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Pourquoi ce gaspillage ?

 

Briem Christian

Gottes Kostbare Gedanken, p.249-256

 

 

 

1        [La scène de l’onction du Seigneur avec le parfum de Marie]

2        [Satan fait dénigrer l’adoration]

3        [La  priorité : le cœur pour le Seigneur]

4        [La bonne part choisie par Marie]

5        [Donner la priorité à l’adoration]

6        [Exemples où le service au-dehors passe en second]

7        [L’ordre : Amour pour Christ – Obéissance à la Parole – Glorifier Christ]

 

 

 

1        [La scène de l’onction du Seigneur avec le parfum de Marie]

Quelle parole rude et indignée de la bouche des disciples ! Selon Jean 12:4, on voit que c’est Judas Iscariote qui les avait inspirés : «À quoi bon cette perte ?» (Matt. 26:8) ; Pourquoi ce gaspillage ? — Que s’était-il donc passé pour susciter à ce point le mécontentement des disciples ? Ah ! une femme était entrée dans la maison de Simon, et avait oint la tête et les pieds du Sauveur avec du nard véritable, très précieux, et avait essuyé Ses pieds avec ses cheveux. Quel beau tableau que celui de Marie aux pieds du Seigneur Jésus ! Elle avait attendu longtemps, elle avait «gardé» le parfum d’onction. Le moment était venu maintenant où elle pouvait mettre toute l’affection de son cœur aux pieds de Celui qui n’allait plus être longtemps avec eux. «Pendant que le roi est à table, mon nard exhale son odeur» (Cant. des Cant. 1:12). Quand la vraie adoration s’épanche d’un cœur, est-ce étonnant que «la maison soit remplie de l’odeur du parfum» ?

 

2        [Satan fait dénigrer l’adoration]

Mais voilà maintenant que le saint recueillement de cette scène est interrompu. Les disciples s’interposent et blâment : «À quoi bon ce gaspillage ! Car ceci aurait pu être vendu très cher et donné aux pauvres». C’est ici qu’est mise à nu l’intention de Satan de stigmatiser comme un «gaspillage» le fait de s’occuper de Christ et d’y mettre à la place une quelconque activité chrétienne. Quel dommage que les disciples du Seigneur aient succombé au poison des paroles de Judas Iscariote, dont nous apprenons en outre que son souci des pauvres n’était qu’une feinte (Jean 12:6) ! Quelle tristesse aussi de voir que de nos jours, Satan réussit à détourner nos cœurs de s’occuper de notre Seigneur, et à renvoyer l’adoration de Sa glorieuse personne à un rang secondaire et subalterne, pour nous conduire à la place dans la «vallée des artisans» (Néh. 6:2 ; 11:35) ! Il sait même aussi envelopper les activités de propre volonté du manteau de l’amour chrétien du prochain, et donner aux paroles d’incrédulité l’apparence de la légitimité. Car combien de «pauvres», combien de misère y a-t-il dans le monde ! Pourtant à notre époque d’intense activité chrétienne, d’activité presque à tout prix, il y a le besoin d’être rappelés aux principes de Dieu, aux priorités qu’Il a inscrites une fois pour toutes dans Sa Parole et que l’on ne peut pas renverser impunément.

 

3        [La  priorité : le cœur pour le Seigneur]

