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ENTRETIENS SUR LE LÉVITIQUE

 

Famille d’Adrien Ladrierre

 

La Bonne Nouvelle 1881 et 1882 pages 13 à 18

Table des matières :

 

1     Lévitique 1

2     Lévitique 2 — Les sacrifices (suite)

3     Lévitique 3 et 7:11-36 — Les sacrifices (suite)

4     Lévitique 4 à 6 — (Les sacrifices (suite)

5     Lévitique 8 et 9 — Établissement de la sacrificature

6     Lévitique 10 — Nadab et Abihu, ou la chute de la sacrificature

7     Lévitique 11 — Les choses pures et les choses souillées

8     Lévitique 13 et 14 — La Lèpre

9     Lévitique 16 — Le grand Jour des Propitiations

10      Lévitique 16 — Le grand Jour des Propitiations (suite)

11      Lévitique 17 — Le lieu du sacrifice, la sang, la vie

12      Lévitique 18 à 22 — Les droits de Dieu et la sainteté

13      Lévitique 18 à 22 — Pratiques idolâtres

14      Lévitique 19 — L’amour du prochain

15      Lévitique 21 à 22 — Ce que Dieu demandait des sacrificateurs

16      Lévitique 23 — Les grande fêtes de l’Éternel ; le sabbat

17      Lévitique 23 — Les grande fêtes de l’Éternel : Pâque, Pains sans levain, Pentecôte

18      Lévitique 23 — Les grande fêtes de l’Éternel : fêtes des trompettes et des Tabernacles

19      Lévitique 24 — Le sanctuaire et le blasphémateur

20      Lévitique 25 — L’année de repos et le jubilé.

21      Lévitique 26 — Obéissance, désobéissance et repentir

22      Lévitique 27 — Les vœux et leur estimation

 

 

 

Nous nous sommes entretenus l’année dernière du livre de l’Exode. Cette année, s’il plaît au Seigneur, les entretiens auront pour sujet le Lévitique, livre bien précieux en ce qu’il nous présente, en figures, l’œuvre parfaite et la personne du Seigneur Jésus, et aussi le moyen pour le pécheur de s’approcher, suivant ce que réclament sa sainteté et sa justice, de ce Dieu dont le désir est d’avoir autour de Lui un peuple saint et heureux.

Que le Seigneur vous donne de connaître pour vous-mêmes l’excellence de la personne et de l’œuvre de Christ. Pour profiter de nos entretiens, nous vous recommandons de lire avec soin les passages cités.

 

1                        Lévitique 1

— Nous allons continuer nos entretiens sur la Bible, le livre de Dieu.

— J’aimerais savoir comment Dieu a introduit les enfants d’Israël dans le beau pays qu’il leur avait promis.

— Bien que ce fût le dessein de Dieu de les y amener, ils n’y entrèrent pas tout de suite. Il leur arriva encore bien des choses dans le désert, et ils eurent à y apprendre plus d’une leçon.

— Cependant Dieu était venu habiter au milieu d’eux.

— Oui ; il était descendu et avait sanctifié par sa gloire le tabernacle que les enfants d’Israël avaient élevé, mais il était là comme un Dieu saint.

— Ce devait être bien beau et bien précieux d’avoir Dieu près de soi.

— C’est vrai ; seulement il faut nous rappeler que le péché n’était pas ôté. Aussi le trône de Dieu était-il caché derrière un voile, et tout parlait aux Israélites de la sainteté de l’Éternel et de leur condition comme pécheurs. Mais, dans sa grâce, Dieu voulait que son peuple pût s’approcher de lui, et il prépara un chemin pour cela. Après que l’Éternel fut descendu dans le tabernacle et l’eut rempli de sa gloire, il appela Moïse et lui fit connaître ce chemin.

— Quel était ce chemin ? Est-ce aussi le chemin pour nous ?

— Non. Ce que les Israélites avaient à faire n’était qu’une figure de ce qui a été fait pour nous, une ombre des biens à venir (Hébreux 10:1). Nous avons la réalité. Le Seigneur Jésus lui-même est le chemin pour aller au Père ; il a ôté le péché et il n’y a point de voile entre Dieu et nous (voir Jean 14:6, Hébreux 9:24).

— C’est vrai ; le voile a été déchiré quand le Seigneur est mort (Mathieu 27:50-51).

— Tu as raison. Voyons maintenant ce que l’Éternel commanda aux Israélites. Il y avait quatre espèces d’offrandes par lesquelles ils s’approchaient de Dieu : c’étaient l’holocauste, l’offrande de gâteaux, les sacrifices de prospérité et les sacrifices pour le péché. Toutes ces offrandes représentaient Christ (Hébreux 10:8-10). C’est de l’holocauste que l’Éternel parle d’abord à Moïse.

— Que veut dire holocauste ?

— Il signifie « brûlé tout entier », et tu verras pourquoi cette offrande ou sacrifice était ainsi nommé. Il consistait en un animal de gros ou de menu bétail que l’on offrait volontairement à l’Éternel. On devait choisir un mâle sans défaut. L’Israélite qui présentait cette offrande, par exemple un jeune taureau, l’amenait à la porte du tabernacle devant l’Éternel ; puis il posait sa main sur la tête de l’animal, ensuite il l’égorgeait devant l’Éternel et le sacrificateur, fils d’Aaron, venait et offrait le sang en le répandant tout autour sur l’autel d’airain. Ensuite celui qui offrait, coupait l’animal par pièces et lavait le ventre et les jambes dans de l’eau ; les sacrificateurs mettaient le feu sur l’autel, du bois sur le feu, et arrangeaient au-dessus les pièces de l’animal, la tête et la graisse, et tout brûlait sur l’autel. C’était un sacrifice fait par feu, en bonne odeur à l’Éternel.

— Je comprends maintenant pourquoi on appelle cela un holocauste. Mais pourquoi était-ce une bonne odeur à l’Éternel ?

— Parce que le feu, qui est une figure du jugement de Dieu, avait entièrement consumé l’offrande et qu’ainsi la sainteté de Dieu était satisfaite. Ne te rappelles-tu pas que Noé, ayant offert des holocaustes après sa sortie de l’arche, « l’Éternel flaira une odeur agréable – Genèse 8:21 » ?

Oui, mais comment cela peut-il satisfaire Dieu ?

— Pour que l’homme pût s’approcher de Dieu, il fallait qu’il fût parfaitement saint. Or l’homme est pécheur. Alors on présentait une victime sans défaut, à la place de l’homme, et Dieu l’agréait et il était satisfait. C’est pour marquer que la victime était acceptée à la place de l’homme que celui-ci mettait la main sur elle. La victime sans tache était acceptée de Dieu et l’homme avec elle.

— Comment l’holocauste était-il une figure de Christ ?

— L’holocauste représente le sacrifice parfait du Seigneur Jésus qui s’est offert volontairement pour faire toute la volonté de Dieu et qui, tout entier consacré à Dieu, s’est abaissé dans son obéissance jusqu’à la mort de la croix (Hébreux 10:5-9, Philippiens 2:7-8).

— N’est-ce pas la croix où Jésus a souffert qui est comme l’autel où la victime était brûlée tout entière ?

— Oui. Il était la victime pure. Sa pureté était figurée par l’eau dont on lavait l’animal égorgé ; il était « l’agneau sans défaut et sans tache » (1 Pierre 1:19) présenté à Dieu et lui étant parfaitement agréable. Satan n’avait rien en lui ; Il faisait toujours ce qui plaisait à Dieu et ce que Dieu lui commandait (Jean 14:30-31 ; 8:29). Quand il laissa sa vie, c’était volontairement et selon le commandement de son Père (Jean 10:17-18). Et c’est ainsi que par l’Esprit éternel, il s’est offert à Dieu sans tache (voir Hébreux 9:14).

— Le Seigneur Jésus a-t-il donc passé par le jugement de Dieu ?

— Oui. Rappelle-toi son cri lorsqu’il était sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Il s’était offert lui-même pour subir tout ce qu’il y a de plus terrible dans le jugement de Dieu contre le péché.

— Quel dévouement, quelle obéissance que celle du Seigneur Jésus !

