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Les Riches dans l’évangile de Luc

 

Vogelsang Michael

Truth & Testimony, 2015, n°3, pages 106-110

 

Table des matières :

1       Un homme riche qui n’a pas vu les réalités éternelles (12:16-21)

2       Un homme riche qui a vu les réalités éternelles — mais trop tard ! (16:19-31)

3       Un homme riche qui a vu les réalités éternelles — mais qui a refusé d’agir en conséquence (18:18-23)

4       Un homme riche qui a vu les réalités éternelles — et qui a fait la seule chose à faire ! (19:1-10)

 

 

L’Évangile de Luc, l’Évangile de la parfaite humanité de Christ, contient aussi plusieurs aspects caractéristiques de l’humanité en général. Une chose qui a toujours dirigée l’histoire de l’homme, individuellement et en société, est le désir d’argent et de biens matériels. Il n’est donc pas surprenant que le Seigneur ait quelque chose à dire sur ce sujet dans l’Évangile de Luc. Au ch. 12 quand un homme Lui demanda de parler à son frère pour partager l’héritage, le Seigneur a été très clair : « Voyez, et gardez-vous de toute avarice [ou : cupidité] ; car encore que quelqu’un soit riche, sa vie n’est pas dans ses biens » (Luc 12:15).

Peu après Il enseigne Ses disciples sur le même sujet, et conclut par ces paroles : « Et vous, ne recherchez pas ce vous mangerez ou ce que vous boirez, et n’en soyez pas en peine ; car les nations du monde recherchent toutes ces choses, et votre Père sait que vous avez besoin de ces choses ; mais recherchez son royaume, et ces choses vous serons données par-dessus » (Luc 12:29-31).

Au ch. 18, Il donne un avertissement clair sur la difficulté pour les riches d’entrer dans le royaume de Dieu : « Combien difficilement ceux qui ont des biens entreront-ils dans le royaume de Dieu ! Car il est plus facile qu’un chameau entre par un trou d’aiguille, qu’un riche n’entre dans le royaume de Dieu. Et ceux qui entendirent cela, dirent : Et qui peut être sauvé ? Et Il dit : Les choses qui sont impossibles aux hommes, sont possibles à Dieu » (Luc 18:24-27). Pourquoi est-il si difficile pour les riches d’être sauvé ? Parce qu’ils mettent leurs cœurs et leurs pensées aux choses qu’ils possèdent, et qu’en conséquence ils négligent leurs besoins spirituels plus profonds. L’Évangile de Luc attire notre attention sur une série de riches, et le Seigneur fait les deux remarques ci-dessus en rapport avec des gens qui désiraient des richesses ou qui en avaient. Considérons quatre histoires sur les hommes riches dans cet Évangile.

 

1         Un homme riche qui n’a pas vu les réalités éternelles (12:16-21)

Le riche fermier pensait manifestement être très malin avec tous ses plans, mais il ne réalisait pas ou ne prenait pas en compte des réalités qu’il ne pouvait pas voir de la même manière que ses champs et ses greniers. Or elles n’étaient pas moins réelles pour autant.

 

●    « Il raisonnait en lui-même » — Même ses pensées étaient confinées à son tout petit monde

●    « Que ferai-je ? » — Tout dans sa vie tournait autour de « lui-même ». Combien nombreux sont les « je », « je », « mon », « mes » dans ce bref monologue.

●    « Car je n’ai pas où je puisse assembler mes fruits » — C’était la seule chose qui lui causait du souci : Il manquait de place pour ce qu’il possédait ! Ne se rendait-il pas compte qu’il n’avait pas non plus de place pour les autres ? Nous ne lisons pas qu’il ait jamais considéré d’utiliser ses richesses pour le bénéfice des moins fortunés que lui. Et par-dessus tout, il n’avait pas de place pour Dieu dans ses pensées, et c’est finalement ce qui l’a mené au désastre.

