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Créés hommes et femmes

 

Ernst-August Bremicker

 

Im Glauben leben, 2024-2 p.3

 

1        « Dieu créa l’homme ... il les créa mâle et femelle » – Genèse 1:27

2        Diversité de sexes et identité de genre

3        Esprit du temps

4        Notre devoir

5        La perspective biblique

6        Une illusion

7        Notre réaction

8        En résumé

 

 

 

1         « Dieu créa l’homme ... il les créa mâle et femelle » – Genèse 1:27

Cette déclaration tirée du récit de la Création, selon laquelle Dieu a créé l’homme et la femme (mâle et femelle), n’a pas eu besoin d’être expliquée pendant de nombreux siècles.

Deux choses étaient toujours plus ou moins évidentes à savoir et à comprendre :

1) Il y a exactement deux sexes — ni plus ni moins.

Nous pouvons être sûrs que Dieu avait par là quelque chose en vue. C’est selon Sa sagesse de Créateur d’avoir fait les choses de cette manière et pas autrement. Il nous a faits d’une manière « étrange et admirable » (Psaume 139:14). Un homme est un homme et une femme est une femme. Dans le mariage, Dieu joint précisément les deux en une seule entité, car ils sont complémentaires (Genèse 2:24).

2) Personne n’a la possibilité ni le droit de déterminer son sexe, ni de le changer.

Un être humain est, dès sa naissance (en fait, dès sa conception), soit homme soit femme (Psaume 139:16). Il y a toujours eu des gens insatisfaits de leur sexe, et qui auraient préféré avoir l’autre, mais personne n’aurait jamais eu l’idée de changer l’un pour l’autre.

 

2        Diversité de sexes et identité de genre

À l’ère de la théorie du genre, cela a changé. Lorsque les gens ne connaissent plus Dieu, ne Le reconnaissent plus comme Créateur et ne Le glorifient plus, il n’est pas étonnant que dans leurs raisonnements ils tombent dans des pensées folles, et que leur cœur insensé se remplisse de ténèbres (voir Romains 1:21). Si l’homme postmoderne pense pouvoir déterminer lui-même qui il est et ce qu’il est, il n’est pas étonnant qu’il en vienne aux idées les plus déroutantes.

Il n’est donc pas étonnant qu’aujourd’hui on parle de «diversité de sexes» et qu’on en demande la reconnaissance sociale. La diversité de sexes signifie qu’il ne doit pas seulement y avoir deux sexes (mâle et femelle), mais que les gens peuvent également s’identifier de différentes manières (les mots à la mode sont : non-binaire, genderqueer, genderfluid, bigender, bisexuel, etc.). Selon cette théorie, le sexe doit permettre une large gamme d’identités, qui peuvent même changer au fil de la vie.

Selon l’idéologie du genre, il n’y a pas seulement le sexe biologique (en anglais : «sex»), mais aussi le sexe social (en anglais : «gender»). On parle de rôle de genre (ce à quoi on s’attend) et d’identité de genre (comment on se sent). Le sexe social est considéré comme plus important que le sexe biologique. Cela signifie que chacun doit avoir la possibilité de définir pour lui-même ce qu’est un homme et ce qu’est une femme. L’idée centrale est que chacun peut choisir librement son sexe. Les faits biologiques ne sont plus déterminants. Du sexe biologique initialement déclaré, on passe ainsi à «l’identité de genre». Un homme est celui qui se sent homme. Une femme est celle qui se sent femme. Ainsi, l’égocentrisme de l’être humain de notre époque a atteint une dimension fabuleuse — et l’on se demande quelle sera la prochaine étape.

Politiquement, on veut l’autodétermination, et que le sexe social prévale sur le sexe biologique. Une loi allemande vient d’être adoptée le 12 avril 2024 sur cette autodétermination. Les points suivants ont été décidés :

• Toute personne âgée de 14 ans, et plus, a le droit de demander son inscription sexuelle auprès de l’état civil, sans intervention judiciaire.

• Une modification ultérieure de l’inscription sexuelle est possible après une période d’un an.

 

Les points suivants ont figuré dans le projet de loi :

• Modification du prénom s’il ne correspond plus au sentiment de sexe actuel.

• Interdiction, sous peine de sanctions, de s’adresser à une personne trans avec son nom d’origine.

