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Turbulences dans l’église catholique. Avenir de la chrétienté

Bibliquest — 18 septembre 2018

Nous avons déjà parlé à plusieurs reprises des déboires de l’église catholique, d’une part parce que tous les medias en parlent, d’autre part parce que qu’il faut bien que les fidèles puissent trouver une ligne de conduite valable. Nous reprenons les choses en général malgré des répétitions.

Il s’est d’abord agi de l’inconduite de tel ou tel membre du clergé, puis il s’est agi de ceux qui les « couvraient ». Les fautes sont des cas de pédophilie, généralement associés à de l’homosexualité qui apparaît fort répandue parmi les prélats ; il s’y joint la non dénonciation des fautes et le laxisme envers les coupables. L’habitude de muter les coupables pour étouffer les affaires a eu l’effet de multiplier les cas. Quand on parle de fautes, il faut distinguer entre ce qui est faute selon les lois civiles, fautes selon le canon catholique, et fautes selon les principes bibliques.

Plus récemment les enquêtes de Pennsylvanie ont parlé de cas se comptant par centaines de prêtres et milliers de victimes. Des témoignages précis et sûrs ont déjà été dégagés, jusqu’à des membres haut-placés dans la hiérarchie de l’église (cardinaux). Les suites judiciaires commencent à s’enclencher. Huit autres états des États-Unis ont décidé de lancer des enquêtes approfondies du même genre : elles permettent d’accéder aux archives secrètes des diocèses. La divulgation de cas précis d’un ancien nonce confirme et met en cause un grand nombre de personnes, jusqu’à des cardinaux et même le pape. L’idée de réclamer la démission du pape se répand.

Plusieurs raisons font que ces affaires ont plus de retentissement aux USA qu’en Europe :

•        La richesse du catholicisme américain est grande, et ce sont des pourvoyeurs importants du Vatican.

•        Les procès devant les tribunaux américains sont très couteux, les décisions de juges sont sévères et les dommages-intérêts qu’ils accordent sont énormes ; plusieurs diocèses sont déjà en faillite, et les fidèles sont scandalisés que leurs offrandes puissent servir à payer ces dommages (on parle que plusieurs milliards de dollars auraient déjà été payés)

•        Possibilité de mise sous séquestre des biens des personnes impliquées dans des abus. Certains fidèles commencent à mettre leurs offrandes sur comptes bloqués.

•        Les procédures légales dites de « discovery » permettent de forcer une partie adverse à produire des documents privés, donnant ainsi accès à toutes sortes d’informations secrètes. Les réticences à produire et les déclarations mensongères sont sévèrement punies.

•        Les procédures judiciaires ne sont pas limitées au territoire des E-U. Les juristes s’affairent pour actionner la législation sur le crime organisé du fait de l’organisation internationale de l’église catholique.

•        Il apparaît que de plus en plus de prélats sont impliqués, au point que la hiérarchie perd tout crédit dans ses prises de position.

•        L’existence d’un lobby homosexuel influent au sein de l’église est identifié et dénoncé par plusieurs ; il voudrait même changer la doctrine de l’église sur le sujet et il serait très influent, spécialement dans un éventuel conclave s’occupant d’élire un nouveau pape. Ce sujet est passablement occulté en Europe à cause de lois antidiscrimination, et par la non objectivité des medias.

Il s’agit donc d’affaires d’ampleur jamais vue. Quelles sont les conséquences ?

•        Au niveau catholique :

o   Une partie du clergé appelle à la clarté et à la purification ; l’espoir d’une « grande lessive » leur fait espérer un retour à de beaux jours pour l’église ; une autre partie du clergé se tait, et son silence les rend d’autant plus suspects. C’est le cas du pape.

o   Beaucoup mettent leur confiance dans la puissance de l’église et pensent qu’« elle en a vu d’autres », et qu’elle s’en sortira toujours.

o   Certains mettent leur confiance dans la parole du Seigneur disant que les portes du Hadès [ou : enfer] ne prévaudront pas contre l’église qu’Il bâtit, appliquant à tort cette parole à l’église catholique (Matt. 16).

o   Le conflit entre traditionalistes et progressistes s’exacerbe en toutes sortes de domaines et partout : règles morales (avortement, euthanasie, sexualité, gestation pour autrui, etc.), prises de positions politiques, écologie, œcuménisme, « dialogue » avec les religions non chrétiennes.

•        Au niveau de la chrétienté

o   On aurait pu penser que les branches non catholiques de la chrétienté en auraient profité. En fait ce n’est guère le cas, car bien des églises sont laxistes ou coupables de fautes du même ordre. La propagation de l’évangile de prospérité a jeté beaucoup de discrédit là où l’évangile de la grâce était un peu mieux connu.

o   L’influence du monde pousse plutôt à l’apostasie.

o   On s’occupe beaucoup de l’effet psychologique sur les victimes, mais on ne s’occupe pas de la désobéissance à la Parole de Dieu, ni du déshonneur jeté sur le Nom de Dieu.

o   On se prétend capables d’améliorer le monde et on ne s’occupe pas des prophéties qui annoncent le jugement.

o   On parle de mesures de correction et de prévention à prendre, de punitions à exercer, de coupables à identifier ou isoler. On ne parle jamais de ce que dit l’apôtre Jean (1 Jean 5:19) « le monde entier gît dans le méchant » ni l’apôtre Paul (Rom. 3) «Il n'y a point de juste, non pas même un seul ; il n'y a personne qui ait de l'intelligence, il n'y a personne qui recherche Dieu ; ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble rendus inutiles… il n'y a point de crainte de Dieu devant leurs yeux… car tous ont péché et n'atteignent pas à la gloire de Dieu».

