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Agar selon Genèse 16 à 25

Pour comprendre les types bibliques qui s’y rattachent

 

J. G. Bellett

Bible Treasury vol. 8 p. 113

Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest

Table des matières :

1     Genèse 16 : incrédulité et confiance en la chair

2     Agar (la loi) demeure servante

3     Qui a occupé premièrement les pensées de Dieu et d’Abraham : Ismaël ou Isaac ?

4     Le renvoi. La foi de Sara

5     L’approbation de Dieu

6     Effets de l’apparition d’Isaac

7     L’enfant banni

8     Joie et liberté dans la maison de Dieu

9     Scènes finales

 

 

1                        Genèse 16 : incrédulité et confiance en la chair

Abraham avait déjà reçu la promesse d’une semence ; et ainsi, par la foi en cette promesse, se confiant en Dieu qui ressuscite les morts, il se tenait dans une position de justice devant Dieu (Gen. 15).

Certes cette promesse ne mentionnait pas Sara en rapport avec la Semence, mais il y avait une forte indication que c’est elle qui devait être la mère

Cependant, quoi qu’il en soit, la suggestion de Sara à son mari au début du ch. 16 manifeste très clairement l’activité d’un cœur incrédule, et le principe de se confier en la chair. Car bien sûr, les deux vont de pair. Plus on abandonne la simplicité de la foi, et on refuse la grâce, plus on s’occupe de la loi, soit dans sa moralité soit dans sa religiosité.

Car la grâce, ou la promesse, nous appellent à sortir de nous-mêmes pour aller à Dieu et à Ses ressources. Abraham avait suivi cet appel en Gen. 15, mais maintenant, à la suggestion de Sara, il se prend de nouveau en charge lui-même. Il revient dans la chair, ou sous la loi, et redevient dépendant de ses propres ressources. Car ces différentes choses ne sont qu’une seule et même chose. Sa confiance est en Agar, non pas dans le Dieu qui ressuscite les morts.

C’est très triste, mais cela n’anéantit pas sa position, et même pas du tout. Cela trahit la triste habitude de méfiance de l’âme, et cela doit être réprimandé et châtié, mais Abraham reste l’héritier de Dieu par la justice qui est sur le principe de la foi (Rom. 4:13).

Tout ceci est très parlant, et aussi très significatif et très typique. Car c’est selon ce schéma que la loi s’est introduite par la confiance de l’homme en lui-même : Israël accepta la loi qui lui était offerte et déclara « tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons » (Exode 19:1 ; Josué 24 montre que la même confiance subsiste après en avoir fait l’expérience) ; et c’est encore selon ce schéma qu’Agar est maintenant installée dans la maison d’Abraham à la suite du même manque de foi et de la même confiance en la chair.

 

2                        Agar (la loi) demeure servante

Mais ici on a beaucoup plus au sujet de ce même caractère typique. Car le mépris d’Agar pour sa maîtresse est hautement déplacé selon l’appréciation du Seigneur ; et quand Il la rencontre dans sa pérégrination, il ne la connaît que comme servante de Sara, et la renvoie avec l’injonction de retourner vers sa maîtresse et de s’humilier sous sa main. Elle reçoit des promesses au sujet du fils qu’elle va enfanter, mais elle reste servante de Sara, et la soumission est son seul devoir. La loi, aussi, a son heure. Elle peut occuper la maison de Dieu pour un temps, comme Agar et la semence d’Agar vont maintenant occuper la maison d’Abraham pendant 14 ans. Mais pour les élus, ou les héritiers de la promesse, la dispensation de la loi n’était, et n’est qu’une servante. De la même manière, Sara peut se manifester sous d’autres jours, dans son impatience intempestive vis-à-vis d’Agar et dans le fait de remettre Agar à son mari, mais rien de tout cela n’affecte sa relation. Agar reste et demeure la servante de Sara, et comme telle, elle doit demeurer dans la famille aussi longtemps que cela lui est permis.

