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Chaque Jour les Écritures

 

 

Épître aux Romains

 

 

 

Table des matières :

1     Romains 1 v. 1 à 17

2     Romains 1 v. 18 à 32

3     Romains 2 v. 1 à 16

4     Romains 2 v. 17 à 29

5     Romains 3 v. 1 à 18

6     Romains 3 v. 19 à 31

7     Romains 4 v. 1 à 12

8     Romains 4 v. 13 à 25

9     Romains 5 v. 1 à 11

10      Romains 5 v. 12 à 21

11      Romains 6 v. 1 à 14

12      Romains 6 v. 15 à 23

13      Romains 7 v. 1 à 11

14      Romains 7 v. 12 à 25

15      Romains 8 v. 1 à 11

16      Romains 8 v. 12 à 21

17      Romains 8 v. 22 à 30

18      Romains 8 v. 31 à 39

19      Romains 9 v. 1 à 18

20      Romains 9 v. 19 à 33

21      Romains 10 v. 1 à 13

22      Romains 10 v. 14 à 21

23      Romains 11 v. 1 à 15

24      Romains 11 v. 16 à 36

25      Romains 12 v. 1 à 8

26      Romains 12 v. 9 à 21

27      Romains 13 v. 1 à 14

28      Romains 14 v. 1 à 18

29      Romains 14 v. 19 à 23 ; 15 v. 1 à 13

30      Romains 15 v. 14 à 33

31      Romains 16 v. 1 à 16

32      Romains 16 v. 17 à 27

 

 

 

1                    Romains 1 v. 1 à 17

 

Les épîtres sont des lettres adressées par les apôtres à des assemblées ou à des croyants et dans lesquelles nous trouvons exposées les vérités chrétiennes. Celle aux Romains, bien qu'écrite après d'autres, a été à juste titre placée la première. Car son sujet, c'est l'évangile. Et avant de recevoir un enseignement chrétien, il faut commencer par devenir chrétien. Ami lecteur, cette occasion vous est donnée, si vous ne l'avez pas encore saisie. Demandez au Seigneur qu’Il touche votre coeur et votre conscience par le pouvoir de la seule Parole et l'autorité de l'évangile, «puissance de Dieu en salut à quiconque croit» (v. 16).

Cette lettre a été écrite bien avant le voyage dramatique raconté à la fin des Actes. Paul n'avait donc encore jamais vu les Romains. Mais — ce qui est la condition d'un service utile — il est plein d'amour pour eux et avant tout pour Celui dont il va leur parler: Jésus Christ. Son Nom remplit les premiers versets. N'est-Il pas en effet la substance de l'Évangile, le fondement de toute relation entre Dieu et l'homme? D’autre part le fait que Paul était prêt à annoncer l’Évangile à ceux qu’il appelle pourtant déjà des biens-aimés et des saints (v. 15, 7) nous confirme que cette bonne nouvelle de l’Évangile ne se limite pas au simple pardon des péchés. Il contient toute la vérité en Christ.

 

2                    Romains 1 v. 18 à 32

 

Avant d'expliquer comment Dieu justifie le pécheur, il est nécessaire de convaincre chacun qu'il en est un. Dieu va, pour ainsi dire, ouvrir ici le procès de l’humanité toute entière. On pensera peut-être que les païens sont excusables; ils n'ont pas la Parole écrite. Toutefois ils ont sous les yeux un autre livre toujours ouvert: celui de la Création (Ps. 19 v. 1). Mais ils n'ont pas voulu reconnaître ni honorer son Auteur et ils ont négligé de Lui rendre grâces (ce qui est un devoir universel). Tout être humain a reçu une intelligence lui permettant de discerner des faits évidents et d’en tirer la conclusion qu’il y a un Dieu. Or les hommes ont employé cette faculté à imaginer des idoles, et dès lors, asservis aux puissances du mal, ils ont été livrés aux pires convoitises.

Il est d’une laideur insoutenable le portrait que Dieu fait ici de l'homme naturel. Eh bien! Dieu déclare coupables non seulement ceux qui s'adonnent eux-mêmes à de tels vices, mais aussi tous ceux qui «trouvent leur plaisir en ceux qui les commettent». Lire un roman racontant des choses immorales, se complaire dans des descriptions troubles et malsaines, c'est se placer sous la même «juste sentence» (v. 32; Ps. 50 v. 18).

 

3                    Romains 2 v. 1 à 16

 

Si bas qu'un homme soit tombé, il trouvera toujours quelqu'un de plus misérable que lui à qui il pourra se comparer à son propre avantage! Celui qui a la passion du jeu méprisera le pauvre buveur et celui-ci regardera un malfaiteur avec supériorité. En réalité, tous les vices sont en germe dans notre propre cœur. Lorsque nous jugeons autrui (v. 1), nous donnons la preuve que nous savons très bien reconnaître le mal; nous montrons donc que nous avons une conscience. Et ceci nous condamne nous-mêmes lorsque, à notre tour, nous commettons des actes semblables. Tous les hommes ont une conscience (Gen. 3 v. 22). Dans sa bonté, Dieu s'en sert pour les pousser à la repentance (v. 4), mais ne les autorise nullement à l'employer pour juger leur prochain. Un seul a le droit de juger; c'est Jésus Christ (v. 16; Jean 5 v. 22; Act. 10 v. 42). Il mettra un jour en lumière «les secrets des hommes», tous leurs actes et intentions inavouables, cachés avec tant de soin (Matt. 10 v. 26). Confessez-Lui sans tarder vos secrets les plus honteux. Votre conscience n'est pas une voix hostile mais une amie qui vient vous dire: parle de cela au Seigneur Jésus; Il saura s'en occuper.