•        Au niveau général et Biblique

o   Dans toutes les dispensations, ce qui a été produit par l’homme a abouti à la ruine, et le christianisme ne fait pas exception. Inversement ce que le Seigneur Lui-même a bâti, ce que Dieu a établi, est parfait et demeure accessible à la foi, sans RIEN perdre de sa valeur.

o   La tradition et les multiples additions au simple enseignement Biblique ont conduit à des organisations humaines, qui de plus sont gangrénées par la corruption.

o   L’évolution vers une chrétienté puissante mais corrompue figure déjà dans la parabole du champ et de l’ivraie (Matt. 13) ; l’ivraie issue de l’action d’un ennemi se développe ; à la fin elle est cueillie par des anges et brûlée au feu. — On trouve aussi cette évolution dans l’image de l’église (ou : assemblée) de Thyatire (Apoc. 2) où une femme adultère Jésabel enseigne et égare les esclaves du Seigneur et les entraine à la fornication ; son action corrompue est dévoilée publiquement à la fin (2:22-23). Les vrais fidèles sont tellement haïs des autres qu’ont les accuse d’être en connexion avec Satan (2:24). — Une évolution supplémentaire dans la corruption est annoncée sous la forme de Babylone la grande (Apoc. 17 et 18) identifiée sans ambiguïté avec Rome (17:9)..

o   L’idée d’une grande lessive qui va tout blanchir est une illusion sans fondement biblique. Certes Éph. 5:26 nous dit que le Seigneur sanctifie Son assemblée (Son Église) en la purifiant par le lavage d’eau par la Parole. Mais justement cette purification est un retour à la Parole de Dieu, c’est-à-dire à l’Écriture Sainte, la Bible. Les mouvements actuels en sont loin. Les prophéties de Fatima les poussent plutôt vers la vierge Marie. — L’apôtre Pierre annonce (2 Pierre 2 et 3) que tout se termine par le jugement de Dieu (Sodome réduite en cendres). On voit l’annonce que les enfants de Jésabel seront mis à mort (Apoc. 2:23). Quant à la grande Babylone elle est haïe par les autorités civiles, puis rendue déserte et nue, dévorée, et enfin brûlée au feu (Apoc. 17:16). Ce processus qu’on s’attendait à être postérieur au retour de Christ pour enlever les vrais croyants semble commencer avant.

o   Mais il ne faut pas que la foi soit ébranlée en confondant l’église (ou : assemblée) selon la Parole de Dieu et celle comme les hommes l’ont faite. Il ne faut pas confondre la beauté morale selon Dieu et la splendeur extérieure des cérémonies et bâtiments humains. — Ce qui en était de notre Seigneur nous le fait comprendre : A) ce que voyaient et disaient les hommes : « Beaucoup ont été stupéfaits en te voyant, — tellement son visage était défait plus que celui d'aucun homme, et sa forme, plus que celle d'aucun fils d'homme… Il n'a ni forme, ni éclat ; quand nous le voyons, il n'y a point d'apparence [en lui] pour nous le faire désirer. Il est méprisé et délaissé des hommes, homme de douleurs, et sachant ce que c'est que la langueur, et comme quelqu'un de qui on cache sa face ; il est méprisé, et nous n'avons eu pour lui aucune estime...  nous, nous l'avons estimé battu, frappé de Dieu, et affligé » (És. 52:14 à 53:4). B) La foi s’exprime autrement : « Tu es plus beau que les fils des hommes ; la grâce est répandue sur tes lèvres… » (Ps. 45:2-8) et « Mon bien-aimé est blanc et vermeil, un porte-bannière entre dix-mille… toute sa personne est désirable » (Cant.d.C. 5:10-16) — Des chrétiens trouvent la satisfaction de leurs émotions religieuses dans des cérémonies splendides, une musique d’orgue non moins splendide, des ornements décoratifs de toute beauté ; en face de cela notre Seigneur a promis SA PRÉSENCE au milieu de deux ou trois réunis à Son nom !!! Certes, pour avoir cette présence il ne suffit pas de jeter aux orties les cérémonies, les bâtiments, les ornements, la musique ; il faut autre chose : la vie de Dieu d’abord, puis la marche avec Dieu, le désir de Sa présence dans la prière et l’adoration. Or cela n’a aucun éclat à des yeux humains.

o   Pas d’éclat aux yeux humains ? Ce n’est pas du dépit qui nous le fait dire, mais c’est ce qui est proposé à tout vrai chrétien. Notre Seigneur et Sa Parole l’ont ainsi laissé entendre : Matt. 18:20 : « Là où DEUX OU TROIS sont assemblés en Mon Nom, Je suis là au milieu d’eux ». Luc 18:8 « Le fils de l’homme quand Il viendra, trouvera-t-Il de la foi sur la terre ? ». Luc 24:32 « Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu'Il nous parlait par le chemin, et lorsqu'Il nous ouvrait les écritures ? ». Actes 2:42 : « Ils persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les prières ».

o   La chrétienté va-t-elle donc s’écrouler ? Les ingrédients pour, sont déjà là. L’achèvement est encore pour une date indéterminée pour nous, même s’il est proche. Mais ce qui va s’écrouler n’est pas ce qui est de Dieu. Ce qui est de Dieu est et restera accessible jusqu’à la fin, et la qualité n’en sera pas réduite ; on garde même l’essentiel. Le decorum terrestre est non seulement inutile, mais il est nuisible. Les hommes l’avaient introduit, Dieu l’ôte. Ce n’est pas une privation.

o   Ces réflexions sur l’avenir de la chrétienté concernent la terre. La vraie espérance chrétienne est le retour de Christ pour enlever Son Église au ciel (1 Thes. 4:14-18 ; Apoc. 2:28). Cette espérance est glorieuse, mais elle aussi doit passer inaperçue selon 2 Thes. 2:11-12.