[ Page principale | Nouveautés | La Bible | la Foi | Plan des sujets | Études AT | Études NT | Index auteurs + ouvrages + sujets ]

 

Deutéronome

 

Famille Ladrierre

 

La Bonne Nouvelle 1885 pages 8 à 14

Table des matières :

1     Chapitres 1 et 2

2     Chapitre 3

3     Chapitre 4

4     Chapitres 5 à 6:9

5     Chapitres 6:10-25 ; 7

6     Chapitre 8

7     Chapitres 9 à 11

8     Chapitres 9 à 11 (suite)

9     Chapitres 12-26

9.1     Chapitre 12

9.2     Chapitres 13 et 14

9.3     Chapitre 14

9.4     Chapitre 15

9.5     Chapitre 16 versets 1-17

10      Chapitres 16:18-22 et 17:1-13

11      Chapitre 17:14-20 et Chapitre 18

12      Chapitres 19 et 20

13      Chapitre 21

14      Chapitre 22:1-11

15      Chapitres 22:12-30 et 23

16      Chapitre 23:24-25 et chapitre 24

17      Chapitre 25

18      Chapitre 26

19      Chapitres 27 à 29

20      Chapitres 30 à 34

 

 

1                        Chapitres 1 et 2

Moïse rappelle au peuple comment l’Éternel l’a amené jusqu’au Jourdain.

 

— Tu m’as dit la dernière fois que tu aimerais que nous continuions ensemble l’histoire des enfants d’Israël. Nous commencerons donc aujourd’hui à nous entretenir de ce que Moïse leur dit et écrivit encore pour eux.

— Je sais comment se nomme cet autre livre que Moïse a écrit ; c’est le Deutéronome.

— Ce n’est pas seulement pour eux qu’il écrivit, mais aussi pour nous, « car toutes les choses qui ont été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction (Romains 15:4) ; et ce livre du Deutéronome renferme, pour nous, des leçons très importantes.

— Que signifie « Deutéronome » ?

— Il veut dire répétition de la loi. Mais bien que nous y trouvions rappelées des choses rapportées dans les autres livres, ce n’en est point du tout la répétition pure et simple. L’Éternel avait un but tout spécial en donnant ces instructions par Moïse à son peuple. Chaque livre de la Bible a un enseignement distinct, aucun ne répète un autre. C’est comme les quatre évangiles. On trouve dans chacun des faits rapportés dans les autres, mais avec des détails particuliers. On voit tout de suite en les lisant que c’est bien l’histoire de la même personne, mais sous des points de vue différents. Je t’expliquerai peut-être cela une autre fois.

— Quelle instruction particulière Moïse donne-t-il aux enfants d’Israël dans le Deutéronome ?

— Il était sur le point de quitter ce peuple qu’il aimait tant, et comme un père, avant de mourir, il adresse à ses enfants ses dernières exhortations. Moïse voulait rappeler encore une fois à Israël la bonté dont Dieu avait usé envers lui et l’exhorter à obéir à l’Éternel. Moïse leur donne aussi, de la part de Dieu, des commandements relatifs à leur conduite dans le pays où ils allaient entrer, et insiste sur le fait que c’était seulement s’ils étaient obéissants que Dieu les y maintiendrait. De sorte qu’on peut dire que le Deutéronome est le livre de l’obéissance.

— Où est-ce que Moïse dit et écrivit ses dernières paroles ?

— Dans les plaines de Moab, près du Jourdain. Il commença par rappeler qu’il ne fallait que onze jours pour aller d’Égypte en Canaan, et ils étaient à la fin de la quarantième année de leur long voyage dans le désert.

— Je sais pourquoi cela avait été si long. Ils avaient murmuré contre Dieu ; ils avaient eu peur des géants et des villes fortes ; ils n’avaient pas eu confiance en Celui qui est plus fort que les géants et au dessus des plus hautes murailles. Alors Dieu les fait voyager dans le désert jusqu’à ce que tous ces hommes incrédules fussent morts.

— C’est bien cela. Et maintenant l’Éternel avait donné à leurs enfants devenus grands la victoire sur Sihon, roi des Amoréens, et sur Og, roi de Basan, de sorte qu’ils pouvaient bien voir que l’Éternel était avec eux et qu’ils n’avaient rien à craindre. Moïse rappelle ensuite au peuple que ce fut l’Éternel qui leur avait dit de partir de la montagne d’Horeb pour aller prendre possession du pays de Canaan, et comment avant de partir, il avait établi des chefs et des juges sur eux pour les aider, parce que les enfants d’Israël étaient devenus si nombreux.

— C’est quand Jéthro, le beau-père de Moïse vint le voir, n’est-ce pas ? (Exode 18).

— Oui. Et après cela Moïse leur rappelle que les enfants d’Israël avaient demandé que l’on envoie des espions pour reconnaître le pays de Canaan. C’était une marque d’incrédulité ; ils auraient dû aller de l’avant avec confiance puisque Dieu le leur avait dit. Aussi quand les espions revinrent, ils rendirent compte et dirent : « Le pays que l’Éternel, notre Dieu nous donne, est bon », le peuple murmura et dit : « C’est parce que l’Éternel nous hait qu’il nous a fait sortir du pays d’Égypte afin de nous livrer aux mains des Amoréens pour nous détruire ».

— Ils étaient ingrats et insensés ! Dieu, qui les avait tirés d’Égypte, leur avait fait traverser la mer Rouge, les avait nourris et désaltérés si merveilleusement, pouvait-il ne pas les aimer ?

— C’est ce que Moïse leur dit dans des paroles bien touchantes et propres à les encourager : « Ne les craignez point ; l’Éternel, votre Dieu, qui marche devant vous, combattra lui-même pour vous selon tout ce qu’il a fait pour vous sous vos yeux, en Égypte et dans le désert, où tu as vu que l’Éternel, ton Dieu, t’a porté comme un homme porte son fils, dans tout le chemin où vous avez marché ».

— Que c’est beau ! C’est comme si on voyait Dieu porter Israël dans ses bras, comme un enfant, pour qu’il ne lui arrive pas de mal.

— Oui, et nous pouvons même dire que son cœur est encore maintenant le même pour les siens (Voyez Jean 10:28-29 ; Romains 8:31-39).

— On ne comprend pas comment, en entendant de telles paroles, les Israélites ne furent pas remplis de confiance et de courage.

— C’est l’effet de l’incrédulité. « La parole qu’ils entendirent ne leur servit de rien, n’étant pas mêlée avec de la foi dans ceux qui l’entendirent » (Hébreux 4:2). Quand Dieu nous parle, il nous faut recevoir simplement ce qu’il nous dit parce qu’il ne peut ni ne veut nous tromper. Et alors nous sommes remplis de confiance et de force, car le Seigneur dit : « Toutes choses sont possibles à celui qui croit » (Marc 9:23). Les Israélites ne crurent pas Dieu malgré les bonnes paroles de Moïse, et l’Éternel jura qu’ils n’entreraient pas dans le pays de Canaan, et ils moururent au désert. Mais quant à leurs enfants, ils devaient entrer dans le bon pays et, arrivé au terme de leur course, Moïse leur rappelle comment durant les quarante années de leur voyage, l’Éternel avait été avec eux et avait pris soin d’eux. « L’Éternel, ton Dieu, t’a béni dans toute l’œuvre de ta main ; il a connu ta marche par ce grand désert ; pendant ces quarante ans, l’Éternel, ton Dieu, a été avec toi ; tu n’as manqué de rien ». Ainsi Dieu qui avait exercé le jugement sur les incrédules, avait montré sa fidélité envers leurs enfants.

— J’aime entendre Moïse dire : « l’Éternel, ton Dieu », c’était leur assurer que Dieu était pour eux. Et Dieu est aussi pour nous, n’est-ce pas ? Quel bonheur ! (Romains 8:31).

— En effet. Et Dieu qui est pour nous, est aussi notre Père. C’est bien plus de le connaître ainsi que comme l’Éternel. Dieu, qui avait pris soin d’Israël dans le désert, leur défendit de toucher au pays qu’il avait donné aux descendants d’Ésaü, aux Moabites et aux Ammonites, et de ne pas traiter ces peuples en ennemis. Au contraire, Dieu leur avait dit : « J’ai livré en ta main Sihon, roi de Hesbon, l’Amoréen, et son pays : commence, prends possession, et fais-lui la guerre. Aujourd’hui je commencerai à mettre la frayeur et la peur de toi sur les peuples, sous tous les cieux ». Ils obéirent, et l’Éternel le leur livra ; ils furent vainqueurs bien que Sihon fût venu contre eux avec tout son peuple.

— Ils n’avaient pas peur parce qu’ils craignaient Dieu, n’est-ce pas ?

— Oui. Et l’apôtre Jean dit pour nous : « C’est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir, notre foi » (1 Jean 5:4. Voyez aussi 2:14). Si nous croyons Dieu et si nous nous confions en sa parole, toutes les difficultés s’aplaniront devant nous.

 

2                        Chapitre 3

Aussi voyons-nous qu’après cela, les Israélites défirent et tuèrent Og, roi de Basan, qui était aussi venu contre eux avec tout son peuple. Ce Og était un géant dont on conserva le lit dans la ville de Rabba, sans doute comme une curiosité. Il avait quatre mètres et demi de longueur. Og se vantait peut-être, comme Goliath, de sa force et de sa stature ; mais qu’était-ce devant l’Éternel des armées ?

— Rien, toute sa force n’était rien. Comme les enfants d’Israël devaient être encouragés, Dieu leur montrait qu’ils n’avaient à craindre ni géants, ni armées, ni murailles. Dieu était plus fort que tout cela.

— En effet. C’était la confiance qui animait David lorsqu’il disait : « L’Éternel est ma lumière et mon salut : de qui aurai-je peur ? L’Éternel est la force de ma vie : de qui aurai-je frayeur ?... Quand une armée camperait contre moi, mon cœur ne craindrait pas » (Psaume 27:1:3). Et le chrétien dit : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? ». « Nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Romains 8:31, 37). Le Seigneur Jésus a vaincu le monde et le diable, et en nous attachant à Lui, nous serons gardés contre tous nos ennemis et vainqueurs dans tous nos combats.

— Quel bonheur d’être ainsi gardés par le Seigneur Jésus ! Cela me rappelle ce verset de cantique :

« De tous nos ennemis Il sait quel est le nombre,

Son bras combat pour nous et nous délivrera.

Alléluia ! Alléluia !

Toute crainte, avec Lui, disparaît comme l’ombre ».

 

— Oui, la puissance de Dieu garde ceux qui se confient en Lui (1 Pierre 1:5)

 

La Bonne Nouvelle 1885 pages 25 à 33.

 

— Après avoir rappelé aux enfants d’Israël les victoires que l’Éternel leur avait donné de remporter sur Sihon et sur Og, et comment il avait donné le pays aux deux tribus de Ruben et de Gad et à la demi tribu de Manassé, Moïse fait souvenir ces derniers qu’ils devaient aider leurs frères à conquérir le pays de Canaan, et en même temps il encourage Josué qui devait conduire le peuple : « Tes yeux ont vu tout ce que l’Éternel, votre Dieu, a fait à ces deux rois ; l’Éternel fera ainsi à tous les royaumes où tu vas passer. Ne les craignez pas ; car l’Éternel, votre Dieu, est celui qui combat pour vous ».

— Cela ne faisait-il pas de la peine à Moïse de préparer ainsi le peuple et Josué à entrer dans le pays de Canaan et de se dire que lui n’y entrerait pas ?

— Sans doute ! Il avait dans son cœur un ardent désir de voir les merveilles que Dieu allait accomplir, et le beau pays qui serait le partage de son peuple.

— Mais l’Éternel lui avait dit qu’il ne pouvait y entrer.

— C’est vrai ! Malgré cela, Moïse demande grâce à l’Éternel. Il avait confiance en Lui et versait dans le cœur de Dieu ce qu’il y avait dans le sien. C’est là ce que nous pouvons toujours faire ; comme l’apôtre le dit, « en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications (Phil. 4:6) ».

— Comment Moïse demanda-t-il à l’Éternel de pouvoir entrer dans le pays de Canaan ?

— Il lui dit : « Seigneur Éternel ! Tu as commencé à faire voir à ton serviteur ta grandeur et ta main forte… Que je passe, je te prie, et que je voie ce bon pays qui est au-delà du Jourdain, cette bonne montagne, et le Liban ».

— Qu’est-ce que Dieu lui répondit ? Pouvait-il lui accorder sa demande ?

— L’Éternel lui dit : « C’est assez, ne me parle plus de cette affaire ». Dieu ne pouvait revenir sur ce qu’il avait prononcé contre Aaron et Moïse quand ceux-ci ne l’avaient pas glorifié devant le peuple (Nombres 20:12). Les Israélites pouvaient voir qu’il exécutait sa sentence même sur ses plus chers serviteurs quand ils avaient manqué, et ainsi le peuple devait avoir de la crainte.

— Je le plains beaucoup, mais je vois comme c’est une chose sérieuse de ne pas obéir à Dieu. Et cependant Dieu aimait Moïse.

— Certainement, mais justement parce que Dieu aime les siens, il les châtie. C’est ce que l’apôtre dit : « Mon fils, ne méprise pas la discipline du Seigneur, et ne perds pas courage quand tu es repris par Lui ; car celui que le Seigneur aime, il le discipline, et il fouette tout fils qu’il agrée ». Et il ajoute : « Il nous discipline pour notre profit afin que nous participions à sa sainteté » (Hébreux 12:5-11).

— Moïse ne fut-il pas très attristé ?

— Il se soumit à Dieu sans murmurer. Il était sûr que Dieu agissait pour le mieux, car il connaissait le cœur de Dieu pour lui. Mais l’Éternel voulait lui donner une consolation. Il le fit monter sur la montagne voisine et lui montra tout le pays que le peuple allait posséder. Mais Dieu avait de meilleures choses encore en réserve pour son cher serviteur.

— Lesquelles ?

— Ne te rappelles-tu pas une occasion où il est parlé de lui dans les évangiles ?

— Quand le Seigneur Jésus fut transfiguré sur la montagne, Moïse et Élie apparurent en gloire avec Lui (Luc 9:30, 31).

— Être avec Jésus dans le ciel vaut mieux que tous les plus riches pays du monde. Cela me rappelle un cantique que nous chantons quelquefois à l’école du dimanche :

 

Il est un pays magnifique,

Sans péché, douleur, ni chagrin

Où des élus le saint cantique

Vers l’Agneau montera sans fin.

C’est le pays de la lumière,

Du vrai repos et de la paix ;

C’est là, sur cette heureuse terre,

Que nous vivrons tous à jamais.

C’est le pays de la promesse,

Où Jésus nous introduira ;

Où notre cœur plein d’allégresse

Avec amour le servira.

 

— Puissions-nous contempler par la foi cette patrie céleste ! Ce qui en fait la gloire et la beauté, c’est en effet la présence de notre précieux Sauveur.

 

 

3                        Chapitre 4

Continuons maintenant à voir ce que Moïse dit aux enfants d’Israël. Avant tout, il leur recommande d’écouter, de garder et de pratiquer ce que l’Éternel leur prescrit, s’ils veulent jouir de sa bénédiction.

— C’est aussi ce qui nous est recommandé, n’est-ce pas ?

— Sans doute. Le Seigneur Jésus disait : « Bienheureux sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent » (Luc 9:28). Et nous avons de plus forts motifs encore que les Israélites d’écouter et de garder cette parole, car nous connaissons l’amour de Dieu et de Jésus. Aussi ce tendre Sauveur nous dit-il : « Si vous m’aimez, gardez mes commandements » (Jean 14:15). Les Israélites étaient tenus d’observer la loi pour vivre, et ils se trouvaient sans force. Mais pour nous, Dieu commence par nous donner la vie pour connaître son amour, et puis il nous communique la force par le Saint Esprit pour que nous puissions obéir (Lisez 1 Jean 4:8-10, 13 ; 5:1, 2). Nous serions bien coupables de ne pas garder sa Parole. Jésus dit encore : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ». Si nous l’aimons, c’est qu’il nous a aimés le premier, et alors tout notre bonheur ne sera-t-il pas de faire ce qui lui est agréable ? (Lisez 1 Jean 4:19 ; 2 Corinthiens 5:9, 14, 15).

Moïse dit aussi aux enfants d’Israël : « Vous n’ajouterez rien à la parole que je vous commande et vous n’en retrancherez rien ». La parole de Dieu est pleinement suffisante pour nous instruire des pensées de Dieu et nous conduire dans la vie, de sorte que nous n’avons rien à y ajouter, et elle ne renferme, non plus, rien d’inutile que l’on puisse retrancher. Chaque chose y a sa place et son importance, bien que notre intelligence bornée puisse ne pas le comprendre. Et pratiquer ainsi ce que l’Éternel leur commandait, devait rendre les Israélites sages et intelligents, même aux yeux des autres peuples.

— C’est aussi comme cela que nous sommes rendus sages, n’est-ce pas ?

— Oui. Dieu dit : « Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon la parole » (Psaume 119:9). Après avoir ainsi recommandé aux Israélites d’écouter et de pratiquer ce que Dieu leur commandait, Moïse leur rappelle une autre chose. Au jour où ils se tinrent devant l’Éternel, en Horeb, au bas de la montagne qui était brûlante de feu jusqu’au milieu du ciel, avec des ténèbres, une nuée et de l’obscurité, l’Éternel leur parla du milieu du feu ; mais ils ne virent aucune forme ; ils entendirent seulement une voix.

— Pourquoi Moïse le leur rappelle-t-il d’une manière aussi expresse ?

— D’abord pour leur faire bien comprendre que la parole de Dieu qu’ils avaient entendue leur suffisait, et ensuite pour qu’ils n’eussent pas la pensée de vouloir représenter Dieu sous une forme quelconque. Et Dieu leur recommande , non seulement de ne se faire aucune image taillée ni d’homme ni d’animal pour les adorer, mais aussi de ne point se prosterner devant le soleil, la lune et les étoiles comme les autres peuples.

— Quelle chose étrange que les hommes aient pu ainsi oublier Dieu et adorer même des animaux.

— Cela montre bien l’aveuglement de leur cœur causé par le péché. L’apôtre dit : « Ce qui peut se connaître de Dieu est manifesté parmi eux…savoir et sa puissance éternelle et sa divinité…mais ils devinrent vains dans leurs raisonnements, et leur cœur destitué d’intelligence fut rempli de ténèbres : se disant sages ils sont devenus fous » (Romains 1:19-24).

— Les enfants d’Israël qui avaient entendu l’Éternel leur parler n’auraient jamais dû tomber dans l’idolâtrie.

— C’est pourtant ce qu’ils firent. Ils dressèrent un veau d’or, très peu de jours après que Dieu leur ait parlé du milieu du feu et devant la montagne de Horeb même. Et maintenant, c’est à leurs enfants que Moïse adresse de nouvelles exhortations pour les mettre en garde et les menacer de la colère de l’Éternel s’ils adoraient des idoles. Il leur dit : « Si vous vous corrompez et que vous vous fassiez quelque image taillée ou la ressemblance de quelque chose que ce soit…l’Éternel vous dispersera parmi les peuples ».

— C’est ce qui est arrivé. Les Juifs ont été dispersés.

— Oui, ils ont été chassés de la terre de Canaan à cause de leurs idolâtries. Moïse, ou plutôt Dieu qui parlait par Moïse, le prévoyait bien, mais aussitôt il ajoute une promesse de grâce : « Et de là vous chercherez l’Éternel, ton Dieu ; et tu le trouveras, si tu le cherches de tout ton cœur et de toute ton âme. Dans ta détresse, et lorsque toutes ces choses t’auront atteint, à la fin des jours, tu retourneras à l’Éternel, ton Dieu, et tu écouteras sa voix. Car l’Éternel, ton Dieu, est un Dieu miséricordieux, il ne t’abandonnera pas et ne te détruira pas ; il n’oubliera pas l’alliance de tes pères, qu’il leur a jurée ». Et le temps approche où Israël se retournera ainsi vers l’Éternel, son Dieu.

— J’aime me représenter ce temps-là où le peuple juif reconnaîtra Jésus pour son Roi. Je me rappelle cette poésie que tu m’as lue quand nous avons parlé de la Genèse. Il est parlé de Jacob bénissant ses fils :

 

Alors il tressaille et s’écrie :

« Éternel ! J’attends ton salut ! »

Il connaît la grâce infinie

Qui conduit tout au divin but.

Il voit de loin le Roi de gloire,

Le Christ, autrefois rejeté,

Qui vient jouir de sa victoire

Avec son peuple racheté.

 

— Moïse termine cette partie de son discours en disant au peuple : « Sache donc aujourd’hui, et médite en ton cœur, que l’Éternel est Dieu dans les cieux en haut, et sur la terre en bas ; il n’y en a point d’autre. Et garde ces statuts et ces commandements que je te commande aujourd’hui, afin que tu prospères ».

— Cela devait bien impressionner leurs cœurs d’entendre ce vénérable serviteur de Dieu les exhorter ainsi. Il les aimait tant.

— Peut-être sur le moment furent-ils touchés ? Mais, hélas, le cœur naturel n’a que des impressions passagères. « Votre piété » disait le prophète Osée aux Israélites de son temps « est comme une nuée du matin, comme une rosée du matin qui s’en va » (Osée 6: 4). Nous avons besoin d’une nouvelle nature et de la grâce à chaque moment pour marcher dans l’obéissance, et c’est alors seulement que nous jouissons de la présence de Dieu. Jésus disait à ses disciples : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon père l’aimera ; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14:23).

— C’est bien beau que Dieu, le Père et le Fils, viennent demeurer chez nous. On ne saurait être malheureux alors. Combien Dieu nous aime !

— Oui, il nous aime et prends son plaisir en nous, à cause de son Fils. Nous lui sommes agréables dans le « Bien-aimé ». Après avoir dit ces paroles, Moïse sépara trois villes en deçà du Jourdain, pour être des cités de refuge, afin de montrer dès ce moment-là que Dieu prenait possession du pays donné aux tribus de Gad et de Ruben et à la demi tribu de Manassé.

 

 

 

4                        Chapitres 5 à 6:9

Moïse présente aux Israélites les motifs qu’ils ont d’obéir

 

La Bonne Nouvelle mars 1885 pages 47 à 55.

Avant de continuer à parler du Deutéronome, je voudrais te dire quelque chose de remarquable sur ce livre. Tu te rappelles que le Seigneur Jésus avant de commencer son ministère d’amour au milieu des hommes, fut tenté par Satan.

— C’était au désert, et il fut tenté trois fois de suite.

— Comment le Seigneur repoussa-t-il Satan ?

— En lui citant la parole de Dieu.

— Eh bien, les trois passages que cite le Seigneur Jésus sont tirés du Deutéronome et précisément de la partie dont nous allons nous parler (Comparez Matthieu 4:7, 10 avec Deutéronome 8:3 ; 6:16, 13). Ce livre du Deutéronome indiquait aux Israélites tout ce en quoi ils devaient obéir à l’Éternel quand ils seraient en Canaan. C’est le livre de l’obéissance. Le Seigneur Jésus était le vrai Israélite, l’homme obéissant. La loi de Dieu était dans son cœur (Psaume 40:8). Voilà pourquoi il prend dans ce livre des armes contre Satan qui voulait le faire sortir du chemin de l’obéissance.

— Nous devons faire comme le Seigneur quand nous sommes tentés de mal faire, n’est-ce pas ?

— Oui. L’apôtre Paul nous dit, entre autres armes contre Satan, de prendre « l’épée de l’Esprit qui est la parole de Dieu » (Éphésiens 6:17). Maintenant commençons nos chapitres. Moïse rappelle d’abord aux Israélites que l’Éternel avait traité alliance avec eux en Horeb.

— N’était-ce pas avec leurs pères que l’Éternel avait traité une alliance ?

— En effet, le plus âgé n’avait pas vingt ans et beaucoup d’entre eux n’étaient pas nés. Mais ils avaient succédé à leurs pères morts dans le désert, ils étaient maintenant le peuple de Dieu et c’est à eux que la parole de Dieu s’adressait. Moïse leur dit : « Ce n’est pas avec nos pères que l’Éternel a fait cette alliance, mais avec nous, avec nous qui sommes ici aujourd’hui tous vivants ». Et c’est ainsi que, bien que nous vivions longtemps après ceux auxquels les apôtres s’adressaient, leurs paroles sont aussi pour nous. Les chrétiens qui vivent maintenant sur la terre sont l’Église de Dieu, comme l’étaient ceux à qui Paul, Pierre et Jean écrivaient, et chacun de nous doit écouter leurs paroles comme si elles étaient pour lui seul. Moïse dit ensuite : « L’Éternel vous parla face à face, sur la montagne, du milieu du feu ». Te souviens-tu de ce qu’il leur dit ?

— L’Éternel leur donna les dix commandements.

— Eh bien, Moïse rappelle aux enfants d’Israël ces dix commandements que leurs pères avaient reçus autrefois. Seulement Dieu changea quelque chose dans le commandement de garder le sabbat, le repos du septième jour. Il ne donne pas pour raison que Lui s’était reposé ce jour-là, c’est à dire qu’il avait terminé son œuvre de la création (Voyez Genèse 2:1-3 ; Exode 20:11) ; mais qu’il les avait tirés d’Égypte où ils étaient de misérables esclaves sans repos, assujettis à un dur labeur. « Garde le jour du sabbat pour le sanctifier, comme l’Éternel, ton Dieu, te l’a commandé…et tu te souviendras que tu as été serviteur dans le pays d’Égypte, et que l’Éternel, ton Dieu, t’a fait sortir de là à main forte et à bras étendu ; c’est pourquoi l’Éternel, ton Dieu, t’a commandé de garder le jour du sabbat ».

— Cela me semble une raison bien touchante. Le sabbat rappelait chaque semaine au peuple d’Israël la bonté de Dieu envers lui. C’est comme le dimanche pour nous. Tu m’as dit une fois quand nous lisions le chapitre vingt de l’évangile de Jean, que le premier jour de la semaine Jésus est ressuscité et que cela nous montre qu’il nous a entièrement délivrés de la mort et du diable.

— En effet, les enfants d’Israël avaient été rachetés par le sang de l’agneau de Pâque, et ensuite délivrés de la main du Pharaon ; et nous, nous avons été rachetés par le sang précieux de Christ comme d’un agneau sans défaut et sans tache. Par la mort, Christ a rendu impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est à dire le diable. Et Dieu a ressuscité son Fils bien-aimé d’entre les morts, et nous avons ainsi la preuve que Dieu a accepté son sacrifice, et que Jésus a vaincu la mort et le diable. C’est là ce qui donne du repos à ceux qui croient en ce précieux Sauveur, et le dimanche leur rappelle tout particulièrement, quand ils se rassemblent pour la fraction du pain, l’amour de Jésus qui s’est livré pour eux (Lisez 1 Pierre 1:18, 19, 21 ; Hébreux 2:14-15 ; Romains 1:4 ; 4:25 ; 5:1-3 ; Actes 20:7).

— Les Israélites devaient être bien heureux d’entendre l’Éternel leur parler ainsi.

— C’est vrai. Ils auraient dû être heureux, mais la voix de Dieu, comme autrefois à Adam (Genèse 3:8-10), leur faisait peur parce qu’ils étaient pécheurs et que la loi se plaçait devant eux comme un juge pour les condamner. Aussi dirent-ils à Moïse : « Si nous entendons encore une fois la voix de l’Éternel, notre Dieu, nous mourrons…Toi, approche, et écoute tout ce que dira l’Éternel, notre Dieu ; et toi, tu nous diras tout ce que l’Éternel, notre Dieu, t’aura dit, et nous l’écouterons et nous le pratiquerons ».

— Je pense en ce moment que nous sommes plus heureux, en effet, que les Israélites. Dieu nous a parlé dans la personne de Jésus, son Fils bien-aimé, et on n’a pas peur d’entendre la voix de ce bon Sauveur qui nous aime si tendrement et qui dit : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos – Matthieu 11:28 ». J’aime tant ces paroles.

— C’est la différence entre la loi et la grâce, comme le dit Jean : « la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ » (Jean 1:17 ; lisez aussi Hébreux 12:18-24). Mais le cœur naturel de l’homme est si méchant qu’il n’écoute pas mieux les appels de la grâce que les menaces de la loi (Luc 7:31-35). C’est pour cela qu’il faut naître de nouveau. Mais continuons à voir les exhortations de Moïse au peuple. « Vous prendrez garde », dit-il, « de faire comme l’Éternel, votre Dieu, vous a commandé ; vous ne vous écarterez ni à droite ni à gauche…Et ce sont ici les commandements, les statuts, et les ordonnances, que l’Éternel, votre Dieu, a commandé de vous enseigner afin que vous les pratiquiez ». Et le premier commandement que l’Éternel leur donne est celui-ci : « Écoute, Israël : L’Éternel, notre Dieu, est un seul Éternel. Et tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta force ». Pourquoi penses-tu que Dieu a donné d’abord ce commandement ?

— Quand on aime bien quelqu’un, on lui obéit facilement.

— Tu as raison. Aussi le Seigneur Jésus dit-il à ses disciples : « Si vous m’aimez, gardez mes commandements » (Jean 14:15). L’obéissance est la preuve du véritable amour. Un enfant désobéissant ne peut pas dire qu’il aime ses parents. Mais un enfant qui aime vraiment son père et sa mère se dit : Qu’est-ce que mes parents désirent que je fasse ? Comment veulent-ils que je me conduise ? On peut dire qu’il a leurs désirs dans son cœur. Et c’est ainsi que Moïse ajoute : « Ces paroles que je te commande seront sur ton cœur ». Il ne suffit pas d’avoir la parole de Dieu dans sa maison, dans sa chambre, ni même dans sa mémoire, c’est dans le cœur qu’elle doit être gravée. Le psalmiste disait : « Combien j’aime ta loi ! Tout le jour je la médite » (Psaume 119:97 et aussi 72). Et Jérémie s’écriait : « Tes paroles ont été pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur » (Jér. 15:16).

— J’ai lu ce beau Psaume 119. On voit combien celui qui l’a écrit aimait la parole de Dieu, et je voudrais être comme lui !

— Que Dieu te donne de prendre toujours plus plaisir à ces saintes Écritures qui rendent sages à salut (2 Tim. 3:15). Moïse dit ensuite aux Israélites : « Tu les inculqueras à tes fils, et tu en parleras, quand tu seras assis dans ta maison, et quand tu marcheras dans le chemin, et quand tu te coucheras, et quand tu te lèveras ; et tu les lieras comme un signe sur ta main, et elles te seront pour fronteau entre tes yeux, et tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes » (portes des villes, ou des enclos). Ainsi tout, dans la famille et dans la vie privée ou publique des enfants d’Israël, devait montrer l’estime qu’ils faisaient des paroles de Dieu et la rappeler à leurs cœurs afin de marcher selon ce qui plaisait à Dieu. En même temps, leurs paroles étaient la preuve pour les étrangers qu’ils étaient le peuple de Dieu tout comme aussi ce que l’on voyait écrit sur les portes de leurs maisons et de leurs villes.

— Ces choses sont-elles aussi écrites pour nous ? Devrions-nous écrire des passages sur les portes de nos maisons ?

— Tu sais que bien des chrétiens aiment avoir dans leurs maisons des passages qui leur rappellent l’amour de Dieu et de Jésus. C’est aussi un témoignage pour ceux qui entrent dans leurs demeures, et ces passages peuvent être un moyen, dans la grâce de Dieu, pour faire du bien à quelque âme. Mais on peut faire de tout cela une vaine forme. Comme je te l’ai dit, c’est dans le cœur que doit être la parole de Dieu par le Saint Esprit. Lis dans Colossiens 3 le verset 16.

— « Que la parole de Dieu habite en vous richement ».

— Et quand la parole est en nous, dans nos cœurs, elle nous occupe du Seigneur Jésus, de ce qui lui est agréable, des choses qui sont en haut, et sais-tu ce qui arrive. Lis Luc 6 verset 45.

— « L’homme bon, du bon trésor de son cœur produit ce qui est bon, et l’homme mauvais, du mauvais produit ce qui est mauvais : car de l’abondance du cœur sa bouche parle ». Je comprends : quand nous aimons la parole de Dieu, qui nous parle du Seigneur Jésus, nous aimons à parler de Lui.

— Oui, et c’est ainsi que nos paroles seront dans un esprit de grâce. Et cela vaut mieux que si l’on avait les passages écrits sur sa porte et qu’on ne les pratiquât pas. Moïse disait : « Tu les inculqueras à tes fils ». S’ils avaient les commandements de Dieu dans leurs cœurs, s’ils les aimaient, ils ne devaient pas avoir de plus grand désir que de les enseigner à leurs enfants. Et c’est pourquoi les parents chrétiens enseignent à leurs bien-aimés enfants « les saintes lettres ». Ils désirent que leurs enfants apprennent aussi à connaître Jésus et son amour, et soient sauvés comme eux.

— Je le sais et je suis si heureuse que tu lises avec moi la parole de Dieu et que tu me l’expliques.

— L’apôtre le dit aux parents : « Vous, pères, élevez vos enfants dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur » (Éphésiens 6:4). Mais qu’ont à faire les enfants ?

— Écouter docilement et demander au Seigneur de la force pour pratiquer ce qui leur est enseigné.

 

 

5                        Chapitres 6:10-25 ; 7

Moïse présente au peuple les motifs qu’ils ont d’obéir

 

La Bonne Nouvelle 1885 pages 57 à 74.

— Je pense que les Israélites devaient bien soupirer après le moment où ils seraient établis dans le beau pays de Canaan. Alors ils pourraient se reposer, et n’auraient plus à marcher sans cesse dans ce grand désert sans eau.

— C’est vrai, mais, comme nous le verrons plus tard, ils avaient, dans le désert même, bien des sujets de bénir l’Éternel qui les conduisait et les gardait avec tant de sollicitude. Et, dans le bon pays de Canaan, il pouvait y avoir pour eux des pièges contre lesquels Moïse les met en garde.

— De quels pièges s’agit-il ?

— Le premier danger que Moïse signale aux Israélites, c’est celui d’oublier l’Éternel qui les avaient tirés de l’esclavage d’Égypte d’une manière si merveilleuse, et de jouir des villes, des maisons, des fruits et de toutes les richesses de Canaan, sans plus penser à Celui qui les avait gratuitement données.

— Cela aurait été bien mal de leur part, n’est-ce pas ?

— Oui, mais c’est la pente naturelle de nos cœurs de jouir des bénédictions que Dieu nous accorde et d’oublier de lui en rendre grâces (Romains 1:21). C’est pour cela que Dieu, qui connaît le cœur de l’homme, avertit les Israélites. Et à nous aussi, il est recommandé de rendre grâces à Dieu pour toutes choses (Éphésiens 5:20). Les Israélites devaient aussi transmettre à leurs enfants le souvenir des grandes grâces dont ils avaient été les objets. Moïse leur dit : « Quand ton fils t’interrogera à l’avenir, disant : Que sont les témoignages, et les statuts et les ordonnances que L’Éternel, notre Dieu, vous a commandés ? Alors tu diras à ton fils : Nous étions serviteurs du Pharaon en Égypte, et l’Éternel nous a fait sortir d’Égypte à main forte ; et l’Éternel a opéré, devant nos yeux, des signes et des prodiges grands et accablants sur l’Égypte, sur le Pharaon et sur toute sa maison ; et il nous a fait sortir de là, pour nous faire entrer dans le pays qu’il avait promis par serment à nos pères pour nous le donner. Et l’Éternel nous a commandé de pratiquer tous ces statuts, de craindre l’Éternel, notre Dieu, pour notre bien, toujours, pour nous conserver en vie ».