— Oui, il n’avait pas connu le péché et volontairement avait pris cette place sous le jugement de Dieu et dans la mort, salaire du péché, et c’est pourquoi il était parfaitement agréable à Dieu. De cette croix, de ses souffrances, de cette mort de Christ montait vers Dieu un parfum de bonne odeur.

— Et que veut dire pour nous ce que l’Israélite faisait en mettant la main sur la tête de l’animal ?

— L’animal était accepté de Dieu et l’Israélite avec lui ; de même Christ, s’étant offert lui-même à Dieu volontairement en victime d’agréable odeur, Dieu accepte ceux qui s’approchent de Lui par Christ ; ils lui sont agréables comme Christ lui-même. Par sa grâce, il nous a rendus agréables dans le Bien-aimé (Éphésiens 1:6).

— Quel bonheur pour nous ! Nous pouvons donc nous approcher de Dieu sans crainte.

— Assurément. Nous avons accès auprès de lui en confiance par la foi en Christ (Éphésiens 3:12).

— Les enfants d’Israël savaient-ils ce que signifiaient ces offrandes ?

— Non ; mais ils savaient qu’un holocauste était agréable à Dieu et que Dieu agréait celui qui l’offrait.

— Mais tous n’étaient pas assez riches pour offrir un jeune taureau.

— C’est vrai ; mais Dieu y avait pourvu dans sa grâce. Si quelqu’un n’avait pas de jeune taureau, il pouvait offrir un agneau ou un chevreau, et même, s’il était très pauvre, deux tourterelles ou deux pigeonneaux. Ainsi personne n’était exclu et chacun pouvait s’approcher avec une offrande d’agréable odeur à l’Éternel. « On est agréable selon ce que l’on a » (2 Corinthiens 8:12).

— Cela est bien selon ce que Dieu nous fait connaître de son cœur. Et nous, pouvons-nous lui offrir quelque chose ?

— Oui. Premièrement, nous sommes rendus agréables à Dieu en Christ, à cause de Lui ; mais ensuite l’apôtre nous dit : « Je vous exhorte donc par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent » (Romains 12:1).

 

2                        Lévitique 2 — Les sacrifices (suite)

 

— Te rappelles-tu de quelle offrande nous avons parlé la dernière fois ?

— De l’holocauste et du Seigneur Jésus qui s’est offert tout entier à Dieu, jusqu’à mourir sur la croix.

— C’est cela. Aujourd’hui nous nous entretiendrons de l’offrande du gâteau. Elle nous rappelle la vie sainte et dévouée du Seigneur Jésus sur la terre, sa grâce et sa perfection comme homme. Celui qui présentait cette offrande apportait au sacrificateur de la fine farine ; il versait de l’huile sur le gâteau et mettait de l’encens par-dessus. Ensuite le sacrificateur prenait une poignée de la fine farine et de l’huile dont le gâteau était fait, et tout l’encens, et il les faisait fumer sur l’autel. C’était une offrande faite, par feu, en bonne odeur à l’Éternel.

— Et que faisait-on du reste ?

— C’était pour le sacrificateur qui le mangeait comme une chose très sainte, dans le parvis du tabernacle d’assignation.

— Mais ce n’était pas la farine mêlée d’huile qu’il mangeait.

— Non, sans doute. Cette offrande était préparée sous différentes formes. C’était ou des gâteaux cuits au four ou bien des beignets ; ou encore des gâteaux cuits sur la plaque ou dans la poêle. Mais ils devaient toujours être faits de fine farine pétrie avec de l’huile et oints d’huile. Et jamais on ne pouvait y mettre ni levain ni miel.

— Pourquoi cela ?

— Je te le dirai plus tard. Pour le moment, occupons-nous des choses qui composaient le gâteau. Tu sais d’où l’on tire la farine ?

— Elle vient du blé.

— Oui, c’est le fruit de la terre, et le Seigneur Jésus était un vrai homme sur la terre, bien qu’il fût Fils de Dieu. Lui-même comme homme se compare à un grain de blé (Jean 12:24). Mais n’as-tu jamais passé ta main dans la fine farine ?

— Oui ; c’est extrêmement doux, on n’y sent rien de rude ni d’inégal.

— Eh bien, n’est-ce pas une image très juste du caractère que notre précieux Sauveur a montré sur la terre ? Chez les plus excellents serviteurs de Dieu, on découvre bien des inégalités et des imperfections ; voit-on rien de semblable chez le Seigneur Jésus ?

— Oh non ! Il est constamment le même, si doux et si bon envers les pauvres pécheurs et les affligés.

— C’est vrai, mais en même temps, quand il le fallait, il reprenait les orgueilleux pharisiens et il blâmait ses disciples. Depuis son enfance, nous le voyons parfait dans toutes ses voies, parlant et agissant exactement comme il le fallait et quand il le fallait. Te rappelles-tu ce qui Lui arriva quand il avait douze ans ?

Oui, il était resté dans le temple pour écouter les docteurs et leur poser des questions. Et Joseph et Marie le trouvèrent là, et il leur dit qu’il lui fallait être aux affaires de son Père. C’était Dieu, n’est-ce pas ? (Luc 2:49)

— Sans doute, mais ensuite il retourna avec Joseph et Marie et leur était soumis. Il savait, dans la même parfaite grâce, s’occuper de Dieu et demeurer dans la position d’homme qu’il avait prise. Et c’est ainsi que nous voyons qu’il avançait en faveur auprès de Dieu et des hommes (Luc 2:41-51). Dans toute sa vie, nous voyons cette harmonie parfaite. Il faisait toujours exactement ce qu’il y avait à faire parce qu’il faisait toujours la volonté de Dieu.

— C’est bien beau. Comme je voudrais ressembler à Jésus !

— Tu lui ressembleras toujours plus en te laissant conduire par son Esprit. Lui était le seul qui fût sans péché, et c’est pourquoi il ne devait pas entrer de levain dans le gâteau qui le représentait. Tu sais ce que c’est que le levain ?

— C’est ce que l’on met dans la pâte pour la faire lever.

— Oui, et dans l’Écriture c’est la figure de la corruption intérieure de l’homme (1 Corinthiens 5:8). Or le Seigneur Jésus n’a point connu le péché (2 Corinthiens 5:21). Te souviens-tu de ce que représente l’huile ?

— Tu m’as dit que c’était le Saint-Esprit. Que signifie donc que la farine était pétrie avec de l’huile ?

— C’est que le Seigneur Jésus comme homme avait été formé par le Saint-Esprit et par la puissance de Dieu (Luc 2:35, Héb. 10:5). Voilà pourquoi dès sa naissance, il était saint, sans aucune souillure. Il était vraiment un homme ; il fut un petit enfant dans la faiblesse, puis un jeune garçon et enfin nous le voyons parvenu à l’âge de trente ans, semblable à nous en toutes choses, hormis le péché.

— Mais les gâteaux étaient aussi oints d’huile, qu’est-ce que cela veut dire ?

— On versait de l’huile dessus. Cela représente la puissance du Saint-Esprit, suivant laquelle Christ agissait. Non seulement il avait été formé par le Saint-Esprit, mais à son baptême le Saint-Esprit descendit sur Lui, et après cela nous lisons que, dans la puissance de l’Esprit, il commença son ministère (Luc 4:14). Dieu l’avait oint du Saint-Esprit et de puissance (Actes 10:38). Comme homme, le Fils de Dieu était rempli du Saint-Esprit qui le faisait agir en obéissant à Dieu en toutes choses.

— Et l’encens, qu’est-ce que c’était ?

— Une substance qui, placée sur le feu, répand une odeur agréable. C’est ainsi que toutes les grâces et les perfections de Christ, son obéissance et son dévouement dans toute sa vie étaient comme un parfum qui montait vers Dieu. Tout ce que le Seigneur Jésus faisait c’était pour Dieu pour sa gloire. Comme les gâteaux cuits au feu, comme l’encens brûlé au feu, notre divin Sauveur était éprouvé de toutes manières ; c’est ce que représente le feu. Il souffrait en voyant l’état de misère et de ruine de l’homme ; il était ému de compassion et pleurait au milieu des souffrances que le péché a amenées sur la terre (Matt. 8:16-17 ; 9:36 ; 14:14 ; Luc7:13 ; 19:41 ; Jean 11:33 et 35). En même temps, il souffrait d’être méprisé, rejeté, de ne pas être compris même des siens, de voir les hommes refuser le salut qu’il apportait (Marc 3:5 ;9:19). Mais il n’en continuait pas moins son service d’amour envers les pécheurs, et cela était agréable à Dieu.