 

3                        Qui a occupé premièrement les pensées de Dieu et d’Abraham : Ismaël ou Isaac ?

Tout ceci est une leçon forte et décisive, qui nous enseigne sur les types. Agar, selon Gal. 4 est la loi de l’ancienne alliance : bien qu’elle ait rempli et formé la maison de Dieu à son heure, elle n’a fait que servir un grand dessein pour l’instruction et la discipline des héritiers de la promesse. Et pendant tout ce temps, il y a eu une grande intrigue secondaire, pour ainsi dire, dans cette maison typique du patriarche. Du point de vue divin, c’était sûrement la chose principale. Ismaël est né et a été circoncis, et étant le seul enfant et l’héritier apparent, il est certainement devenu l’objet d’une sollicitude journalière. Mais pour Dieu, Ismaël n’est que second. Il apparaît comme le personnage principal de la scène, mais en réalité il ne l’est pas, ni non plus du point de vue divin. En conséquence tant lui que sa mère ne sont guère signalés par l’Esprit, ou ensuite par la main de Dieu, tant qu’ils résidaient dans la maison, jusqu’au moment de leur renvoi. Abraham, par attachement humain ou charnel, le pousse en avant pendant un temps, sous le regard de Dieu, et il est circoncis comme n’importe quel esclave acheté l’aurait été, mais ni lui ni sa mère esclave ne sont l’objet que le Seigneur a en vue. Les pensées de Dieu, ce sont les élus Abraham et Sara, et les personnes et les choses qui leur sont rattachées. Ses communications, c’est avec eux qu’Il les a, et Sa discipline se déroule en rapport avec eux : ils apprennent et font l’expérience de leur valeur à Ses yeux, et cela est aussi donné à connaître à d’autres (Gen. 17 à 20).

N’y a-t-il pas là instruction pour nous, pareillement ? Agar et son enfant ont été dans la maison durant tout ce temps-là. Mais les objets que Dieu avait en vue, c’était Abraham et Sara. Je peux le redire, durant la période de la loi, la maison de Dieu était, il est vrai, manifestée comme étant sous la loi ; la loi la remplissait d’un matériau issu de son propre artisanat, mais pendant tout ce temps, il y avait une action cachée de l’Esprit à l’égard des élus — les élus étaient, dans la maison, les vrais objets que Dieu avait en vue.

 

4                        Le renvoi. La foi de Sara

Ces deux étapes dans le chemin de la servante égyptienne sont ainsi très significatives : premièrement son entrée dans la maison d’Abraham comme la mère de son premier enfant Ismaël, puis ensuite sa résidence là pour un temps : il y a ce sens typique en elles. Mais ces choses ne font pas toute l’histoire. Il faut aussi considérer son renvoi de la maison.

Son enfant a grandi jusqu’à l’adolescence, et il était, comme je l’ai suggéré, l’objet des attentions de la famille. Mais il y avait comme un courant  souterrain qui coulait, connu seulement dans les conseils et les promesses de Dieu, et il fallait qu’il apparaisse et établisse son cours. La grâce et l’alliance doivent faire leur chemin, et devenir primordiaux sur la scène. C’est pourquoi le moment venu, au moment exactement approprié, « quand l’accomplissement du temps fut venu » (Gal. 4:4), Isaac naquit.

L’apparition d’un tel enfant fut une grande époque. Et bientôt on découvrit qu’il était établi comme un signe qu’on contredirait (Luc 2:34), mais aussi un sujet de joie des élus. Abraham fait une fête, mais Ismaël s’en moque. Voilà les cœurs qui se révèlent. L’un se gausse de ce dont l’autre se glorifie. Or Sara a davantage de hardiesse. Elle ne se borne pas à vouloir prendre part à la joie d’Abraham, mais elle veut juger les railleurs. « Chasse la servante et son fils », dit-elle. Voilà un autre cœur qui se révèle, une grande âme en vérité. Voilà une énergie de foi qui surpassait de loin celle même d’Abraham. Abraham voulait jouir personnellement et tranquillement de l’enfant de la promesse, mais Sara, qui riait d’un délice divin, avec foi, à son sujet (Gen. 21:6), voulait davantage : elle voulait dégager par un renvoi sans formalités tout ce qui perturberait sa qualité d’héritier de toutes choses, et d’héritier complet et sans rival.