— Je suis frappée de ces trois mots « pour notre bien ». C’est pour que nous soyons heureux que Dieu demande que nous lui obéissions.

— Sans doute. Il n’y a de vrai bonheur que quand le cœur est soumis à Dieu, en se souvenant d’une bien plus grande délivrance que celle d’Égypte, celle opérée par le Seigneur Jésus qui dans son amour pour nous est mort pour nous délivrer de la puissance du péché, de Satan et de la mort (Romains 6:6 ; Hébreux 2:14-15 ; 2 Timothée 1:10). Et c’est quand on le connaît ainsi comme le Libérateur que l’on est rendu capable d’obéir, et que l’on se plaît dans l’obéissance envers Dieu qui nous a tant aimés (1 Jean 4:19 ; 5:1-4 ; Jean 15:10).

— Je pense aussi que tu as fait pour moi comme les Israélites devaient faire pour leurs enfants. Tu m’as appris à connaître le Seigneur Jésus. Combien j’en suis heureuse !

— L’un des plus grands bonheurs pour les parents chrétiens est de voir leurs enfants sauvés. Toutes les richesses, la beauté et la gloire du monde passent, mais « celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean 2:17). C’est bien plus que ce qui était promis aux Israélites, c’est à dire une longue vie et des biens sur la terre.

— Y avait-il encore autre chose dont les Israélites devaient se garder ?

— Oui. Un autre danger était de s’allier aux peuples méchants et idolâtres du pays, et d’être ainsi entraînés dans leurs mauvaises pratiques. Les Israélites devaient donc détruire entièrement ces peuples qui avaient tellement offensé Dieu par leurs crimes car, dit l’Éternel, « ce serait un piège pour toi ». Ils ne devaient point contracter de mariage avec eux parce que cela les auraient détournés vers d’autres dieux, comme on le voit dans l’exemple de Salomon, et ils devaient faire disparaître tout vestige d’idolâtrie, les statues et les images des faux dieux ainsi que leurs autels. « Car tu es un peuple saint, consacré à l’Éternel, ton Dieu ; l’Éternel, ton Dieu, t’a choisi, afin que tu sois pour lui un peuple qui lui appartienne en propre, d’entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre ».

— Cela me semble bien terrible de voir que les Israélites devaient détruire tous ces peuples.

— En effet. Mais tu dois te rappeler que c’était un jugement que Dieu exécutait sur eux par le moyen des Israélites après des avertissements sérieux et de longues années de patience (Genèse 15:16. Voyez le jugement de Sodome : Genèse 18, et les paroles de Rahab : Josué 2:9-13. Pour Salomon, lisez 1 Rois 11:1-8). Il en est de même maintenant. Dieu use de patience envers un monde méchant, et fait annoncer l’évangile de la grâce, car il ne veut pas que le pécheur périsse mais se convertisse et vive (Ézéchiel 33:11). Ceux qui croient, comme Rahab à Jéricho, échapperont, mais le moment vient où le Seigneur Jésus sera révélé du ciel « avec les anges de sa puissance, en flammes de feu, exerçant la vengeance contre ceux qui ne connaissent pas Dieu, et contre ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de notre Seigneur Jésus Christ » (2 Thess. 1:7-9). Et alors nul n’échappera. Combien ce sera encore plus terrible qu’au temps de Josué !

Dans la recommandation de Moïse au peuple d’Israël de ne pas s’allier par mariage avec les peuples du pays et de détruire toute trace d’idolâtrie, il y a une grande leçon pour nous.

— Laquelle ? Nous ne vivons pas avec des idolâtres.

— C’est vrai ; mais le monde, bien qu’il se nomme chrétien, n’a pas changé. Il est resté l’ennemi de Dieu, et cherche sa satisfaction dans la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Le chrétien est exhorté à ne pas aimer le monde, parce qu’il n’est pas du monde (1 Jean 2:15-16 ; Jean 17:14, 16). Par conséquent, il ne faut pas qu’il s’associe avec le monde, ses plaisirs et ses œuvres. L’apôtre Paul dit : « N’ayez pas de participation avec eux… N’ayez rien de commun avec les œuvres infructueuses des ténèbres » (Éphésiens 5:7-11). Et il dit encore : « Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules… Soyez séparés ». « Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » (2 Corinthiens 6:14-18 ; 1 Corinthiens 15:38).

— Je pense que le Seigneur veut que nous soyons tout entiers pour Lui. Et c’est bien juste, il nous a tant aimés.

— C’est vrai. En même temps c’est ce qui rend le cœur heureux. L’Éternel promet aux Israélites que, s’ils sont fidèles, ils jouiront de sa bénédiction. « Il t’aimera », dit Moïse, « et te bénira…Tu seras béni plus que tous les peuples ». Et Jésus dit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14:23). C’est bien plus précieux que les bénédictions promises à Israël.

— Oui, car alors nous possédons Jésus lui-même. Cela me rappelle ces paroles d’un cantique : « Quand Jésus remplit le cœur, il déborde de bonheur ».

— De peur que les Israélites ne s’enorgueillissent, l’Éternel prend soin aussi de leur rappeler leur petitesse et leur faiblesse : « Ce n’est pas parce que vous étiez plus nombreux que tous les peuples que l’Éternel s’est attaché à vous et vous a choisis, car vous êtes le plus petit de tous les peuples. Mais c’est parce que l’Éternel vous a aimés, et parce qu’il garde le serment qu’il a juré à vos pères ». Et penses-tu que nous eussions en nous-mêmes, plus que les Israélites, quelque chose qui fît que Dieu nous aimât ?

— Oh ! Non. Nous avons appris une fois ce passage : « Nous étions, nous aussi, autrefois, insensés, désobéissants, égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés, vivant dans la malice et dans l’envie, haïssables et nous haïssant l’un l’autre » (Tite 3:3). Il n’y avait rien en nous qui fît que Dieu pût nous aimer.

— En effet, c’est à cause de sa riche miséricorde et du grand amour dont il nous a aimés (Éphésiens 2:3-8), que Dieu nous a sauvés en donnant son Fils pour nous. Les Israélites auraient aussi pu se dire, en pensant aux « sept nations plus grandes et plus puissantes qu’eux » qui occupaient le pays de Canaan : ces nations sont plus puissantes que moi, comment pourrais-je les déposséder ? Mais Dieu prend soin de les rassurer : « Ne les crains point », dit Moïse ; « souviens-toi de ce que l’Éternel a fait au Pharaon et à toute l’Égypte…ainsi fera l’Éternel, ton Dieu, à tous les peuples dont tu as peur…Tu ne t’épouvantera pas à cause d’eux, car l’Éternel, ton Dieu, est au milieu de toi, un Dieu grand et terrible ».

— Si Dieu était avec eux, ils pouvaient bien être tranquilles. Je me rappelle ce beau passage : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Romains 8:31-39). Et c’est pour nous aussi, n’est-ce pas ?

— Oui, et bien d’autres qui nous assurent que Dieu est avec nous afin que nous soyons sans crainte (Hébreux 13:5-6 ; Jean 16:33). C’est ce que le Seigneur disait une fois à Paul, quand il était à Corinthe « dans la faiblesse, et dans la crainte, et dans un grand tremblement » : « Ne crains point, mais parle et ne te tais point, parce que je suis avec toi ». Aussi Paul pouvait-il dire : « Je puis toutes choses en Celui qui me fortifie » (1 Cor. 2:3 ; Actes 18:9 ; Phil. 4:13). Et nous pouvons avoir aussi cette confiance que Dieu ne nous laissera point si nous nous attendons à Lui.

— Cela me fait encore penser à un verset de cantique que j’aime tant :

 

« La délivrance est dans ton bras

Et l’amour dans ton cœur.

Quel bonheur ! Toujours tu seras

Ma gloire et mon Sauveur ».

 

— Moïse termine le chapitre 7 en rappelant encore aux Israélites qu’ils devaient brûler entièrement les idoles et les détruire quand même elles auraient été couvertes de métal précieux comme l’or et l’argent. « Tu ne désireras pas l’or et l’argent qui sont dessus,…car c’est une abomination pour l’Éternel, ton Dieu ; afin que tu n’introduises pas l’abomination dans ta maison…Tu l’auras en extrême horreur ». Cela nous montre combien l’Éternel voulait que son peuple d’Israël fût séparé de tout ce qui était souillé. Et il demande la même chose de nous.

— Mais il n’y a plus d’idoles !

— Tout ce qui, dans le cœur, prend la place de Dieu est une idole que nous avons à laisser ; et tout ce qui, dans le monde, est exalté pour flatter le cœur naturel est aussi une idole. Et l’apôtre Paul dit : « Ne touchez pas à ce qui est impur » (2 Cor. 6:17), c’est à dire à ce que le monde exalte et recherche ; l’apôtre Jean aussi termine son épître en disant : « Petits enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean 5:21).

 

 

6                        Chapitre 8

Moïse présente aux Israélites les motifs qu’ils ont d’obéir

La Bonne Nouvelle 1885 pages 88 à 94.

Les Israélites ne devaient jamais oublier la grande délivrance que Dieu leur avait accordée en les tirant du pays d’Égypte où ils avaient été de misérables esclaves, mais le beau chapitre 8 que nous venons de lire nous montre qu’ils devaient se souvenir d’une autre chose encore. Peux-tu me le dire ?

— Oui. C’était de leur long voyage dans le désert. Moïse dit que c’était un « désert grand et terrible, de serpents brûlants et de scorpions, une terre aride où il n’y a point d’eau ». Quel affreux endroit ! Et ils y avaient été si longtemps.

— C’est vrai, mais l’Éternel les y avait gardés. Dans cet endroit sans ressources, ils n’avaient manqué de rien, et avaient ainsi pu voir les soins merveilleux de Dieu envers eux. Il leur avait montré sa puissance, sa tendresse et son long support. Peux-tu te rappeler ce que l’Éternel leur avait donné dans le désert ?

— Quand ils avaient eu faim, Dieu leur avait fait descendre la manne du ciel. Quand ils avaient eu soif, il leur avait fait sortir de l’eau d’un dur rocher.

— Et plus encore, Moïse leur dit : « Ton vêtement ne s’est point usé sur toi, et ton pied ne s’est point enflé, pendant ces quarante ans ». Comment auraient-ils pu se procurer des vêtements dans le désert, si l’Éternel n’y avait pourvu ?

— Je n’avais jamais pensé à cela. Que c’est merveilleux !

— Ne penses-tu pas que c’est encore ce que Dieu fait pour les siens maintenant ?

— J’en suis sûre ; mais cependant la manne ne tombe plus du ciel et les vêtements s’usent.

— C’est vrai, mais que dit le Seigneur Jésus à ses disciples ? « Ne soyez pas en soucis pour votre vie de ce que vous mangerez et de ce que vous boirez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus…Regardez aux oiseaux du ciel : ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni n’assemblent dans les greniers, et votre père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup mieux qu’eux ? Et pourquoi êtes-vous en souci du vêtement ? Étudiez les lis des champs, comment ils croissent : ils ne travaillent ni ne filent, et cependant je vous dis que même Salomon dans toute sa gloire n’était pas vêtu comme l’un d’eux. Et si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs…ne vous vêtira-t-il pas beaucoup plutôt, gens de petite foi ? Ne soyez donc pas en souci disant : Que mangerons-nous ? Ou que boirons-nous ? Ou de quoi serons-nous vêtus ?... Votre père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses » (Matthieu 6:25-34).

— Que c’est beau ! Nous voyons bien par là que Dieu nous fournira comme aux Israélites tout ce dont nous avons besoin.

— Assurément, car il a dit : « Je ne te laisserai point, et je ne t’abandonnerai point » (Héb. 13:5) de sorte que nous pouvons être remplis de confiance. Tu as vu aussi que le désert que les Israélites traversaient était rempli de serpents, et même de serpents brûlants et de scorpions ; Dieu les avait garantis contre ces animaux venimeux, et même quand une fois ils eurent péché et que l’Éternel eut envoyé contre eux des serpents brûlants, il leur donna un moyen de guérison (Nombres 21).

— Moïse éleva un serpent d’airain sur une perche, et quiconque avait été mordu et le regardait, était guéri. C’est comme le Seigneur Jésus sur la croix, n’est-ce pas ? Celui qui croit en Lui ne périt pas mais il a la vie éternelle.

— Oui. La puissance de Satan est dans le monde, mais le Seigneur Jésus a vaincu Satan, et il garde les siens. Ce que nous avons à faire, c’est de veiller pour que le diable ne nous surprenne pas, et puis il faut lui résister en demeurant fermes dans la foi, attachés au Seigneur Jésus de tout notre cœur (1 Pierre 5:8-9 ; Jacques 4:7 ; Actes 11:23). Mais Dieu ne pourvoyait pas seulement aux besoins de son peuple comme un tendre Père, mais il avait aussi des leçons à leur apprendre. Moïse leur dit : « Connais en ton cœur que, comme un homme châtie son fils, l’Éternel, ton Dieu, te châtie ».

— Cela veut dire que Dieu ne les châtiait pas comme les autres peuples, ceux de Canaan par exemple, n’est-ce pas ? Mais quelles leçons Dieu voulait-il que son peuple apprît ?

— Moïse dit : « L’Éternel, ton Dieu, t’a fait marcher durant ces quarante ans dans le désert afin de t’humilier ». La première leçon qu’Israël devait apprendre, c’était l’humilité. Dans le désert où il n’y avait point d’eau, point de pain, point de chemin, mais du sable et des serpents, que pouvaient-ils faire ? Dieu leur montrait ainsi leur faiblesse et leur impuissance absolues. Sans Dieu, ils n’avaient qu’à y mourir. Se reconnaître ainsi faible et impuissant, c’est l’humilité ; mais notre cœur est naturellement orgueilleux. Nous aimons nous croire quelque chose, ou bien nous pensons que nous pouvons quelque chose de nous-même, et Dieu envoie quelque épreuve qui nous montre notre impuissance.

— Je me rappelle un verset que nous avons appris : « Vous, jeunes gens, soyez soumis aux anciens, et tous, les uns à l’égard des autres, soyez revêtus d’humilité, car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles ». Le Seigneur Jésus était « humble de cœur » (1 Pierre 5:5 ; Matthieu 11:29. Lisez aussi sur l’humilité qui plaît à Dieu, Ésaïe 57:15 et comme exemple Luc 7:36-50).

— La seconde leçon que les Israélites avaient à apprendre, c’était de connaître leur cœur. « Afin de t’éprouver », dit Moïse, « pour connaître ce qui était dans ton cœur ».

— Comment cela ?

— Dieu les faisait passer par des épreuves et des difficultés diverses, et ainsi ils voyaient s’il y avait dans leur cœur de l’obéissance et de la confiance envers Lui. Hélas ! Ils durent voir que leurs pauvres cœurs étaient pleins de murmures. Quand tout va bien autour de nous, nous ne savons pas si nos cœurs sont obéissants et confiants, mais si quelqu’un tombe malade, ou perd sa fortune, il peut alors voir s’il se résigne et se confie en Dieu ou bien s’il murmure.

— Je sais cela. Quand j’ai eu mal au pied le printemps dernier, et que je devais rester à la maison, quand il faisait si beau dehors et que chacun pouvait sortir se promener, j’ai été souvent malheureuse. Je disais : Pourquoi Dieu m’envoie-t-il ce mal ? J’ai appris que mon cœur n’était pas soumis.

— Et le Seigneur t’a enseigné là une précieuse leçon. Quand on a appris à se connaître ainsi, Dieu nous conduit par sa grâce à apprendre à être content des circonstances où nous nous trouvons, et à voir que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Phil. 4:11 ; Romains 8:28). Enfin la troisième leçon que les Israélites apprirent dans le désert était celle de la dépendance. Moïse leur dit : « afin de te faire connaître que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de Dieu » (Matthieu 4:4).

— Je me souviens que ce sont les paroles du Seigneur Jésus quand Satan lui disait de changer les pierres en pain. Mais j’aimerais que tu me les expliques.

— Le pain nourrit le corps, mais les Israélites devaient faire bien attention à la manière dont le pain et tout ce dont ils avaient eu besoin leur avait été donné. C’était par la parole de Dieu. Ils n’avaient pas autre chose dans le désert. S’ils avaient faim, ils devaient attendre que Dieu dise la parole qui envoyait la nourriture ; s’ils manquaient d’eau, c’est la parole de Dieu qui la faisait sortir du rocher. Ils n’avaient même pas un chemin dans le désert, mais Dieu leur disait comment ils trouveraient le chemin. De sorte qu’ils avaient à apprendre à dépendre non pas d’eux-mêmes, ni d’aucun homme, mais de Dieu seul.

— Je crois comprendre. Ils devaient s’attendre à Dieu pour toutes choses, et c’est ce que nous devons faire aussi, n’est-ce pas ?

— Oui. Ils ne devaient rien faire que ce que Dieu leur disait. C’était la vie pour eux comme pour nous. Vois le Seigneur Jésus. En citant à Satan ces paroles du Deutéronome, c’est comme s’il lui avait dit : J’ai faim ; je pourrais bien faire de ces pierres du pain, mais je ne le ferai pas à moins que Dieu ne me le dise. C’est là la vraie obéissance, la dépendance de Dieu, et c’est ce qui met Satan en fuite.

— Les paroles de Moïse me rappellent ce que le Seigneur Jésus disait aux foules qui le suivaient, après qu’il eut multiplié les pains : « Travaillez, non point pour la viande qui périt, mais pour la viande qui demeure jusque dans la vie éternelle » (Jean 6:26-29).

— Oui, les foules pensaient seulement à être nourries pour cette vie, comme les Israélites l’avaient été dans le désert, et c’est pour cela qu’elles venaient à Jésus ; mais il était le pain de vie, qui donne la vie à l’âme, la vie éternelle. C’est là la seule chose importante, et c’est ce que Jésus aurait voulu leur faire comprendre. Mais quand il leur dit que, pour se nourrir de ce pain de vie, il faut croire en Lui, le recevoir, et dépendre aussi pour cela de Dieu, alors ils raisonnent et murmurent, et finalement le rejettent. Pour recevoir Jésus, il faut un cœur humilié, confiant dans la parole de Dieu, et dépendant de Lui.

 

7                        Chapitres 9 à 11

Moïse présente aux Israélites les motifs qu’ils ont d’obéir

 

La Bonne Nouvelle 1885 pages 107 à 113.

Te rappelles-tu quelles leçons nous avons trouvées au chapitre 8 ?

— Oui. Dans le désert, Dieu a voulu que les Israélites soient humiliés, qu’ils apprennent à connaître leur cœur, et qu’ils dépendent de Dieu. Et tu m’as montré que Dieu nous apprend, sur la terre, les mêmes leçons.

— C’est bien cela. Moïse ajoute ensuite : « pour te faire du bien à la fin ». Et l’apôtre Paul, après avoir parlé des souffrances que nous avons à supporter ici-bas, nous dit aussi : « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Romains 8:28). Si nous ne le voyons pas pleinement ici-bas, nous le verrons quand nous serons dans le ciel. Mais quel bien penses-tu que l’Éternel ait fait à la fin aux Israélites ?

— N’est-ce pas en les introduisant dans le pays de Canaan ?

— Oui. Mais l’Éternel donne à son peuple des avertissements très sérieux pour le temps où il serait établi dans la terre promise. Lis au chapitre 8 les versets11 à 20, et tu me diras quels sont ces avertissements.

— D’abord, Moïse leur dit que quand ils jouiraient de toutes les richesses du pays, ils devaient prendre garde d’oublier l’Éternel, leur Dieu, qui les avait délivrés d’Égypte. Et ensuite il ne fallait pas qu’ils pensent que c’était par leur propre force qu’ils avaient acquis ces richesses.

— Tu as bien compris. L’oubli de l’Éternel devait les conduire à dresser des idoles, et alors ils périraient. C’est ainsi que nous sommes aussi exhortés à ne pas oublier ce que le Seigneur a fait pour nous purifier de nos péchés de peur que nous ne servions le monde et ses convoitises (Lisez 2 Pierre 1:3-15). C’était l’Éternel, leur Dieu, qui donnait aux Israélites la force pour acquérir ces richesses de Canaan. Eux n’en avaient aucune. Penses-tu que nous en ayons plus qu’eux pour nous sauver, et ensuite pour que nous puissions servir Dieu ?

— Oh ! Non. Je me rappelle un passage où il est dit : « Alors que nous étions encore sans force, Christ est mort pour des impies » (Rom. 5:6). Nous n’avions donc pas de force pour nous sauver.

— Et l’apôtre Paul dit aux Éphésiens (6:10) : « Fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force ». C’est dans le Seigneur qu’est notre force, et non pas en nous-mêmes. Maintenant lis les six premiers versets du chapitre 9.

— L’Éternel lui-même voulait détruire les puissants ennemis d’Israël. Il dit qu’il irait devant eux comme un feu consumant. Et personne ne peut résister à Dieu. Ils devaient être bien encouragés. Il semble que je n’aurais peur de rien si Dieu marchait devant moi.

— Et c’est aussi ce qu’il fait. Le bon berger, Jésus, va devant ses brebis, non seulement pour leur montrer le chemin mais aussi pour les protéger. « Ta houlette et ton bâton, ce sont eux qui me consolent », dit David au Psaume 23. Le bon berger est allé devant nous dans la mort pour vaincre nos ennemis : « le bon berger met sa vie pour ses brebis » (Jean 10:11 ; Hébreux 2:14, 15). Et il dit encore : « Je ne te laisserai point, je ne t’abandonnerai point » (Héb. 13:5). Nous pouvons donc ne rien craindre.

— Ces enfants de Anak étaient bien les géants dont les Israélites avaient eu si peur, n’est-ce pas ?

— Oui, mais ils n’avaient pas à craindre même les plus forts géants, Dieu était avec eux. Mais il y a un autre avertissement que Dieu donne aux enfants d’Israël. Lis le commencement du verset 4.

— Je vois. Ils auraient été tentés de croire qu’ils méritaient quelque chose par leur bonté, qu’ils étaient meilleurs que les autres peuples.

— Oui. Nous sommes naturellement portés à croire qu’il y a en nous quelque chose de bon, et c’est tout le contraire. L’apôtre Paul le savait bien quand il disait : « Je sais qu’en moi, c’est à dire en ma chair, il n’habite point de bien – Rom. 7:18 », et en Tite 3:3-5, Dieu déclare que nous étions « insensés, désobéissants, égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés, vivant dans la malice et dans l’envie, haïssables, nous haïssant l’un l’autre…Mais, quand la bonté de notre Dieu sauveur et son amour envers les hommes sont apparus, il nous sauva, non sur le principe d’œuvres accomplies en justice que nous, nous eussions faites, mais selon sa propre miséricorde ». Nous n’avons donc aucun sujet de nous glorifier si ce n’est dans le Seigneur (1 Corinthiens 1:29:31). Mais peux-tu me dire pourquoi Dieu dépossédait les nations du pays de Canaan, et donnait leur terre aux Israélites ?

— C’est parce que ces nations étaient extrêmement méchantes que Dieu les fait périr ; et il donne leur pays aux Israélites parce qu’il l’avait promis à leurs pères, Abraham, Isaac et Jacob.

— C’est vrai. Et Dieu montre ainsi tout à la fois sa patience, sa justice et sa fidélité. Il y avait quatre cents ans et plus que l’Éternel avait juré à Abraham qu’il donnerait la terre de Canaan à sa postérité. Dieu laissa tout ce temps aux Cananéens pour se repentir, car il est patient, mais il n’avait pas oublié sa promesse. Il est fidèle, et il allait l’accomplir en introduisant en Canaan les Israélites, qui ne l’avaient cependant pas mérité. En même temps, il allait exécuter son juste jugement sur ces méchants peuples du pays de Canaan. Et il en sera de même maintenant pour le monde et le peuple de Dieu.

— Je comprends ce que tu veux dire, et cela me rappelle un passage qui se trouve dans la seconde épître de Pierre. Tu sais, quand il parle des moqueurs qui disaient : « Où est la promesse de sa venue ? ».

— Veux-tu le lire ?

— Le voici : « Le Seigneur ne tarde pas pour ce qui concerne la promesse, comme quelques-uns estiment qu’il y a du retardement, mais il est patient envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance » (2 Pierre 3:9). J’aime tant penser à la bonté et à l’amour du Seigneur qui ne veut pas qu’aucun pécheur périsse. C’est pour les sauver tous qu’il est mort, n’est-ce pas ? Pourquoi ne viennent-ils pas tous à Lui ?

— Ils sont d’autant plus coupables. Ce passage nous montre bien la patience de Dieu, mais l’apôtre dit au verset 7 : « Les cieux et la terre de maintenant sont réservés par sa parole pour le feu, gardés pour le jour du jugement et de la destruction des hommes impies ». Voilà la justice de Dieu. Ensuite, quant à sa fidélité envers les saints, il est ajouté au verset 13 : « Mais, selon sa promesse, nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre dans lesquels la justice habite ». Dieu n’oublie jamais d’accomplir sa promesse, et c’est pourquoi « si elle tarde, attends-la, car elle viendra sûrement, elle ne sera pas différée » (Habakuk 2:3).

— Que ce sera beau, ces nouveaux cieux et cette nouvelle terre où tout sera pur et saint et où nous serons pour toujours avec le Seigneur Jésus. Combien je me réjouis de les voir, mais je voudrais que beaucoup de pauvres pécheurs soient convertis pour échapper au jugement, et pour être là avec nous.

— Nous pouvons le demander au Seigneur et saisir toutes les occasions d’annoncer, par nos paroles et notre vie, « les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (1 Pierre 2:9). Dieu peut se servir même d’un petit enfant pour convertir un pauvre pécheur, comme nous l’avons lu il y a peu de temps. Pour en revenir à notre chapitre, nous voyons le soin que Moïse prend de montrer aux Israélites que ce n’était pas leur justice qui leur ouvrait l’entrée en Canaan. Il dit : « tu es un peuple de cou roide », c’est à dire obstiné dans sa méchanceté. Et il leur en rappelle différents traits. Peux-tu me les dire ?

— La première fois que l’Éternel fut irrité contre eux c’est quand moïse était sur la montagne avec Dieu et que les Israélites firent un veau d’or pour l’adorer.

— Et combien ils étaient coupables ! Peu de temps auparavant, ils avaient dit à Moïse qu’ils feraient tout ce que l’Éternel avait dit. Ils avaient entendu la voix de l’Éternel leur commander : « tu ne te feras pas d’images taillées » et la première chose qu’ils firent c’est de dire à Aaron : « Fais-nous des dieux qui marchent devant nous » (Exode 19:8 ; 20:4 ; 32:1). Après cela, tout ce qu’ils méritaient c’était d’être détruits, mais Moïse intercéda pour eux, et l’Éternel leur fit grâce. Mais Moïse ne leur rappelle-t-il pas d’autres occasions où les Israélites se montrèrent rebelles. Lis les versets 22 et 23 du chapitre 9.

— Je me rappelle bien ce qui arriva à Kibroth-Hattaava. Les enfants d’Israël s’étaient dégoûtés de la manne, ils voulaient manger de la chair ; Dieu leur en donna, mais il les châtia aussi (Nombres 11). Beaucoup d’entre eux moururent. Mais qu’arriva-t-il à Tabhéra et à Massa ?

— Avant de te répondre, je voudrais te faire remarquer qu’en se plaignant de la manne, ils méprisaient les tendres soins de Dieu qui leur donnait, chaque jour, ce qu’il y avait de plus excellent, le pain du ciel. Hélas ! Plus tard, leurs descendants méprisèrent aussi le vrai pain du ciel, le Seigneur Jésus, venu pour leur donner la vie (Jean 6:32-36). Et combien de personnes, de nos jours, préfèrent le monde à Jésus ! Tabhéra était l’endroit où les Israélites se plaignirent de la fatigue alors que l’Éternel lui-même les conduisait, comme si, dans ses compassions, il ne mesurait pas leurs pas à leurs forces (Nombres 11:1-3 ; comparez avec Marc 8:1-3 qui montre les compassions du Seigneur). C’était l’accuser de dureté. Et à Massa, ils avaient murmuré parce qu’ils n’avaient pas d’eau, comme si, après leur avoir donné la manne, il voulait les faire périr de soif (Exode 16 ; 17:1-7 ; Nombres 20:1-13). Ne te souviens-tu pas aussi de ce qui était arrivé à Kadès-Barnéa ?

— Oui. C’est là que les espions firent défaillir le cœur des Israélites. Ils manquèrent de foi et de confiance en Dieu, et eurent peur des géants et des villes fortes, comme si l’Éternel n’était pas au dessus de tout. Quelle triste histoire ! On voit bien qu’ils n’avaient aucun droit à entrer en Canaan à cause de leur justice.

— Certainement non. Aussi Moïse leur dit-il : « Vous avez été rebelles à l’Éternel depuis le jour que je vous ai connus ». Si Dieu les introduisait dans le pays de Canaan, c’était par pure grâce et en vertu de ses promesses aux pères. Mais n’oublions jamais que notre cœur naturel ne vaut pas mieux que celui de ce peuple. « Vous êtes sauvés par grâce » (Éphésiens 2:5). Voilà ce dont nous devons toujours nous souvenir, et ce doit être pour nous un sujet d’actions de grâces et un puissant motif d’obéissance. « Vous avez été achetés à prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps » (1 Corinthiens 6:19-20).

 

 

8                        Chapitres 9 à 11 (suite)

Moïse présente aux Israélites les motifs qu’ils ont d’obéir

 

La Bonne Nouvelle 1885 pages 127 à 133.

C’est si beau de voir combien Moïse aimait le peuple d’Israël malgré sa méchanceté. J’ai relu la prière qu’il adressait à Dieu pour eux. Veux-tu que je la relise ?

— Certainement.

— « Et je suppliai l’Éternel, et je dis : Seigneur Éternel ! ne détruis pas ton peuple, et ton héritage, que tu as racheté par ta grandeur, que tu as fait sortir d’Égypte à main forte ! Souviens-toi de tes serviteurs, d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob, ne regarde pas à la dureté de ce peuple, et à sa méchanceté, et à son péché ; de peur qu’on ne dise dans le pays d’où tu nous as fait sortir : Parce que l’Éternel ne pouvait pas les faire entrer dans le pays qu’il leur avait promis, et parce qu’il les haïssait, il les a fait sortir pour les faire mourir dans le désert. Or ils sont ton peuple et ton héritage, que tu as fait sortir par ta grande puissance et par ton bras étendu ».

— C’est en effet une bien belle prière. Moïse aimait Israël parce que c’était le peuple de Dieu. Il avait à cœur la gloire de Dieu. Il ne fait pas valoir le justice d’Israël, au contraire, il parle de leur méchanceté ; mais il fait appel à la fidélité de Dieu, il demande que Dieu maintienne sa gloire parmi les nations, et il lui rappelle sa miséricorde envers le peuple qu’il avait racheté et qui était à Lui. Dieu exauça Moïse et ne voulut pas détruire le peuple. Quelle puissance il y a dans la prière de quelqu’un qui entre dans la pensée et le cœur de Dieu, et qui désire sa gloire !

— Je pense que nous pouvons aussi prier comme Moïse pour que Dieu ait compassion des pécheurs et les sauve.

— Sans doute. C’est ce que nous ferons si nous avons à cœur la gloire du Seigneur Jésus. Nous sommes exhortés à prier pour tous les hommes et en toutes choses nous pouvons présenter nos requêtes à Dieu (1 Tim. 2:1-4 ; Phil. 4:6). Moïse prend occasion de la miséricorde que Dieu avait exercée envers son peuple en lui pardonnant, pour l’exhorter à l’amour et à l’obéissance. Relis les versets 12 et 13 du chapitre 10.

La grâce que Dieu nous a faite en nous sauvant doit être pour nous le puissant motif de nous attacher à Dieu et de Le servir. « Nous l’aimons parce que lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4:19). Et alors nous gardons ses commandements et nous ne les trouvons pas pénibles. Mais pour cela, il faut être « né de Dieu » (1 Jean 5:1-3). Car l’homme naturel n’aime ni Dieu ni sa loi (Romains 8:7). Moïse dit ensuite : « Voici, à l’Éternel, ton Dieu, appartiennent les cieux, et les cieux des cieux, le terre et tout ce qui est en elle. Cependant l’Éternel s’est attaché à tes pères pour les aimer, et il vous a choisis, vous, leur semence, après eux, d’entre tous les peuples ». N’est-ce pas une chose merveilleuse, en effet, que le grand Dieu, à qui appartiennent toutes choses, aille choisir un petit peuple, sans force, méchant et rebelle, pour en faire son peuple ? Leurs pères n’étaient que soixante-dix personnes quand ils vinrent en Égypte, et maintenant, selon sa promesse à Abraham, ils étaient en nombre comme les étoiles des cieux.

— Cela me fait penser à une autre chose. N’est-il pas aussi bien merveilleux que Dieu nous ait donné son Fils pour nous sauver et nous conduire au ciel, même une pauvre enfant comme moi ?

— Tu as raison. Si Dieu a montré sa miséricorde envers son peuple d’Israël sur la terre, et l’a introduit en Canaan, malgré sa méchanceté, il nous fait connaître sa grâce d’une manière bien plus excellente par « le grand amour dont il nous a aimés », alors que nous étions « morts dans nos fautes et dans nos péchés » ; et il nous a vivifiés avec Christ, ressuscités, et fait asseoir en Lui dans les lieux célestes (Éphésiens 2:4-7). Mais continuons notre étude. Lis les neuf premiers versets du chapitre 11, et dis-moi ce que tu y trouves.

— Je vois que Moïse rappelle aux Israélites les châtiments que l’Éternel avait infligés à Pharaon et à son peuple par sa grande puissance : ils furent engloutis dans la mer. Et je trouve aussi le terrible jugement de Dieu sur Dathan et Abiram qui s’étaient rebellés, et qui furent engloutis dans la terre avec tout ce qui était à eux. C’est comme si Dieu leur disait : Je n’ai pas plus épargné les rebelles Dathan et Abiram que les rebelle Égyptiens, aussi prenez garde.

— Oui, c’était encore un avertissement sérieux que Dieu leur donnait afin qu’ils prennent soin d’obéir pour demeurer en possession du pays où ils allaient entrer, « un pays ruisselant de lait et de miel ».

— Je vois, en lisant les versets 10 à 15 de notre chapitre, combien le pays de Canaan valait mieux que le pays d’Égypte, alors que les Israélites avaient si souvent regretté ce dernier. Je pense que quand Dieu nous donne, c’est toujours ce qui est le meilleur.

— Certainement. Pour nous, nous savons qu’il nous a donné ce qu’il avait de plus précieux, c’est à dire son Fils, et avec Lui toutes choses (Romains 8:31-32). En Égypte où il ne pleut point et où il fait très chaud, il fallait beaucoup de peines et de travaux pour amener l’eau partout pour arroser les semences. Mais la terre de Canaan était un pays de montagnes et de vallées où la pluie tombait des cieux pour arroser la terre, et Dieu promettait aux Israélites, s’ils étaient obéissants, de leur envoyer les pluies régulières de la première et de la dernière saison, en automne et au printemps, afin que leurs récoltes fussent abondantes, et que leur bétail eût de l’herbe pour paître.

— Me permets-tu de te dire plusieurs choses auxquelles je viens de penser ?

— Bien sûr.