 

4                    Romains 2 v. 17 à 29

 

Ces chapitres nous font penser à la séance d'un tribunal. L'un après l'autre, les accusés comparaissent devant le Juge souverain. Après la condamnation du barbare (ch. 1), après celle de l'homme moral et civilisé (début du ch. 2), c'est le Juif qui est appelé à la barre. Il se présente la tête haute. Son nom de Juif, la loi sur laquelle il se repose, le vrai Dieu qu'il prétend connaître et servir (v. 17…), tout cela va certainement établir sa supériorité sur les autres prévenus et le faire acquitter… Mais que lui répond le Magistrat suprême? — Je ne te jugerai ni sur tes titres (v. 17), ni sur ta connaissance (v. 18), ni sur tes paroles (v. 21), mais sur tes actes. «Toi donc qui enseignes les autres… toi qui prêches… toi qui dis…», ce qui m'intéresse c'est ce que tu fais… et aussi ce que tu ne fais pas (Matt. 23 v. 3). Loin de t'excuser, tes privilèges aggravent ta culpabilité.

Le péché des païens est appelé l'iniquité (ch. 1 v. 18): une marche sans loi et sans frein selon les caprices de la volonté propre (1 Jean 3 v. 4). Le péché des Juifs se nomme la transgression (v. 23), autrement dit la désobéissance aux commandements divins connus. Et combien plus responsables sont aujourd'hui les chrétiens; ils possèdent toute la Parole de Dieu!

 

5                    Romains 3 v. 1 à 18

 

Qui a raison? Dieu qui condamne? Ou l'accusé qui se défend? — «Que Dieu soit vrai et tout homme menteur!» s'écrie l'apôtre (v. 4). La Parole de Dieu n'est pas annulée sous prétexte qu'elle n'a pas été crue par les Juifs, ses dépositaires (v. 3; Héb. 4 v. 2). Avec la plus grande inconséquence, ces derniers se glorifiaient de posséder la loi (ch. 2 v. 17), alors qu'elle rendait témoignage contre eux. C'est comme un criminel qui, tout en proclamant son innocence, remettrait lui-même à la police la pièce à conviction établissant sa culpabilité. Aussi l'Esprit de Dieu, tel le procureur dans un tribunal, fait-Il lire devant cet accusé juif toute une série de versets irréfutables tirés de ses propres Écritures (v. 10 à 18).

Mais un autre argument pourrait être avancé par l'accusé: Je ne nie pas mon injustice, mais elle met en relief la justice de Dieu; au fond elle le sert. Affreuse mauvaise foi! S'il en était ainsi, Dieu devrait renoncer à juger le monde (v. 6) et lui savoir gré au contraire de sa méchanceté qui souligne Sa propre sainteté. Mais Il cesserait alors d'être juste et se renierait Lui-même (2 Tim. 2 v. 13). Avant le verdict final, Dieu écarte les derniers raisonnements derrière lesquels sa créature cherche toujours à se retrancher.

 

6                    Romains 3 v. 19 à 31

 

Devant le tribunal de Dieu, toute bouche est maintenant fermée. Les accusés sans exception sont reconnus coupables, condamnés par la loi à la peine de mort (v. 19). «Tous ont péché et n'atteignent pas à la gloire de Dieu». C'est pourquoi la sentence terrible: «tu mourras certainement», déjà annoncée par Dieu avant la chute de l'homme (Gen. 2 v. 17), va être confirmée: «le salaire du péché, c'est la mort» (ch. 6 v. 23). Pour l'incrédule, gentil ou juif, ce jugement est définitif et le tribunal devant lequel tous comparaîtront un jour est une réalité effrayante (Apoc. 20 v. 11…). Mais voici l'avocat qui intervient en faveur de ceux qui, tant juifs que gentils, l'ont choisi par la foi. Il ne cherche pas à minimiser les fautes commises, ainsi que le font les avocats devant les tribunaux des hommes. Il plaide au contraire en disant: La sentence est juste, mais elle a déjà été exécutée; la dette est acquittée; une mort, la mienne, a payé l'affreux salaire de leurs péchés.

Oui, la justice de Dieu est satisfaite car un crime expié ne peut être porté en compte une seconde fois. Et si Dieu est juste en condamnant le péché, Il est également juste en justifiant le pécheur «qui est de la foi de Jésus» (v. 26).

 

7                    Romains 4 v. 1 à 12

 

Quand une échelle est trop courte pour atteindre un objet haut placé, un homme monté sur le barreau le plus élevé n'a pas plus de facilité à s'en emparer que ceux qui sont au-dessous de lui. «Il n'y a pas de différence», avons-nous lu (ch. 3 v. 22); le Juif pas plus que le Grec n'atteint à la gloire de Dieu. Personne n'y accède par l'échelle de la propre justice; elle sera toujours insuffisante. La preuve en est que même Abraham (v. 3) et David (v. 6), qui incontestablement auraient eu le droit de se tenir tout en haut de cette échelle des œuvres, ne s'en sont pas servis pour être justifiés devant Dieu. Et si eux ne l'ont pas fait, qui pourrait y prétendre? Pour bien démontrer que le salut par grâce n'a aucun rapport avec les prétentions charnelles et «la vanterie» du peuple juif (ch. 3 v. 27), les v. 9 et 10 rappellent que le patriarche Abraham a reçu la justice par la foi avant le signe de la circoncision (Gen. 15 v. 6; 17 v. 24). Au moment où Dieu l'a justifié, il était encore semblable aux païens.

Pour être sauvé, il faut commencer par se reconnaître coupable, autrement dit se déclarer d'accord avec la sentence divine rendue au chapitre précédent. C'est «l'impie», et lui seul, que Dieu justifie (v. 5; comp. Matt. 9 v. 12).

