corps, dans toutes les relations dans lesquelles Il est entré en grâce avec les Siens, dans toutes les fonctions qu’Il daigne remplir, et, en un mot, dans tous les développements divins qu’on trouve dans les préceptes qu’Il a donnés aux Siens. S’Il nous incite à tenir ferme ce que nous avons, ce qui nous est enjoint est en réalité la fidélité envers Lui. Qui d’entre nous est prêt, par la grâce de Dieu, à répondre à Son appel ? Le faire, nous répétons, implique un combat. Prenez, par exemple, le philadelphien le plus fidèle que l’assemblée ait jamais vu, l’apôtre Paul. Y a-t-il jamais eu un moment dans son histoire après sa conversion, où il a pu se reposer de la guerre, de la guerre pour la vérité avec ceux qui portaient le nom de Christ comme lui ? À Antioche (Galates 2), il fut entièrement seul : Barnabas l’abandonna un moment, et Pierre fut le principal adversaire, de sorte que Paul dut lui résister en face. Quelle tentation certainement pour un cœur tendre comme celui de Paul de céder sur la question par gain de paix ! S’il l’avait fait, quelle en aurait été la conséquence ? Nous ne pouvons le dire, mais il est certain qu’à ce moment-là le maintien de la vérité de Dieu a dépendu entièrement de la fidélité de Paul. Il était le seul dans cette assemblée d’Antioche à tenir ferme ce qu’il avait ; et s’il avait laissé le drapeau tomber, qui d’autre l’aurait saisi pour le brandir une fois de plus, et conduire à la victoire ? Et ce n’est là qu’un exemple parmi tant d’autres. En de multiples reprises, dans les dangers et les controverses, on le trouve seul, uniquement parce que, par la miséricorde de Dieu, il ne voulait pas sacrifier un seul iota du dépôt sacré dont le Seigneur Lui-même l’avait chargé. Aujourd’hui encore, selon notre mesure de fidélité, nous serons seuls ; et il peut encore arriver, selon l’expression du prophète, que celui qui se retire du mal devienne une proie (Ésaïe 59:15).

 

5         [Distinguer « défendre de la vérité » d’avec « faire de la controverse »]

Sommes-nous en train de suggérer de faire de la controverse ? Rien de plus desséchant pour l’âme que la controverse, dans le sens où on l’entend généralement ; elle est même un poison mortel. Non, ce pour quoi nous plaidons est un ministère présentant pleinement Christ, avec la fidélité dans la défense de toute la vérité de Christ. Or la vérité maintenue et défendue en dehors de Christ est sans valeur ; elle est plutôt une source d’immense dégât pour l’âme. C’est pourquoi seuls ceux qui marchent dans la communion avec un Christ vivant peuvent tenir ferme ce qu’ils ont, au sens de ce passage de Apoc. 3:11. Aucune acuité intellectuelle, aucune puissance d’argumentation, ne seront utiles dans cette bataille. Seulement la parole de Dieu employée dans la puissance du Saint-Esprit. C’est pourquoi l’exhortation d’Apoc. 3:11 est précédée par la déclaration : « voici, je viens bientôt ». Le Seigneur voudrait donc que Ses soldats se battent en attendant à tout moment de Le voir face à face. Qui pourrait être fatigué du conflit pour Christ et Sa vérité, quand le cœur est encouragé et réchauffé par l’attente d’être enlevé du milieu du combat à la rencontre du Seigneur en l’air ?

 

6         [État d’esprit et de cœur nécessaire]

Une mise en garde est nécessaire. Si les jours deviennent plus sombres, et que le caractère fâcheux du temps est de plus en plus manifeste, les conflits pour la vérité seront de plus en plus enflammés ; gardons alors d’autant plus nos cœurs. Nous devons chérir une affection tendre et constante pour tous les saints de Dieu, et ceci ne peut se faire que si nos cœurs sont en communion avec le cœur de Christ. Si le conflit nous rend dur ou sévère, nous devons nous juger sans ménagement. Comme Israël dans le pays au temps de Josué, nous devons retourner à Guilgal après chaque bataille afin de n’utiliser que les armes de l’Esprit de Dieu dans toutes nos guerres (2 Corinthiens 11:6).

 

Que le Seigneur suscite et qualifie beaucoup de porte-drapeaux fidèles pour Lui et Sa vérité dans ce jour de confusion et d’erreur !