●    « Et je dirai à mon âme : Mon âme tu as beaucoup de biens assemblés pour beaucoup d’années ; repose-toi, mange, bois, fais grande chère » — Quelles erreurs tragiques ! Pour combien d’années ? Comment savait-il qu’il en avait devant lui ? Il ne le savait pas. Il pensait juste que tout allait continuer comme jusqu’alors. Il ne réalisait pas que l’éternité était devant lui et qu’il y avait quelqu’un d’autre qui décidait du moment où il aurait à quitter cette scène. Il ne s’assure pas d’être prêt pour ce moment. « Je dirai à mon âme… mange, bois, fais grande chère » — Il confond son âme et son corps. Nos âmes ne peuvent pas être réellement satisfaites avec le manger, le boire et les choses matérielles. Il y a des besoins spirituels plus profonds que Dieu seul peut satisfaire.

●    « Mais Dieu lui dit : Insensé ! cette nuit même ton âme te sera redemandée » — Ce n’est pas dans beaucoup d’années, ce n’est pas dans un an, ce n’est même pas dans un jour, mais cette nuit-ci ! Quand le moment arrive dans la vie de quelqu’un, toutes ses possessions terrestres comptent pour rien. La seule chose qui compte alors, c’est de savoir si nous sommes riches quant à Dieu.

 

2         Un homme riche qui a vu les réalités éternelles — mais trop tard ! (16:19-31)

Dans cette histoire, un homme riche est mis en contraste avec un pauvre, un mendiant nommé Lazare. L’histoire continue, pour ainsi dire, là où celle du fermier riche finissait. Il nous est dit que l’âme du fermier lui a été redemandée, mais qu’est-il arrivé à son âme une fois qu’il est mort ? C’est ce dont nous parle cette nouvelle histoire. L’homme riche est mort et a été enseveli, et il a levé ses yeux en hadès dans les tourments. C’est le sort terrible de ceux qui ont négligé le salut de leur âme.

On dit souvent que le riche n’est pas allé en hadès du fait qu’il était riche, et que le pauvre n’a pas été sauvé du fait de sa pauvreté. Mais est-ce bien ainsi ? La réponse est « oui » et « non ».

Il est certainement vrai que les hommes ne sont pas perdus du seul fait qu’ils sont riches. Mais malheureusement il est aussi vrai que des millions seront perdus parce qu’ils étaient riches. Ils permettent à l’abondance de biens matériels qu’ils ont, de fermer leurs oreilles et leurs cœurs à la voix de la grâce de Dieu. C’est pourquoi le Seigneur dit : « Combien difficilement ceux qui ont des biens entreront-ils dans le royaume de Dieu » (Luc 18:24).

Il est également vrai que les hommes ne sont pas sauvés parce qu’ils sont pauvres. Néanmoins des millions seront sauvés alors qu’ils n’avaient dans ce monde que très peu de biens sur lesquels ils pouvaient compter, voire rien du tout. C’est à cause de cela qu’ils ouvrent facilement leurs cœurs au message de l’amour et de la grâce de Dieu : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres » (Luc 4:18). « Dieu n’a-t-il pas choisi les pauvres quant au monde, riches en foi et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ? » (Jacq. 2:5).

Ici sur la terre, Lazare était un mendiant ; mais de l’autre côté de la mort il a été un homme vraiment riche. Et c’est le riche dans cette vie qui est devenu mendiant en hadès — il mendiait pour avoir une goutte d’eau froide. Mais c’était trop tard !

Nous ne lisons pas que l’homme riche ait prié tandis qu’il était sur la terre — il était peut-être Laodicéen dans son esprit (« tu dis : je suis riche, et je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien » — Apoc. 3:17) — mais il a prié en hadès ! Il priait pour ses frères en vie sur la terre. Il désirait qu’ils ne finissent pas dans le même lieu de tourments que lui ! Là, personne ne pourra nier les réalités éternelles — mais ce sera trop tard pour rien changer. Cependant les vivants (ses frères) ont tout ce qu’il leur faut pour échapper à cette place effrayante : ils ont la vivante et éternelle Parole de Dieu.