— Pourquoi ne devait-on pas mettre de miel dans ces gâteaux ?

— Le miel, comme tu le sais, est doux et agréable au goût. C’est l’image des choses qui nous plaisent naturellement, qui nous sont agréables, comme l’affection de nos parents, les amitiés, les qualités aimables que nous voyons chez les autres et dont nous jouissons. Ce n’est point mal en soi et l’on peut en user, (Proverbes 24:13 ; 25:16 et 27), mais cela ne pouvait entrer dans un sacrifice de bonne odeur. Quand Jésus accomplissait son service de dévouement et s’offrait tout entier à Dieu dans sa vie sainte, il disait : « Qui est ma mère ou qui sont mes frères, … Quiconque fera la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, et ma sœur et ma mère » (Marc 3:33-35). Mais quand son service sur la terre est terminé, qu’il est sur la croix, alors il dit à sa mère en parlant du disciple qu’il aimait : « Voilà ton fils » et à Jean : « Voilà ta mère ».

— Jésus, par dévouement pour Dieu, renonçait à ce qu’il y a de si doux.

— En effet. Il y avait encore une chose qui devait se trouver dans les gâteaux, c’était le sel. L’Éternel dit à Moïse : « Tu ne laisseras point manquer sur ton gâteau le sel de l’alliance de ton Dieu ».

— Que représentait le sel ?

— Tu sais à quoi il sert.

—Oui, à assaisonner les aliments.

— Et aussi à préserver de la corruption. C’est donc ici une figure de ce qui est durable, de ce qui ne peut se corrompre et se détruire. L’alliance de Dieu est une chose stable, et Christ les délices de Dieu, la bonne odeur de tout ce qu’il est dans sa personne adorable, demeure à jamais, pour Dieu et pour nous. « Il est le même hier, aujourd’hui et éternellement » (Héb. 13:8). Notre héritage dans les cieux est incorruptible (1 Pierre 1:4).

— Quel bonheur pour nous. Peux-tu m’expliquer une autre chose ? Les sacrificateurs mangeaient une partie du gâteau, mangeaient-ils aussi de l’holocauste ?

— Non ; Christ, dans sa mort sur la croix, s’offrait tout entier à Dieu pour le glorifier. Mais Christ était le pain descendu du ciel (Jean 6:51). Ceux qui croient en Lui sont faits rois et sacrificateurs (1 Pierre 2:5 ; Apoc. 1:6). Ils prennent leurs délices en Lui, se nourrissent de Lui, jouissent ainsi de la vie éternelle et partagent, pour ainsi dire, la table même de Dieu (Jean 6:51). Mais cela ne peut se faire que dans un lieu saint, en la présence de Dieu, loin du péché, car c’est une chose très sainte et l’on ne peut avoir communion avec Christ et le mal ; (2 Cor. 6:14-18 ; 7:1).

— Je comprends. C’est une chose si douce de penser à Jésus ; je suis toute réjouie quand tu me parles de Lui, quand il était petit enfant et que les anges chantaient de joie à sa venue ; puis quand il était un jeune garçon obéissant, puis un homme si bon, si doux, ne rejetant personne, accueillant même les petits enfants. Mais quand je fais mal, je suis triste parce que je sais que cela ne peut Lui plaire. Oh, que je voudrais l’aimer davantage !

— C’est le désir que l’Esprit de Dieu forme en nous. Plus nous le connaissons, plus nous le jugeons digne de notre amour et de nos louanges.

 

3                        Lévitique 3 et 7:11-36 — Les sacrifices (suite)

 

— Te rappelles-tu quelle était la troisième espèce d’offrande que les Israélites présentaient à Dieu ?

— Oui, c’étaient les sacrifices de prospérités. Mais pourquoi les offrait-on ?

— C’était pour rendre grâce à Dieu de quelque faveur ou à cause d’un vœu que l’on avait fait ou bien encore c’était une offrande que le cœur pieux désirait présenter à l’Éternel.

— Est-ce que c’étaient des animaux que l’on offrait ?

— Oui ; c’était une bête du gros ou du menu bétail ; mais tandis que pour l’holocauste ce devait être un mâle sans tare, ici on pouvait offrir un mâle ou une femelle, mais toujours sans tare.

— Et devait-on l’égorger comme l’holocauste ?

— Certainement. Celui qui l’amenait posait sa main sur la tête de l’animal puis l’égorgeait à l’entrée du tabernacle et ensuite un sacrificateur prenait le sang et le répandait sur l’autel.

— Que de sang ainsi versé !

— En effet. Cela rappelait constamment que l’homme était pécheur (Héb. 10:3-4) et qu’il ne pouvait approcher de Dieu, même pour rendre grâces, sans que le péché n’eût été expié. Maintenant on n’a plus de victimes à offrir. C’est au nom de notre Seigneur Jésus Christ que nous devons toujours rendre grâces pour toutes choses. À cause de son parfait sacrifice, offert une fois pour toutes (Héb. 10:10), Dieu reçoit nos prières et nos actions de grâces.

— Nous sommes vraiment bien heureux. Mais que faisait-on ensuite de l’animal égorgé ? Le brûlait-on sur l’autel comme l’holocauste ?

— Non ; on n’en brûlait que la graisse qu’on faisait fumer en bonne odeur à l’Éternel. Toute graisse d’un animal appartenait à l’Éternel.

— Pourquoi cela ?

— Parce que la graisse est la meilleure partie, ce qui montre la santé et la vigueur de l’animal.

— Et que faisait-on du reste ?

— Une partie était donnée aux sacrificateurs ; c’était la poitrine et l’épaule droite ; le reste était mangé par celui ou ceux qui offraient le sacrifice.

— Qu’est-ce que cela signifiait ?

— Dieu prenait plaisir dans ces offrandes de son peuple ; il les agréait et en même temps c’était comme s’il invitait celui qui les présentait à venir s’asseoir à sa table avec les sacrificateurs pour se nourrir des même mets que Lui. Nécessairement l’Éternel avait ce qui était le plus excellent.

— Je comprends. Maintenant, Dieu veut-il aussi que nous venions nous asseoir à la même table que Lui ?

— Oui, et c’est pour nourrir, non pas nos corps mais nos âmes et nos cœurs de ce qui est bien plus excellent que les sacrifices de prospérité. Ceux-là n’étaient qu’une figure. Sais-tu de qui ?

— Oui, de Christ.

— Eh bien, le Seigneur Jésus n’est pas seulement mort pour nous afin que nous soyons sauvés, mais Dieu, dans sa grâce, nous fait connaître combien il aime son Fils, quel plaisir il trouve en Lui, de quelle gloire il l’a couronné, et il nous invite à nous associer à Lui et à prendre en Christ le même intérêt, la même joie, le même bonheur qu’il y prend Lui-même. C’est ce que l’apôtre Jean appelle avoir communion avec le Père (1 Jean 1:3), et c’est ainsi que nos âmes sont nourries, fortifiées et rendues heureuses.

— J’aimerais bien que tu m’expliques un peu plus ce mot « avoir communion ».

— C’est avoir les mêmes pensées et les mêmes sentiments qu’une personne. Par exemple, tu te rappelles que, l’autre jour, nous regardions ensemble le soleil qui se couchait dans des nuages qui semblaient comme de l’or, et nous disions : Oh, que c’est beau ! Ensuite nous sommes allées chez ta tante Marie que nous aimons tant et nous avons eu un si grand plaisir à passer la soirée avec elle ; nous avons joui ensemble, nous avons été heureuses ensemble, nous avions communion ensemble. C’est la même chose avec Dieu à l’égard de Christ. Il nous montre la beauté qu’il trouve en Christ, nous fait connaître son amour pour Lui (Psaume 45:2 ; Jean 3:35) et quand nous entrons dans les mêmes pensées et les mêmes sentiments que Dieu, nous avons communion avec Lui et c’est ce qui fera notre joie dans l’éternité.

