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L’Inspiration de l’Écriture Sainte

 

J.N. Voorhoeve

Les sous-titres autres que têtes de chapitres ont été ajoutés par Bibliquest

 

Table des matières originale (abrégée) :

1      Introduction

2      Qu’est-ce que l’inspiration de l’Écriture ?

3      Traits caractéristiques de l’inspiration

4      Avons-nous une révélation écrite de Dieu ?

5      Dans quel but avons-nous reçu la révélation écrite de Dieu ?

6      La Bible — un miracle

7      L’Ancien Testament, et les preuves extérieures de son authenticité

8      Le Nouveau Testament, et les preuves extérieures de son authenticité

9      Manuscrits et traductions de la Bible

10    La critique de l’Écriture Sainte

11    La preuve suprême de l’inspiration de l’Écriture (Jésus, étant Dieu, s’est soumis à l’Écriture)

 

Table des matières détaillée (ajoutée par Bibliquest) :

1      Introduction

1.1     Ceux qui voient dans la Bible un obstacle aux connaissances humaines

1.2     La raison faussée par le péché. La crainte de Dieu, commencement de la connaissance

1.3     La sagesse et la connaissance selon l’apôtre Paul

1.4     Contenu de la prédication. L’Esprit Saint révèle, communique, fait recevoir. L’inspiration

1.5     Danger de la sagesse humaine même parmi les croyants

1.6     Autorité de l’Écriture sainte : elle est littéralement inspirée

1.6.1             Inutilité de prouver l’inspiration ou de défendre la Parole de Dieu par des appuis humains

1.6.2             Utilité de rendre témoignage à l’inspiration de la Parole de Dieu

1.6.3             Combattre pour la foi

2      Qu’est-ce que l’inspiration de l’Écriture ?

2.1        L’inspiration est nécessaire pour que nous ayons une révélation

2.2        L’inspiration intervient au niveau de la communication de la vérité

2.3     Des paroles non inspirées peuvent être rapportées de manière inspirée

2.3.1             Les quatre évangiles

2.3.2             Pas de contradictions

2.4        Nécessité de la foi

2.5        L’inspiration est un miracle

3      Traits caractéristiques de l’inspiration

3.1     Dieu vient au-devant de l’homme

3.2        L’Écriture provient positivement de Dieu

3.3     Richesse infinie de la Parole de Dieu

3.4     La Parole de Dieu : Inaltérable malgré les contradicteurs

3.5     Dieu ne cache pas le péché de l’homme. Sa Parole est la vérité

3.6     Parole prophétique

4      Avons-nous une révélation écrite de Dieu ?

4.1        Révélation d’un Dieu personnel

4.1.1             Révélation du Créateur

4.1.2       Le temps de la révélation verbale

4.1.3             Transmission orale quand la vie des hommes était longue

4.1.4             Transmission écrite quand la vie des hommes a été raccourcie

4.1.5             Dieu a fait écrire en commençant par Moïse

4.1.6             Obéir à Dieu selon ce qui est écrit

4.1.7             Différents auteurs ou écrivains

4.2        L’autorité de ce qui a été écrit demeure au cours du temps

4.3     Dieu a fait compléter l’inscription de Ses pensées et de Sa volonté

4.4        Révélation de Dieu dans le Nouveau Testament

4.5        Différents noms pour la Parole de Dieu écrite

4.6     Ordre des livres. Parties de l’Écriture

5      Dans quel but avons-nous reçu la révélation écrite de Dieu ?

5.1     Des buts multiples et vastes

5.2     Un guide parfait pour tout homme né de Dieu

5.3     Des buts très élevés

5.4     Des buts variés

5.4.1       Le grand but général : donner gloire à Dieu

5.4.2             Dépeindre ce qu’est l’homme

5.4.3             Description du caractère de Dieu. Sa colère

5.5        L’homme doit s’incliner devant Dieu

5.6     Christ est le but de la révélation écrite

5.7        Résultats fâcheux de l’ignorance et de l’esprit borné

5.8     Des moyens variés pour des circonstances variées

5.9     Formes variées d’une même vérité

5.10            Nouveau et Ancien Testament, les deux sont indispensables

6      La Bible — un miracle

6.1     Variété de ses auteurs et de ses constituants

6.2        Cohérence des parties avec le tout. Une Parole vivante qui ne dépend pas de l’homme

6.3        L’Écriture : un miracle !

6.4     La force et la valeur de la Bible viennent de son authenticité

6.5     Une Parole vivante et opérante

7      L’Ancien Testament, et les preuves extérieures de son authenticité

7.1     Aspects extérieurs

7.2        Constitution en un seul volume

7.3     Preuves de l’authenticité

7.3.1             Les Juifs

7.3.2       Le Seigneur et les apôtres

7.3.3             Unanimité dans l’église chrétienne

7.3.4             Maintien du canon malgré la dispersion des Juifs

7.4        Confirmations archéologiques

8      Le Nouveau Testament, et les preuves extérieures de son authenticité

8.1     Quand les livres du Nouveau Testament furent-ils écrits

8.2        Comment furent recueillis les livres du Nouveau Testament ?

9      Manuscrits et traductions de la Bible

9.1     Langues utilisées

9.1.1             Ancien Testament en hébreu et araméen = syriaque

9.1.2             Grec pour le Nouveau Testament

9.2     Les manuscrits du Nouveau Testament

9.2.1             Problèmes des originaux

9.2.2             Peu de variantes dans les manuscrits

9.2.3             Texte Reçu

9.3        Problèmes de traductions

10    La critique de l’Écriture Sainte

10.1            Critique provenant de non croyants

10.2            Critiques provenant de croyants

10.2.1             Arguments bons mais non utilisés. Pas de compromis possible

10.2.2             Autorités de Dieu et de la Bible vont ensemble. Pas de demi-croyance ni d’inspiration partielle

10.3       Ceux qui veulent développer la critique, mais pas devant tous

10.3.1             Critiquer la Parole de Dieu est de la présomption

10.3.2     On ne peut pas séparer la forme du fond

10.3.3             Fausses doctrines, la vérité mêlée avec l’erreur

10.3.4     Ne pas cacher une partie de la vérité à une partie du peuple de Dieu

10.3.5             Ceux qui croient bien faire en critiquant la Parole de Dieu

10.4            L’assemblée, ou Église, peut recevoir et doit garder toute la Parole de Dieu

10.5            Vérités obscurcies, vérités retrouvées

10.6       La critique va jusqu’à rejeter ce que le Seigneur a reconnu

10.7            L’inspiration utilise des hommes, mais non pas comme des mécaniques aveugles

10.8       Un théologien selon Dieu doit être enseigné de Lui

10.9       Ordre des récits dans l’Écriture : ordre humain ou ordre selon Dieu

10.10      Dieu s’est servi de langues appropriées

10.11            Méthodes de critique en usage dans le monde : à rejeter

10.12      Le Saint Esprit conduit dans toute la vérité. Les ressources sont suffisantes

10.13      La raison n’est pas libre ou libérée en mettant la Bible de côté

10.14            L’autorité de l’Écriture ne vient pas de ceux qui l’ont transmise

10.15      Ne pas prendre les hypothèses pour des certitudes

10.16      Si on perd la certitude de l’Écriture on perd tout

10.17            Exemples fâcheux de ceux qui n’ont pas tenu compte de la Parole de Dieu

10.18            Exemples heureux de ceux qui ont suivi la Parole de Dieu

11    La preuve suprême de l’inspiration de l’Écriture (Jésus, étant Dieu, s’est soumis à l’Écriture)

11.1            Différentes sortes d’appréciation de Christ

11.1.1             L’incrédule, ou non croyant

11.1.2             Ceux pour qui Christ s’est comporté comme un homme de son temps

11.1.3             Incompatibilité de la critique et du maintien de la divinité de Christ

11.2       On ne peut isoler la divinité de Christ d’avec Son humanité

11.3            Comment les apôtres parlaient des Écritures

11.4            Comment notre Seigneur parlait de l’Écriture

11.5       Ne pas tenir compte de ceux qui méprisent l’inspiration littérale. Prendre Christ comme modèle

11.6       Le diable utilisant l’autorité de l’Écriture !

Traduit du hollandais. 2ème Ed. 1916

 

1         Introduction

1.1       Ceux qui voient dans la Bible un obstacle aux connaissances humaines

« Notre siècle est un siècle de recherches systématiques, scientifiques ; notre temps, le temps de la science, des connaissances », entendons-nous dire continuellement. Quelqu’un remarquait même dernièrement : « De nos jours, on ne jure que par la science ». Cela est vrai. Tout doit céder à la science, qui reconnaît du reste elle-même qu’elle ne sait pas grand’chose, et l’on néglige l’étude de la parole de Dieu pour s’adonner à la philosophie. C’est très triste, mais très vrai que même des croyants se laissent entraîner par cet esprit du temps, et négligent de prendre la parole de Dieu comme pierre de touche pour examiner les hypothèses de la science. Ils arrivent ainsi à placer la science au-dessus de la Bible et à soumettre l’autorité du livre de Dieu au jugement variable de la raison. Pourquoi pas ? La science n’exige-t-elle pas la libre pensée ? Ôtons donc tout ce qui la lie, par exemple l’autorité de la Bible ! Elle est un obstacle aux résultats de la critique littéraire et historique !

 

1.2       La raison faussée par le péché. La crainte de Dieu, commencement de la connaissance

Le monde peut accepter un pareil raisonnement ; il ne connaît pas Dieu, et ne peut respecter sa Parole comme fondement de ses pensées. Mais il en est autrement pour le croyant, qui sait que sa raison est ruinée par le péché. Il sait aussi, mieux que le mondain, que, pour la science, la certitude d’aujourd’hui sera doute demain, et devra même être abandonnée. Il sait que chaque branche de la science offre continuellement de nouveaux problèmes, auxquels il paraît n’y avoir point de réponse. Il sait enfin combien peu les hommes savent, et qu’un seul, Celui qui sait toutes choses, peut nous introduire dans ses secrets.

« La crainte de l’Éternel est le commencement de la connaissance », de toute vraie science, de toute vraie sagesse. La crainte de l’Éternel exige tout d’abord la crainte de sa Parole, comme la foi, de croire que « Dieu est » (Hébr. 11:6). Aussitôt qu’un savant s’incline devant Dieu et devant l’autorité de sa Révélation, il devient un instrument propre à étudier la science selon les pensées de Dieu. Il est vrai qu’il n’est plus libre : il est lié, mais non par des liens qui le retiennent captif ; il est lié par l’obéissance envers son Père, par l’obéissance d’un enfant de la sagesse à la Sagesse, origine et source de toute connaissance. Cette obéissance est un esclavage pour le savant, car il veut agir selon sa propre volonté, et ne pourrait plus penser comme d’autres savants, s’il acceptait l’autorité de Dieu et de sa révélation. C’est pourquoi il se soustrait à ces liens — mais pour devenir esclave du péché, car oubliant que la raison est corrompue par le péché, il obéit maintenant au péché.

 

1.3       La sagesse et la connaissance selon l’apôtre Paul

L’apôtre Paul était un savant — même les critiques ne le nient pas. Mais il apprit à soumettre toutes ses connaissances à la Révélation de Dieu. Pour lui, vivre, c’était Christ. Ce n’était pas Paul et Christ, mais Christ seul. Christ étant pour lui la Sagesse de Dieu, tout devait être jugé d’après cette règle. Il dit en Phil. 3:7 et 8 : « Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte. Et je regarde aussi toutes choses comme étant une perte à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur, à cause duquel j’ai fait la perte de toutes choses, et je les estime comme des ordures, afin que je gagne Christ ». Paul lui-même, sa justice, sa sagesse, — tout devait disparaître devant Christ. Et comment le connaissait-il ? Par l’Écriture qu’il possédait, et par la révélation qu’il recevait directement du ciel.

Il dit aux Corinthiens, qui voulaient mêler la simple vérité divine avec la sagesse païenne et humaine : « Christ ne m’a pas envoyé... avec sagesse de parole, afin que la croix du Christ ne soit pas rendue vaine » (1 Cor. 1:11.) Il y avait grand danger en cela chez les Corinthiens ; car, vivant au milieu de la sagesse grecque, ils étaient épris de savoir humain. Mais l’apôtre, sachant le danger qu’ils couraient, leur dit que l’Évangile, serait étouffé par les raisonnements de la sagesse humaine dès qu’on mélangerait ces deux choses.

La sagesse humaine ne doit pas être mêlée avec la foi ! Mais aussi le croyant doit baser la science sur la crainte de Dieu, et elle ne le détournera pas de Lui.

La sagesse humaine est en opposition directe avec la sagesse de Dieu. Elle doit considérer la parole de la croix comme une folie. Aussi la plus grande partie de la critique de ces savants vient de ce que la croix leur est une « occasion de chute ». Même où l’on ne peut pas directement l’affirmer, elle est provoquée par le désir d’ôter l’opprobre de la croix. L’on ne veut pas être inférieur à d’autres penseurs. Et ainsi on lâche la simple vérité pour arriver finalement au même résultat que les ennemis de la croix du Christ. Pour prendre un exemple : on veut connaître Christ avec l’intelligence, chose impossible. Et l’on arrive ainsi, en raisonnant avec la sagesse humaine, à rejeter le Christ de l’Écriture. On retient encore fermement sa divinité et son humanité, mais l’intelligence humaine ne peut se représenter les deux choses réunies et c’est, selon elle, « une union insensée ».

L’apôtre met très sérieusement en garde contre ce chemin de la sagesse humaine. Comme savant, il avait tout droit de le faire. Il pouvait dire aux Corinthiens : « Où est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas fait de la sagesse du monde une folie ? »

Non seulement les sages passent, mais leur sagesse elle-même. Les systèmes disparaissent l’un après l’autre, de même que les sages. Dieu fait de la sagesse du monde une folie. Il a opposé aux sages et aux savants, la folie de la prédication : la croix de Christ. Et en présence de tous les sages de Corinthe, il a choisi les choses folles, pour couvrir ceux-là de honte et pour annuler les choses qui sont. Ce n’est pas que la sagesse et la connaissance soient méprisées, la parole de Dieu n’en parle pas ainsi ; des hommes comme Salomon et Agur s’en sont occupés et les ont enseignées à leurs fils et leurs disciples. Mais ces hommes confessaient qu’ils n’étaient rien, qu’ils ne savaient rien, et c’était ainsi que la vraie source leur était ouverte. Ils ne s’occupaient pas de philosophie, de sagesse humaine, ou de la sagesse du monde, mais de la SAGESSE ET DE LA CONNAISSANCE venant de Dieu.

 

1.4       Contenu de la prédication. L’Esprit Saint révèle, communique, fait recevoir. L’inspiration

Sachant que Corinthe était le centre de la philosophie grecque, de l’érudition, Paul, justement là, ne voulait rien savoir d’autre que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. Ses discours et sa prédication n’étaient pas en excellence de parole ou de sagesse humaine, en paroles persuasives de sagesse, mais en démonstration de l’Esprit et de puissance afin que leur foi ne reposât pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. Le monde n’a pas connu Dieu par le moyen de la sagesse ! Et Paul ne voulait pas persuader le monde par la sagesse ou la philosophie et gagner ainsi quelques penseurs. Non, il prêchait en toute simplicité deux choses méprisées du monde : Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. Il ne lui ôtait rien de ce qui était méprisable ; il savait qu’autrement la croix de Christ serait rendue vaine. C’est pourquoi il annonçait Christ, comme Dieu l’a donné. Et c’est ce qu’il ne faisait pas seulement dans sa prédication, en public, mais aussi en particulier. Il n’avait point de secrets à garder pour lui ou d’autres savants. Sans doute il ne prêchait pas partout tout ce qu’il savait ; ses auditeurs n’auraient pu tout comprendre et n’avaient pas besoin de tout savoir à la fois. Mais il ne cachait jamais quelque chose à l’Assemblée, parce qu’elle n’aurait peut-être pas été assez développée pour le savoir. Il dit aux anciens de l’assemblée d’Éphèse : « Vous savez... comment je n’ai rien caché des choses qui étaient profitables, en sorte que je ne vous eusse pas prêché et enseigné publiquement et dans les maisons... Car je n’ai mis aucune réserve à vous annoncer tout le conseil de Dieu ». Il a donc enseigné toute la vérité de Dieu à toute l’Assemblée composée en grande partie de frères illettrés. Quand il s’adresse à une classe spéciale de frères, ce n’est pas à des personnes instruites dans la sagesse du monde, mais à des frères affermis dans la doctrine, à des frères spirituels. Ainsi il parle (1 Cor. 2:6-9) sagesse parmi les parfaits, la sagesse de Dieu, en mystère, etc. Cette sagesse avait rapport au conseil de Dieu, caché pour tous les sages du monde. Mais les enfants de Dieu plus avancés dans la doctrine, les parfaits (laïcs aussi bien que docteurs), pouvaient jouir de ces choses. Elles leur étaient révélées par l’Esprit de Dieu : « Dieu nous l’a révélée par son Esprit ; car l’Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu » (1 Cor. 2:10.) Paul a été inspiré par cet Esprit, et a communiqué la révélation de l’Esprit par ce même Esprit. Et non seulement le contenu, mais aussi la forme était inspirée. Car il ne parlait pas en paroles enseignées de sagesse humaine, mais en paroles enseignées de l’Esprit, communiquant des choses spirituelles par des moyens spirituels (1 Cor. 2:13.) Paul reçut ces paroles du Saint-Esprit, les communiqua par le Saint-Esprit, et l’homme naturel ne pouvait les recevoir ; l’homme spirituel seul le peut, car « recevoir » vient aussi de l’Esprit Saint. Nous trouvons donc trois degrés : ces choses sont DONNÉES, ENSEIGNÉES et REÇUES par l’Esprit Saint.

Ceci est une remarquable preuve de la manière dont la révélation entière de Dieu nous est donnée. Elle l’est par l’inspiration : « les choses desquelles aussi nous parlons, non point en paroles enseignées de sagesse humaine, mais en paroles enseignées de l’Esprit ». En d’autres mots : la Bible ne contient pas seulement la révélation de Dieu, mais les paroles, dans lesquelles la révélation nous est communiquée, sont inspirées de Dieu. L’Esprit est la source de la parole de Dieu. L’Esprit donne au croyant la parole de Dieu et lui enseigne que c’est la parole de Dieu. L’Esprit le rend capable de la recevoir comme telle. Tout raisonnement humain doit céder devant cela.

 

1.5       Danger de la sagesse humaine même parmi les croyants

Ces pensées sur la sagesse humaine et sur la Bible et les attaques contre la Bible de la part de croyants qui ont confiance dans la sagesse de ce monde, m’ont fait prendre la plume.

Je sais bien que la sagesse des Grecs n’est pas celle des croyants qui s’occupent de critique. Mais le principe est le même. Le point de départ des deux est un élément païen : la philosophie. Si Paul mettait en garde les croyants de son temps contre la philosophie des sages d’alors, à Corinthe et à Colosses, leur disant : « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et les vaines déceptions, selon l’enseignement des hommes », — il le dirait, bien plus sérieusement encore, aux églises de maintenant, dans lesquelles en a quitté, ce qui avait été enseigné de Dieu. Comme la ruine l’empêcherait de les atteindre toutes, il s’adresserait aux individus avec les paroles de 1 Tim. 6:20 et 21 : « Fuis les discours vains et profanes, et l’opposition de la connaissance faussement ainsi nommée, de laquelle quelques-uns faisant profession, se sont écartés de la foi ».

L’origine de la philosophie d’alors, de la sagesse humaine, n’était pas de Dieu. L’origine de la critique d’aujourd’hui ne l’est pas non plus. Elle est en contradiction avec la Bible, avec la révélation de Dieu, avec Dieu lui-même. Elle ne se laisse pas juger par la parole de Dieu, mais a l’audace de juger cette Parole. Oh ! combien les prédicateurs, docteurs, professeurs du christianisme se sont détournés de Dieu

 

1.6       Autorité de l’Écriture sainte : elle est littéralement inspirée

Le but de ces pages est surtout de démontrer l’autorité de la Bible, l’autorité des Écritures littéralement inspirées.

« Ma doctrine n’est pas mienne, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra de la doctrine, si elle est de Dieu, ou si moi, je parle de par moi-même » (Jean 7:16, 17).

Nous trouvons dans ces paroles du Seigneur la solution du problème concernant l’authenticité et l’inspiration divine de l’Écriture sainte. En lisant et étudiant les livres de la Parole, le croyant est convaincu que Dieu y parle ; il sent la puissance de sa Parole. Lorsqu’il lit les livres apocryphes ou d’autres écrits, tels que les faux évangiles ou épîtres, il peut être impressionné par de belles paroles, mais il discerne aussitôt la manière humaine d’écrire ; la puissance manque. — Lorsque quelqu’un demande si le soleil luit, c’est une preuve qu’il est aveugle et insensible, puisqu’il ne voit point la lumière et ne s’aperçoit pas de la chaleur.

 

1.6.1        Inutilité de prouver l’inspiration ou de défendre la Parole de Dieu par des appuis humains

Le croyant, dont les yeux ont été ouverts, n’a pas besoin d’un livre, contenant des preuves de l’inspiration de l’Écriture sainte. Il sait ce qu’il possède. Il a reçu la vie en croyant ce que la Bible dit. Tout en lui et ce qui se passe journellement autour de lui affirme ce que la Bible prétend être : la Révélation ou le livre de Dieu. Il commence par croire simplement que la Bible est la parole de Dieu. Et en la lisant et l’étudiant, il arrive à reconnaître la vérité déjà acceptée. Il ne voit pas seulement l’harmonie merveilleuse de ses parties entre elles, mais il sent aussi la puissance qu’exerce ce Livre sur le cœur et la conscience. Aussitôt que quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il saura que cette volonté lui est révélée par ce Livre, et il connaîtra qu’il renferme la doctrine de Dieu.

Pour les incrédules, les preuves extérieures de l’autorité de la Bible ne servent de rien. Si j’argumente sur le tranchant de mon épée, quand l’ennemi est devant moi, il n’en sera pas convaincu. Si je ne suis pas sur mes gardes, il me jettera par terre avec son épée et me vaincra, tandis que je cherche à lui faire voir le tranchant et la qualité de la mienne. Il me faut employer l’épée pour l’en frapper ; c’est-à-dire que je ne dois pas argumenter avec un incrédule sur la parole de Dieu, mais lui en faire sentir le tranchant. Alors même, s’il prétend encore que mon épée n’en est pas une, il s’en ira avec une blessure à la tête ou au cœur. Et c’est la meilleure preuve que je puisse lui donner de sa valeur !... L’homme naturel ne peut comprendre les choses de Dieu, car elles lui sont folie. L’esprit de l’homme connaît seulement ce qui est de l’homme. Ainsi aussi, l’Esprit de Dieu seul sait ce qui est de Dieu. Et cet Esprit n’est donné qu’au croyant.

Il n’est donc nécessaire, ni pour le croyant, ni pour l’incrédule, de fournir des preuves de l’inspiration de l’Écriture sainte. Le premier y croit, le second ne peut y croire.

Est-il donc nécessaire de défendre la Bible pour elle-même ? Qui oserait répondre affirmativement à cette question ? Dieu ne défendra-t-il pas lui-même Sa Parole ? N’a-t-il pas montré à travers tant de siècles comment elle pouvait anéantir ou faire vivre selon Sa volonté, malgré toutes les attaques qu’elle a subies ? Non, la Bible, pas plus que l’univers, n’a besoin d’appui de la part de l’homme.

 

1.6.2        Utilité de rendre témoignage à l’inspiration de la Parole de Dieu

Pour qui cela peut-il donc avoir quelque utilité de défendre son autorité, ou d’écrire sur son inspiration littérale ?

De nos jours, beaucoup de personnes ont été élevées dans un milieu chrétien, ont accepté la Bible, comme étant la parole de Dieu, mais leur foi dans l’inspiration de ce Livre a été ébranlée plus tard par les études, ou par des conversations avec ceux qui pensaient autrement. Il n’est pas toujours suffisant de leur dire : Croyez, et alors vous connaîtrez en étudiant la Bible. Leur foi est ébranlée, le doute a été semé et a grandi ; comment arracher la mauvaise herbe ? L’on ne se donne pas le temps d’examiner les Écritures sérieusement et sans préjugés ; ou l’on n’en a point envie ; et Satan a pris avantage sur les cœurs par sa question : « Est-ce bien ainsi ? » et réussira probablement à les détourner de plus en plus de la vérité de Dieu. Le doute entre facilement dans les cœurs, et c’est en cela qu’il peut être utile de rendre témoignage de l’inspiration de l’Écriture, pour qu’ils ne soient pas ballottés de côté et d’autre, et ne considèrent pas la Bible comme un livre, bon et utile, mais comme ayant autorité sur leur âme.

Beaucoup de personnes aussi possèdent la Bible et se contentent de cela. Quoi de plus utile pour elles d’apprendre à la mieux connaître ! Des arguments comme ceux-ci : Personne ne sait ce qui est vrai ou faux dans la Bible, — elle n’est pas tombée ainsi du ciel ; diverses personnes ont écrit les différents livres que d’autres personnes ont réunis en un volume ; n’est-ce pas là un ouvrage humain ? De tels arguments peuvent être pesés et combattus, et la graine du doute peut être détruite avant d’être devenue une plante, l’arbre de l’incrédulité.

Que le Seigneur donne à l’auteur la sagesse et la grâce, au lecteur les yeux de l’intelligence et du cœur éclairés, à tous deux de dépendre entièrement de la direction du Saint-Esprit. Si les apôtres devaient dire : « Non que nous soyons capables par nous-mêmes de penser quelque chose comme de nous-mêmes » (2 Cor. 3:5, 6), combien plus devons-nous nous appliquer ces paroles ? Mais nous pouvons aussi ajouter comme Paul : « Notre capacité vient de Dieu ».

 

1.6.3        Combattre pour la foi

Abordons ce sujet avec respect. Car nous devons nous entretenir de l’Inspiration de l’éternelle, immuable, infaillible parole de Dieu. N’avons-nous pas spécialement besoin de la direction du Saint-Esprit dans ce combat pour « la foi, qui a été une fois enseignée aux saints », afin que nous ne dépassions pas les limites indiquées de Dieu ?

Le combat n’est pas facile, mais Dieu nous y appelle (Jude 3.) Il ne veut pas que nous soyons neutres, indifférents. Nous devons combattre, quand la foi est attaquée, nous tous, qui sommes des saints, appelés à la foi, même si ce sont nos amis, nos instituteurs qui attaquent la foi, même si nous avons beaucoup appris d’eux. S’ils attaquent l’autorité suprême de la Bible, nous devons la maintenir coûte que coûte. Et ne pensons pas que ce soit la vocation de l’Église, ou d’un corps d’hommes pieux et savants de donner cette autorité à la parole de Dieu. Chaque saint individuellement est appelé à affirmer l’autorité que Dieu a donnée à Sa Parole, à combattre pour la foi une fois enseignée aux saints.