 

8                    Romains 4 v. 13 à 25

 

Si Dieu est puissant pour accomplir ce qu'Il a promis (v. 21), l'homme de son côté est totalement impuissant à remplir ses propres obligations. C'est pourquoi les promesses faites à Abraham (et au chrétien) ne comportent aucune condition…, il suffit de croire. Toutes les apparences semblaient contredire ce que Dieu avait assuré à Abraham. Mais celui-ci «ne forma point de doute… étant pleinement persuadé…» (v. 20, 21). D'où lui venait cette foi inébranlable? De ce qu'il connaissait Celui qui lui avait fait les promesses et Lui accordait une confiance totale. La signature de quelqu'un que nous respectons a plus de valeur pour nous que celle d'un inconnu et garantit ses engagements. La foi croit les promesses parce qu'elle croit Dieu qui les a faites (v. 17 et 3; comp. 2 Tim. 1 v. 12). Elle s'empare des grandes vérités affirmées par Sa Parole: la mort du Seigneur Jésus pour expier nos fautes, sa résurrection pour nous donner une justice (v. 25). Cher ami, arrivé à ce point de votre lecture, pouvez-vous dire avec tous les croyants: Je possède cette foi qui donne le salut. C'est pour mes péchés que Jésus a été livré; c'est pour ma justification que Dieu l'a ressuscité?

 

9                    Romains 5 v. 1 à 11

 

Acquitté, justifié, le croyant laisse éclater sa joie (v. 1). La paix avec Dieu est désormais sa part inestimable. Il est réconcilié avec le souverain Juge et cela par l'acte même qui aurait dû à tout jamais attirer Sa colère: «la mort de Son Fils» (v. 10)! En vérité, l'amour de Dieu ne ressemble à aucun autre. C'est bien «son amour à Lui», dont tous les motifs sont en Lui-même. Il a aimé de pauvres êtres qui n'avaient rien d'aimable, avant qu'ils fassent le moindre pas vers Lui, lorsqu'ils étaient encore sans force, impies (v. 6), pécheurs (v. 8) et ennemis (v. 10; 1 Jean 4 v. 10 et 19). Or c'est cet amour-là qui est maintenant versé dans notre cœur.

En face du monde qui se glorifie d'avantages présents et passagers, le croyant, loin d'être honteux (v. 5), peut se prévaloir de son avenir extraordinaire: la gloire de Dieu (v. 2). Qui plus est, il est capable de trouver de la joie dans ses tribulations présentes. Car elles produisent des fruits précieux (v. 3, 4) qui rendent son espérance d'autant plus vive et plus fervente. «Et non seulement cela…» (v. 11): nous avons le droit de nous glorifier dans les dons, mais avant tout dans Celui qui nous les dispense: Dieu Lui-même, devenu notre Dieu par notre Seigneur Jésus Christ.

 

10               Romains 5 v. 12 à 21

 

Pour un croyant converti sur son lit de mort, l'épître aurait pu se terminer avec le v. 11. La question de ses péchés a été réglée; il est propre pour la gloire de Dieu. Mais pour celui qui continue à vivre sur la terre, un problème douloureux se pose désormais: il a encore en lui l'ancienne nature, «le péché», qui n'est capable de produire que des fruits corrompus. Risque-t-il donc de perdre son salut? Ce qui suit, du ch. 5 v. 12 au ch. 8, nous apprend comment Dieu y a pourvu: Il a condamné non seulement les actes, mais aussi la volonté mauvaise qui en est la cause, le «vieil homme» (ch. 6 v. 6), strictement conforme à Adam notre ancêtre. Imaginons qu'un imprimeur peu consciencieux, en composant le cliché d'un livre, ait laissé passer de graves erreurs qui faussent complètement la pensée de l'auteur. Ces fautes se reproduiront lors du tirage autant de fois qu'il y aura d'exemplaires. La plus belle reliure n'y changera rien. Pour avoir un texte fidèle, l'écrivain devra faire procéder à une nouvelle édition à partir d'un autre cliché.

Le premier Adam est comme ce mauvais cliché. Autant d'hommes, autant de pécheurs! Mais Dieu n'a pas cherché à améliorer la race adamique. Il a suscité un nouvel homme, Christ, et nous a donné sa vie.

 

11               Romains 6 v. 1 à 14

 

C'est trop facile — disent certains! Puisque la grâce surabonde et que nos injustices ne servent qu'à la faire briller davantage, profitons-en pour nous laisser aller à tous les caprices de notre volonté charnelle (v. 1 et 15). Mais peut-on imaginer le fils prodigue, après avoir vu l'accueil que lui a réservé son père, désirer retourner dans le pays éloigné en se disant: Je sais maintenant que je serai toujours reçu à la maison chaque fois qu'il me plaira d'y revenir? Non, un tel raisonnement n'est jamais celui d'un véritable enfant de Dieu. D'abord parce qu'il sait ce que la grâce a coûté à son Sauveur et qu'il craint de l'attrister. Ensuite, parce que le péché doit avoir perdu tout attrait pour lui. En effet, un cadavre ne peut plus être séduit par les plaisirs et les tentations. Ma mort avec Christ (v. 6) enlève au péché toute force et toute autorité sur moi. Et c'est une délivrance merveilleuse!

Le ch. 3 v. 13 à 18 constatait que tous les membres de l'homme: sa langue, ses pieds, ses yeux… étaient des «instruments d'iniquité» au service du péché (v. 13). Eh bien! À ma conversion ces mêmes membres changent de propriétaire. Ils deviennent des «instruments de justice» à la disposition de Celui qui a tous les droits sur moi.