— D’abord j’ai pensé que, comme les Israélites qui allaient entrer dans le pays de Canaan, n’avaient pas à regretter l’Égypte où ils avaient eu tant de souffrances et de durs travaux, ainsi nous, nous n’avons pas à regretter le monde et la terre où il y a tant de fatigues et de douleurs, mais il nous faut plutôt regarder vers le ciel où tout est si beau et où nous serons bientôt avec Jésus. Ensuite je me disais combien les Israélites devaient être heureux de savoir que Dieu avait toujours les yeux sur le pays qu’ils habitaient, et sur eux aussi. Mais il a les yeux sur nous aussi, bien que nous ne demeurions pas en Canaan, n’est-ce pas ?

— Certainement. Il voit tous les hommes du haut des cieux, et prend garde à toutes leurs actions (Psaume 33:13-15). Mais « les yeux de l’Éternel regardent çà et là par toute la terre, afin qu’il se montre fort, en faveur de ceux qui sont d’un cœur parfait envers lui » (2 Chroniques 16:9). Et, d’une manière particulière, « les yeux de l’Éternel sont sur les justes, et ses oreilles sont tournées vers leurs supplications » ; « il ne retire pas ses yeux de dessus le juste » (1Pierre 3:12 ; Psaume 34:15 ; Job 36:7). Ainsi, en quelque lieu que nous soyons, nous pouvons être sûrs que Dieu s’occupe de nous avec une tendre sollicitude. Mais pour que les Israélites jouissent des bénédictions de l’Éternel, ils devaient être obéissants ; et nous aussi, nous ne sommes heureux, jouissant de la paix de Dieu, que quand nous sommes soumis et dépendants envers Dieu. Un enfant désobéissant ne peut pas être heureux.

— Je le sais. Quand on a désobéi, on se sent tout malheureux jusqu’à ce qu’on ait été dire à Dieu que l’on a mal fait. Et il nous pardonne (1 Jean 1:9). Combien il est bon et miséricordieux ! Nous devrions toujours l’aimer et lui obéir. Je pense souvent à ces deux lignes d’un cantique :

 

« Quel amour !

Tu veux sans cesse

Nous pardonner, nous guérir ».

 

— Moïse répète encore aux Israélites que, s’ils étaient obéissants et s’attachaient à l’Éternel, ils dépossèderaient toutes ces nations grandes et fortes devant eux. « Tout lieu » dit-il, « que foulera la plante de votre pied, sera à vous…Personne ne pourra tenir devant vous ». Et vois-tu, il en est de même pour les bénédictions que Dieu nous donne en Jésus, son Fils bien-aimé. Il dit que nous avons la rédemption par son sang, que la paix a été faite par le sang de la croix, que nous sommes agréables dans le Bien-aimé. Qu’avons-nous à faire ? Croire Dieu ; c’est comme si nous y mettions notre pied, comme sur une chose qui est à nous, puisque Dieu le dit. C’est ainsi qu’il est dit : « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ». « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé » (Éphésiens 1:3-7 ; Colossiens 1:20 ; Jean 3:36 ; Actes 16:31).

— Je comprends. Dieu a dans sa main toutes ces grâces, comme un trésor pour nous. Et nous n’avons qu’à les saisir de tout notre cœur et à lui rendre grâces. C’est là croire. Comme c’est beau !

— Enfin Moïse termine ses exhortations à l’obéissance en disant au peuple : « Je mets aujourd’hui devant vous la bénédiction et la malédiction ; la bénédiction, si vous écoutez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, que je vous commande aujourd’hui ; la malédiction, si vous n’écoutez pas les commandements de l’Éternel, votre Dieu ». Et plus loin : « Vous allez passer le Jourdain pour entrer, pour posséder le pays que l’Éternel, votre Dieu, vous donne ; et vous le posséderez, et vous y habiterez. Vous prendrez donc garde de pratiquer tous les statuts et les ordonnances que je mets aujourd’hui devant vous ». Le serviteur de Dieu a placé, devant les enfants d’Israël, toutes les raisons qu’ils avaient d’obéir quand ils seraient dans le pays. Les soins de Dieu envers eux, sa patience et sa miséricorde, ses grâces signalées, ses jugements à craindre, à aimer et à servir l’Éternel, leur Dieu, et enfin il leur dit : si vous obéissez, vous serez heureux ; si vous désobéissez, vous serez malheureux. Qu’ont-ils fait ?

— Ils ont désobéi, et ils ont été et sont malheureux, mais j’aime à penser que leur Dieu ne les oublie pas et qu’il aura compassion d’eux.

— Oui, le temps vient où seront réalisées ces paroles, pour Jérusalem et pour Israël : « Pour un petit moment, je t’ai abandonnée, mais avec de grandes compassions, je te rassemblerai. Dans l’effusion de la colère, je t’ai caché ma face pour un moment, mais avec une bonté éternelle, j’aurai compassion de toi, dit ton Rédempteur, l’Éternel » (Ésaïe 54:7, 8).

 

 

9                        Chapitres 12-26

Moïse enseigne au peuple la manière dont il devra se conduire en Canaan

9.1   Chapitre 12

 

La Bonne Nouvelle 1885 pages 152 à 157.

Du chapitre 12 au chapitre 26, Moïse fait connaître aux Israélites ce qu’ils auront à faire pour jouir de la bénédiction de l’Éternel, une fois entrés dans le pays de Canaan. Lis d’abord le chapitre 12 et puis tu essaieras de me dire ce qu’il renferme.

— En premier, les enfants d’Israël devaient détruire entièrement les lieux où les Cananéens avaient servi leurs dieux ; ils devaient démolir leurs autels, briser leurs images, et brûler les bocages où ces peuples adoraient leurs idoles. Je comprends cela. Il fallait que la terre de l’Éternel fût purifiée des souillures des idoles, qui sont une abomination devant Dieu.

— Tu as raison. Là où Dieu se trouve, il ne peut y avoir d’idoles. C’est pourquoi il nous faut prendre garde de ne pas avoir, dans nos cœurs, quelque chose qui prendrait la place de Dieu : ce serait une idole. Aussi l’apôtre Jean dit-il aux chrétiens : « Enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean 5:21). Et Paul écrit aussi : « Quelle convenance y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? Car vous êtes le temple du Dieu vivant » (2 Cor. 6:16). Mais qu’y a-t-il encore dans notre chapitre ?

— L’Éternel voulait avoir dans le pays un lieu qu’il choisirait, où il mettrait son nom et où l’on irait lui offrir des sacrifices. Je pense que c’était l’endroit où serait dressé le tabernacle, n’est-ce pas ?

— Oui, et plus tard le temple. La première et grande chose que l’Éternel demande de son peuple, c’est de l’adorer. Mais d’abord, le pays devait être purifié. Ainsi nous ne pouvons pas non plus adorer Dieu si nos cœurs ne sont pas purifiés. Ils le sont par la foi et par le sang de Jésus (Actes 15:9 ; 1 Jean 1:7 ; Hébreux 10:19-22). Alors, nous sommes propres pour adorer Dieu, car nous pouvons nous approcher de Lui. Mais remarque la différence entre le culte que rendaient les païens à leurs idoles, et celui que demandait l’Éternel. Les païens adoraient une foule de dieux et dans une quantité d’endroits qu’ils choisissaient à leur gré. Les enfants d’Israël ne devaient pas les imiter. Ils n’avaient qu’un seul Dieu, l’Éternel, le seul vrai Dieu, et ils ne pouvaient l’adorer qu’en un seul lieu choisi par Lui. Ils ne pouvaient pas dresser des autels et servir l’Éternel où et comme bon leur semblerait.

— Mais maintenant il n’y a plus de lieu que Dieu ait choisi pour que nous allions l’y adorer.

— Non, le Seigneur Jésus a dit : « L’heure vient, que vous n’adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem…Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (Jean 4:21-22). Mais Dieu ne nous laisse cependant pas ignorer comment nous avons à Lui rendre notre culte. Comme les Israélites formaient un seul peuple, ainsi les vrais adorateurs, c’est à dire les vrais chrétiens sauvés par la foi en Jésus, forment un seul corps (1 Cor. 12:13 ; Éph. 4:4). Et bien qu’en différents lieux, ils ont un centre commun de rassemblement. C’est le Seigneur Jésus qui lui-même a dit : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Matth. 18:20). Réunis ainsi au nom de Jésus, ils offrent par Lui à Dieu des sacrifices spirituels de louanges et d’actions de grâces (1 Pierre 2:5).

— Nous sommes bien heureux de pouvoir ainsi nous approcher de Dieu, notre Père, au nom du Seigneur Jésus. Il me semble quelquefois que c’est comme si nous étions déjà au ciel. Et j’ai aussi remarqué que Moïse dit au peuple : « Vous vous réjouirez devant l’Éternel, votre Dieu ». Au lieu d’avoir peur, comme à la montagne de Sinaï, ils sont invités à se réjouir.

— C’est que Dieu aime avoir son peuple rassemblé autour de Lui, et à le voir heureux dans la jouissance de ses bénédictions. Te rappelles-tu ce qui arriva le soir du premier jour de la semaine après la résurrection du Seigneur Jésus ?

— Oh, oui ! C’est si beau ! Les disciples étaient rassemblés et les portes fermées parce qu’ils avaient peur des Juifs ; et, tout d’un coup, le Seigneur Jésus se trouva au milieu d’eux et leur dit : « Paix vous soit » ; et Il leur montra ses mains et son côté. Oh ! Ils n’eurent pas peur mais ils se réjouirent en voyant le Seigneur au milieu d’eux (Jean 20:19-23). C’était Celui qui les aimait et qui était mort pour eux.

— Nous ne le voyons pas de nos yeux quand nous sommes réunis en son nom, mais il est au milieu de nous aussi réellement qu’il était ce soir-là au milieu de ses disciples, et comme tu le disais : C’est Celui qui nous aime. Aussi pouvons-nous de même nous réjouir devant notre Dieu et Père, en la présence du Seigneur Jésus (Phil. 3:1 ; 4:4 ; Actes 2:46).

— Que Dieu est bon. Il veut que nous soyons parfaitement heureux.

— Il est amour et veut qu’en Lui notre joie soit accomplie, parfaite. Mais continuons notre chapitre.

— J’y ai aussi remarqué que les enfants d’Israël pouvaient, partout où ils habitaient, tuer des animaux et en manger la chair, mais qu’ils devaient s’abstenir soigneusement de manger du sang. Ils devaient le verser par terre.

— Quand ils étaient dans le désert et qu’ils tuaient une bête, ce devait être devant le tabernacle, et le sang en était répandu sur l’autel (Lévitique 17:1-7). Mais une fois entrés dans le pays de Canaan, ils pouvaient tuer chez eux les bêtes qu’ils voulaient manger, et verser le sang par terre, puisqu’on ne pouvait de toutes les parties du pays venir jusqu’au tabernacle. Mais quant aux premiers-nés du bétail, les offrandes, les dîmes et les sacrifices, tout devait être présenté à l’Éternel et mangé au lieu que Dieu choisirait pour y mettre son nom. Et alors, le sang était répandu sur l’autel.

— Est-ce qu’il y a une instruction pour nous ?

— Certainement, voici celle qui me frappe. Les Israélites, toutes les fois qu’ils tuaient une bête pour leur nourriture, et qu’ils en répandaient le sang, devaient se souvenir des droits de Dieu sur eux et sur toute vie, aussi bien que quand ils allaient avec tout le peuple offrir leurs sacrifices devant le tabernacle. Et nous, ce n’est pas seulement le premier jour de la semaine, quand nous sommes rassemblés avec le peuple de Dieu, que nous devons nous souvenir que nous sommes au Seigneur, à Lui rendre grâces et à nous nourrir de Christ, mais chaque jour, nous devons pour toutes choses rendre grâces, et par la foi manger la chair et le sang du Fils de l’homme, c’est à dire saisir dans notre âme toute la valeur de Christ qui est mort pour nous (Phil. 4:6 ; Éph. 5:20 ; Jean 6:53-57).

— Je voudrais bien avoir mon cœur toujours occupé de ce bon Sauveur, et me rappeler que c’est Lui qui m’a sauvé, qui m’aime et me gardera jusqu’à la fin. Mais veux-tu me dire encore quelque chose sur la fin du chapitre ?

— Volontiers. Si nous lisons depuis le verset 28, nous verrons combien l’Éternel prenait soin d’avertir son peuple de se garder de l’idolâtrie. Il savait que c’était la pente naturelle du cœur de l’homme. Aussi lui dit-il : « Prends garde à toi,… de peur que tu ne recherches leurs dieux (ceux des Cananéens), en disant : Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? Et je ferai de même, moi aussi ».

— Comment auraient-ils pu avoir la pensée de laisser l’Éternel qui les avait délivrés et bénis, pour adorer des faux dieux, des dieux si cruels que les peuples de Canaan leur sacrifiaient même leurs fils et leurs filles ?

— C’est cependant ce que les Israélites ont fait plus tard (2 Rois 17:17), et cela nous montre combien l’avertissement leur était nécessaire. Il nous faut prendre garde aussi. Ce ne sont plus d’idolâtries et de monstruosités semblables que nous sommes entourés, mais il y a autour de nous le monde duquel il est dit : « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde : si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » (1 Jean 2:15-16). Prenons garde de nous occuper de ce qui est dans le monde, de ce que le monde dit, de ce que le monde fait et comment il le fait. Notre cœur naturel, pour lequel le monde a de l’attrait, nous y entraînerait bientôt. Écoutons l’avertissement que Moïse adressait au peuple : « Prends garde à écouter tout ce que je te commande » et celui de l’apôtre Jean : « Le monde s’en va et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean 2:17).

 

9.2   Chapitres 13 et 14

Moïse enseigne au peuple la manière dont il devra se conduire en Canaan

 

La Bonne Nouvelle 1885 pages 167 à 175.

Ce chapitre treize se rattache au précédent. L’Éternel avait ordonné à son peuple de nettoyer le pays de toute trace d’idolâtrie, et il lui avait dit que Lui-même choisirait un lieu où on pourrait l’adorer. Maintenant, il va enseigner aux enfants d’Israël ce qu’il y aurait à faire si quelqu’un voulait l’entraîner dans l’idolâtrie.

— Je crois comprendre. D’abord il y est dit que si un prophète ou un songeur de songes, faisant même des miracles, voulait engager le peuple à adorer de faux dieux, il ne fallait pas l’écouter mais le faire mourir. Mais cela ne nous concerne point, n’est-ce pas ?

— Le chrétien ne fait mourir personne. Mais si quelqu’un, même un homme savant et éloquent, venait nous enseigner des choses contraires à la parole de Dieu, faudrait-il l’écouter ? Non ; mais nous attacher à la parole de Dieu. L’apôtre Paul disait aux Galates : « Il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent pervertir l’évangile de Christ. Mais quand nous-mêmes, ou quand un ange venu du ciel vous évangéliserait outre ce que nous vous avons évangélisé, qu’il soit anathème » (Gal. 1:7-8). Et Jean écrivait à la dame élue : « Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas la doctrine du Christ, ne le recevez pas » (2 Jean 10). Voilà ce que le chrétien doit faire : écouter la voix du bon Berger dans la parole de Dieu et la suivre (Jean 10:4, 5), et bien se garder d’écouter la voix des étrangers, c’est à dire de ceux qui enseignent ce qui est contraire à la Parole. Des miracles ne sont pas une preuve qu’un homme dit vrai ; il faut que ce qu’il dit soit conforme à la Bible. Le temps viendra où des séducteurs feront « de grands signes et des prodiges, de manière à séduire, si possible, même les élus » (Matth. 24:23-25). C’est le Seigneur Jésus qui le dit. Et l’apôtre Paul nous parle nous parle d’un homme qu’il appelle l’inique, qui viendra « selon l’opération de Satan, en toute sorte de miracles et signes et prodiges de mensonge, et en toute séduction d’injustice pour ceux qui périssent, parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés » (2 Thess. 2:8-10). Qu’est-ce qui empêchera les élus d’être séduits ?

— C’est qu’ils auront connu et aimé la vérité. Je me rappelle que le Seigneur Jésus a dit : « Ta parole est la vérité » (Jean 17:17).

— Oui, cette précieuse Parole est une lampe à notre pied, une lumière à notre sentier (Psaume 119:105) pour nous guider sûrement à travers toutes les ténèbres du monde et tous les pièges dont l’ennemi sème nos pas. Maintenant continuons notre chapitre.

— Ce qui vient après me semble bien terrible. Moïse dit : « Si ton frère, fils de ta mère, ou ton fils, ou ta fille, ou la femme de ton cœur, ou ton ami, qui t’est comme ton âme, t’incite en secret disant : Allons et servons d’autres dieux… tu ne t’accorderas pas avec lui et tu ne l’écouteras pas ; et ton œil ne l’épargnera pas, et tu n’auras pas pitié de lui, et tu ne le cacheras pas ; mais tu le tueras certainement : ta main sera la première contre lui pour le mettre à mort, et la main de tout le peuple ensuite ». Je comprends bien qu’on ne devait pas l’écouter, mais comme cela devait être douloureux de mettre à mort quelqu’un que l’on aimait tendrement.

— Cela est bien vrai ! Mais pense que l’Éternel était le Dieu et le Roi d’Israël, et qu’adorer des idoles, c’était le déshonorer et le trahir. Que fait-on de nos jours à un homme qui trahit son roi ? On le traite tout aussi rigoureusement. Et Dieu n’est-il pas bien plus que le plus grand roi de la terre ? Ensuite tu vois qu’il s’agit d’un séducteur qui, non content d’abandonner Dieu, cherchait à entraîner d’autres dans le mal. Il fallait couper le mal à la racine. Enfin, que devons-nous préférer, Dieu ou bien ceux que nous aimons le plus ?

— C’est Dieu certainement. Je me rappelle comment Abraham obéit à Dieu qu’il aimait plus que son cher Isaac. Il était prêt à le sacrifier sur l’ordre de Dieu, et cependant Isaac n’avait fait aucun mal. Mais Dieu l’arrêta. Oui, je vois que Dieu doit être préféré à tout. Mais nous sommes bien heureux de ne pas vivre en ce temps-là.

— Nous vivons sous la grâce et non sous la loi, et nous pouvons en bénir Dieu. Mais vois quel grand mal a amené l’oubli de ce commandement de Dieu. Le grand et sage roi Salomon se laissa égarer par ses femmes qu’il aimait, et lui que l’Éternel avait comblé de tant de grâces devint idolâtre et remplit Jérusalem de faux dieux (2 Rois 11:1-10). Et le peuple suivit l’exemple de son roi, et à la fin Dieu les chassa de leur pays. Tu comprends donc combien il était important d’être en garde contre l’idolâtrie. Il fallait prendre ouvertement parti pour Dieu, même contre ceux que l’on aimait le plus. Et ne penses-tu pas que nous avons aussi à le faire, bien que nous soyons sous la grâce ?

— Oui, mais pas de la même manière. Et j’aimerais que tu m’expliques un peu comment cela peut arriver pour nous.

— Le Seigneur Jésus a dit : « Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs, et même aussi sa propre vie, il ne peut être mon disciple » (Luc 14:26). Que penses-tu que cela signifie ?

— Le Seigneur Jésus est digne que nous l’aimions par dessus tout, et nous devons être prêts à tout laisser pour Lui, même ce que nous avons de plus cher. Mais s’il me fallait vous quitter, toi et mon petit frère, je sens que je serais bien triste.

— Sans doute, nous pouvons être appelés à avoir le cœur brisé quand, ayant appris à connaître le Sauveur, nous désirons le suivre. Il peut arriver que ceux que nous aimons le plus ne connaissent pas Jésus, et voudraient nous retenir dans le monde ou nous y entraîner avec eux. On peut avoir à supporter les moqueries, les dédains et les injures pour Christ, et combien cela est douloureux de la part de ceux que nous aimons. On a vu des parents ne plus vouloir parler à leurs enfants convertis, ou même les renvoyer de chez eux. Que faut-il préférer ? Christ, ou ceux que l’on aime ?

— Christ ! Mais combien l’on doit souffrir !

— Les premiers chrétiens avaient à supporter davantage. Pour le Seigneur, ils devaient souvent tout perdre, même leur propre vie. Je t’en citerai un exemple. Au commencement du troisième siècle, une jeune dame de vingt-deux ans nommée Perpétue fut mise en prison et condamnée à être jetée aux bêtes féroces parce qu’elle était chrétienne. Elle avait un père, une mère, deux frères et un petit enfant. Son père était resté païen. Il aimait tendrement sa fille et vint plusieurs fois la supplier de sacrifier aux idoles pour sauver sa vie. Il se mettait à genoux devant elle, lui demandant d’avoir pitié d’elle-même, de son enfant, et des cheveux blancs de son vieux père. Tu peux penser si Perpétue devait avoir le cœur déchiré. Mais le Seigneur lui donna de rester fidèle. Elle aimait Christ plus que tout au monde : pour Lui elle fit la perte de tout et périt dans de grandes souffrances.

— Je crois comprendre la différence entre ce qui devait se faire en Israël et maintenant. Nous n’avons pas à mettre à mort ceux qui voudraient nous entraîner à abandonner le Seigneur, c’est nous, pour ainsi dire, qui avons à mourir en étant prêts à renoncer à tout.

— Tu as raison, le principe est le même. Il faut préférer Dieu à tout. Nous ne sommes pas appelés maintenant à des sacrifices semblables à ceux des premiers chrétiens, mais Christ qui nous a aimés jusqu’à la mort est digne d’avoir toute la place dans notre cœur. Nous devons bien prendre garde que nos affections naturelles ne nous entraînent à abandonner Christ. Quelle perte ce serait pour nos âmes ! Mais chez les Israélites, le peuple de Dieu, l’idolâtrie ne devait pas du tout être tolérée, le coupable devait être mis à mort. C’est aussi ce que montre la fin du chapitre. Peux-tu me dire ce que nous trouvons dans les versets 12 à 18 ?

— Si les Israélites entendaient dire que les habitants d’une des villes que l’Éternel leur avait données étaient devenus idolâtres, ils devaient d’abord s’informer soigneusement de la vérité du fait, et si c’était vrai, détruire entièrement la ville, les habitants et tout ce qu’ils possédaient.

— Tout le peuple aurait été coupable s’il avait laissé subsister dans le pays une chose qui déshonorait l’Éternel, leur Dieu, et Il n’aurait plus pu bénir les enfants d’Israël. Ils devaient se purifier entièrement de ce mal, et faire ce que l’Éternel, leur Dieu approuve et trouve droit. Nous voyons la même chose dans le livre de Josué au chapitre 7. Malgré la défense formelle de l’Éternel, un Israélite nommé Acan avait pris en secret du butin de la ville de Jéricho. Quand Josué envoya une partie de l’armée contre la petite ville de Aï, les Israélites furent battus. L’Éternel ne pouvait pas être avec eux parce que l’un d’entre eux s’était rendu coupable, et qu’ainsi le péché se trouvait parmi le peuple. Dieu ne peut pas passer par dessus le mal. Acan fut découvert et lapidé avec toute sa famille et ses bêtes ; puis tout ce qu’il possédait et les corps morts furent brûlés au feu. Après ce jugement, le mal ayant été ôté du milieu d’Israël, Dieu put de nouveau le bénir et le rendre vainqueur de ses ennemis.

— Je vois par là combien la loi était rigoureuse, mais cela vient de ce que l’Éternel est un Dieu saint, et qu’il habitait au milieu d’eux, n’est-ce pas ? Mais Dieu est le même maintenant, cependant il n’ordonne pas de tuer le méchant.

— C’est vrai. Mais nous voyons que si, dans l’assemblée de Dieu où Dieu habite maintenant (Éph. 2:1 ; 1 Cor. 3:16-17), il y a un méchant, il faut l’ôter c’est à dire le retrancher de l’assemblée (1 Cor. 5:13). Si on ne le faisait pas, toute l’assemblée serait coupable.

— Je vois donc que les enfants d’Israël ne devaient s’associer à aucun mal, et qu’il en est de même pour nous.

— C’est vrai, et le chapitre 14 que tu peux lire maintenant le montre aussi pour Israël.

— (Après avoir lu) Je suis bien frappée par deux choses que Moïse dit aux enfants d’Israël : d’abord qu’ils étaient les enfants de l’Éternel, et ensuite qu’ils étaient un peuple saint, choisi et précieux.

— C’est pour cela qu’ils devaient s’abstenir de tout ce qui déplaisait à l’Éternel.

— Que veut dire Moïse quand il leur recommande de ne se faire aucune incision et de ne pas se raser entre les yeux pour un mort ?

— Dans leur deuil, pour montrer leur douleur, les païens se défiguraient par des incisions ou en se rasant les sourcils. Les Israélites devaient éviter ces choses, montrant ainsi leur séparation d’avec les idolâtres. Ils appartenaient à Dieu en propre : « Vous êtes les fils de l’Éternel, votre Dieu ». Leur corps même n’était pas à eux, mais à Dieu et ils devaient en prendre soin. C’était une bien grande chose d’être au milieu des nations un peuple choisi de Dieu, mis à part pour Lui, et précieux à ses yeux. Et il en est de même pour nous mais dans un sens bien plus élevé.

— Comment cela ?

— L’apôtre dit aux chrétiens qu’ils sont de bien-aimés enfants de Dieu, et qu’ainsi ils doivent être imitateurs de Dieu (Éph. 5:1). Autre part, il leur dit qu’ils sont des élus de Dieu, saints et bien-aimés (Col. 3:12), c’est à dire choisis de Dieu, mis à part pour Lui, et les objets de son amour. N’est-ce pas bien beau ? Nous ne sommes donc plus à nous-mêmes, car nous avons été achetés à prix ; notre corps même ne nous appartient pas : il est pour le Seigneur ; il est un membre de Christ et le temple du Saint Esprit. Quelle grande et merveilleuse chose ! Avec quel soin nous devrions veiller à ne rien faire qui souille ni déshonore notre corps. Aussi l’apôtre dit-il encore : « Glorifiez donc Dieu dans votre corps » (1 Cor. 6:19, 15, 20). Il dit aussi : « Je vous exhorte à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu », puis encore : « Livrez vos membres comme esclaves à la justice pour la sainteté » (Rom. 12:1 ; 6:19). Il exhorte encore les chrétiens à conserver leur corps en sainteté et en honneur (1 Thess. 4:3, 4). C’est par les actions de notre corps que nous montrons ce qui est en nous, et c’est pourquoi, quoi que nous fassions, il est dit : « Faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Cor. 10:31). Nous verrons une autre fois la fin du chapitre.

 

9.3   Chapitre 14

Moïse enseigne au peuple la manière dont il devra se conduire en Canaan

 

La Bonne Nouvelle 1885 pages 196 à 200.

Dans les versets 13 à 20 du chapitre 14, je vois que Dieu qui voulait que les Israélites prissent soin de leur corps, faisait aussi attention à ce qu’ils mangeaient. Il leur dit quels sont les animaux dont ils pouvaient manger, et ceux dont ils devaient s’abstenir. Je me rappelle que nous en avons déjà parlé quand nous avons lu le Lévitique.

— Te souviens-tu aussi de quelques-uns des enseignements que nous en avons tirés ?

— Tu m’as dit que nous ne sommes plus obligés de suivre ces prescriptions qui étaient pour le peuple d’Israël, et que nous pouvons manger de tout, mais avec des actions de grâces et, soit que nous mangions, soit que nous buvions, faire tout pour la gloire de Dieu (1 Tim. 4:4, 5 ; 1 Cor. 10:31). Pourquoi l’Éternel répète-t-il ici ce qu’il a déjà dit aux Israélites dans le Lévitique ?

— Dans le Lévitique, le peuple était encore dans le désert, tout à fait séparé des autres peuples, et, en rapport avec la sainteté de Dieu, ils ne devaient se souiller par aucune des choses que Dieu déclarait impures. « Vous serez saints, car je suis saint » leur dit l’Éternel (Lév. 11:44, 45). Dans le Deutéronome, ils étaient sur le point d’entrer dans le pays promis, et ils auraient pu penser que là ils seraient libres de manger ce qu’ils voudraient. Non, dit l’Éternel « car tu es un peuple saint à l’Éternel, ton Dieu ». Ils ne cessaient pas d’être un peuple appartenant à Dieu et qui devait rester séparé des autres. Maintenant lis-moi la fin du chapitre.

— Auparavant, je voudrais encore te demander deux choses sur le verset 21. D’abord, pourquoi n’était-il pas permis aux Israélites de manger la chair d’une bête morte d’elle-même ?

— Tu vois la raison que Moïse donne : « Tu es un peuple saint ». La bête morte d’elle-même rappelait le péché qui a pour conséquence la mort, et qui souille, de sorte que la bête morte d’elle-même était souillée ; au contraire, les bêtes tuées rappellent le sacrifice qui expie le péché, et l’on pouvait s’en nourrir. Le sang, ou la vie, était offert à Dieu pour effacer le péché. Et quelle est la seconde question que tu voulais me poser ?

— Pourquoi est-il dit : « Tu ne bouilliras pas le chevreau au lait de sa mère » ?

— N’est-ce pas une chose contraire à la nature de cuire le chevreau dans le lait qui lui a donné la vie, dans le lait qui était destiné à entretenir sa vie ? La seule pensée ne nous en répugne-t-elle pas ? L’Éternel ne voulait pas que son peuple fît quoi que ce soit de contraire à la nature des choses que Lui-même avait établies.

— Maintenant je lirai la fin du chapitre !

— D’abord, la dîme ou dixième partie du revenu des Israélites, en grains, huile, vin ou bétail devait être apportée et présentée à l’Éternel au lieu qu’il aurait choisi pour y faire habiter son nom. Moïse ajoute : « afin que tu apprennes à craindre toujours l’Éternel, ton Dieu ». Tout le pays appartenait à l’Éternel, les Israélites n’étaient que ses fermiers. Un fermier a bien la jouissance des fruits de la terre qu’il cultive, mais il doit au propriétaire une redevance. Voilà pourquoi les Israélites apportaient la dîme. C’était la redevance fixée par l’Éternel. Mais quand ils les avaient offertes à Dieu, ils pouvaient en jouir en sa présence. Dieu n’était pas comme un maître qui garde tout pour soi ; il aimait à donner ce qui lui avait été offert, et tout le peuple réuni devant Lui, en communion les uns avec les autres et avec l’Éternel, se réjouissait dans les bénédictions dont son Dieu le comblait.

— Ce devait être bien beau de voir tous ces Israélites, avec leurs familles, rassemblés, pleins de joie, et bénissant Dieu ensemble. Qu’ils devaient être heureux d’être le peuple de l’Éternel ! Je pense qu’aucun d’eux n’avait l’idée de rester chez lui.

— Cela aurait été désobéir et se priver d’une très grande joie. Et cela me fait penser au bonheur dont se privent ceux qui négligent les réunions, le rassemblement des enfants de Dieu au nom de Jésus pour le bénir et se réjouir ensemble de lui appartenir (Voyez Hébreux 10:25).

— Je suis aussi frappée de voir comment Dieu, dans sa bonté, pense à tout. Il n’est pas un maître dur et exigeant. Quand la demeure d’un Israélite était trop éloignée pour qu’il pût apporter ses dîmes au lieu que l’Éternel avait choisi, il pouvait les convertir en argent. Il n’était pas accablé par un fardeau trop grand qui aurait diminué sa joie, et il n’était pas privé de se trouver avec ses frères. Quelle tendresse dans les soins de Dieu !

— Oui, Dieu se plaît à voir les siens heureux, mais ils ne peuvent l’être qu’en sa présence et dans l’obéissance. Et tu vois que les parents ne devaient pas aller seuls pour jouir de ces bénédictions ; il est dit : « Tu te réjouiras, toi et ta famille ». Et maintenant aussi, c’est le devoir et la joie des parents chrétiens d’amener leurs chers enfants là où se trouve la présence de Dieu, au milieu de l’assemblée. Combien les enfants des chrétiens devraient apprécier ce privilège !

— Oh ! Je suis bien heureuse de venir avec toi ! Quand on prie, que l’on chante les louanges du Seigneur et que j’entends parler de Lui, il me semble quelquefois être dans le ciel.

— J’en bénis Dieu et lui demande qu’il te donne de jouir toujours plus de sa présence. Dans notre chapitre, nous voyons ensuite l’Éternel invitant son peuple à exercer la grâce et la miséricorde envers ceux qui n’avaient rien. Dieu ne veut pas que nous soyons égoïstes. Lis les versets 27 à 29.

— Je vois ce que tu veux dire. Les Lévites ne pouvaient apporter de dîmes : ils n’avaient pas d’héritage ; et les veuves, les orphelins et les étrangers n’avaient rien non plus. Et l’Éternel qui pensait à eux voulait que son peuple en prît soin. C’est si beau de voir que Dieu n’oublie personne. Comme c’est consolant !

— Et c’est un grand privilège lorsque Dieu nous donne de pouvoir aider ceux qui sont dans le besoin. On n’a pas besoin pour cela d’être riche. Un verre d’eau froide, deux pites, un petit service rendu selon nos forces sont agréables à Dieu. Mais ce n’est pas seulement pour les besoins du corps que nous pouvons être utiles aux autres. Nous qui avons appris à connaître l’amour de Jésus, nous pouvons aussi en faire part à ceux qui n’en jouissent pas encore. Ou bien, si nous connaissons quelque chrétien malade ou infirme qui ne puisse jouir du rassemblement des enfants de Dieu, même un enfant comme toi ne peut-elle pas aller lui lire quelques versets de la Parole pour réjouir son cœur ? Dieu qui a dit : « Je ne te laisserai point, je ne t’abandonnerai point », se sert de ceux qui possèdent pour donner à ceux qui n’ont point. Et il dit : « N’oubliez pas la bienfaisance, et de faire part de vos biens, car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices » (Hébreux 13:5, 16).

 

9.4   Chapitre 15

Moïse enseigne au peuple la manière dont il devra se conduire en Canaan

 

La Bonne Nouvelle 1885 pages 208 à 220.

Nous voici arrivés au chapitre 15. Veux-tu le lire et après cela, me dire ce que tu y as remarqué.

Dieu voulait que de sept ans en sept ans, toutes les dettes fussent remises parmi les Israélites, et aussi que tous les Hébreux, qui avaient été vendus pour être esclaves, fussent renvoyés libres après avoir servi six ans. Il y est aussi parlé des premiers-nés du bétail.

— C’est bien cela !

— Cela me rappelle quelque chose que nous avons lu dans le Lévitique au chapitre 25. Toutes les cinquantièmes années, tous les esclaves devenaient libres en Israël. Tu m’as dit que cela représentait le moment où Jésus régnerait et apporterait sur la terre le repos, la paix et la liberté et cela me fait penser à ce verset de cantique que j’aime beaucoup :

 

« Tout mon cœur s’enflamme

Lorsque je te vois :

Des yeux de mon âme,

Grand Roi des rois !

Régner en puissance

Sur tout l’univers,

Et par ta présence,

Briser tous les fers ».

 

Ce sera si beau ! Mais ce n’est pas la même chose dont il est parlé ici, n’est-ce pas ?

— Non. Dans la cinquantième année, l’année du jubilé, non seulement les esclaves étaient libérés, mais chacun retournait dans sa possession, s’il avait été obligé de la vendre. Et tu comprends bien que l’on vendait d’abord ses biens avant de vendre sa personne. Ainsi, dans cette année du jubilé, tout était rétabli dans l’ordre primitif ; c’était la figure de ce que l’apôtre Pierre appelle « le rétablissement de toutes choses » (Actes 3:21) quand Jésus viendra, comme tu l’as dit. Mais, dans notre chapitre, il s’agit simplement du fait que tout esclave hébreu devenait libre la septième année de son service. Il se pouvait que l’année du jubilé arrivât avant qu’il ait servi six ans, et alors il était libre plus tôt.

— Je comprends. L’année de relâche arrivait tous les sept ans, et alors toutes les dettes étaient remises, mais ce n’était pas toujours en cette même année que tous les esclaves étaient libérés.