Nous sentons notre faiblesse dans un pareil combat, mais nous savons aussi que nous pouvons compter sur Celui qui a dit : « Mais c’est à celui-ci que je regarderai... à celui qui tremble à ma parole » (Ésaïe 66:2).

 

2         Qu’est-ce que l’inspiration de l’Écriture ?

2.1       L’inspiration est nécessaire pour que nous ayons une révélation

Être inspiré, c’est avoir reçu l’insufflation de l’Esprit de Dieu.

Dieu a travaillé par son Esprit dans l’esprit de différentes personnes, qui devaient faire connaître ses révélations à d’autres, soit par écrit, soit de vive voix.

Quelqu’un a dit très justement : « S’il n’y a pas d’inspiration, nous n’avons pas non plus de vérité divine ; parce qu’une vérité, qui ne peut être communiquée avec une certitude divine, ne peut être une vérité divine... Il faut donc une chose ou l’autre : une inspiration directe à chaque personne, dans chaque cas particulier, — ou une révélation inspirée pour d’autres, soit verbale, soit par écrit ».

Celui qui nie cette inspiration directe nous enlève toute certitude divine dans les choses de la foi, et met un témoignage humain à la place du témoignage divin. Ce témoignage parle de révélation, mais pas d’inspiration. Mais la révélation, quelque bonne qu’elle soit, ne pouvait nous être communiquée que par le moyen de l’inspiration. Quand la révélation est générale, elle peut être vue de tout le monde, comme dans la création. Si elle est individuelle, elle n’a pas de valeur pour d’autres. Mais une révélation extraordinaire, donnée à un seul, mais destinée à plusieurs, doit être inspirée par Dieu même ; alors celui qui la reçoit doit la communiquer de la même manière, car sans cela, nous n’aurions point, dans la révélation, de base pour notre foi.

 

2.2       L’inspiration intervient au niveau de la communication de la vérité

« Dieu nous l’a révélé par son Esprit ». Or la foi ne peut exister sans révélation divine.

La vérité a été révélée à l’apôtre par inspiration. Car l’opération de Dieu n’était pas pour lui seul, ni pour son sentiment religieux. Dans ce cas, la communication en serait extraordinaire, mais pourrait en même temps faillir en quelques points. Mais cette opération de Dieu était aussi pour nous, et pour cette raison, ce n’était pas seulement la révélation, mais aussi la communication de cette révélation qui lui était inspirée, pour qu’elle eût pour nous la valeur d’une autorité.

C’est ainsi qu’Ésaïe, Jérémie et tant d’autres disent toujours : « Ainsi dit l’Éternel », — « la parole de l’Éternel vint à moi, disant », etc. Ceci est l’inspiration directe pour d’autres.

Il est donc prouvé que Dieu a donné une révélation afin qu’elle soit communiquée à d’autres, et la révélation entière de Dieu que la Bible nous donne, est inspirée pour l’homme.

Il y a naturellement des différences de forme dans l’inspiration, mais il vaut mieux ne pas aborder ce sujet plus en détail dans ce petit écrit.

Qu’il suffise de dire que nous avons l’inspiration directe, où la parole venait directement de Dieu, même parfois par la bouche de ceux qui ne le voulaient pas.

Nous avons l’inspiration prophétique par des visions, par un « travail intérieur », incompris parfois des hommes de Dieu eux-mêmes, en sorte qu’ils cherchaient plus tard l’explication de ce qu’ils avaient dit (1 Pierre 1:2).

Nous avons l’inspiration historique, où Dieu enseignait par les recherches et en écrivant l’histoire, — peut-être sans qu’ils le sentissent eux-mêmes dans leurs écrits, — ce qu’Il trouvait être nécessaire d’être conservé pour d’autres.

Nous avons l’inspiration du Nouveau Testament, où Dieu a fait communiquer dans les livres historiques et dans la révélation, ce dont il s’agissait, parfois sans que celui qui écrivait s’en rappelât ou pût le savoir par d’autres (Par ex. : Jean 17 ; personne n’aurait pu se souvenir de cette prière littéralement). L’apôtre Paul savait qu’il avait reçu directement de Dieu les vérités qu’il prêchait ; il savait aussi qu’il les transmettait par des paroles enseignées par l’Esprit Saint. Cette inspiration ne pouvait être active qu’après la venue de l’Esprit Saint sur cette terre, pour enseigner toutes choses et rappeler toutes les choses que le Seigneur avait dites. Mais de quelque manière que se fasse l’inspiration, l’Écriture est « inspirée » par Dieu et par cela infaillible, soit dans les communications, soit dans les paroles.

 

2.3       Des paroles non inspirées peuvent être rapportées de manière inspirée

En disant cela, nous ne prétendons pas que tous les mots que l’on y trouve soient inspirés par Dieu à ceux qui les ont prononcés.

Il y a dans la Bible beaucoup d’opinions et de pensées humaines. Par exemple, Job dit : « Périsse le jour où je naquis » ; cette parole n’est pas inspirée, pas plus que beaucoup de paroles de ses amis. Mais elles nous sont communiquées par inspiration, et nous savons ainsi que ces personnes parlaient et pensaient de cette manière.

Expliquons cela par un exemple de la vie quotidienne.

Un père dicte à son fils une lettre, dans laquelle il communique ses projets quant à sa maison, quant à sa famille, etc. Mais il raconte aussi ce que quelques personnes qui sont en rapport avec sa famille ont dit. Cette lettre n’est-elle pas entièrement du père, parce qu’elle contient des paroles d’autres personnes, qui peut-être n’étaient pas de son avis ?

Il en est ainsi de la Bible. Elle contient des paroles blasphématoires, des choses horribles, mais ces paroles et ces choses ne sont pas inspirées dans les personnes qui les ont prononcées ou auxquelles elles sont arrivées. Seulement Dieu les communique par ceux qu’il a choisis pour les écrire, comme elles ont été prononcées ou comme elles sont arrivées, en tant que nous avons besoin de les connaître.

 

2.3.1        Les quatre évangiles

Ce dernier point est très important. Chaque évangéliste ne nous communique pas complètement ce que le Seigneur a dit ou fait en certaines occasions. Luc raconte la conversion de Paul un peu différemment que Paul ne le fait lui-même à deux reprises. Mais comme Paul parle différemment les deux fois, parce qu’il s’adressait à un auditoire différent, l’Esprit Saint enseignait à Luc de raconter ce même fait comme il était nécessaire que tout le monde l’entendît, Juif ou autre auditoire ; de même l’Esprit Saint enseignait les évangélistes pour que chacun nous fît connaître le Seigneur sous un caractère particulier.

Il y a néanmoins des cas où la même parabole, prononcée à la même occasion, est rapportée autrement par les évangélistes, comme, par exemple, la parabole du semeur dans Matth. 13 et Luc 8. Ce que le Seigneur a dit n’est pas répété littéralement, parce que l’Esprit Saint avait des intentions différentes par ces deux communications ; dans l’une il supprime une chose pour en ajouter une autre. C’est pour cela que Matthieu nous donne toutes les paraboles du royaume ensemble, pour nous présenter un tableau complet de l’histoire du royaume quant à sa forme extérieure et intérieure, tandis que Luc reporte ces paraboles à différents moments, car il avait en vue l’une ou l’autre instruction morale spéciale. Dans ces cas, nous n’avons pas littéralement ce qui a été dit, ni l’ordre littéral de ce qui a été dit, mais bien l’inspiration littérale de toutes ces choses. Il en est de même dans l’Ancien Testament pour les lois, par exemple, dans l’Exode et dans le Deutéronome.

 

2.3.2        Pas de contradictions

Nous voici arrivés aux contradictions. Une histoire ne s’accorde pas avec une autre ! Croyez-vous donc que Moïse, n’ait pas vu la différence entre ce qu’il dit dans le Deutéronome et ce que l’on trouve dans ses autres livres ? Ou si Moïse n’a pas écrit ces livres, Esdras ou un autre ne l’auraient-ils pas remarquée ? Ou si différents écrivains avaient écrit ces livres, les Juifs n’auraient-ils pas corrigé ces contradictions depuis bien des siècles ?

Ce que j’ai dit précédemment est la solution de toutes les contradictions que nous trouvons dans les différentes communications d’événements et de paroles. Dieu a un but différent dans chaque livre. Il veut enseigner autre chose par le Deutéronome que par l’Exode, autre chose par l’évangile de Luc que par celui de Matthieu.

Il est vrai que nous ne trouvons pas de suite l’intention ou le but divin, mais — nous avons la clef de ce mystèrechaque communication différente a une raison divine. L’Esprit de Dieu seul peut nous la faire comprendre. Quand nous rencontrons des difficultés ou des contradictions, demandons au Seigneur plus de lumière. Et Lui, qui a déjà enlevé tant de difficultés par son Esprit, nous aidera aussi en ceci. Qu’il est précieux pour le croyant, qu’une apparente contradiction soit changée de cette manière en un accord divin !

L’Esprit Saint a poussé les écrivains dans la direction nécessaire, comme il a dirigé (ou permis) les événements selon ses desseins, comme il a fait donner des noms à la naissance, qui devaient plus tard s’accorder avec le caractère de la personne ainsi nommée.

 

2.4       Nécessité de la foi

Pour la critique, l’autorité de l’Écriture dépend du savoir, de la connaissance ; pour nous elle n’est reconnue que par la foi. Combien n’y a-t-il pas d’énigmes dans la nature, auxquelles la science ne peut donner aucune réponse ? Et pourtant elle doit croire, parce que le résultat l’y oblige ; elle doit croire sans comprendre pourquoi il en est ainsi. Il en est de même de l’Écriture. Nous avons besoin de la foi. Nous recevons cette foi de Dieu. Cette foi nous fait voir le souffle de Dieu à travers toute la Bible, à travers les évangiles et les généalogies, même lorsque nous ne pouvons pas bien nous représenter l’influence de l’Esprit sur les écrivains.

Je répète encore une fois : Quand nous affirmons que la Bible est inspirée de Dieu, nous voulons dire que l’Écriture Sainte toute entière a été écrite sous la direction de Dieu ; tout ce que la Bible, la parole de Dieu, comme il l’a donnée, contient, nous est donné de la part de Dieu, en vue de ses desseins.

Ces écrivains ne sont pas toujours employés de la même manière que le père employait son fils dans l’exemple donné précédemment. Quelquefois ils inscrivaient seulement ce qui leur était dicté, quelquefois ils écrivaient une partie de leur propre vie et des circonstances dans lesquelles ils vivaient. Mais, même en cette occasion, c’était toujours sous la direction de l’Esprit de Dieu.

 

2.5       L’inspiration est un miracle

L’inspiration est en elle-même un miracle comme la création. Dieu a fait par son Esprit dans la création tout ce qu’il voulait. De même aussi dans sa Parole. Sans le travail de cet Esprit, ni le monde ni la Parole n’auraient été créés.

Mais tandis que, lors de la création, la Parole (le Verbe) prononcée avait en même temps la puissance exécutrice, en sorte que les choses que Dieu disait furent ; dans la Parole écrite, l’Esprit Saint met la Parole vivante en rapport avec l’âme, et prépare aussi l’âme pour que la Parole puisse y porter du fruit.

Il est très remarquable que l’Écriture commence avec l’inspiration directe et finisse de même. Qui a pu donner à Moïse la connaissance de la création du monde et de toutes choses ? Qui a pu enseigner à Jean tout ce qui arriverait à l’Église dans le cours des siècles : les choses qui doivent arriver bientôt ?

 

3         Traits caractéristiques de l’inspiration

3.1       Dieu vient au-devant de l’homme

Un des premiers traits caractéristiques de l’inspiration de l’Écriture Sainte est bien l’expérience que nous en faisons, dès que nous lisons la parole de Dieu d’une manière sérieuse. Ce n’est que dans l’Écriture que nous voyons l’horreur du péché, et ce qui le rend condamnable. Où trouvons-nous la rédemption complète, immédiate, qui ne vient pas de nous, mais de Dieu, si ce n’est dans la Bible ? Dans toutes les religions, l’homme cherche d’abord le bien en lui-même ; il veut s’améliorer et, de cette manière, s’approcher de Dieu. Mais la parole de Dieu nous apprend que Dieu s’approche de l’homme, qui ne peut pas devenir meilleur, que tout vient de Lui. Dieu attire d’abord l’homme à sa Parole, soit par l’éducation chrétienne, soit par le sentiment du péché. Dès qu’il est arrivé là, la Parole vient à lui, lui montre sa chute, son état de péché, son impuissance, et en même temps le don de Dieu pour sa restauration, sa purification et son salut éternel. Alors il ne travaille pas pour recevoir à la fin la vie éternelle; mais il la reçoit pour travailler pour Dieu. Cette même expérience nous convainc des miracles, d’une révélation directe de Dieu, et de tant d’autres choses que nous trouvons dans la Bible, car Dieu a opéré un miracle envers nous-mêmes ; il s’est révélé directement à nous.

 

3.2       L’Écriture provient positivement de Dieu

Un autre trait caractéristique est que l’Écriture dit continuellement que Dieu fait écrire, ou que Dieu parle lui-même, et c’est ce que nous ne trouvons dans aucun livre humain, pas même dans les livres les plus religieux. Cela affirme la vérité d’un livre ou bien, montre au contraire, que l’on ne peut s’y fier. L’écrivain qui prend le nom d’un autre écrivain pour faire croire que son ouvrage est celui d’un autre, n’est pas honnête ; car c’est autre chose que d’écrire un livre sous un pseudonyme, comme on le fait de nos jours. Si donc ce que la critique dit, est vrai, je préfère avoir un livre édifiant, dans lequel je puis puiser des pensées divines, que d’avoir un livre bien écrit, par des personnes malhonnêtes, pour y recueillir des leçons édifiantes ; ou bien la Bible est inspirée, ou bien elle est un pauvre produit de la littérature hébraïque ou des premiers temps du christianisme.

 

3.3       Richesse infinie de la Parole de Dieu

Mais voici un troisième trait caractéristique. Un mauvais livre rend mauvais, et ce Livre rend bon, l’expérience nous le montre. Chaque autre livre peut être lu quelques fois, puis est mis de côté, car il finit par lasser, quelque beau qu’il soit. Mais la Bible est toujours nouvelle, toujours plus nouvelle pour ceux qui la lisent le plus souvent. Examinez-la tous les jours. Lisez-en chaque jour de l’année plusieurs chapitres ; étudiez-la avec assiduité pour y trouver des comparaisons et des références, jamais vous n’en aurez assez. Elle vous deviendra toujours plus chère. Et c’est ce dont témoignent non quelques personnes exaltées, mais des milliers de personnes calmes et raisonnables.

 

3.4       La Parole de Dieu : Inaltérable malgré les contradicteurs

Aussi n’y a-t-il aucun autre livre, sur lequel on ait tant écrit, sur lequel on enseigne tant dans tous les pays, qui reste inaltérable, malgré tous les efforts pour le détruire.

Voltaire disait que, dans moins de cent ans, le christianisme aurait disparu de la terre et ne ferait partie que de l’histoire. Un siècle est passé. Voltaire n’est plus, et la Bible est répandue sur presque toute la terre, et chaque année de nouveaux pays s’ouvrent au christianisme. Même la vieille imprimerie des œuvres de Voltaire est employée pour l’impression de la Bible ; la maison même qu’il habitait est devenue un dépôt de la Société biblique !

Paine, un athée anglais du 18ème siècle, qui défendait la Révolution française, écrivait qu’il anéantirait la Bible. Plusieurs années s’écoulèrent. Paine mourut de désespoir. Et depuis sa mort, combien n’a-t-on pas imprimé de milliers d’exemplaires de ce livre qu’il condamnait à être brûlé !

 

3.5       Dieu ne cache pas le péché de l’homme. Sa Parole est la vérité

Il y a encore d’autres traits caractéristiques de l’inspiration. Un homme aurait-il jamais parlé de Noé ivre, du péché de David ? Ou si vous trouvez que ceci ne pouvait être caché à cause des conséquences : un homme aurait-il mentionné le demi-mensonge deux fois répété d’Abraham au sujet de sa femme, et raconté qu’Isaac agit de même ; aurait il mentionné que Pierre, après avoir confessé : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant », fut en scandale au Seigneur, en sorte qu’il dut lui dire : « Va arrière de Moi, Satan » ?

Croiriez-vous encore que si des hommes sérieux et pieux avaient pu composer la Bible, sans l’influence directe de l’Esprit de Dieu, ils nous auraient communiqué ce que les filles de Lot firent à leur père, ce qui arriva entre Juda et Thamar, l’action des habitants de Guibéa envers une femme, qui mourut par suite de leurs mauvais traitements ?

Cependant tout cela est resté perdant des siècles dans ce Livre et les Juifs, qui se nomment d’après leur père Jacob, n’ont pas osé omettre, ni changer l’histoire de la triste conduite de leur père ; n’ont pas pensé taire les mensonges d’Abraham et d’Isaac.

La Bible dit la vérité, la vérité toute pure, sans la couvrir d’aucun manteau. Elle dit la vérité sans acception de personnes. Elle raconte le péché d’un pécheur et celui du roi bien-aimé d’Israël. Elle raconte le mal que fit le père d’Israël et celui que firent ses ennemis. Elle montre le côté faible des meilleurs hommes, même d’un Paul. D’un seul homme, du Christ, elle n’en montre aucun ; elle le décrit comme l’homme divin, parfait, qui ne pouvait pas pécher.

 

3.6       Parole prophétique

Un dernier trait caractéristique, c’est que la Bible nous donne la prophétie. Même si l’on osait assurer que l’Ancien Testament a été écrit pendant et après la captivité de Babylone, il contient pourtant la prophétie concernant le Messie. Même si l’on prétendait que le Nouveau Testament ne date que du 4ème siècle, il contient cependant des prophéties accomplies depuis lors, comme l’histoire de l’Église nous l’enseigne, et des prophéties non encore accomplies, mais que l’histoire du monde et tout ce qui arrive maintenant nous font prévoir.

Des hommes pieux, des hommes de prière ne peuvent nous donner la prophétie. L’Esprit de Dieu seul peut le faire.

L’Écriture Sainte est inspirée.

Elle porte les caractères de cette inspiration.

 

4         Avons-nous une révélation écrite de Dieu ?

4.1       Révélation d’un Dieu personnel

Si nous croyons à l’existence d’un Dieu vivant et personnel, qui a créé et qui gouverne le ciel et la terre, nous devons aussi croire, que ce Dieu s’est révélé. Nous ne pouvons échapper à la conséquence de ce raisonnement incontestable. Si le Dieu vivant et véritable ne s’était pas révélé, il serait pareil aux dieux de bois et de pierre, qui ne peuvent ni parler, ni agir. Mais Dieu s’est révélé. Tous ceux qui ne doutent pas de son existence, croient cela. Même ceux qui nient son existence sont obligés de s’écrier, à la vue d’un ciel étoilé ou d’une grande tempête sur mer : « Ô Dieu ! que c’est beau ! Ô Dieu que c’est terrible !

Il y a un Dieu unique qui peut penser, voir, entendre et parler, et ce Dieu s’est révélé.

La question se pose : Comment Dieu s’est-il révélé ? Il était nécessaire qu’il se révélât. Mais le comment il se révélerait dépendait seulement de son bon plaisir.

 

4.1.1        Révélation du Créateur

Je ne parle pas maintenant de Sa révélation générale. L’homme peut apprendre à connaître Dieu comme le Créateur par tout ce qui l’entoure, il peut savoir qu’il existe ; et cela est resté de même depuis la chute (Rom. 1).

Mais cette manifestation ne suffisait pas pour faire connaître Dieu dans son Être et dans ses conseils.

 

4.1.2        Le temps de la révélation verbale

Une révélation spéciale est nécessaire pour cela, et Dieu s’est ainsi révélé à Adam avant la chute, lorsqu’il vint à lui dans le Paradis. Après la chute, Dieu devait ou se cacher ou se manifester de nouveau spécialement pour entrer en relation avec l’homme, selon ses besoins comme pécheur. C’est ce qu’il a fait, en révélant à l’homme Sa volonté, soit verbalement, soit par des visions. La période entre Adam et Noé s’étend à peu près sur 1600 ans ; celle de Noé à Abraham, sur environ 400 ans ; celle d’Abraham à Moïse, sur environ 500 ans, en tout à peu près 2500 ans. Pendant ce laps de temps, Dieu s’est mis en relation avec l’homme par une révélation verbale.

 

4.1.3        Transmission orale quand la vie des hommes était longue

Demandons-nous maintenant comment la vérité de Dieu a pu se garder pure à travers tant de siècles, en passant par tant de bouches ? La réponse serait différente si nous parlions du siècle présent. Pour que la vérité divine pût être transmise verbalement à travers 25 siècles, il faudrait qu’elle le fût par 80 générations. Mais il n’en était pas ainsi alors. Adam vécut 930 ans et put parler avec Énoch ; celui-ci put parler avec Noé ; Énoch vit donc Adam et Noé. Énoch était un homme qui marchait avec Dieu ; il nous est dit de Noé, qu’il rendait un bon témoignage ; de cette manière, la vérité n’eut à passer que par deux bouches jusqu’au déluge. Noé a sûrement confié cette vérité spécialement à Sem, et celui-ci vécut encore environ cent ans avec Abraham. Nous lisons de Sem : « Béni soit l’Éternel, le Dieu de Sem », et ceci nous semble être une preuve que la vérité lui a été particulièrement confiée. Abraham et sa semence étaient des croyants, auxquels des promesses ont été faites, et qui ont vécu jusqu’à quelques cents ans avant la naissance de Moise. De Sem à Jacob, quatre personnes seulement sont nécessaires pour transmettre la tradition. Nous comptons en tout depuis la création jusqu’à Jacob seulement sept personnes fidèles nécessaires pour transmettre verbalement la vérité divine.

 

4.1.4        Transmission écrite quand la vie des hommes a été raccourcie

Mais la vie humaine devenant de plus en plus courte, et les hommes se multipliant énormément, il devint impossible de transmettre la vérité de cette manière, sans qu’elle fût faussée ou altérée. C’est pour cela qu’il plut à Dieu de nous donner une révélation écrite, ne contenant pas seulement ce qu’il avait dit aux générations précédentes par le moyen de messagers venant du ciel ou d’hommes qu’il dirigeait par son Esprit, mais aussi tout ce qu’il voulait faire connaître dans les siècles à venir jusqu’à la venue de son Fils, et tout ce qui était en rapport avec ce Fils et le salut par Lui.

Quelle grâce de Dieu, de nous avoir donné une révélation écrite ! Les patriarches, eux aussi, ont eu une révélation ayant de l’autorité pour eux et perdant très peu de son caractère original, parce qu’elle ne passait que par peu de bouches, et de bouches fidèles, mais ils ne possédaient pas de révélation écrite. Cette révélation écrite surpasse toute autre manière de transmission, étant la plus sûre. Dieu a pris soin que l’invention de l’écriture fut faite très tôt, comme on l’a découvert récemment ; bien plus tôt qu’on ne le pensait.

 

4.1.5        Dieu a fait écrire en commençant par Moïse

Nous lisons dans l’Exode 17:14 : « Et l’Éternel dit à Moïse : Écris ceci pour mémorial dans le livre » ; au chap. 24:4 : « Et Moïse écrivit toutes les paroles de l’Éternel » ; dans les Nombres 33:2 : « Et Moïse écrivit leurs départs, selon leurs traites, suivant le commandement de l’Éternel » ; et en Deut. 31:19-22 « Et maintenant, écrivez ce cantique... et Moïse écrivit ce cantique, en ce jour-là ».

Moïse commença donc à écrire avant l’institution de la loi et continua à écrire son « livre ».

Il va sans dire que Moïse croyait que tout ce qu’il écrivait, avait une autorité divine, car il n’inscrivait pas ses pensées comme nous le ferions, ni sa propre opinion, ni une histoire ordinaire, comme tout autre historien, mais il faisait ressortir chaque fois, qu’il inscrivait seulement ce que le Seigneur disait dans un certain but.

En Deut. 28:1, nous lisons : « Et il arrivera que, si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel, ton Dieu, pour prendre garde à pratiquer tous ses commandements que je te commande aujourd’hui, l’Éternel, ton Dieu, te mettra très haut au-dessus de toutes les nations de la terre ». Il nommait son livre le « livre de la loi », — « de l’alliance, qui est écrite dans la loi », — « ses commandements et ses statuts, ce qui est écrit dans ce livre de la loi » (Deut. 28:61 ; 29:21 ; 30:10). « Et Moïse écrivit cette loi, et la donna aux sacrificateurs » (Deut. 31:9).

Je ne veux pas donner par ceci une preuve de l’authenticité des livres de Moïse ; chose difficile à faire en prenant les paroles de ces livres mêmes. Mais je veux montrer comment Moïse parle des paroles de Dieu qui ont été écrites, tandis qu’il considérait tout ce qu’il écrivait comme venant de Dieu. À chaque instant nous lisons : « Et l’Éternel dit à Moïse » ; « dis à Aaron, ton frère » ; ou « aux enfants d’Israël », ou « aux sacrificateurs », tandis que plus tard, après l’événement, il ajoute : « Comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse ».

 

4.1.6        Obéir à Dieu selon ce qui est écrit

Josué, que Moïse avait instruit quant à la loi, et qui savait quelle autorité avait pour lui la Parole qu’il avait personnellement reçue le Dieu, reçut aussi ce commandement : « Seulement fortifie-toi et sois très ferme, pour prendre garde à faire selon toute la loi que Moïse, mon serviteur, t’a commandée ; ne t’en écarte ni à droite ni à gauche, afin que tu prospères partout où tu iras. Que ce livre de la loi ne s’éloigne pas de ta bouche, et médite-le jour et nuit, afin que tu prennes garde à faire selon tout ce qui y est écrit » (Josué 1:7-9). Il ne devait pas seulement faire attention au contenu, mais au livre entier, mot pour mot, pour être ensuite béni de Dieu. Non seulement Dieu déclare ici l’autorité des livres de Moïse, mais Josué est rendu responsable d’obéir à Dieu selon ce qui y était écrit. Il n’avait pas encore beaucoup d’écrits, mais ce qu’il avait devait être gardé soigneusement, médité et mis en pratique.