 

3        Esprit du temps

La plupart de nos lecteurs peuvent trouver étrange ou se sentir étranger à cette façon de penser. Nous pouvons aussi intuitivement — et à juste titre — la rejeter, car elle contredit manifestement l’ordre de la création de Dieu. Néanmoins, nous devons être conscients que l’esprit du temps en est imprégné. L’avertissement de Paul demeure tel quel de ne pas nous conformer à ce monde, ni donc à l’esprit du temps. Au contraire, nous devons être transformés par le renouvellement de notre entendement, afin de discerner «quelle est la volonté de Dieu, bonne et agréable et parfaite» (Romains 12:2).

Cela signifie premièrement que nous devons nous attendre à être confrontés à ces idées même parmi les croyants. Deuxièmement — et ça va peut-être encore s’aggraver — nous devons voir en face que nos enfants, dès leur première année scolaire (et quelquefois même avant), sont infiltrés et influencés copieusement par ces idées.

Le débat persistant sur l’identité de genre conduit de plus en plus de gens à croire que leur sexe social ne correspond pas à leur sexe biologique. Des études empiriques le montrent clairement. Cela ne reste souvent pas seulement au niveau des sentiments : Le nombre d’interventions médicales concrètes, d’opérations, de traitements hormonaux ou par bloqueurs de puberté, ne cesse d’augmenter. Les conséquences sont facilement prévisibles. Les jeunes sont particulièrement touchés, car ils ne peuvent souvent pas anticiper les conséquences de leurs décisions, et suivent trop souvent simplement une tendance particulière.

Il est évident que la tendance transgenre est surabondamment alimentée par les médias. Que ce soit sur Internet ou dans les journaux, on lit tout le temps des histoires de personnes présentées comme des modèles et des «phares». On a l’impression qu’en choisissant librement son sexe, on peut trouver le vrai bonheur et atteindre le «paradis sur terre». Même les contes de fées classiques sont déclarés hostiles aux enfants et rejetés. À la place, il faut se mettre à croire le conte de fées moderne du prétendu bonheur du libre choix du sexe. Quant à nous, nous n’avons pas à croire tout esprit, mais à discerner ce qui est conforme à la pensée de Dieu (1 Jean 4:1).

 

4        Notre devoir

Il est donc nécessaire d’avoir une idée approximative de ce qu’est l’esprit du temps, et de comprendre comment le monde qui nous entoure «fonctionne». Nous ne pouvons pas nous permettre d’être pris au dépourvu, mais nous devons être en mesure d’aider nos enfants et nos jeunes à comprendre et à adopter la façon de Dieu de voir les choses. Mettre la tête dans le sable et ignorer simplement les développements d’idées ne nous aidera pas. Nous avons le devoir absolu de transmettre à la génération suivante l’image biblique de l’homme (y compris ce que Dieu dit sur la sexualité), et de leur faire comprendre avec amour que ce n’est pas l’esprit du temps qui détermine ce qui est vrai, mais l’Esprit de Dieu. Cela vaut en premier lieu pour ceux d’entre nous qui sommes parents ou grands-parents, mais aussi pour chacun en tant que frères et sœurs dans la foi. Même dans la prédication publique, ces sujets ne sont pas à éviter.

 

5        La perspective biblique

En partant d’un point de vue biblique, on n’arrive pas à comprendre les discussions sociopolitiques actuelles, et on s’y sent complètement étranger. Il ne faut pourtant pas s’en étonner. La description de l’homme naturel sans Dieu en Romains 1 est plus que claire. Le poète allemand Emanuel Geibel a dit il y a plus de 100 ans : « La foi à laquelle on refuse la porte, revient par la fenêtre sous forme de superstition. Quand les dieux sont chassés, les fantômes arrivent ». C’est exactement ce que nous vivons aujourd’hui. Romains 1 montre combien l’abandon des principes divins mène de déchéances en déchéances, d’éloignements de Dieu en éloignements plus grands.

La manière biblique de voir les choses est claire et facile à comprendre. Dieu a créé deux sexes, et non trois ou plus (*). La Bible parle à de nombreux endroits d’hommes et de femmes, mais jamais d’une quelconque autre option. Et elle ne donne pas le moindre indice que qui que ce soit aurait changé ou pourrait changer son sexe.

 

(*) Nous ne parlons pas ici des cas très rares d’intersexualité, qui existent réellement et peuvent avoir diverses causes. Mais même ici, il n’y a biologiquement qu’une divergence entre deux sexes — rien de plus.