 

12               Romains 6 v. 15 à 23

 

Il n'est rien dont l'homme fasse plus de cas que de sa liberté. Or celle-ci est une complète illusion. «La libre volonté n'est que l'esclavage du diable» (Pensées de J.N.D.). Toutefois l'homme ne s'en rend compte qu'après sa conversion. C'est seulement en cherchant à s'envoler que l'oiseau captif expérimente qu'on lui a rogné les ailes. «Quiconque pratique le péché est esclave du péché», enseignait le Seigneur Jésus. Mais Il ajoutait: «Si le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres» (Jean 8 v. 34, 36). Libres,… non pas de faire notre propre volonté: ce serait nous replacer sous le même esclavage! Qu'il nous suffise d'avoir «dans le temps déjà écoulé» accompli la volonté de l'homme pécheur (et pour quel fruit? v. 21; 1 Pier. 4 v. 3); d'avoir travaillé pour Satan l'imposteur dans un marché de dupe, moyennant un tragique salaire: la mort, que Christ a subie à notre place (v. 23). Non; si nous sommes libres, c'est pour servir Dieu et lui obéir de cœur (v. 17; 2 Cor. 10 v. 5). Tel ce jeune esclave, racheté un jour à un maître cruel par un voyageur qui avait eu mitié de lui; au lieu d'aller vivre sa vie, il demanda à ne pas quitter son bienfaiteur; tout son désir était de le servir dorénavant.

 

13               Romains 7 v. 1 à 11

 

Non seulement la loi réprime les méfaits que j'ai commis, mais elle juge ma nature pécheresse, par exemple mon incapacité à aimer Dieu et mon prochain comme elle le prescrit. Le péché me place donc inexorablement sous la condamnation de la loi de Dieu… Eh bien! J'en suis délivré de la même manière que j'ai été libéré du péché: par la mort (c'est-à-dire ma mort avec Christ; v. 4). Quand un coupable est décédé, la justice humaine ne peut plus le mettre en prison.

La loi est-elle une chose mauvaise, puisque Dieu a dû me protéger contre sa rigueur? «Qu'ainsi n'advienne!» s'écrie de nouveau l'apôtre (v. 7). Si dans un musée je prends en main un objet exposé, je n'ai peut-être pas conscience de commettre une infraction. Par contre je suis pleinement fautif s'il existe un écriteau: Défense de toucher. Mais en même temps cette inscription suggèrera à beaucoup de visiteurs l'envie d'avancer le doigt vers les objets présentés. Car la nature orgueilleuse de l'homme le porte à enfreindre tout règlement pour affirmer son indépendance. Ainsi par la loi, Dieu me prend en flagrant délit de désobéissance et met en évidence la convoitise qui est en moi, afin de mieux me convaincre de péché.

 

14               Romains 7 v. 12 à 25

 

On a comparé ces versets aux vains efforts d'un homme embourbé dans un marécage. Chacun de ses mouvements pour se dégager ne fait que l'enliser davantage. Se voyant perdu, il finit par crier au secours. Moralement ce drame illustre l'histoire de beaucoup d'enfants de Dieu pendant une période qui suit leur conversion. L'apôtre se met à la place d'un tel croyant (si ce n'en était pas un, d'une part il n'aurait pas ces luttes, d'autre part il ne trouverait pas son plaisir dans la loi de Dieu; v. 22). Et il nous dépeint son désespoir. Hélas! s'écrie cet homme, au lieu d'aller de progrès en progrès, je me sens chaque jour plus mauvais. J'ai découvert successivement que j'étais «sous le péché» (ch. 3 v. 9), que celui-ci régnait sur moi (ch. 5 v. 21), me dominait (ch. 6 v. 14), me tenait captif (ch. 7 v. 23), enfin qu'il «habite en moi» (v. 17, 20), un peu comme un virus qui a pris possession de mes centres vitaux. Ce corps de mort, qui m'en délivrera? Je m'en reconnais incapable, sans force,… je suis donc prêt à m'en remettre à un Autre. Et Jésus me prend par la main. — Expérience pénible mais nécessaire! Dès l'instant où je n'attends plus rien de moi, je puis tout attendre de Christ.

Mais tu parus Seigneur, et rompis notre chaîne;

Devant ton grand amour disparut notre peine.

Quels transports quand la foi, par grâce, nous apprit

Que nous avions ta paix, ton salut, ton Esprit! (H&C 148 v. 3)

Pour approfondir ce sujet de l’affranchissement en Christ, nous conseillons de lire l’Étude sur l’Épître aux Romains de R.B. (sur les ch. 6 à 7).

 

15               Romains 8 v. 1 à 11

 

Une paix merveilleuse succède aux tourments du ch. 7. Coupable, j'ai appris qu'il n'y a plus maintenant de condamnation pour moi: je suis dans le Christ Jésus, place de sécurité parfaite. «Misérable homme», sans force pour accomplir le bien, j'ai découvert une puissance appelée: «la loi de l'Esprit de vie, qui m'affranchit enfin de «la loi du péché», c'est-à-dire de sa domination. Telles sont les deux grandes vérités que je saisis par la foi.

Le plus habile sculpteur disposant du meilleur outil, ne pourra rien ciseler dans un bois vermoulu. Dieu est ce bon ouvrier et la loi ce bon outil (ch. 7 v. 12). Mais celle-ci a été rendue faible et inefficace par notre «chair» rongée par le péché (v. 3, 7). Nous étions «dans la chair» (v. 9), obligés d'agir «selon» sa volonté. Désormais nous sommes dans le Christ Jésus, marchant «selon l'Esprit» (v. 4).

Il est vrai que, si nous ne sommes plus «dans la chair», la chair est encore en nous. Seulement, après que nous avons cru, l'Esprit de Dieu est venu Lui-même habiter en nous comme le véritable maître de maison. La chair, «le vieil homme», ancien propriétaire, n'est plus présent que comme un locataire indésirable, enfermé dans une chambre. Il n'a plus aucun droit… mais il faut que je veille à ne pas lui ouvrir la porte.