 

4.1.7        Différents auteurs ou écrivains

Mais Josué aussi a écrit lui-même. Nous lisons dans Josué 8:32-35 : « Et il écrivit là, sur les pierres, une copie de la loi de Moïse, qu’il avait écrite devant les fils d’Israël... Et après cela il lut toutes les paroles de la loi, la bénédiction et la malédiction, selon tout ce qui est écrit dans le livre de la loi ». Cela n’est pas une preuve pour les sceptiques, mais, pour les croyants, c’est un magnifique témoignage de l’inspiration et de l’autorité divine des livres de Moïse.

Samuel était aussi un écrivain. « Et Samuel dit au peuple le droit du royaume, et il l’écrivit dans un livre, et le posa devant l’Éternel » (1 Sam. 10:25).

Nous lisons d’Ésaïe et de Jérémie : « Et le reste des actes d’Ozias, les premiers et les derniers, Ésaïe, fils d’Amots, le prophète les a écrits » (2 Chron. 26:22). « Et Jérémie écrivit dans un livre tout le mal qui viendrait sur Babylone… Et Jérémie dit à Seraïa : Quand tu seras venu à Babylone, alors regarde et lis toutes ces paroles, et tu diras : Éternel ! tu as parlé coutre ce lieu, etc » (Jér. 51:60-62). Ce n’était pas Jérémie qui parlait, mais Dieu !

Daniel avait des révélations merveilleuses par des songes et des visions (Daniel 7:1) : « Il écrivit le songe ». Il reconnaissait aussi l’inspiration divine et l’autorité des anciens écrits, car il dit, au chap. 9:2 et 11 : « Je compris par les livres... que la parole de l’Éternel vint à Jérémie le prophète... que celui-ci avait écrit que la voix de Dieu parlait dans la loi écrite ; — dans l’écrit de vérité » (Chap. 10:21.) Remarquons bien que Daniel nomme ce que Jérémie écrit « la parole de l’Éternel ».

Mais cela suffit pour montrer que Dieu a fait écrire la révélation qu’il donnait par ses serviteurs, en commençant par Moïse.

 

4.2       L’autorité de ce qui a été écrit demeure au cours du temps

Cette révélation écrite a été reconnue comme ayant de l’autorité dans le temps où elle a été écrite, et aussi pendant les siècles qui suivirent. Même au temps du Seigneur Jésus toute la nation juive, croyante ou incrédule, le Seigneur même et ses apôtres, reconnaissaient la révélation écrite comme venant de Dieu et ayant une autorité divine. Dieu voulait que cette révélation écrite fût lue et appliquée aux cœurs. Moïse disait : « Il (le roi) y lira tous les jours de sa vie, afin qu’il apprenne à craindre l’Éternel, son Dieu, et à garder toutes les paroles de cette loi, et ces statuts, pour les faire » (Deut. 17:19.) « Et Esdras ouvrit le livre aux yeux de tout le peuple... et les lévites faisaient comprendre la loi au peuple... et ils lisaient distinctement dans le livre de la loi de Dieu, et ils en donnaient le sens et le faisaient comprendre lorsqu’on le lisait (Néh. 8:6-8). Hélas ! beaucoup ne lurent pas la révélation, n’y firent pas attention, et n’apprirent point à connaître les pensées de Dieu.

 

4.3       Dieu a fait compléter l’inscription de Ses pensées et de Sa volonté

Dieu commanda à tous ces témoins, à ces hommes des anciens temps, d’inscrire ses pensées et sa volonté, et bien que plusieurs d’entre eux aient écrit beaucoup plus que ce que nous possédons, Dieu a trouvé bon de donner seulement ce qui était nécessaire pour tous les temps et pour faire connaître sa volonté.

Dieu a pris soin, d’une manière merveilleuse, que ces écritures de différents écrivains fussent préservées jusqu’au temps de Jésus-Christ, et 1500 ans plus tard, alors que l’imprimerie n’était pas encore inventée, le peuple juif gardait encore ces « Écritures saintes », reconnaissant que ces écrits avaient une valeur supérieure à l’or ou à l’argent.

Onze cents ans se sont passés entre Moïse et le prophète Malachie, temps employé à la collection de cette révélation écrite.

Mais elle n’était pas encore complète. Car si tous ces écrits parlaient de Celui que Dieu enverrait, il n’y en avait pas encore qui parlassent de Celui qui était l’Envoyé.

Dieu a donné cela aussi. Avant que fût écoulé le premier siècle de l’ère chrétienne, une série d’évangiles et d’épîtres, ayant la même autorité divine que les livres de l’Ancien Testament, furent écrits par des apôtres et des prophètes.

Entre ces deux révélations nous trouvons une période de 400 ans, pendant laquelle Dieu n’a point donné de révélation écrite. Ceci est très remarquable, car Dieu interrompit le témoignage prophétique à cause du déplorable état dans lequel se trouvait le peuple juif. Malachie commença son message, en disant : « L’oracle de la part de l’Éternel à Israël par Malachie », et le termine en annonçant « le grand et terrible jour de l’Éternel », tout en promettant encore que le prophète Élie viendrait d’abord, pour faire retourner le cœur des pères vers les fils, et le cœur des fils vers les pères, « de peur que je ne vienne et ne frappe le pays de malédiction » (Mal. 4:5, 6.) Et alors que cette période de 400 ans est passée sous silence, ce que nous trouvons dans Marc 1:2, 3, et Luc 1:16, 17, se rattache directement aux paroles de Malachie 3:1. Le Seigneur Jésus dit : « La loi et les prophètes sont jusqu’à Jean », et ainsi les écrits depuis Moïse à Malachie se joignent admirablement aux écrits qui vont de Matthieu à l’Apocalypse. Pendant quatre siècles l’inspiration de Dieu n’a pas été active, vu les circonstances et selon la sagesse de Dieu. Mais à peine les jours furent-ils arrivés où l’Ange de l’Éternel devait venir, que le fil est repris, et que Luc vient se souder à Malachie. C’est alors que s’accomplit la parole de ce prophète : « Alors ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre ». Nous voyons Zacharie et Élisabeth ; Siméon, homme juste et pieux, qui attendait la consolation d’Israël, ayant été divinement averti qu’il ne verrait pas la mort que premièrement il n’eût vu le Christ du Seigneur ; Anne, une prophétesse, qui ne quittait pas le temple, servant Dieu en jeûnes et en prières, nuit et jour, louant le Seigneur et parlant de Lui à tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient la délivrance. Tous ceux-là parlent l’un à l’autre de la venue du Messie.

 

4.4       Révélation de Dieu dans le Nouveau Testament

Examinons maintenant dans quelle mesure les écrits postérieurs à ces 400 ans peuvent être une révélation écrite de Dieu.

Dans Luc 1:1-4, nous lisons : « Puisque plusieurs ont entrepris de rédiger un récit des choses qui sont reçues parmi nous avec une pleine certitude, comme nous les ont transmises ceux qui, dès le commencement, ont été les témoins oculaires et les ministres de la Parole, il m’a semblé bon à moi aussi, qui ai suivi exactement toutes choses depuis le commencement, de les écrire par ordre, afin que tu connaisses la certitude des choses dont tu as été instruit ».

Le même écrivain dit dans les Actes 1:1 : « J’ai composé le premier traité », etc., et donne ainsi le deuxième traité ou livre, comme suite, non de ce que le Seigneur a fait et enseigné, mais des actes de l’Esprit Saint.

Jean dit dans le chap. 20:30 et 31 : « Jésus donc fit aussi devant ses disciples beaucoup d’autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ces choses sont écrites, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie par son nom ».

En Rom. 16:26, il est dit : « Mais qui a été manifesté maintenant, et qui, par des écrits prophétiques, a été donné à connaître à toutes les nations, selon le commandement du Dieu éternel, pour l’obéissance de la foi ». La manifestation du mystère qui avait été caché dès les temps des siècles, fut donc donnée par des écrits prophétiques, selon le témoignage de Paul. Et comme ce mystère a été donné à connaître surtout à Paul, il reconnaît que toute la révélation qu’il donne dans ses épîtres, doit être considérée comme étant la révélation écrite de Dieu. Cet évangile, que Paul nomme son évangile, Dieu le lui avait donné directement. C’est pourquoi il dit en Gal. 1:8 et 9 : « Mais quand nous-mêmes, ou quand un ange venu du ciel vous évangéliserait outre ce que nous vous avons évangélisé, qu’il soit anathème ! Comme nous l’avons déjà dit, maintenant aussi je le dis encore : si quelqu’un vous évangélise outre ce que vous avez reçu, qu’il soit anathème ». Et en 2 Thess. 3:14 : « Et si quelqu’un n’obéit pas à notre parole, qui vous est adressée dans cette lettre », — ce qui prouve l’autorité obligatoire de la parole de Dieu. En Éph. 3:2 et 3, il dit : « de l’administration de la grâce de Dieu qui m’a été donnée envers vous : comment, par révélation, le mystère m’a été donné à connaître, ainsi que je l’ai déjà écrit en peu de mots », etc. Cette manifestation a été donnée dans sa plénitude à Paul qui, inspiré par l’Esprit de Dieu, l’a écrite pour compléter la parole de Dieu (Col. 1:25).

Mentionnons l’expression de Pierre : « la prophétie de l’Écriture », et sans nous arrêter à d’autres témoignages remarquables des apôtres, citons seulement encore ce qui nous est dit de Jean dans l’Apocalypse (chap. 1:1, 3, 11 et 19 ; 22:18 et 19) :

« Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses esclaves les choses qui doivent arriver bientôt... Bienheureux celui qui lit, et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites... Ce que tu vois, écris-le dans en livre.... Écris donc les choses que tu as vues, et les choses qui sont, et les choses qui doivent arriver après celles-ci... Moi, je rends témoignage à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre, que si quelqu’un ajoute à ces choses, Dieu lui ajoutera les plaies écrites dans ce livre ; et que si quel qu’un ôte quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu ôtera sa part de l’arbre de vie et de la sainte cité, qui sont écrits dans ce livre ».

Nous avons donc démontré que la vérité de Dieu a été donnée à l’homme, et comment elle a été donnée : d’abord verbalement, puis écrite, tandis qu’à nous et à tous les saints après nous, seule la révélation écrite est donné.

 

4.5       Différents noms pour la Parole de Dieu écrite

Cette révélation écrite est nommée dans la Révélation elle-même : Écrit, Écritures, Saintes Écritures. Ces mots confirment admirablement ce qu’est la Parole écrite de Dieu. Dieu a parlé plus souvent, et il y a eu beaucoup de prophéties que nous ne possédons pas. Agabus, par exemple, prédit une famine, mais cette prophétie n’est pas écrite. Comme mille autres témoignages de ces temps-là, il n’était pas nécessaire qu’elle nous fût conservée. Mais ce qui est nommé Écriture fait partie d’un tout organique, nécessaire à la révélation complète de Dieu. Pierre parle de la prophétie de l’Écriture, qui ne s’interprète pas elle-même, c’est-à-dire que la prophétie écrite conservée pour nous, n’est pas d’une interprétation particulière, ne peut être expliquée séparée des autres prophéties, car l’Écriture, la parole de Dieu écrite, est étroitement liée en un seul tout. Chaque prophétie fait partie de cet organisme.

Le nom de « Bible », — « Livre » n’a été donné à tous les livres de la révélation que dans le courant du quatrième siècle après Christ, et l’on désignait ainsi la collection entière des Saintes Écritures. C’est alors aussi que l’on désigna la première partie par « Ancien Testament », et la seconde par « Nouveau Testament », expression prise probablement des passages en 2 Cor. 3:14, et Matt. 26:28. Ces mots « Testament » ou « Alliance » avaient primitivement en vue la relation existante ou future entre Dieu et son peuple, la première avant, la dernière après l’œuvre de la croix (*). Plus tard, ces mots furent appliqués aux livres, dans lesquels sont représentés les différentes alliances.

 

(*) Dans le grec, il n’y a qu’un seul mot correspondant à ce qui est traduit soit par « alliance » soit par « testament » (Comp. Héb. 9:15-18).

 

4.6       Ordre des livres. Parties de l’Écriture

Les livres de l’Ancien Testament furent divisés en trois parties : Moïse, les Psaumes et les Prophètes. L’ordre des livres dans le recueil juif était différent de celui de notre Ancien Testament ; mais le contenu des trois parties resta toujours le même. Les cinq livres de Moïse étaient à l’origine écrits sur un rouleau, ainsi que les deux livres de Samuel, des Rois et des Chroniques.

Les écrits du Nouveau Testament sont aussi divisés en trois parties : Les Évangiles, les Actes et les Épîtres, avec l’Apocalypse. Nous lisons en Jean 14:26 : « Mais le Consolateur, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera toutes les choses que je vous ai dites ». C’est dans les Évangiles que nous est communiqué ce que le Seigneur a dit et fait. En Jean 15:26 et 27 : « Mais quand le Consolateur sera venu, lequel moi je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité, qui procède du Père, celui-là rendra témoignage de moi. Et vous aussi, vous rendrez témoignage ; parce que dès le commencement vous êtes avec moi ». Nous trouvons ce témoignage dans les Actes des apôtres, qui sont ceux de l’Esprit Saint. En Jean 16:13 et 14 : « Mais quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité : car il ne parlera pas de par lui-même ; mais il vous dira ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses qui vont arriver. Celui-là me glorifiera ; car il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera ». C’est ce que nous trouvons dans les épîtres et dans l’Apocalypse : Il nous a conduit dans toute la vérité et nous a communiqué les choses qui vont arriver. Le Nouveau Testament, est divisé ici par l’Esprit Saint en trois parties, indiquées dans les derniers discours du Seigneur.

Quoique cela n’ait rien à faire avec l’inspiration de la Bible, disons en passant qu’elle n’a été divisée en chapitres que vers le milieu du treizième siècle par le cardinal Hugo ; la division de l’Ancien Testament en versets eut lieu deux siècles plus tard par un savant rabbin, Mardochée Nathan, qui introduisit aussi la division en chapitres dans la Bible hébraïque. Robert Étienne, l’éditeur français, divisa aussi le Nouveau Testament en versets, et l’imprima sous cette forme en 1557. La division en chapitres et versets est employée dans toutes les traductions.

 

5         Dans quel but avons-nous reçu la révélation écrite de Dieu ?

5.1       Des buts multiples et vastes

On dit souvent que nous n’avons reçu la Bible que pour être sauvés.

Cette pensée n’est pas correcte ; elle dit beaucoup trop peu pour indiquer ce que Dieu veut nous donner dans sa merveilleuse Révélation écrite. Paul dit, en 2 Tim. 3:15, que « les saintes lettres peuvent rendre sage à salut », mais il ajoute dans les v. 16 et 17 : « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre ».

Nous lisons aussi en Rom. 15:4 : « Car toutes les choses qui ont été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation des Écritures, nous ayons espérance ».

 

5.2       Un guide parfait pour tout homme né de Dieu

Ainsi, nous voyons que l’Écriture sainte ne montre pas seulement le chemin du salut, mais qu’elle est aussi un guide parfait et entièrement suffisant pour l’homme né de Dieu et sauvé du jugement à venir. Oui, elle est le seul refuge, le seul soutien, le seul guide pour enseigner à servir Dieu ici-bas, dans les temps fâcheux de ces derniers jours dont Paul parle à Timothée, et dans lesquels les hommes ont la forme de la piété, mais en renient la puissance (Lisez 2 Tim. 3). Paul ne recommande pas son jeune compagnon d’œuvre, son fils, à l’Église. Non, l’Écriture sainte doit être son guide, son gardien. Elle était dans ce cas-ci naturellement l’Ancien Testament. C’est pour cela qu’il ajoute : « Demeure dans les choses que tu as apprises et dont tu as été pleinement convaincu, sachant de qui tu les as apprises ». Timothée doit garder toute la parole de Dieu, il doit en reconnaître l’autorité, et se laisser enseigner et corriger par cette Parole. Comment l’assemblée aurait-elle pu l’enseigner ? Elle devait elle-même être instruite et édifiée par les dons de Dieu (Éph. 4:11 et 12). Ce ne sont pas les prédicateurs seuls qui peuvent combattre pour la foi, mais tous les saints, car la foi est enseignée à tous les saints, c’est-à-dire à tous les croyants. Éloignons donc de nous la pensée souvent exprimée : « Ceci n’est pas pour les laïcs ». Non seulement le mot, mais aussi la pensée, ne se trouvent pas dans la Parole. L’Écriture seule est notre ressource, surtout aux mauvais jours, et non des savants, ou des prédicateurs, ou des traditions. Nous devons demeurer dans ce qui est depuis le commencement de la chrétienté (1 Jean 2:24.) Et l’Écriture nous renseigne sur cela. L’Église a de l’autorité, mais jamais sur la Parole. Au contraire, elle emprunte à la Parole son autorité, et est appelée à garder cette Parole, la vérité de Dieu. Il est bien vrai que Paul pense seulement aux écrits de l’Ancien Testament, quand il parle de l’Écriture, mais nous avons le même précieux témoignage, quant aux écrits du Nouveau Testament, qu’ils ne servent pas exclusivement à atteindre le salut.

 

5.3       Des buts très élevés

Paul parle dans Col. 1:28 et 29, du mystère, et que Dieu a voulu faire connaître quelles sont les richesses de la gloire de ce mystère parmi les nations, c’est-à-dire Christ en vous, l’espérance de la gloire, — « lequel nous annonçons, exhortant tout homme et enseignant tout homme en toute sagesse, afin que nous présentions tout homme parfait en Christ : à quoi aussi je travaille, combattant selon son opération qui opère en moi avec puissance ».

En Éph. 4:11-13, nous lisons que les apôtres et les prophètes, qui nous ont donné la Parole écrite du Nouveau Testament, ont été donnés par le Chef de l’Assemblée, « en vue de la perfection des saints, pour l’œuvre du service, pour l’édification du corps de Christ ; jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ ».

Ces citations pourraient être suivies de beaucoup d’autres, mais elles suffisent pour indiquer quel but élevé Dieu avait en nous donnant sa Parole écrite. La parole de Dieu est l’expression connue des pensées de Dieu. Et plus encore, elle est l’expression de son Être, car nos pensées changent avec les années, mais non celles de Dieu ; à travers tous les siècles, ses pensées et sa volonté restent les mêmes. C’est pourquoi Jean dit de Jésus, qu’il est la Parole, qui était au commencement auprès de Dieu, et qui était Dieu ; et Paul, qu’il est « le resplendissement de sa gloire et l’empreinte de sa substance » (Hébr. 1:3.) Toutes les pensées de Dieu sont dans le Fils. Et toutes les pensées de Dieu, données dans l’Écriture, s’occupent de Lui. La Parole écrite est, comme le Fils, l’expression de l’Être divin. C’est pourquoi, nous ne pouvons pas nous contenter du contenu, mais il nous faut aussi la forme. Abandonnez un moment la pensée du but de la révélation écrite ; vous avez une forme, que vous pouvez rejeter, et un contenu qui vous attirera en partie, pourra vous faire du bien, mais ne vous donnera aucune certitude.

 

5.4       Des buts variés

Chaque écrivain a un but en écrivant et fait un plan pour l’atteindre. C’est ce que Dieu fit en nous donnant la Bible. Il avait un plan pour la révélation de ses pensées, et il fit écrire son livre en conséquence, quoique cela durât des siècles.

 

5.4.1        Le grand but général : donner gloire à Dieu

Ce grand but général est la glorification de Dieu lui-même. Tout doit contribuer à la louange, à l’honneur et à la gloire de Dieu. Donc le déploiement des pensées de Dieu, sa grandeur et sa majesté, son amour et sa bonté, étant la manifestation de Lui-même, de son Être, doit servir à sa glorification, à son exaltation. Afin de révéler non seulement sa puissance et sa magnificence, mais aussi sa grâce, Dieu devait montrer la grandeur du péché de l’homme, et comment l’homme, en apprenant à se connaître, pouvait apprendre à connaître Dieu par le sacrifice de Christ. Aussitôt tout nous devient clair dans la Bible.

 

5.4.2        Dépeindre ce qu’est l’homme

Pourquoi contient-elle ces horribles histoires de meurtre,  de trahison, d’adultère, de vol, de mensonge, de tromperie ? Pourquoi même les saints nous sont-ils montrés à nu ; pourquoi même le péché d’un homme selon le cœur de Dieu n’est-il pas passé sous silence ? Afin que nous apprenions ce qu’est l’homme ; et que, croyant ou incrédule, nous voyions notre image dans le miroir de Dieu. Ces communications sont si simples, mais pourtant si parfaitement justes, que nous avons peut-être honte d’en lire à haute voix certaines parties, mais il nous faut quand même reconnaître que, à l’encontre des livres humains, la passion n’y est pas réveillée ou les sens excités, mais que le cœur est rempli d’horreur. Alors nous nous écrions : « Tel est donc l’homme ; c’est ainsi que je serais, si Dieu ne m’avait pas gardé ! »

 

5.4.3        Description du caractère de Dieu. Sa colère

Peut-être quelqu’un dira-t-il : Je vous comprends, mais pourquoi Dieu ordonna-t-il lui-même de temps à autre des cruautés et des vengeances ? La réponse à cette question n’a pas à faire avec l’inspiration de l’Écriture, mais avec le caractère de Dieu. Dieu est à la fois amour et lumière. Celui qui a donné son Fils, jugera les pécheurs. La colère que Dieu déversa sur son propre Fils, parce qu’il portait nos péchés, ne montre-t-elle pas clairement que Dieu n’épargnera pas non plus ceux qui ont méprisé son Fils ? En rejetant Dieu dans les temps anciens, en attaquant et en insultant son peuple, son amour était rejeté. Et c’est pourquoi Dieu fut courroucé, renversa des villes entières, couvrit la terre du déluge ; employa, comme dans Esther, des hommes pour se venger de ses ennemis. Il est possible que les Juifs n’aient, pas plus que Jéhu, fait cela par principe de sainteté, mais Dieu l’ordonnait sur ce principe, et si l’homme ne Le comprend pas et agit par sentiment de vengeance, comme Jéhu, Dieu le jugera plus tard.

Une autre question se pose : L’exécution de la vengeance par l’homme n’a-t-elle pas sur l’homme même une mauvaise influence ? Comment Dieu peut-il le permettre ? Cette question n’a de nouveau rien à faire avec l’inspiration de l’Écriture, mais bien avec Dieu lui-même.

Or la réponse est négative, car il est prouvé que beaucoup d’hommes qui exécutèrent la vengeance de Dieu, comme Josué, restèrent doux et pieux, tandis que le peuple ne dépassait jamais ce que Dieu voulait, mais restait presque toujours en deçà, comme Saül vis-à-vis d’Agag, et le peuple, lors de l’extermination des ennemis en Canaan.

 

5.5       L’homme doit s’incliner devant Dieu

Mais s’il en est ainsi, — qui es-tu, ô homme, que tu parles contre Dieu ? Qui peut Le sonder ? Veux-tu suivre l’incrédule dans son raisonnement et dire que Dieu est injuste, parce que les bien portants sont enlevés de ce monde, et que les mourants ou les fous y sont laissés, parce que des malheurs, des catastrophes frappent des hommes qui n’ont pas fait plus de mal que d’autres ? Tais-toi, et incline-toi devant ton Créateur, dont les actes sont « Majesté » et dont les voies seront une fois vues et admirées des siens dans une lumière éblouissante, comme des voies parfaites !

 

5.6       Christ est le but de la révélation écrite

D’autres questions surgissent : Pourquoi ces infinies détails au sujet des sacrifices, des lois, du culte ? Pourquoi tant de symboles et tant d’énigmes ?

C’est afin que Christ, centre de tous les conseils de Dieu, nous soit représenté dans tous ces types. Christ est le but de la révélation écrite : Christ, la Parole de Dieu, Christ glorifiant Dieu; le pécheur amené à Christ, et par lui à Dieu ; Celui qui a donné son Fils glorifié, ainsi que la révélation écrite, qui nous le représente !

Ceci met fin aux questions, car quand nous l’avons vu, tout nous devient clair ; nous avons un tout sous les yeux, nous sentons qu’il ne manque rien à l’Écriture. « L’Écriture ne peut être anéantie », dit le Seigneur, de l’Ancien Testament, et cela est tout aussi vrai du Nouveau. Rien n’en peut être ôté, car l’Écriture perdrait sa force. Rien non plus ne peut être enlevé de la certitude qu’elle est l’Écriture, car si toutes ces choses ne nous sont pas communiquées par Dieu même, sans doute possible, que ferions-nous de tout ce qui nous est dit de Christ, du pardon accompli par Lui ? Où serait la base de notre salut, notre croissance dans la connaissance de Dieu ? Comment pourrait-il être glorifié par nous ? Où serait la certitude de notre glorieux avenir, de tout ce qui est prédit concernant la terre ?

 

5.7       Résultats fâcheux de l’ignorance et de l’esprit borné

Si nous perdons de vue le but glorieux de la révélation de Dieu, tout devient ténèbres ; plusieurs détails nous choquent ; nous y rencontrons cent difficultés, cent folies selon le monde. Cela ne tient pas à la Bible, mais à notre intelligence bornée, par laquelle nous ne pouvons comprendre l’Auteur divin ; intelligence bornée qui nous fait mettre le Livre de Dieu sur une même ligne avec les livres des hommes. D’autre part, le monde se moque de la Bible, nous rend attentifs à ses « imperfections ». Nous sommes souvent désarmés, car nous ne connaissons pas l’Écriture elle-même. Nous en avons bien lu quelque chose, mais jamais peut-être toute la Bible avec suite. Nous ne connaissons pas l’admirable beauté des symboles et des types, les visions prophétiques de l’Ancien et du Nouveau Testament, leur merveilleux accord jusque dans les plus petits détails.

C’est pourquoi, il nous faut connaître la Révélation, le but glorieux de Dieu, le sujet unique qui est Christ ; et voir comment tout raconte la gloire de Dieu, dans la Création du monde, comme dans la Rédemption.

 

5.8       Des moyens variés pour des circonstances variées

Certainement Dieu s’est manifesté dans la création, et l’homme devait l’y chercher, l’y connaître, et l’y glorifier. Cette manifestation générale parle toujours à l’homme. Mais avant que le péché fût, Dieu était là, pour entrer en relation avec l’homme par une révélation spéciale. Et qu’arrivera-t-il maintenant que la création est gâtée par le péché, que nos yeux et notre intelligence sont obscurcis ? Dieu voulait donc se manifester à nous d’une manière spéciale, non en faisant écrire une histoire par une personne, mais en parlant à nos cœurs et nos consciences par la vie même des croyants et de l’humanité. De là tant d’écrivains appartenant à tant de temps divers, des écrivains qui ne furent pas des machines inconscientes, mais qui, choisis de Dieu pour être ses instruments, vivaient de façon à être capables d’écrire exactement, quand Dieu voulait les employer, ce qu’il trouvait bon et dans la langue qu’il leur avait donnée pour cela.