 

3         Un homme riche qui a vu les réalités éternelles — mais qui a refusé d’agir en conséquence (18:18-23)

Quelle déclaration étrange termine ce récit : « il devint fort triste ; car il était extrêmement riche » (Luc 18:23). Ce chef du peuple n’était pas simplement riche ; il était « extrêmement riche ». Matthieu nous dit qu’il était également jeune. Beaucoup penseraient qu’il avait toute raison d’être heureux, mais ce n’était pas le cas, et même tout le contraire. Il devait ressentir le vide dans sa vie en dépit de toute sa richesse. Il était au courant des réalités éternelles — et c’est la raison pour laquelle il désirait hériter de la vie éternelle et qu’il s’approcha du Seigneur Jésus comme d’un « bon maître » (Luc 18:18), désirant qu’Il lui dise ce qu’il avait à faire. Le Seigneur commence par mettre le doigt sur le fait que, si Lui-même n’était pour lui qu’un « bon maître », Il ne lui serait guère utile pour répondre à sa question. « Nul n’est bon, sinon un seul Dieu » (Luc 18:19). Ce jeune chef devait accepter que Celui qui lui parlait n’était personne d’autre que le Fils de Dieu. Et s’il désirait faire quelque chose — eh bien il connaissait la loi de Dieu ! Le Seigneur dirige son attention sur la seconde table de la loi, c’est-à-dire ces commandements qui traitent de nos relations avec les autres. Il répond : « J’ai gardé toutes ces choses dès ma jeunesse » (Luc 18:21). Le Seigneur ne discute pas là-dessus, mais Il souligne simplement l’autre table de la loi, c’est-à-dire ces commandements qui définissent les relations de l’homme avec Dieu. Le tout premier d’entre eux dit : « Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face » (Exode 20:3). — Qu’en est-il de cela, jeune homme ? Y a-t-il quelque autre « dieu », quelque autre idole dans ta vie ? — Le Seigneur savait exactement où résidait le problème et met le doigt dessus. « Vends tout ce que tu as… et viens, suis moi » (Luc 18:22). Alors il devient clair où était son cœur. Il était attaché à tout ce qu’il possédait. Et ainsi il s’en alla fort triste. Quel tableau affligeant ! Voilà quelqu’un qui ne s’en va pas dans l’opposition ou la rébellion. Il savait exactement ce qu’il avait à faire, il savait que c’était le moment de se décider pour le temps et l’éternité. Mais il n’était pas désireux de prendre la bonne décision à cause des liens de son cœur aux choses de ce monde. Et ainsi il s’en alla — et j’ai peur que ce soit pour sa perte éternelle.

Peut-être que, comme croyants, nous sommes trop prompts à juger ce jeune homme. Si le Seigneur met son doigt dans nos vies sur quelque chose qu’Il nous demande d’abandonner pour Le suivre avec plus de dévouement, sommes-nous désireux de suivre Sa voix, ou bien ceci ne fera-t-il que révéler combien nous sommes attachés aux choses de cette terre ?

 

4         Un homme riche qui a vu les réalités éternelles — et qui a fait la seule chose à faire ! (19:1-10)

Au début de cet article, nous avons cité les paroles du Seigneur de Luc 18 selon lesquelles Il disait combien il est difficile pour les riches d’entrer dans le royaume de Dieu. La réaction de ceux qui L’entendirent fut : « « Et qui peut être sauvé ? » (Luc 18:26). La réponse de notre Seigneur fut très claire : « Les choses qui sont impossibles aux hommes, sont possibles à Dieu » (Luc 18:27). Les trois histoires précédentes ont fait voir à quel point cela est impossible pour l’homme naturel. Mais maintenant nous avons le bel exemple qui montre que de telles choses sont possibles pour Dieu. Au moins un homme riche dans cet Évangile a trouvé des richesses plus grandes et la vraie satisfaction dans le Seigneur Jésus Christ, le Sauveur des pécheurs. Il savait qu’il était pécheur et qu’il avait besoin d’un Sauveur. Combien tout devient simple dès l’instant où un pécheur qui cherche, et un Sauveur qui cherche, désirent se rencontrer. Dans ce cas ils se rencontrent auprès de l’arbre où Zachée s’était perché pour voir Jésus. Et cet arbre est encore « le bois » (1 Pierre 2:24 ; la croix du calvaire) où le Sauveur Jésus Christ rencontre tout pécheur qui désire Le rencontrer. On pourrait dire beaucoup de choses sur ce passage intéressant, mais il suffit peut-être de souligner que ce qui est « impossible pour les hommes » devient quelque chose de tout simple si le cœur est droit à l’égard de sa propre condition et de son besoin d’avoir un Sauveur. Le Seigneur termine Sa rencontre avec Zachée par la merveilleuse déclaration : « le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 18:10). Cette sentence contient si on peut dire l’essence même de cet Évangile — c’est le verset clé de tout l’Évangile de Luc.