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Ôter le péché du monde

 

Briem Christian

Antworten auf Fragen zu biblischen Themen p.285

 

1        Question :

Jean 1 nous rapporte les paroles de Jean le Baptiseur concernant le Seigneur Jésus : «Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde !» (Jean 1:29). Depuis ma jeunesse, je connais ce verset et pourtant je ne sais pas vraiment ce qu’il signifie. À quoi s’étend le fait d’ôter le péché du monde ? effectivement au monde entier ? Ou seulement au monde des croyants ? Et que signifie exactement «ôter» ? Je sais que ce verset est utilisé par les faux enseignants pour soutenir l’idée qu’un jour le monde entier sera «sauvé».

 

2        Réponse :

Tout d’abord, il convient de noter le caractère sous lequel Jean parle du Seigneur Jésus. Il Le voit comme «l’Agneau de Dieu». Ce n’est pas juste une expression de douceur et d’humilité, comme certains l’ont expliqué de manière restrictive, mais l’indication qu’Il était préconnu par Dieu comme Agneau pour devenir le sacrifice pour le péché (1 Pierre 1:19,20). C’est la base sur laquelle repose le résultat de grande portée : ôter le péché du monde.

En rapport avec ce résultat, il est très instructif de voir ce que la Parole de Dieu ne dit pas dans ce passage. Elle ne dit pas «les péchés du monde», ni «la culpabilité du monde». L’un et l’autre signifieraient que les péchés, la culpabilité de tous les hommes seraient pardonnés. Or, aucun passage de l’Écriture ne dit cela non plus. Dans notre verset, il est question du péché en tant que tel — un état qui est propre à tous les enfants d’Adam par nature. Il faut faire la distinction d’avec les péchés par lesquels les hommes se sont rendus coupables devant Dieu. À la fin d’Hébreux 9, les deux notions sont clairement distinguées (péché au v. 26, péchés au v.28). Nous y reviendrons plus loin.

Ensuite, il faut noter la forme du temps du verbe utilisée ici. Il n’est pas dit qu’Il le fera, encore moins qu’Il l’a fait. «Il ôte», c’est au présent. Comme souvent — spécialement dans les écrits de l’apôtre Jean — le présent est utilisé pour faire une déclaration abstraite, détachée de toute circonstance et de toute indication de temps – pour montrer une vérité fondamentale telle qu’elle est réellement. Ici, c’est une caractéristique de l’Agneau de Dieu — ceci étant dit en tout respect : Il ôte le péché du monde. Il n’appartenait pas au précurseur du Seigneur (Jean le Baptiseur) d’expliquer quand et de quelle manière cela se produirait.

Le «péché du monde» — il ne faut pas l’assimiler aux «péchés des croyants» en vue de trouver une explication apparemment plus simple. Je ne connais pas non plus de passage de l’Écriture parlant d’un «monde des croyants». On trouve un «monde d’impies» en 2 Pierre 2:5. Non, — l’expression «péché du monde» désigne l’état dans lequel se trouve le monde (des hommes) depuis la chute. Depuis ce moment, le péché est dans le monde, et Dieu s’est organisé en conséquence, et a pris des mesures pour y remédier. Il en est ainsi jusqu’à aujourd’hui.

Mais cette situation ne durera pas toujours. En raison de Son sacrifice et de Son œuvre à la croix, Christ, dans le caractère d’Agneau de Dieu, enlèvera un jour le péché de devant le regard de Dieu, l’ôtera complètement. Ce résultat ne sera atteint que dans l’état éternel. Lorsqu’il y aura de nouveaux cieux et une nouvelle terre, l’univers de Dieu sera entièrement libéré du péché. Il est dit explicitement : «Il n’y aura plus de malédiction ... il n’y aura plus de nuit» (Apoc. 22:3,5). Toute trace de péché, tout souvenir de péché aura disparu éternellement. Les impies, qui sont morts dans leurs péchés, seront jugés et emmenés pour toujours dans le lieu où se trouvent également Satan et ses anges, l’étang de feu (Apoc. 20:10-15 ; 21:8). Les justes, eux, ont part à la nouvelle création, et dans celle-ci il n’y a plus de péché. Dans les deux cas, le péché est définitivement ôté de la vue de Dieu, comme l’exige Sa sainteté. C’est l’œuvre de l’Agneau de Dieu. Nous retrouvons la même pensée dans le passage déjà mentionné d’Hébreux 9, où il est parlé de l’abolition du péché par Son sacrifice (Héb. 9:26).

Il faut distinguer cela du fait de porter les péchés de ceux qui croient en Lui, ce que Christ a également fait par Son sacrifice (Héb. 9:28). Cela nous amène à un point de vue que je voudrais encore mentionner en conclusion : le développement par étapes du résultat final, selon que la foi le réalise.

En ce qui nous concerne, nous les croyants du temps de la grâce, le fait que le péché soit ôté est déjà devenu réalité, dans le sens particulier où nos péchés ont été pardonnés (1 Jean 2:12). Dieu ne les voit plus. En outre, dans Sa grâce, Il continue à faire proclamer le message du salut, «que, par Son nom, quiconque croit en Lui (Christ) reçoit la rémission des péchés» (Actes 10:43). L’œuvre accomplie par l’Agneau de Dieu Lui «permet» d’agir ainsi.

Plus tard, lorsque viendra le temps du Royaume millénaire, un autre aspect du fait d’«ôter le péché» apparaîtra, et fera le bonheur des hommes : «... la création elle-même sera affranchie de l’esclavage (ou : la servitude) de la corruption pour jouir de la liberté de la gloire des enfants de Dieu» (Rom. 8:21).

Cependant, comme déjà décrit, le plein résultat de l’œuvre du Seigneur ne sera atteint que dans l’état éternel, lorsque «la justice habitera» dans les nouveaux cieux et sur la nouvelle terre (2 Pierre 3:13). Alors, elle ne se contentera pas de régner, mais elle y habitera.

Qui pourrait, ne serait-ce qu’approximativement, saisir les résultats que nous avons brièvement effleurés, et apprécier leur valeur ! Qui remerciera jamais assez l’Agneau de Dieu d’avoir posé, sur la croix de Golgotha, le fondement pour que le péché ne soit plus présent dans l’univers de Dieu ? Nous habiterons ces scènes de gloire, mais leur centre, pour l’éternité, sera l’Agneau de Dieu. C’est vers lui que monte dès aujourd’hui notre adoration.