 

5.9       Formes variées d’une même vérité

Quelqu’un objectera ici que, la révélation s’étant faite si lentement et non en une fois, Dieu aurait pu changer de pensées. Calvin répond à cela dans un paragraphe de son « Institution ».

« Que Dieu se soit manifesté de différentes manières pendant le courant des siècles, suivant les besoins de chaque siècle, ne signifie en aucune manière, que Dieu soit sujet à l’inconstance. Un laboureur qui donne un autre ouvrage à ses ouvriers en hiver qu’en été, ne sera jamais accusé de caprice, et n’offense aucunement les lois inviolables de l’agriculture, qui ont leur base dans les lois le la nature. De même, un père parle différemment à ses fils et les traite différemment dans la chambre d’enfants que lorsqu’ils sont devenus jeunes hommes, et personne n’affirmera qu’il manque de fermeté de caractère, ou qu’il gâte son éducation, par caprice. Or, qui parlera de caprice chez Dieu, parce qu’il se manifeste différemment suivant différents siècles ? »

Dieu dut souvent parler d’une autre manière à cause du péché de l’homme. Après que le déluge eut détruit les impies, Dieu encouragea les hommes par des promesses. Puis il donna des commandements, afin que l’homme reconnût, que, même dans la meilleure condition, il était pécheur. Ensuite, quand les temps furent accomplis, quand la nature de l’homme se fut manifestée entièrement, et que Satan eut outragé l’Éternel pendant 40 siècles, il donna son Fils, afin de vaincre ce géant, comme un second David, et de délivrer ceux qui étaient sous l’esclavage du péché.

En tout cela, de nouvelles vérités ne furent pas mises au jour, mais la même vérité, déjà annoncée en Éden par une promesse, répétée plus tard, et chaque fois plus distinctement, par des symboles, et manifestée enfin dans la personne même du Rédempteur. Premièrement, des clartés, puis la lumière du même soleil qui sera vu bientôt dans toute sa splendeur. Merveilleuse grâce que celle qui a voulu parler au pécheur et se manifester à lui par la Parole écrite !

C’est pour cela qu’il n’est pas question dans l’Écriture de discours seulement. Dieu doit se manifester dans l’histoire de l’homme lui-même, dans tout ce qu’Il lui a donné, dans tout ce qu’Il a placé sous sa responsabilité. Par ce que l’homme faisait ou ne faisait pas, sa révélation pouvait se développer encore. Cette pensée seule rejette absolument l’idée que la Bible pourrait ne contenir que des paroles ou discours. Nous avons besoin de la parole de Dieu, d’une révélation de Dieu entière, contenant des actions, des signes et des prodiges, des visions et des discours. Ce ne sont pas seulement des préceptes de mœurs, des commandements et beaucoup d’autres bonnes maximes religieuses, mais la volonté, les pensées, les voies de Dieu quant à l’homme, son conseil en Christ, — une révélation complète qui puisse servir à glorifier Dieu lui-même. Cette révélation se termine avec ce que les apôtres et les prophètes nous ont donné, en sorte que nous pouvons bien l’expliquer, sans pouvoir rien ajouter. L’Esprit ne nous donne pas de nouvelles vérités, mais nous instruit dans la vérité révélée.

 

5.10  Nouveau et Ancien Testament, les deux sont indispensables

Nous avons la vérité entière dans l’Ancien et le Nouveau Testament : il est impossible de les séparer. L’on ne peut accepter l’un et rejeter l’autre. L’Ancien Testament fait connaître dans ses symboles, ses types et ses promesses, le Nouveau, sans lequel il ne serait pas achevé. Le Nouveau sans l’Ancien serait privé du fondement destiné à le porter et à le soutenir. Aussi le Seigneur et les apôtres citent-ils continuellement l’Ancien Testament comme étant la parole de Dieu : « Ceci arriva, afin que fût accompli ce qui est écrit ».

C’est un tout ; l’Ancien et le Nouveau Testament sont comme le côté droit et le côté gauche d’un corps, dont Jésus est l’âme. Ils parlent tous deux de Lui. Un seul Esprit le montre, lui, l’Unique, dans les livres historiques ou prophétiques, dans la loi, dans les cantiques, les psaumes, les proverbes, les discours, les épîtres, adressés à une ou plusieurs personnes, qu’il y soit parlé du passé, du présent ou de l’avenir.

 

6         La Bible — un miracle

6.1       Variété de ses auteurs et de ses constituants

L’Écriture sainte n’est pas seulement la Révélation de Dieu écrite ; elle est aussi un miracle. Si nous ne pouvons pas prouver qu’elle est la Révélation de Dieu écrite, nous pouvons indiquer clairement que l’Écriture est un miracle. Et en un certain sens, ceci est une preuve de la Révélation.

Figurez-vous que l’on apporte de divers endroits des morceaux de verre coloré, qui forment un tout complet, ne direz-vous pas qu’un artiste les avait ordonnés pour en faire un vitrail ?

Figurez-vous encore que des hommes vous apportent de différents pays des morceaux de marbre de formes diverses, et que, placés l’un sur l’autre, ils forment une statue fort bien proportionnée, ne sentirez-vous pas qu’un sculpteur a donné à chacun de ces hommes une partie de l’ouvrage, qui devait être travaillée selon la capacité de chaque ouvrier, mais d’abord suivant la pensée du sculpteur ?

Or, la Bible se compose de 66 livres, écrits dans le cours de 1600 ans. Des hommes de capacités et de talents divers ont participé à cet ouvrage. Si nous les considérons ensemble, nous voyons qu’ils expliquent leurs contradictions apparentes et se complètent dans leurs difficultés, donnant un seul et même tableau, animé par un même esprit.

 

6.2       Cohérence des parties avec le tout. Une Parole vivante qui ne dépend pas de l’homme

Mais cela n’est pas remarqué par tout le monde. Assurément non. Il faut avoir de l’intelligence pour réunir les morceaux de verre et faire un tout des divers blocs de marbre. Il en est ainsi de la parole de Dieu, inspirée et réunie par un Esprit. Seul celui qui possède cet Esprit peut comprendre Son ouvrage. Comme le vitrail et la statue étaient composés d’après le dessin, le plan de l’artiste, avant qu’il en donnât les différentes parties aux ouvriers, ainsi Dieu avait aussi un plan, avant qu’une seule lettre fût écrite. C’est pourquoi Pierre dit : « La prophétie de l’Écriture ne s’explique pas d’elle-même ». On ne peut pas en expliquer avec exactitude une partie isolée. Tout est inséparable. Ce n’est que quand on a le tout qu’on peut comprendre l’intention de l’Esprit. De là venait que l’on était obligé de « rechercher », avant que la révélation fût complète, et quand on s’appuyait sur la révélation verbale ou écrite que l’on possédait déjà. De là aussi l’impossibilité de chercher dans la Parole, des paroles de Dieu, et d’en rejeter d’autres. La Parole est une.

Le « canon » de l’Écriture ne dépend nullement d’une décision d’un synode, pas plus que l’unité des parties qui composent une plante ne dépend du professeur de botanique qui les numérote et les classe. Vous n’avez pas besoin d’en tenir les parties ensemble, elles se tiennent ensemble d’elles-mêmes. Pareil au fer qui s’attache de lui-même à l’aimant, ainsi s’attachent les parties de l’Écriture, dès qu’on les rapproche.

L’Écriture sainte est vivante. Enlevez-en une partie, elle rentrera à sa place. L’homme ne peut y ajouter ni en ôter. S’il ne reconnaît pas cela, c’est à son propre détriment, et cela ne change rien à la Parole.

C’est pourquoi l’interprétation de la Bible n’a pas besoin d’être fixée par un synode, quoique celui-ci ait la responsabilité de garder pur ce que Dieu lui a confié. Et Dieu appelle ses enfants, chacun personnellement, à lire sa Parole, et ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu sont toujours ramenés à ce qui était depuis le commencement, à l’intention de l’Esprit. Il va sans dire que Dieu a donné à l’Assemblée des docteurs, qui l’instruisent dans ce qu’ils ont trouvé pour eux-mêmes, et qui ont ainsi une vocation et une responsabilité spéciales, mais cela ne fait pas partie de mon sujet :

 

6.3       L’Écriture : un miracle !

L’Écriture — un miracle !

Beaucoup de livres ont été écrits depuis que le monde existe, par des historiens, des poètes, etc. Parmi ces livres il y en a, comme ceux d’Homère, qui sont devenus des modèles inimitables. Tous ces vieux livres, d’Homère ou de Platon parmi les Grecs, de Virgile ou d’Horace parmi les Romains, et tous les nouveaux, Shakespeare ou Gœthe, quelques beaux qu’ils soient, où sont-ils ? que font-ils ? On les trouve dans les bibliothèques des savants et des gens instruits ; ils forment le goût, exercent la réflexion, forment et élèvent les sentiments de quelques-uns, qui peuvent les lire et les comprendre, mais ils n’ont donné la paix à aucune âme, et pour la majorité des hommes, ils sont incompréhensibles.

Prenez maintenant la Bible. On a commencé à l’écrire, avant que les Grecs pensassent à faire des livres ; 1600 ans se passent entre son commencement et son achèvement ; des rois et des prêtres, des scribes et des docteurs, des poètes et des bergers, des pêcheurs et des péagers y ont travaillé ; ils ne se connaissaient pas et ne pouvaient se concerter ; les langues, dans lesquelles ils ont écrit, sont mortes, on ne les parle plus nulle part ; mais des enfants lisent la Bible et en jouissent, et des savants la respectent. De grands penseurs, comme Newton, confessent ne pas pouvoir l’épuiser ou l’approfondir ; des simples y rafraîchissent leur âme. Civilisés ou non, des peuples s’inclinent devant sa puissance, et partout où on l’apporte, l’état moral s’améliore. Des rois et des empereurs s’y sont opposés ; mais ils ont disparu, et la Bible est restée. C’est le seul livre qui ait été traduit dans toutes les langues connues, et le nombre d’exemplaires qui en existe surpasse peut-être celui de tous les autres livres ensemble. Le monde ne veut rien en savoir, et pourtant elle domine le monde du nord au sud, de l’est à l’ouest. Qui ne connaît pas la Bible, fût-il un docteur ou un professeur, n’est qu’un ignorant quand on parle avec lui de choses morales ou spirituelles ; et un jeune garçon qui connaît bien la Bible pourrait le confondre. La critique moderne attaque, rogne et ronge la Bible, de manière à n’en pas laisser un seul livre entier ; mais celle-ci n’en continue pas moins à être le livre directeur de millions de familles, qui ignorent même ce qu’est la critique moderne.

Et ce qui est plus important que tout le reste, c’est que la Bible — contrairement à tout autre livre — a donné, pendant tous les siècles de son existence, le repos de la conscience, la paix de l’âme, la nourriture du cœur, à des multitudes de personnes d’âges et de positions aussi différents que possible. La Bible continue à faire ce qu’aucun autre livre ne peut faire : elle rend heureux les hommes dans le monde entier, de sorte qu’ils peuvent vivre et mourir heureux, et, si cela est nécessaire, même de la mort du martyre. La Bible a pu faire cela, et un livre qui en est capable est un miracle.

Ajouterai-je encore à ce beau témoignage, les paroles de quelques incrédules ?

Jean-Jacques Rousseau, l’apôtre de la Révolution française, a dit une fois : « Je dois confesser que la majesté de la Bible me remplit d’admiration et fait toujours plus d’impression sur mon cœur. Examinez les œuvres de tous les philosophes : qu’elles sont méprisables à côté des Écritures saintes, malgré la magnificence de leur éloquence ! Serait-il possible qu’une œuvre aussi simple et aussi élevée soit l’œuvre des hommes ? »

Diderot, dont les écrits ont tant contribué à la propagation de l’incrédulité, a dit entre autres, dans un cercle de savants qui se moquaient de la Bible : « La Bible est pour moi une énigme insondable. Tout ce qui peut être appelé grand sur le terrain des arts et des lettres, a pris sa matière dans ce Livre, ou lui doit sa forme. Si je pouvais croire que Dieu a parlé, je serais le premier à reconnaître que nous avons sa parole dans ce Livre ».

Ennemis ou amis, tous reconnaissent que la Bible est un miracle, qu’elle a fait des miracles, et qu’elle en produit toujours encore.

 

6.4       La force et la valeur de la Bible viennent de son authenticité

Cela aurait-il été possible, si la critique avait réussi à prouver que l’on ne peut se fier à l’authenticité des Écritures ? Non, car dès que l’autorité manque, et que chacun peut dire : Ceci est ou n’est pas une parole de Dieu, alors tout dépend de la conception de l’homme, tout devient indécis, n’est plus que probabilité ; et nous ne pouvons pas nous appuyer sur aucun mot de la Bible, nous n’avons point de : « Il est écrit », à opposer à l’ennemi; il n’y a point de : « Il est écrit », pour la paix de nos âmes, ni pour la puissance de la prédication ; nous n’avons plus de certitude quant à la mort rédemptrice, la résurrection et l’ascension de Christ ; nous n’avons plus de doctrine de la justification par grâce ; la Bible est un livre comme tous les autres, elle n’est plus un miracle !

En directe opposition avec ces raisonnements, il y a un fait : La Bible est un miracle. Plus que jamais, on attaque aujourd’hui l’Écriture sainte, elle a des ennemis de toute espèce, même dans le camp de ses amis. Satan veut enlever la Parole, pour en détruire l’autorité. Mais, grâce à Dieu, les pécheurs convertis par cette Parole sont plus nombreux qu’ils ne l’ont jamais été. Elle est aussi gardée plus fidèlement par les fidèles. De plus en plus, les prophéties qu’elle contient sont confirmées, qu’il s’agisse des progrès rapides de Rome, ou du socialisme, ou de la ruine de la chrétienté, ou du réveil d’Israël et du retour des Juifs en Palestine.

 

6.5       Une Parole vivante et opérante

Le Livre, qui a un tel pouvoir, n’est-il pas un miracle ? L’apôtre dit : « La parole de Dieu est vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants, et atteignant jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du cœur. Et il n’y a aucune créature qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4:12, 13.) Quel homme écrirait une chose pareille de son propre chef ? L’apôtre passe de la parole de Dieu à Dieu lui-même. « La parole de Dieu est vivante ;... il n’y a aucune créature qui soit cachée devant lui ». Ici, nous voyons que la Parole est une avec Dieu. La Parole est personnifiée en Lui, c’est pourquoi, elle amène en la présence de Dieu. Elle rend sage à salut (2 Tim. 3:15) ; elle est un feu, et un marteau qui brise le roc, et brise les cœurs et les consciences endurcis (Jér. 23:29) ; elle illumine et donne de l’intelligence (Ps. 119:130) ; elle nous démontre notre état de perdition et nous fait voir qui nous sommes devant Dieu (Jean 4:29) ; elle purifie l’âme (Jean 15:3) ; car elle est comparée à de l’eau (Ézéch. 36:25-27 ; Jean 3:5) ; elle communique aussi la semence de la régénération (1 Pierre 1:23 ; Jacq. 1:18).

Lecteur ! la Parole, qui est un miracle, a-t-elle déjà produit cette œuvre merveilleuse en vous ? Sinon, lisez la Parole en priant et soumettez-vous à son autorité, car elle est ce qu’elle prétend être : la parole de Dieu.

 

7         L’Ancien Testament, et les preuves extérieures de son authenticité

7.1       Aspects extérieurs

Moïse, l’écrivain du Pentateuque, est l’historien le plus ancien, le père de tous les historiens dans le vrai sens du mot. Mais il a écrit une histoire d’après d’autres règles et avec un tout autre but que les histoires des hommes.

Son premier livre est le plus ancien document de toute la sagesse humaine. Il vécut trois siècles avant la destruction de Troie, dont parle l’histoire grecque, aux jours de la sagesse et de la domination égyptienne.

Ce qu’il a écrit, n’est pas seulement confirmé par l’histoire et les expériences du peuple d’Israël dans le courant de trente siècles, mais les excavations et le déchiffrement de très anciennes inscriptions corroborent ses paroles dans beaucoup de cas ; on peut bien dire qu’en Égypte, en Assyrie, en Chaldée, « les pierres parlent » pour confirmer la vérité de la Bible.

Après Moïse vinrent Josué, Samuel, David et Salomon, qui ajoutèrent leurs écrits au sien ; des communications concernant des jours de ruine, mais aussi des temps splendides, puis de saints cantiques et des proverbes, pleins de sagesse divine. Et cela avant Homère, devenu si célèbre dans l’histoire de la littérature.

Ensuite vient la suite des prophètes, parmi lesquels Ésaïe et Daniel sont les plus grands voyants. Ésaïe, qui vécut environ de 750-700 ans avant le Christ, le prophète de l’Éternel, a parlé des jugements qui viendraient sur Israël et ses ennemis, mais a surtout présenté avec beaucoup de clarté le Sauveur qui devait venir, sa naissance de la vierge Marie, Emmanuel le Germe de Jessé ; sa vie pure et humble ; sa réjection, les souffrances qu’il subirait à notre place, la grandeur de son salut ; en sorte qu’Ésaïe est appelé l’évangéliste de l’ancienne alliance. Qui ne comprend pas que nous avons affaire ici à la Parole et à l’Esprit de Dieu, est aveugle. Nous savons que Daniel, vivant pendant le premier et le second empire universel, décrit ces empires et ceux qui les ont suivis, l’empire grec et l’empire romain, avec tant de précision, jusqu’à leur destruction par le règne éternel du Messie, que le vrai savant en est émerveillé et adore... tandis que le raisonneur dit : « Ce livre a dû être écrit par un autre, 400 ans plus tard ! » C’est remarquable que, si cette dernière supposition était possible, il resterait encore la prophétie concernant le Messie et ce qui doit encore arriver. Son livre est une leçon d’histoire qui va jusqu’à la fin du monde.

Les prophètes qui suivent Daniel sont en partie contemporains de Solon, l’illustre législateur d’Athènes. Esdras vivait du temps de Confucius, le fondateur de la religion chinoise et grand réformateur, et Malachie, le dernier prophète de l’ancienne alliance, était contemporain du célèbre historien Hérodote et vécut peu avant les sages grecs Socrate et Platon.

Les résultats des recherches concernant les écrivains et la date des différents livres de l’Ancien Testament et leur collection en un tout, ne sont pas aussi complets que ceux concernant les livres du Nouveau Testament, mais nous avons assez de preuves et de témoignages pour être convaincus de leur authenticité en général et en particulier.

Je ne parle ici que des preuves extérieures de l’origine et de la date initiale de l’Ancien et du Nouveau Testament.

 

7.2       Constitution en un seul volume

Notre première question est celle-ci :

Quand et comment les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament ont-ils été réunis en un volume ?

La réponse peut être brève.

D’après les traditions juives, s’accordant entre elles, Esdras, le scribe pieux, commença, en l’an 457 avant le Christ, à recueillir et à disposer les écrits qui étaient regardés comme saints et reconnus comme étant d’origine divine. Après lui, le Canon (*) fut complété par l’addition de l’écrit de Malachie, le dernier écrivain prophétique, à peu près 300 ans avant la naissance du Christ, aux jours du souverain sacrificateur Simon le Juste.

 

(*) Canon signifie règle, cordeau. C’est l’ensemble des Écritures qui forment la Bible. Les livres apocryphes sont des écrits dont l’authenticité a toujours été mise en doute.

 

7.3       Preuves de l’authenticité

Notre seconde question est :

Quels sont les témoignages historiques concernant l’authenticité du Canon de l’Ancien Testament ?

Réponse : L’Ancien Testament comprend 39 différents livres ou écrits, qui ont été réunis en un il y a plus de 2000 ans, et qui sont reconnus depuis lors comme étant un livre, le Livre de Dieu.

J’en donnerai quatre preuves :

7.3.1        Les Juifs

Les Juifs, dans leur témoignage unanime, sans distinction de partis, jusqu’au temps de Jésus-Christ. Les Juifs se sont souvent écartés des instructions de l’Ancien Testament, cependant ils n’ont jamais osé toucher aux livres saints. Ils n’y ont rien ajouté, ni retranché. Ils avaient aussi d’autres livres qu’ils vénéraient et estimaient beaucoup ; mais jamais ils ne les ont mêlés et confondus avec les livres de la Bible. Ils étaient divisés en différentes sectes ; mais jamais ils n’auraient estropié le texte de la parole de Dieu.

 

7.3.2        Le Seigneur et les apôtres

2° Le Seigneur Jésus et les apôtres reconnaissaient l’Ancien Testament tout entier comme la parole de Dieu.

Remarquons en passant que l’Ancien Testament est écrit en hébreu et partiellement en syriaque, et a été traduit en grec 200 ans avant le Christ. Cette traduction, la Version des Septante, était très répandue au commencement de l’ère chrétienne. À part cela, il en existait de nombreuses copies dans les synagogues des différents pays où les Juifs étaient dispersés.

Le Nouveau Testament cite des passages de tous les livres de l’Ancien Testament, à l’exception d’Esther, de l’Ecclésiaste et du Cantique des Cantiques. Nous avons dans les Évangiles, les Actes, les Épîtres et l’Apocalypse, à peu près 600 citations de l’Ancien Testament, soit citations littérales, soit allusions distinctes, de sorte que l’Ancien et le Nouveau Testament forment un tout vivant.

Le Seigneur Jésus-Christ a reconnu l’autorité extérieure de l’Ancien Testament, et chaque croyant comprendra la valeur de ce témoignage. Mais je parlerai plus tard de ceci en détail.

 

7.3.3        Unanimité dans l’église chrétienne

3° Le témoignage unanime de l’Église chrétienne tout entière dès le commencement, sans distinction de confession.

Il. est vrai que l’église de Rome a fait exception depuis le Concile de Trente (1545-1563), en ajoutant des livres apocryphes au Canon de l’Ancien Testament, afin d’être plus puissante vis-à-vis de la Réformation. Mais cela n’arriva qu’après que l’Ancien Testament ait été reconnu pendant seize siècles sans ces livres. Auparavant, elle rejetait aussi l’inspiration divine des Apocryphes, comme aussi l’église grecque et les églises protestantes, et comme les Juifs l’ont fait de tout temps. L’église luthérienne donne une place à ces livres dans sa Bible, mais seulement comme appendice « utile à lire ». Mais « l’utilité » de ces livres est très incertaine, et ceux qui lisent, en se laissant guider par le Saint-Esprit, la Bible et les livres apocryphes après elle, sentent très bien que Rome a commis une faute grave.

 

7.3.4        Maintien du canon malgré la dispersion des Juifs

4° Les Juifs ont gardé le Canon de l’Ancien Testament sans rien y changer, même à travers les siècles de l’ère chrétienne, et d’une manière merveilleuse, malgré la dispersion de ce peuple dans le monde entier.

L’historien juif, Flavius Josephe (né à peu près 40 ans après le Christ), dit en énumérant les livres de l’Ancien Testament : « Les Juifs y tiennent jusqu’à la mort ; aucun d’eux ne se hasarde d’y ajouter ou d’en retrancher quelque chose ». Le savant juif Philon d’Alexandrie, contemporain de Paul, qui voyageait à Rome comme ambassadeur de son peuple, pour chercher à le libérer de la domination romaine, dit : « Les Juifs mourront plutôt dix mille fois, que de permettre que l’on change quoi que ce soit à leurs Écritures ».

Nous trouvons encore aujourd’hui que les Juifs tiennent fermement à leur « Écriture sainte », même si ce n’est souvent que d’une manière extérieure. Ils ont gardé les « paroles de Dieu » qui leur étaient confiées, sans y rien changer.

Il me semble que ces preuves suffisent. Les Juifs et les chrétiens ont de tout temps reconnu l’authenticité et l’autorité du Canon de l’Ancien Testament.

 

7.4       Confirmations archéologiques

Quoiqu’elles ne soient pas nécessaires, je donnerai encore quelques preuves extérieures de la vérité de l’Ancien Testament : les résultats du déchiffrement des nombreuses inscriptions de l’antiquité orientale.

D’abord, quelques résultats du déchiffrement des hiéroglyphes, c’est-à-dire de l’écriture égyptienne,

Après la mort du dernier prêtre égyptien, la connaissance de l’ancienne écriture égyptienne qui couvre les monuments dans la vallée du Nil, disparut entièrement ; le mot hiéroglyphe était devenu proverbial pour indiquer quelque chose d’inexplicable. Dieu permit qu’un ingénieur français trouvât en 1799, en faisant élever un fort, une pierre noire, « la pierre de Rosette », conservée maintenant au Musée britannique à Londres. Il y a sur cette pierre une inscription en trois langues et écritures, en langue ancienne égyptienne et en écriture hiéroglyphique, et aussi en langue grecque avec écriture grecque. Cette triple inscription fut envoyée à plusieurs savants. Malgré des difficultés, en apparence insurmontables, on réussit à déchiffrer ces hiéroglyphes, et de cette pierre est sortie une lumière qui a éclairé les ténèbres de l’antiquité égyptienne, et a beaucoup contribué à confirmer les vérités de l’Ancien Testament.

Genèse 12:16, dit qu’Abraham reçut du Pharaon égyptien, outre des esclaves, aussi toute espèce de bêtes, des bœufs, des moutons, des chameaux et des ânes. Ce récit historique est déclaré faux par la critique savante, car il n’y avait ni chameaux, ni moutons en Égypte, et les ânes y étaient en abomination. Mais on a trouvé dans de nombreuses inscriptions, dont l’authenticité et l’âge sont incontestables, que l’âne n’était nullement une abomination chez les anciens Égyptiens, et que les moutons y étaient si répandus, que, sur une inscription, un seul homme en possédait 3000. Il est vrai qu’on ne lit rien des chameaux, mais on a trouvé leurs ossements lors d’excavations à une assez grande profondeur.

Les savants prétendaient aussi que différents détails dans l’histoire de Joseph, ne s’accordent pas avec les coutumes d’alors, par exemple la manière de porter le pain dans un panier sur la tête (Genèse 40:16 et 17). Les inscriptions prouvent que cette manière de porter était très générale alors.