 

16               Romains 8 v. 12 à 21

 

Ainsi nous ne sommes plus «débiteurs envers la chair», ce créancier insatiable et cruel (v. 12). Car nous sommes devenus les enfants de Dieu, et notre Père n'admet pas que nous soyons asservis. Il a Lui-même payé tout ce que nous devions pour que nous soyons libres, ne dépendant plus que de Lui. Jadis l'esclave romain pouvait être affranchi et même exceptionnellement adopté par son maître avec tous les droits à l'héritage. Faible image de ce que Dieu a fait pour de pauvres êtres déchus, souillés et révoltés contre Lui ! Non seulement Il leur a accordé pardon, justice, pleine délivrance, mais Il en a fait les membres de sa propre famille. Et ils sont scellés de son Esprit, par lequel aussi les enfants de Dieu connaissent leur relation avec le Père. «Papa» (Abba en hébreu) est souvent le premier mot distinct qu'articule un petit enfant (v. 15, 16; 1 Jean 2 v. 13 fin).

En plus de cette certitude qu'Il nous donne, l'Esprit nous enseigne à faire mourir — c'est-à-dire à ne pas laisser s'accomplir — les actions de la chair (v. 13). Et c'est en nous laissant conduire par Lui que nous nous ferons connaître comme fils de Dieu (v. 14; comp. Matt. 5 v. 44, 45) en attendant d'être révélés comme tels à toute la création (v. 19).

 

17               Romains 8 v. 22 à 30

 

Sur cette terre, souillée par le péché, règnent l'injustice, la souffrance et la peur. L'homme a assujetti toute la création, y compris aujourd'hui le cosmos, au service de sa vanité (v. 20), de sa corruption (v. 21). Les soupirs de tous les opprimés montent vers le grand Juge (Lam. 3 v. 34 à 36). Nous-mêmes aussi nous soupirons dans «le corps de notre abaissement» (Phil. 3 v. 21). Nous ressentons la fatigue du péché qui nous environne et que, de plus, il nous faut continuellement juger en nous-mêmes (v. 13). Notre infirmité est grande: nous ne savons ni comment prier ni que demander. Aussi est-ce encore une fonction de l'Esprit que d'intercéder en notre faveur dans un langage que Dieu comprend (v. 27). Nous ne savons pas davantage ce qui est bon pour nous. Mais le v. 28 nous affirme que tout ce qui arrive a été préparé par Dieu et finalement s'insère dans «son propos», dont Christ est le centre. Car c'est pour donner à son Fils des compagnons dans la gloire que Dieu a préconnu, prédestiné, appelé, justifié, glorifié ces êtres, jadis misérables et perdus, qu'Il prépare actuellement pour leur céleste vocation (v. 29). Chaîne sublime des conseils divins qui relie l'éternité passée à l'éternité à venir et qui donne son sens au moment présent !

 

18               Romains 8 v. 31 à 39

 

Un tel déploiement des conseils éternels de Dieu laisse le racheté sans paroles. Toute question qu'il pouvait encore se poser a trouvé sa réponse parfaite! Dieu est pour lui; quel ennemi se risquerait encore à le toucher? Dieu le justifie; qui oserait désormais l'accuser? Le seul qui pourrait le condamner: Christ, est devenu son souverain intercesseur! Et que pourrait refuser un Dieu qui nous a fait dans son Fils le plus grand de tous les dons? Il donnera «toutes choses avec Lui». Oui, y compris s'il le faut les épreuves (v. 28). Il semble que celles-ci tendraient plutôt à nous séparer de l'amour de Christ en produisant en nous les murmures ou le découragement. Au contraire! «Toutes ces choses» nous permettent de faire l'expérience de cet amour comme nous n'aurions pas pu le connaître autrement. Quelle que soit la forme de l'épreuve: tribulation, détresse, persécution…, dans chacune d’elles la grâce variée du Seigneur trouve à s'exprimer d'une manière particulière: soutien, consolation, tendresse, sympathie parfaite… À chaque souffrance vient répondre une forme personnelle de son amour. Et quand il en sera fini à jamais de la terre et de ses peines, nous resterons pour l'éternité les objets de l'amour de Dieu.

 

19               Romains 9 v. 1 à 18

 

Les ch. 1 à 8 nous rappellent l'histoire du fils prodigue: son péché avait abondé, mais la grâce a surabondé. Revêtu de la robe de justice, il n'est pas devenu un serviteur dans la maison de son père, mais il jouit dorénavant avec lui d'une pleine relation de fils (Luc 15 v. 11 à 32). Du ch. 9 au ch. 11, il va s'agir du frère aîné, autrement dit du peuple juif, de ses privilèges naturels et aussi de sa jalousie. Comme le père de la parabole, l'apôtre voudrait faire comprendre à Israël ce qu'est la grâce souveraine. Elle n'est pas liée à des avantages héréditaires. Tous les descendants d'Abraham n'étaient pas enfants de la promesse. Ésaü par exemple, ce profane, bien que frère jumeau de Jacob, n'a pas pu hériter de la bénédiction. Et Dieu a prononcé à son sujet cette parole terrible: «J'ai haï Ésaü». Pouvons-nous douter que Son amour n'ait d'abord épuisé toutes ses ressources? Il suffit de penser aux larmes du Seigneur Jésus sur Jérusalem coupable (Luc 19 v. 41), douleur à laquelle l'apôtre donne un écho poignant dans nos v. 2 et 3. Répétons-le: ce ne sont pas les droits de naissance qui assurent à qui que ce soit le salut par grâce. Enfants de parents chrétiens, ceci s'adresse à vous de la façon la plus solennelle !

 

20               Romains 9 v. 19 à 33

 

Dans leur incrédulité audacieuse les hommes se permettent de juger Dieu à leur propre mesure: Puisqu'en définitive Il ne fera que ce qu'Il a voulu, disent certains, de quoi peut-Il nous rendre responsables (v. 19)? Chacun aura beau faire, ajoutent-ils, s'il est prédestiné, il sera sauvé tôt ou tard; si par contre il n'est pas élu tous ses efforts ne changeront pas son sort final. Et, de ce faux point de départ découlent d'autres questions comme celles-ci: N'est-ce pas injuste d'avoir choisi les uns plutôt que les autres? — Connaissant d'avance le sort des perdus, pourquoi les avoir créés? — Comment un Dieu bon peut-Il vouer sa créature au malheur?… Ce chapitre nous apprend que Dieu n'a préparé aucun vase à déshonneur (ou de colère — v. 21). Il les a au contraire supportés — et les supporte encore — «avec une grande patience» (v. 22). Mais ce sont les pécheurs qui se préparent eux-mêmes sans relâche à la perdition éternelle.

