[ Page principale | Nouveautés | La Bible | la Foi - l'Évangile | Plan des sujets | Études AT | Études NT | Index auteurs + ouvrages + sujets ]

 

Enseignement approprié pour les croyants

 

1 Pierre 2:2 ; 1 Cor. 3:2 ; Héb. 5:11-14

Edward Dennett (sous-titres ajoutés par Bibliquest)

Traduit de http://www.stempublishing.com/authors/dennett/SuitdMin.html
(Suited Ministry, Christian Friend, vol. 11, 1884, p. 38)

 

Quel est en général l’enseignement approprié pour les croyants à l’heure actuelle ?

 

Table des matières :

1       1 Pierre 2:2 — Désirer du lait

2       1 Cor 3:2,3 — Donner du lait quand on ne peut supporter la viande

3       Hébreux 5:11-14; 6:1  — Quiconque use de lait est inexpérimenté dans la parole de la justice… il est un petit enfant

4       Ne pas devenir des nains

5       Épitres aux Thessaloniciens et 1 Jean : un enseignement élaboré à de jeunes croyants

6       Ordre doctrinal dans les épitres. Faire avancer dans la jouissance des richesses de bénédictions

 

1         1 Pierre 2:2 — Désirer du lait

On cite souvent le verset suivant en réponse à cette question : «désirez ardemment, comme des enfants nouveau-nés, le pur lait intellectuel» (1 Pierre 2:2). Plusieurs soutiennent que cela signifie que le «lait» est l’aliment approprié pour le jeune croyant. Sans aborder la question de la signification du mot utilisé (il est très difficile à traduire), le sens de ce verset est tout simplement que le croyant devrait désirer la parole de Dieu de même que les nouveau-nés désirent le lait. C’est, d’abord, une question d’appétit ; ensuite ce verset nous dit aussi que la parole de Dieu est l’aliment approprié pour le croyant, comme le lait l’est pour le nouveau-né. C’est ce que l’Esprit de Dieu nous enseigne par ce verset, et cela est d’autant plus évident si l’on prend en compte la suite du verset : «afin que vous croissiez par lui à salut». C’est donc en nous nourrissant de la parole de Dieu que nous grandirons, et continuerons à grandir jusqu’au salut complet.

 

Note Bibliquest : autrement dit, le lait est vu en 1 Pierre 2 comme une nourriture complète. Ailleurs (Héb.5 et  1 Cor.3) il est vu comme une nourriture de petits enfants seulement.

 

2         1 Cor 3:2,3 — Donner du lait quand on ne peut supporter la viande

Un autre passage nous donnera davantage de lumière sur notre sujet. L’apôtre Paul, écrivant aux Corinthiens, dit: «Je vous ai donné du lait à boire, non pas de la viande, car vous ne pouviez pas encore [la supporter], et même maintenant encore vous ne le pouvez pas, car vous êtes encore charnels. Car, puisqu’il y a parmi vous de l’envie et des querelles, n’êtes-vous pas charnels et ne marchez-vous pas à la manière des hommes ?» (1 Cor 3:2,3). Il est clair ici que l’apôtre avait nourri et nourrissait ces croyants avec du «lait» en raison de leur mauvais état et il déplorait d’avoir dû et de devoir le faire. Il les aurait nourris avec de la «viande» et non du «lait» s’ils avaient davantage répondu à la grâce et à l’amour de Dieu en rédemption. Penser que les saints ont besoin de «lait» revient donc à supposer qu’ils sont dans le même état que celui des Corinthiens. Prendre des dispositions en faveur de cet état ne fait que l’entretenir, alors que nous devrions au contraire le déplorer. Nous apprenons en outre que l’enseignement approprié à une assemblée peut être entièrement inadaptée à une autre. On pourrait bien mettre cette question sur le cœur des docteurs : leur discernement spirituel a-t-il été suffisamment exercé quant à l’état des âmes, pour être guidés dans leur ministère ? Ce serait une grande erreur de communiquer la vérité des Éphésiens à une assemblée de Corinthiens ou la vérité des Corinthiens à une assemblée d’Éphésiens.