Nous parlerons encore de deux inscriptions trouvées dans des sépulcres près d’El-Kab, et ayant rapport à l’histoire de Joseph. Elles sont du temps du Pharaon, qui a élevé Joseph au rang de vice-roi. Une de ces inscriptions, d’un certain employé de l’État, dit : « Je rassemblai du blé comme un ami du dieu de la moisson ; je veillai au temps des semailles. Et lorsque vint un temps de famine, qui dura plusieurs années, je distribuai le blé de la ville à tous ceux qui avaient faim ». L’autre inscription, aussi du temps de ce même Pharaon, se trouve au bas d’un tableau représentant une charrue tirée par deux Égyptiens, et dit : « Ce qui sort de ta bouche, ô jeune homme ! est très bien. Nous avons une bonne année, sans adversité. Toutes les plantes réussissent, et les bœufs prospèrent merveilleusement ».

Les années fertiles et la grande famine du temps du Pharaon qui éleva Joseph sont ainsi confirmées.

Non loin du Nil, dans le vieux temple d’Ammon à Thèbes, près des villages de Karnak et de Luxor, où l’on trouve en grande quantité des restes intéressants de l’antiquité égyptienne, le savant français Champollion découvrit une grande image du roi Shishak, qui est nommé plusieurs fois dans la Bible, et pour la première fois en 1 Rois 11:40. À côté de lui, il y a une longue liste des villes et des pays qu’il a vaincus ; lui-même tient dans sa main droite une quantité de cordes auxquelles sont attachés des prisonniers. Quelques-uns de ces prisonniers ont décidément le type juif. Chacun de ces Juifs a une inscription suspendue au cou, entourée de couronnes murales, indiquant que Shishak les a emmenés captifs dans les forteresses qu’il a conquises. Une de ces inscriptions fait savoir que l’un d’eux était le « roi du pays de Juda ». En 1 Rois 14:25, nous lisons que « Shishak, le roi d’Égypte, monta contre Jérusalem » et pilla la ville.

En Palestine aussi, les excavations ont confirmé des faits nommés dans la Bible depuis 3000 ans. On a trouvé une inscription phénicienne dans une très ancienne conduite d’eau de près d’un kilomètre à l’étang de Siloé, disant : « Des maçons phéniciens sont venus à Jérusalem et ont exécuté cette conduite d’eau ». Ceci confirme ce qui est dit en 2 Samuel 5:11, que le roi de Tyr envoya à Jérusalem des tailleurs de pierre au temps du roi David, pour lui bâtir une maison.

Les inscriptions en écriture cunéiforme et les excavations à Babylone et en Assyrie, ont été très utiles pour prouver la vérité et l’authenticité des livres de l’Ancien Testament. Les résultats de ces déchiffrements nous ont mis en mesure de faire un commentaire de l’Ancien Testament tout entier. Il y a beaucoup de points de contact entre la littérature babylonienne et assyrienne et les écrits bibliques. Depuis que l’on déchiffre l’écriture cunéiforme, on peut vraiment dire que les morts ressuscitent pour témoigner de la vérité des récits historiques de l’Ancien Testament.

Ces inscriptions cunéiformes furent très longtemps indéchiffrables. Depuis que le célèbre voyageur Niebuhr copia une grande partie des inscriptions qui couvraient les rochers de l’ancien royaume perse (1765), les savants n’ont pas cessé de les déchiffrer.

Néanmoins, ce qui est raconté dans la Bible avec une si belle simplicité (la simplicité est le signe de la vérité !) est présenté chez les Chaldéens d’une manière fantastique, et doit être pris comme une marque d’infériorité et de date plus récente. C’est aussi le cas pour les récits de la création et du déluge.

Par ces inscriptions, l’authenticité de beaucoup de passages de la Bible, d’abord attaqués par des incrédules, a été prouvée ; d’autres passages ont été confirmés d’une manière inattendue. Des noms que l’on ne trouve qu’une fois dans l’Ancien Testament, et dont les critiques pensaient qu’ils étaient corrompus, comme par exemple Ur, l’endroit d’où venait Abraham, et Pethor, le lieu d’origine du faux prophète Balaam, paraissent avoir été les noms d’endroits importants.

Encore quelques exemples de l’histoire des Rois : Dans les ruines de Ninive, on trouva entre autres l’inscription suivante : « Moi, Sankhérib, le roi puissant, le roi du pays d’Assyrie, qui suis assis sur le trône du juge de la ville Lakis, je permets que l’on mette à mort ses habitants ». Cette inscription a rapport à 2 Rois 18:13-14. Le siège de Jérusalem par Sankhérib y est aussi mentionné. Mais il n’est pas parlé de la conquête de la ville. Pourquoi cela, la Bible nous le dit en 2 Rois 19. Le siège finit par une retraite honteuse de l’armée assyrienne, grâce à l’intervention de l’Éternel.

Il arrive souvent que différentes raisons que l’on oppose à l’authenticité d’un passage de la Bible, sont réfutées par une seule inscription. Dans le livre de Daniel, par exemple, Belshatsar est nommé le dernier roi de son royaume. Mais on a appris par des sources certaines que le fils de Nebucadnetsar s’appelait Evil-Merodac, et que Nabonetus fut le dernier roi de Babylone ; d’ailleurs, il était important de remarquer que le nom de Belshatsar n’existe pas du tout dans l’histoire de Babylone. Objection dangereuse pour le livre de Daniel !

Mais un savant trouva un cylindre d’argile avec une inscription cunéiforme, suivant laquelle le roi Nabonetus donne un ordre concernant son fils Belshatsar. Belshatsar était donc fils de Nebucadnetsar, dans le sens le plus étendu du mot. D’autres inscriptions indiquent qu’il gouvernait Babylone, étant prince héritier, tandis que son père Nabonetus faisait la guerre aux Perses. Ainsi Belshatsar était gouverneur de Babylone quand cette ville fut conquise, comme le raconte Daniel.

Il y aurait encore beaucoup d’inscriptions à citer. Mais le lecteur reconnaîtra par ce qui est mentionné plus haut, que les pierres et les inscriptions trouvées en Égypte, en Palestine, à Babylone et en Assyrie, accusent et condamnent les incrédules, en confirmant la vérité de l’Ancien Testament.

On dira que ceci rentre dans le terrain de la critique, et que ses défenseurs ont d’autres preuves pour montrer juste le contraire. C’est possible, mais ce que j’ai cité ici n’est pas des suppositions, mais des faits, et c’est une bonne chose de « laisser parler les pierres », en réponse aux décisions arbitraires de la critique. Dieu a ouvert par ces détails extérieurs, bien des yeux sur l’authenticité de Sa Parole, et plusieurs moqueurs ont eu la bouche fermée devant ces preuves.

Les fouilles en Palestine ont confirmé les récits de la Bible de telle manière, que le Dr Pierotti, un italien athée, qui faisait des explorations en Palestine, en a été frappé et est devenu croyant.

Ce même docteur voyagea pendant quelque temps en Palestine avec le fameux incrédule Ernest Renan. Ce dernier doutait de la vérité de ce qui est dit en Deut. 27:12 et versets suivants, concernant les bénédictions et malédictions prononcées sur les monts Garizim et Ébal, car.... la voix humaine ne pouvait être entendue si loin. Quelques jours plus tard, les deux voyageurs se rendirent au mont Garizim. Le Dr Pierotti avait, sans le dire à Renan, fait poster des hommes sur le mont Ébal, et il entra en conversation avec les hommes vis-à-vis, sans effort remarquable. Mais Renan ne se laissa pas convaincre. Il haussa les épaules en riant. Il ne voulait pas être convaincu. L’Écriture dit : Si quelqu’un est ignorant, qu’il soit ignorant » (1 Cor. 14:38).

 

8         Le Nouveau Testament, et les preuves extérieures de son authenticité

Le Nouveau Testament comprend un domaine de moins d’étendue que l’Ancien, mais le contenu en est plus riche pour nous. Il contient 27 livres ou écrits ; des livres historiques sur la vie et l’œuvre de Jésus Christ, et sur l’œuvre du Saint Esprit après lui ; puis des épîtres des serviteurs du Seigneur adressées aux croyants ; et enfin l’Apocalypse, où nous est montré le jugement du Seigneur sur la chrétienté et sur le monde, et la fin, de toutes choses, jusqu’aux nouveaux cieux et à la nouvelle terre. Huit hommes seulement ont écrit ces diverses parties du Nouveau Testament.

 

8.1       Quand les livres du Nouveau Testament furent-ils écrits 

Première question : Quand ces livres du Nouveau Testament furent-ils écrits ?

Les incrédules ont attaqué les livres du Nouveau Testament autant que ceux de l’Ancien. Ils ne reconnaissent pas l’authenticité de ces écrits, mais leurs preuves sont faibles et ne s’accordent pas ; involontairement, on pense aux accusateurs se contredisant lors de la condamnation du Sauveur lui-même.

Les épîtres de Paul aux Romains, aux Corinthiens et aux Galates, sont les seules dont on n’ait pas mis en doute l’authenticité. Mais si l’on examine les arguments en faveur de ces épîtres et ceux contre les autres écrits, on doit conclure que tous les écrits du Nouveau Testament sont également démontrés être historiques.

Voyons, par exemple, ce que disent les incrédules contre l’authenticité des épîtres de Paul aux Thessaloniciens et aux Philippiens : « Elles ne peuvent provenir du grand apôtre, car elles n’ont point d’idées ». « Il n’y avait point d’occasion pour les écrire » ; ou encore : « Ces épîtres ont un autre style », — comme si un homme s’exprimait toujours de la même manière !

Les mêmes arguments dépourvus de sens sont allégués contre les écrits des apôtres Pierre et Jean. Les savants incrédules assurent que les deux épîtres de Pierre ne sont pas écrites par le même écrivain, pas plus que les trois épîtres de Jean, son évangile et l’Apocalypse, le langage et les pensées différant trop dans ces divers écrits. À vrai dire, ces différences sont très peu importantes, mais que dirions-nous de quelqu’un qui prétendrait qu’un bon écrivain ne peut avoir qu’une seule manière d’écrire ?

Peut-être un lecteur répondra : « L’écrivain m’est bien indifférent, l’écrit n’en est pas moins beau ». Ce lecteur n’a pas entièrement raison. Nous lisons dans l’évangile de Jean et dans l’Apocalypse, les écrits les plus contestés, que Jean est l’écrivain de ces deux livres (Jean 21 ; Apoc. 1:1 et 2).

Il en est de même des épîtres de Pierre, de Paul, de Jacques et de Jude. Au commencement et quelquefois à la fin, il est dit avec emphase que ces hommes de Dieu en sont les écrivains (Col. 4:18 ; 2 Thess. 3:17). D’après ces incrédules, les écrivains de ces épîtres étaient donc de vulgaires menteurs, en attribuant leurs ouvrages aux apôtres ; et l’on pourrait en déduire que l’état moral des critiques incrédules doit être bien bas, s’ils traitent de menteurs les écrivains sacrés.

Mais nous avons d’autres preuves que des preuves morales. Nous pouvons prouver l’âge et l’authenticité des livres du Nouveau Testament par des écrits composés dans les tous premiers siècles de l’ère chrétienne, et provenant d’amis et d’ennemis de la vérité. Ces ennemis ont attaqué le contenu de ces livres bibliques, mais n’ont jamais mis en doute leur origine ou leur authenticité. Ceci est d’une haute importance. Il n’y a plus personne qui prétende aujourd’hui que tous les livres du Nouveau Testament n’existaient pas au commencement du troisième siècle. Nous prouverons par les plus anciens témoignages qu’ils existaient déjà longtemps auparavant.

Vers la fin du deuxième siècle, peut-être même auparavant, la Bible fut traduite en syriaque. Dans cette traduction, « Peshito » (la fidélité), nous trouvons tous les livres de la Bible, hormis la deuxième épître de Pierre, la seconde et la troisième de Jean, l’épître de Jude et l’Apocalypse. D’après Tischendorf, cette traduction en a pour base une plus ancienne encore qui a été trouvée il y a près de 40 ans dans la région de l’Euphrate, et qui est maintenant à Londres. Dans cette première traduction, nous trouvons déjà les quatre évangiles, fait très important, puisque le quatrième évangile est un des derniers écrits du Nouveau Testament.

À peu près du même temps (160 ans après J.-C.), date le Canon de Muratori, ainsi nominé d’après l’Italien Muratori qui le découvrit au siècle passé, dans une collection de vieux manuscrits. Ce Canon montre que tous les livres de la Bible étaient déjà employés dans l’Église chrétienne, à l’exception de l’épître aux Hébreux et des épîtres de Pierre et de Jean (*).

 

(*) Il est vrai que les deux premiers évangiles manquent dans ce Canon, ainsi que la première épître de Jean, mais Luc est appelé le troisième évangile et, dans l’évangile de Jean, il est fait mention de sa première épître.

 

Vingt ou trente ans plus tôt, donc en l’an 130 ou 140, Marcion, savant hérétique, et le païen Celse, écrivaient. Ils connaissaient la plupart des livres du Nouveau Testament, car ils en citent beaucoup de passages. Celse les nomme : « les écrits des disciples de Jésus », et cite aussi des textes de l’évangile de Jean. Justin, qui subit le martyre à Rome en 166, sous l’empereur Marc Aurèle — il avait été philosophe stoïcien — écrivit après sa conversion une apologie de la foi chrétienne, dans laquelle on trouve ceci : « Aux soi-disant dimanches, tous ceux qui demeurent dans les villes et les villages se rassemblent, et les écrits des apôtres, qu’ils nomment évangiles, sont lu à haute voix, ainsi que des écrits des prophètes ».

Entre l’an 100 et 120, Barnabas écrit une épître, dans laquelle il cite un texte du Nouveau Testament (Matth. 22:14.) Il ajoute : « Ainsi qu’il est écrit ». Cette expression est classique pour les livres canoniques de l’Ancien Testament, et montre que le Canon du Nouveau Testament existait déjà à côté de celui de l’Ancien Testament.

Dès le commencement du deuxième siècle, nous avons des témoignages par les écrits de deux hommes, qui avaient été disciples de l’apôtre Jean : Polycarpe de Smyrne et Papias d’Hiérapolis. Polycarpe cite des textes des évangiles de Matthieu et de Luc, des Actes, des épîtres aux Romains, aux Corinthiens, aux Galates, aux Éphésiens, aux Philippiens, aux Thessaloniciens, de la première épître à Timothée, des premières de Pierre et de Jean. Il rend par là un témoignage indirect à l’évangile de Jean qui dut être écrit en même temps que cette épître.

Dans les lettres d’Ignace d’Antioche, qui subit le martyre en 115, nous trouvons des citations de l’évangile de Jean, ou du moins des allusions évidentes à des textes de cet évangile (3:8 ; 4:53, 54 ; 10:7-9). Ignace parle aussi de l’évangile de Matthieu. Polycarpe, que nous venons de nommer, subit le martyre en 156 ; il a écrit une lettre à l’assemblée de Philippes, où il mentionne les écrits du Nouveau Testament comme « Écritures saintes ». D’après cela, ils étaient donc déjà reconnus comme étant la parole de Dieu. Il écrit au chapitre 10 de son épître : « Je suis convaincu que vous êtes bien versés dans les Écritures saintes, et que rien ne vous est caché ; comme donc il est dit dans ces écrits : Mettez-vous en colère et ne péchez pas : que le soleil ne se couche pas sur votre irritation » (Éph. 4:26).

Un contemporain de l’apôtre Jean, Clément de Home, écrivait avant la fin du premier siècle, environ en l’an 93-95, une très longue épître de 59 chapitres aux Corinthiens. Il y cite des textes des évangiles de Matthieu et de Marc, de l’épître aux Romains, de la première aux Corinthiens, de celles aux Philippiens et aux Hébreux.

Si l’un des livres du Nouveau Testament, n’est pas nominé dans ces anciens manuscrits, cela ne signifie pas que l’écrivain ne le connût pas ou ne le reconnût pas comme authentique. Dans les livres d’édification qui paraissent aujourd’hui, nous ne trouvons pas des citations de chaque livre du Nouveau Testament. D’ailleurs, il se passait souvent beaucoup de temps avant que les évangiles et les épîtres des apôtres fussent connus partout, car on n’avait ni imprimeries, ni voyages rapides. Et cependant, les assemblées d’Orient et d’Occident ont eu de très bonne heure les écrits du Nouveau Testament qu’elles employaient dans leurs réunions, et qu’elles reconnaissaient comme la parole de Dieu.

L’apôtre Pierre reconnaît déjà dans sa seconde épître, que les écrits de Paul sont la parole de Dieu, et il les met sur 1a même ligne que les écrits de l’Ancien Testament (2 Pierre 3:15, 16.) Comme nous le voyons en 1 Cor. 14:37, dans l’Apocalypse 22:18 et 19, et en d’autres endroits, les apôtres savaient que ce qu’ils écrivaient était « le commandement du Seigneur », et que quiconque le mépriserait, le fausserait, ou le tordrait, subirait un jugement éternel. C’est pourquoi Paul adjurait ceux qui recevaient une de ses épîtres, qu’elle fût lue à tous les saints frères (1 Thess. 5:27) ; cette lecture « en public » était habituelle pour tous les écrits de l’Ancien et du Nouveau Testament. Paul n’écrivait généralement pas ses épîtres lui-même, il les dictait ; mais, comme preuve d’authenticité, il ajoutait ses salutations de sa propre main (Par exemple 2 Thess. 3:17). En 2 Pierre 3:1 et 2, nous lisons : « ...afin que vous vous souveniez des paroles qui ont été dites à l’avance par les saints prophètes, et du commandement du Seigneur et Sauveur par vos apôtres ». Ici, nous avons donc les paroles des prophètes et des apôtres sur la même ligne.

Selon les recherches minutieuses de savants pieux et craignant Dieu, vingt ans environ se sont écoulés entre la mort du Seigneur et les premiers écrits du Nouveau Testament, et le premier siècle de l’ère chrétienne n’était pas passé, que Dieu avait déjà donné à l’Église tous les écrits nécessaires à son salut éternel : la Bible entière, Sa précieuse Parole (*).

 

(*) C’est aussi le résultat des dernières recherches du professeur Harnack, de Berlin.

 

8.2       Comment furent recueillis les livres du Nouveau Testament ?

Seconde question : Comment furent recueillis les livres du Nouveau Testament ?

 

Réponse : Selon ces mêmes recherches, ces livres ont été écrits : l’évangile de Matthieu et l’épître de Jacques, quelques années après 44, mais avant 53. Les épîtres aux Thessaloniciens, Galates, Corinthiens et Romains, entre 52 et 58. Les épîtres aux Éphésiens, Colossiens, à Philémon, aux Philippiens et aux Hébreux, entre 61 et 63. L’épître à Tite et la première à Timothée, en 64. Les épîtres de Pierre, en 63 et 64. L’évangile de Marc et les écrits de Luc, entre 63 et 66. La seconde à Timothée, quelques années après 64. L’épître de Jude, l’évangile de Jean et la première épître de Jean, après 70 ; toutes ces années étant plutôt approximatives. L’Apocalypse, environ en 95. La seconde et la troisième épître de Jean, quelques années plus tard.

Pendant les 20-60 années entre la mort du Seigneur et les derniers écrits du Nouveau Testament, l’histoire de la vie du Seigneur et des apôtres pouvait être transmise de vive voix, car elle était confirmée par beaucoup de témoins oculaires pieux ; et les croyants avaient ainsi une révélation qui, quoique orale, avait de l’autorité.

Si l’on affirme que ce fut seulement le synode d’Hippone, en Afrique, qui recueillit en 393 les livres du Nouveau Testament, et qui les reconnut comme la parole de Dieu, cette affirmation est fausse. Ce synode a bien déclaré que les 27 livres du Nouveau Testament que nous possédons, forment le Canon du Nouveau Testament. Avant cela, il y avait eu des contestations quant à trois ou quatre livres ; ces différents étaient réglés depuis longtemps, et pour confirmer la chose aux églises d’Orient et d’Occident, le synode établit comme doctrine ce qui était reconnu depuis longtemps dans l’Église, et avait été pratiquement adopté depuis deux siècles. Ainsi est annulée l’affirmation que nous avons reçu le Nouveau Testament par l’autorité de l’Église.

Ceci est important en présence de la nouvelle critique, mais tout aussi important vis-à-vis de la tradition religieuse qui empêche le peuple d’avoir la Bible, et la remplace par des hommes et des traditions humaines, disant que les premiers chrétiens ne l’avaient pas. Comme nous le savons par des témoins très sûrs du second siècle, la plupart des écrits du Nouveau Testament étaient reconnus comme apostoliques par les chrétiens dans l’Asie mineure, la Gaule, l’Afrique septentrionale, l’Égypte, la Palestine et la Syrie. Il est tout aussi important de le savoir vis-à-vis de l’incrédule, qui aimerait à faire croire que ces écrits sont des produits de l’esprit humain de date récente.

 

9         Manuscrits et traductions de la Bible

Ce qui a été dit dans les chapitres précédents concernant l’Ancien et le Nouveau Testament est en rapport direct avec la traduction de ces livres.

 

9.1       Langues utilisées

Chacun sait que la Bible n’a pas été écrite dans notre langue, mais dans trois langues : l’hébreu, le syriaque et le grec.

 

9.1.1        Ancien Testament en hébreu et araméen = syriaque

L’Ancien Testament est en grande partie en hébreu ; quelques petites parties en syriaque. L’hébreu seul pouvait exprimer, comme il le fallait, les choses sublimes que Dieu communiquait par des hommes comme Ésaïe, Jérémie et Ézéchiel. On a dit que l’hébreu est la langue du cœur, comme le grec celle de la pensée. Dieu a donc employé cette langue, pour montrer à l’homme ce qui est dans l’homme et ce qu’il trouve dans le cœur de Dieu.

La langue maternelle d’Abraham était le syriaque (Deut. 26:5), mais il l’abandonna, selon le conseil de Dieu, pour adopter celle des Cananéens. Les sept peuples de Canaan parlaient l’hébreu. Abraham était donc vraiment un étranger en Canaan. L’hébreu ne subsista comme langue vivante que jusqu’après la captivité babylonienne. La masse du peuple apprit pendant ces soixante-dix ans la langue de ses vainqueurs ; ils oublièrent leur langue à tel point que, lors de leur retour en Canaan, selon Néh. 8, le livre de la loi dut être expliqué peut-être en syriaque, en tous cas lu distinctement pour être compris. Cette langue a aussi été employée pour quelques portions de la Parole ; on l’appelle aussi araméen, d’après Aram, le nom biblique de la Syrie (Gen. 10:22, 23). Jér. 10:11, est le premier endroit où le syriaque soit employé, pour annoncer aux nations triomphantes que leurs dieux seront une fois exterminés. Le second endroit est Esdras 4:8-16, 18-22, et 7:12-26, où il est dit aux oppresseurs de Juda, dans leur propre langue, que Dieu prendra soin de Son peuple, quelque faible et petit qu’il fût. Le troisième endroit est Dan. 2:4 à 7, où l’origine, la prospérité et la destruction des nations est décrite. Nous voyons donc que ce n’est pas par hasard que ces parties sont écrites dans une autre langue, mais Dieu a trouvé nécessaire d’employer en certaines occasions l’araméen ou le chaldéen (*)

 

(*) Le chaldéen (Dan. 1:4) était la langue des savants. Les Assyriens qui vainquirent les Israélites, et les Babyloniens qui emmenèrent Juda captif, parlaient le syriaque ou araméen.

 

L’Ancien Testament est donc, écrit en hébreu et en syriaque. Il a été traduit en entier en grec environ 280 ans avant Christ, selon le commandement du roi égyptien Ptolémée Philadelphe, qui voulait en enrichir la grande bibliothèque d’Alexandrie. Soixante-dix savants — selon la tradition, quoique ce nombre soit bien douteux — accomplirent cette œuvre. Cette traduction est nommée la « Version des Septante » et était très employée au temps du Seigneur. Lui-même et les écrivains du Nouveau Testament emploient souvent cette version pour leurs citations (*).

 

(*) Les écrivains du Nouveau Testament se servaient, de la Version des Septante quand elle rendait exactement le sens. La moitié de leurs citations sont des traductions exactes de l’hébreu ; et s’il y a des passages qui diffèrent de l’hébreu actuel, les recherches ont fait voir que les citations étaient prises de plus anciennes traductions.

 

9.1.2        Grec pour le Nouveau Testament

Le Nouveau Testament tout entier fut écrit en grec : par Jacques, aux tribus d’Israël dispersées; par Pierre, aux Juifs croyants dispersés ; par Paul, aux Hébreux croyants en Palestine, comme aux chrétiens à Rome, à Corinthe, etc. Quelquefois, nous rencontrons des mots hébraïques, comme dans Marc 5:41 ; 7:34 ; Jean 5:2. En Actes 26:14, il est parlé de la langue hébraïque ; mais il ne faut pas penser à l’hébreu original, mais à la langue de ce temps-là. On connaissait partout le grec, aussi bien que le syriaque ou araméen. L’inscription sur la croix du Seigneur était écrite en grec, langue universelle d’alors ; en latin, langue de la puissance romaine ; et en hébreu, c’est-à-dire en araméen, langue ecclésiastique des chefs d’Israël.

La question des langues est en relation étroite avec celle des manuscrits. Nous ne possédons les manuscrits originaux ni de l’Ancien, ni du Nouveau Testament. Mais nous avons déjà démontré que l’Ancien, aussi bien que le Nouveau Testament, sont dignes de confiance.

L’Ancien Testament est le plus sûr, aussi dans les détails, car les Juifs ont conservé très fidèlement ces livres à travers tous les siècles, de sorte que nous n’avons pas besoin de les comparer à d’autres manuscrits, et il en existe très peu qui diffèrent.

 

9.2       Les manuscrits du Nouveau Testament

9.2.1        Problèmes des originaux

Le Nouveau Testament, au contraire, nous a été transmis en des centaines de manuscrits, qui diffèrent en quelque manière dans les citations faites par les Pères de l’Église depuis le second siècle, et dans les traductions syriaque, égyptienne, latine, etc., des deuxième et troisième siècles. Les écrits des apôtres étaient sur papyrus et ne pouvaient durer que quelques siècles, mais quelques très anciens manuscrits se sont conservés. Celui que le prof. Tischendorf a trouvé en 1859 dans le couvent de Ste-Catherine, sur le Sinaï, est peut-être le plus ancien. Il a probablement été écrit vers 330, et manquait au temps de la Réformation, lors de la traduction de la Bible en différentes langues. On ne connaissait alors que 14 manuscrits, dont on se contenta longtemps, même après en avoir trouvé d’autres, de peur d’ébranler la foi de tous ceux qui avaient accepté le Nouveau Testament sous cette forme. Mais cela n’était pas à craindre, car les petites différences, causées par des fautes d’orthographe ou des additions, n’amènent point de divergence dans aucune des vérités, et n’ont nulle part d’importance. Les incrédules invoquent bien ces divergences comme preuve contre l’inspiration, et les critiques croyants les indiquent comme un point faible, mais un peu de réflexion doit convaincre que ce n’est nullement une preuve que l’Écriture Sainte dans l’original n’ait pas été inspirée par l’Esprit de Dieu. Or c’est là ce qui est attaqué par tous les critiques. Si leur critique n’attaquait que les manuscrits trouvés ou les traductions qui en ont été faites, — il n’y aurait pas d’objections à faire, car les copies et les traductions ne sont pas inspirées, elles sont donc faillibles. Mais ces critiques attaquent l’original. Ils assurent que Dieu a donné aux écrivains Ses pensées qu’ils ont communiquées dans leurs propres paroles. Eh bien ! les écrivains de la Bible ont examiné préalablement, comme Luc ; ils avaient un style différent, comme Ésaïe et Amos ; mais ils écrivaient, après avoir examiné et dans leur style seulement ce que l’Esprit de Dieu leur disait d’inscrire. Nous n’admettons nullement que l’original ait été inspiré seulement quant à son sens général.