— Merci de m’avoir expliqué cela. Je désire bien avoir ainsi communion avec Dieu ; on est si heureux.

— Oui, mais notre appréciation de Christ est toujours bien faible en comparaison de celle de Dieu. Lui seul connaît toute la perfection de son bien-aimé (Matt. 11:27) ; l’amour de Christ surpasse toute connaissance (Éphésiens 3:19), mais nous le connaissons et en jouissons avec Dieu, et à mesure que nous avançons, nous le connaîtrons mieux.

— Est-ce que tout le monde pouvait manger du sacrifice de prospérités ?

— Non. Aucune personne impure ne pouvait en manger. C’est la même chose pour nous. Si nous avons de mauvaises pensées, si nous avons dit ou fait quelque chose de mal, sans l’avoir reconnu et confessé à Dieu, nous ne saurions être en communion avec lui et être heureux (Lisez 1 Jean 1:9 ; 2:1-2).

— C’est bien vrai. Quand j’ai été impatiente ou que je n’ai pas vite fait ce que tu me disais, je suis toute honteuse et je n’ose presque plus penser à Dieu. Mais alors je vais lui dire combien j’ai été méchante, et de nouveau je suis heureuse.

— Que Dieu te donne de vivre toujours plus près de Lui. Maintenant il faut que je te dise qu’on offrait autre chose avec le sacrifice de prospérités et c’était bien remarquable. On présentait des gâteaux et des beignets sans levain pétris et oints avec de l’huile, et tu sais que cela représentait Christ, l’homme parfait. Mais en même temps on offrait aussi du pain levé.

— Et qu’est-ce que cela signifiait ?

— Le mal qui reste toujours en nous, même quand nous nous approchons de Dieu, mais auquel nous ne devons pas permettre d’agir de peur d’être souillés.

— Tu m’as dit aussi que l’on offrait les sacrifices de prospérités pour rendre grâces ou comme offrande volontaire ; est-ce qu’il y avait quelque différence ?

— Oui, et j’espère que tu le comprendras aisément. Quand ta tante t’a fait cadeau dernièrement d’un joli livre, tu en as eu de la joie dans le moment et tu l’as remerciée. Mais quand tu penses à elle, que tu te dis : « combien tante Marie est bonne, elle pense toujours aux autres pour leur faire du bien ou leur procurer un plaisir. Oh, je l’aime et je veux faire quelque chose pour elle » ! Dans le premier cas, tu as eu un sentiment de reconnaissance parce que tu as reçu quelque chose ; dans le second cas, tu aimes la personne pour elle-même. Qu’est-ce qui est le plus profond ? Qu’est-ce qui est le plus durable ?

— C’est quand on aime la personne même. Je suis bien contente quand tu me fais un cadeau, mais je t’aime toujours parce que tu es ma chère maman.

— C’est la même chose avec Dieu. Un Israélite pouvait offrir à Dieu un sacrifice pour Lui rendre grâces de quelque faveur que Dieu lui avait accordée. C’est ainsi que David disait : « Tu as délié mes liens ; je te sacrifierai des sacrifices d’actions de grâces » (Psaume 116:16-17). Mais un Israélite pouvait aussi être saisi à la vue de la grandeur et de la bonté de Dieu et dire avec le même David : « Je t’offrirai des sacrifices de franche volonté (ou de bon cœur) : Je célèbrerai ton nom, ô Éternel ! Car tu es bon » (Psaume 54:6). La différence des sentiments qui animait celui qui offrait est indiquée par le fait que, dans le premier cas, on devait manger la chair du sacrifice le jour même, et que, dans le second cas, on pouvait encore en manger le lendemain. As-tu compris ?

— Je le pense. Dieu nous comble de bénédictions et il le fait parce qu’il est plein d’amour.

— C’est cela. Il nous a donné son Fils et avec Lui il nous donne toutes choses de sorte que nous pouvons dire : « Grâces à Dieu pour son don inexprimable » (Romains 8:32 ; 2 Cor. 9:15). Et d’où vient cela ? De ce qu’il est amour (1 Jean 4:9). C’est là sa nature adorable et c’est pourquoi nous lui offrons un sacrifice de louanges (Hébreux 13:15).

 

4                        Lévitique 4 à 6 — (Les sacrifices (suite)

 

— Nous en venons maintenant à la dernière espèce de sacrifices, tout à fait différents des autres. On ne les brûlait pas sur l’autel des holocaustes et ils n’étaient pas d’agréable odeur à l’Éternel.

— N’étaient-ils pas saints comme les autres ?

— Oh oui ! L’Éternel déclare même que « c’est une chose très sainte ». Aussi égorgeait-on la victime pour ces sacrifices devant l’Éternel au même lieu que l’holocauste.

— Pourquoi donc ne pouvait-on pas les offrir sur l’autel ?

— Parce que c’étaient des sacrifices pour le PÉCHÉ.

— Que faisait-on de ces sacrifices puisqu’on ne les brûlait pas sur l’autel ?

— Je vais te le dire. Quand le souverain sacrificateur ou le peuple avaient péché, on prenait un veau sans tare que l’on amenait devant l’Éternel. Puis le souverain sacrificateur ou les anciens du peuple, si c’était pour le peuple, mettaient leur main sur la tête du veau qui, ensuite, était égorgé à la porte du tabernacle.

— Je me rappelle qu’on faisait de même quand on offrait l’holocauste et les sacrifices de prospérités, mais cela voulait-il dire la même chose ?

— Non. Te souviens-tu de ce que je t’ai dit pour l’holocauste ?

— Oui. Dieu acceptait la victime sans tache et avec elle celui qui l’offrait.

— C’est cela. C’est comme si l’Israélite avait dit : Moi qui suis pécheur je ne puis plaire à Dieu, mais voici une victime sans tache qu’il accepte et qui lui est agréable ; je pose ma main sur sa tête pour que Dieu m’accepte avec elle.

— Je crois comprendre. Dieu nous reçoit à cause du plaisir qu’il trouve en Jésus.

— Tu dis bien. Mais quand il s’agissait de sacrifices pour le péché, celui qui offrait posait sa main sur la tête de la victime pour indiquer que son péché à lui passait sur elle. Alors l’animal qui portait ainsi le péché de l’homme qui l’offrait devenait « péché » à sa place et était égorgé parce que les gages du péché, c’est la mort (Romains 6:23).

— C’est ainsi que Jésus a pris nos péchés sur lui et qu’il est mort à notre place.

— Oui, Sophie ; il est dit de lui qu’il « a porté nos péchés en son corps sur le bois », qu’il « a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités », et que « Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a fait PÉCHÉ pour nous » (1 Pierre 2:24 ; Ésaïe 53:5 ; 2 Cor. 5:21). Et comment sais-tu que cela est pour toi ?

— Parce que Dieu le dit.

— Et c’est ainsi qu’en croyant, nous posons pour ainsi dire la main sur Jésus. C’est par la foi que le pécheur perdu sait qu’il est sauvé. Après que la victime avait été égorgée, le sacrificateur faisait aspersion de son sang sept fois devant le voile, en mettait sur les cornes de l’autel des parfums et répandait le reste autour de l’autel des holocaustes.

— Pourquoi cela ?

— Parce que le péché souille tout et empêche d’approcher de Dieu pour l’adorer. Mais le sang montrait que la mort avait été subie pour le péché et qu’ainsi la justice de Dieu était satisfaite. Il est dit : « Sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission » (Héb. 9:22). Et maintenant, c’est le sang de Christ, versé une fois pour toutes, qui purifie de tout péché ; Christ est venu avec son propre sang et est entré une fois pour toutes dans les lieux saints, nous ayant obtenu une rédemption éternelle (1 Jean 1:7 ; Héb. 9:11-12).

— Que faisait-on ensuite ?

— On prenait toute la graisse que l’on brûlait sur l’autel des holocaustes, mais le reste de l’animal était brûlé hors du camp dans un lieu net.

— Pourquoi n’offrait-on pas la victime tout entière sur l’autel ?

— Parce qu’elle était faite « péché », et ainsi subissait tout le jugement dû au péché, loin de la face de l’Éternel.

— Mais comment cela pouvait-il représenter Jésus ? N’a-t-il pas toujours été agréable à Dieu ?