— Tu dis bien. C’étaient deux choses distinctes. Mais dans l’année du jubilé, tout se passait à la fois : dettes remises et esclaves libérés, et tous rentraient dans leurs possessions.

— Cette expression « l’année de relâche » me plaît beaucoup. Il me semble que ce devait être un si grand soulagement pour les pauvres débiteurs de pouvoir se dire : Maintenant nous ne devons plus rien. Comme on devait être heureux en Israël en cette année-là !

— Et nous voyons à qui en revenait toute la gloire : c’était à Dieu, car il est dit : « le relâche de l’Éternel ». C’était Lui qui établissait cela selon les compassions de son cœur envers les nécessiteux et envers tous ceux qui étaient dans la peine. Il ne serait pas venu au cœur de l’homme de remettre les dettes à son prochain. L’homme exige ce qu’il appelle son droit, et si Dieu agissait ainsi, s’il exigeait ce que nous Lui devons, que deviendrions-nous avec nos nombreux péchés ?

— Ah ! Nous serions perdus ! Cela me rappelle la parabole du serviteur qui devait à son maître dix mille talents, et le maître lui remit toute sa dette qu’il n’aurait jamais pu payer (Matth. 18:21-35).

— Oui, et Dieu qui pardonne abondamment, qui nous remet nos dettes (Ésaïe 55:7 ; Matth. 6:12), voulait que son peuple s’associât à ses pensées de compassion et agisse comme Lui en remettant les dettes aux pauvres débiteurs. Les nations ne faisaient pas ainsi. Chez les Romains, par exemple, les lois étaient d’une rigueur excessive contre les débiteurs. Mais Dieu, qui mettait son peuple à part des nations, voulait aussi que son peuple Lui ressemblât et fût ainsi distingué des autres. Et il en est de même pour nous maintenant. Il nous est dit : « Vous pardonnant les uns aux autres, comme Dieu aussi, en Christ, vous a pardonné. Soyez donc imitateurs de Dieu » (Éphésiens 4:32 ; 5:1 ; Col. 3:13).

— Mais nous n’avons pourtant point d’année de relâche comme les Israélites ! Est-ce qu’on doit aussi remettre les dettes quand quelqu’un vous a emprunté de l’argent ?

— Il faut bien te rappeler que nous ne sommes pas assujettis à des lois et des ordonnances, comme le peuple juif qui était un peuple terrestre, et avait ses bénédictions promises ici-bas (Verset 4). Le chrétien appartient au ciel, bien que marchant pour un peu de temps sur la terre ; sa vie est celle de Christ et c’est cette vie qu’il doit manifester. Le Seigneur Jésus a dit : « Donne à qui te demande, et ne te détourne pas de qui veut emprunter de toi » (Matth. 5:42). Il a dit encore : « Prêtez sans en rien espérer » (Luc 6:35). Cela ne veut pas dire qu’il faille agir sans sagesse, donner ou prêter à tort et à travers sans discernement. On risquerait de faire du mal en encourageant la paresse et la tromperie. Mais une fois que l’on a jugé que l’on pouvait donner ou prêter devant Dieu, il faut que ce soit « sans en rien espérer ». Le chrétien ne peut pas faire valoir ses droits, et, par exemple, appeler en justice quelqu’un à qui il a prêté et qui ne lui rend point (1 Cor. 6:1-8). L’année de relâche dure toujours pour lui. Et s’il donne, sa main gauche ne doit pas savoir ce que fait sa droite (Matth. 6:3, 4). Il fait les choses pour Dieu.

— Mais il était permis aux Israélites d’emprunter, n’est-ce pas ? Et penses-tu que nous puissions le faire ?

— L’Éternel voulait combattre chez son peuple la dureté et l’égoïsme naturels à notre pauvre cœur. Voilà pourquoi il dit : « Tu n’endurciras pas ton cœur…tu lui ouvriras libéralement ta main et tu lui prêteras sur gage ». Il ne dit rien quant à la permission d’emprunter, mais il indique la conduite que devait tenir celui à qui on empruntait. Mais pour nous, l’apôtre Paul dit par le Saint Esprit : « Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres » (Rom. 13:7, 8). Si quelqu’un vient emprunter, ne contracte-t-il pas une dette ? Mais si quelqu’un vient nous exposer ses besoins, ou que nous les apprenions, que devons-nous faire ?

— Eh bien, il faut lui aider en ce que nous pouvons.

— Oui. Et s’il nous dit : Ce n’est qu’un prêt, je vous le rendrai, alors nous prêtons « sans en rien espérer ». Dieu veut de ses enfants trois choses. En premier lieu, qu’ils ne recherchent pas les richesses, car, dit l’apôtre, « ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et dans un piège », et il dit aussi : « Ayant la nourriture et de quoi nous couvrir, nous serons satisfaits » (1 Tim. 6:8,9). Ensuite Dieu nous exhorte à travailler de nos propres mains, à manger de notre pain en travaillant paisiblement, à travailler en faisant de nos propres mains ce qui est bon, afin d’avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin (1 Thess. 4:11 ; 2 Thess. 3:12 ; Éph. 4:28). Et enfin, Dieu veut que nous ayons confiance en Lui, en toutes choses, et quant à nos besoins en particulier ; c’est pourquoi il nous dit : « Je ne te laisserai point, je ne t’abandonnerai point » (Héb. 13:5). Ayant de telles paroles de la part de Dieu, le chrétien ne peut-il pas en toute assurance s’attendre à Lui, et observer avec soin cette parole : Ne devez rien à personne ? Veux-tu que je te raconte à ce sujet une petite histoire ?

— Oui, bien volontiers !

— Un serviteur de Dieu se trouvait une fois dans une grande indigence. Il était allé dans une localité où il n’y avait pas de chrétiens afin d’y annoncer l’évangile. Il avait espéré y travailler de son métier pour gagner sa vie et celle de sa famille, mais on ne lui donnait rien à faire. Réduit à n’avoir plus même un morceau de pain et ne voulant pas emprunter, il était sorti avec sa famille, après s’être recommandé à Dieu, pour chercher dans les bois quelques fruits sauvages afin d’apaiser leur faim. Comme ils étaient là, à quelque distance du chemin, ils voient venir deux hommes qui avaient l’air de chercher quelqu’un. Ces hommes s’approchent de la famille et demandent : « Connaissez-vous un tel » ? – « C’est moi », répondit le serviteur de Dieu – « Voici ce que nous vous apportons », continuèrent-ils, en lui remettant une certaine somme d’argent. « Dieu nous a mis à tous deux fortement sur le cœur, cette nuit, que vous étiez dans le besoin, et nous sommes venus ». Tu vois comment Dieu répond à qui s’attend à Lui. Ces hommes ne connaissaient le serviteur de Dieu que de nom, et ils avaient fait une course de plusieurs kilomètres pour le trouver.

— C’est une belle histoire !

— Maintenant, nous voyons aux versets 9 et 10 que Dieu connaît bien le cœur méchant et rusé de l’homme (Jérémie 17:9, 10). Il prévoit ce qui aurait pu se passer dans les pensées d’un Israélite en voyant que l’année de relâche approchait.

— Oui, il aurait pu se dire : je ne prêterai pas puisqu’il n’aura pas le temps de me rendre avant l’année de relâche.

— Tu vois comment Dieu traite sévèrement une pensée de ce genre ; il appelle cela une pensée de Bélial, un œil méchant, et il y a du péché en celui qui pense ainsi. Comme nous devons faire attention même à nos pensées à l’égard de nos frères ! L’Israélite, au lieu de ces sentiments égoïstes, est exhorté par l’Éternel à donner libéralement et de bon cœur, quand bien même ç’aurait été au dernier moment de la sixième année, la veille de l’année de relâche. Celui qui prêtait ainsi devait compter sur l’Éternel qui promettait de bénir abondamment le généreux donateur, suivant ce que disait plus tard le roi Salomon : « Qui use de grâce envers le pauvre prête à l’Éternel, et il lui rendra son bienfait » (Proverbes 19:17).

— Ce que tu viens de dire me rappelle ce que l’apôtre Paul disait et que j’ai lu dernièrement : « Il nous faut secourir les faibles, et nous souvenir des paroles du Seigneur Jésus, qui lui-même a dit : Il est plus heureux de donner que de recevoir » (Actes 20:35).

— Le même apôtre nous dit aussi à propos d’une collecte faite pour les saints : « Que chacun fasse selon qu’il se l’est proposé dans son cœur, non à regret, ou par contrainte, car Dieu aime celui qui donne joyeusement » (2 Cor. 9:7). Ainsi nous voyons que Dieu désire que nous n’ayons pas de pensées égoïstes, mais que nos cœurs soient larges pour donner, comme l’est aussi le sien. C’est ce qu’a fait le Seigneur Jésus qui, « étant riche, a vécu dans la pauvreté pour nous, afin que par sa pauvreté nous fussions enrichis » (2 Cor. 8:9). Nous avons dans le premier temps de l’assemblée chrétienne un bel exemple de ce que produit la grâce de Dieu dans les cœurs qui ont reçu la vie de Christ. Le Seigneur Jésus n’avait commandé aux siens autre chose que de s’aimer. « Comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l’un l’autre. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous » (Jean13:34, 35). Et quand le Saint Esprit fut venu, alors cet amour fut réalisé, et chassa du cœur des croyants l’égoïsme qui nous est naturel. L’homme dit : ceci est à moi ; j’ai droit sur cela. Mais nous lisons des premiers chrétiens : « la multitude de ceux qui avaient cru était un cœur et une âme ; et nul ne disait d’aucune chose qu’il possédait qu’elle fût à lui ; mais toutes choses étaient communes entre eux » (Actes 4:32-37). Tu vois que cela allait bien plus loin que ce que Dieu demandait de son peuple terrestre, Israël. C’était le fruit de la vie de Christ. Ce n’est pas que celui qui possédait fût obligé de donner : il pouvait garder ce qui était à lui (Actes 5:4). Le pauvre ne pouvait pas dire : ce que tu as est à moi. Mais celui qui avait, donnait parce qu’il aimait. Ce que Dieu demande, et ce que produit la vie en nous (il n’y a qu’elle pour produire cela), c’est que celui qui a donné, et que celui qui n’a pas s’attendent à Dieu.

— Il y a encore une parole qui m’a frappée, c’est celle-ci : « le pauvre ne manquera pas au milieu du pays » (verset 11). Elle m’a fait souvenir que le Seigneur Jésus a dit à peu près la même chose à ses disciples, quand Marie avait versé le parfum sur ses pieds : « Car vous avez toujours les pauvres avec vous, et quand vous voudrez, vous pourrez leur faire du bien » (Marc 14:7).

— Oui, Dieu veut que nous ayons l’occasion de faire du bien, « du bien à tous, mais surtout à ceux de la maison de la foi » (Gal. 6:10). Il veut que nous soyons ses imitateurs, marchant selon le modèle que Christ nous a laissé : pardonnant comme Lui, aimant comme Lui, donnant comme Lui, même jusqu’à notre propre vie (1 Jean 3:16, 17). Maintenant rappelle-moi quel est le second sujet du chapitre (versets 12-18).

— Après six ans de service, l’esclave hébreu devait être renvoyé libre, que ce fût un homme ou une femme.

— Mais ne remarques-tu pas qu’il y avait autre chose à faire que de les renvoyer libres ?

— Oui, et cela montre bien comme Dieu s’intéressait à eux, et voulait qu’on prît soin d’eux. Il fallait leur donner libéralement du bétail, du blé et du vin ; car s’ils n’avaient rien eu, ils auraient dû se vendre de nouveau pour ne pas mourir de faim.

— Dieu voulait ainsi associer son peuple à ses pensées de riche bonté. Quand il nous a bénis, il aime que nous soyons pour les autres des moyens de bénédiction. Ce que les Israélites donnaient était ce dont Dieu les avait bénis, ce qu’il leur avait donné. Mais dans ce que Dieu voulait que l’on fît au pauvre esclave, nous avons la figure de ce que Lui-même a fait envers nous d’une manière bien plus merveilleuse. Il nous sauve, il nous affranchit de la puissance du péché et du diable, et ensuite il nous donne ce qu’il y a de plus précieux pour nourrir et réjouir nos âmes, Jésus lui-même. Les Israélites devaient donner libéralement ; Dieu nous donne son propre Fils et avec Lui toutes choses (Rom. 8:32). Mais lis au verset 15 pourquoi les Israélites devaient agir ainsi.

— C’est en souvenir de ce qu’ils avaient été esclaves en Égypte et de la délivrance que Dieu leur avait accordée. Dieu leur avait montré toute sa bonté, et maintenant ils devaient être aussi bons, et trouver plaisir à renvoyer libres leurs frères esclaves.

— Oui, c’est quand nous connaissons et croyons l’amour de Dieu pour nous, que nous aimons nos frères et sommes heureux de faire quelque chose pour eux : « Celui qui aime Dieu, aime aussi son frère » (1 Jean 4:11, 21). Et alors cela ne semble pas dur d’obéir à Dieu (Verset 18). Mais il pouvait arriver qu’un esclave préférât ne pas profiter de la liberté qui lui était donnée. Quelle raison pouvait-il avoir ?

— C’est qu’il aimait son maître et sa maison, et se trouvait bien chez lui. Je pense que cela prouvait aussi que son maître avait été bon à son égard. Mais que voulait dire le fait de lui percer l’oreille contre la porte ?

— C’était pour marquer que désormais il ne pourrait plus recouvrer sa liberté, il était fixé à la maison, il était serviteur à toujours. Quand il refusait d’être libre, il savait à quoi il s’engageait. Mais il aimait son maître plus que sa liberté et les dons qu’il aurait reçus, et il choisissait de servir à toujours un si bon maître. Nous avons là une précieuse leçon pour nous. Une fois que nous avons goûté la bonté et l’amour du Seigneur, voudrions-nous un autre Maître ?

— Non, le Seigneur Jésus est digne que nous soyons tout à Lui, constamment et pour toujours.

— Puisses-tu le servir, en effet, tous les jours de ta vie ! Mais maintenant lis-moi au chapitre 21 de l’Exode les versets 1 à 6.

— C’est presque la même chose que ce nous avons lu dans notre chapitre. Seulement, dans l’Exode, l’esclave dit : « J’aime mon maître, ma femme et mes enfants ». Veux-tu m’expliquer la différence ?

— Je pense que le passage de l’Exode est un type du Seigneur Jésus. Ce précieux Sauveur, le Fils de Dieu, est devenu un homme pour être serviteur ici-bas : « le fils de l’homme est venu pour servir » dit-il lui-même, et il a été le parfait serviteur de Dieu jusqu’à la mort (Matth. 20:28 ; Phil. 2:6-9). Mais il y avait pour Lui, outre Dieu son Père, les siens qu’Il aimait, l’Église pour laquelle Il s’est livré, et pour eux, Il a voulu être serviteur à toujours ; non pas seulement mourir pour les sauver, mais demeurer serviteur pour l’amour d’eux. Lis premièrement dans l’évangile de Jean au chapitre 13 le verset 5.

— « Puis il verse de l’eau dans le bassin, et se met à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint ». Il faisait comme un serviteur ! Quelle bonté et quelle humilité de sa part !

— Oui, et cela représente les soins actuels du Seigneur Jésus pour les siens, afin de les maintenir propres pour la présence de Dieu. Nous traversons un monde où se trouve le péché ; il nous entoure de toutes parts et nous manquons souvent ; mais le Sauveur qui nous aime est notre Souverain Sacrificateur devant Dieu, pour nous soutenir dans notre infirmité, il intercède pour nous ; et il est notre Avocat auprès de Père quand nous avons manqué (Hébreux 7:25 ; 9:24 ; 1 Jean 2:1, 2). C’est ainsi qu’il lave nos pieds et qu’il est serviteur : « Il a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle, afin qu’il la sanctifiât, en la purifiant par le lavage d’eau, par la parole » (Éph. 5:25, 26). À présent, lis-moi encore dans l’évangile de Luc, chapitre 12, verset 37.

— « Bienheureux sont ces esclaves que le maître, quand il viendra, trouvera veillant. En vérité, je vous dis, qu’il se ceindra et les fera mettre à table, et s’avançant, il les servira ». C’est donc dans le ciel que Jésus veut servir les siens. Que c’est beau ! Qui aurait pu penser cela ?

— Tel est l’amour merveilleux du Sauveur !

— Je comprends maintenant la différence entre ce qui est dit dans le Deutéronome et dans l’Exode. Dans le premier, cela se rapporte plutôt à nous ; Dieu nous a aimés le premier et nous désirons le servir, cela parle de notre obéissance. Dans l’Exode, il s’agit du Seigneur Jésus. Et ne penses-tu pas que c’est pour cela que le Deutéronome parle aussi de la servante au verset 17 ? Alors, cela concerne aussi toi et moi, et toutes les femmes et les jeunes filles qui connaissent l’amour du Seigneur.

— Peut-être bien. En tout cas, il n’y a point de différence, les femmes comme les hommes ont le glorieux privilège de pouvoir servir Jésus (Luc 8:3 ; Marc 15:40, 41). Il y a encore, comme tu l’as remarqué, un dernier sujet dans notre chapitre. C’est ce qui concerne les premiers-nés mâles du bétail. Ils étaient sanctifiés, c’est à dire consacrés à l’Éternel, et devaient lui être offerts en sacrifice. Mais est-ce que tous devaient être ainsi offerts ?

— Non, on ne pouvait pas sacrifier ceux qui avaient un défaut corporel.

— Peux-tu me dire pourquoi ?

— Oh ! C’est que l’on ne doit rien offrir de mauvais à l’Éternel. Ce ne serait pas l’honorer.

— Tu as raison, et l’Éternel, dans le prophète Malachie, reprend le peuple d’Israël de ce qu’il lui apportait en offrande des bêtes aveugles, boiteuses ou malades (Malachie 1:8, 13, 14). Mais penses-tu que ce fût la seule raison ? Que représentaient les sacrifices ?

— Les sacrifices représentaient Christ qui a été offert en sacrifice sur la croix. Et il était sans aucun défaut, saint et innocent. Il est comparé à un agneau sans défaut et sans tache (Hébreux 7:26 ; 1 Pierre1:19).

— C’est bien cela. Et il est encore dit de lui qu’il s’est offert à Dieu sans tache (Hébreux 9:14). Tu vois aussi que, quand les Israélites avaient ainsi offert à l’Éternel les premiers-nés de leurs troupeaux, au lieu qu’il avait choisi pour mettre son nom, eux et leurs familles mangeaient ces sacrifices en présence de Dieu. Dieu aime nous avoir en sa présence, nous nourrissant par la foi de Celui en qui il trouve ses délices, c’est à dire de Christ lui-même. C’est ainsi que nous sommes en communion avec Lui.

 

 

9.5   Chapitre 16 versets 1-17

Moïse enseigne au peuple la manière dont il devra se conduire en Canaan

 

La Bonne Nouvelle 1885 pages 229 à 238.

Aujourd’hui nous lirons ensemble le commencement du chapitre 16 jusqu’au verset 17.

— Moïse recommande aux Israélites de célébrer trois fêtes : la Pâque, qu’il appelle aussi la fête des pains sans levain, la fête des semaines et la fête des tabernacles, et à ces trois fêtes tous les Israélites devaient se rassembler au lieu que l’Éternel aurait choisi. C’est pour cela, n’est-ce pas, que le Seigneur Jésus alla avec ses parents à Jérusalem à la fête de Pâque (Luc 2:41, 42) ?

— Oui, et nous le voyons y aller aussi plus tard, soit à la même fête des pains sans levain, par exemple avant sa mort (Matth. 26:2. Voyez aussi Jean 2:23), soit à la fête des tabernacles (Jean 7:2), et dans les Actes beaucoup de Juifs de tous pays se trouvaient rassemblés à Jérusalem pour la fête des semaines ou de la Pentecôte quand le Saint Esprit descendit sur les apôtres (Actes 2:1).

— Ce devait être bien beau de voir la multitude des Israélites venant de toutes les parties du pays pour se réunir au lieu que l’Éternel avait choisi dans le pays de Canaan (Lire Psaume 122). Ils pouvaient se souvenir ensemble de toute sa bonté envers eux, et le bénir.

— En effet. C’est pour cela que l’Éternel aimait à rassembler son peuple autour de Lui. Il voulait aussi par là les garder de l’idolâtrie, en leur rappelant qu’il était leur Dieu. Cela aurait été agir contrairement à la pensée de Dieu si quelqu’un avait dit : Je puis tout aussi bien célébrer ces fêtes chez moi, ou bien si ceux d’un même endroit se fussent arrangés entre eux pour ne pas aller au lieu que l’Éternel avait choisi, sous le prétexte que c’était loin et que les fêtes pouvaient être célébrées en n’importe quel lieu. Ils auraient désobéi à Dieu qui voulait avoir tout son peuple ensemble, dans l’unité, autour de Lui. De même aujourd’hui, les enfants de Dieu devraient se rassembler tous ensemble, au nom de Jésus seulement, comme ne formant qu’un seul corps

— J’ai pensé à deux choses. D’abord, dans le Lévitique il est parlé de sept fêtes tandis qu’ici il n’y en a que trois. Peux-tu me dire pourquoi ?

— Ici les fêtes ont surtout pour objet de rassembler les Israélites autour de l’Éternel, maintenant qu’ils sont dans le pays, afin de garder le sentiment de leur unité comme peuple et la pensée du seul vrai Dieu, leur Dieu, sous le gouvernement duquel ils se trouvaient. C’est pourquoi Dieu choisit les trois fêtes principales : Pâque, Pentecôte et les tabernacles. Les autres se reliaient d’ailleurs étroitement à ces trois. À la Pâque se rattache la fête des pains sans levain qui la suit immédiatement, de sorte qu’elles sont pour ainsi dire confondues ; la fête des prémices de la moisson (Lév. 23:9-14) se célèbre presque en même temps, le lendemain du sabbat qui suit la Pâque. Les trois autres fêtes, celle des trompettes, celle des expiations et celle des tabernacles, se suivent aussi de très près, et on peut dire que la dernière est le couronnement des deux autres.

— Je comprends. J’ai aussi été frappée en voyant que ces trois fêtes sont mentionnées dans le Nouveau Testament en rapport avec le Seigneur Jésus et les apôtres.

— Cela ne doit pas t’étonner. Ces fêtes qui reportaient la pensée des Israélites vers leur délivrance de l’Égypte, et en même temps sur les bénédictions que Dieu leur accordait dans le pays de Canaan, et sur le repos dont ils jouissaient après tous les travaux de l’année, étaient, comme tu le sais, des types ou figures de ce que Dieu a accompli par son Fils bien-aimé, et de ce qu’il veut encore accomplir pour la bénédiction des siens. Ne te souviens-tu pas de ce que signifie la Pâque ?

— D’abord elle rappelait aux Israélites que Dieu les avait abrités contre le jugement par le sang de l’agneau mis sur les portes. Ensuite, qu’en cette même nuit il les avait fait sortir d’Égypte. Et je sais que cela représente le sang du Seigneur Jésus qui nous sauve de la colère et nous délivre. Tu m’as dit aussi que les pains sans levain nous enseignent que nous devons vivre dans la séparation du mal, du péché, dont le Seigneur Jésus nous a délivrés. Mais je ne comprends pas pourquoi les pains sans levain sont appelés pains d’affliction. Il me semble que l’on ne peut pas s’affliger si on est sauvé.

— Dieu voulait par là rappeler aux Israélites la triste condition où ils étaient quand Dieu vint les sauver, et ils devaient s’en souvenir tous les jours de leur vie. Ils avaient dû sortir en hâte, pressés par les Égyptiens qui ensuite les poursuivirent, de sorte qu’ils furent complètement délivrés et purent chanter de joie, mais seulement quand ils eurent passé la mer Rouge. La Pâque et les pains sans levain leur rappelaient le jour de leur sortie, alors qu’ils étaient si misérables ; ce jour-là n’était pas encore celui de la joie.

— Cela nous concerne-t-il aussi ? Ne devons-nous pas toujours nous réjouir ?

— Sans doute. Mais le chrétien ne saurait se rappeler Christ, notre Pâque qui a été sacrifiée pour nous, sans se souvenir aussi que ce sont ses péchés qui ont été la cause des souffrances et de la mort du Seigneur ; et comment n’en serait-il pas affligé ? Et quand notre cœur sent cela, nous détestons le péché, nous ne voulons pas y rester, nous ôtons le vieux levain du mal pour faire la fête avec des pains sans levain de sincérité et de vérité (1 Cor. 5:7, 8). Mais lorsque ensuite on pense que ce précieux Sauveur est maintenant en haut dans le repos et la gloire, après nous avoir sauvés parfaitement, le cœur peut se réjouir.

— Merci, je pense avoir bien compris ce que tu viens de me dire.

— La vie du chrétien est une chose sérieuse ; tout mal en pensées, paroles et actes doit en être soigneusement exclu, de même que le levain devait être exclu de tout le pays d’Israël. C’est une vie consacrée uniquement à Celui qui pour nous est mort et ressuscité (2 Cor. 5:15). Il nous faut avoir sous les yeux la mort de Christ et la croix de Christ. Christ a souffert, quelle parole pour le cœur du Chrétien ! Et il a souffert pour nous ! Mais cela n’exclue pas un bonheur réel, au contraire, c’en est le vrai fondement. Et c’est ce que nous voyons dans la seconde fête, la Pentecôte. Te rappelles-tu ce qui arriva en ce jour-là ?

— Le Saint Esprit promis par le Seigneur fut répandu sur les disciples (Actes 2:1-4)

— Le Saint Esprit n’était pas seulement pour les disciples d’alors, mais pour tous les croyants (Actes 2:39). Et quand il habite en nous, il produit dans nos cœurs des effets bien précieux. Nous en avons l’image dans ce qui était prescrit aux Israélites. En premier lieu, ils devaient apporter un tribu d’offrande volontaire selon que l’Éternel les aurait bénis. Mais ils n’auraient jamais pu faire cela s’ils n’avaient pas joui de la délivrance que préfigurait la Pâque. Et maintenant nous, quand nous sommes sauvés nous recevons le Saint Esprit qui vient demeurer en nous, et nous sommes rendus capables aussi d’apporter à Dieu une offrande volontaire. Sais-tu laquelle ?

— Je pense que c’est nous-mêmes tout entiers que Dieu veut. Je me rappelle un passage où l’apôtre Paul dit : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu » (Romains 12:1).

— Oui et c’est selon que nous avons été bénis. Nous sommes bénis de toute bénédiction spirituelle en Christ dans les lieux célestes, ce qui est bien plus qu’en Canaan, et nous avons reçu le Saint Esprit qui nous rend capables d’être ainsi tout entiers à Dieu. Peux-tu voir maintenant une seconde chose que les Israélites devaient faire et dont il n’est pas parlé pour la Pâque ?

— Oui. Il est dit : « Et tu te réjouiras ». Je comprends pourquoi ils se réjouissaient. Ils étaient comblés de bénédictions. Mais comment cela s’applique-t-il à nous ?

— Le Saint Esprit en nous nous montre Christ maintenant ressuscité et glorifié à la droite de Dieu. Il est la preuve de notre union avec Christ là haut. Il est le sceau que Dieu met sur nous comme étant ses enfants bien-aimés (Jean 16:14 ; Rom. 8:14-17), ses héritiers et cohéritiers de Christ, et ainsi il remplit nos cœurs de joie. Le royaume de Dieu, dit l’apôtre Paul, est « justice, et paix, et joie, dans l’Esprit Saint ». Et dans les Actes, nous lisons que « les disciples étaient remplis de joie et de l’Esprit Saint » (Rom. 14:17 ; Actes 13:52). Mais les Israélites ne se réjouissaient pas seuls des biens que l’Éternel leur avait dispensés.

— Non, leurs familles et leurs serviteurs, et puis tous ceux qui ne possédaient rien, les Lévites, les étrangers, les orphelins, les veuves avaient aussi part à la joie. Je pense que c’est parce que les Israélites leur donnaient des biens qu’ils avaient eux-mêmes reçus de Dieu.

— Tu as raison. Et c’est là aussi un fruit que produit le Saint Esprit dans le cœur du Chrétien. Nous en voyons la preuve, d’abord relativement aux biens de ce monde dans la manière dont les premiers disciples subvenaient aux besoins les uns des autres, comme nous en avons parlé la dernière fois. Mais ce que le Saint Esprit opère dans le cœur de l’enfant de Dieu c’est un ardent désir de voir les autres participer aux bénédictions spirituelles dont il est enrichi. Lis au chapitre 7 de Jean les versets 37 et 38.

— « Et en la dernière journée de la fête, Jésus se tint là, et cria, disant : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, selon ce qu’a dit l’Écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre ».

— Et l’évangile ajoute : « Or il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui ». Tu vois, le pauvre pécheur va au Sauveur pour être désaltéré, c’est à dire pour recevoir les bénédictions de la paix, du salut, de la vie éternelle. Et quand nous en jouissons par le Saint Esprit, nous devenons comme des canaux par lesquels Dieu déverse sur d’autres les mêmes bénédictions.

— C’est bien beau ! Et même une enfant comme moi peut être employée de Dieu ?

— Oui ! Rappelle-toi l’histoire de la petite Anna (Bonne Nouvelle 1884 p. 21). Elle fut un moyen de bénédiction pour ses grands parents et sans doute pour d’autres. C’est ainsi que l’évangile s’est répandu et se répand encore. Mais le passage que tu as lu nous rappelle la troisième fête.

— Celle des tabernacles où Jésus monta en secret à Jérusalem. Pourquoi le Seigneur fit-il cela ?

— C’est que cette fête était une figure de la pleine bénédiction dont les Juifs auraient joui s’ils avaient reçu Jésus comme leur Messie. Au lieu de cela, ils l’ont rejeté et Jésus ne pouvait pas monter pour célébrer la fête. Le temps n’était pas venu pour manifester sa gloire. Il fallait d’abord qu’il souffrît. Avant qu’il revienne, il a envoyé le Saint Esprit pour nous révéler des choses plus excellentes, les célestes. Au lieu d’un peuple sur la terre, béni de bénédictions terrestres comme les Juifs, Dieu a maintenant un peuple qu’il forme pour le ciel, qu’il bénit de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ, son Fils bien-aimé (Éph. 1:3-5). C’est une part bien belle et bien glorieuse que le Seigneur nous donne. Mais continuons notre chapitre. Quand les Israélites devaient-ils célébrer la fête des tabernacles ?

— Quand ils auraient achevé la moisson et les vendanges.

— Après leurs travaux, ils devaient se réjouir du repos et des bénédictions que Dieu leur donnait, et non seulement eux mais aussi leur famille ainsi que les pauvres et les destitués.

— Et une expression m’a frappée : « Et tu ne seras que joyeux ». Il n’y avait dans leur joie aucune tristesse parce que Dieu les bénissait.

— C’est vrai. Et c’est ce qui arrivera quand la fête des tabernacles aura son accomplissement, quand Christ viendra régner (Voyez Psaumes 77 ; 150 ; 65 ; 66 ; 97 ; 100). Mais déjà maintenant, ce qui rend nos cœurs joyeux d’une joie ineffable et glorieuse, c’est la jouissance de la bénédiction de Dieu dans la connaissance de Christ. Aussi l’apôtre Paul disait-il aux chrétiens de Philippes : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur » (Phil. 4:4). Le chrétien possède en Christ une bénédiction si grande, une source de joie si complète et si parfaite qu’il peut même se réjouir dans la tribulation (Rom. 5:3). Ainsi sa joie est plus grande que celle des Israélites.

— Quand tu as lu avec moi le Lévitique, tu m’as dit que la fête des tabernacles représentait le temps où les Juifs, après avoir mené deuil sur leurs péchés et reconnu Jésus comme leur Roi, seraient rétablis dans leur terre.

— Oui, après qu’auront eu lieu la moisson et la vendange de la terre ; l’une représente le jugement de Dieu qui séparera les justes d’avec les méchants, l’autre, un jugement qui infligera à ces derniers un châtiment terrible, comme quand on écrase les raisins dans une cuve et que nul n’échappe (Apocalypse 14:14-20).

— Et ensuite il y aura paix et bénédiction sur la terre. Maintenant, j’ai aussi remarqué que quand on allait ces trois fois l’an au lieu que l’Éternel avait choisi, il est dit : « On ne paraîtra pas devant l’Éternel à vide, mais selon ce que sa main peut donner ». Était-ce à Dieu que l’on devait offrir ce que l’on pouvait donner ?

— Je pense que c’était pour les Lévites, les veuves, les orphelins, les étrangers. Dieu avait béni les enfants d’Israël, ce n’était pas pour qu’ils jouissent égoïstement de leurs biens, mais afin qu’ils en fissent part à d’autres. Et c’est aussi une recommandation qui concerne les chrétiens : « Que chaque premier jour de la semaine, chacun de vous mette à part chez lui, accumulant selon qu’il a prospéré » (1 Cor. 16:2). Le premier jour de la semaine rappelle la plus riche bénédiction : Christ ressuscité. Puis : « Que votre abondance supplée à leurs besoins » ; « Que chacun fasse selon ce qu’il s’est proposé en son cœur » (2 Cor 8:13 ; 9:7) ; « Que celui qui est enseigné fasse part de tous ses biens à celui qui l’enseigne » (Gal. 6:6) ; « Que les riches soient prompts à donner » (1 Tim. 6:17-19) ; « N’oubliez pas de faire part de vos biens » (Héb. 13:16). Nous qui avons tout reçu du Seigneur, ne donnerions-nous pas aux autres, selon que nous pouvons donner ?

 

 

10                  Chapitres 16:18-22 et 17:1-13

Moïse enseigne au peuple la manière dont il devra se conduire en Canaan.

La Bonne Nouvelle 1886 pages 28 à 37

 

La dernière fois nous avons parlé des trois grandes fêtes annuelles auxquelles tous les Israélites devaient se rendre pour adorer l’Éternel. Mais nous n’avons rien dit de la fin du chapitre 16, qui se lie au chapitre 17, et parle d’un autre sujet. Lis au chapitre 16 depuis le verset 18 et continue le chapitre suivant.

— Il s’agit des juges et de la manière dont ils devaient rendre la justice ; puis aussi des rois, si les enfants d’Israël voulaient en avoir un. Mais je me demande pourquoi Moïse parle ici de l’idolâtrie.

— Le plus important pour les Israélites était de ne pas oublier que leur Dieu était le seul vrai Dieu. L’affaire la plus sérieuse sur laquelle les juges pouvaient avoir à se prononcer, c’était celle des personnes qui seraient tombées dans l’idolâtrie. Voilà pourquoi Dieu avertit encore son peuple à ce sujet. Et il ne s’agissait pas seulement de ne point dresser des idoles. Le culte de l’Éternel devait être gardé parfaitement pur, sans aucune ressemblance quelconque avec le culte des faux dieux.

— Que veux-tu dire ?

— Les païens plaçaient souvent leurs temples, ou dressaient les autels de leurs fausses divinités, dans des bocages qu’ils appelaient des bois sacrés, à l’ombre desquels ils commettaient toutes sortes d’abominations, et ils mettaient à côté des autels les statues de leurs idoles. Les Israélites ne devaient point avoir de bocage près de l’autel de leur Dieu, ni dresser de statue. L’Éternel déclare qu’il hait ces choses.

— Cela me fait penser aux catholiques qui ont des images et des statues dans leurs églises et chez eux. Ils font donc des choses que Dieu hait ?