 

9.2.2        Peu de variantes dans les manuscrits

Quoiqu’il soit vrai que Dieu n’ait pas voulu nous conserver les manuscrits originaux, c’est pourtant remarquable de voir comment il a veillé sur les copies. Les manuscrits diffèrent ici et là, mais toujours et uniquement dans de petits détails, de petites différences qui n’ont absolument point d’influence sur le texte propre. Le manuscrit trouvé au Sinaï comprend le Nouveau Testament tout entier, sans qu’il y manque rien. Peut-être est-ce l’un des 50 exemplaires de la Bible qui ont été écrits par ordre de l’empereur Constantin en 331, et dont Justinien donna un aux moines, pour lesquels il fit bâtir le couvent du Sinaï. On sait que la plupart des manuscrits ont été écrits par les moines, pendant leurs loisirs.

Dieu a veillé sur sa Parole, de sorte que nous pouvons dire en toute sûreté que nous avons la pure parole de Dieu, la Bible inspirée, et quoiqu’il ne Lui ait pas plu de nous laisser les manuscrits originaux, nous avons la Bible dans son texte original, sauf quelques petits détails.

Il existe en tout plus de 1140 manuscrits du Nouveau Testament, malgré la destruction d’un grand nombre d’entre eux par l’âge et par le feu des ennemis. Nous avons quarante exemplaires du Nouveau Testament en entier ; plus de 500 des Évangiles ; plus de 200 des Actes et des Épîtres catholiques ; environ 300 des épîtres de Paul ; de l’Apocalypse presque 100. À part cela, nous possédons la traduction syriaque de Peshito de la fin du second siècle, et la traduction latine, la Vulgate, qui a été revue au cinquième siècle par Jérôme.

Tout cela n’est-il pas merveilleux ? Y a-t-il un autre livre de l’antiquité dont on possède autant de manuscrits ? Et n’est-il pas remarquable que la Bible, déjà traduite en beaucoup de langues avant l’invention de l’imprimerie, fut dès lors imprimée par millions d’exemplaires et traduite en des centaines de langues ?

Nous pouvons ainsi dire avec toute certitude quant à la préservation de la Bible : LA PAROLE EST CERTAINE !

 

9.2.3        Texte Reçu

J’ajouterai encore quelques mots au sujet des manuscrits et des traductions.

Robert Étienne (Paris) donna au seizième siècle, une édition du Nouveau Testament pour laquelle il avait comparé 14 manuscrits ; de Bèze en publia une presqu’en même temps en grec avec traduction latine. Ce texte de de Bèze, qui variait très peu de celui d’Étienne, fut employé par les Elzévirs, à Leyde, pour leurs nombreuses éditions du Nouveau Testament, et dans leur édition de 1663, ils eurent la hardiesse de le nommer, dans l’Introduction : « Textus ab omnibus receptus » (Texte reçu de tous). Toutes les traductions de la Réformation sont faites sur une de ces éditions. — Les traductions catholiques sont faites d’après la Vulgate.

Depuis lors, beaucoup de savants pieux ont fait des recherches dans les bibliothèques de l’Europe, et ont entrepris de grands voyages pour rassembler autant de manuscrits que possible, de sorte que nous possédons maintenant un texte grec du Nouveau Testament qui peut être comparé avec des centaines de manuscrits et aussi avec les écrits des Pères de l’Église.

 

9.3       Problèmes de traductions

Parlons maintenant des traductions d’après les originaux. Il est très difficile de traduire les langues mortes et surtout l’hébreu, où l’on n’employait primitivement que des consonnes — les voyelles ayant été ajoutées environ 600 ans après le Christ. Une phrase en hébreu pourrait être lue de différentes manières, mais cette difficulté n’existe plus quand on peut comparer les mots dans un livre, et d’ailleurs la Version des Septante, écrite en grec, reconnue par le Seigneur, ne permet plus ces difficultés.

Mais maintenant que Dieu a donné de nouveaux manuscrits, on doit les employer pour corriger certains détails ; les langues modernes ont aussi subi des changements depuis la Réformation, changements qui peuvent causer des méprises.

Nous répudions les savants qui rejettent la Bible, mais nous recevons avec reconnaissance envers Dieu, les savants qui nous aident à rendre l’original avec plus de précision et à mieux comprendre les pensées de Dieu par des traductions plus exactes.

Quelqu’un demandera : « Ne suffit-il pas de quelques différences dans les manuscrits ou de fautes dans les traductions pour ne pas reconnaître l’autorité de la Bible ? » Je réponds : Le Seigneur Jésus-Christ s’est-il trompé ? La Version des Septante ne différait-elle pas ici et là de l’original ; la traduction en était-elle toujours très exacte ? Et pourtant le Seigneur disait alors : « L’Écriture ne peut être anéantie ». Et cependant il cite plusieurs fois cette traduction comme ayant autorité. En vérité, « LA FOLIE DE DIEU EST PLUS SAGE QUE LES HOMMES ».

Les nuages, formés par les évaporations de la terre, peuvent souvent voiler la lumière du soleil, mais ils témoignent de la grande force de la lumière, qui peut traverser ce voile. Ainsi les copies et les traductions sont des produits de l’intelligence de l’homme, mais au travers brille l’œuvre divine.

S’il y a des différences causées par une traduction inexacte, Dieu a veillé à ce qu’il n’y ait pas OMBRE DE TÉNÈBRES sur aucun texte, de tant soit peu d’importance pour la vérité contenue dans toutes les Écritures saintes.

Et nous voyons comment Dieu a employé l’homme pour garder et propager sa Parole, combien il a veillé sur l’ouvrage exécuté par l’homme.

Il y avait dans les anciens temps, à part la traduction des Septante, une traduction gothique de la Bible (quatrième siècle) ; au moyen âge : au huitième siècle, une anglaise ; en 1160, une française, par Pierre Valdo ; en 1270, une hollandaise ; en 1280, une castillane en Espagne ; et enfin aux quinzième et seizième siècles, les premières Bibles imprimées en différentes langues.

La critique attaque l’original ; et c’est ce que nous ne pouvons accepter. Mais nous estimons les savants qui nous aident à mieux connaître l’original.

 

10    La critique de l’Écriture Sainte

10.1  Critique provenant de non croyants

La science moderne en a fini depuis longtemps avec la Bible. Selon elle, c’est un livre rempli de fables et de légendes, bon pour des enfants et des fanatiques. Bettex raconte qu’un philologue lui disait un jour : « Les gens d’autrefois étaient pourtant extrêmement bêtes... Ils se figuraient tant de choses ! Notre siècle éclairé nous a rendus plus sobres ! »

Nous avons déjà démontré plus d’une fois la folie d’un pareil raisonnement ; nous avons relevé les « contradictions » de la Bible soulevées par la critique moderne. D’ailleurs : « L’homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement » (1 Cor. 2:14). À quoi donc cela sert-il de vouloir prouver à des incrédules que la Bible est la parole de Dieu ? Tout aussi peu que de vouloir prouver qu’il y a un Dieu. Ils sont aveugles et ne peuvent voir ni la majesté de Dieu, ni la beauté de sa Parole. Il n’y a qu’une chose que l’on puisse clairement leur démontrer, c’est que la Bible est ou bien la parole de Dieu, ou un mauvais livre. Si elle n’est pas donnée par Lui-même, car tous les bons livres des hommes ne parlent pas, comme la Bible, d’« entendre la parole de Dieu, de l’accomplissement de la parole de Dieu », alors le livre ment et est naturellement un mauvais livre; ou il dit la vérité et est, selon son propre témoignage, le livre de Dieu. Il en est de même de la personne du Seigneur Jésus. Il est Dieu, ou un mauvais homme. De deux choses l’une : la Bible est la parole de Dieu, et Jésus est le Fils de Dieu, — ou la Bible est un mauvais livre, et Jésus un trompeur.

 

10.2  Critiques provenant de croyants

Mais hélas ! il y a aussi une critique provenant de croyants, et cela déjà depuis fort longtemps. À chaque instant, elle reparaît comme nouvelle, quoiqu’elle soit très ancienne, comme la théologie moderne. Et puisque nous avons à faire — comme le disent ses représentants — avec des hommes qui possèdent l’Esprit de Dieu, nous pouvons leur parler des choses de l’Esprit de Dieu (1 Cor. 2:14).

J’ai donc l’intention de m’adresser ici à ces critiques croyants et à leurs adhérents. Et quoique le présent écrit ne leur soit pas adressé en entier, mais surtout aux jeunes chrétiens, pour leur faire mieux connaître la Bible et son origine, cependant leur critique a été la première cause de cet ouvrage, et je voudrais rendre témoignage de la foi à la parole de Dieu par tout ce que j’ai écrit, surtout à cause d’eux.

 

10.2.1    Arguments bons mais non utilisés. Pas de compromis possible

Je pourrais commencer par dire que des milliers de chrétiens avec moi en ont joui en s’inclinant devant l’autorité extérieure de l’Écriture, et en croyant que la Bible entière a été inspirée ; je pourrais énumérer les fruits que cette foi a portés pour des personnes sans beaucoup d’éducation, qui forment le plus grand nombre des croyants ; mais c’est ce que je ne ferai pas, car s’en rapporter à sa propre expérience ou à celle d’autrui, basée sur ce qui doit encore être prouvé, affaiblit la meilleure cause. Je n’essayerai pas non plus d’énumérer les contradictions de leurs propres arguments ou la faiblesse des contradictions qu’ils trouvent dans la Bible, car la Bible a des contradictions pour notre raison. Je montrerai seulement que les raisonnements avec lesquels ces critiques veulent combler l’abîme entre la raison et la foi viennent de Satan. Il est parfois très bon de tenir le milieu dans les choses des hommes, mais jamais dans les choses de Dieu. En rapport avec l’éternité, il n’y a que deux chemins. De même, il n’y a que deux chemins quant à croire ou ne pas croire à l’existence de Dieu et de sa révélation. Un chemin moyen aboutit à la gueule ouverte du lion comme un chemin d’incrédulité : des deux côtés c’est la perdition ; l’ennemi s’en réjouit et Dieu le condamne.

 

10.2.2    Autorités de Dieu et de la Bible vont ensemble. Pas de demi-croyance ni d’inspiration partielle

Reconnaître l’autorité de Dieu, mais rejeter l’autorité de la Bible ; rejeter l’autorité de la Bible, mais reconnaître l’autorité de son contenu, personnifié dans le Seigneur, quelle folie ! On veut s’incliner devant Christ, le Fils bien-aimé de Dieu, devenu homme ; on veut croire à sa mort et à sa résurrection pour nous, mais on sépare son humanité et sa divinité, car on prétend qu’il a agi comme enfant, comme jeune homme, comme homme en certains cas, parce qu’il ne pouvait savoir mieux, étant un homme ! Quoique ces critiques disent qu’ils ne rejettent pas Christ, ils le font malgré eux. Quoiqu’ils disent qu’ils ne rejettent pas l’Écriture Sainte, mais seulement la Bible, qui n’en est que la forme, ils rejettent de fait le contenant avec le contenu, qu’ils nomment l’Écriture. Il paraît que cette demi-croyance a plus de droit d’exister que l’incrédulité. Assurément elle ne rejette pas tout, elle montre seulement qu’il y a dans la Bible des choses qui sont en contradiction directe avec nos sentiments humains et notre intelligence ; que d’ailleurs la Bible dit une fois : « Ainsi dit l’Éternel », une autre fois : « à mon avis », et encore une autre fois : « non pas le Seigneur ». — Cette dernière citation n’est une contradiction qu’en apparence, car nous, qui croyons dans l’autorité de la Parole, ne soutenons pas que ce qui suit l’expression « à mon avis », soit une opinion de Dieu inspirée, mais que cette communication de l’avis de Paul, est inspirée. Nous ne soutenons pas non plus que les paroles que Satan prononce dans la Bible lui soient inspirées de Dieu, mais que la communication qui nous est faite de ses paroles est inspirée. Cette demi-croyance est plus dangereuse que l’incrédulité, malgré l’apparence contraire. Elle nous fait voir dans la Bible des paroles de Dieu et non la parole de Dieu. Elle nous ôte le « Verbe », pour nous donner un livre contenant une suite de leçons de morale, de vérités religieuses, d’évangiles, etc. Si l’on commence à accepter ce droit d’éplucher, on va toujours plus loin, on s’éloigne de la vérité, et tout ce qui ne s’accorde pas avec notre propre jugement est sans valeur. « La vraie part de l’Écriture sainte devient toujours plus petite, et la parole de Dieu dans la Bible finit par devenir aussi rare que l’or dans le sable de la rivière ».

Avant de continuer, il est juste que je rende les arguments de cette critique aussi clairs que possible.

 

10.3  Ceux qui veulent développer la critique, mais pas devant tous

La question concernant la critique de la Bible — je ne parle que de ce qui s’appelle « la critique croyante » — est considérée comme difficile et compliquée par ses adhérents. Quelques-uns ne la trouvent propre que pour les savants ; d’autres la trouvent aussi nécessaire pour l’Église, car, disent-ils, nous, protestants, nous devons nous occuper de cette question, laïques aussi bien que pasteurs, parce que tous ont non seulement besoin de nourriture, mais doivent pouvoir défendre cette cause dans les temps à venir, où l’autorité sera de plus en plus rejetée. Parmi ces derniers, il y en a qui trouvent que l’Église n’est pas encore mûre pour cela, mais ne sachant pas quand elle le sera, ils posent les questions devant l’Église entière, pour la libérer de ce qui la tient enchaînée. Ceux-ci placent devant l’Église la haute critique, la critique littéraire aussi bien que la critique historique.

 

10.3.1    Critiquer la Parole de Dieu est de la présomption

N’est-il pas présomptueux de critiquer la parole de Dieu ? L’on veut séparer la Parole qui vient directement de Dieu de ce qui compose la Bible, séparer la foi de la connaissance. C’est là ce dont il s’agit. Mais ce n’est pas de Dieu. « La crainte de l’Éternel est le commencement de la connaissance ». Ainsi dans le domaine de la connaissance, le point de départ doit être la crainte de l’Éternel. Quand nous trouvons qu’une chose ne s’accorde pas avec la révélation, nous devons rejeter même ce qui nous paraît vrai. Combien de savants n’ont-ils pas déclaré une chose sûre et certaine, que plus tard ils ont dû reconnaître pour fausse ? Songez à la médecine d’il y a 25 ans et à celle de maintenant ! Ces savants présentent une chose comme vraie, et savent pourtant que, dans quelques années, cette chose sera rejetée ! tandis que la Bible est restée la même à travers tous les siècles, et quoique continuellement attaquée par les savants, elle a remporté la victoire sur eux. Oh ! si nous voulions seulement nous laisser critiquer par la Bible, l’infaillible parole de Dieu, non seulement dans ce qui est de notre foi, mais aussi dans notre marche, dans notre vie entière !

 

10.3.2    On ne peut pas séparer la forme du fond

Ces mêmes critiques voudraient « séparer la forme du contenu », « garder l’amande, mais rejeter son enveloppe ». Tel est l’ouvrage effrayant de la critique, représenté comme innocent et utile par ses adhérents. Il y a une variété d’inspiration, mais il ne nous est pas plus permis que possible de faire davantage que d’indiquer cette variété. Tout est inspiré par l’Esprit. C’est l’essentiel. La parole de Dieu n’est pas comme un rayon de miel, dont on peut rejeter la cire tout en mangeant le miel ; mais elle est un miel dont la douceur ne peut être séparée du miel lui-même. Or c’est ce que les critiques veulent séparer. Ils veulent attirer les penseurs, mais le font au détriment de l’Église, à qui ils ôtent une partie de la Révélation, et même la Révélation entière. Ils veulent nous montrer ce qui est or et ce qui est minerai dans les Écritures ; nous leur montrons notre or : c’est la Bible tout entière. Mais si ce minerai existe, qu’ils nous le montrent distinctement dans leur prédication et qu’ils nous donnent seulement leur or !

 

10.3.3    Fausses doctrines, la vérité mêlée avec l’erreur

Les pièges de Satan sont subtils. Le diable est doublement dangereux quand il s’approche des croyants avec une fausse doctrine. Il emploie alors des hommes pieux, qui ont la confiance de beaucoup de personnes ; et il ne vient pas avec de simples mensonges, mais avec le mensonge mêlé à la vérité.

Si quelqu’un rejette Christ comme Fils de Dieu, tous les vrais croyants se détournent de lui. Mais si quelqu’un confesse que Christ est vraiment le Fils de Dieu, et qu’il est aussi vraiment homme, mais ajoute qu’il ne faut pas croire qu’il pût être ces deux choses au même moment de sa vie, — puisqu’il est inconcevable, qu’il puisse être Dieu et vraiment un nourrisson, un enfant, un jeune homme qui devait croître en sagesse ; — alors beaucoup de croyants se laissent aveugler, car ce raisonnement contient de la vérité, mais de la vérité mêlée de mensonge. La vérité est que Jésus était vraiment Dieu et vraiment homme. La vérité est que Jésus avançait en sagesse et en stature, car il était vraiment homme. Mais le mensonge est que nous devons considérer sa nature humaine comme séparés de sa divinité. Il est vrai que l’intelligence humaine, qui veut être libre, comprend facilement ce mensonge et ne peut comprendre la vérité ! Mais la raison du croyant préfère la crainte de Dieu à toute chose. Celle-ci conduit ses pensées dans la direction des pensées de Dieu. Nous ne pouvons comprendre, avec notre intelligence humaine, que Christ fût en même temps Dieu et homme, mais nous savons que Dieu le comprend, et nous l’acceptons comme un mystère de Dieu devant lequel nous nous prosternons avec adoration. Cependant même l’intelligence sans la crainte de Dieu ne peut comprendre les raisonnements mensongers de Satan quant à la séparation de la nature humaine et divine de Christ. Le mensonge n’aide pas à comprendre ce mystère ; mais bien plus, il attaque notre Sauveur dans sa divinité !

Lorsqu’un homme rejette entièrement la Bible, les croyants se détournent de lui, et un pareil prédicateur parlera devant des bancs vides. Mais si quelqu’un dit qu’il respecte l’Écriture et qu’il y a trouvé son salut, mais qu’en même temps il veuille y séparer les paroles de Dieu et les paroles des hommes, par la raison que nous ne pouvons pas croire à l’inspiration entière de la Bible, alors beaucoup de croyants se laissent entraîner ; car ce raisonnement semble plausible, puisqu’il y a des paroles humaines et des paroles divines dans la Bible, en tant que des hommes, semblables à nous, l’ont écrite. Mais il n’est pas vrai que nous devions séparer ces paroles, quant à leur inspiration ; il n’est pas vrai que Dieu ne puisse employer des hommes comme nous pour faire des communications infaillibles. L’intelligence admet plus facilement le mensonge, car il lui permet de choisir ce qu’elle veut croire. Mais, pour le croyant, la crainte de Dieu est plus importante que l’intelligence. Et celui-ci reconnaît la Bible comme étant la parole de Dieu, parce que Christ lui-même le faisait; parce que les apôtres attribuaient l’autorité divine à leurs écrits, étant ainsi dirigés par le Saint Esprit. Or ce même Esprit opère en nous la soumission à cette autorité, et nous fait accepter que tout, la forme, aussi bien que le fond, est de Dieu et non des hommes.

Satan sait bien, en mêlant la vérité et le mensonge, faire croire que l’obéissance à la Parole fait de nous des esclaves — il l’a déjà persuadé à Adam et Ève ! Mais le plus simple croyant peut mettre Satan en déroute avec la Bible, quand il s’approche de nous avec de faux raisonnements.

 

10.3.4    Ne pas cacher une partie de la vérité à une partie du peuple de Dieu

Le raisonnement, prétendant qu’il y a des choses que l’Église en son entier ne doit pas savoir, afin que sa foi ne soit pas ébranlée, est au fond l’idée catholique. Rome, qui faisait valoir l’autorité de l’Église, cachait la Bible, parce que, disait-elle, l’Église, c’est-à-dire le clergé, devait l’expliquer, et que l’Église, en lisant la Bible elle-même, arriverait à des interprétations partiales qui seraient à son détriment. Quelques-uns des critiques croyants dont nous parlons voudraient discuter entre eux ce qu’ils prétendent ne pas être pour l’Église entière, et nourrir celle-ci par leur prédication et leurs écrits de ce qu’ils retireront eux-mêmes de cette Bible « faillible ». Il est bien vrai que toute vérité ne peut être comprise aussitôt par chaque nouveau converti ; seulement il y a aussi des degrés dans le développement spirituel des conducteurs. Mais ce qui n’est pas vrai, c’est qu’on ne doive pas communiquer à une certaine partie de l’Église, qui n’a pas étudié les sciences, ce que l’on a trouvé dans la Bible pour son propre affranchissement. C’est pour cela que j’approuverais bien plutôt ceux qui veulent communiquer leur critique à l’Église.

 

10.3.5    Ceux qui croient bien faire en critiquant la Parole de Dieu

Mais certes, je sais bien que la critique est un filet très fin et que l’on est facilement pris dans ses mailles. Je sais bien que Satan emploie la critique et les critiques, comme il a employé Delila pour perdre Samson. Son but est d’enlever à l’homme de Dieu sa force, force qu’il trouve dans l’autorité de la Parole et dont il a surtout besoin dans ces temps fâcheux. C’est une chose terrible que d’être employé sans le savoir par Satan, pour ôter aux chrétiens leur force, en croyant bien faire !

Et pourtant, il vaut mieux que cela ait lieu ouvertement et non en cachette, car alors l’homme de Dieu peut veiller, et être averti, pour s’armer de la puissance de Dieu.

 

10.4  L’assemblée, ou Église, peut recevoir et doit garder toute la Parole de Dieu

L’Assemblée, comme un tout, est toujours mûre pour toute vérité qui sert à son édification. Et d’ailleurs la vérité entière lui a été donnée au commencement, et les critiques se trompent grandement quand ils prétendent que Dieu, depuis qu’il a donné la Bible, a donné de nouvelles vérités dans des temps plus récents. Comme ils l’avouent eux-mêmes, nous devons toujours retourner à l’Écriture pour apprendre à connaître la vérité ; nous devons donc toujours nous soumettre à son témoignage et nous en tenir à ce qui est dès le commencement. Dieu a, pour ainsi dire, entrelacé la Bible avec l’histoire. Il a tout dirigé ainsi pendant les 16 siècles dans lesquels la Bible s’est formée ; le péché de l’homme s’est aussi manifesté entièrement, en sorte que la vérité complète a pu être donnée à l’homme. Dieu ne pouvait le faire plus tôt, parce que la méchanceté de l’homme devait d’abord se manifester entièrement, non seulement avant et sous la loi, mais aussi sous la grâce, pour qu’il fût prouvé que le témoignage du Seigneur Jésus Christ et aussi celui du Saint Esprit seraient rejetés. Maintenant que tout est venu au jour, maintenant que Dieu a envoyé et ressuscité son Fils, maintenant que le Saint Esprit demeure sur cette terre dans l’Assemblée jusqu’à ce que Jésus vienne, il n’y a plus rien d’autre à faire ; l’histoire et la révélation ont cessé de marcher ensemble. L’histoire n’est plus la continuation de la vérité, mais l’histoire de tous les siècles à venir a été prédite par la vérité. C’est ainsi que nous trouvons déjà dans la Bible, l’annonce de l’état de ruine actuel, et qui restera jusqu’au temps de l’apostasie. Les fidèles, qui veulent servir Dieu, n’ont rien d’autre à faire en un temps pareil, que de garder la Parole et de ne pas renier le Nom du Saint et du Véritable (Apoc. 3:8). Ils doivent retenir ferme ce qui est depuis le commencement, mettre en pratique la vérité qui a été une fois donnée.

 

10.5  Vérités obscurcies, vérités retrouvées

Maintenant il est possible qu’une vérité ait été obscurcie pendant des siècles et revienne ensuite à la lumière. Alors elle paraît nouvelle, mais elle ne l’est pas. Luther n’a rien trouvé de nouveau. C’est pourquoi, les critiques qui se comparent à Luther sont dans le faux. Luther s’est libéré de l’autorité de l’Église, qui se plaçait au-dessus de l’histoire. Cette autorité de l’Église était corrompue, mais pas depuis le commencement. Luther ne pouvait faire autrement que la blâmer, par la puissance de Dieu, tandis que ces critiques se libèrent de l’autorité de la Bible qui n’est pas corrompue, mais qui a été reconnue par le Seigneur et ses apôtres, par le Saint Esprit ; les critiques se libèrent donc de ce qui a été depuis le commencement ; ils nous apportent quelque chose de nouveau, ce que Luther ne faisait pas. Luther a remis au jour une ancienne vérité. Le joug de l’Église catholique était pesant. Mais le joug de Jésus est aisé, car c’est le joug de l’obéissance ; c’est ne pas vouloir ce que je veux, mais ce que le Père veut (Jean 4:34).

 

10.6  La critique va jusqu’à rejeter ce que le Seigneur a reconnu

Les critiques rejettent comme mauvaise et surannée la conception de l’Écriture par la Synagogue juive, quoique reconnue par le Seigneur, mais ils rejettent aussi l’Écriture même, que le Seigneur a reconnue dans Moïse, David et les prophètes. Jésus, comme homme, ne connaissait selon eux rien d’autre que l’Écriture de ce temps-là, ou s’il en savait davantage, ce qui est très possible ou même certain, selon quelques-uns d’entre eux, il gardait la vérité cachée. Et le Saint Esprit qui connaissait aussi la vérité, ne l’a pas donnée aux apôtres, mais l’a seulement manifestée de nos jours !