Une chose est certaine, pouvons-nous répondre à tous les raisonneurs: Dieu vous a appelés, vous qui avez Sa Parole entre les mains. Il a voulu faire de vous aussi un vase de miséricorde. Seul votre refus peut l'empêcher de réaliser son dessein d'amour (lire 1 Tim. 2 v. 4).

 

21               Romains 10 v. 1 à 13

 

Les affections de l'apôtre pour son peuple se traduisaient de la bonne manière: par des prières (v. 1). C'est aussi notre premier devoir pour ceux de nos proches qui ne sont pas convertis. Paul savait par sa propre expérience qu'on pouvait être zélé pour Dieu tout en faisant complètement fausse route. Que d'entreprises, souvent généreuses et sincères, sont vouées à l'échec parce qu'elles ne sont pas «selon la connaissance»! Et ceci est à plus forte raison vrai des vains efforts déployés par tant de personnes pour gagner le ciel, alors qu'il suffit de saisir la Parole qui est «près de toi» (v. 8). Comme un homme tombé dans un précipice qui persisterait à en remonter par ses propres moyens plutôt que de se fier à la corde que des sauveteurs ont jetée à portée de sa main !

Les v. 9 et 10 nous rappellent que la foi du cœur et la confession de bouche sont inséparables. On peut douter de la réalité d'une conversion qui n'a pas le courage de se déclarer.

Au ch. 3 v. 22 il n'y avait pas de différence devant le péché. Tous étaient coupables. Ici il n'y en a pas quant au salut (v. 12). Tous peuvent l'obtenir. Le Seigneur est assez riche pour répondre aux besoins de tous ceux qui l'invoquent.

 

22               Romains 10 v. 14 à 21

 

«La foi provient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend par la Parole de Dieu» (v. 17). Il est donc indispensable que cette Parole efficace soit proclamée à travers le monde. «Combien sont beaux… les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles», écrivait déjà le prophète (És. 52 v. 7). Il s'agissait alors de Christ seul. Désormais il est question de «ceux qui annoncent la paix», car les rachetés deviennent des prédicateurs à leur tour. Oui, si chacun d'eux voulait être, là où le Seigneur l'envoie, un messager plein de ferveur, les appels de l'évangile retentiraient jusqu'aux extrémités de la terre habitée (v. 18). Et ce v. 15 nous montre de quelle manière les croyants ont à prêcher: Non seulement par leurs paroles, mais aussi par la beauté morale de leur marche, leurs pieds étant chaussés de «la préparation de l'évangile de paix» (Éph. 6 v. 15).

Hélas! La question attristée: «Qui est-ce qui a cru… ?» (v. 16; És. 53 v. 1) souligne que beaucoup de cœurs resteront fermés. C'était le cas d'Israël, malgré les avertissements de tout l'Ancien Testament: Moïse (v. 19), David (v. 18), Ésaïe (v. 15, 16, 20, 21), c'est-à-dire la Loi, les Psaumes et les Prophètes. Mais prenons garde de ne pas être nous aussi désobéissants et contredisants (v. 21).

 

23               Romains 11 v. 1 à 15

 

Malgré son incrédulité, Israël n'était pas définitivement rejeté. L'apôtre était lui-même un témoin de ce que la grâce pouvait encore accomplir en faveur du Juif rebelle (v. 1). Déjà dans les jours d'Élie, ce dernier se trompait en pensant que le peuple tout entier avait abandonné l'Éternel. Dans son découragement, le pauvre Élie avait été jusqu'à faire «requête à Dieu contre Israël» (v. 2, 3). Mais quelle grâce dans «la réponse divine» (v. 4)! De tout temps le Seigneur s'est réservé un résidu fidèle qui refuse de se courber devant les idoles du monde. En faisons-nous partie dans le temps actuel (v. 5)? Le v. 9 nous donne un exemple de ce que peuvent être ces idoles: les plaisirs de la table deviennent un piège pour les incrédules et, ajoute le Ps. 69 v. 22, «ce qui tend à la prospérité» leur est un filet.

Après de multiples appels, Israël a finalement été aveuglé au profit des nations. Mais l'ardent désir de l'apôtre restait celui-ci: que la jalousie du peuple juif envers les nouveaux bénéficiaires du salut (jalousie dont lui-même avait tant souffert: Act. 13 v. 45; 17 v. 5; 22 v. 21, 22) l'incite à rechercher la grâce qu'il avait jusque-là méprisée (v. 14; ch. 10 v. 19).

Puisse la vue de nos bénédictions chrétiennes éveiller l'envie de tous ceux qui nous entourent!

 

24               Romains 11 v. 16 à 36

 

Pour illustrer la question respective d'Israël et des nations, l'apôtre prend l'image d'un olivier franc qui représente le peuple juif. Une partie de ses branches a été arrachée «pour cause d'incrédulité» (v. 20) et à la place ont été greffés des rameaux provenant de l'olivier sauvage des nations. Or chacun sait qu'un jardinier fait toujours le contraire. Il greffe sur l'arbre sauvage le rejeton de l'espèce qu'il entend récolter. Cette introduction «contre nature» (v. 24) des gentils sur le tronc d'Israël souligne donc l'immense grâce qui nous a mis, nous qui ne sommes pas juifs, au bénéfice des promesses faites à Abraham. En éprouver de l'orgueil serait la plus grande des inconséquences (v. 20)!

Le moment viendra, après l'enlèvement des croyants, où la chrétienté infidèle sera jugée à son tour; après quoi tout le résidu d'Israël sera sauvé par son grand Libérateur (v. 26).