— Hélas, oui. Le cœur de l’homme a toujours été le même. Après le déluge, les hommes n’ont pas conservé la connaissance de Dieu et se sont fait des idoles (Rom. 1:18-22). Alors Dieu s’est choisi un peuple, Israël, auquel il s’est fait connaître, qu’il a tiré d’Égypte et introduit dans Canaan pour le servir Lui, le seul vrai Dieu. Et ce méchant peuple, ainsi que ses rois, s’est tout de suite détourné de Dieu, et a fini par remplir le pays et même le temple de Dieu d’idoles de toutes sortes (Ésaïe 2:8 ; Ézéchiel 8:5-16 ; 2 Chron. 33:1-9). Aussi Dieu a fait tomber sa colère sur lui. On aurait pu croire que l’Église de Dieu, à qui Jésus avait laissé ces paroles : « Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4:24), et à qui l’apôtre Jean avait laissé comme dernier avertissement : « mes petits enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean 5:21), ne risquerait pas de tomber dans l’idolâtrie. Et cette église qui se dit chrétienne a multiplié les images et les statues des saints qu’elle a établis, qu’elle prie, et auxquels elle rend un culte ; elle a exalté la mère de Jésus jusqu’à en faire une sorte de divinité dont on voit partout les représentations, et, chose plus affreuse encore, elle a fait une idole de Christ lui-même, d’un morceau de pain, l’hostie, un dieu que le prêtre crée, pour ainsi dire, en prononçant certaines paroles. Aussi l’Apocalypse nous parle-t-elle du jugement terrible qui doit atteindre cette église qu’elle nomme Babylone (Apoc. 17-18). Mais, dans nos versets, nous voyons qu’il ne fallait pas seulement, en rendant culte à l’Éternel, éviter tout ce qui ressemblait aux coutumes païennes ; tout en gardant pur l’autel de l’Éternel, que devait-on y offrir ?

— Uniquement ce qui est bon et parfait comme nous l’avons déjà vu, et cela est bien juste et seul digne de Dieu.

— En effet, et si nous condamnons les catholiques chez lesquels, avec toutes leurs erreurs, on voit souvent beaucoup de dévouement, il nous faut aussi prendre garde à nous, de peur qu’avec la connaissance de la parole de Dieu qui nous montre que nous devons adorer Dieu, notre Père, en esprit et en vérité, nous ne soyons parcimonieux en donnant, froids à l’égard de ceux qui souffrent, et formalistes dans le culte que nous rendons à Dieu. Maintenant, relis les versets 2 à 5 pour voir ce que l’on devait faire à ceux qui tombaient dans l’idolâtrie.

— Ils devaient être lapidés.

— L’Éternel voulait que la gloire de son nom fût ainsi maintenue par son peuple. Mais avant de condamner quelqu’un, on devait s’assurer avec soin de la réalité de l’accusation. Moïse dit : « Tu rechercheras bien ». Nous ne devons jamais nous hâter de juger qu’une personne est coupable parce que quelqu’un l’a dit. On peut s’être trompé ou avoir voulu nuire. Mais quand le mal est manifeste, nous devons nous en séparer.

— Tu m’as dit que les chrétiens n’ont pas à mettre à mort le méchant ; mais que si quelqu’un, dans une assemblée de chrétiens, a fait le mal, il faut qu’il soit exclu.

— Oui, et on le fait dans l’espérance qu’il se repentira, et alors sa faute sera pardonnée, et il rentrera dans l’assemblée (Comparez 1 Cor. 5:4, 5, 13 et 2 Cor. 2:6-4, 10-11). La loi sous laquelle étaient placés les Israélites ne pardonnait pas ; mais nous sommes sous la grâce et, « si nous confessons nos péchés, Dieu est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés » (1 Jean 1:9), et nous devons nous pardonner les uns aux autres. Maintenant, nous nous occuperons de ce que Moïse recommande relativement aux juges et à la manière de rendre la justice. Peux-tu me le dire ?

— Chaque ville devait avoir des juges, et ceux-ci devaient juger justement.

— Dieu recommande cela parce qu’il connaît le cœur de l’homme qui peut se laisser facilement influencer par des motifs qui empêchent de juger selon la justice. Le juge aurait pu être tenté de donner raison au riche ou au puissant contre le pauvre, alors même que celui-ci aurait eu le droit pour lui ; ou encore, favoriser quelqu’un parce qu’il aurait été son parent ou son ami – c’est faire acception de personnes. Il aurait pu aussi se laisser gagner par des présents et juger en faveur de celui qui lui en aurait fait. Dieu mettait en garde contre les deux dangers.

— Il me semble que c’était ce que faisait le gouverneur Félix. Il savait bien que Paul n’avait rien fait de mal, et, cependant, il le laisse en prison espérant que Paul lui donnerait de l’argent et ensuite pour faire plaisir aux Juifs (Actes 24:22-27).

— Ce n’était pas seulement parmi les païens que se trouvaient des juges injustes. Nous lisons dans les Psaumes et dans les prophètes comment Dieu reproche aux principaux du peuple d’Israël leur injustice et leur amour du gain (Ésaïe 1:23 ; 10:1, 2 ; Michée 7:3 ; Psaume 82:1, 2). Et de tout temps, on peut voir que l’injustice et non la justice règne sur cette pauvre terre. Mais un temps va venir où « un roi régnera en justice, et des princes domineront avec droiture » (Ésaïe 32:1). C’est quand le Seigneur Jésus aura établi son règne sur la terre. « Il jugera ton peuple en justice…Il fera justice aux affligés du peuple » (Psaume 72:2, 4). Quel temps heureux pour la terre après tant d’injustices, de crimes et de violences, d’oppression du faible par les forts, du pauvre par les puissants, quand régnera Celui qui aura la justice pour ceinture de ses reins (Ésaïe 11:1-5).

— J’aime toujours entendre parler de ces temps du règne du Seigneur Jésus ; il me semble voir la terre toute florissante de beauté, tous les hommes heureux, et partout faisant entendre les louanges de Dieu.

— Cela viendra bientôt et, dans le ciel nous jouirons de voir la gloire de notre Sauveur se répandre sur la terre. En attendant, le chrétien remet tout entre les mains de Dieu. Maintenant continuons. Lorsqu’on avait à juger d’un crime digne de mort, il fallait le témoignage de deux ou trois personnes, et ces personnes devaient être les premières à exécuter le jugement.

— Mais les témoins pouvaient être des menteurs. Je me rappelle l’histoire du pauvre Naboth. Deux méchants hommes témoignèrent faussement contre lui, disant qu’il avait blasphémé contre Dieu et le roi, et on le fit mourir (1 Rois 21:1-16).

— C’est vrai, et cela montre toute la perversité de notre cœur. Il y a, dans la Parole de Dieu, d’autres exemples de ces faux témoignages. Te les rappelles-tu ?

— Oh ! Oui. Étienne fut condamné sur la déposition de deux faux témoins qui mirent leurs habits aux pieds de Saul. Ils avaient ôté leurs habits pour lapider Étienne et Saul montrait, en les gardant, qu’il approuvait leur méchante action (Actes 6:11-14 ; 7:58 ; 8:1).

— Ce fut aussi sur le rapport de deux faux témoins que notre adorable Sauveur fut condamné (Matthieu 26:60, 61). Mais tu verras plus loin que l’Éternel qui connaît les cœurs a prévu le cas où il y aurait des faux témoins, et dit ce qu’il faut leur faire, et s’ils échappent au jugement des hommes, ils ne peuvent se soustraire à celui de Dieu. La loi et les lois supposent toujours la méchanceté de l’homme mais elle ne détruit pas ce que Dieu établit. Nous trouvons dans le Nouveau Testament les mêmes recommandations, non pour faire mourir le coupable mais quand il s’agit de confirmer une chose. Ainsi l’apôtre Paul dit à Timothée : « Ne reçois pas d’accusation contre un ancien, si ce n’est quand il y a deux ou trois témoins ». Il dit autre part : « Par la bouche de deux ou trois témoins, toute affaire sera établie », et le Seigneur dit la même chose (1 Tim. 5:19 ; 2 Cor. 13:1 ; Matt. 18:16). C’est ainsi que Dieu agit dans ses voies. Pour rendre témoignage à l’évangile, les serviteurs de Dieu sont envoyés deux à deux, Pierre avec Jean, Paul avec Barnabas ou Silas ; contre l’iniquité de l’homme de péché et de ceux qui le suivent, les deux témoins prophétisent ; et pour ce qui concerne la certitude de notre salut, la certitude que les croyants ont la vie éternelle, « il y en a trois qui rendent témoignage, l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois sont d’accord pour un même témoignage », savoir « que Dieu nous a donné la vie éternelle » (Luc 10:1 ; Actes 13:2 ; 15:40 ; Apocalypse 11:3-8 ; 1 Jean 5:7, 8, 11). Le Seigneur Jésus lui-même disait aux Juifs : « Il est écrit dans votre loi que le témoignage de deux hommes est vrai. Moi, je rends témoignage de moi-même ; et le Père qui m’a envoyé rend aussi témoignage de moi ». Et autre part, il montre qu’il a pour lui les quatre témoignages du Père, de ses œuvres, de Jean le Baptiseur et des Écritures (Jean 8:17, 18 ; 5:31-39). Tu vois donc que Dieu maintient ce qu’il a établi pour confirmer la vérité.

— Tu as dit que le chrétien doit s’en remettre à Dieu, mais si quelqu’un fait tort à un autre, ne faut-il pas s’adresser aux juges car il y en a aussi maintenant ?

— Avant de te répondre, je te demanderai ce qu’il fallait faire lorsque, pour les juges ordinaires, il y avait des cas trop difficiles ? Lis les versets 9 à 13.

— Il fallait aller aux sacrificateurs et au juge. Ce juge était celui qui était établi sur tout Israël, comme Samuel par exemple.

— Oui, mais en tout cas, il fallait aller en la présence de Dieu, au lieu que l’Éternel avait choisi, et s’adresser à ceux qui vivaient le plus près de Dieu, le sacrificateur et le juge. Ceux-là prononçaient le jugement auquel il fallait se soumettre sous peine de mort. Penses-tu qu’un Israélite aurait porté sa cause devant les juges des nations ?

— Oh ! Non. Ils étaient le peuple de Dieu.

— Eh bien, maintenant nous verrons comment doivent agir les chrétiens. D’abord nous devons nous rappeler que, bien qu’étant dans le monde, ils ne sont pas du monde (Jean 17:16), de même que les Israélites étaient tout à fait séparés des nations. Ensuite, les chrétiens sont appelés à manifester ici-bas la vie de Christ qui est en eux ; Christ était doux et humble de cœur, ne faisait tort à personne et ne faisait pas valoir ses droits (Matt. 11:29 ; 1 Pierre 2:23). Nous avons à suivre ses traces. Et voici ce que nous dit ce précieux Sauveur : « Si ton frère pèche contre toi, va, reprends-le, entre toi et lui seul ; s’il t’écoute, tu as gagné ton frère ; mais s’il ne t’écoute pas, prends avec toi encore une ou deux personnes, afin que par la bouche de deux ou trois témoins toute parole soit établie. Et s’il ne veut pas les écouter, dis-le à l’assemblée ; et s’il ne veut pas écouter l’assemblée non plus, qu’il te soit comme un homme des nations, et comme un publicain » (Matt. 18:15-17). Il n’est pas question d’aller devant les tribunaux. C’est l’assemblée qui juge en dernier lieu, comme autrefois le sacrificateur. Maintenant, lis ce que dit l’apôtre Paul au sujet des procès en 1 Corinthiens 6 versets 1 à 8. N’est-ce pas bien clair ?

— Oui. Je pensais, en t’entendant, aux paroles du Seigneur Jésus : « Ne résistez pas au mal ; mais si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre ; et à celui qui veut plaider contre toi et t’ôter ta tunique, laisse-lui encore le manteau » (Matt. 5:38-42). Je pensais aussi qu’il ne doit pas y avoir de procès et de querelles entre les enfants du même Père et qui appartiennent au ciel. Mais il y a des magistrats et des juges ; que doivent faire les chrétiens s’ils sont appelés devant eux ?

— D’abord, les magistrats et les princes sont l’autorité établie de Dieu pour gouverner le monde, et y réprimer le mal. Nous devons leur être soumis en tout ce qui ne touche pas aux droits de Dieu. Mais les chrétiens doivent marcher de telle sorte qu’ils ne soient jamais amenés devant les juges pour avoir commis une injustice ou un crime. « Que nul de vous », dit l’apôtre, « ne souffre comme meurtrier ou voleur, ou comme faisant le mal, ou s’ingérant dans les affaires d’autrui ; mais si quelqu’un souffre comme chrétien, qu’il n’en ait pas honte, mais qu’il glorifie Dieu en ce nom » (1 Pierre 4:14-16). Les chrétiens ne doivent pas non plus appeler personne devant les magistrats pour soutenir leurs droits ; il faut plutôt souffrir que l’on nous fasse tort. « Que votre douceur », dit l’apôtre, « soit connue de tous les hommes » (Phil. 4:5). Et si quelqu’un est appelé devant les tribunaux, il doit s’attendre à Dieu pour répondre comme il faut.

— Merci. Les chrétiens ont une seule chose à faire ici-bas, c’est de suivre Jésus dans toute leur vie et, s’ils ont à souffrir de la part du monde, que ce soit pour Lui. Maintenant, nous avons encore à parler du roi.

— Oui, mais nous le ferons une autre fois, s’il plaît à Dieu, en nous occupant du chapitre 18.

 

 

11                  Chapitre 17:14-20 et Chapitre 18

Moïse enseigne au peuple la manière dont il devra se conduire en Canaan.

La Bonne Nouvelle 1886 pages 41 à 49.

 

Tu m’as dit qu’aujourd’hui nous parlerions de ce qui est dit relativement au roi, si les Israélites en demandaient un. Ils ont voulu en avoir un, mais penses-tu qu’ils aient bien fait ?

— Non. L’Éternel était leur Roi, et n’était-il pas le meilleur ? C’était une grande faveur de sa part de les vouloir pour son peuple, et ils auraient dû être trop heureux de dépendre, non d’un homme mais de Dieu seul. Leur désir ne pouvait venir que de ce qu’ils voulaient imiter les nations (1 Sam. 8:5-7), et le peuple de Dieu doit être et rester séparé du monde. Quand ils demandèrent un roi, Samuel sentit vivement le mal qu’ils faisaient et en fut très affligé. Dieu lui dit : « Ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi », ce qui montre bien que Dieu ne les approuvait pas. Samuel chercha à les détourner de ce mal, mais ils ne voulurent pas l’écouter. Il leur dit encore : « Vous saurez et vous verrez que le mal que vous avez fait est grand aux yeux de l’Éternel, d’avoir demandé un roi pour vous » (1 Sam. 12:17) ; et Dieu plus tard dit : « Je t’ai donné un roi dans ma colère » (Osée 13:10-11). Mais Dieu qui prévoyait tout ce que le méchant cœur des Israélites ferait, donne ici, dans sa bonté, des directions pour la conduite du roi qu’ils demanderaient. Relis les versets 14 à 20 du chapitre 17, et dis-moi ce qui s’y trouve.

— D’abord, le roi devait être un Israélite ; ensuite, il ne devait ni faire des amas de chevaux, ni ramener dans ce but le peuple en Égypte, ni avoir un grand nombre de femmes, ni amasser des richesses. Et il y avait une chose qu’il devait faire, c’était d’écrire une copie de la loi, la garder près de lui et la lire tous les jours.

— C’est cela. Et c’était afin qu’il ne se crût pas au-dessus des autres Israélites pour faire ce qui lui plairait, mais afin qu’il demeurât dans la dépendance de Dieu et dans l’obéissance. En faisant ainsi, il devait être heureux. Maintenant, peux-tu me dire si les rois d’Israël ont agi de cette manière ?

— Le premier roi, Saül, ne connaissait pas beaucoup la loi de Dieu car il a été bien méchant, mais je suis sûre que David la connaissait et l’aimait. Dans un des psaumes qu’il a écrits, il dit : « Combien j’aime ta loi ! Tout le jour je la médite » (Ps. 119:97).

— Je le pense aussi. Mais quand nous lisons l’histoire du roi Salomon qui fut si béni de Dieu, nous voyons qu’il fit toutes les choses défendues dans ces versets du Deutéronome que nous avons lus. Il est dit de lui : « Il rassembla des chars et des cavaliers…Et quant aux chevaux de Salomon, il les tirait d’Égypte » (1 Rois 10:26-28) ». Il envoya en Ophir chercher de l’or, un poids d’or immense ; les pierres précieuses et toutes sortes de richesses abondaient chez lui. Et enfin il est encore écrit qu’il aima beaucoup de femmes étrangères, outre la fille du Pharaon (1 Rois 11:1). Et quel fut le résultat de cette négligence de la parole de Dieu ?

— Ses femmes détournèrent son cœur après d’autres dieux, et il remplit Jérusalem d’idoles ; il en éleva même en présence de ce temple qu’il avait fait bâtir et où Dieu était venu habiter.

— Oui, voilà ce qu’est le cœur de l’homme, même au milieu des plus riches bénédictions. Tel aussi est le nôtre, et nous devons prendre bien garde de ne pas négliger la Parole de Dieu, et de ne pas nous laisser détourner de ce qu’elle prescrit. Satan et le monde entreraient bientôt et rempliraient notre âme d’idoles. Or nous sommes aussi le temple de Dieu.

— Je me rappelle encore autre chose qui montre bien que les rois de Juda n’observaient pas ce que Moïse avait dit. Dans l’histoire de Josias qui fut un bon roi, quoique bien jeune, il est dit qu’on retrouva le livre de la loi dans le temple et qu’on le lut à Josias qui fut tout effrayé de ce que la loi disait (2 Rois 22). Cela montre bien qu’il ne l’avait pas copiée.

— Et nous voyons aussi par là combien le peuple et même les sacrificateurs avaient oublié la parole de Dieu. Il est vrai qu’avant Josias, il y avait eu deux méchants rois, Manassé et Amon, et Dieu voulait reconnaître la piété de Josias en lui révélant sa parole, et donner au peuple, auquel elle fut lue, un dernier avertissement. Mais ce fut en vain. Après Josias, ils retombèrent dans le mal, et Dieu les fit transporter à Babylone. Telle fut la triste fin de la royauté demandée par les enfants d’Israël.

— C’est bien triste, en effet. Mais je me réjouis à la pensée qu’un jour les enfants d’Israël auront le meilleur et le plus grand des rois, Jésus lui-même comme Nathanaël le reconnaissait déjà quand il disait : « Tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël » (Jean 1:49).

— Oui, et celui-là ne manquera en rien. Maintenant nous allons nous occuper du chapitre 18. Lis-le.

— Je veux te dire de quoi parle ce chapitre. D’abord, Moïse dit aux Israélites ce qui devait revenir aux sacrificateurs et aux Lévites qui n’avaient pas d’héritage avec le reste d’Israël, mais qui s’occupaient du service de Dieu. Ensuite Moïse défend qu’il y ait parmi le peuple des sorciers et des gens qui prétendaient deviner l’avenir. Et puis, il promet que Dieu suscitera un prophète comme lui.

— Ces trois parties du chapitre renferment beaucoup de leçons importantes pour nous. D’abord, comme tu l’as remarqué, nous y voyons les soins de l’Éternel pour ceux qui s’occupaient particulièrement du service de sa maison. Y a-t-il encore de nos jours des hommes occupés spécialement du service de Dieu ?

— Certainement ! Il y a tous ceux qui annoncent l’évangile et expliquent la parole de Dieu.

— Oui, l’Écriture parle d’évangélistes, de pasteurs et de docteurs que Christ donne à son Église pour l’édifier et en vue de la perfection des saints (Éph. 4:11, 12). Ces serviteurs doivent s’attendre uniquement au Seigneur qui les envoie, et ne dépendre que de Lui, mais il pourvoit à leurs besoins, et il le fait par le moyen des chrétiens, de même qu’il pourvoyait aux besoins des sacrificateurs et des Lévites par les offrandes des Israélites. C’est ce que l’apôtre enseigne aux Corinthiens et aux Galates, quand il leur dit : « Le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’évangile, de vivre de l’évangile » et aussi « Que celui qui est enseigné dans la parole fasse participer à tous les biens temporels celui qui enseigne » (1 Cor. 9:14 ; Gal. 6:6). C’est un grand privilège pour les chrétiens de participer ainsi à l’œuvre que les serviteurs du Seigneur accomplissent pour leur divin Maître, en les recevant et en les aidant pour qu’ils puissent se livrer entièrement à leur service. Nous voyons comme l’apôtre Paul est reconnaissant envers les Philippiens qui lui avaient envoyé leur don par Épaphrodite. Lis dans Philippiens 4 les versets 16 et 18.

— Je vois que c’est une chose qui plaît à Dieu, et je serai bien contente de pouvoir donner quelque chose quand on fera une collecte pour les ouvriers du Seigneur. Je me rappelle que, lorsque le Seigneur Jésus était sur la terre, il allait de lieu en lieu prêcher l’évangile, il y avait des femmes qui l’assistaient de leurs biens (Luc 8:3).

— Oui, ce précieux Sauveur qui était le Créateur de toutes choses, ne voulait rien posséder sur la terre, mais il donnait ainsi occasion à ceux qui l’aimaient de lui témoigner leur dévouement. Nous avons à faire de même. Maintenant, continuons notre chapitre. Que renferme la seconde partie ?

— Elle parle des devins, des sorciers, des diseurs de bonne aventure et de ceux qui consultent les esprits et qui interrogent les morts. Mais je me rappelle que tu m’en as parlé quand nous avons lu le Lévitique.

— C’est vrai, nous pouvons donc passer à la troisième partie.

— Oui, Moïse y annonce que Dieu suscitera au peuple un prophète tel que lui.

— Et sais-tu qui est ce prophète ?

— C’est le Seigneur Jésus.

— Tu as raison. L’apôtre Pierre parlant aux Juifs du Sauveur cite ce passage du Deutéronome (Actes 3:22). Il y a eu en Israël bien des prophètes qui parlaient de la part de l’Éternel, mais il nous est dit à la fin du Deutéronome que : « Il ne s’est plus levé en Israël de prophète tel que Moïse, que l’Éternel ait connu face à face, selon tous les signes et les merveilles que l’Éternel l’envoya faire dans le pays d’Égypte » (Deut. 34:10-11). Moïse avait des communications directes avec Dieu, sur la montagne, et quand il en descendit, sa face resplendissait de gloire. L’Éternel lui parlait à la tente d’assignation, bouche à bouche, et non pas en vision comme à un autre prophète, puis Moïse répétait au peuple les paroles de l’Éternel : il était médiateur entre Dieu et le peuple. Il fut le libérateur d’Israël, celui que Dieu employa pour le tirer d’Égypte et le conduire à travers le désert. Nul autre prophète n’eut cette gloire ; il fallait attendre celui que Moïse avait annoncé, et quand il vint, il se trouva être plus grand que Moïse. Moïse était serviteur, mais Christ était le Fils de Dieu (Héb. 3:1-6).

— Les Juifs attendaient le prophète annoncé par Moïse car les foules, après avoir été rassasiées avec cinq pains et deux poissons, dirent : « Celui-ci est véritablement le prophète qui vient dans le monde » (Jean 6:14 ; 1:21). Ils se rappelaient sans doute que Moïse avait nourri les Israélites au désert.

— Tu as raison, et nous le voyons encore par la question que posèrent à Jean le Baptiseur des sacrificateurs et des Lévites : « Es-tu le prophète » ?

— Comment le Seigneur Jésus fut-il un prophète tel que Moïse ?

— Il fut tel par ce qu’il accomplit, mais en toutes choses plus grand. Ainsi il connaissait Dieu parfaitement, Lui le Fils unique qui est dans le sein du Père, et il est venu nous le faire connaître. Il est le grand Libérateur envoyé pour sauver son peuple de leurs péchés et pour détruire les œuvres du diable. Il est le Médiateur parfait entre Dieu et les hommes, étant à la fois Dieu et homme. Les Israélites tremblaient en entendant la voix de l’Éternel et avaient peur qu’elle ne les fît mourir. Mais Dieu nous parle dans son Fils et c’est une voix pleine de douceur qui fait vivre ceux qui l’écoutent. Aussi, de même que Moïse avait dit : « Vous l’écouterez », Dieu dit aussi aux disciples : « Écoutez-le ». Si quelqu’un ne l’écoute pas et désobéit, la colère de Dieu demeure sur lui (Jean 1:18 ; Matt. 1:21 ; 1 Jean 3:8 ; 1 Tim. 2:5 ; Héb. 1:1 ; Jean 5:24-25 ; Matt. 17:5 ; Jean 3:36). Les Juifs ne voulurent pas écouter ce grand prophète annoncé par Moïse, et ils sont tombés sous le jugement ; et c’est ce qui arrivera maintenant aussi à ceux qui ne veulent pas l’écouter (2 Thess. 1:8).

— Je comprends mieux ce que Moïse annonçait d’avance. Et ces paroles « d’entre tes frères » ont été accomplies, car Jésus naquit en Israël, et dans l’évangile de Jean il est dit : « Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu (Jean 1:11) ».

— Et tu peux voir aussi l’accomplissement de ces paroles de Moïse : « Je mettrai mes paroles dans ma bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai ». Le Seigneur Jésus disait aux Juifs : « Selon que le Père m’a enseigné, je dis ces choses », et encore : « Le Père qui m’a envoyé, lui-même m’a commandé ce que je devais dire et comment j’avais à parler…Les choses donc que moi je dis, je les dis comme le Père m’a dit » (Jean 8:28 ; 12:49-50). Voilà de quelle manière excellente le Seigneur Jésus était un prophète tel que Moïse.

— Oui, et nous sommes heureux d’avoir à écouter un Maître si doux, si bon, et qui donne la vie éternelle à ceux qui écoutent sa voix (Jean 10:27, 28).

 

 

12                  Chapitres 19 et 20

Moïse enseigne au peuple la manière dont il devra se conduire en Canaan.

La Bonne Nouvelle 1886 pages 61 à 71.

 

Dans le chapitre 19 que nous venons de lire, il est d’abord question des villes de refuge où pouvait s’enfuir celui qui, par mégarde, avait causé la mort de son prochain.

— Nous en avons déjà parlé en lisant le livre des Nombres. Mais ici il n’est parlé que de trois villes tandis que dans les Nombres, l’Éternel dit qu’il fallait en établir six.

— Il y en avait trois au delà du Jourdain pour les deux tribus et demie qui s’y étaient établies. Moïse les a nommées. C’étaient Bétser pour la tribu de Ruben, Ramoth en Galaad pour les Gadites, et Golan pour ceux de Manassé. Mais dans notre chapitre, il parle seulement de celles qui devaient se trouver dans le pays de Canaan, de l’autre côté du Jourdain, et de trois autres que l’on établirait si l’Éternel, selon les promesses faites à Abraham, étendait les limites du pays de son peuple, ce qui aurait lieu si les Israélites demeuraient fidèles.

— Cela arriva-t-il ?

— Non, les Israélites ne furent pas obéissants, et Dieu, au lieu de les bénir, fut obligé de les châtier. Cependant, il nous est dit du roi Salomon qu’il dominait sur les rois depuis les frontières d’Égypte jusqu’à l’Euphrate (2 Chron. 9:26). Mais cela ne dura point après lui. Salomon était un type du Seigneur Jésus qui doit régner sur Israël, et alors les limites du pays des Israélites seront telles que l’Éternel l’avait promis à Abraham.

— Sait-on quelles sont les trois villes de refuge qui furent établies selon le commandement de Moïse ?

— Oui, elles sont nommées en Josué 20. C’étaient Kédesh au nord, Sichem au centre et Hébron au midi. Regarde sur la carte et tu verras qu’elles sont à peu près à égale distance l’une de l’autre, et placées de telle manière que l’ordre de Moïse fut bien exécuté : « Tu sépareras trois villes au milieu de ton pays » et « tu diviseras en trois parties le territoire de ton pays ». Chaque ville était au milieu de l’une de ces trois parties. C’était pour que le meurtrier put facilement s’y réfugier, de quelque part qu’il vînt.

— Dieu pensait à tout pour la sécurité de celui qui avait tué quelqu’un par mégarde. Il devait déjà être bien malheureux qu’un si terrible accident fût arrivé. Et comme il devait se hâter de s’enfuir et être dans l’angoisse jusqu’au moment d’atteindre la ville de refuge !

— Sans doute, mais tu peux encore voir les soins de Dieu pour cet homicide dans ce que Moïse dit : « Tu t’en prépareras le chemin ». Le chemin devait être comme indiqué, préparé avec soin, sans obstacles qui auraient embarrassé celui qui fuyait, afin qu’il ne pérît pas mais qu’il vécût.

— Cela me fait penser au lieu de refuge assuré que Dieu a établi pour tout pauvre pécheur qui craint d’être perdu. C’est Jésus.

— Oui, et le chemin est tout tracé et tout simple. C’est : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé » (Actes 16:31). Mais tous les meurtriers n’avaient point part à cette sécurité des villes de refuge.

— Non, elles n’étaient que pour ceux qui avaient tué quelqu’un sans le vouloir. Si quelque autre meurtrier venait à s’y réfugier, il devait en être tiré et mis à mort.

— Le Dieu juste voulait que la justice s’exerçât au milieu de son peuple, et le coupable ne pouvait pas s’échapper. Et maintenant aussi, si la justice de Dieu se montre en pardonnant aux pécheurs qui croient en Jésus, elle se montrera à l’égard des pécheurs qui volontairement refusent le salut. Le jugement les attend (2 Thess. 1:8). De même qu’il est tombé sur les malheureux Juifs qui ont rejeté le Fils de Dieu, il atteindra ceux qui le méprisent aujourd’hui. Il y a, dans l’épître aux Hébreux, un beau passage qui nous fait voir la sécurité de ceux qui ont fui vers Jésus, le refuge assuré du pécheur. Lis au chapitre 6 les versets 18 à 20.

— « Afin que, par deux choses immuables, dans lesquelles il était impossible que Dieu mentît, nous ayons une ferme consolation, nous qui nous sommes enfuis pour saisir l’espérance proposée, laquelle nous avons comme une ancre de l’âme, sûre et ferme, et qui entre jusqu’au dedans du voile, où Jésus est entré comme précurseur pour nous, étant devenu souverain sacrificateur pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédec ».

— Notre ville refuge est dans le ciel même, là où Jésus est entré. Quelle sécurité pour nous ! Mais continuons notre chapitre. Au verset 14, nous voyons le soin que Dieu prenait de la propriété du moindre des Israélites. C’est Lui qui en avait fixé les bornes, et si quelqu’un avait voulu les déplacer, c’est contre Dieu même qu’il aurait agi.

— Ensuite Moïse parle de nouveau des faux témoins. Et je comprends ce que tu m’as dit l’autre jour. Ils devaient être punis de la même peine à laquelle ils voulaient faire condamner ceux contre lesquels ils rendaient un faux témoignage.

— La Parole de Dieu dit que : « Dieu hait le faux témoin » et qu’il « ne demeurera point impuni » (Prov. 6:19 ; 19:5). Il se peut que des faux témoins aient échappé au jugement des hommes, mais on ne saurait échapper au jugement de Dieu. Les Juifs en sont un exemple terrible. Ils avaient faussement accusé Jésus et l’avaient injustement jugé digne de mort, et ils ont subi et subissent encore la peine de leur crime. Nous devons prendre garde puisque Dieu hait tout ce qui n’est pas selon la vérité, de n’être jamais un faux témoin à l’égard de personne, de ne jamais dire au sujet de quelqu’un une chose qui serait fausse. Maintenant nous passerons au chapitre 20. Peux-tu me dire de quoi il parle ?

— Il parle de la manière dont les israélites devaient faire la guerre. Ils ne devaient avoir peur d’aucun ennemi, quelque puissant et nombreux qu’il fût, parce que l’Éternel était avec eux. C’est bien encourageant pour eux car il est le Tout-Puissant.

— En effet, mais as-tu remarqué que Moïse dit : « L’Éternel, ton Dieu, qui t’a fait monter du pays d’Égypte, est avec toi » ? Cela devait rappeler au peuple comment la grande puissance de Dieu s’était manifestée pour le délivrer du terrible esclavage d’Égypte. Les Israélites étaient faibles, sans armes, et l’Éternel avait pris leur défense en main ; il les avait garantis de la colère du Pharaon, de la puissance de son armée, de la mort qu’ils auraient trouvée dans la mer Rouge, mais qu’il leur avait fait traverser à pied sec. Alors ils avaient chanté : « L’Éternel est un vaillant guerrier ; il a jeté dans la mer les chariots du Pharaon et son armée », et c’était le même Dieu duquel le sacrificateur disait : « Éternel, votre Dieu, marche avec vous, pour combattre pour vous contre vos ennemis » ; ils pouvaient donc être sans crainte. Il en est de même pour nous. Dieu, notre Père, qui nous a délivrés du pouvoir des ténèbres c’est à dire de la puissance de Satan, Dieu est Celui qui est pour nous, et alors qui sera contre nous (Col. 1:12-13 ; Rom. 8:31) ?

— C’est bien consolant. Mais nous n’avons pas à combattre comme les Israélites.

— C’est vrai. Nous combattons bien, mais pas de la même manière. Ce n’est pas « contre le sang et la chair » mais contre Satan, et « les armes de notre guerre ne sont pas charnelles » (Éph. 6:10-12 ; 2 Cor. 10:4). Paul, dans l’épître aux Éphésiens, nous apprend quelles sont les armes du chrétien (Éph. 6:14-18). L’apôtre Paul exhorte aussi les Philippiens à combattre avec la foi de l’évangile sans avoir peur des adversaires, et il dit aux Colossiens qu’Épaphras combattait toujours pour eux par des prières, afin qu’ils fussent parfaits et accomplis dans toute la volonté de Dieu (Phil. 1:27 ; Col. 4:12). Nous apprenons ainsi comment le chrétien combat. Le même Dieu qui fortifiait les Israélites et combattait pour eux pour les conserver, nous fortifie aussi, de sorte que, comme le dit l’apôtre, « en toutes choses nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous aime » (Rom. 8:37). Les Israélites pouvaient être tranquilles et remplis de confiance, et nous aussi.

— Mais les officiers invitaient certains Israélites à s’en aller du combat.

— C’est vrai. C’étaient ceux qui avaient quelque possession, quelque bien de la terre, quelque affection naturelle dont ils n’avaient pas joui, et qui pouvaient faire faiblir leur cœur. Pour bien combattre, un soldat ne doit pas s’embarrasser des affaires de la vie (2 Tim. 2:4) ; il en est de même du bon soldat de Jésus Christ : il ne s’appartient plus, il est à son Maître, il doit tout lui sacrifier (Lisez 2 Tim. 2:3 ; 2 Cor. 6:19, Luc 14:26, 33). Pour le service de Dieu, il faut un cœur qui soit tout à Lui. Ceux dont le cœur était timide devaient s’en retourner chez eux. Pour servir le Seigneur et combattre le bon combat de la foi, nous avons besoin d’énergie et de décision. Et Dieu nous donne cette énergie, comme le disait l’apôtre à son cher fils Timothée : « Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, d’amour et de conseil » (2 Tim. 1:7).

— Je sens combien j’ai besoin de me rappeler cela, car j’ai quelquefois de la peine à confesser que je connais le Seigneur Jésus et que je désire Le servir ; j’ai peur que l’on se moque de moi.