Un pareil raisonnement n’est-il pas affreux ? Ne devons-nous pas dire, avec Paul, des docteurs qui enseignent de telles choses : « Celui qui vous trouble, quel qu’il soit, en portera le jugement » ?... « Un peu de levain fait lever la pâte toute entière. La persuasion ne vient pas de celui qui vous appelle ». Ne devons-nous pas nous détourner résolument de ces gens-là, parce qu’ils ne nous apportent pas la doctrine du Christ ? (2 Jean.)

Nous avons reçu la vérité entière, dont nous avions besoin, révélée dans la Bible. Mais ici, on nous apporte une nouvelle vérité. Que dis-je : vérité ? Tout ce que l’on nous prêche et qui n’est pas en accord avec la vérité qui nous a été révélée, est mensonge. Ce que les critiques nous enseignent est une « vérité » qui n’est pas contenue dans l’Écriture, puisque, au contraire, l’Ancien et le Nouveau Testament connaissent et reconnaissent l’autorité extérieure de l’Écriture.

 

10.7  L’inspiration utilise des hommes, mais non pas comme des mécaniques aveugles

« L’inspiration mécanique » de l’Écriture ne se trouve pas dans la Parole ; et nul ne prétend que Dieu ait employé des personnes comme instruments aveugles et involontaires.

Sauf une seule fois, Dieu nous a donné sa révélation par des hommes qui vivaient dans les choses de Dieu ; il a employé leur personnalité et les circonstances dans lesquelles ils vivaient pour manifester ses pensées.

Ainsi, je reconnais ce que ces critiques appellent l’inspiration organique, inspiration que l’Écriture considère comme appartenant à la révélation de Dieu, qui a employé pour cette révélation des personnes, sans mettre de côté leur personnalité.

Mais ces critiques se trompent, quand ils disent que cette inspiration n’emploie pas les hommes comme des instruments, et que les pensées de Dieu ont pris involontairement le caractère des personnes qu’il inspirait. Dieu emploie tous les croyants qui désirent faire quelque chose pour Lui, comme ses instruments, mais sans mettre de côté leur personnalité. Ne peut-il donc pas nous donner ses pensées sous la forme qui Lui convient, sans détruire la personnalité de son instrument ?

Je donnerai la preuve que cela est possible.

Paul prêchait dans un temps, où la philosophie grecque avait des règles très précises pour la rhétorique. Paul, sans perdre son caractère personnel, annonce la vérité de Dieu d’une manière différente de ces règles (1 Cor. 1 et 2). Son discours est méprisé ; mais il était divin.

Nous pouvons aussi de nos jours ne pas suivre ce qui est la règle générale, sans perdre notre personnalité. Si tous les écrivains d’aujourd’hui écrivaient sous un pseudonyme, ne serait-il pas possible que des hommes de Dieu, considérant cette forme comme un mensonge, écrivent sous leur propre nom ? Dira-t-on plus tard : Ces noms sont aussi des pseudonymes, car c’était alors la coutume ?

Est-il donc nécessaire, même en raisonnant humainement, que les hommes de Dieu, dirigés par le Saint Esprit, pour écrire la Bible aient suivi la coutume des Sémites, à entendre ces messieurs, en racontant des faits passés sous forme de prophétie, comme s’ils devaient encore arriver ?

Non, les écrivains des livres de la Bible n’étaient pas d’aveugles instruments impersonnels, mais des instruments préparés d’avance pour pouvoir, au temps propre, manifester la volonté de Dieu et sa vérité. Paul avait été mis à part pour cela dès avant sa naissance.

Comme Paul ne se laissait pas influencer par les formes alors en usage, les autres hommes de Dieu se sont laissés diriger par Lui et non par l’usage général.

 

10.8  Un théologien selon Dieu doit être enseigné de Lui

La triste erreur que commettent beaucoup de croyants lettrés de nos jours est celle-ci : ils veulent suivre les usages du monde et de la sagesse des hommes ; ils veulent, même dans leurs écrits, pouvoir concourir avec le monde. Mais un théologien selon Dieu doit être enseigné de Lui ; alors seulement il est un instrument utile dans Sa main. Tous les « hommes de Dieu » (ceux qui non seulement croient, mais aussi marchent avec Dieu) doivent être accomplis pour toute bonne œuvre (2 Tim. 3:17) ; et d’autant plus, s’ils doivent communiquer à d’autres la révélation de Dieu. Mais de plus, ils étaient quelquefois hors d’eux-mêmes et ne savaient pas ce qu’ils disaient ; ou ils employaient des expressions qu’ils ne comprenaient pas eux-mêmes, en sorte qu’ils s’informaient en étudiant plus tard leurs propres écrits quel temps ou quelle sorte de temps l’Esprit de Christ qui était en eux, indiquait (1 Pierre 1) ; c’est pourquoi aussi, ils ne communiquaient que les parties de l’histoire (quoiqu’ils en connussent bien davantage) que Dieu leur indiquait, soit dans l’Ancien, soit dans le Nouveau Testament.

 

10.9  Ordre des récits dans l’Écriture : ordre humain ou ordre selon Dieu

Était-ce un usage littéraire, aux jours des apôtres, d’écrire l’histoire aussi incomplètement que les apôtres l’ont fait ? À juger d’après ces critiques, ils étaient très inférieurs à Josèphe, qui communique tous les faits selon un ordre chronologique très précis. Mais Luc, par exemple, qui avait suivi exactement les choses depuis le commencement, communiquait les faits d’une manière entièrement différente de leur ordre chronologique. Était-il donc d’une aussi criante inexactitude ? Non, mais Dieu, sans mettre la personnalité de Luc de côté, le conduisait pour qu’il écrivît ainsi. Luc avait l’intention d’écrire un récit des choses qui étaient arrivées ; il s’enquérait de cela avec soin, et n’était donc point un instrument aveugle, sans volonté, — mais quand il écrivit, le Saint Esprit le guida pour qu’il composât sans ordre chronologique, mais afin de faire ressortir le dessein de Dieu dans son évangile. Ce dessein était de présenter une suite de vérités morales. L’ordre historique ne pouvait donc subsister.

Dieu n’a donc pas employé les usages du temps ; Il a fait connaître directement sa vérité à Moïse et aux autres hommes de Dieu, ou les a fait prendre part à une partie de l’histoire, et a dirigé leurs pensées, afin qu’ils en inscrivissent ce que Lui trouvait bon et nécessaire. C’est pourquoi on ne trouve presque rien de l’histoire générale dans la Bible, et seulement en tant qu’elle a ou aura à faire avec Israël et le Sauveur. Le but de l’Écriture n’est pas d’écrire une histoire générale.

 

10.10 Dieu s’est servi de langues appropriées

Il est naturel aussi que Dieu, qui préparait ses instruments à l’avance, ait fait connaître au peuple qu’il mettait à part, une langue plus appropriée qu’une autre pour exprimer ses pensées ; qu’il ait permis que le grec devînt la langue universelle, lorsque l’Évangile devait être annoncé aux nations, parce qu’ainsi la vérité pouvait être plus facilement répandue partout. Il va sans dire que l’hébreu, « la langue du cœur », parlée par un peuple qui aimait à employer des symboles, était la meilleure pour exprimer les choses cachées sous des types ou des symboles, et qui devaient être révélées plus tard dans toute leur plénitude ; il est évident aussi que le grec, « la langue de la pensée », se prêtât mieux à développer la doctrine du salut, de même que le Seigneur employa avant tous dans ce but, un penseur tel que Paul. Cela signifie seulement que Dieu emploie bien des choses d’ici-bas pour se révéler à nous, — mais qu’il n’employait pas toutes les choses d’ici-bas, et n’avait nul besoin de faire suivre aux écrivains sacrés les usages de leur temps. Jésus agissait contrairement aux habitudes des rabbins — Paul n’employait pas les formes de discours de son temps pour instruire l’Assemblée ou annoncer l’Évangile — mais Dieu a sûrement empêché les écrivains de son livre d’employer pour cela les usages, mauvais ou mensongers, de leur temps. Ne perdons jamais de vue que Dieu choisissait des instruments, dont il avait dirigé la vie et les pensées. Des bergers et des pêcheurs, qui n’avaient jamais pensé à étudier, ne pouvaient-ils pas être rendus capables par Lui, d’écrire ses pensées ?

 

10.11 Méthodes de critique en usage dans le monde : à rejeter

Nous pouvons certainement nous informer de « l’origine de la Bible », mais nous devons nous laisser guider par l’Esprit de Dieu et non par les méthodes du monde. Si nous nous laissons guider par celles de la nouvelle critique, nous devrons rejeter une quantité de choses, telles que les prophéties, etc., et nous n’aurons plus l’Ancien Testament, car il doit avoir été « écrit après la mort du Seigneur ». Si nous nous laissons guider par le Saint Esprit, nous entendons la voix de Dieu dans toute l’Écriture ; l’homme naturel y trouve bien des choses étranges ou contradictoires ; mais pour celui qui a l’Esprit de Dieu, elles deviennent une preuve de l’inspiration. La critique ne veut entendre parler que de l’inspiration du contenu, et celle-ci n’est prouvée que par notre propre expérience, sans que nous puissions opposer à celui qui enseigne de fausses doctrines, le : « Il est écrit » (Et pourtant nous en avons si besoin ! Nous nous préoccupons trop du jugement humain, trop peu de ce que Dieu dit. Nous employons aussi souvent trop de paroles humaines pour défendre la vérité et trop peu, ce qui est écrit). — Mais le témoignage de Dieu et l’expérience de l’âme quant à la divinité de ce témoignage, prouvent que l’Écriture tout entière a une autorité extérieure, tandis que nous avons en elle une arme décisive et excellente pour répondre aux fausses doctrines ou aux supercheries de Satan, et aussi vis-à-vis de croyants, tels que ceux que nous combattons.

 

10.12 Le Saint Esprit conduit dans toute la vérité. Les ressources sont suffisantes

Quel point de vue différent ! Les critiques prétendent chercher eux-mêmes une base sûre, quand nous en avons une, en nous inclinant devant l’autorité extérieure de la Parole que Dieu nous a donnée. Notre sentiment religieux n’est pas une mesure de cette autorité ; et nous ne pouvons choisir selon notre bon plaisir entre la forme et le contenu. Puisque nous avons un fondement sûr, le Saint Esprit peut nous conduire dans toute la vérité, et nous la faire comprendre, selon l’intention de l’Esprit quand elle fut révélée. Nous apprenons à comprendre la vérité par le combat et la prière, mais surtout en soumettant nos pensées, notre propre volonté, à l’obéissance de la Parole.

Qu’est-ce que la prière ? « Un soupir ; un regard vers le ciel ». Et c’est d’En-haut, du ciel, que vient la réponse par la direction de l’Esprit dans la vérité. Si nous nous laissons guider comme Paul, par l’Esprit de Dieu, nous arriverons à comprendre la vérité, autant que les croyants aux jours de Paul. Cela est peut-être plus difficile qu’alors, à cause des fausses interprétations que les hommes ont ajoutées pendant les derniers siècles, mais ce n’est pas impossible. Si l’Église n’était pas restée stationnaire après la vérité retrouvée par Luther, lors de la Réformation, elle aurait encore découvert bien d’autres vérités. Non que l’on puisse comprendre d’autres vérités que celles comprises par les apôtres ; mais la lumière qui existait alors, peut être la part de quiconque se laisse diriger par l’Esprit de Dieu. Nous n’avons pas un Jésus, décrit dans un livre dont il nous faut nous méfier, parce qu’il renferme des fantaisies qui pourraient nous montrer un Jésus imaginaire, capable d’influencer l’homme en bien ; — (car nous pourrions trouver cette influence, non moins élevée, chez des bouddhistes, des théosophes, des Tolstoïens !) — nous n’avons donc pas un Jésus dont seuls la naissance et le martyre sont connus comme faits importants, mais nous avons un Jésus, dont l’Évangile nous est communiqué par des hommes pécheurs et faillibles, non d’une manière faillible, mais divine, et nous sommes certains, par l’Esprit de Dieu, que tout ce qui nous est communiqué nous présente et nous annonce Christ et son œuvre, dans les plus petits détails de l’Écriture, même dans la mention des agrafes et des ganses du tabernacle ! Nous possédons la Parole qu’il plût à Dieu de donner aux hommes, afin qu’ils la gardent et l’étudient. La critique ne peut nous enlever notre certitude, car la pensée de cette critique n’est pas soumise à l’autorité extérieure de la Bible et n’a point de valeur pour nous. Nous avons ce que les premiers chrétiens possédaient : ils avaient les apôtres et les prophètes, qui recevaient les paroles de Dieu directement par Sa révélation ; et nous avons cette même révélation écrite, en harmonie parfaite avec ce qui nous est révélé dans l’Ancien Testament.

 

10.13 La raison n’est pas libre ou libérée en mettant la Bible de côté

Que dirons-nous d’une doctrine qui veut que notre raison soit libre, et que nous ne cherchions pas dans la Bible, comment le monde a été créé ? La science, la raison, peuvent-elles nous expliquer comment cela est arrivé ? La science, l’intelligence, ne devraient-elles pas adorer sans comprendre ? Y a-t-il un autre que Dieu qui puisse dire comment les choses étaient et furent créées avant que l’homme fût ? Certes celui qui croit la Bible en sait davantage que la science. Il sait — puisque Dieu a inspiré Moïse — qu’au commencement — il y a peut-être des milliers de millions d’années — le ciel et la terre furent créés ; qu’elle a été plus tard désolation et vide, puis encore plus tard, avec la création de l’homme, préparée dans sa forme actuelle, mais sans le péché (Gen. 1:1 et 2 ; Hébr. 11:3.) Certes, le croyant admet que la Genèse ne nous parle pas d’histoire naturelle, mais il sait par la révélation que le Créateur nous a donnée, comment tout est « devenu » ; et il n’a aucune difficulté quant à la science, la géologie, etc., en considérant le grand laps de temps qui peut s’être passé entre les deux premiers versets de la Genèse.

La science ? Je n’ai pas besoin de dire grand’chose d’elle quant à ses recherches sur la vérité historique de la Bible. La vraie science ne doit pas juger la Bible, mais doit l’employer comme pierre de touche de chaque jugement qu’elle prononce. C’est ce que des hommes comme Salomon, Agur (Prov. 30), Héman et Éthan (Ps. 88 et 89), Newton et d’autres ont faits. Ils ont pu dire avec le moine espagnol, Jean de la Croix : « Pour tout approfondir, il faut ne rien savoir ». Ce «rien savoir» est le commencement de la sagesse divine. Car seule la lumière de Dieu peut sanctifier notre sagesse, notre connaissance. Seul celui qui reconnaît qu’il ne sait rien, qu’il n’est rien, peut obtenir cette lumière, et recevoir quelque chose de Dieu. Il est clair que je ne prétends pas que l’on doive étudier la médecine, ou les sciences naturelles, dans la Bible. Mais les forces de la nature, comme elles sont en réalité, sont seules connues de Dieu, du Dieu de la nature. Celui qui s’incline devant Lui et sa Parole révélée, possède les vues les plus profondes, et peut faire le plus de progrès dans la sagesse, même là où elle sort du cadre de la révélation de Dieu.

Un certain critique a comparé la forme, l’autorité extérieure des Écritures avec les vitraux peints d’une cathédrale. Du dehors, dit-il, on n’aperçoit rien ; de l’intérieur, on voit un tout magnifique. Il veut montrer par cela que l’autorité est intérieure, et non extérieure ; que lorsque nous sommes entrés dans le lieu saint, nous lâchons l’extérieur, et Dieu a « brisé la forme »

Que reste-il donc de ce beau spectacle ? Voici la différence entre les critiques et nous. Ceux-ci lâchent la forme, l’extérieur ; mais ils oublient que, le vitrail brisé, ils perdent en même temps l’intérieur ; ils se trouvent devant un trou, au lieu de contempler un beau tableau ! Nous savons que le dehors et le dedans forment un tout intangible et que nous ne pouvons nous passer ni de l’un ni de l’autre, sans perdre l’ensemble.

Hélas ! il est vrai que beaucoup de chrétiens s’occupent plus de la forme que du contenu, qu’ils tiennent à leur Bible, mais oublient de la lire et de la mettre en pratique. Il en était de même aux jours du Seigneur. Celui-ci ne rejetait pas la loi, mais l’esprit de légalisme, qui s’en tenait aux formes extérieures : aux sacrifices au lieu de l’obéissance. De même beaucoup ont de nos jours le nom de vivre, mais sont morts ; beaucoup jurent par l’autorité extérieure de la Bible, sans la posséder pour leur cœur, leur vie ou leur marche. C’est une chose terrible, mais devons-nous pour cela rejeter l’autorité extérieure des Écritures ?

 

10.14 L’autorité de l’Écriture ne vient pas de ceux qui l’ont transmise

Cette autorité extérieure ne vient pas des hommes, mais de Dieu. Les Juifs nous ont transmis l’Ancien Testament ; dans un certain sens, les Pères de l’Église le Nouveau. Mais nous acceptons cela comme une direction de Dieu, sans accepter l’autorité de la Synagogue ou des Pères de l’Église quant à la parole de Dieu. Le Seigneur Jésus même reconnaissait l’Écriture comme venant de Dieu. L’Église n’a rien fait que reconnaître les livres qui étaient déjà reconnus depuis plusieurs siècles, et cela sous la direction divine. Ce qu’elle reconnaissait, chacun le reconnaît encore, s’il se laisse diriger par Dieu. Il sent qu’il y trouve la vérité de Dieu ; il s’incline devant l’autorité de Dieu, qui lui a donné les livres de cette manière ; et il voit dans la manière de les rassembler le développement complet de la doctrine du salut et de l’avenir en merveilleux accord. Et il voit aussi la main de Dieu dans la conservation unanime de la Parole par les Juifs et l’Église.

Nous voici arrivés à la plus forte preuve contre la critique de l’Écriture : c’est que Christ a reconnu l’autorité extérieure de l’Écriture, dans sa vie et après sa résurrection, ainsi que les apôtres, et selon leur témoignage unanime, le Saint Esprit aussi. Mais j’en reparlerai dans un autre article, ce sujet étant de grande importance.

 

10.15 Ne pas prendre les hypothèses pour des certitudes

Auparavant, je veux faire quelques remarques sur cette critique qui manque souvent de bon sens. Ses adhérents savent que les affirmations de la critique reposent sur des hypothèses. Et pourtant ils la propagent, comme si le salut en dépendait. Ils annoncent ses résultats avec grande certitude. Laisserions-nous donc l’autorité extérieure de l’Écriture, pour nous appuyer sur leur autorité, une autorité qu’ils ont empruntée à d’autres ?

Et dans la plupart des cas, ce ne sont pas des hypothèses, mais seulement des assertions. Et si l’on demande pourquoi ? Il n’y a pas de réponse, pas de preuve. « Comme nous le savons », « comme tout le monde l’accepte », — ce sont des expressions, qui prouvent que l’on ne peut pas donner de raisons. Ces assertions sont comme des fantômes, que seuls ceux qui y croient, peuvent voir !

Dans quelques cas, on donne réellement des preuves, mais seulement en tant que cela peut être prouvé ainsi. Ce sont des assertions, fondées sur des conjectures qui ont une apparence de vérité, de raison d’être, aussi longtemps que personne ne les renverse en montrant leur côté faible.

Mais je demande maintenant : Peut-on bâtir sur de pareilles assertions — qui sont des suppositions, variables comme le temps — la doctrine du salut, ou de l’éternité ?

Nous avons besoin de certitude, non pas à la fin, mais au commencement, afin que nous sachions ce que nous croyons, où nous allons si nous mourons aujourd’hui. L’Écriture nous offre cette certitude, appliquée à nos cœurs et à nos consciences par l’Esprit de Dieu.

 

10.16 Si on perd la certitude de l’Écriture on perd tout

Si l’autorité de l’Écriture vient à manquer, nous perdons Christ. Je ne parle pas de l’autorité humaine, mais de l’autorité divine, que Dieu lui-même a donnée à l’Écriture. À quoi servent nos sentiments, nos expériences, s’ils ne sont pas basés sur ce qui est révélé ? Que sait-on d’un Christ ressuscité, de la venue du Saint Esprit, du retour de Jésus, si la chose n’est pas prêchée, basée sur ce qui est révélé ? Où reste la base, la certitude de la foi pour celui qui croit, quand la révélation qui, ensemble avec l’Esprit de Dieu, l’a aidé à croire, lui est enlevée ? Si l’autorité de l’Écriture vient à manquer, nous perdons Christ, notre salut ! Les théologiens modernes comprennent cela encore mieux que les critiques croyants, et ils s’en réjouissent. Une nouvelle époque commence ! disent-ils.

 

10.17 Exemples fâcheux de ceux qui n’ont pas tenu compte de la Parole de Dieu

Où cela conduira-t-il les hommes ?

Je ne puis finir ce chapitre sans montrer par quelques exemples de la Bible, comment le déplaisir de Dieu se réveillait quand, on déshonorait, sa Parole, comment les bénédictions étaient abondantes, quand on Lui obéissait.

David, un homme selon le cœur de Dieu, avait l’intention de transporter l’arche de Kirjath-Jéarim à Jérusalem ; mais il n’avait pas pris garde à la parole de Dieu. Il employa un char, quand il aurait dû faire porter l’arche. Il ajouta ses propres idées aux ordres de Dieu, et la conséquence en fut qu’un de ses hommes toucha l’arche et fut frappé de mort. S’il avait lu les Nombres, ce triste accident ne serait pas arrivé. Plus tard, il prend la Parole écrite pour guide, et il est béni. Oh ! que tous les croyants désirent ne pas suivre leurs propres idées, mais l’Écriture, et faire littéralement ce qu’elle prescrit. Ils y trouveront la grâce et la force pour comprendre et faire sa volonté.

Voyez Jehoïakim (Jérémie 36). Jérémie avait écrit sur un rouleau ce que l’Éternel avait à dire au roi et au peuple, et le rouleau fut lu au roi. Que fit celui-ci ? Il prit un couteau, coupa le rouleau en morceaux, et brûla le tout au feu. La Parole était-elle détruite pour cela ? Non, car Dieu fit écrire un autre rouleau et, comme marque de son déplaisir, il y fit ajouter : « C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel touchant Jehoïakim, roi de Juda : Il n’aura personne qui s’asseye sur le trône de David, et son cadavre sera jeté dehors, de jour à la chaleur, et de nuit à la gelée » (v. 21-32).

Remarquons qu’il ne suffit pas que, le rouleau étant détruit, son contenu fût connu du prophète. Non, il fut écrit de nouveau mot pour mot. Et ce n’est pas étonnant, car chaque parole que Dieu prononce, ou qu’il fait écrire pour nous, a de la valeur. Celui qui coupe le rouleau en morceaux et prétend en garder le contenu, fait quelque chose qui déshonore et attriste Dieu, et s’attire le déplaisir de Dieu, même s’il ne rejette pas entièrement la Parole, se bornant à choisir ce qui pourrait être la parole de Dieu. Malgré toutes ses bonnes intentions il attaque une partie de la Parole, et il sera jugé de Dieu.

 

10.18 Exemples heureux de ceux qui ont suivi la Parole de Dieu

Quelles étaient les bénédictions, quand cette Parole était suivie ?

Nous le voyons d’une manière remarquable, dans un temps pareil au nôtre.

Josaphat cherchait le Dieu de son père, et marchait dans ses commandements. Il ordonna aux Lévites d’instruire le peuple de Juda, dans le livre de l’Éternel. L’Éternel était visiblement avec eux, les bénissant, de sorte que Josaphat dit deux choses : « Croyez à l’Éternel, votre Dieu », et « croyez ses prophètes ». En faisant la première chose, ils seraient affermis ; en faisant la seconde chose, ils prospéreraient. Et parce qu’ils ont fait les deux, Dieu donna à Josaphat du repos tout à l’entour (2 Chron. 20:20-30).

Plus tard, Jehoïada restaura tout selon qu’il est écrit dans la loi de Moïse, et il y eut de la joie et des cantiques (2 Chron. 23:17 et 18).

Du temps d’Ézéchias, ce fut la même chose. Ce roi découvrit qu’il y avait longtemps que la Pâque n’avait pas été célébrée, selon qu’il est écrit. Beaucoup s’en riaient et s’en moquaient. « La main de Dieu fut aussi sur Juda, pour leur donner un même cœur pour exécuter le commandement... selon la parole de l’Éternel ». Et il offrit des sacrifices selon qu’il est écrit dans la loi de Moïse. Il pria aussi pour ceux qui ne firent pas comme il est écrit. Et il y eut une grande joie, comme il n’y en avait pas eu depuis environ 300 ans, « car depuis les jours de Salomon, fils de David, roi d’Israël, rien de semblable n’avait en lieu à Jérusalem » (2 Chron. 30:2, 5, 12-26).

Je pourrais encore parler de Josias, et de la grande valeur qu’avait pour lui le livre de la loi de l’Éternel ; d’Esdras et de ce qu’il fit de la parole écrite ; et donner encore bien d’autres exemples ; mais ceux-ci suffisent pour démontrer les bénédictions qui découlaient de ce que l’on s’inclinait devant l’autorité de la parole de Dieu.

Une chose doit nous frapper : « La Bible rejette la critique de la Bible ; la critique de la Bible rejette la Bible » (F. Bettex). Il est frappant de voir les tristes suites du rejet de la Révélation de Dieu, de son livre comme il nous l’a donné, tandis que nous avons lieu de nous réjouir des beaux fruits de la fidélité à cette Parole.

Nous voyons comment Dieu appelle quelques personnes, quelques-uns, dans un temps de ruine, à retenir fermement sa Parole. La fidélité individuelle a pour fruit des bénédictions collectives. Quand, dans le monde, on rejette la parole de Dieu, cela peut réveiller la fidélité individuelle, comme cela est arrivé de nos jours.

 

11    La preuve suprême de l’inspiration de l’Écriture (Jésus, étant Dieu, s’est soumis à l’Écriture)

11.1  Différentes sortes d’appréciation de Christ

La question « christologique » offre les plus grandes difficultés pour les hommes sérieux de la « critique scripturaire ». Pour m’exprimer plus simplement : le fait, que le Seigneur Jésus a cité plusieurs passages de l’Ancien Testament, comme ayant de l’autorité, a arrêté plus d’un homme sérieux et pieux, qui s’était laissé entraîner par la critique, et ne lui a pas permis de continuer à suivre ce chemin sans crainte.