— Certainement ; il était toujours son Fils bien-aimé. Mais il a été fait péché, son sang a été versé pour le péché et ainsi il « a souffert hors de la porte » (Héb. 13:12), loin de la face de Dieu. Dieu détournait sa face de Lui quand il était sur la croix pour le péché, fait malédiction pour nous (Galates 3:13), et c’est pour cela qu’il s’est écrié : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matt. 27:46).

— Oh ! Combien il nous a aimés !

— En effet, et combien il avait à cœur la gloire de Dieu, son Père, car alors il abolissait le péché par le sacrifice de Lui-même (Héb. 9:26).

— Pourquoi la graisse n’était-elle pas brûlée hors du camp mais sur l’autel ?

— Précisément afin de faire voir que, tout en montrant sa sainteté, sa justice et son horreur du péché qui Lui faisait abandonner son Fils fait péché pour nous, Dieu ne cessait pas d’apprécier Jésus dans son dévouement parfait et de prendre son plaisir en Lui.

— Et pourquoi la victime devait-elle être sans tache puisque c’était un sacrifice pour le péché ?

— Parce que rien ne montre mieux la pureté parfaite de Jésus que d’avoir été fait péché pour nous. S’il avait eu sur Lui la moindre tache, le moindre péché, il n’aurait pas pu porter le nôtre, il aurait dû souffrir pour Lui-même.

— Ainsi, c’est le seul qui n’ait jamais péché qui meurt pour les pécheurs. Quelle chose merveilleuse !

— C’est bien vrai. Jamais ce ne serait monté au cœur de l’homme (1 Cor. 2:9) ; cela vient de Dieu seul, riche en moyens et qui, dans son amour, voulait sauver l’homme perdu.

— Tu m’as dit que ce sacrifice était offert quand le sacrificateur ou le peuple entier avaient péché, mais si c’était quelque autre ?

— Quand un des principaux du peuple avait péché, il amenait un jeune bouc ; si c’était quelqu’un du commun peuple, il offrait un chevreau ou un agneau femelles. Il posait aussi la main sur la tête de l’animal qui était fait péché pour lui et qui était égorgé, mais on ne portait pas le sang dans le tabernacle. On en mettait sur les cornes de l’autel des holocaustes et l’on versait le reste tout autour. Ensuite on brûlait la graisse et son péché lui était pardonné.

— Et la chair, la brûlait-on hors du camp ?

— Non. Il n’y avait que les corps des animaux dont le sang était porté, pour le péché, dans les lieux saints, qui fussent brûlés hors du camp. Quant aux autres, les sacrificateurs en mangeaient la chair comme une chose très sainte dans un lieu saint.

— C’était donc comme dans les sacrifices de prospérités ?

— Non, car ici les sacrificateurs seuls pouvaient manger ces victimes.

— Qu’est-ce que cela signifie ?

— Les sacrificateurs représentent Christ ; la victime, c’est le péché. Christ fait de notre péché le sien. Il a fait l’expiation de tous nos péchés si nous croyons, mais maintenant si quelqu’un a péché, Jésus Christ le juste est notre avocat auprès du Père, il fait de notre péché le sien, il prend notre cause en main, comme un avocat se met à la place de celui qu’il veut défendre (voyez 1 Jean 2:1-2) ; et le Seigneur Jésus fait cela pour que notre communion avec le Père soit rétablie.

— Quel précieux Sauveur ! Nous trouvons tout en Lui, mais je voudrais ne jamais pécher parce qu’il m’aime tant.

— C’est pour cela que l’apôtre Jean dit : « Je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas » (1 Jean 2:1). Plus on connaît l’amour de Christ et la sainteté de Dieu, plus on a horreur du péché qui a conduit Christ sur la croix. Il y avait encore d’autres sacrifices qu’on appelait sacrifices pour le délit.

— Quand est-ce qu’on les offrait ?

— C’était, par exemple, quand quelqu’un avait touché une chose impure ou entendu une mauvaise parole sans la reprendre ou fait légèrement un serment. Cela nous montre la sainteté parfaite de Dieu. L’homme qui avait péché en l’une de ces choses était coupable, même s’il ne s’en était pas aperçu. Quelle vigilance nous avons à exercer et quel besoin de prier pour ne pas être souillé. L’apôtre Paul dit : « Soyez séparés, dit le Seigneur, et ne touchez pas ce qui est impur », et encore : « qu’aucune parole déshonnête ne sorte de votre bouche … ni aucune chose honteuse, ni parole folle ou plaisanterie … n’ayez rien de commun avec les œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt reprenez-les » (2 Cor. 6:17 ; Éph. 4:29 ; 5:4 et 11).

— Combien il m’arrive souvent de dire ou penser ainsi des choses légères ou mauvaises ; que faire pour l’empêcher ?

— Avoir son cœur et ses pensées constamment occupés du Seigneur Jésus ; voilà le moyen (voir Philippiens 4:6 à 8).

— C’est bien vrai. Quand je pense à Jésus, les mauvaises pensées s’en vont, mais je suis bien fâchée de les avoir eues. Que devait faire l’Israélite qui s’était ainsi rendu coupable ?

— Ce que nous avons à faire. La première chose, c’était de confesser ce en quoi il avait péché, et de nous il est dit : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:9). Ainsi quand tu as fait ou dit ou pensé quelque chose de mal, il faut tout de suite aller le confesser à Dieu et à cause de ce que Jésus a accompli, le pardon est là pour toi et tu es heureuse.

C’est comme lorsque j’ai été désobéissante. Je ne puis être tranquille avant de te l’avoir dit. Mais était-ce tout ce que l’Israélite avait à faire ?

— Oh non ! Le péché devait être expié et pour cela le coupable amenait une victime au sacrificateur qui faisait propitiation pour lui, et alors il lui était pardonné. Pour nous, la victime a été offerte une fois pour toutes. Jésus « est la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 2:2), et c’est pour cela que lorsque nous confessons nos péchés, Dieu est fidèle et juste pour nous les pardonner.

— Je ne comprends pas bien ce mot de propitiation ou expiation. Voudrais-tu me l’expliquer ?

— Dans la langue où la Bible a été écrite, ce mot signifie couvrir ou cacher. La victime qui était offerte couvrait aux yeux de Dieu le péché de celui qui l’offrait. Ainsi, Jésus en mourant sur la croix, est la propitiation pour les péchés du croyant. Il les couvre devant Dieu par son sacrifice parfait. Il est le juste qui a souffert pour les injustes. IL s’est mis à notre place. C’est ainsi que David dit au Psaume 32 : « Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée, et dont le péché est couvert ».

— Que l’on est bien à l’abri quand c’est Jésus qui nous couvre !

— En effet. C’est ainsi seulement que l’on a une paix parfaite. Il y avait aussi des délits que l’on commettait en ne donnant pas à l’Éternel ce qui lui appartenait ou en faisant tort à son prochain. Alors non seulement il fallait offrir un sacrifice, mais aussi rendre ce que l’on avait gardé injustement en y ajoutant un cinquième de la valeur pour le sacrificateur ou pour celui à qui l’on avait fait tort. Tu vois que les sacrifices dont nous avons parlé aujourd’hui diffèrent bien de ceux qui nous avaient occupées auparavant.

— Oui, mais j’aimerais bien que tu me montres encore une fois cette différence.

— Les premiers étaient ceux qui rendaient agréable celui qui s’approchait de Dieu pour l’adorer. Ils représentent Jésus qui, dans sa perfection et son dévouement, a été parfaitement agréable à Dieu et nous sommes rendus agréables à Dieu à cause de Lui. Par exemple, un enfant riche trouve dans la rue un petit pauvre tout sale et couvert de haillons ; il est ému de compassion et l’amène dans sa maison. Le père riche dit à son enfant : « Qu’est-ce que ce petit misérable qui va tout salir ? » « Oh, papa ! » dit l’enfant aimé de son père, « reçois-le pour l’amour de moi ; je vais lui donner à manger et, si tu le permets, quelques-uns uns de mes habits pour le rendre propre ». Le Père consent et accepte l’enfant pauvre à cause de son fils qu’il aime. Comprends-tu ?