 

3         Hébreux 5:11-14; 6:1  — Quiconque use de lait est inexpérimenté dans la parole de la justice… il est un petit enfant

Un autre passage encore est propre à nous aider à saisir notre sujet. Commençant à parler de Melchisédec, l’apôtre s’arrête pour ajouter «au sujet duquel nous avons beaucoup de choses à dire et qui sont difficiles à expliquer, puisque vous êtes devenus paresseux à écouter. Car lorsque vous devriez être des docteurs, vu le temps, vous avez de nouveau besoin qu’on vous enseigne quels sont les premiers rudiments des oracles de Dieu, et vous êtes devenus tels, que vous avez besoin de lait et non de nourriture solide ; car quiconque use de lait est inexpérimenté dans la parole de la justice, car il est un petit enfant ; mais la nourriture solide est pour les hommes faits, qui, par le fait de l’habitude, ont les sens exercés à discerner le bien et le mal. C’est pourquoi, laissant la parole du commencement du Christ, avançons vers l’état d’hommes faits» (Hébreux 5:11-14; 6:1).

Il y a plusieurs points qui demandent ici très sérieusement notre attention. L’apôtre déplore l’incapacité des saints à recevoir la vérité qu’il avait à communiquer. Vu tout le temps qu’ils avaient été chrétiens, ils auraient dû être des docteurs ; et voilà qu’il était nécessaire de revenir aux éléments de base de la vérité, car ils avaient besoin de lait — preuve qu’ils étaient inexpérimentés dans l’utilisation de la Parole, et qu’ils étaient devenu nains quant à leur croissance. Ils étaient encore des bébés, d’où la fervente exhortation avec laquelle débute le ch. 6. En un mot, ces chers croyants n’étaient plus disposés à aller de l’avant. Mais quel est celui qui, ayant la pensée de Christ, pourrait se satisfaire d’un tel état ? Quel docteur, quel enseignant pourrait calmement accepter un tel état, et continuer à nourrir avec du lait, comme s’ils n’avaient besoin de rien de plus ?

 

4         Ne pas devenir des nains

Nous ferions bien de peser ces avertissements solennels. Ne pourrait-on pas les adresser avec autant de raison à beaucoup de croyants aujourd’hui ? Il y en a tellement qui ne se soucient de rien au-delà de l’Évangile ! Ce serait triste si un saint de Dieu cessait de s’intéresser à la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. Ce qui occupe le cœur de Dieu peut bien occuper le cœur des Siens. Il ne s’agit pas de ne se nourrir que de l’Évangile ou des éléments les plus simples de la vérité. En aucun cas. Nous avons besoin de Christ dans tous les caractères, les aspects, et les fonctions dans lesquels Il est présenté. Si nous manquons à le reconnaître, nous deviendrons rapidement des nains tout comme ces croyants hébreux.

 

5         Épitres aux Thessaloniciens et 1 Jean : un enseignement élaboré à de jeunes croyants

On nous dira certainement : «Mais rappelez-vous combien il y a d’âmes nouvellement converties. Ce sont vraiment des bébés. Ne les nourrira-t-on pas de lait ?» La Parole de Dieu est notre seul guide, et nous avons au moins deux exemples de la manière dont l’Esprit de Dieu s’adresse à de telles âmes.