 

11.1.1    L’incrédule, ou non croyant

Cette question n’a pas de difficulté pour l’incrédule de nos temps, car il considère Jésus comme un homme ordinaire, bon et saint, un modèle pour tous, non pas comme une personne divine. Comme homme ordinaire, il a accepté, selon lui, l’état de choses tel qu’il était alors ; il a donc fait aussi des citations des livres qui avaient de l’autorité pour les Juifs.

 

11.1.2    Ceux pour qui Christ s’est comporté comme un homme de son temps

Cette question n’a pas non plus de difficultés pour le disciple superficiel de la nouvelle critique. Jésus était Dieu, mais vivait comme homme sur la terre, et s’est donc aussi « adapté » aux circonstances humaines quant à la religion. S’il vivait maintenant, il se joindrait sûrement aux hommes de la science et de la critique. Apparemment, Christ était en opposition avec la critique, mais il ne s’est jamais prononcé d’une manière formelle ; il n’a jamais lié ses disciples par un jugement scientifique. Il a pris l’Écriture comme il la trouvait. Ne s’est-il pas mis au-dessus de l’Écriture, en donnant de nouveaux commandements au lieu des anciens, en citant des passages des Septante ? On oublie, en raisonnant ainsi, que Jésus n’a pu être Dieu, si, sachant que ce qu’il disait n’avait point d’autorité, il a pourtant employé et même recommandé cette Parole. Non, le Seigneur s’est prononcé très décidément pour l’autorité de la Parole, et il y a aussi lié ses disciples. On oublie, ou l’on ne sait pas, que Jésus ne s’est jamais placé au-dessus des Écritures ; il ne rejetait pas la loi, pas même en un iota ou un seul trait de lettre, mais seulement la tradition talmudique des Juifs ; il a placé de nouveaux commandements à côté des anciens, laissant les anciens pour le temps d’alors et les nouveaux pour le temps de la grâce.

 

11.1.3    Incompatibilité de la critique et du maintien de la divinité de Christ

Il y a néanmoins deux difficultés importantes pour les hommes sérieux de la nouvelle critique. Jésus a certainement cité beaucoup de passages de l’Ancien Testament et a nommé le livre entier l’Écriture.

1° S’il a su mieux (ou différemment), où reste sa divinité ? — 2° S’il n’a pas su mieux (ou différemment), où reste sa divinité ?

Dans les deux cas, le critique entre en contradiction avec la divinité de Christ, et même, dans le premier cas, avec sa perfection humaine.

Examinons le premier cas.

Si le Seigneur savait que les livres de Moïse, les Psaumes et les Prophètes, étaient remplis de fautes et de contradictions, comme d’autres livres, alors il disait résolument des mensonges. Car il dit : « Moïse a dit », etc. Dieu ne peut mentir. Mais on ne s’attend pas à un mensonge de la part d’un homme saint. La première difficulté est donc si sérieuse, que basé sur cela, le critique croyant doit rejeter la critique de l’Ancien Testament.

Maintenant vient la seconde difficulté.

Si Christ ne savait pas que l’Écriture n’avait pas l’autorité qu’on lui attribuait, il était un homme ordinaire comme nous, égal à chaque critique, ou plutôt inférieur à lui, parce que de son temps les sciences n’étaient pas encore aussi développées. Mais alors Christ ne peut pas être le Sauveur, car comme né d’Adam, chaque homme doit avoir un Sauveur. Or étant né de Dieu, sans la volonté de l’homme, il doit être Dieu, manifesté en chair. Mais s’il a été cela, il doit aussi avoir su qu’il était de Dieu ; il pouvait aussi, à l’âge de douze ans, parler de Dieu comme de son Père, et dire des choses qui émerveillaient les hommes les plus savants ; il était capable de parler de l’éternité et de l’avenir, comme dans la parabole de Lazare (Matth. 24 et 25), et, par ces choses, nous voyons très clairement son omniscience, sa connaissance de tout ce qui doit arriver plus tard. La seconde difficulté est donc si grave, Christ n’existant plus comme Dieu, (et un chrétien sérieux ne peut pas penser cela) que, basé sur ce fait, le critique sérieux doit rejeter la critique de l’Ancien Testament.

Et que lui reste-t-il à faire, sinon de s’incliner devant ce qu’il voit en Christ et de reconnaître l’autorité divine dans l’Écriture ?

 

11.2  On ne peut isoler la divinité de Christ d’avec Son humanité

Il reste encore une issue.

Jésus était Dieu et homme. Mais comme il était vraiment Dieu, il était aussi vraiment homme. Nous devons prendre cette humanité plus au sérieux. Il était un enfant, un jeune garçon, il grandissait en sagesse, en connaissance, avançait en âge, devint un docteur (maître, qui enseigne), etc. Et comme il devait être instruit en toute chose, il aurait aussi dû apprendre que la conception juive de l’Écriture ne valait rien. Mais comme on ne savait pas cela alors, il apprit ce qu’il trouva. Or le critique se réserve le droit de dire que Jésus savait beaucoup plus que nombre de savants de son temps et que les adversaires de la critique de nos jours, et pourtant il resta « un enfant de son temps ». Et cependant le critique doit, pour tranquilliser sa conscience de critique, arriver à la conclusion que Jésus ne pouvait pas savoir, comme homme, ce que nous savons maintenant. Il reste Dieu, mais sa divinité est séparée de son humanité ; le critique ne peut se le figurer, ni le comprendre autrement. Et ainsi, il peut s’expliquer la position du Seigneur vis-à-vis de la Parole.

Ce raisonnement est subtil, mais méchant. Comment peut-on tirer des conclusions aussi impies, quand on prétend connaître Jésus comme son Sauveur ? Est-il permis de penser de pareilles choses, et encore de les dire et de les faire imprimer ? Le critique sérieux aura-t-il une conscience tranquille en parlant ainsi ? J’en doute ; je suis même certain que non. Jésus était homme parfait, et en même temps Dieu parfait. J’ai montré plus haut que sa divinité et son humanité sont inséparables.

Mais si nous acceptons un moment, qu’il fût permis de les séparer, que fait le critique de ce que le Seigneur a dit après sa résurrection ?

Et voici la plus grande preuve, la preuve décisive et suprême pour l’inspiration de l’Ancien Testament. Si quelqu’un, qui a attaqué l’autorité de l’Écriture sainte, réfléchit à cela, s’il entend et voit le Seigneur ressuscité, il doit pâlir d’effroi.

Jésus ressuscité, le Seigneur Jésus, Celui qui est monté au ciel, Celui qui est maintenant assis à la droite de Dieu, vint auprès des disciples qui se rendaient à Emmaüs ; et après qu’il les eut questionnés, afin qu’ils pussent vider leurs cœurs, non qu’il ne le sût pas, car il était Dieu sachant toute chose, mais parce qu’il savait de quoi ils étaient occupés, et parce qu’il voulait se manifester à eux, il leur dit : « Ô gens sans intelligence et lents de cœur à croire toutes les choses que les prophètes ont dites! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire ? Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait, dans toutes les Écritures, les choses qui le regardent ». Et plus tard : « Ce sont ici les paroles que je vous disais quand j’étais encore avec vous, qu’il fallait que toutes les choses qui sont écrites de moi dans la loi de Moïse, et dans les prophètes, et dans les psaumes, fussent accomplies. Alors il leur ouvrit l’intelligence pour entendre les Écritures. Et il leur dit : Il est ainsi écrit ; et ainsi il fallait que le Christ souffrît, et qu’il ressuscitât d’entre les morts le troisième jour, et que la repentance et la rémission des péchés fussent prêchées en son nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem » (Luc 24:25-27, 44-47).

Le chemin moyen que le critique sérieux croyait avoir trouvé n’existe donc pas. Ici, Christ n’avait plus besoin d’apprendre ni d’être enseigné ; il était Celui qui devait être adoré ; Dieu-homme, ressuscité, montant au ciel. Ici, on ne peut donc plus le considérer seulement comme homme, ayant besoin d’instruction. Ce Jésus, Dieu et homme, Lui, qui savait tout, qui connaissait les pensées, reconnaît les Écritures, les trois parties de l’Ancien Testament.

Il ne reste plus qu’une chose à faire : L’évangile de Luc peut être rejeté... Mais Harnack, l’historien célèbre, un critique, a précisément déclaré qu’il était authentique ! Dans ce cas, le critique n’a rien autre à faire que ce que Jésus a fait : reconnaître comme inspirés les écrits de l’Ancien Testament. Avec tout cela, il n’aura pas encore reconnu le Nouveau Testament. Mais celui qui accepte l’Ancien Testament comme inspiré de Dieu, et ayant de l’autorité, ne peut faire autrement qu’arriver à la conclusion que le Nouveau Testament l’est aussi, quand il le lit avec prière après avoir lu l’Ancien. Il trouve partout l’accomplissement de l’Ancien. Testament ; il sent que l’un est inséparable de l’autre.

 

11.3  Comment les apôtres parlaient des Écritures

Je voudrais encore citer, en présence des centaines de passages de l’Ancien Testament que nous retrouvons dans le Nouveau, quelques-uns d’entre eux qui montrent de quelle manière décisive le Seigneur et les apôtres parlaient des « Écritures ».

Commençons par les paroles des apôtres.

Nous lisons en Matth. 1:22 : « Or tout cela arriva afin que fût accompli ce que le Seigneur a dit par le prophète ». Non seulement : « afin que fût accompli ce que le prophète a dit », mais « ce que le Seigneur a dit ». Matthieu reconnaît donc qu’Ésaïe était divinement inspiré. Quand Matthieu écrivit, le Saint Esprit demeurait en lui ; il n’était donc pas un Juif rempli de préjugés. Nous trouvons la même chose au v. 15 du chapitre suivant. Matthieu reconnaît là qu’Osée écrivait, inspiré de Dieu.

Marc commence son évangile avec ces mots : « Comme il est écrit dans le prophète », et reconnaît les paroles de Malachie et d’Ésaïe.

Luc nous apprend, au chap. 1:55, que Marie dit : « Selon qu’il avait parlé à nos pères, envers Abraham et envers sa semence », indiquant ce qui est dit dans la Genèse. Plus loin Zacharie, rempli de l’Esprit Saint, prophétise et dit entre autres : « Selon ce qu’il avait dit par la bouche de ses saints prophètes, qui ont été de tout temps » (v. 70.) Au chap. 3, nous avons le témoignage d’un homme, rempli dès sa naissance de l’Esprit Saint et duquel le Seigneur dit : « Parmi ceux qui sont nés de femme, il n’en a été suscité aucun de plus grand que Jean le baptiseur ». Nous lisons de lui : « La parole de Dieu vint à Jean ». Et quelle était cette parole de Dieu ? « Comme il est écrit au livre des paroles d’Ésaïe, le prophète » (v. 2 et 4).

Dans l’évangile de Jean, Jean le baptiseur dit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Faites droit le chemin du Seigneur, comme dit Ésaïe le prophète ». Et il cite ce passage comme ayant de l’autorité, lui, qui était pourtant un homme rempli de l’Esprit Saint.

Au premier chapitre des Actes, Pierre dit que, selon les Ps. 69 et 109, un autre doit être choisi à la place de Judas. Ses paroles font voir clairement qu’il reconnaît le livre des Psaumes comme inspiré. Et il dit aux autres : « Hommes frères, il fallait que fût accomplie cette écriture que l’Esprit Saint a dite d’avance par la bouche de David, touchant Judas » (v. 16).

En Actes 2, Pierre et les autres ont fait des progrès spirituellement, car l’Esprit Saint était descendu et avait fait sa demeure en eux, en sorte qu’ils étaient tous remplis de l’Esprit Saint, qualifiés pour leur service et recevant des dons qu’ils n’avaient jamais eus auparavant. Quelle est la première chose qu’ils font ? Pierre se lève pour parler et commence par une citation de Joël, pour expliquer que ce qui produit leur joie est le travail de l’Esprit Saint. Ensuite, il montre par les Ps. 16 et 110, que la mort, la résurrection, l’ascension et la glorification de Christ, sont un accomplissement de ce qui a été écrit plusieurs centaines d’années avant Lui. Et nous savons l’effet béni qu’eut cette prédication de Pierre, c’est-à-dire les écrits de l’Ancien Testament, inspirés par l’Esprit Saint, expliqués et appliqués par un homme rempli de l’Esprit Saint.

En Actes 3, Pierre déclare aux Juifs que, s’ils se repentaient alors, Dieu enverrait Jésus du ciel pour amener les temps du rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps (v. 19-22).

À Césarée, Pierre dit à ceux qui l’entourent : « Tous les prophètes lui rendent témoignage, que, par son nom, quiconque croit en lui reçoit la rémission des péchés » (Actes 10:43). Remarquez qu’il y a ici tous les prophètes. Il reconnaît donc l’Ancien Testament en entier. Il cite dans ses épîtres des passages de la Genèse, de l’Exode, des Psaumes, d’Ésaïe, d’Osée et d’autres écrits. Il veut que ses lecteurs se souviennent des paroles qui ont été dites à l’avance par les saints prophètes (2 Pierre 3:2).

Paul donne aussi un semblable témoignage. Dans son premier discours qui nous a été conservé, à Antioche (Actes 13), il parcourt l’histoire d’Israël, en commençant par l’Égypte jusqu’à son temps, et reconnaissant ainsi les livres de Moïse, Josué, les Juges, et Samuel jusqu’à David, et passe de là à Jésus. Parlant de la mort de Jésus, il dit : « Et après qu’ils eurent accompli toutes les choses qui sont écrites de lui, ils le descendirent du bois ». Ensuite, il cite le Ps. 2, qui montre comment Dieu envoya son Fils unique, qui fut rejeté par l’homme, puis il cite le Ps. 16, pour prouver qu’il ne vit pas la corruption. Paul fonde son discours entièrement sur les écrits de l’Ancien Testament. Il ne se sert pas de ses idées humaines ; il ne prend pas seulement des textes pour développer un thème, pour consolation ; il emploie toute l’Écriture, parce qu’elle avait de l’autorité comme parole de Dieu. Nous lisons aussi au v. 44 : « Et le sabbat suivant presque toute la ville fut assemblée pour entendre la parole de Dieu ». Et au chap. 14:3 : « Le Seigneur rendait témoignage à la parole de sa grâce ».

En Actes 17, Paul prêche dans une synagogue des Juifs et, selon son habitude, il discourait avec eux d’après les Écritures. Il ne parlait pas de l’authenticité probable ou non probable de l’Écriture. Pas une âme n’en aurait été édifiée. Il discourait sur les Écritures mêmes ; il les examinait avec eux, expliquant et exposant qu’il fallait que le Christ souffrît, etc. Qu’en résulta-t-il ? Quelques-uns crurent. Et en 1 Thess., nous trouvons que ce même apôtre écrivait à ces croyants : « Et c’est pourquoi aussi nous, nous rendons sans cesse grâces à Dieu de ce que, ayant reçu de nous la parole de la prédication, qui est de Dieu, vous avez accepté, non la parole des hommes, mais (ainsi qu’elle l’est véritablement) la parole de Dieu (Chap. 2:13.) — Est-il possible qu’il y ait un passage plus clair, plus décisif, pour témoigner de l’inspiration divine de l’Ancien Testament ?

Ensuite Paul va à Bérée. Or ceux-ci étaient plus nobles que ceux de Thessalonique. Pourquoi ? Parce qu’ils croyaient que l’Écriture (l’Ancien Testament) était la seule pierre de touche pour toute doctrine ou tout enseignement. Ils ne mettaient pas l’Écriture à l’épreuve, mais bien la parole qui leur était apportée. « Ils examinaient chaque jour les Écritures pour voir si les choses étaient ainsi ». Oh ! si seulement tous faisaient ainsi de nos jours ! On n’entendrait pas si souvent le triste langage de tant de prédicateurs, d’étudiants et d’autres jeunes gens qui suivent la « nouvelle » doctrine qui leur est apportée, sans connaître eux-mêmes les Écritures !

En Actes 26:22 et 23, nous trouvons Paul devant Agrippa, « ne disant rien d’autre que ce que les prophètes et Moïse ont annoncé devoir arriver, savoir qu’il fallait que le Christ fût soumis aux souffrances », etc. En Actes 28:23 et 25, il rend témoignage à Rome, « et cherchait à les persuader des choses concernant Jésus, et par la loi de Moïse, et par les prophètes... Et n’étant pas d’accord entre eux, ils se retirèrent, après que Paul leur eut dit une seule parole : L’Esprit Saint a bien parlé à nos pères par Ésaïe le prophète ». Il est remarquable qu’il soit dit si souvent : L’Esprit Saint a parlé, et non comme cela aurait pu facilement arriver : « Ésaïe a parlé ».

Suivrons-nous encore les épîtres des apôtres, et comment ils reconnaissaient tous les Écritures, les citant comme décisives, et comme mettant fin à toute contradiction ?

Rom. 3 nous montre l’état de perdition de l’homme, ses péchés, ses transgressions, sa condition de pécheur, prouvés par des textes de l’Ancien Testament. Dans le chap. 4, il est parlé de la justification par les œuvres, et l’apôtre ajoute : « Car que dit l’Écriture ? » Le témoignage de Moïse décide. Des paroles d’Habakuk, d’Ésaïe et d’autres prophètes, de Moïse et des Psaumes sont citées, et toutes de manière à montrer clairement qu’elles sont considérées comme un témoignage divin et indiscutable, non seulement par l’écrivain, mais aussi par ceux auxquels l’épître était adressée.

En 1 Cor. 9:9-11, nous lisons : « Car dans la loi de Moïse il est écrit, etc... Dieu s’occupe-t-il des bœufs ? ou parle-t-il entièrement pour nous ? Car c’est pour nous que cela est écrit ». Et dans le chap. 10, il est parlé de la nuée, de la mer, de Moïse, de la manne, du rocher, de la mort dans le désert, toutes ces choses étant arrivées « comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints ». — En Gal. 3:22, Paul dit : « L’Écriture a renfermé toutes choses sous le péché ». — Dans l’épître aux Hébreux : « Dieu a parlé autrefois... aux pères par les prophètes ». L’écrivain de cette épître parle continuellement du tabernacle, des sacrifices, etc., et cite, dans les chap. 3 et 10, des passages des Psaumes et de Jérémie, puis il ajoute : « L’Esprit Saint a dit ». Dans le chap. 11, l’écrivain donne un résumé d’une grande partie des Écritures, depuis la Genèse jusqu’à Daniel.

Jacques en réfère aussi aux Écritures, comme mettant fin à toute contestation ; il parle aussi des prophètes de l’Éternel, et cite des passages dans la Genèse, l’Exode, Josué et 1 Rois.

Jean et Jude parlent dans leurs épîtres des livres de Moïse et d’autres parties de l’Écriture à laquelle ils reconnaissent l’autorité divine. Jean nous indique dans sa première épître comment nous pouvons distinguer la vérité de l’erreur. «Nous sommes de Dieu », dit-il. « Celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute pas ». Seuls ceux qui sont de Dieu, peuvent reconnaître si les paroles des apôtres sont de Dieu. Mais une chose est certaine aussi : Celui qui connaît Dieu, celui qui est de Dieu, écoute les apôtres.

 

11.4  Comment notre Seigneur parlait de l’Écriture

Après les témoignages des apôtres que nous venons de citer, nous en donnerons encore quelques-uns du Seigneur lui-même :

En Matth. 5:17, il dit : « Ne pensez pas que je suis venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir ; car, en vérité, je vous dis : Jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota ou un seul trait de lettre ne passera point de la loi, que tout ne soit accompli ». Sous le mot « loi, » sont souvent compris tous les écrits de l’Ancien Testament. Le Seigneur Jésus n’ôte donc rien de ce qu’ils contiennent, mais il y ajoute. Il accomplit, mais n’abolit point.

En Marc 7:6 et suiv. : Il dit aux pharisiens et aux scribes : « Ésaïe a bien prophétisé de vous, hypocrites ; comme il est écrit : Ce peuple-ci m’honore des lèvres, mais leur cœur est fort éloigné de moi » ; puis il leur reproche de « laisser le commandement de Dieu », et d’observer les lois des hommes. Le Seigneur met donc ici les commandements de l’Exode et du Lévitique comme commandement de Dieu, en regard de l’enseignement des hommes. Au v. 13, il nomme les livres de Moïse la parole de Dieu. Non pas la parole de Dieu contenue dans ces livres, mais, en son entier, la parole de Dieu. — En Marc 12:36, le Seigneur déclare que David a écrit le Ps. 110, par le Saint Esprit. L’inspiration est reconnue dans ce passage.

En Luc 4:21, il lit une partie d’Ésaïe 61, et s’arrête au milieu de la phrase, disant : « Aujourd’hui cette Écriture est accomplie, vous l’entendant ». En Luc 16:29, il dit : « Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent... S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne seront pas persuadés non plus si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts ». Lui, le Saint, ferait-il dire à Abraham, qui est dans la béatitude, quelque chose qui ne serait pas absolument certain ?

Le Seigneur Jésus aurait-il parlé de l’Écriture et de son accomplissement, en face de la mort, avant et sur la croix, dans les moments les plus pathétiques de sa vie, si cette Écriture n’avait pas été la révélation infaillible de son Dieu ? Pendant la nuit, où il fut trahi, nous trouvons toujours : Afin que fût accompli ce qui est écrit, en présence de Judas, des Juifs, des ennemis qui le faisaient prisonnier, de ceux qui Lui donnaient à boire du vinaigre ! Même après les trois heures de ténèbres, il prononce les paroles du Ps. 22.

Dans l’évangile de Jean, le Seigneur Jésus dit : Sondez les Écritures, et surtout les témoignages qui Le concernent dans l’Écriture. Il ajoute aussi que Moïse a écrit de Lui. Et plus que cela : il reconnaît si parfaitement que Moïse n’écrivait pas de lui-même, mais inspiré par l’Esprit Saint, qu’il met les écrits de Moïse au même niveau que ses propres paroles. Il dit : « Mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles ? » Oui, il y a rapport intime entre les paroles des Écritures et celles de Jésus et des apôtres. Celui qui connaît Dieu sait qu’elles forment ensemble la parole de Dieu.

Est-il étonnant que les disciples ne comprissent rien, puisqu’ils « ne connaissaient pas encore les Écritures », selon lesquelles il devait ressusciter d’entre les morts ? Ce même Jésus, qui disait quand il vivait ici-bas : « L’Écriture ne peut être anéantie » (Jean 10:35), qui accomplit cette Écriture dans sa mort, l’apporte de nouveau à ses disciples après sa résurrection. Il dit : « Ce sont ici les paroles que je vous disais, quand j’étais encore avec vous, qu’il fallait que toutes les choses qui sont écrites de moi dans la loi de Moïse, et dans les prophètes, et dans les Psaumes, fussent accomplies ». Non seulement le Seigneur reconnaissait les Écritures, mais il reconnaissait le livre tout entier, dans ses trois parties, le livre confié aux Juifs pour qu’ils le conservassent (Rom. 3:2).

Mais pour connaître les Écritures, il faut avoir les yeux ouverts, l’intelligence éclairée. Beaucoup ne pensent pas à cela. Ils prennent le livre de Dieu pour l’étudier, comme ils prendraient un livre humain. Et je le répète : c’est une grande erreur, car les choses de l’Esprit de Dieu ne peuvent être discernées que spirituellement. Il est nécessaire pour cela de recevoir la vérité de Dieu sous la direction de l’Esprit Saint !

 

11.5  Ne pas tenir compte de ceux qui méprisent l’inspiration littérale. Prendre Christ comme modèle

Nous avons montré dans ce chapitre que, non seulement les apôtres, des hommes dirigés par le Saint Esprit, et d’autres croyants, témoignent de l’inspiration divine de l’Écriture ; que non seulement le Saint Esprit lui-même en témoigne, mais aussi que Jésus reconnaît l’Écriture, lui qui pouvait dire: « Avant qu’Abraham fût, je suis » ; « Abraham a vu mon jour et s’est réjoui » ; il était donc vrai Dieu, au moment même où disait cela ! Et plus encore, nous avons, comme nous l’avons vu, le témoignage de Jésus ressuscité quant à l’autorité extérieure des Écritures. Lorsque le point le plus important est prouvé, il n’est plus nécessaire de prouver le moindre. Le dernier chapitre aurait donc pu suffire. Mais comme les points secondaires sont aussi très importants pour beaucoup de personnes, c’est pour leur instruction et leur affermissement que j’ai écrit les autres chapitres. Que l’on méprise la doctrine de l’inspiration littérale ; que l’on s’en moque, en nous disant qu’elle date du 17ème siècle, de telles assertions ne nous abusent pas, nous retenons fermement cette doctrine, car nous savons qu’elle n’est pas autre chose que la doctrine de l’inspiration, à laquelle le Seigneur Jésus et ses apôtres rendaient hommage, doctrine qui n’a pas été inventée par l’Église, mais qu’on trouve dans la Bible, de Moïse à l’Apocalypse, et qui a été proclamée par le Fils de Dieu lui-même. Nous lisons en Jean 13:13 et 15 : « Vous m’appelez maître et seigneur, et vous dites bien, car je le suis... Car je vous ai donné un exemple, afin que, comme je vous ai fait, moi, vous aussi vous fassiez ». Cette parole du Seigneur, qu’il prononça lorsqu’il lava les pieds des disciples, s’applique à l’exemple tout entier que le Seigneur nous donne, car il est dit aussi en 1 Pierre 2:21 : « Vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces ». Ne sommes-nous donc pas appelés à suivre l’exemple qu’il nous donne quant à l’inspiration ? Grâces à Dieu, le Seigneur Jésus a plus de valeur pour nous que tous les professeurs de théologie ensemble, et, dans l’Écriture, les paroles des apôtres et des autres hommes de Dieu, « remplis de l’Esprit Saint », ont beaucoup plus de poids que celles de tous les prédicateurs actuels.

 

11.6  Le diable utilisant l’autorité de l’Écriture !

Remarquons que même le diable reconnaît et a reconnaître l’autorité extérieure de l’Écriture. S’il avait pu faire autrement, à coup sûr, il s’en serait passé. Mais il n’osait pas douter de l’autorité de la Parole, vis-à-vis de Celui qui était la parole de Dieu, et qui le rencontrait avec les Écritures, parce qu’il savait bien qu’en les mettant en doute, il serait aussitôt vaincu. C’est pourquoi il répondit au Seigneur avec cette même Parole. Les critiques soutiendront-ils peut-être que Satan employait la Parole, parce qu’il ne connaissait pas encore la vraie critique, ou bien qu’il se conformait aux vues scripturaires de ces jours-là ?

N’oublions pas que le Seigneur Jésus répondit à Satan : « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole de Dieu ! »