— Oh oui ! Dieu nous reçoit et nous Lui sommes agréables à cause de l’amour qu’il a pour Jésus, parce qu’il est satisfait de ce que Jésus est et de tout ce qu’il a fait.

— Maintenant, dans les sacrifices pour le péché, la victime est substituée au pécheur ou frappée à sa place. Tu as peut-être lu qu’une fois, dans une école, un élève avait commis une faute et devait subir un sévère châtiment. Mais il avait un frère qui l’aimait tendrement. La verge était déjà levée sur le coupable quand le frère s’approche et dit au maître : « Je vous en prie, monsieur, châtiez-moi à la place de mon frère ». Il devint ainsi le substitut de son frère, il fut frappé à sa place pour la faute de son frère. Ainsi « Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin qu’il nous amenât à Dieu » (1 Pierre 3:18).

— Merci, je crois avoir tout à fait bien compris maintenant. Mais quand je pense aux enfants d’Israël, je suis étonnée de voir quelle quantité de sacrifices ils devaient offrir chaque jour.

— En effet ; et tout ce sang de taureaux, de boucs et d’agneaux ne pouvaient ôter les péchés. C’est pourquoi il fallait sans cesse renouveler les sacrifices. Mais maintenant Jésus « ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu » (Héb. 10:12). Et il attend là jusqu’à ce qu’il vienne prendre les siens qui sont sauvés par ce sacrifice, pour les introduire dans la demeure qu’il leur a préparée. Le feu devait brûler sans cesse, nuit et jour, sur l’autel des holocaustes. Chaque jour, le matin et le soir, on y offrait un agneau de sorte que constamment la bonne odeur montait à l’Éternel et son peuple était gardé dans l’assurance de sa faveur. Et maintenant c’est Christ qui, après avoir offert le sacrifice de Lui-même, « paraît pour nous devant la face de Dieu ». « Il nous a aimés et s’est livré Lui-même pour nous, comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur » (Hébreux 9:24 ; Éphésiens 5:2).

 

5                        Lévitique 8 et 9 — Établissement de la sacrificature

 

— Nous avons vu tout ce que Dieu commanda à Moïse relativement aux sacrifices ; maintenant l’Éternel lui dit de consacrer les sacrificateurs. Te rappelles-tu qui ils étaient ?

— Oui ; c’étaient Aaron et ses fils.

— Je t’ai déjà dit ce que Moïse devait faire pour les consacrer. L’Éternel lui commanda donc de les amener au tabernacle, de prendre avec lui tout ce qui était nécessaire et de convoquer toute l’assemblée des enfants d’Israël devant la tente d’assignation.

— Pourquoi cela ?

— Afin que tous pussent voir de leurs yeux et garder dans leurs cœurs, ce que Dieu faisait pour leur établir des sacrificateurs, par lesquels ils pourraient s’approcher de Lui et qui les représenteraient devant Lui.

— Est-ce qu’Aaron mit alors ses magnifiques vêtements ?

— Oui ; d’abord lui et ses fils furent lavés avec de l’eau, ensuite Moïse revêtit Aaron de ses vêtements de gloire et de beauté. Il plaça sur sa poitrine le pectoral avec Urim et Thummin, et lui mit sur la tête la tiare avec la lame d’or. Après cela, Moïse oignit de l’huile de l’onction le tabernacle et tout ce qui s’y trouvait, ainsi que l’autel, les ustensiles, la cuve et son soubassement.

— Pourquoi Moïse dut-il faire cela ?

— Pour les sanctifier, c’est à dire les consacrer au service de Dieu. L’huile, tu te le rappelles, représente le Saint-Esprit. C’est par le Saint-Esprit que le chrétien rend culte ; tout, dans le service qu’il rend à Dieu, doit être sanctifié par le Saint-Esprit (Lisez Philippiens 3:3 ; 1 Pierre 2:5 ; 2 Thessaloniciens 2:13 ; 1 Pierre 1:2). Moïse oignit aussi Aaron. Te souviens-tu de qui Aaron était la figure ?

— Du Seigneur Jésus. C’est lui qui est notre grand souverain sacrificateur.

— Et où exerce-t-il sa sacrificature ?

— Dans le ciel.

— Tu dis bien. Après qu’il eut fait par Lui-même la purification des péchés, en s’offrant en sacrifice, Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, et il est monté au ciel, à la vue des siens qu’il bénissait. Il est là maintenant revêtu et couronné de gloire et d’honneur. Il paraît pour nous devant Dieu et intercède pour nous (Lisez Hébreux 1:3 ; Actes 2:32-33 ; Actes 1:9-10 ; Luc 24:51 ; Hébreux 2:9 ; 9:24 ; 7:25). Mais comment le voyons-nous ?

— Je pense que c’est par la foi.

— Et tu as raison ; les enfants d’Israël voyaient Aaron de leurs yeux, et nous, nous contemplons Jésus des yeux de notre âme, en croyant ce que Dieu nous dit de lui dans sa Parole. – Après qu’Aaron eut été oint, les fils d’Aaron furent aussi revêtus de leurs vêtements, puis Moïse offrit les divers sacrifices dont nous avons parlé, un veau pour le péché, un bélier pour l’holocauste, et un autre appelé le bélier des consécrations dont le sang était mis sur l’oreille, la main et le pied des sacrificateurs. Sais-tu encore ce que cela voulait dire ?

— Peux-tu me le répéter ?

— À cause du sang précieux du Seigneur Jésus versé pour lui, le chrétien est consacré à Dieu pour écouter et obéir, pour agir pour Lui et pour marcher dans la sainteté. Après cela les sacrificateurs, les mains remplies des offrandes que Moïse y avaient placées, se présentèrent devant l’Éternel et les lui offrirent, puis ces choses furent brûlées en sacrifice de bonne odeur, et enfin Aaron et ses fils furent aspergés avec l’huile de l’onction mêlée au sang qui était sur l’autel.

— Aaron est la figure de Christ, notre grand Sacrificateur, mais j’aimerais que tu me dises ce que représentent les fils d’Aaron.

— Ce sont les chrétiens comme je te l’ai déjà dit. Pierre dit d’eux qu’ils sont une sainte sacrificature, une sacrificature royale (1 Pierre 2:5 et 9).

— Est-ce que la consécration des sacrificateurs durait longtemps ?

— Sept jours, durant lesquels ils ne devaient point sortir de l’entrée du tabernacle, et se nourrissaient des choses consacrées.

— Peux-tu me dire ce que cela signifie pour nous ?

— Comme Aaron et ses fils étaient loin du regard des Israélites pendant ces sept jours de consécration, de même, mon enfant, tandis que Christ est dans le ciel, les chrétiens ont leur vie cachée avec Lui en Dieu (Colossiens 3:3). Le monde ne connaît pas ce qu’ils sont aux yeux de Dieu et le bonheur, la paix, dont ils jouissent par le Saint-Esprit. Le chrétien se nourrit de Christ, se réjouit de l’amour de Christ, mais le monde ignore cela. La vie du chrétien est déjà céleste. Mais le jour va venir où Christ apparaîtra, et avec Lui les siens seront manifestés dans la gloire, et le monde connaîtra combien Dieu les aime (Lisez 1 Jean 3:1-2 ; Romains 14:17 ; Jean 14:16-17 ; Colossiens 3:3 ; Jean 17:23).

— Quel beau jour ce sera !

— Oui, et nos cœurs peuvent bien s’en réjouir d’avance. Les sacrificateurs ayant été consacrés, ils furent présentés au peuple pour accomplir leur service.

— Qui avait offert les sacrifices dont tu m’as parlé pour leur consécration ? N’était-ce point Aaron ?

— Non, ce fut Moïse. Mais au huitième jour, Moïse appela Aaron et ses fils et les anciens d’Israël et dit à Aaron : Prends un veau pour le péché et un bélier pour l’holocauste, et dis aux enfants d’Israël d’amener un bouc pour le péché, un veau et un agneau pour l’holocauste, un taureau et un bélier pour le sacrifice de prospérité, et un gâteau pétri à l’huile, car aujourd’hui l’Éternel vous apparaîtra. Ils firent ce que Moïse avait dit, et toute l’assemblée s’approcha et se tint devant l’Éternel. Alors Moïse dit : « Faites tout ce que l’Éternel vous a commandé, et la gloire de l’Éternel vous apparaîtra ».