Ainsi les nations n'avaient aucun droit d'origine; Israël avait perdu les siens; tous étaient donc dans le même état irrémédiable, sans autre ressource que la miséricorde d'en haut. Et l'apôtre s'arrête avec adoration devant ces plans insondables, ces «profondeurs des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu» (v. 33).

 

25               Romains 12 v. 1 à 8

 

Jusqu'ici nous avons vu ce que Dieu a fait pour nous. Les ch. 12 à 15 nous apprennent ce qu'Il attend à présent de notre part. Le Seigneur s'est acquis tous les droits sur nos vies. Présontons-Lui ce qui Lui appartient: nos corps, comme un sacrifice vivant (en contraste avec les victimes mortes du culte judaïque) afin qu'Il agisse à travers eux. Mais avant de servir, il est nécessaire que notre intelligence renouvelée discerne la volonté du Seigneur (lire Col. 1 v. 9, 10). Quelles que soient les apparences, elle est toujours bonne, et agréable, et parfaite (pesons ces mots)… par le seul fait que c'est Sa volonté (v. 2; Jean 4 v. 34). Il importe aussi de surveiller nos pensées et de les juger, de manière qu'elles restent des pensées d'humilité et non de propre satisfaction, des pensées saines et non souillées.

Les v. 6 à 8 énumèrent quelques dons de grâce: prophétie, service dans l'assemblée, enseignement, exhortation, administration, conduite du troupeau… Toutes ces activités, diront certains, ne me concernent pas; elles sont pour des chrétiens ayant de l'âge et de l'expérience. Eh bien! La dernière en tout cas peut être remplie par tout croyant, quel que soit son âge: «celui qui exerce la miséricorde, qu'il le fasse joyeusement» (2 Cor. 9 v. 7).

 

26               Romains 12 v. 9 à 21

 

Dans les v. 1 à 8, il s'agissait de notre service devant Dieu; les v. 9 à 16 énumèrent plutôt nos devoirs envers nos frères, tandis que du v. 17 au v. 21 il est question de notre responsabilité à l'égard de tous les hommes. Chacune de ces exhortations doit être méditée et trouve à s'appliquer dans notre vie quotidienne. Car l'autorité de la Parole s'étend aussi bien à notre vie de famille qu'à notre travail, à la semaine qu'au dimanche, aux jours de joie qu'aux jours de tristesse (v. 15)… Il n'est pas une circonstance dans laquelle nous ne puissions et ne devions nous comporter en chrétiens.

Le v. 11 nous encourage à l'activité. Toutefois les divers services placés devant nous: bienfaisance, hospitalité (v. 13)… doivent tous se résumer dans l'expression «servant le Seigneur» (et non notre réputation).

Se plaire dans ce qui est humble et avec les humbles (v. 16), supporter avec patience des injustices ou des outrages (v. 17 à 20), sont des attitudes contraires à notre nature. Mais c'est ainsi que se manifestera la vie de Christ en nous comme elle s'est manifestée en Lui (1 Pier. 2 v. 22, 23). Faire du bien est la seule riposte au mal qui nous soit permise et c'est aussi la seule manière de le surmonter.

 

27               Romains 13 v. 1 à 14

 

Être soumis aux autorités, c'est l'être à Dieu qui les a établies. À moins que ce qui est exigé de nous ne soit en contradiction évidente avec la volonté du Seigneur (comp. Act. 4 v. 19; 5 v. 29). Le chrétien, qui profite de la sécurité et des services publics assurés par l'État, doit se comporter en bon citoyen, payer scrupuleusement ses impôts (v. 7), respecter les lois et les règlements: police, douane, etc.

«Ne devez rien à personne» (v. 8) est une exhortation à ne pas oublier à notre époque où le crédit est entré dans les mœurs! Les dettes peuvent constituer un piège à plusieurs points de vue. 1° En engageant un avenir qui ne nous appartient pas. 2° En nous liant aux hommes plutôt qu’à Dieu (Jér. 17 v. 7). 3° En traduisant un esprit d’impatience et de propre volonté. Dois-je faire un achat pour lequel le Seigneur ne m’a pas encore donné l’argent nécessaire ? Une seule dette doit nous lier: l'amour qui résume toutes les instructions de ce chapitre: amour pour le Seigneur (1 Pier. 2 v. 13), pour nos frères, pour tous les hommes.

Un motif essentiel pour être fidèle et ranimer nos cœurs, c'est que «le matin vient» (És. 21 v. 12). Tant que dure la nuit morale de ce monde, le croyant est invité à revêtir «les armes de la lumière» (v. 12; Éph. 6 v. 13…). Le Seigneur vient!

 

28               Romains 14 v. 1 à 18

 

Le livre des Actes nous a montré combien les chrétiens sortis du judaïsme avaient peine à se dégager des formes de leur religion. Nombreux sont encore aujourd'hui dans la chrétienté les croyants qui attachent de l'importance à des pratiques extérieures: abstention de viandes, respect de fêtes… Gardons-nous de les critiquer! Je n'ai pas le droit de douter qu'un chrétien n'agisse «à cause du Seigneur» (v. 6) dont il est un serviteur responsable. D'une manière générale, la disposition à juger les autres est toujours la preuve que je connais mal mon propre cœur. Car si je suis véritablement saisi à la fois par l'horreur de moi-même et par le sentiment de la grâce de Dieu qui me supporte, tout esprit de supériorité disparaît de ma pensée. Puis-je d'ailleurs m'ériger en juge alors que je vais comparaître bientôt pour mon propre compte devant le tribunal de Dieu (v. 10; bien qu'étant déjà justifié)? Non seulement je n'ai pas à juger les motifs du comportement d'un frère, mais je dois veiller à ne pas le scandaliser par le mien. Je suis exhorté à m'abstenir de ce qui pourrait détruire (contraire d'édifier) un autre croyant. Pour cela le v. 15 me donne l'argument décisif: ce frère est «celui pour lequel Christ est mort».