o   Les épîtres aux Thessaloniciens ont été écrites peu de temps après que l’assemblée se soit formée là – les deux probablement dans l’année suivant celle où les saints s’étaient tournés des idoles vers Dieu pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils (1 Thess. 1:9,10). Qu’y trouvons-nous ? Dans la première épître, nous avons le retour de notre Seigneur présenté dans tous ses aspects, et même distingué de Sa venue pour le monde, et en plus passablement d’instructions pratiques pour l’édification de ces saints sur leur très sainte foi. Dans la seconde épitre, l’apôtre va plus loin encore, et enseigne le caractère complet de l’apparition de Christ, la vérité sur l’homme de péché, le fait bienheureux que l’assemblée doit être enlevée de cette scène avant que ce fils de perdition soit révélé, etc. On peut difficilement qualifier ces sujets d’élémentaires. Ils étaient cependant donnés pour l’instruction et la consolation de ces «petits enfants», et étaient effectivement nécessaires pour qu’ils comprennent le christianisme.

o   Nous avons un autre exemple dans la première épître de Jean où il classe l’ensemble de la famille de Dieu en pères, jeunes gens et petits enfants. De quelle manière s’adresse-t-il à cette dernière classe, celle des plus jeunes des enfants de Dieu ? «Petits enfants,» commence-t-il, «c’est la dernière heure ; et comme vous avez entendu que l’antichrist vient, etc.» (1 Jean 2:18). Il souligne ensuite le danger résultant du fait que des antichrists étaient déjà apparus. Il les met en garde en leur donnant les marques caractéristiques de l’antichrist, et les conduit à la source de leur sécurité : l’onction du Saint et la Parole de Dieu. Cela correspond tout à fait à l’enseignement de Paul dans 2 Thessaloniciens.

 

Nous avons donc ici la sagesse divine pour nous guider dans l’enseignement des «petits enfants». Ils doivent être nourris de la Parole de Dieu ; ils doivent être fortifiés contre les dangers par les révélations et les avertissements qu’elle fournit; et ils doivent avoir un Christ complet — Christ dans tout ce qu’Il est en Lui-même, dans tout ce qu’Il est pour Dieu, et dans tout ce qu’Il est pour eux, — pour pouvoir croitre ainsi à salut. C’est tout à fait différent que de les occuper de questions et de controverses au lieu de Christ. On peut aussi ajouter que le maintien de la simplicité dans la manière d’enseigner est entièrement compatible avec le fait de conduire les âmes dans la connaissance à la fois de leur part en Christ et des dangers du chemin. Nous n’hésitons pas à dire, que si tant de jeunes convertis se sont détournés, et si beaucoup plus encore ont cédé à l’influence du monde, c’est, dans bien des cas, à cause de notre carence à leur fournir de la nourriture appropriée. Ne connaissant guère plus que le pardon des péchés, ils n’ont que peu d’intérêt pour les Écritures, et négligent ainsi les moyens de leur croissance et de leur sécurité.

 

6         Ordre doctrinal dans les épitres. Faire avancer dans la jouissance des richesses de bénédictions

L’ordre doctrinal des épîtres nous donne la même leçon. On qualifiera sans doute l’épître aux Romains d’épître de base. Or beaucoup ne s’arrêtent-ils pas à Romains 5:1 ? Combien apprennent la vérité de Romains 6 ? Ou s’ils en apprennent la doctrine, n’y en a-t-il pas beaucoup qui ne traversent jamais expérimentalement Romains 7, et qui par suite n’entrent jamais dans la jouissance des richesses des bénédictions contenues dans Romains 8 ? L’épître aux Colossiens va au-delà de celle aux Romains, et celle aux Éphésiens au-delà de celle aux Colossiens. Et il est certain qu’on ne verra jamais un chrétien «Philippien» qui n’ait pas appris au préalable la vérité des épîtres précitées. Les saints doivent-ils toujours être privés de ces trésors divins ? Allons-nous renoncer, même pour les petits enfants, à la vérité de la mort et de la résurrection avec Christ ? Si on le fait, on perdra les fondements du christianisme, et on retombera facilement et rapidement sur un terrain juif et sur des expériences juives.

Le Seigneur fasse que nous tous, quel que soit notre niveau de croissance, soyons de plus en plus désireux de saisir ce pour quoi nous avons également été saisi par Jésus-Christ ! (Phil. 3:12).