— Comme ils devaient attendre avec impatience !

— En effet ; mais tu remarqueras que c’est en obéissance à la parole de Dieu qu’ils devaient se réjouir de ce bonheur. Et c’est la même chose pour nous. C’est dans l’obéissance que l’on jouit de la connaissance, de la présence et de l’amour de Jésus. « Celui qui a mes commandements et qui les garde », dit ce précieux Sauveur, « c’est celui-là qui m’aime, et celui qui m’aime, sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui » (Jean 14:21 ; voyez aussi v. 23).

— Les enfants d’Israël obéirent-ils ?

— Oui, Aaron fit ce que l’Éternel avait commandé. Il offrit d’abord les sacrifices pour lui et ses fils, puis ceux pour le peuple. Après cela, comme souverain sacrificateur, vêtu de ses vêtements magnifiques, il éleva les mains et bénit le peuple.

— Que ce devait être beau quand Aaron bénissait le peuple ; les enfants d’Israël devaient être bien heureux.

— C’est vrai, mais c’est ce qu’a fait aussi notre grand souverain sacrificateur. Le Seigneur Jésus, après s’être offert lui-même en sacrifice sur la croix, et être ressuscité d’entre les morts, se présenta aux siens. « Et il les mena dehors jusqu’à Béthanie, et levant ses mains en haut, il les bénit. Et il arriva qu’en les bénissant, il fut séparé d’eux et fut élevé dans le ciel » (Luc 24:50-51).

— Nous avons encore plus de raison d’être heureux que les Israélites.

— Oui, nos bénédictions sont célestes ; elles viennent de Celui qui est en haut, assis à la droite de Dieu, comme il est dit au Psaume 110 : « l’Éternel a dit à mon Seigneur. Assieds-toi à ma droite ». « Tu es sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédec ».

— Mais l’Éternel avait dit que sa gloire apparaîtrait. Quand cela arriva-t-il ?

— Je vais te le dire. Après qu’Aaron eut béni le peuple, Moïse et lui entrèrent dans le tabernacle d’assignation, précisément comme Jésus bénissant ses disciples entra dans le ciel. Ensuite ils sortirent et bénirent le peuple. Alors la gloire de l’Éternel apparut, car le feu sortit de devant l’Éternel et consuma sur l’autel l’holocauste et les graisses.

— Est-ce que les enfants d’Israël n’eurent pas peur ?

— Oh non ! Ce n’était pas comme lorsque Dieu descendit sur le mont Sinaï et donna, du milieu du feu, la loi qui condamne et fait trembler le pécheur (voyez Exode 19:11, 16, 18 ; 20:18, 19 ; Deutéronome 4:11-12). La sacrificature était établie pour maintenir en grâce la relation de Dieu avec le peuple, les sacrifices étaient offerts, la bonne odeur de l’holocauste montait vers l’Éternel, et Dieu en consumant par le feu venu de Lui, ce qui était sur l’autel, montrait qu’il reconnaissait la sacrificature et acceptait l’offrande. C’était le signe de sa faveur ; aussi bien loin d’avoir peur, ils sont remplis de joie ; ils se prosternent et adorent.

— Pourquoi Moïse entre-t-il avec Aaron dans le tabernacle ?

— Moïse était le législateur, ou comme le roi des enfants d’Israël, de même qu’Aaron était le sacrificateur. Or le Seigneur Jésus qui est entré dans le ciel, comme Moïse et Aaron dans le tabernacle, n’est pas seulement sacrificateur, il est aussi Roi, de même que Melchisédec (Genèse 14:18). Lui-même le dit à Pilate qu’il est roi (Jean 18:37). Seulement sa royauté n’a pas encore été manifestée. Mais bientôt il sortira du ciel comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs, son peuple d’Israël le reconnaîtra, il les bénira, et eux l’adoreront avec des transports de joie (Lisez Apocalypse 19:11, 16 ; Psaume 110:2-3 ; Psaume 2:6 ; Psaume 98).

— Et nous, ne serons-nous pas là ?

— Quand Il sera manifesté, nous serons aussi manifestés avec Lui en gloire (Colossiens 3:3). Les chrétiens seront toujours avec le Seigneur (1 Thessaloniciens 4:17).

 

6                        Lévitique 10 — Nadab et Abihu, ou la chute de la sacrificature

 

— Maintenant, je pense que les Israélites avaient tout ce qu’ils pouvaient désirer.

— Oui. De la part de Dieu, tout était parfait. Tout ce que Dieu établit a ce caractère. Mais, hélas ! Dès qu’il le confie à l’homme, celui-ci y introduit du mal et gâte ce que Dieu avait fait si beau. Ne te souviens-tu pas d’un exemple de cela ?

— Oh oui. Dieu avait tout fait bon au commencement. Mais l’homme a écouté le serpent, a désobéi à Dieu, et voilà que tout a été gâté. Mais les sacrificateurs désobéirent-ils à Dieu ?

— Il y en eut qui firent ce que Dieu n’avait point commandé. Retiens bien ceci. Nous déplaisons à Dieu non seulement en désobéissant ouvertement à ce qu’il commande, mais aussi en agissant d’après notre propre volonté, en mettant nos pensées à nous là où il ne doit y avoir que la pensée de Dieu.

— Comment donc arriva une aussi triste chose ?

— Deux des fils d’Aaron, Nadab et Abihu, voulurent offrir du parfum devant l’Éternel. Ils prirent leurs encensoirs et y mirent du feu et du parfum et offrirent devant l’Éternel un feu étranger.

— Était-ce donc, chère maman, un si grand mal ?

— Oui, un très grand mal. On pourrait dire qu’ils avaient eu une bonne intention, c’est possible ; mais ils suivirent leurs propres idées. Ils voulurent adorer Dieu à leur guise, de la manière qu’il ne leur avait pas commandée, quand Lui avait tout prescrit. C’est ce que Dieu ne peut supporter. Ne te souviens-tu pas d’une histoire à peu près semblable ?

— C’est, je pense, celle de Caïn et d’Abel.

— Tu dis bien ; mais pourquoi Dieu n’agréa-t-il pas l’offrande de Caïn ?

— C’est qu’il offrait à Dieu quelque chose selon ses propres pensées et non selon celles de Dieu. Qu’arriva-t-il à Nadab et Abihu ?

— Le feu sortit de devant l’Éternel et les dévora et ils moururent devant l’Éternel.

— C’est bien terrible.

— Oui. Dieu, qui est si miséricordieux envers les pécheurs, est jaloux de sa gloire. Quand Moïse eut fait selon tout ce que l’Éternel avait commandé, le feu sortit de devant l’Éternel pour consumer ce qui était sur l’autel. Les Israélites lui étaient agréables et Il le montrait ainsi ; mais quand Nadab et Abihu ont la prétention de faire quelque chose que l’Éternel n’a pas commandé, alors le même feu qui avait été le témoignage que les offrandes faites selon sa volonté, lui étaient agréables, ce même feu consume ces deux malheureux fils d’Aaron.

— Est-ce qu’un mal semblable peut arriver maintenant ?

— Certainement, quoique ce ne soit pas de la même manière. Mais toutes les fois que l’homme veut introduire dans le culte qu’il rend à Dieu, des choses de son invention, qu’il veut adorer Dieu autrement que Dieu ne l’a prescrit dans sa parole, il fait comme Nadab et Abihu. Le Seigneur Jésus nous enseigne comment Dieu veut être adoré maintenant. « Dieu est esprit, dit-il, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4:24).

— Qu’est-ce que cela veut dire ?