Or, c’est sans aucun doute une grande grâce quand Dieu nous accorde le privilège de pouvoir servir le Seigneur Jésus en toute vérité. Mais puisque nous parlons de priorités divines, nous voulons d’abord poser la question : Qu’est-ce que le Seigneur Jésus, qui nous a rachetés si cher, réclame-t-il en première ligne ? Est-ce notre temps ou notre force, notre capacité, notre service pour Lui ! Ou est-ce à notre cœur ? «Mon fils, donne-moi ton cœur !» (Prov. 23:26) est le langage du Seigneur. Un cœur qui appartient entièrement au Seigneur Jésus ressent-il le fait d’être occupé de Lui et de Sa merveilleuse Parole, comme du «gaspillage», une «perte[1]» de temps et d’énergie ? Si nous sommes exhortés en Col. 3 à penser aux choses qui sont en haut, là où est le Christ», cette occupation peut-elle être considérée aux yeux de Dieu comme une «perte[2]» ou un «gaspillage» (Marc 14:4), une peine perdue ? Le Psaume 1 déclare bienheureux l’homme qui a son plaisir dans la loi de l’Éternel et qui «médite dans sa loi jour et nuit». David dit au psaume 27 v.4 : «J’ai demandé une chose à l’Éternel, je la rechercherai : c’est que j’habite dans la maison de l’Éternel tous les jours de ma vie, pour voir la beauté de l’Éternel et pour m’enquérir diligemment de lui dans son temple».

 

4        [La bonne part choisie par Marie]

C’était aussi le désir du cœur de Marie. Déjà dans une occasion précédente, nous la voyons assise aux pieds du Seigneur pour écouter sa parole (Luc 10:39). Aux yeux de Marthe, cela pouvait sembler du «gaspillage» face à tout le travail à faire. «Dis-lui maintenant de m’aider». Mais comment le Seigneur voyait-Il cela ? «Marthe, Marthe ! Tu es en souci et tu te tourmentes pour beaucoup de choses, mais il n’est besoin que d’une seule» (v. 41). Même si nous laissons de côté le danger d’être détourné par «beaucoup de service», qu’est-ce qui était plus précieux pour le cœur de notre Seigneur Jésus — et c’est quand même le point crucial ? — Que Marthe lui ait ouvert sa maison ou que Marie lui ait ouvert son cœur ! Marthe, par son service, Lui a donné la place de celui qui reçoit ; Marie, à Ses pieds, Lui a donné la place de celui qui donne. Or «il est plus heureux de donner que de recevoir» (Actes 20:35).

Le Seigneur laisse à sa place tout ce qui est fait par amour pour Lui, y compris le service de Marthe (Jean 12:2), mais Il n’hésite pas à qualifier la part de Marie du titre de «bonne part», «qui ne lui sera pas ôtée» (Luc 10:42).

Et lorsque les disciples l’accusent brutalement de gaspillage, Il prend sa défense de manière touchante : «Pourquoi donnez-vous du déplaisir à cette femme ? Car elle a fait une bonne œuvre envers moi» (Matt. 26:10). Ainsi Marie avait le privilège bienheureux d’une «bonne part» (écouter Sa parole) et d’une «bonne œuvre» (Lui apporter l’adoration) !

 

5        [Donner la priorité à l’adoration]

En général, dans la chrétienté, la pensée de l’adoration — si tant est qu’elle soit là — n’occupe qu’une place secondaire ; mais dans la pensée de Dieu, l’adoration a la première place : «Le Père en cherche de tels qui L’adorent» (Jean 4:23). Avant qu’Abraham ou Gédéon aient bâti l’autel du témoignage et du service, ils avaient bâti l’autel de l’adoration (Gen. 12:7 ; Juges 6:24). Certes, l’incrédulité appellera cela «du gaspillage», tout comme le Pharaon accusait le peuple d’Israël de «paresse», quand ils voulurent sacrifier à l’Éternel dans le désert : «Vous êtes paresseux, paresseux» ! (Exode 5:17). Si nous donnons la priorité à Christ et à Ses droits, nous serons mal compris, comme Marie. Mais qu’importe si seulement nous avons l’approbation du Seigneur !