— Le Seigneur te fortifiera si tu le lui demandes. En continuant notre chapitre, nous voyons que lorsqu’il s’agissait de villes éloignées qui n’appartenaient point aux nations coupables que l’Éternel avait commandé de détruire, les Israélites devaient d’abord leur offrir la paix. La bonté de Dieu leur donnait l’occasion d’échapper à la ruine, et c’est ce que Dieu fait maintenant aussi à l’égard des pécheurs. Il use de patience et leur fait offrir la paix par ses ambassadeurs, je veux dire les évangélistes. Ils supplient pour Christ et disent : « Soyez réconciliés avec Dieu » (2 Pierre 3:9 ; 2 Cor. 5:20). Mais si les villes refusaient la paix, que leur arrivait-il ?

— Elles étaient détruites parce qu’elles se déclaraient alors ouvertement ennemies de Dieu et de son peuple.

— Tu as raison, et c’est ce qui arrivera aussi maintenant aux pécheurs qui refusent l’évangile. Ils n’ont à attendre que le « jugement et l’ardeur d’un feu qui va dévorer les adversaires » (Héb. 10:27, 29). Mais si les habitants de ces villes acceptaient la paix, ils avaient le privilège de devenir tributaires et sujets du peuple de Dieu, c’est à dire de Dieu lui-même ; ils jouissaient de la paix et de la protection que Dieu étendait sur son peuple.

— Pourquoi donc les Israélites ne devaient pas traiter de la même manière les villes du pays de Canaan ?

— D’abord, les habitants de Canaan avaient épuisé la patience de Dieu. Le temps de la miséricorde était passé pour eux (Genèse 15:16). Ils sont un exemple de ce qui arrivera aux pécheurs obstinément rebelles. La seconde raison, c’est que si les Israélites avaient laissé vivre au milieu d’eux ces idolâtres livrés à la plus horrible corruption, ils auraient été entraînés dans leurs péchés. C’est, en effet, ce qui arriva aux Israélites. Ils laissèrent vivre plusieurs de ces nations, se contentant de les rendre tributaires quand ils le pouvaient, et ils tombèrent bientôt eux-mêmes dans l’idolâtrie (Lisez Juges chap. 1:19-36 et chap. 2).

— Nous pouvons en tirer une leçon pour nous. D’abord, ne pas rechercher, mais au contraire éviter la société des personnes qui n’aiment pas le Seigneur Jésus. Lorsque je me suis allée à écouter les conversations légères de certaines de mes compagnes, je suis malheureuse parce que ma tête se remplit de ce que j’ai entendu.

— L’apôtre Paul a donc bien raison quand il dit : « Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs », et qu’il écrit à Timothée : « Évite les discours vains et profanes » (1 Cor. 15:33 ; 2 Tim. 2:16). Il dit encore : « Sortez du milieu d’eux et soyez séparés » (2 Cor. 6:17). Le chrétien n’est pas appelé à détruire les méchants, mais à s’en séparer.

— Dans cet ordre donné aux Israélites de ne pas laisser de ces nations méchantes en Canaan, il y a pour nous cette leçon que nous ne devons nourrir en nous aucune mauvaise pensée ou aucun mauvais sentiment, n’est-ce pas ?

— C’est vrai. De même que la terre de Canaan qui appartenait à Dieu, devait être nettoyée de toute idole et de toute abomination, nos cœurs aussi doivent être purifiés « de toute souillure de chair et d’esprit » (2 Cor. 7:1). Dès que nous apercevons une mauvaise pensée ou un mauvais sentiment, nous devons les juger devant Dieu, les détruire ainsi à la façon de l’interdit. Comme nous le lisons dans le Cant. des Cantiques, il faut avoir soin de prendre « les renards, les petits renards qui ravagent les vignes » (Cant. des Cant. 2:15), de ne rien tolérer ou caresser en nous qui détruise le fruit de l’Esprit.

— Nous avons bien besoin du secours continuel de Dieu.

— Sans doute. Mais il ne manque pas à ceux qui regardent à Lui, et le Seigneur Jésus, notre grand souverain sacrificateur devant Dieu, notre avocat auprès du Père, ne cesse d’intercéder pour nous (Héb. 7:25 ; 1 Jean 2:1).

— Dieu montre aussi ses soins dans l’ordre qu’il donne aux Israélites de ne pas couper les arbres fruitiers devant une ville assiégée, n’est-ce pas ?

— Oui. Il connaît le cœur de l’homme qui a besoin d’être dirigé en toutes choses. Dans leur zèle, les Israélites auraient pu dire : C’est un arbre d’une terre ennemie, il faut le détruire ; mais Dieu dit : Non, tu en pourras manger ; il peut te servir. L’apôtre Paul dit aussi : « Toute créature de Dieu est bonne, et il n’y en a aucune qui soit à rejeter, étant prise avec actions de grâces ». Ce qui porte du fruit est conservé, ce qui n’en porte pas est coupé ; c’est encore là une grande leçon (Matt. 3:10 ; Luc 13:7-9). Et enfin nous pouvons voir par là que nous ne devons rien gaspiller de ce que Dieu nous donne pour notre usage. Le Seigneur Jésus qui pouvait, à sa volonté, multiplier les pains, disait cependant aux disciples : « Amassez les morceaux qui sont de reste, afin que rien ne soit perdu » (Jean 6:12).

 

 

13                  Chapitre 21

Moïse enseigne au peuple la manière dont il devra se conduire en Canaan.

La Bonne Nouvelle 1886 pages 84 à 92.

 

Nous voici arrivés au chapitre 21 de notre livre. Veux-tu en lire les neuf premiers versets.

— Pourquoi devait-on sacrifier cette génisse puisqu’on ne savait pas quel était le coupable ?

— La terre d’Israël qui appartenait à l’Éternel et le peuple qui était à lui ne devaient pas être souillés par un crime, lors même que l’auteur en était inconnu. Le crime rejaillissait, pour ainsi dire, sur tout le peuple. Nous le voyons par la confession des anciens : « Pardonne, ô Éternel, à ton peuple Israël ». Et il n’y avait que l’offrande et la mort d’une victime qui pouvaient expier le péché commis : « Vie pour vie » est-il écrit (Deut. 19:21).

— Ce sacrifice représente-t-il aussi, comme les autres, celui du Seigneur Jésus ?

— Sans doute. Jésus était le seul homme sans tache, qui n’avait jamais été asservi au joug du péché. Et il a été immolé dans cette vallée de misère, aride et sans fruit pour Dieu, mais où cependant coule un fleuve qui ne tarit pas, celui de la grâce. Mais l’homme tué représente aussi le Seigneur Jésus mis à mort en Israël, crime qui pèse sur ce malheureux peuple. C’est le sang innocent qui a été versé sur cette terre, et qui rend l’homme coupable. Mais c’est aussi à cause du sacrifice de Christ que Dieu peut pardonner au coupable. Te rappelles-tu ce que disait le Seigneur Jésus lorsqu’on le crucifiait ?

— « Père, pardonne-leur parce qu’ils ne savent ce qu’ils font »

— Pierre aussi disait aux Juifs : « Vous avez mis à mort le prince de la vie…Et je sais que vous l’avez fait par ignorance, de même que vos chefs aussi ; mais Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait prédit par la bouche de tous les prophètes, savoir que son Christ devait souffrir. Repentez-vous donc et vous convertissez, pour que vos péchés soient effacés » (Actes 3:15, 17-19). Ainsi, en recevant Christ, ils pouvaient être pardonnés ; mais la masse de la nation et les chefs ne crurent pas et se rendirent coupables d’un crime volontaire, et ils en subirent les conséquences. Le sang de Christ fut sur eux, et y est encore. Mais plus tard, il y aura des Israélites dont le cœur sera touché, qui attendront le Messie, qui reconnaîtront Celui que leurs pères ont percé et qui en mèneront deuil (Zach. 12:10). Ils pourront dire : « Nos mains n’ont pas versé ce sang, et nos yeux ne l’ont pas vu. Pardonne, ô Éternel, à ton peuple Israël que tu as racheté, et n’impute pas à ton peuple Israël le sang innocent. Et le sang leur sera pardonné » (Deut. 21:7). Ils diront comme David : « Délivre-moi de la coupe du sang, ô Dieu, Dieu de mon salut » (Ps. 51:14). Et Dieu les recevra en grâce à cause du sang de la nouvelle alliance « versé pour plusieurs en rémission de péchés » (Matt. 26:28).

— J’aimerais bien comprendre pourquoi d’abord les anciens et les juges sortent vers l’homme tué, et mesurent jusqu’à la ville la plus proche, qui semble ainsi la plus soupçonnée de la culpabilité.

— Je pense que le fait que le Fils de Dieu a été mis à mort par des hommes, montre ce dont le cœur des hommes est capable et fait voir la culpabilité qui pèse sur tous. Mais si l’on mesure, pour ainsi dire, on trouve qu’Israël est le plus rapproché puisqu’il avait la parole de Dieu, et ainsi plus responsable.

— Mais quand les anciens et les juges sont venus, les sacrificateurs s’approchent aussi.

— Oui, toute cette scène est très belle et pleine d’enseignement pour nous. Les anciens et les juges représentent la justice qui constate le crime et établit la culpabilité ; ensuite, il y a le sacrifice pour ôter le péché, et après cela, les sacrificateurs viennent pour bénir au nom de l’Éternel, après avoir reconnu que tout a été accompli selon Dieu. C’est la grâce qui règne par la justice (Rom. 5:21). Tout est établi et réglé par la grâce. C’est elle qui déclare Dieu satisfait. Le péché est ôté quand a été « fait ce qui est droit aux yeux de l’Éternel ». Les anciens peuvent alors laver leurs mains ; ils sont purs.

— Ce que tu viens de dire me fait penser à Pilate. Il avait beau se laver les mains, il ne pouvait se purifier.

— Certainement pas. Il venait de permettre la mort de celui qu’il jugeait être juste, alors qu’il pouvait l’empêcher. Il partageait la culpabilité des Juifs. Mais si même le plus grand des pécheurs croit en Christ, il est lavé dans son précieux sang. On peut lui dire comme Paul aux Corinthiens : « Vous étiez tels, mais vous avez été lavés » (1 Cor. 6:11), et lui-même, avec gratitude envers Dieu, peut dire : « Je laverai mes mains dans l’innocence et je ferai le tour de ton autel, ô Éternel » (Ps. 26:6). Purifié par le sang de Christ, on est heureux en la présence de Dieu, et on l’adore (Voyez Apocalypse 1:5, 6). Continuons maintenant notre chapitre. Dans les versets 10 à 14, on voit le tendre soin que l’Éternel prend de ceux qui n’ont plus de protection sur la terre, comme c’est le cas pour une pauvre prisonnière. Il voulait que son peuple eût des sentiments de justice et de bienveillance. Un Israélite pouvait prendre pour femme une captive prise à la guerre ; mais, en premier lieu, il devait respecter sa douleur d’être séparée de ses parents, et ensuite, devenue la compagne de l’Israélite, elle n’était plus esclave, elle ne pouvait être vendue, elle faisait partie de la maison, et dépouillait toutes les marques de sa captivité et de son origine étrangère.

— Mais il pouvait la renvoyer.

— C’est vrai, mais c’était une règle qui s’appliquait aussi aux femmes Israélites. Dieu avait permis aux Israélites de donner à leurs femmes une lettre de divorce, mais le Seigneur dit aux Juifs que c’était à cause de la dureté de leur cœur, et qu’il n’en était pas ainsi au commencement (Matt. 19:3-8).

— Quand tu parlais de la captive qui laisse ses vêtements de captivité, je pensais que Jésus nous a pris à l’ennemi, que nous lui appartenons maintenant, et que nous avons la plus belle robe.

— C’est vrai. Le cœur qui dictait ces directives à Israël est celui de notre Dieu. Dans les versets suivants, Moïse parle d’une chose que Dieu tolérait aussi chez les patriarches et les Israélites, mais qui n’était pas au commencement et qui n’existe pas dans le christianisme. C’est qu’un homme eut plus d’une femme.

— Je me rappelle bien des cas dans l’ancien Testament comme Jacob et Elkana, le père du jeune Samuel.

— Ici encore se montre la prévoyance pleine de bonté de Dieu. Quand les choses ne sont pas selon l’ordre de Dieu, il risque toujours d’y avoir des choses fâcheuses et des souffrances. Une des femmes pouvait être préférée à l’autre et cela faisait naître des jalousies.

— Comme chez Jacob qui aimait mieux Rachel, et chez Elkana qui aimait Anne que l’autre femme tourmentait.

— Précisément. Et, dans ce cas, l’Israélite pouvait aussi avoir la pensée de favoriser les enfants de la femme qu’il aimait le mieux. Mais Dieu ne le permettait pas. Il est juste, et il veut que son peuple agisse selon la justice (1 Jean 2:29). Si le fils aîné était un enfant de la femme la moins aimée, il devait jouir de son droit d’aînesse et avoir une double portion. Lis maintenant les versets 18 à 20.

— Oh ! Quelle chose terrible ce devait être pour ses parents !

— En effet. Mais y a-t-il rien de plus terrible qu’un enfant sourd aux avertissements, aux répréhensions et aux châtiments de ses parents ? Dieu a dit : « Honore ton père et ta mère », et le juste gouvernement de Dieu doit s’exercer sur ceux qui désobéissent et qui sont obstinément rebelles. L’Éternel ne pouvait tolérer le mal au milieu de son peuple. C’était le devoir de ses parents d’agir ainsi, quelque douloureux que ce fût pour eux, et de ne pas cacher le mal. Si le souverain sacrificateur Éli avait suivi l’ordre donné par Moïse, ses fils n’auraient pas déshonoré le nom de l’Éternel devant le peuple (1 Sam. 2 à 4).

— Ce que Moïse ordonnait aux Israélites ne se fait plus maintenant.

— Non, bien que, dans certains pays, des parents peuvent demander au gouvernement de faire enfermer leurs enfants rebelles ou vicieux dans des prisons destinées à cela et où s’exerce une sévère discipline. Le précepte divin existe toujours : « Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur, car cela est juste » (Éph. 6:1 ; Col. 3:20). Les droits de Dieu seront toujours maintenus, et l’enfant rebelle tombera tôt ou tard sous la verge de Dieu, car on moissonne ce que l’on a semé (Gal. 6:7). Mais l’évangile est la proclamation de la grâce qui pardonne, tandis que la loi ne connaît pas le pardon. Ne te rappelles-tu pas l’histoire d’un fils méchant qui, au lieu d’être puni, reçoit au contraire un bon accueil de son père ?

— Oh, oui. C’est le fils prodigue, mais il s’était repenti.

— C’est vrai, mais la repentance n’ôte pas les droits de la justice, et l’enfant prodigue ne savait pas comment son père le recevrait. Mais « la miséricorde se glorifie vis à vis du jugement » (Jacques 2:13). C’est ainsi que, plus tard, non sur le pied du jugement mais sur celui de sa grâce souveraine, Dieu recevra Israël repentant, ne se souvenant plus de leurs péchés ni de leurs iniquités (Jér. 31:31-34). Et il en est ainsi maintenant de tout pauvre pécheur qui vient à Dieu au nom de Jésus. Lis maintenant la fin de notre chapitre.

— En lisant ces versets, je me rappelle que Jésus a été ainsi pendu à un bois, au bois de la croix, mais comme le disait le brigand crucifié avec lui, il n’avait « rien fait qui ne se dût faire » (Luc 23:41).

— En effet, il y était attaché pour nous dont les péchés méritaient la mort. Il les a portés « en son corps sur le bois » (1 Pierre 2:24). Mais ce n’est pas tout ce qui nous est rappelé par ce verset.

— En effet, dans un évangile il est dit que les Juifs vinrent demander à Pilate qu’on ne laissât pas les brigands et Jésus sur la croix. C’était pour qu’ils ne restent pas la nuit, n’est-ce pas ? Mais pourquoi demandent-ils qu’on leur rompe les jambes ?

— Ces Juifs, qui n’avaient pas craint dans leur méchanceté de livrer Jésus à la mort, étaient en même temps très attachés à leurs formes religieuses, et comme Jésus avait été crucifié le vendredi, c’est ce qui est appelé « la préparation », et que le sabbat commençait à six heures du soir, ils ne voulaient pas que le sabbat fût souillé, si on ôtait les corps après six heures. Mais ceux que l’on crucifiait vivaient souvent encore longtemps dans ces affreuses souffrances de la croix. Pour les faire mourir plus vite, on leur brisait les jambes. C’est ce que l’on fit aux brigands, mais quant à Jésus, il était déjà mort (Jean 19:31-37).

— De sorte qu’on ne lui rompit pas les jambes parce qu’il était écrit : « Pas un de ses os ne sera rompu ».

— Et il y a encore une chose très importante dans ce dernier verset que tu as lu. C’est ceci : « Celui qui est pendu est malédiction de Dieu ». Maintenant lis dans l’épître aux Galates, chapitre 3 les versets 10, 13 et 14.

— Je comprends. Nous avons transgressé la loi et nous méritons la malédiction ; mais Christ sur la croix l’a portée pour nous, et maintenant, à cause de ce bon Sauveur, Dieu nous bénit et nous donne le Saint Esprit.

— Oui, tu as bien compris en effet. Quelle grâce Dieu nous a accordée et quel amour Christ a eu pour nous !

— Et j’admire aussi comme tout se tient et se lie dans la Bible. Moïse écrivait bien longtemps avant que les choses qu’il mentionnait trouvassent leur accomplissement sur la croix.

— Oui, et c’est ce qui nous montre que la Bible est bien la Parole de Dieu.

 

 

14                  Chapitre 22:1-11

Moïse enseigne au peuple la manière dont il devra se conduire en Canaan.

La Bonne Nouvelle 1886 pages 107 à 115.

 

Nous continuerons notre livre du Deutéronome si riche en enseignements. Les chapitres 22 à 25 nous montrent les soins de Dieu envers son peuple, pour régler toute sa vie privée ou publique. Dieu voulait pénétrer son peuple de principes de bienveillance, de pureté et de justice, et l’amener à vivre dans une séparation complète du mal. Nous verrons ensemble quelques unes de ces règles que Dieu donnait aux Israélites et dont nous pouvons aussi tirer instruction.

Les Israélites étaient bien heureux, mais je pense que nous le sommes encore plus.

— Pourquoi donc ?

— Parce que nous avons, outre ce que Dieu leur disait, ce qu’il nous dit dans le Nouveau Testament, et puis, parce que nous avons un modèle parfait, le Seigneur Jésus, dont nous pouvons suivre les traces (1 Pierre 2:21).

— Tu as raison, mais tu oublies une chose. Le vrai chrétien possède une nouvelle vie, il est né de Dieu, et il a le Saint Esprit qui demeure en lui et le rend capable de comprendre quelle est la volonté de Dieu, de l’aimer, de la pratiquer et de marcher sur les traces du divin modèle (Jean 1:12, 13 ; 14:16, 17, 26 ; 1 Jean 2:20 ; Gal. 5:16, 22, 25).

— C’est vrai, nous ne pourrions pas suivre Jésus si nous n’étions pas nés de Dieu et si le Saint Esprit ne nous guidait et ne nous fortifiait pas. Et cela me rappelle ces paroles d’un beau cantique :

 

« Et maintenant, par ta grâce,

Nés de Dieu pour être à Toi,

Nous pouvons suivre ta trace,

Objet béni de la foi.

 

Mais nous avons toujours en nous un mauvais cœur.

— Oui, mais nous ne devons pas l’écouter. L’apôtre nous dit : « Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » et aussi « tenez-vous pour morts au péché, mais vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (Phil. 4:13 ; Rom. 6:11). Regarder au Seigneur Jésus met en fuite les mauvaises pensées et fortifie contre les tentations. Mais maintenant lis les versets 1 à 4 du chapitre 22.

— Moïse enseigne aux Israélites de prendre soin de ce qui appartenait à leurs frères, et de s’entre aider quand ils seraient en difficulté.

— C’est bien cela. Notre cœur est naturellement égoïste. Il dit : Chacun pour soi, tant pis pour lui, cela ne me regarde pas, qu’il se tire d’affaire, pourquoi me donner de la peine pour ce qui ne me regarde pas, j’ai bien assez de mes propres affaires. Voilà ce que dit notre méchant cœur trompeur, mais Dieu le connaît (Jér. 17:9, 10). Il ne laisse aucune échappatoire. « Tu ne manqueras pas de ramener la bête à ton frère ». « Tu mèneras la bête dans ta maison, et elle sera chez toi jusqu’à ce que ton frère la cherche, alors tu la lui rendras ». Il faut se donner de la peine pour son frère, se gêner même, car il pouvait y avoir peu de place dans l’étable, ne pas craindre une perte car il fallait nourrir la bête, et il n’est pas parlé de dédommagement. Voilà ce qui met de côté l’égoïsme et applique le précepte : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

— C’est vrai, et je pense que nous autres, enfants, nous pouvons faire de même, en ayant soin des livres, cahiers et objets de nos frères et sœurs et de nos compagnes, quand nous les voyons égarés et en danger de s’abîmer. Nous pouvons aussi aider les autres. L’autre jour, j’ai vu un pauvre homme qui devait recharger sur son dos une hotte très lourde. Il était fatigué et ne pouvait y parvenir. Alors Henri, le fils du voisin, qui n’est pourtant pas bien fort, s’est approché et a aidé le pauvre homme qui a pu continuer son chemin.

— Henri a bien fait. Il n’a pas craint de se donner de la peine. Il n’a pas dit : c’est trop lourd pour moi. Dieu aime la bienveillance et le dévouement. Remarque aussi comme Dieu va au devant de ce que le méchant cœur aurait la pensée de faire pour éviter la peine : « Tu ne pourras pas te cacher », c’est à dire passer à côté de la bête égarée ou du vêtement perdu, comme si tu ne les voyais pas. « Tu ne te cacheras pas de devant eux » quand tu verras l’âne ou le bœuf de ton frère tombés par terre ; c’est à dire tu ne te détourneras pas pour prendre un autre chemin afin d’éviter de les aider. Non, toutes les fois que l’occasion de faire du bien, d’aider, de servir, se présente, nous devons la saisir avec joie (Gal. 6:9), et ne pas chercher toutes sortes de prétextes pour nous en dispenser.

— Oh, combien nous manquons !

— Oui. Le Seigneur Jésus seul n’a jamais manqué. Il allait de lieu en lieu, faisant du bien à tous, et c’est en ne pensant pas à nous-mêmes, mais à Lui, que nous serons capables de l’imiter toujours plus. Dans le verset suivant de notre chapitre se trouve une autre exhortation qui concerne l’ordre que Dieu a établi, les convenances qu’il faut garder : « La femme ne portera pas un habit d’homme, et l’homme ne se vêtira pas d’un vêtement de femme ». Dieu condamne ainsi les travestissements ; il veut que chaque chose demeure à sa place et conserve le caractère qu’il lui a donné. N’est-il pas inconvenant que la femme se vête comme un homme, et honteux que l’homme se travestisse en femme ?

— Et nous voyons combien cela déplaît à Dieu. Moïse dit : « Quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel ». Était-ce une des coutumes des païens ?

— Oui, et malheureusement nous voyons des choses semblables chez des nations qui portent le nom de chrétiennes, et où toute espèce de travestissements se font pour s’amuser, comme l’on dit, sans se préoccuper de ce qui déplaît à Dieu. Lis les deux versets suivants.

— J’aimerais que tu m’expliques bien ce que je viens de lire car je ne comprends pas pourquoi on pouvait prendre les œufs ou les petits, tandis qu’on devait laisser aller la mère. J’aurais peur que les garçons ayant lu cela, ne pensent qu’ils peuvent aller dénicher des œufs ou des oisillons.

— Ils auraient bien tort car ils ne le font généralement que pour leur amusement, et c’est un amusement inutile et souvent cruel. Mais ici, il ne s’agit pas de ce que l’on rencontre dans le chemin. En prenant la mère, la couvée ou les œufs auraient péri avec elle. Or, dans le pays de Canaan, comme dans d’autres pays chauds, beaucoup d’oiseaux dévorent les nombreux insectes, ainsi que les cadavres des animaux, et rendent ainsi un grand service. C’est pour cela sans doute qu’il fallait laisser vivre la mère. On emportait les petits ou les œufs, peut-être comme nourriture, et non pour le plaisir de détruire. En tout cas, nous voyons comment Dieu s’occupe même des oiseaux.

— Oui, et cela me fait souvenir que le Seigneur a dit des petits oiseaux : « Votre Père céleste les nourrit » et « pas un seul d’entre eux n’est oublié devant Dieu » (Matt. 6:26, Luc 12:6). Combien plus prendra-t-il soin de nous.

— En effet, si Dieu s’occupe des oiseaux, le verset suivant nous montre que la vie des hommes lui est précieuse : « Si tu bâtis une maison neuve, tu feras un parapet à ton toit, afin que tu ne mettes pas de sang sur ta maison, si quelqu’un venait à en tomber ». Dieu veut que l’on évite toute négligence qui pourrait occasionner du mal aux autres, et ainsi nous épargner le remords que nous éprouverions si, par notre faute ou notre manque de soins, quelqu’un éprouvait quelque mal. Nous devons avoir soin de la vie des autres, encore plus que de leurs biens.

— J’admire combien la parole de Dieu nous donne d’enseignements sur toutes choses.

— Oui, c’est un trésor d’où nous pouvons constamment tirer des richesses nouvelles (Matt. 13:52), mais l’important pour nous, c’est de mettre en pratique ce que nous entendons (Jean 13:17 ; Luc 11:28). Maintenant lis les versets 9 à 11.

— Je comprends bien ce que ces versets disent ; ils sont très clairs. Mais peux-tu m’en dire plus sur ce qu’ils nous enseignent, ou bien devons-nous les prendre à la lettre pour nous ?

— C’est surtout un enseignement moral que Dieu nous donne ici, bien que son peuple terrestre dût observer ce commandement à la lettre. Dis-moi quelles sont les trois choses que Dieu défend dans ces versets.

— La première, c’est de ne pas semer dans la vigne diverses sortes de graines ; la seconde, de ne pas labourer avec un bœuf et un âne attelés ensemble, et la troisième, de ne pas se vêtir d’une étoffe mélangée, tissée de laine et de lin.

— La première recommandation nous apprend à ne pas mélanger avec la parole de Dieu qui est une semence incorruptible (1 Pierre 1:23), produisant un fruit pour la vie éternelle, des choses du monde, ni des principes humains qui ne produisent point de fruits pour Dieu. L’apôtre Paul disait : « Nous ne sommes pas comme plusieurs qui frelatent la parole de Dieu, mais comme avec sincérité, comme de la part de Dieu, devant Dieu, nous parlons en Christ » (2 Cor. 2:17). Il ne semait dans la vigne du Seigneur qu’une seule sorte de semence, et c’était la bonne. Ensuite vient la recommandation de ne pas atteler ensemble à la charrue un âne et un bœuf ; elle s’explique aisément. L’âne était un animal impur ; au contraire, le bœuf était un animal net. Ainsi, la parole de Dieu dit clairement que le fidèle ne doit pas s’associer avec l’incrédule et le mondain. Pour bien le voir, lis 2 Corinthiens 6:14, 15.

— Ne crois-tu pas que Paul pensait au verset que nous avons lu dans le Deutéronome quand il dit : « Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti » ?

— Oui. Il n’y a rien de plus mal assorti qu’un chrétien lié à un incrédule pour mener la même vie, poursuivre le même but, s’occuper des mêmes affaires, avec des pensées, des affections et des principes différents. C’est ce qui arrive dans des mariages ou des associations pour affaires. Les Corinthiens avaient à se garder de se lier avec des idolâtres, et nous avons à le faire à l’égard de ceux qui, tout en portant le nom de chrétiens, n’ont que la forme de la piété.

— Dans ce cas, on ne peut pas être plus heureux que deux animaux d’espèces si différentes ne pouvaient être à l’aise sous un même joug. Peux-tu me dire ce que signifie la défense de porter des vêtements d’étoffe mélangée ?

— C’est que nous ne devons pas être dirigés dans notre conduite par des motifs ou des principes mélangés. Ainsi, le pauvre Lot par exemple était un homme juste, la parole de Dieu nous le dit (2 Pierre 2:7), mais il avait aimé les belles et riches plaines de Sodome, il était allé y demeurer, et toute sa vie ne fut, à cause de cela, que peine, deuil et ruine. Il n’avait pas un cœur simple, mais des principes mélangés de foi et d’amour du monde. Au contraire, Abraham était un cœur intègre qui marchait mû par un seul principe : la foi produisant l’obéissance. Et Paul ne faisait qu’une chose, il n’avait qu’un but, qu’un mobile, Christ (Phil. 3:14). Le vêtement de Lot était d’étoffe mélangée, celui d’Abraham et de Paul d’une seule substance.

— Je crois saisir ce que tu veux dire. Tout dans notre vie et notre conduite doit être uniquement pour Dieu.

— Oui, et si nous n’avons soin de ne cultiver qu’une seule semence, la parole de Dieu, semée dans nos cœurs, elle produira un fruit de séparation de tout ce qui n’est pas selon Dieu, et dirigera nos cœurs et nos pensées vers un seul objet, notre précieux Sauveur et Seigneur Jésus Christ.

 

 

15                  Chapitres 22:12-30 et 23

Moïse enseigne au peuple la manière dont il devra se conduire en Canaan.

La Bonne Nouvelle 1886 pages 126 à 133.

 

La fin de notre chapitre et ceux qui suivent renferment pour Israël diverses ordonnances qui nous montrent combien Dieu voulait que son peuple fût pur, juste et saint. Nous en étudierons quelques-unes. Lis d’abord le verset 12 du chapitre 22.

— « Tu te feras des houppes aux quatre coins de ton vêtement dont tu te couvres ». Où étaient placées ces houppes et à quoi pouvaient-elles servir ?

— Ces houppes sont appelées franges dans le Nouveau Testament (Matt. 23:5). « Le vêtement dont tu te couvres » était un vêtement de dessus en forme de carré long, avec une ouverture pour passer la tête ; deux des coins se trouvaient derrière, et les deux autres devant. C’est là qu’on attachait les houppes ou franges. Je pense que l’Éternel avait ordonné ce détail dans leur vêtement, non comme ornement, mais afin que les Israélites se souvinssent, en voyant les franges, qu’ils Lui appartenaient même dans les moindres choses de la vie.

— Le Seigneur Jésus reprochait aux pharisiens de donner plus de largeur aux franges de leurs vêtements. Ils le faisaient non pour obéir à Dieu mais pour être remarqués des hommes, n’est-ce pas ?

— Oui. Le Seigneur ne les blâme pas d’obéir aux préceptes de Moïse, mais il les reprend de vouloir se distinguer des autres par orgueil. Lui-même portait sans doute ces franges à son vêtement, car il était né sous la loi (Gal. 4:4), et l’on pense que c’est là ce que désigne « le bord de son vêtement » que toucha la femme malade d’une perte de sang depuis douze ans (Luc 8:44). Au commencement du chapitre 23, Moïse parle de différentes classes de personnes à qui l’entrée de la congrégation de l’Éternel était interdite. Dans leur nombre se trouvent les Ammonites et les Moabites.

— Qu’était la congrégation de l’Éternel ? Était-ce le peuple d’Israël ?

— Oui, c’était le peuple unique sur la terre, choisi de Dieu, et au milieu duquel l’Éternel habitait. C’était un grand honneur que d’entrer dans cette sainte congrégation, mais les deux peuples dont je t’ai parlé en étaient exclus pour toujours, à cause de leur hostilité contre Israël. Ce sont eux qui avaient voulu le faire maudire par Balaam, mais Dieu, au contraire, força Balaam à le bénir, parce qu’il aimait Israël. Leur inimitié contre Israël continua de se montrer. Ils leur firent souvent la guerre, se réjouissaient de leurs malheurs et, à cause de cela, furent les objets de prophéties qui annonçaient leur ruine et qui sont accomplies (Lisez Juges 3:12-30 ; Juges 11 ; 1 Sam. 11 ; 2 Sam. 10 ; 2 Chron. 20 ; Jér. 48 ; 49:1-6 ; Ézéch. 25:1-11).

— Mais je me rappelle pourtant une Moabite qui fut introduite au milieu du peuple d’Israël. C’est Ruth qui était si dévouée à Naomi.

— Ruth est un de ces exemples que Dieu nous donne dans sa parole pour nous montrer que sa grâce souveraine pour sauver et bénir s’élève au dessus de toutes les barrières et les obstacles. D’un autre côté, les Israélites devaient se rappeler que les Édomites étaient leurs frères, descendants d’Ésaü, comme eux l’étaient de Jacob, et qu’ils avaient séjourné chez les Égyptiens comme étrangers. Si un Égyptien ou un Édomite s’établissait en Israël, ses petits enfants entraient de droit dans la congrégation de l’Éternel.

— Trouve-t-on des exemples d’Édomites ou d’Égyptiens qui soient entrés dans la congrégation de l’Éternel ?

— Je ne pense pas qu’il soit fait mention d’aucun Édomite sous ce rapport ; mais dans le Lévitique, on voit qu’un Égyptien avait pour femme une Israélite, et que leur fils ayant blasphémé fut traité comme un Israélite. Dans la généalogie des descendants de Juda, on trouve aussi que Shéshan n’ayant pas eu de fils, il donna sa fille en mariage à son serviteur égyptien, et que les fils et descendants de ce serviteur sont comptés parmi les Israélites (Lév. 24:10-16 ; 1 Chron. 2:34 et suivants). Mais ce que Dieu voulait imprimer dans le cœur de son peuple, choisi par grâce, c’était de garder le sentiment des liens établis par Lui, liens de famille et liens de reconnaissance. Les Édomites se montrèrent très méchants envers les Israélites. Les Égyptiens les avaient opprimés durement. Mais cela ne détruisait pas les obligations des enfants d’Israël envers ces deux peuples. Et nous devons tirer de cela une instruction pour nous-mêmes. Il peut arriver que, dans une famille, quelqu’un soit converti au Seigneur et que les autres membres le fassent souffrir à cause de cela. Que fera le chrétien ? Il ne les en aimera pas moins, il n’en aura pas moins à accomplir ses devoirs envers eux, au contraire ; il se peut aussi que quelqu’un du monde nous ait rendu des services ; nous n’en sommes pas moins tenus à la reconnaissance, parce qu’il est du monde. En lisant attentivement la parole de Dieu, nous apprenons à connaître ses pensées et son cœur, et nous y trouvons aussi la manière dont il veut que nos pensées et nos affections soient formées. Ainsi il veut que, dans tous les détails de la vie, la pureté et la décence soient maintenues, non par respect humain, mais parce que nous sommes toujours en sa présence et qu’il est avec nous. Il dit à Israël : « L’Éternel, ton Dieu, marche au milieu de ton camp pour te délivrer et pour livrer tes ennemis devant toi ; et ton camp sera saint, afin qu’il ne voie parmi toi rien de malséant, et qu’il ne se détourne d’avec toi ». Aux chrétiens, Paul rappelle que Dieu a dit : « J’habiterai au milieu d’eux et j’y marcherai », puis il ajoute : « C’est pourquoi soyez séparés et ne touchez pas à ce qui est impur », et plus loin : « Purifions-nous nous-mêmes de toute souillure de chair et d’esprit » (2 Cor. 6:16, 17 ; 7:1).

— Je sens toujours plus combien il est difficile de marcher ainsi saintement, et je tremble quelquefois en pensant que Dieu nous voit toujours, et tout ce que nous faisons.

— Cela ne doit pas nous faire trembler car nous le connaissons comme un Père qui nous aime. Mais précisément à cause de cela, nous devons craindre de l’offenser (1 Pierre 1:14-17), et de perdre la jouissance de sa communion. En continuant nos chapitres, nous voyons la bonté de Dieu s’étendre sur un pauvre esclave qui se serait enfui d’auprès d’un maître sans doute dur et impitoyable (23:15, 16).

— Israël aussi avait fui le maître impitoyable qu’il avait en Égypte.