C’était en effet la foi d’une grande âme. Cela nous parle des pensées de Dieu (Gal. 4:30). C’était interpréter correctement le don de Dieu, l’enfant de la promesse. C’était mettre un honneur sur ce don comme il le méritait. Ce n’était pas une simple affection maternelle, mais la hardiesse de la foi ; car le don de Dieu doit-il être maintenu au même niveau, au même plancher pourrait-on dire, que le fruit de la force humaine ou que les créatures issues des ressources humaines ?

 

5                        L’approbation de Dieu

La foi d’une grande âme de Sara est très encourageante, et elle reçoit une approbation prompte et complète du Seigneur Lui-même. C’est très heureux à considérer. C’est bien quand l’âme peut, avec Abraham, se réjouir de l’accomplissement des conseils et des promesses de Dieu. Mais c’est mieux quand nous pouvons avoir une foi aussi hardie et une pareille joie au point de chasser de nos cœurs tout esprit de servitude et de crainte, tout fruit de la nature, et toute confiance en dehors des ressources glorieuses et souveraines du Dieu vivant — le Dieu de toute grâce et le Dieu de salut, comme Il est — et que nous pouvons refuser d’écouter et de voir tout ce qui pourrait étouffer et obscurcir la bonté et la puissance de Dieu par lesquelles Il s’est approché de nos cœurs d’une manière indicible.

En présence d’une pareille foi, tout doit s’effacer et laisser place à Dieu et à Son don. Agar est renvoyée, et bien sûr l’Ismaël moqueur. C’est ce que veut Sara, ou plutôt ce que la foi veut. Dieu le veut aussi, et il faut qu’Abraham aussi le veuille, malgré les réticences de son affection naturelle.

Quels types précieux il y a là pour nourrir nos âmes dans la méditation au sujet de l’introduction d’Agar dans la maison, sa résidence dans la maison, et son renvoi de la maison de notre père Abraham !

 

6                        Effets de l’apparition d’Isaac

Mais maintenant je voudrais aussi suivre les résultats de la naissance d’Isaac, et de l’apparition de l’enfant de la promesse dans la maison d’Abraham.

1. Le fruit immédiat de cette apparition d’Isaac, comme on l’a vu, est le renvoi d’Agar et de son enfant. Or c’est un type, comme on l’a vu : « la foi étant venue, nous ne sommes plus sous un pédagogue » (Gal. 3:25-26), mais l’exhortation est désormais : « tenez fermes dans la liberté dans laquelle Christ vous a affranchi » (Gal. 5:1).

L’Esprit d’adoption chasse l’esprit de crainte. Dans la maison, il n’y a pas place pour deux enfants de tempéraments aussi opposés. Depuis que Jésus est apparu, les élus se tiennent dans la justice de la foi et attendent l’espérance qu’elle inspire (Gal. 5:5), et la crainte et la servitude s’en vont.

2. Le fruit futur de ce grand événement typique est l’alliance de paix entre Abraham et les Gentils ; dans cette grande occasion, Abraham conduit les événements, et peu après il reconnaît pour la première fois la terre comme une scène belle et millénaire, et le Seigneur Dieu comme le Dieu d’éternité, ou le Père du siècle millénaire (Gen. 21, spécialement v. 32 à 34).

De cette manière, les résultats immédiats et définitifs de l’apparition ou de la naissance de l’enfant de la femme libre sont manifestés.

 

7                        L’enfant banni

Mais il y a plus à observer dans l’histoire jusqu’à Gen. 25. Une autre chose est aussi montrée de manière incidente : le sort de l’enfant de la servante, l’enfant banni.