 

Nous devons ainsi nous accepter comme Dieu nous a créés. Dieu a bien fait les choses. Un homme devrait accepter qu’il soit un homme. Une femme devrait accepter qu’elle soit une femme. Nous devrions nous encourager mutuellement à accepter tels que Dieu nous a créés. Tout le reste est une atteinte aux droits du Créateur. Si l’inversion de la répartition des rôles entre l’homme et la femme dans les tâches et les responsabilités est déjà désastreuse, combien plus la transformation sexuelle l’est-elle. Le verset souvent cité dans d’autres contextes de Deutéronome 22:5 s’applique également ici d’une certaine manière : « La femme ne portera pas un habit d’homme, et l’homme ne se vêtira pas d’un vêtement de femme ; car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel, ton Dieu ».

 

6        Une illusion

Mis à part cela, c’est une illusion de croire qu’on peut vraiment changer de sexe. Biologiquement, c’est impossible. Le «logiciel» que le Créateur nous a donné ne peut pas être effacé, notamment les chromosomes et l’ADN. Chaque cellule de notre corps nous définit en tant qu’homme ou en tant que femme.

En outre, l’idée qu’il y aurait un «sexe social» est étrangère à l’enseignement biblique. Un homme reste un homme. Une femme reste une femme. Dans un contexte, certes différent, Paul écrit : «que chacun demeure dans la vocation dans laquelle il était quand il a été appelé» (1 Corinthiens 7:20). Cela devrait être tout à fait clair pour tout chrétien en ce qui concerne les sexes, et c’est cette image que nous devons transmettre à nos enfants et à nos jeunes. Dieu n’est pas un trouble-fête ou un rabat-joie, Il nous veut du bien. Il a notre bien-être en vue. La destruction ne vient pas de Dieu, mais de nos propres errements de pensées.

 

7        Notre réaction

Une autre question, non moins importante, est de savoir quel comportement adopter, en tant que chrétiens, vis-à-vis des personnes trans. Nous sommes déconcertés, et c’est bien  compréhensible, si notre collègue de travail, notre voisin, ou notre enseignant et formateur, revient de vacances en nous disant qu’il ne veut soudain plus être celui qu’il était auparavant, qu’il a changé de prénom, et qu’il compte vivre désormais avec (ou : dans) une autre identité.

Paul écrit : « Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du dehors, saisissant l’occasion. Que votre parole soit toujours dans un esprit de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment répondre à chacun » (Colossiens 4:5-6). Il faut en effet beaucoup de sagesse pour se comporter correctement envers les incroyants, et encore plus envers les personnes trans, et trouver les mots qui conviennent.

Ce qui subsiste absolument, c’est que «la bonté de notre Dieu Sauveur et Son amour envers les hommes» sont apparus (Tite 3:4), pour offrir Son salut à tous les hommes. Personne n’en est exclu. C’est pourquoi nous ne devons dénigrer personne ni être querelleurs. Au contraire, nous devons être « modérés » et « pleins de douceur » – et cela envers tous les hommes (Tite 3:2). Nous ne devons pas appeler le mal bien, ni mettre les ténèbres à la place de la lumière (voir Ésaïe 5:20). Il reste que nous ne devons mépriser personne en tant que personne. La Parole de Dieu nous interdit de blesser les gens. Nous ne discriminons personne, — et cela non seulement pour des raisons de race, d’origine ethnique, de croyances ou de handicap physique, mais pas non plus en raison du sexe ou de l’identité sexuelle ressentie. La bonté et l’amour de Dieu pour les hommes s’appliquent à tous les hommes sans distinction. Il veut les sauver tous – sans distinction. C’est la base de notre comportement envers les gens – sans acception de personne.

 

8        En résumé

Paul écrit aux Philippiens que nous, enfants de Dieu, vivons dans une «génération tortue et perverse». C’est un fait. Mais que devons-nous faire ? Nous révolter ? Nous résigner ? Quitter le monde ? Améliorer le monde ? Devenir actif en politique ? Ce ne sont pas des options.

La mission est : «... reluire comme des luminaires dans le monde, présentant la parole de vie» (Philippiens 2:15,16). Nous devons avoir, pour nous-mêmes, une conviction claire et fondée sur la Bible, et pouvoir la défendre et l’expliquer. Ce que Dieu a établi dans l’ordre de la création (deux sexes) reste valable aujourd’hui. Mais ce n’est pas notre tâche de convaincre les non-croyants de notre conviction, et de ferrailler avec eux. Notre tâche est de témoigner de Christ, c’est-à-dire de Le représenter, Lui qui est «la parole de vie». Nous devons le faire dans la vérité et en même temps dans l’amour.