— C’est vrai, et la terre d’Israël devait être un asile sûr pour les malheureux. Plus loin, nous voyons recommandé le désintéressement à l’égard d’un frère qui serait dans le besoin (v. 19-20). Le cœur naturel qui est avare serait porté à profiter de la gêne de quelqu’un pour lui prêter à gros intérêts, mais Dieu veut que son peuple agisse suivant sa propre générosité à Lui, et le Seigneur Jésus nous a dit : « Prêtez sans rien espérer ». D’un autre côté, l’Éternel voulait la fidélité à la parole que l’on avait donnée. Comme Lui est fidèle, il veut que nous le soyons. Si quelqu’un avait fait un vœu, quelle que fût l’offrande promise, il devait le tenir (v. 21-23).

— Oh ! Cela me rappelle deux faits. Le premier, c’est que Jephté avait fait vœu de sacrifier en holocauste à l’Éternel ce qui sortirait de sa maison quand il reviendrait victorieux, et ce fut sa fille ! Mais crois-tu vraiment qu’il l’ait sacrifiée ?

— La parole de Dieu nous dit : « elle revint vers son père, et il accomplit à son égard le vœu qu’il avait voué » (Juges 11:30-40). Nous devons croire en toute simplicité ce qu’elle nous dit. Mais nous pouvons apprécier aussi à la lumière de cette parole de vérité les actions des hommes. Jephté était un homme de foi, nommé à côté des Gédéon, Samuel et David (Héb. 11:32). Il connaissait l’Éternel, la loi de Moïse et l’histoire d’Israël. Il avait confiance en l’Éternel (Juges 11:27). Mais il agit avec précipitation et sans réflexion en faisant son vœu ; il pouvait et devait être sûr que Dieu prendrait en main la cause de son peuple sans qu’il fût besoin d’un vœu. Ne devait-il pas penser que ce qui viendrait tout d’abord à sa rencontre serait sa fille ? Était-il obligé de faire un vœu ? Nullement. Dieu permit que son manque de confiance fût châtié d’une manière terrible pour son cœur de père.

— Oui. Mais sa pauvre fille !

— Outre la leçon que nous donne la parole de Dieu dans cette histoire, de ne pas proférer de paroles à la légère, elle nous apprend encore autre chose. Quelque pénible que ce fût, Jephté ne cherche pas à éluder son vœu, il obéit, se soumettant à cette dure épreuve, ne voulant pas attirer sur lui et sur le peuple la colère de l’Éternel, selon les paroles de notre chapitre : « Quand tu voueras un vœu à l’Éternel, ton Dieu, tu ne tarderas pas à l’acquitter ; car l’Éternel, ton Dieu, le redemandera certainement de ta part, et il y aura du péché sur toi ». Puis, n’est-il pas beau de voir le dévouement de la fille de Jephté ? Elle consent joyeusement à mourir pour la gloire de son père et pour l’amour de son peuple. N’y a-t-il pas là comme une ombre du sacrifice volontaire de notre précieux Sauveur ?

— Je n’avais pas pensé à cela. Maintenant, nous avons connu le plus grand dévouement, celui du Seigneur Jésus qui est venu pour faire la volonté de Dieu et pour nous sauver.

— Mais à quel autre exemple de vœu pensais-tu ?

— J’avais pensé à ce que le roi Hérode avait promis par serment à la fille de la méchante Hérodias (Matt. 14:1-12). Mais je vois combien cela est différent du vœu de Jephté. Jephté avait à cœur la gloire de l’Éternel, et Hérode ne pensait qu’à son plaisir. Jephté accomplissait son vœu pour obéir à Dieu, et Hérode tint sa parole à cause de ceux qui l’avaient entendue.

— Tu as très bien vu la différence. Jephté croyait et craignait Dieu, Hérode était un incrédule, un homme débauché et qui craignait les hommes. Mais nous avons un autre exemple de vœu téméraire dans l’Écriture. C’est celui de Saül lorsque, par le moyen de Jonathan, les Philistins furent mis en déroute (1 Sam. 14).

— Saül avait fait vœu que le peuple ne mangerait rien jusqu’au soir. Et Jonathan qui ne savait rien de cela, mangea un peu de miel. Il fut découvert et Saül voulait le faire mourir, mais le peuple s’y opposa. C’est différent de Jephté.

— Sans doute, Saül voulait se venger de ses ennemis. Il pensait à sa propre gloire, pas à Dieu. Maintenant, nous devons terminer notre entretien pour cette fois. Dieu veuille te donner un cœur dévoué pour sa gloire et son service.

 

 

16                  Chapitre 23:24-25 et chapitre 24

Moïse enseigne au peuple la manière dont il devra se conduire en Canaan.

La Bonne Nouvelle 1886 pages 146 à 153.

 

Pour continuer l’étude des enseignements que l’Éternel donnait à son peuple par le moyen de Moïse, et qui renferment aussi des leçons pour nous, j’aimerais que tu lises les deux derniers versets du chapitre 23.

— « Si tu entres dans la vigne de ton prochain, tu pourras manger des raisins selon ton appétit et te rassasier ; mais tu n’en mettras pas dans ta corbeille. Si tu entres dans les blés de ton prochain, tu pourras arracher des épis avec ta main ; mais tu ne lèveras pas ta faucille sur les blés de ton prochain ».

— L’Éternel pensait à ceux qui, fatigués peut-être par une longue course sous un ardent soleil, avaient besoin de reprendre des forces. Il leur permet de prendre quelques raisins, quelques épis. Ils sont au milieu de leurs frères, et il ne veut pas que ceux-ci les en empêchent. D’ailleurs, toutes choses étaient à Lui. Il avait droit sur tout. C’est une leçon de grâce, de compassion. Et ce que l’un faisait sur la propriété de son frère, celui-ci à son tour pouvait le faire aussi. Mais, en même temps, il y a une leçon de justice. On ne doit pas s’approprier ce qui n’est pas à soi. On ne pouvait emporter de ce qui était à autrui pour en faire un gain.

— Pouvons-nous faire la même chose maintenant ?

— Nullement. L’Éternel était le Roi, le suprême Législateur d’Israël qui était son peuple sur la terre, demeurant dans un pays qui appartenait d’une manière spéciale à l’Éternel, et où les Israélites n’étaient que comme ses fermiers. L’Éternel avait donné des lois qui régissaient son peuple ; mais ces lois ne nous concernent plus. Nous y voyons bien les principes de justice, de grâce, de compassion, de tout ce qui constitue le caractère de Dieu, et nous avons à marcher selon ces principes, mais l’autorité que Dieu a maintenant établie sur nous a fait des lois, et un chrétien doit s’y soumettre rigoureusement et implicitement, à moins qu’elles ne l’empêchent de servir Dieu. Ainsi, il ne nous est pas du tout permis de prendre des fruits sur une propriété qui n’est pas à nous. D’un autre côté, Dieu veut que nous exercions la grâce et la miséricorde. Si tu voyais un pauvre homme bien fatigué, et altéré, regarder avec désir quelqu’un de nos belles poires, que ferais-tu ?

— Oh ! Je viendrais te demander si je peux lui en donner une. Mais à propos des épis que l’on pouvait arracher, je me rappelle que les disciples ayant faim un jour de sabbat, prirent des épis dans un champ où ils passaient et se mirent à en manger. Et les pharisiens s’en plaignirent au Seigneur (Matth. 12:1).

— Oui, mais c’est parce qu’ils l’avaient fait en un jour de sabbat. Et le Seigneur prit occasion de ce fait pour leur montrer que Lui était le Seigneur du sabbat et avait le droit de permettre à ses disciples de cueillir des épis en ce jour-là. Lis maintenant le chapitre 24.

— En lisant les premiers versets, je me suis rappelée que les pharisiens, qui cherchaient toujours à accuser le Seigneur, lui demandèrent aussi si un homme pouvait renvoyer sa femme. Cela me paraît bien affreux qu’on puisse le faire.

— Aussi tu remarqueras que le Seigneur Jésus dit à ces pharisiens que Moïse l’avait permis à cause de la dureté du cœur des Israélites, mais que ce n’était nullement dans l’ordre divin établi lors de la création (Matth. 19:3-9), et il ajoute : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare point ». L’Éternel, qui avait permis le divorce à son peuple terrestre est Jésus, le Fils de Dieu, qui est venu apporter la grâce, introduira une nouvelle vie, et les chrétiens n’ont rien à faire avec ce que Dieu avait trouvé bon de permettre en ce temps-là. Ils sont conduits par d’autres principes.

— Il y a maintenant des pays où cela est permis.

— C’est malheureusement vrai. Les lois humaines autorisent l’homme et la femme mariés à se séparer dans certains cas. Mais le chrétien qui désire marcher fidèlement s’en tient à ce que le Seigneur a déclaré. Et nous ne voyons pas que dans les épîtres des apôtres du Seigneur il soit rien dit sur ce sujet. Or nous sommes appelés à nous souvenir de leurs enseignements (Jude 17 ; 2 Pierre 3:2). Mais le passage du Deutéronome qui nous occupe, donne lieu à un enseignement bien beau quant à l’amour de l’Éternel envers son peuple rebelle.

— Lequel ?

— Dans les prophètes, le peuple d’Israël est souvent comparé à une femme dont l’Éternel est l’Époux. Israël, rebelle et idolâtre, est comme une femme qui aurait quitté son mari pour être à un autre. Selon la loi, il devait être séparé de l’Éternel pour toujours, mais la grâce de l’Éternel s’élève au dessus de la loi : il invite son peuple à revenir à Lui, et Israël reviendra et sera de nouveau comme l’épouse, c’est à dire la nation bien-aimée de l’Éternel.

— Nous voyons bien, en effet, la bonté miséricordieuse de l’Éternel, et cela me rappelle un beau passage du Psaume 103 : « C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités et qui guérit toutes tes infirmités ».

— Oui, ce passage s’applique directement à Israël, bien que ce soit vrai pour nous aussi. En continuant notre chapitre, nous voyons d’autres preuves de la bonté de Dieu qui entre dans tous les détails de la vie de son peuple, pour lui montrer qu’il s’occupe de lui et pour former en lui des sentiments de compassion, de miséricorde et de justice. Lis le verset 5.

— C’est bien touchant. Dieu pense à ôter les soucis et à donner de la joie dans une telle circonstance, et je pense que nous pouvons avoir confiance qu’il fait de même pour nous aussi, bien qu’il n’y ait pas de loi semblable qui nous concerne.

— Le cœur de Dieu n’a pas changé ; il se plaît à voir les siens heureux, mais n’oublions pas que nos bénédictions et par conséquent notre vraie joie sont célestes. Comprends-tu le verset suivant ?

— Oui, chaque famille avait son moulin pour moudre le grain. Il se composait de deux meules, l’une dessous qui restait fixe, l’autre dessus que l’on faisait tourner avec une espèce de manivelle. Si l’on prenait en gage ne fût-ce qu’une meule, on ne pouvait plus faire de farine ni de pain. Dieu pensait aux pauvres qui seraient obligés d’emprunter ou qui ne pourraient pas payer ce qu’ils devaient, et il ne veut pas qu’on leur ôte un meuble absolument nécessaire.

— Les versets dix à treize étaient destinés à former chez les Israélites des sentiments de délicatesse en même temps que de bonté. Entrer dans la maison pour recevoir le gage aurait mis le débiteur mal à l’aise en exposant sa pauvreté, ou en laissant supposer que l’on se méfiait de lui. De plus, si le gage était une couverture nécessaire pour la nuit, il fallait la rendre au coucher du soleil pour que le pauvre débiteur ne souffrît pas. Une double récompense attendait celui qui exercerait ainsi la miséricorde : la reconnaissance de l’obligé et la rémunération divine. Maintenant, ces choses, prescrites autrefois par des préceptes, devraient se produire naturellement dans les cœurs qui, ayant la vie de Dieu, doivent reproduire les sentiments de Dieu. Nous devons nous aimer les uns les autres parce ce que nous sommes enfants de Dieu, et cet amour se montra par toutes sortes de soins délicats.

— Je me rappelle un passage qui nous exhorte à être revêtus comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’entrailles de miséricorde, de bonté (Col. 3:12) ; et aussi ce beau passage de Jean : « Celui qui a les biens de ce monde, et qui voit son frère dans le besoin, et qui lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? » (1 Jean 3:17). Il n’est pas question de prendre un gage, mais de donner. Cela va plus loin que la loi. C’est la grâce, n’est-ce pas ?

— Oui. Et dans les versets qui suivent (14, 15), l’Éternel montre qu’il a les yeux aussi sur les pauvres ouvriers (« mercenaires ») et qu’il les protège contre ceux qui voudraient abuser d’eux. Si un Israélite devait payer immédiatement le salaire, serait-il permis à un chrétien de le retenir ?

— Oh, non. Nous sommes tenus à plus d’amour et de justice que les Israélites. Je suis frappée de voir comme la justice nous est recommandée dans la même épître où il est tant parlé d’amour. Jean dit : « Si vous savez qu’il est juste, sachez que quiconque pratique la justice est né de lui » (1 Jean 2:29).

— Et cette justice devait être aussi exercée dans le gouvernement du peuple. Chacun devait être puni pour son propre péché (v. 16). Dieu agit de même, comme nous le lisons dans les prophètes : « L’âme qui péchera, celle-là mourra » (Ézéchiel 18:4, Jér. 31:29, 30) ; et l’apôtre Paul écrivait aux Galates : « Chacun portera son propre fardeau » (Gal. 6:5). Les versets 17 et 18 sont une nouvelle preuve du tendre intérêt que Dieu prend aux déshérités et aux isolés, à ceux que les méchants sont tentés d’opprimer parce ce qu’ils ne peuvent se défendre. Dieu pense aux étrangers, aux orphelins et aux veuves ; son peuple doit se souvenir que lui aussi a été dans cette position de servitude où il était humilié et opprimé et maintenant que Dieu l’a racheté , il doit se montrer bon envers les affligés.

— David a dit dans un psaume : « Bienheureux celui qui comprend le pauvre ! » (Ps. 41:1). Je pense que cela, veut dire : qui s’intéresse à lui, qui entre dans son affliction pour y prendre part, n’est-ce pas ?

— Oui, c’est ce que l’on appelle la sympathie. Le Seigneur Jésus nous en a donné l’exemple ; Lui qui était riche s’est fait pauvre pour nous, devenant un homme pour entrer dans toutes nos douleurs. Lis maintenant la fin de notre chapitre.

— L’Éternel voulait enseigner aux Israélites de ne pas avoir d’avarice dans leur cœur et de penser aux besoins des étrangers, des orphelins et des veuves qui n’avaient rien. Non seulement il fallait se garder d’être injuste envers eux, mais on devait être bon.

— Dieu ne veut pas qu’il y ait de la négligence dans l’administration de ce qu’il nous confie. Nous ne devons pas gaspiller notre bien. Jésus, le créateur de toutes choses, après avoir multiplié les pains, dit : « Amassez les morceaux qui sont de reste » (Jean 6:12). Mais si un Israélite oubliait une gerbe, des olives, des raisins, il devait penser à ceux qui, n’ayant rien, viendrait pour recueillir ces petits restes. C’était une chose permise que de glaner ainsi.

— Cela me rappelle la belle histoire de Boaz et de Ruth. Il recommande à ses ouvriers de laisser exprès des épis pour Ruth. Il voulait la récompenser de son dévouement pour Naomi.

— C’était l’Éternel qui avait conduit Ruth dans ce champ et qui inclinait le cœur de Boaz en sa faveur, comme c’était Lui aussi qui avait donné au cœur de Ruth ce dévouement. « Tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, en qui il n’y a pas de variation ou d’ombre de changement » (Jacques 1:17).

 

 

17                  Chapitre 25

Moïse enseigne au peuple la manière dont il devra se conduire en Canaan.

La Bonne Nouvelle 1886 pages 172 à 179.

Nous voici arrivés au chapitre 25, et nous y trouvons plusieurs choses intéressantes, montrant encore le soin de Dieu pour régler tout ce qui concerne la vie de son peuple. Lis les trois premiers versets.

— Ce devait être une peine bien douloureuse.

— Oui, mais Dieu avait eu soin de la limiter lui-même de manière que le juge ne pût se laisser emporter par la passion et que le coupable ne fût point en danger de mort. Et aussi le coupable ne cesse d’être appelé « frère » ; il faisait toujours partie du peuple, et Dieu ne veut pas qu’il soit avili.

— Est-ce cette peine que le Seigneur endura quand il est dit qu’il fut fouetté ? (Lisez Marc 10:34 ; Matth. 27:26).

— Non. Ce cruel châtiment lui fut infligé par les Romains qui avaient l’habitude de frapper ainsi les criminels de bas étage condamnés à mort. Ils torturaient aussi de cette manière ceux qu’ils voulaient forcer à avouer leurs crimes (Acres 22:24), mais il ne leur était pas permis de châtier ainsi un citoyen romain (Actes 22:25 ; 16:37, 38). La flagellation des Romains et les coups infligés selon la loi de Moïse différaient sans doute aussi quant à la manière dont on les appliquait. Lis en 2 Corinthiens 11 les versets 24 et 25.

— « Cinq fois j’ai reçu des Juifs quarante coups moins un ; trois fois j’ai été battu de verges ». Pourquoi quarante coups moins un ?

— Craignant de dépasser le nombre de coups indiqué par Moïse, les Juifs s’arrêtaient au trente-neuvième. Mais le passage que je t’ai fait lire montre que Paul distinguait entre ce qu’il avait souffert pour le Seigneur de la part des Juifs et de la part des nations. Mais n’est-il pas frappant de voir traités comme des malfaiteurs le Saint et le Juste et son fidèle serviteur ?

— Cela me rappelle les paroles du Seigneur : « S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Jean 15:20). Mais c’était une grande gloire pour les disciples d’être traités comme leur cher Maître.

— En effet, aussi lisons-nous que Pierre et Jean, après avoir été battus sans doute comme Paul, de quarante coups moins un, se retirent en se réjouissant d’avoir été estimés dignes de souffrir pour le nom de Jésus (Actes 5:40, 41). Nous n’avons pas à souffrir de cette manière, mais si nous sommes fidèles au Seigneur, le monde nous témoignera sa haine d’une façon ou d’une autre. Lis maintenant le verset 4.

— Peux-tu m’expliquer ce que cela veut dire ?

— Quand le blé a été coupé, il faut faire sortir le grain de l’épi. On y parvient en battant les épis avec un fléau.

— Oh, oui. J’ai souvent entendu à la campagne le bruit des batteurs qui font tomber leurs fléaux en cadence. Mais j’ai aussi vu des machines qui séparent le grain beaucoup plus vite.

— C’est vrai. Chez les Juifs comme encore en Orient, on n’avait ni fléaux ni machines. On faisait marcher les bœufs en rond autour de l’aire sur les épis qui y étaient étendus, et, à force de les piétiner, les grains en sortaient.

— Oui, et le pauvre bœuf qui travaillaient ainsi avait, sans doute, envie d’avoir sa petite part du grain, et Dieu ne voulait pas qu’il en fût privé. Quelle bonté de Dieu ! Elle s’étend même aux bêtes.

— Il a soin de toutes ses créatures. Nous lisons cela dans le beau Psaume 104 au verset 4 : « Tous s’attendent à toi, afin que tu leur donnes leur nourriture en son temps ; tu leur donnes, ils recueillent ; tu ouvres ta main, ils sont rassasiés de biens ».

— Et le Seigneur Jésus dit que notre Père céleste nourrit les oiseaux des cieux (Matth. 5:26)

— Ainsi, Dieu voulait que le maître du bœuf ait de la compassion pour sa bête. Mais l’Esprit de Dieu fait de ce passage une très belle application, pour montrer que les serviteurs du Seigneur qui travaillent dans sa maison, ont droit à être soutenus dans leur œuvre. Lis 1 Corinthiens 9:9, 10.

— Je me rappelle que le Seigneur dit aussi : « L’ouvrier est digne de sa nourriture » (Matth. 10:10).

— Aussi l’apôtre Paul dit-il : « Le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’évangile de vivre de l’évangile » (1 Cor. 10:14). Voilà pourquoi, en écrivant aux Galates, il donne ce précepte : « Que celui qui est enseigné dans la parole fasse participer à tous les biens temporels celui qui enseigne » (Gal. 6:6). Le pauvre bœuf, n’étant pas muselé pouvait prendre quelques épis ; le serviteur de Dieu n’a ni à prendre ni à demander, il s’attend à son maître. Mais nous, nous avons à pourvoir à ses besoins selon notre pouvoir afin que rien ne l’entrave dans son œuvre. Et c’est un grand privilège de pouvoir ainsi aider à l’évangile. Mais continuons notre chapitre. Les versets 5 à 10 qui suivent prescrivent ce que l’on devait faire quand un homme marié mourait sans laisser d’enfants. Sa femme devait épouser son beau-frère, et le premier fils qui naissait était le successeur du premier mari. C’était pour conserver les héritages dans les familles. Nous avons, dans les Écritures, quelques exemples de cette loi.

— Je m’en rappelle un. Les Sadducéens qui disaient qu’il n’y a point de résurrection, viennent faire des objections au Seigneur. Ils lui disent qu’une femme a épousé successivement ses six beaux-frères qui meurent sans enfants, et ils lui demandent de qui elle sera la femme quand tous ressusciteront. Ils croyaient bien embarrasser le Seigneur (Luc 20:27-40).

— Et le Seigneur confond leur apparente sagesse et détruit leurs raisonnements, en leur disant simplement qu’ils errent, ne connaissant ni la puissance de Dieu qui a créé l’homme et peut bien aussi le ressusciter, ni les Écritures qui, en parlant de Dieu comme le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, montre bien qu’ils vivent, bien que morts, et que Dieu les ressuscitera. Ainsi la sagesse divine détruit la sagesse des sages de ce monde (1 Cor. 1:19-20). Mais en même temps, le Seigneur nous enseigne quelque chose de très précieux. Ressuscités, nous ne serons plus dans les mêmes conditions d’existence que maintenant. Nous ne pourrons plus mourir ; l’apôtre dit que nous aurons des corps incorruptibles, propres pour le séjour des cieux. Plus de besoins matériels, plus de souffrances, plus de larmes. Nous servirons Dieu sans entraves, nous le louerons éternellement. Mais il y a encore un autre exemple d’application de la loi de Moïse dont nous avons parlé, dans l’histoire de Ruth la Moabite (Ruth 3:9, 12, 13 ; 4:1-12).

— Un autre que Boaz avait le droit d’épouser Ruth, mais il ne le voulut pas parce qu’il fallait en même temps racheter les terres du premier mari de Ruth, et c’est ainsi que le bon et juste Boaz put l’épouser. Dieu avait ainsi tout bien conduit pour elle ; et c’est de cette famille que vint David et le Seigneur Jésus lui-même.

— Il est, en effet, bien intéressant de voir le regard de Dieu sur ceux qui sont droits de cœur (Ps. 34:15). Mais le même Psaume nous dit aussi : « La face de l’Éternel est contre ceux qui font le mal, pour retrancher de la terre leur mémoire » (v. 16). Et c’est ce que nous allons voir dans la suite de notre chapitre. Mais auparavant Moïse, de la part de l’Éternel, recommande la justice exacte dans les transactions de la vie. Les poids et les mesures doivent être justes.

— Qu’est-ce que cela pouvait faire d’avoir un grand et un petit épha, un poids lourd et un poids léger ?

— Quand un trompeur vendait, il prenait une petite mesure ou un poids léger, et ainsi il donnait moins de marchandise ; et il faisait le contraire en achetant.

— Il me semble que quelquefois nous avons aussi deux mesures, ne crois-tu pas ? Nous sommes souvent disposés à juger certaines personnes plus sévèrement que d’autres, suivant leur plus ou moins de richesse ou d’apparence extérieure.

— Oui, cela n’arrive malheureusement que trop souvent. Voici une petite histoire qui montre qu’il ne faut pas juger sur l’apparence. Un éminent serviteur de Dieu était appelé à tenir une réunion dans un riche château. Il était vêtu très simplement, et, ayant fait la route à pied, il était couvert de poussière. Il sonne, on vient ouvrir, il demande la maîtresse de maison et apprend qu’elle est encore à table avec ses invités. Il demande à pouvoir entrer et attendre. Après bien des difficultés, on l’introduit à la cuisine. Il en profite pour parler du Seigneur à tous ces domestiques qui vont et viennent. Mais quels furent leur étonnement et leur confusion lorsqu’enfin, introduit auprès de la maîtresse de maison, ils apprennent que celui qu’ils avaient méprisé était le grand prédicateur qui devait tenir la réunion.

— Si ce serviteur de Dieu avait été mieux vêtu, ou était venu dans une belle voiture, les domestiques l’auraient bien mieux reçu. Mais tu m’as dit qu’il y avait aussi dans ce chapitre un exemple de jugement de Dieu sur les méchants.

— Oui. Tu n’as qu’à lire les versets 17 à 19.

— Je me souviens. C’est quand Moïse monta sur la montagne avec Aaron et Hur tandis que Josué et le peuple combattaient contre les méchants Amalékites qui, sans cause, avaient attaqué les Israélites par derrière. Et quand Moïse levait les mains, Israël était vainqueur, et quand il les baissait, Amalek avait le dessus. Alors Aaron et Hur soutinrent les mains de Moïse jusqu’au soir et les Amalékites furent défaits. Et l’Éternel dit qu’il y aurait toujours guerre contre eux jusqu’à ce qu’ils soient détruits (Exode 17).

— Peux-tu me dire aussi quelle leçon cette histoire renferme pour nous ?

— Ce méchant peuple qui n’avait aucune relation avec le peuple de Dieu et qui s’était montré l’ennemi acharné d’Israël et de l’Éternel, est une figure de Satan, notre grand ennemi, avec lequel ni Dieu ni nous ne pouvons avoir de paix. Et, dans notre combat continuel contre lui, nous serions toujours vaincus si Jésus ne priait sans cesse pour nous. Et le Sauveur n’a pas besoin qu’on lui tienne les mains, Il est toujours vivant et puissant et jamais ne se fatigue. Et un jour, Satan sera détruit comme Amalek l’a été.

— Oui, il sera jeté dans l’étang de feu et de soufre, et ce sera sa fin. Mais sais-tu qui fit plus tard la guerre aux Amalékites pour obéir à cette parole du Deutéronome ?

— Oui, ce fut le roi Saül, sur l’ordre du prophète Samuel. Mais Saül ne fut pas tout à fait obéissant : il ne fit pas périr le roi Agag (1 Samuel 15).

— Ce fut après la victoire du roi Saül sur les Philistins que Dieu lui donna ordre de détruire entièrement Amalek, et de détruire aussi tout ce qui lui appartenait. Comme tu l’as dit, Saül épargna Agag, le chef de ce peuple ennemi, et le peuple d’Israël, suivant l’exemple de son roi, épargna pour lui ce qu’il y avait de meilleur dans le butin. Tu comprends, n’est-ce pas, le grand péché que commit Saül et dans lequel le peuple fut entraîné ?

— C’était une grande désobéissance puisque Dieu lui avait dit de tout détruire, et puis, c’était vouloir conserver ce que Dieu avait jugé et condamné.

— Et nous ne devons rien épargner en nous-mêmes de ce qui pourrait être une occasion de péché ; rien tolérer et caresser de ce qui plaît à Satan. « Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche pas, mais celui qui est né de Dieu se conserve lui-même, et le méchant ne le touche pas » (1 Jean 5:18).

 

18                  Chapitre 26

Moïse enseigne au peuple la manière dont il devra se conduire en Canaan.

La Bonne Nouvelle 1886 pages 185 à 191.

Nous voici arrivés au dernier des chapitres qui indiquent la manière dont l’Éternel voulait que son peuple se conduisît en Canaan, et nous pouvons bien dire qu’il en est le magnifique couronnement. Tu le verras en le lisant.

— Il me semble que le début de ce chapitre est l’expression de la reconnaissance du peuple d’Israël envers l’Éternel pour tout ce que ce Dieu fidèle avait fait pour lui. Mais je trouve étrange que la reconnaissance soit prescrite comme un devoir, car elle sort du cœur.

— Tu as raison. En effet, c’est en reconnaissance de tout ce que l’Éternel avait fait pour eux que les Israélites devaient apporter leur corbeille pleine des premiers fruits et les présenter à Dieu, et tu as raison aussi de penser que la vraie reconnaissance surgit du cœur. Mais il ne faut pas oublier qu’Israël dans son ensemble était un peuple charnel, représentant l’homme naturel avec son mauvais cœur. Tout lui était prescrit sous forme de loi, Dieu l’éprouvait ainsi, et le résultat de cette épreuve montra qu’il ne pouvait porter de bons fruits et qu’il n’y a pas de reconnaissance envers Dieu dans le cœur naturel de l’homme, quand bien même il accomplirait toutes les formes extérieures de la loi. Mais là où existe le vie de Dieu dans l’âme, une nouvelle nature, comme c’était le cas pour les Israélites pieux tels que David, ils étaient infiniment heureux de témoigner leur reconnaissance à Dieu (Lisez les Psaumes 5:7 ; 9:1, 2 ; 18:1-3 ; 49 ; 50 ; 34 ; 103, etc).. Maintenant les actions de grâces et les louanges sont aussi recommandées aux enfants de Dieu qui y prennent leur plaisir parce qu’ils ont en eux la vie et l’Esprit de Dieu (Éph. 5:20 ; Col. 3:15, 17 ; Héb. 13:15). Rendre grâces et louer Dieu, c’est ce qu’on appelle aussi le culte.

— Que voulait dire cette corbeille pleine des premiers fruits qu’on apportait à l’Éternel ?

— Ces premiers fruits présentés devant l’Éternel étaient comme la preuve matérielle des bénédictions que Dieu avait accordées à son peuple et dont celui-ci jouissait. Il faut remarquer aussi, à ce propos, la déclaration que l’Israélite fait : « Je déclare aujourd’hui à l’Éternel, ton Dieu, que je suis arrivé dans le pays que l’Éternel a juré à nos pères de nous donner » v. 3. Il reconnaît que Dieu a été fidèle en accomplissant sa promesse de l’amener en Canaan, et fidèle en l’y bénissant.

— Et c’est au sacrificateur qu’il s’adresse, et c’est le sacrificateur qui la pose devant l’autel. Il y a quelque chose de semblable pour nous, n’est-ce pas ? Nous rendons grâces à Dieu par Jésus Christ, notre souverain sacrificateur.

— Tu as tout à fait raison. C’est Lui qui présente nos louanges et nos actions de grâces à Dieu et les rend ainsi agréables (1 Pierre 2:5 ; Héb. 13:15). L’Israélite se savait et se sentait en sécurité dans le bon pays béni de Dieu, et venait avec joie le reconnaître devant l’Éternel, son Dieu. Ce n’était pas un sacrifice qu’il venait offrir, mais des actions de grâces devant l’autel où s’offrait le sacrifice. Ainsi nous, sauvés, en paix, dans une sécurité parfaite par le sang de Christ, bénis comme rachetés et enfants de Dieu, nous approchons librement de Dieu avec un cœur joyeux dans l’assemblée des siens et nous Lui rendons grâces. C’est là le culte, le vrai culte en esprit et en vérité (Jean 4:23, 24 ; Phil. 3:3). Mais il y avait une autre chose que faisait l’Israélite.

— Il rappelait ce qu’il avait été et ce que Dieu avait fait pour lui.

— La pensée des bénédictions de Dieu, dont ils avaient le gage dans leurs corbeilles, devait rappeler aux enfants d’Israël d’un côté le néant dont ils avaient été tirés, leur misère profonde, leurs souffrances et leur absolue impuissance, et d’autre part la puissance et la riche bonté et la miséricorde gratuite de leur Dieu qui les avait délivrés à main forte d’un ennemi redoutable, et cela sans mérites de leur part.

— Et combien notre délivrance à nous a été plus grande. Nous étions de pauvres, misérables, indignes pécheurs, sous la puissance de Satan, du péché et de la mort. Et nous n’avions aucune force pour nous délivrer. Alors Dieu a envoyé son Fils bien-aimé pour nous sauver. Et c’est par ses cruelles souffrances sur la croix et sa mort que, dans son amour, le bon Sauveur nous a délivrés. Et c’est par Lui que nous sommes bénis et pouvons entrer au ciel.

— Oui, et si nous n’avons pas encore le ciel, nous avons les prémices, les arrhes de notre glorieux héritage, de toutes les bénédictions du ciel. C’est le Saint Esprit qui nous a été donné qui est ces arrhes dans notre cœur (Éph. 1:13, 14). Mais relis le verset neuf.

— « Il nous a fait entrer dans ce lieu-ci, et nous a donné ce pays, pays ruisselant de lait et de miel ».

— Ainsi l’Israélite reconnaissait toute l’étendue des bénédictions que l’Éternel lui avait accordées. Et combien sont infiniment plus grandes les nôtres. Nous sommes « bénis de toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ » (Éph. 1:3-8). Rien ne nous manque, paix, justice, vie éternelle ; nous sommes enfants de Dieu et nous avons l’espérance d’être avec Jésus dans la gloire.

— C’est vrai, et quand je pense à cela, c’est comme si mon cœur tressaillait de bonheur.

— Il y a bien de quoi être rempli de joie. L’Israélite, après avoir reconnu tout ce que l’Éternel avait fait pour lui, se prosternait et adorait. Nous adorons aussi devant la grâce suprême de notre Dieu. Mais les Israélites étaient aussi invités à se réjouir ; en effet, il n’y a que joie sans mélange dans la présence d’un Dieu qui bénit et qui aime.

— Et personne n’est oublié dans cette bénédiction et cette joie. La famille, les serviteurs, les étrangers et les Lévites y participent. N’est-ce pas ainsi qu’il doit en être pour nous ? Je le sais bien pour moi et pour notre maison. Tu nous invites tous à nous réjouir avec toi en aimant notre bon Sauveur.

— Dans les versets 12 à 15, nous trouvons deux autres choses. Relis-les, et puis tu me diras si tu peux les voir.

— La première chose, c’est que les Israélites devaient se souvenir de pourvoir aux besoins des nécessiteux, Lévites, étrangers, veuves et orphelins, aux besoins de ceux qui n’avaient rien. Ils devaient être bienfaisants et donner avec libéralité. Mais je ne vois pas la seconde chose.

— Tu as bien trouvé la première. Elle rappelle ce qui est dit dans l’épître aux Hébreux, au chapitre 13. L’apôtre, après avoir exhorté les chrétiens à offrir à Dieu un sacrifice de louanges, ajoute : « N’oubliez pas la bienfaisance et de faire part de vos biens, car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices ».

— C’est bien vrai que ce passage et ce qui est dit dans le Deutéronome se ressemblent tout à fait. En effet, quand on a été en présence de Dieu et qu’on a joui de tout ce qu’il nous a donné, nous devons être remplis d’amour pour les autres et désirer leur faire du bien. Mais quelle est la seconde chose dont tu voulais parler ?

— C’est de la sainteté de la conduite. Les Israélites devaient éviter tout contact avec ce qui les aurait souillés. Il ne servirait à rien de rendre culte, de répandre des aumônes si la vie n’était pas pure, consacrée à Dieu (Lisez Psaume 50 ; Ésaïe 58). L’Israélite avait à déclarer qu’il avait obéi aux commandements de Dieu, qu’il n’avait mêlé rien d’impur aux choses saintes. Si l’on était dans le deuil, si on avait été mis en contact avec un mort, on ne pouvait manger des choses saintes, car la mort est le salaire du péché et ne peut entrer en la présence de Dieu. L’Israélite, pour rendre culte, devait donc avoir marché dans l’obéissance. Nous sommes aussi appelés à marcher dans l’obéissance, à nous garder de toute souillure de chair et d’esprit, et à achever ou poursuivre la sainteté (2 Cor. 7:1), en nous appliquant à tout ce qui plait à Dieu.