D’abord, il est tout sauf mort. La provision avec laquelle il a quitté la maison d’Abraham est entièrement consommée et il est rejeté entièrement sur Dieu. Mais avec Sa provision, il grandit et se développe comme un homme du désert. C’est là qu’il demeure et a ses occupations, et les prophéties qui l’avaient précédé (Gen. 16) s’accomplissent. Mais en principe, et selon le goût de son esprit, il retourne autant qu’il peut au pays de naissance de sa mère. Elle lui prend une femme égyptienne.

Tout cela est significatif. Car nous savons qu’Ismaël, en type, représente les enfants de la Jérusalem de maintenant (Gal. 4). Et c’est selon ce modèle d’Ismaël  que sont les Juifs maintenant, car les Juifs (ou : la nation d’Israël) depuis le jour de leur renvoi de la maison de Dieu, depuis le jour où ils ont cessé d’être reconnus par l’Éternel dans le pays de leurs pères, ils ont été maintenus en vie par l’intervention spéciale de la main et des ressources divines. Certaines nations se sont éteintes définitivement, mais Israël ne le sera jamais. Car c’est ainsi que court la promesse : le peuple est banni, mais non pas détruit. Il est vrai qu’ils sont retournés autant qu’ils ont pu à la chair d’où ils avaient été tirés comme des professants, par la circoncision ; en principe ils sont retournés en Égypte, ou bien ont trouvé des affinités avec les voies du monde incirconcis ; or c’est là qu’ils sont jusqu’à ce jour, gardés par la main présente de Dieu pour les desseins à venir de Dieu, toute leur histoire étant marquée par les énergies de la main divine envers eux.

 

8                        Joie et liberté dans la maison de Dieu

Ceci est tout à fait significatif : le désert d’Ismaël est autant un terrain typique que le pays d’Israël. Mais en outre, pendant la croissance d’Ismaël dans le désert, la maison de Dieu a joui de la liberté. Isaac a rempli le cœur d’Abraham et celui de Sara de rire. Et toute cette liberté et cette joie sont autant divines que la préservation de la vie d’Ismaël dans le désert — l’un présageant l’Esprit, l’autre la main de Dieu. Dieu approuve cette joie. Il ne voudrait en aucune manière qu’il en soit autrement.

Et il est précieux de dire que cette joie est autant une joie d’adoration qu’une joie profonde et personnelle ; car elle pouvait s’associer avec n’importe quel sacrifice. Le père et le fils, Abraham et Isaac, s’aimaient l’un l’autre avec les plus chaudes affections, mais au commandement de l’Éternel ils peuvent aller à l’autel comme étant, l’un celui qui offre l’autre Son Agneau. C’était aussi une joie qui pouvait demeurer dans les pensées de la résurrection, et placer ses objets dans des scènes au-delà du tombeau. Et c’était aussi de la sainte jalousie. Elle refuse toute parenté ou toute affinité avec le monde comme Ismaël. Gen. 22 à 24 manifestent ces qualités chez Abraham et Isaac, tandis qu’Ismaël ne se développe pas mieux qu’un Égyptien dans le désert.

Voilà, je crois, tout ce qui est profondément significatif. N’est-ce pas un tableau de ce que nous devrions être dans ce siècle, dans un esprit de bonheur complet et de liberté devant Dieu, mais aussi dans un esprit de sacrifice et de séparation d’avec ce monde ?

 

9                        Scènes finales

Finalement, comme je l’ai déjà anticipé, la scène va changer dans peu de temps pour la gloire ou pour le royaume. Abraham ou Israël seront courtisés par les nations et leurs rois — la terre sera rendue belle, et de nouveau plantées de bosquets (ou : tamarisc), et l’autel du Dieu d’éternité (ou millénaire ; voir Gen. 21) sera dressé, tandis qu’une alliance de paix liera ensemble toutes les familles de la terre ; c’est ainsi qu’ici, à la fin, la semence d’Abraham par Ketura est envoyée dans des pays lointains, avec des dons de la part du père, tandis qu’Isaac reste à la maison, héritier de tous ses biens ! (Gen. 25)

Voilà sûrement des « inventions spirituelles », que la sagesse divine emploie à enseigner nos âmes pour notre joie et notre profit !