 

29               Romains 14 v. 19 à 23 ; 15 v. 1 à 13

 

Ces versets continuent le sujet de nos rapports avec les autres croyants. Outre la mise en garde de ne pas les scandaliser, nous trouvons des recommandations positives:

1º Poursuivre «les choses qui tendent à la paix et… à l'édification mutuelle» (v. 19). Or les critiques tendent au résultat inverse.

Porter, essentiellement par la prière, les infirmités des faibles (ce qui ne signifie nullement être indulgent pour les péchés), en nous rappelant que nous avons aussi le plus grand besoin du support de nos frères et sœurs pour nos propres infirmités.

3º Ne pas rechercher ce qui nous est agréable, mais ce qui fera du bien à notre prochain. Nous suivrons ainsi les traces du Modèle parfait (v. 2, 3).

4º S'attacher à avoir un même sentiment pour que la communion dans le culte ne soit pas troublée (v. 5, 6) et «recevoir» les autres avec la même grâce qui nous a nous-mêmes reçus (v. 7).

Soulignons les qualificatifs donnés dans ce ch. 15 au «Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ» (v. 6). Il est «le Dieu de patience et de consolation» (v. 5) et nous dispense celles-ci par sa Parole (v. 4). Il est aussi «le Dieu d'espérance» et veut nous y faire abonder (v. 13). Enfin le v. 33 le désigne comme le Dieu de paix qui veut être avec nous tous.

 

30               Romains 15 v. 14 à 33

 

L'apôtre est persuadé des meilleures choses en ce qui concerne les chrétiens de Rome (v. 14). Présumer le bien chez nos frères, c'est faire confiance à Christ qui est en eux. C'est aussi les stimuler à se maintenir à ce niveau.

Avec une humilité touchante, Paul n'annonce pas sa visite aux Romains comme si ses exhortations leur étaient nécessaires, mais au contraire en reconnaissant leur capacité de s'exhorter l'un l'autre (v. 14). Ni non plus comme si eux allaient avoir l'honneur de sa présence, mais bien comme ayant lui-même le désir de jouir de la leur (v. 24 fin). Enfin le grand apôtre écrit à ses frères de Rome qu'il a besoin de leurs prières (v. 30).

Pressé par son zèle pour l'évangile, Paul avait souvent cherché à se rendre à Rome (v. 22). Mais Dieu, dans sa sagesse, ne le lui avait pas permis. Cette capitale du monde ancien ne devait pas devenir le centre de son œuvre. Il ne fallait pas que l'église de Rome puisse se prévaloir ensuite d'avoir été fondée par un apôtre pour s'élever au-dessus des autres assemblées… comme elle n'a pas manqué de le faire plus tard. «L'Église (entière) est la vraie capitale céleste et éternelle de la gloire et des voies de Dieu» (J.N.D., Études sur la Parole, Actes).

 

31               Romains 16 v. 1 à 16

 

Le ch. 12 enseignait ce que devaient être la consécration et le service chrétiens. Le ch. 16 nous en montre la pratique dans ces chers croyants de Rome auxquels l'apôtre adresse ses salutations. Nous avons ici, a écrit quelqu'un, «une page-spécimen du livre de l'éternité… Il n'est pas un seul acte de service que nous rendons à notre Seigneur, qui ne soit couché par écrit dans son livre; et non seulement la substance de l'acte, mais aussi la manière dont il est fait…» (C.H.M., Nombres). C'est ainsi qu'au v. 12, Tryphène, Tryphose et Persis, la bien-aimée, ne sont pas nommés ensemble, car si les deux premières travaillaient dans le Seigneur, le troisième avait «beaucoup travaillé» et leurs services ne sont pas confondus. Tout est apprécié et enregistré par Celui qui ne se trompe pas.

Paul de son côté n'oublie pas ce qui a été fait pour lui (fin v. 2 et 4). Nous retrouvons ici ses «compagnons d'œuvre» Prisca et Aquilas (Act. 18). L'assemblée se réunissait simplement dans leur maison (quel contraste avec les riches basiliques édifiées depuis à Rome !).

Les salutations en Christ contribuent à resserrer les liens de la communion fraternelle. Nous ne devrions donc pas négliger de transmettre celles dont on nous a chargés.

 

32               Romains 16 v. 17 à 27

 

Les sujets de joie que Paul trouvait dans les croyants de Rome (v. 19) ne lui faisaient pas perdre de vue les dangers auxquels ils étaient exposés. Avant de clore son épître, il les met en garde contre les faux docteurs, reconnaissables à ce qu'ils cherchaient à se plaire à eux-mêmes, servant leurs ambitions et leurs convoitises (leur propre ventre: v. 18; Phil. 3 v. 19). Le remède ne consiste pas à discuter avec «ces sortes de gens» ni à étudier leurs erreurs mais à s'éloigner d'eux, en étant simples quant au mal (v. 17 à 19; Prov. 19 v. 27). Néanmoins, ces manifestations du mal ne nous laissent pas insensibles. Aussi, pour nous encourager, l'Esprit nous affirme que bientôt le Dieu de paix brisera Satan sous nos pieds (v. 20).

Plusieurs parents de Paul se trouvaient parmi les premiers chrétiens (v. 11, 21), fruits sans doute de ses prières (ch. 9 v. 3; 10 v. 1). Que ceci stimule notre intercession pour ceux des nôtres encore inconvertis!

Ce que Dieu attend de notre foi, c'est l'obéissance (v. 19 et 26 fin), et ce que notre foi peut attendre de Lui par «notre Seigneur Jésus Christ» c'est la puissance (v. 25), la sagesse (v. 27) et la grâce (v. 20, 24). Avec l'apôtre, donnons-Lui gloire, en Lui exprimant notre reconnaissance et surtout en vivant pour Lui plaire.