 

6        [Exemples où le service au-dehors passe en second]

Voici un autre exemple de l’ordre ou des priorités divines : en 1 Pierre 2, il nous est d’abord montré que les croyants sont «une sainte sacrificature», «pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ» (v. 5), avant que nous apprenions au v. 9 qu’ils sont aussi «une sacrificature royale» pour annoncer au monde «Ses vertus». Nous pouvons donc premièrement nous approcher comme de saints sacrificateurs pour offrir à Dieu des sacrifices de louange et d’action de grâces, pour Lui apporter ce qui parle de la personne de son Fils bien-aimé et ce que l’Esprit Saint a pu rendre précieux à nos cœurs au sujet de la personne et de l’œuvre de Jésus. Mais alors, nous pouvons aussi, en tant que sacrificateurs royaux — anticipant en quelque sorte le service du vrai Melchisédec — sortir du sanctuaire pour présenter au monde, étant maintenant tournés vers lui, les gloires et les excellences de Dieu, ce que nous avons vu et appris dans le sanctuaire. Cela est en fait un vrai service ! Cette annonce est cependant moins une prédication par des paroles que par toute notre vie et notre comportement.

Enfin comme dernier exemple, nous nous tournons vers ce que dit le Seigneur Jésus à propos du «serviteur fidèle et prudent» en Matthieu 24:45 et suiv. Le Seigneur l’avait placé à la tête des domestiques de Sa maison dans le but précis de «leur donner leur nourriture au temps convenable». Il tenait à ce que ceux qui sont si proches de Son cœur soient pourvus de tout ce qui est bon pendant Son absence. Et s’Il le trouvait «occupé à cela» à Sa venue, le Seigneur Jésus déclarait «bienheureux» cet esclave-là.

 

7        [L’ordre : Amour pour Christ – Obéissance à la Parole – Glorifier Christ]

C’est une preuve douloureuse du bas niveau de l’Église de nos jours que même des enfants de Dieu considèrent comme du «gaspillage» ce service à l’égard de ceux qui sont dedans  : Pourquoi ne prêchez-vous pas plutôt à ceux qui sont dehors et ne les conduisez-vous pas à la connaissance de Christ ? Mais ce n’est pas la première chose sur laquelle le Seigneur Jésus insiste. Le serviteur fidèle et prudent devait s’occuper de ceux du dedans et leur donner la nourriture au temps convenable. Telle était la volonté du Seigneur pour lui.

Ce n’est qu’au chapitre suivant, à partir du v. 14, que le Seigneur parle, dans la parabole des talents, du service au-dehors, de l’activité de la grâce qui sort aussi bien pour aller chercher les pécheurs que pour répandre la vérité de Dieu. Quelle activité bénie est la nôtre !

Ainsi, auprès du Seigneur, tout a sa place et son temps. Il place en tout cas l’obéissance avant les sacrifices et l’écoute attentive avant la graisse des béliers (1 Sam. 15:22). Si nos cœurs sont tournés vers Lui et si nous sommes en accord avec Ses pensées, alors Sa paix nous remplira au lieu de l’agitation fébrile. Nous n’avons alors pas besoin de nous efforcer vers telle activité ou à tel service, ni même de nous presser. Quand Son moment sera venu, Il placera peut-être devant nous plus de travail et de tâches que nous ne sommes en état d’assumer.

Résumons brièvement la situation : Dans les pensées de Dieu, il y a des priorités, sans pour autant que les choses secondaires soient mises de côté ou perdent de leur valeur. Mais nous ne pouvons pas faire passer le secondaire avant le primordial.

Le vrai service pour Christ a son déroulement préalable dans le sanctuaire. Il trouve sa source dans l’amour pour Lui, sa ligne de conduite dans l’obéissance à Sa Parole et son but dans la glorification de Christ. Si une activité n’a pas ces caractéristiques, elle peut être appelée «chrétienne», mais elle ne l’est pas, car elle met l’homme à la place de Christ. Si quelqu’un vient à nous et rejette comme «gaspillage» la partie et l’œuvre que le Seigneur Jésus lui-même appelle «bonne», soyons en garde : ce n’est pas la voix de notre Maître !

 

 

 



[1] verschwendung

[2] verlust