— Le verset quinze est une prière, n’est-ce pas ? Une prière pour que Dieu répande sa bénédiction sur son peuple. C’est si beau de penser que, de sa sainte demeure, Dieu veuille bien abaisser ses regards sur les hommes. C’est une sainte demeure, aussi il ne peut voir avec plaisir que ce qui est saint.

— En effet. Et comment Israël aurait-il pu subsister devant Lui, s’il n’avait pas été son peuple racheté, en qui il ne voyait pas d’iniquité (Nomb. 23:21) ? C’est aussi parce que nous sommes son peuple racheté et béni en Christ son bien-aimé (Éph. 1:6, 7), que Dieu peut nous voir et nous bénir, et que nous pouvons nous approcher de Lui. Il nous reste encore la fin du chapitre, depuis le verset seize ; veux-tu la relire ?

— C’est encore une exhortation à l’obéissance, n’est-ce pas ?

— Oui, et elle est fondée sur deux choses. La première est que l’Éternel s’engage à être le Dieu d’Israël ; mais la seconde est qu’Israël s’engage à être un peuple dévoué en tout à l’Éternel : « Tu as fait promettre aujourd’hui à l’Éternel », est-il dit, « qu’il sera ton Dieu … et l’Éternel t’as fait promettre aujourd’hui que tu seras pour lui un peuple qui lui appartienne en propre ». Si Israël avait été fidèle, Dieu aurait été son Dieu pour le bénir au dessus de toutes les nations. Mais Israël a été infidèle et il est rejeté de Dieu. Toutefois le temps vient, comme nous l’avons souvent vu et le verrons encore, où Dieu aura pitié de lui. Pour nous, si nous voulons jouir de tout ce que Dieu nous donne en Christ, de la paix, de la joie, de la communion avec Lui, nous ne le pouvons qu’en marchant dans l’obéissance et la sainteté.

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole », dit le Seigneur, « et mon Père l’aimera ; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14:23).

 

 

 

19                  Chapitres 27 à 29

Dieu met sa sanction sur la loi qu’il a donnée à son peuple.

La Bonne Nouvelle 1886 pages 207 à 215.

Nous avons achevé de voir ensemble les directions données aux enfants d’Israël pour leur conduite en Canaan. Dans les trois chapitres 27, 28 et 29, Dieu met sa sanction sur la loi qu’il a donnée à son peuple, c’est à dire qu’il la confirme solennellement, en déclarant que la bénédiction sera la suite de l’obéissance, mais que la malédiction sera la conséquence de la désobéissance. Lis les 13 premiers versets du chapitre 27.

— Dieu veut qu’une fois entrés dans le pays, les enfants d’Israël se rappellent qu’il avait accompli ses promesses à leur égard, et qu’ainsi ils peuvent se réjouir. Mais il veut aussi que sa loi soit nettement gravée devant eux afin qu’ils connaissent tous et comprennent bien qu’ils doivent être obéissants.

— Oui. Ils étaient devenus le peuple de l’Éternel qui avait droit à leur obéissance. C’est ainsi qu’il est dit pour nous : « Vous n’êtes pas à vous-mêmes, car vous avez été achetés à prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps » (1 Cor. 6:19, 20). En lisant les 13 premiers versets tu as remarqué que le peuple entré en Canaan devait se rassembler, une moitié sur la montagne d’Ébal, et l’autre moitié sur la montagne de Garizim située en face de la première, six tribus d’un côté et six de l’autre ; les six premières sur Ébal pour maudire, et les six autres pour bénir.

— Est-ce que cela eut lieu ?

— Quand Josué eut introduit les Israélites en Canaan, après la prise de Jéricho et celle d’Aï, il fit tout ce que Moïse avait ordonné ici (Josué 8:30-35). Mais si nous continuons notre chapitre, nous voyons que les Lévites avaient à prononcer douze malédictions, et pas une seule bénédiction.

— Pourquoi donc ?

— Il y a onze malédictions qui se rapportent à des actes particuliers, extérieurs. Un Israélite pouvait s’abstenir des choses qui y sont défendues. Nous avons un exemple dans le jeune homme riche qui disait à Jésus : « J’ai gardé toutes ces choses dès ma jeunesse » (Marc 10:20). Jésus ne le contredit pas ; au contraire il est dit qu’il l’aima. Mais il y a autre chose. Lis le verset 26. Penses-tu qu’un homme quel qu’il soit ait jamais accompli toutes les choses écrites dans cette loi de Moïse contenue dans le Deutéronome ? Par exemple, crois-tu qu’un homme ait aimé Dieu de tout son cœur et son prochain comme lui-même, ou qu’il n’ait jamais convoité ? Voilà pourquoi il ne pouvait y avoir de bénédictions prononcées. « Quiconque gardera toute la loi et faillira en un seul point, est coupable sur tous » (Jacques 2:10). Et l’apôtre Paul cite le verset que tu as lu après avoir dit : « Tous ceux qui sont sur le principe des œuvres de loi sont sous la malédiction » (Gal. 3:10), c’est à dire que tous ceux, Juifs ou autres, qui se confient en leurs œuvres pour être sauvés, sont au contraire sous la malédiction, parce qu’il est impossible à un homme d’accomplir tout ce que la loi prescrit.

— C’est pour cela que Jésus a été fait malédiction pour nous sur la croix (Gal. 3:13).

— Oui. Quelle grâce pour nous d’avoir été affranchis de cette terrible obligation d’observer la loi pour être sauvés, pour avoir la vie (Gal. 3:12). Christ nous rachète de la malédiction de la loi en devenant malédiction pour nous, et nous obtenons par Lui la bénédiction. Et en croyant en Lui, nous recevons le Saint Esprit et une nouvelle nature capable d’aimer Dieu et de Lui obéir. Nous passerons maintenant au chapitre 28. Il nous parle du gouvernement de Dieu à l’égard de son peuple. Le chapitre précédent nous fait toucher du doigt ce triste fait que nous sommes tous par nature sous la malédiction. Mais Dieu s’étant choisi un peuple terrestre envers lequel il voulait user de gratuité, lui promet des bénédictions terrestres s’il est fidèle, et c’est ce qu’il déclare dans les 14 premiers versets du chapitre 28. Israël obéissant devait être abondamment béni dans ses récoltes, son bétail, ses familles, ses guerres, en un mot être prospère en tout, et marcher à la tête des nations en ayant l’Éternel pour son Dieu.

— Cela eut-il jamais lieu ?

— À quelques époques, Israël fut fidèle pour un temps, et Dieu accomplit sa promesse, comme par exemple au temps de David et Salomon. Mais ce ne fut jamais d’une manière permanente. Au contraire, pendant sa longue histoire, il se montra presque toujours rebelle et subit les châtiments dont Dieu l’avait menacé. C’est ce que nous voyons de nos jours après qu’ils ont mis le comble à leur méchanceté en rejetant Christ. Le reste du chapitre 28 décrit la misère qui devait les atteindre s’ils désobéissaient.

— Veux-tu me dire quels châtiments devaient tomber sur eux ?

— Ils devaient souffrir la disette, la pauvreté et l’abaissement. Mais les principaux châtiments qui se sont accomplis d’une manière terrible, comme l’histoire en porte témoignage et comme nous le voyons aujourd’hui, c’est qu’une nation dure, cruelle, sans pitié, viendrait fondre sur eux des bouts de la terre ; que leurs villes seraient assiégées, et que la famine y deviendrait telle que des femmes en viendraient jusqu’à manger leurs propres enfants ; et enfin qu’ils seraient dispersés parmi les nations pour y être un sujet d’opprobre et n’y avoir aucun repos.

— Ces pauvres Juifs sont dispersés partout, et tu m’as raconté quelles terribles persécutions ils ont autrefois enduré ; mais maintenant on les laisse tranquilles.

— Ils sont toujours plus ou moins méprisés, mais de nos jours encore, en certains pays, les lois leurs sont défavorables et le peuple, s’il le peut, les persécute.

— Cette nation cruelle dont parle Moïse, ce sont les Romains, n’est-ce pas ?

— Oui, ils ont été les derniers instruments dont Dieu s’est servi pour consommer la ruine de ce malheureux peuple après qu’il eût rejeté le Seigneur Jésus. Mais avant cela, la prophétie avait déjà eu un accomplissement. Au temps d’Élisée, le prophète, les Syriens étaient venus assiéger Samarie, la capitale du royaume d’Israël. Les habitants furent réduits par la famine à une si grande extrémité que des femmes mangèrent leurs enfants (2 Rois 6). Plus tard, les Assyriens emmenèrent les dix tribus en captivité et détruisirent Samarie, et plus tard encore, les Chaldéens, après avoir détruit Jérusalem et brûlé le temple, emmenèrent les hommes de Juda loin de leur terre. Ceux-là revinrent en partie de la captivité, mais ce fut pour mettre le comble à l’iniquité d’Israël en crucifiant Jésus, le Messie. Alors vinrent les armées romaines pour exécuter le jugement de Dieu sur ces méchants. Alors, une quarantaine d’années après la mort du Seigneur, se virent les horreurs du siège de Jérusalem. Alors la nation fut définitivement chassée loin de sa terre ; il fut interdit, même aux Juifs, d’habiter Jérusalem, et ils devinrent encore plus qu’autrefois, l’exécration des peuples.

— Peux-tu me dire quelque chose de ce siège de Jérusalem par les Romains ? La Bible n’en parle pas.

— Non, sauf ce que le Seigneur Jésus en dit d’avance en Luc 19 versets 41 à 44. Et tout cela a été accompli. Après plusieurs révoltes des Juifs, les Romains vinrent entourer de leurs armées la ville de Jérusalem. Ils l’environnèrent de tranchées et bientôt plus personne ne put en sortir. Pendant qu’ils battaient en brèche les murailles, à l’intérieur des bandes de brigands se disputaient le pouvoir et ensanglantaient la ville de leurs luttes meurtrières. Bientôt les Romains se furent emparés des deux tiers de la ville. Pour effrayer les défenseurs qui restaient, ils massacraient les prisonniers et allèrent jusqu’à en crucifier cinq cents par jour. Au dedans, la peste et la famine décimaient le peuple. C’est alors que se renouvela le douloureux épisode du siège de Samarie. Mais il n’y avait plus, comme en ce temps-là, ni prophète ni délivrance. Les bandes armées parcouraient la ville, cherchant partout des vivres, et, pour en découvrir, mettaient à la torture ceux qu’ils soupçonnaient d’en cacher. Toutes les affections naturelles semblaient étouffées. Les parents arrachaient la nourriture à leurs enfants, et ceux-ci l’enlevaient à leurs parents ; les époux se l’ôtaient l’un à l’autre. Une de ces bandes en quête de vivres fut une fois attirée vers une maison par l’odeur de viande grillée. C’était l’habitation d’une dame noble, Marie, femme d’Éléazar. Ils entrèrent et demandèrent la nourriture convoitée. Marie la leur présenta, mais le courage de ces hommes féroces leur manqua en voyant que c’étaient les restes de son jeune enfant que la malheureuse mère avait fait rôtir, et dont elle avait dévoré une partie. Elle leur cria : « Mangez comme je l’ai fait moi-même. Ne soyez pas plus délicats qu’une mère ; ou si vous êtes trop religieux pour toucher à une telle nourriture, laissez-moi le reste ». Saisis d’horreur, ils abandonnèrent en toute hâte cette maison. Ainsi se réalisèrent ces paroles de Jésus : « Malheur à celle qui allaitent en ces jours-là ». Si tu lis les versets 56 et 57 de notre chapitre, tu verras avec quelle exactitude tout s’est accompli.

— Combien il est terrible de tomber sous le jugement de Dieu !

— Dans le chapitre 29, Moïse rappelle encore une fois aux Israélites les grands bienfaits de l’Éternel : leur délivrance d’Égypte, les soins de Dieu à leur égard dans le désert, ce qu’il avait opéré en leur faveur contre les rois des Amorrhéens, en les détruisant et en leur donnant leur pays. Ensuite il déclare devant eux tous qu’ils entrent eux et leurs descendants dans l’alliance que l’Éternel traite avec eux. Ils seront son peuple, et Lui leur Dieu, selon le serment qu’il avait fait à Abraham, Isaac et Jacob. Moïse les presse encore de garder ce que l’Éternel leur commande, et les avertit de ne pas se détourner vers d’autres dieux, et de ne pas s’imaginer, comme le cœur naturel est porté à le faire, que Dieu ne ferait pas tomber sur eux le châtiment s’ils étaient désobéissants. Lis encore les versets 24 à 28. Le pays de Canaan, si beau, si fertile, devenu maintenant (en 1886) inculte et désolé en grande partie, est un signe qui devait frapper et qui frappe en effet ceux qui le visitent. Le peuple juif dispersé partout, sans jamais périr, est un autre signe qui montre la vérité de Dieu. Mais ce chapitre se termine par un verset bien consolant. Les choses révélées sont celles qui avaient été dites à Israël « afin qu’ils pratiquassent toutes les paroles de cette loi ». L’ont-ils fait ? Non. Tout est-il donc perdu ? Oui si l’on regarde à l’homme, mais non quant à Dieu. Les choses cachées sont les pensées et les desseins de Dieu qui ne peuvent manquer parce qu’ils dépendent de Lui seul et auront leur accomplissement. Dieu a envers son peuple des pensées de grâce et des desseins qui s’accompliront aux derniers jours. L’homme dans sa faiblesse manque en tout. Dieu ne manque jamais : Il est fidèle. « Ce que sa bouche a dit, sa main l’accomplira ».

 

 

 

20                  Chapitres 30 à 34

Dernières paroles et mort de Moïse.

La Bonne Nouvelle 1886 pages 224 à 237.

 

Tu m’as dit qu’il y avait des choses cachées que l’Éternel avait en réserve pour son peuple Israël quand celui-ci aurait été désobéissant.

— Oui, nous les voyons au chapitre 30. Quand l’homme a manqué et que tout est perdu de son côté, Dieu déploie les ressources de sa souveraine grâce. Selon son juste gouvernement, Israël désobéissant devait subir le jugement et être dispersé au loin parmi les nations. C’est ce qui est arrivé. Mais Dieu ne l’a pas abandonné pour toujours. Les versets 1 à 10 nous montrent ce que Dieu a en réserve pour le peuple qu’il ne cesse d’aimer, bien qu’il l’ait rejeté pour un temps (Ésaïe 54:7).

— L’Éternel promet à son peuple dispersé à cause de ses péchés que, quand il se serait repenti, il le ramènerait des pays les plus éloignés, le rétablirait en Canaan et là le bénirait. C’est ce que beaucoup d’autres prophéties de l’Ancien Testament annoncent aussi, et l’apôtre Paul parle également de la grâce dont Dieu usera envers son peuple en le rétablissant après que l’Église aura été complétée (Lisez Ésaïe 54:7, 8 ; 60 ; Jérémie 31 ; Ézéchiel 36:24-38, et 37 ; Rom. 11:1, 5, 11, 26 ; etc).. Mais dans les versets que je t’ai indiqués (1-10), il y a une autre chose bien importante. L’histoire passée du peuple d’Israël montre que le cœur naturel de l’homme est incapable d’aimer Dieu et de lui obéir (lisez Rom. 8:7), mais Moïse dit aux enfants d’Israël que l’Éternel les ayant ramenés dans leur pays, circoncira leurs cœurs, c’est à dire leur donnera la capacité d’aimer l’Éternel, leur Dieu, de tout leur cœur et de toute leur âme, et de pratiquer ses commandements. Dieu le dit aussi par Jérémie (31:33) : « Je mettrai ma loi au dedans d’eux et je l’écrirai sur leur cœur », et par Ézéchiel au chapitre 34 v. 24 à 28.

— C’est aussi ce dont nous avons besoin.

— Sans doute, et c’est ce qui nous est donné en Christ quand Dieu nous a pardonné nos péchés (2 Cor 3:3). Dans les versets 11 à 14, Moïse ajoute encore une chose bien importante. Les Israélites dispersés à cause de leur désobéissance ne devaient pas désespérer et dire : Nous sommes chassés loin de notre terre, comment appliquerions-nous ce que Dieu commande ? Dieu leur demandait que leur cœur se tourne vers Lui, en d’autres termes qu’ils crussent à sa parole et se confient en Lui. Et cela ils pouvaient le faire n’importe où. L’apôtre Paul explique ainsi ce passage : « La parole est dans ta bouche et dans ton cœur », dit-il, « c’est à dire la parole de la foi laquelle nous prêchons, savoir, que si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur, et que tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé » (Rom. 10:8-10).

— Alors cela s’applique à nous aussi.

— Pour nous comme pour les Juifs, croire du cœur est le seul moyen de s’approcher de Dieu. L’apôtre dit un peu plus loin : « Il n’y a pas de différence de Juif et de Grec, car le même Seigneur de tous est riche envers tous ceux qui l’invoquent, car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Rom. 10:12, 13). Continuons maintenant notre chapitre. Moïse le termine en appelant solennellement les cieux et la terre à témoin qu’il a placé devant les Israélites la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction, la vie et le bonheur dans l’obéissance, sinon la mort et le malheur, et il les presse encore une fois de choisir la vie en s’attachant à l’Éternel.

— C’est bien vrai. On ne peut être heureux qu’en vivant près de Dieu, en le servant et ayant son approbation.

— Oui. Selon le gouvernement de Dieu, l’homme moissonne ce qu’il sème, et cela est toujours vrai pour tous (Gal. 6:10 ; Rom. 2:6-11). Nous passerons maintenant au chapitre 31.

— Moïse était très âgé, il avait cent vingt ans, et l’Éternel lui avait dit qu’il ne passerait pas le Jourdain pour introduire le peuple en Canaan. Mais l’Éternel ne veut pas que les Israélites se découragent pour cela. Si Moïse ne passe pas avec le peuple, Lui, l’Éternel ira devant eux et détruira les nations ennemies, comme il avait déjà commencé de le faire. Et puis le peuple aura un autre chef, Josué que Dieu lui-même avait choisi. Et Moïse leur dit de se fortifier et de ne pas craindre parce que l’Éternel ne les laisserait pas et ne les abandonnerait point.

— Tu as bien compris. Les Israélites pouvaient avoir bon courage après ces paroles. Mais ne sommes-nous pas heureux de savoir que Dieu nous fait aussi la même promesse pour les difficultés de la vie présente ? L’apôtre dit aux Hébreux : « Étant contents de ce que vous avez présentement ; car lui-même a dit : « Je ne te laisserai point et je ne t’abandonnerai point » (Héb. 13:5).

— Moïse encourage aussi Josué par les mêmes paroles en lui disant qu’il introduirait le peuple en Canaan. Il avait tout particulièrement besoin d’être encouragé car c’était une grande charge de conduire un peuple si nombreux.

— C’est vrai, mais quand Dieu confie à quelqu’un une tâche à accomplir, il lui donne aussi la force nécessaire et, en même temps, l’assurance de sa présence et de son secours. Le Seigneur disait à Paul quand il devait prêcher l’évangile dans la grande ville corrompue de Corinthe : « Ne crains pas parce que je suis avec toi » (Actes 18:9-10). Après avoir écrit la loi, Moïse la confia aux sacrificateurs et aux anciens du peuple. Par les premiers, les Israélites s’approchaient de Dieu, les seconds étaient établis pour gouverner et conduire le peuple. Ils étaient les uns et les autres responsables devant Dieu de faire connaître aux enfants d’Israël ce que cette loi prescrivait afin qu’ils la pratiquent. Pour cela, Dieu ordonna que tous les sept ans, en année de relâche où les prisonniers et les esclaves étaient libérés, pendant la fête des tabernacles, les sacrificateurs et les anciens réuniraient le peuple, hommes, femmes et enfants, avec les étrangers demeurant dans le pays, pour leur lire toutes les paroles de la loi. De cette manière, chacun pouvait la connaître, et personne n’aurait pu dire : J’ignorais ce que Dieu demandait de moi.

— Les sacrificateurs et les anciens ont-ils fait ce que Moïse avait commandé ? Le voyons-nous dans la Bible ?

— Les Israélites négligèrent bientôt de suivre les ordres que l’Éternel leur donnait par Moïse. Les Israélites servirent l’Éternel aussi longtemps que vécurent Josué et le sacrificateur Éléazar ainsi que les anciens qui avaient vu ce que l’Éternel avait fait pour son peuple (Josué 24:31, 33). Mais le livre des Juges nous montre comme ils se détournèrent de Dieu pour servir les idoles et faire ce que la loi défendait. Sans doute, les anciens et les sacrificateurs qui suivirent Josué négligèrent de faire connaître au peuple la parole de Dieu, et bientôt tout fut désordre et péché. C’est ce qui arrive toujours quand on laisse de côté la parole de Dieu ; c’est ce qui a eu lieu dans l’Église chrétienne qui est ainsi tombée dans les affreuses idolâtries du papisme.

— Est-ce que jamais la loi ne fut lue devant tout le peuple ?

— Josué le fit (Josué 8:33-35) ; ensuite, nous voyons que, bien des siècles après, quand le souverain sacrificateur eut retrouvé dans le temple le livre de la loi, le pieux roi Josias le fit lire devant tout le peuple, mais ce n’est qu’au retour de la captivité, quand le temple eut été rebâti et les murailles de Jérusalem rétablies, qu’Esdras et Néhémie réunirent le peuple à la fête des tabernacles, et leur lurent la loi selon ce que Moïse avait ordonné (Néhémie 8:3, 8).

— En continuant le chapitre, on voit que la loi devait être placée à côté de l’arche. C’était dans le lieu très saint, et tu m’as dit que l’arche était le trône de Dieu au milieu de son peuple. C’était bien là la vraie place pour la loi de Dieu. Y est-elle toujours restée ?

— Les deux tables de pierre sur lesquelles étaient écrits du doigt de Dieu les dix commandements que l’Éternel avait prononcé sur le mont Sinaï, étaient dans l’arche même et s’y trouvaient du temps de Salomon quand on plaça l’arche dans le temple (Exode 25:16 ; 40:20 ; 34:29 ; 1 Rois 8:9 ; 2 Chron. 5:10). Quant au livre de la loi que Moïse écrivit et qui fut placé à côté de l’arche, il n’en est plus fait mention avant les jours du roi Josias lorsqu’en réparant le temple, le souverain sacrificateur le retrouva (2 Chron. 34:14-33). Les Israélites, leurs rois, leurs anciens et leurs sacrificateurs, avaient oublié la sainte parole de Dieu et s’étaient tournés vers les idoles. Mais « la parole de Dieu demeure éternellement » (1 Pierre 1:25), la négligence et les efforts de l’homme ne peuvent la détruire, et au moment où le jugement allait fondre sur les Juifs coupables, voilà que l’on retrouve cette loi sainte avec ses promesses et ses menaces. Quel avertissement solennel pour Josias et son peuple ! Le roi le sentit et s’humilia, et Dieu l’épargna, mais quand au peuple c’était trop tard.

— Moïse voyait d’avance que les Israélites ne seraient pas fidèles. Il dit : « tandis que je suis encore vivant avec vous, vous avez été rebelles à l’Éternel ; combien plus le serez-vous après ma mort ». Combien cela devait l’affliger !

— Assurément. Mais il avait confiance en Dieu qui avait fait des promesses de grâce. L’infidélité de l’homme n’anéantit pas la fidélité de Dieu (Rom. 3:3 ; 2 Tim. 2:13). Un autre serviteur de Dieu, dévoué comme Moïse, prévoyait aussi la ruine qui atteindrait l’Église et il disait aux anciens d’Éphèse : « Moi je sais qu’après mon départ il entrera parmi vous des loups redoutables qui n’épargneront pas le troupeau ; et il se lèvera d’entre vous-mêmes des hommes qui annonceront des doctrines perverses pour attirer les disciples après eux » (Actes 20:29, 30). Mais il avait aussi confiance en Dieu et en la parole de la grâce (Actes 20:32). Dieu veut encore donner à son peuple un avertissement solennel, en même temps qu’il renouvelle ses promesses de grâce, et il ordonne à Moïse de prononcer un cantique pour être enseigné aux enfants d’Israël et être en témoignage devant eux quand les jugements les auraient atteints. Nous avons ce cantique au chapitre 32. Lis les versets 1 à 14.

— Moïse célèbre la grandeur, la justice, la force et la fidélité de Dieu, et aussi sa bonté envers le peuple d’Israël qu’il avait choisi pour sa portion, qu’il avait tiré d’Égypte, conduit dans le désert, protégé et gardé comme un aigle soigne ses petits, et enfin introduit dans le fertile pays de Canaan. Mais peux-tu m’expliquer le verset 8 ?

— Nous lisons au chapitre dix de la Genèse comment les diverses nations furent réparties sur la terre après que les hommes, dans leur orgueil et leur esprit d’indépendance, eurent voulu ériger la tour de Babel et que l’Éternel les eut dispersés sur la face de toute la terre (Gen. 11:8, 10). C’était plus de cent ans avant la naissance d’Abraham, et plus de 500 ans avant qu’Israël fût une nation. En assignant alors les limites à chaque nation, Dieu pensait à ce peuple d’Israël qui n’existait pas encore et si petit, comparé à d’autres, mais qui devait occuper devant lui la première place dans l’histoire, comme son pays et celui sur lequel il a constamment les yeux (Deut. 11:12 ; voyez aussi 1 Rois 9:2). Voilà ce que veut dire ce passage. Il nous montre l’importance du peuple d’Israël aux yeux de Dieu et pour son cœur. Et s’il est maintenant rejeté, il sera un jour selon les prophéties à la tête des nations (Ésaïe 14:1, 2 ; 49:22, 23). Mais que dit ensuite Moïse dans les versets 15 à 28 ?

— Il dit que Jeshurun, c’est à dire Israël, jouissant de la prospérité, a abandonné Dieu pour servir les démons, des idoles, et qu’à cause de cela l’Éternel les a rejetés et les a accablés de maux. Mais que veut dire ce verset 21 ?

— L’apôtre Paul cite ce passage en Romains 10. Les Juifs ayant rejeté Christ et l’évangile annoncé par les apôtres, Dieu l’a fait proclamer aux nations (Actes 28:28), qui n’étaient pas « un peuple » choisi comme Israël ; qui n’avaient pas comme lui la loi pour les rendre intelligents. Et c’est ce qui excitait si fort la colère des Juifs contre Paul (lisez Actes 22:21, 22 ; 13:41-51). Mais il y a encore deux versets dignes de remarque dans ce que tu as lu. Ce sont les versets 26 et 27.

— Dieu n’a pas voulu que les Israélites périssent tout à fait de peur que leurs ennemis ne s’en attribuent la gloire.

— C’est cela. Tout en étant dispersés, ils devaient subsister comme un monument de la justice de Dieu, de même qu’ils seront rétablis pour être un monument de sa grâce. Aussi, les nations qui auront opprimé Israël et qui, surtout à la fin, persécuteront le résidu fidèle de ce peuple, tomberont à leur tour sous le jugement de Dieu. C’est ce que Moïse annonce dans les versets 29 à 43. Mais il y a aussi deux passages bien consolants. Ce sont les versets 36 et 43. Lis le premier.

— « Car l’Éternel jugera son peuple, et se repentira en faveur de ses serviteurs, quand il verra que la force s’en est allée, et qu’il n’y a plus personne, homme lié ou homme libre ». Cela veut dire que Dieu aura compassion de son peuple et le rétablira, n’est-ce pas ?

— Oui, et l’Éternel dit plus loin : « Voyez maintenant que c’est moi, moi, le Même, et il n’y a point de dieu à côté de moi ; Moi, je tue, et moi, je fais vivre ; moi, je blesse, et moi, je guéris ». Il est le Dieu fidèle qui accomplira ce qu’il a promis à Abraham, Isaac et Jacob relativement à leur postérité. Selon son gouvernement juste et saint, il a châtié les enfants d’Israël, il châtiera aussi les nations corrompues et apostates (Rom. 11:21, 23 ; Apoc. 11:18, etc)., mais à la fin, dans sa grâce, tout sera bénédiction sur cette pauvre terre comme le montre le verset 43. Lis-le aussi.

— « Réjouissez-vous, nations, [avec] son peuple ; car il vengera le sang de ses serviteurs, et il rendra la vengeance à ses adversaires, et il pardonnera à sa terre, à son peuple ».

— Quand ils se repentiront, tout sera pardonné, effacé pour les enfants d’Israël, leur rébellion, leurs idolâtries, leur rejet de Christ. Lui-même, leur Roi, les délivrera et alors, après le jugement, sous son règne de paix et de justice, les nations seront aussi bénies, et la terre entière, Israël et les nations avec lui se réjouiront. Ainsi se termine le cantique de Moïse qui est comme un abrégé des voies de Dieu envers son peuple et envers la terre.

— Il est bien beau, et le cœur de Moïse devait se réjouir en contemplant d’avance cette bénédiction dans l’avenir. Oh ! Que Dieu est merveilleusement bon !

— Moïse termine ainsi son service. Et l’Éternel qui lui a montré ce magnifique avenir, lui dit de monter sur le mont Nébo afin de contempler de son sommet le pays de Canaan où son peuple devait habiter.

— Pauvre Moïse ! Il devait bien regretter de ne pas y entrer.

— Je ne le pense pas ; à ce moment, il était rempli des pensées de Dieu et heureux de la perspective glorieuse que l’Éternel lui montrait pour son peuple. Aussi ne pense-t-il qu’à donner à ce peuple une dernière marque de son affection, et comme autrefois Jacob mourant avait béni ses fils, Moïse aussi bénit les tribus des enfants d’Israël. Lis les versets 2 et 3 du chapitre 33, qui commencent ces bénédictions.

— « Et il dit : L’Éternel est venu de Sinaï, et il s’est levé pour eux de Séhir ; il a resplendi de la montagne de Paran, et est venu des saintes myriades ; de sa droite [sortit] une loi de feu pour eux. Oui, il aime les peuples ; tous ses saints sont dans ta main, et ils se tiennent à tes pieds ; ils reçoivent tes paroles ». Que cela est beau !

— Oui. L’Éternel s’était montré à Israël dans l’éclat de sa majesté. Il venait pour lui ; il l’aimait ; les saints, ceux qui comme Moïse appréciaient sa bonté, se tenaient à ses pieds. Le temps viendra où ce sera vrai de tout Israël. Nous, nous avons plus que le peuple terrestre. Dieu s’est fait connaître à nous dans la personne de son Fils bien-aimé, et l’apôtre Jean, dans un saint transport de joie, s’écrie : « Et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un fils unique de la part du Père » (Jean 1:14).

— C’était bien grand de voir le mont Sinaï tout en feu et d’entendre les paroles de l’Éternel, mais le peuple eut peur tandis que la voix de Jésus n’effrayait personne.

— Telle est la différence entre la loi et la grâce. Moïse bénit ensuite les tribus nom par nom, et particulièrement Lévi qui s’était montré fidèle à l’Éternel dans le cas du veau d’or (lisez Héb. 12:18-24) et à qui la sacrificature perpétuelle est réservée ; puis il bénit aussi, d’une manière spéciale, Joseph, fidèle aussi moralement, séparé de ses frères pour devenir leur sauveur et pour cela élevé en gloire.

— Ce que tu viens de dire me rappelle le Seigneur Jésus.

— Tu as raison. Joseph est un type bien beau du Sauveur. Enfin Moïse termine ses bénédictions par ces paroles si belles et si consolantes pour Israël : « Le Dieu d’ancienneté est [ta] demeure, et au-dessous [de toi] sont les bras éternels…Et Israël habitera en sécurité, la source de Jacob, à part, dans un pays de froment et de moût, et ses cieux distilleront la rosée. Tu es bienheureux, Israël ! Qui est comme toi, un peuple sauvé par l’Éternel, le bouclier de ton secours et l’épée de ta gloire ? »

— Et c’est ce même Dieu qui nous a aussi sauvés, et nous sommes aussi dans ses bras, car Jésus a dit de ses brebis : « Je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais ; et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous, et personne ne peut les ravir de la main de mon Père » (Jean 10:28, 29).

— En effet, c’est une grande sécurité pour nous de nous savoir entre les mains de ce Père qui nous aime. Moïse, sans connaître autant que nous (Lisez Matth. 11:11), avait cependant une parfaite confiance en ce Dieu qui l’avait sauvé des eaux, s’était révélé à lui dans le buisson de feu, l’avait gardé de la colère de Pharaon, soutenu dans le désert au milieu d’un peuple si souvent rebelle qu’il avait amené à travers tout jusqu’au Jourdain. Aussi, ayant achevé sa course, il monte paisiblement sur le mont Nébo, et là, seul avec Dieu, il contemple le pays de la promesse, héritage assuré de son peuple, et heureux, lui, Moïse, serviteur de l’Éternel, s’endort entre les bras de Dieu.

— Mais il vit. Les apôtres l’ont vu avec Élie, qui lui ne mourut pas. Ils l’ont vu sur la montagne où Jésus fut transfiguré. Il parlait avec Jésus (Luc 9:28-36).

— Oui, et sais-tu de quoi il parlait ?

— De la mort que Jésus devait souffrir à Jérusalem.

— Ainsi Moïse, après avoir laissé cette vie, apprend ce qu’il n’avait pas su dans sa longue course sur la terre. Celui qu’il avait vu dans le buisson, l’Éternel qui lui avait parlé face à face sur la montagne et dont il avait vu la gloire, l’Éternel des armées était descendu pour être un homme sur la terre, la terre d’Israël (Comparez Ésaïe 6:1-7 et Jean 12:32, 33, 41), et allait y mourir pour le salut de son peuple.

— C’est en effet merveilleux.

— Et Moïse reviendra avec le Seigneur Jésus et tous ses saints en gloire (Zach. 14:5 ; 1 Thess. 3:13 ; Col. 3:4), et il verra l’accomplissement pour Israël et les nations de tout ce que son cœur avait contemplé par la foi.

— Pourquoi l’Éternel ne voulut-il pas que le lieu de la sépulture de Moïse fût connu ?

— Peut-être pour qu’on ne fit pas de ce sépulcre un lieu de superstition. L’homme est si prompt à se détourner de Dieu pour adorer l’homme. Les Israélites avaient fait une idole même du serpent d’airain (2 Rois 18:4). Mais je pense aussi que l’Éternel voulut donner ainsi à son cher et fidèle serviteur une dernière preuve de cette intimité dont il l’avait honoré sur la terre. Moïse avait marché seul en la présence de l’Éternel, dans un chemin d’entière séparation pour Dieu, depuis le jour où il avait préféré l’opprobre de Christ à tous les trésors et la gloire de l’Égypte. Seul il avait été sur la montagne de Sinaï, seul il entrait dans le tabernacle où Dieu lui parlait face à face comme à un ami, seul il avait été constamment pour Dieu dans son long service. L’Éternel lui avait suffi, et maintenant, à sa mort, l’Éternel veut se trouver seul avec lui. « Et il ne s’est plus levé en Israël de prophète tel que Moïse, que l’Éternel ait connu face à face », jusqu’au jour où parut Celui qui était plus excellent que Moïse, et duquel Moïse avait dit : « Je leur susciterai un prophète comme toi, du milieu de leurs frères », savoir le Seigneur Jésus, « fidèle à celui qui l’a établi, comme Moïse aussi [l’a été] dans toute sa maison ; …jugé digne d’une gloire d’autant plus grande que celle de Moïse, que celui qui a bâti la maison a plus d’honneur que la maison » (Héb. 3:2-5).