— Je vais essayer de te l’expliquer. Le Seigneur dit cela à une femme samaritaine qu’il rencontre auprès d’un puits (Jean 4). Les Juifs rendaient à Dieu leur culte par le moyen des cérémonies et des sacrifices prescrits par la loi ; ils le faisaient au lieu que Dieu avait indiqué, c’est à dire à Jérusalem, et Dieu y était adoré sous son nom d’Éternel (Lisez 2 Chronique 12:11 ; 6:6 ; Ésaïe 42:8). Ainsi ils adoraient en vérité, puisque c’était selon ce que Dieu avait ordonné. Il n’en était pas ainsi des Samaritains, qui prétendaient servir Dieu autre part et autrement qu’il ne l’avait dit (voyez 2 Rois 17). Mais les Juifs n’adoraient pas en esprit : leur culte était tout extérieur. Le Seigneur Jésus étant venu, tout cet ancien ordre de choses allait prendre fin (Lisez Hébreux 10:1 ; Romains 10:4). Christ a offert sur la croix, une fois pour toutes, le sacrifice de Lui-même qui ôte le péché ; il est monté au ciel et de là il a envoyé le Saint Esprit qui habite en ceux qui croient en Lui. Maintenant, là où deux ou trois sont rassemblés par le Saint Esprit au nom de Jésus, il est au milieu d’eux, et c’est en son nom qu’ils adorent Dieu comme leur Père, le Saint Esprit rendant témoignage avec leurs esprits qu’ils sont enfants de Dieu, et les rendant capable de connaître Dieu et de jouir de son amour. On rend ainsi culte par l’Esprit de Dieu, on offre à Dieu des sacrifices spirituels de louange et d’actions de grâces. Voilà ce que c’est qu’adorer Dieu en esprit et en vérité. Adorer autrement, c’est faire comme Nadab et Abihu.

— Ce sont seulement ceux qui croient du cœur en Jésus qui peuvent adorer Dieu en esprit et en vérité.

— Assurément, car eux seuls étant lavés de leurs péchés peuvent s’approcher de Dieu, et eux seuls, ayant le Saint-Esprit, connaissent la vérité et peuvent adorer Dieu en esprit et en vérité.

— Que nous sommes heureux ! Un enfant comme moi peut donc adorer Dieu ! Mais voudrais-tu me dire ce qui arriva après la mort de Nadab et Abihu ?

— Moïse vit immédiatement que ce qu’ils avaient fait déshonorait Dieu, car il dit à Aaron : « C’est ce dont l’Éternel avait parlé disant : je serai sanctifié en ceux qui s’approchent de moi, et je serai glorifié en la présence de tout le peuple ». Ceux qui s’approchent de Dieu doivent être saints.

— Aaron devait être bien affligé.

— Oui, mais il ne dit rien. Il avait compris, par les paroles de Moïse, que les sacrificateurs avaient à veiller les premiers à ce que Dieu fut glorifié, et que ce châtiment était juste. Ensuite, Moïse appela deux fils d’Huziel, oncle d’Aaron, et leur dit d’emporter de devant le sanctuaire et hors du camp les corps morts de Nadab et d’Abihu.

— Combien les enfants d’Israël devaient être frappés de crainte !

— En effet. Quelle chose tristement solennelle c’était de voir porter à travers le camp les corps de deux des sacrificateurs de Dieu vêtus des vêtements qu’il leur avait donnés et que Moïse venait de mettre sur eux. Comme cela montre la sainteté parfaite de Dieu ! Ne te souviens-tu pas d’un fait rapporté dans le Nouveau Testament et qui nous fait voir aussi le jugement de Dieu sur le mal.

— Oui : c’est quand Ananias et sa femme Sapphira moururent devant les apôtres pour avoir menti au Saint Esprit.

— Tu as raison et nous voyons par là que « notre Dieu aussi est un feu consumant ».

— Est-ce qu’il n’y eut pas un grand deuil, à cause de ce triste événement ?

— Certainement ; tout le peuple d’Israël pleura, mais Moïse dit à Aaron et aux deux fils qui lui restaient : « Ne vous affligez pas et ne déchirez pas vos vêtements, et ne sortez pas de l’entrée du tabernacle, car l’huile de l’onction de l’Éternel est sur vous ».

— C’est étrange. Pourquoi Aaron et ses fils ne devaient-ils pas montrer leur affliction ?

— Ils étaient consacrés entièrement à Dieu ; ils étaient en sa présence ; là les sentiments naturels de l’homme devaient se taire pour ne laisser place qu’à l’adoration devant la sainteté de Dieu, même quand elle se montrait d’une manière aussi redoutable. D’un autre côté, les enfants d’Israël pouvaient pleurer. Ainsi, Dieu ne défend pas les affections naturelles ; il ne dit pas que nous ne puissions pas pleurer quand nous perdons quelqu’un que nous aimons, mais, en même temps, le chrétien adore Dieu, se soumet et reconnaît qu’Il fait toutes choses bien. Le chrétien sert Dieu, est patient dans la tribulation et joyeux dans l’espérance (Romains 12:11-12).

— Celui qui connaît Christ est vraiment heureux, même dans l’affliction.

— Oui, car il sait que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu », et que, même quand il châtie, c’est « pour notre profit, afin que nous participions à sa sainteté » (Romains 8:28 ; Hébreux 12:10).

 

7                        Lévitique 11 — Les choses pures et les choses souillées

 

Que se passa-t-il après cette triste scène où Aaron perdit deux de ses fils ?

— L’Éternel parla à Aaron et lui dit : « Vous ne boirez point de vin, ni de boisson forte, toi et tes fils avec toi, quand vous entrerez dans la tente d’assignation ».

— Pourquoi Dieu leur fit-il cette défense ?

— Tu sais ce que produit le vin, quand on le boit en certaine quantité. Il excite nos facultés naturelles, il amène une gaieté factice, et si l’on en prend davantage, il trouble l’esprit et l’on ne peut plus juger sainement. Or Dieu était dans le tabernacle. Serait-il convenable de se présenter avec un esprit excité devant quelqu’un que l’on respecte ? Combien moins devant Dieu. Quand un sacrificateur venait en la présence de Dieu, il ne devait être occupé que de Dieu, et sa joie devait découler uniquement du bonheur d’être près de Dieu. De plus les sacrificateurs devaient discerner entre ce qui était saint ou profane, entre ce qui était pur et impur. Comment auraient-ils pu le faire s’ils n’avaient pas été pleinement en possession d’eux-mêmes ? Ensuite ils avaient à instruire le peuple touchant les ordonnances que l’Éternel avait données. Pour cela aussi, ils avaient besoin d’être sobres.

— Cela nous concerne-t-il aussi ?

— Certainement.

— Nous est-il défendu de boire du vin ?

— Non. « Car », dit l’apôtre Paul, « toute créature est bonne et il n’y en a aucune qui soit à rejeter, étant prise avec actions de grâce », et il engage lui-même Timothée à user d’un peu de vin à cause de ses fréquentes indispositions (1 Timothée 4:4-5 ; 5:23). Mais, d’un autre côté, le même apôtre dit aux Éphésiens : « Ne vous enivrez pas de vin, en quoi il y a de la dissolution ; mais soyez remplis de l’Esprit », et il recommande que les surveillants et les serviteurs (ou diacres) dans l’Église ne soient pas adonnés au vin (1 Timothée 3:2-8). Les ivrognes sont mentionnés comme étant ceux dont il faut se séparer et qui n’hériteront pas du royaume de Dieu (1 Corinthiens 5:11 ; 6:10).

— Je comprends cela et je pense que c’est là ce qui nous est recommandé, quand il est dit : « Soyez sobres », comme je l’ai appris dernièrement dans un passage (1 Pierre 4:7).

— Tu as raison, mais il ne faut pas oublier que le vin n’est pas la seule chose qui excite la chair, c’est à dire le mauvais cœur qui est en nous et duquel il est dit : « L’imagination du cœur de l’homme est mauvaise dès leur jeunesse » (Genèse 8:21). Quand il nous est recommandé d’être sobres, cela veut dire qu’il faut éviter tout ce qui peut exciter cette imagination du cœur, troubler l’âme et la détourner de Dieu.

— Et quelles sont ces choses qui excitent ?

— Elles sont bien diverses, selon les personnes. Quelquefois ce sont des lectures, d’autres fois des conversations, ou encore nos pensées qui se complaisent et s’arrêtent sur ce qui plaît aux yeux ; on désire certaines choses, on se dit : « Que je serais heureux dans telle position, dans tel endroit », et l’on oublie Dieu et la dépendance où l’on doit rester de Lui. On cherche des jouissances, du bonheur en dehors de Lui. On oublie que sa présence est un rassasiement de joie, que là est la seule vraie et durable jouissance.

— Mais comment faire pour réprimer toutes ces pensées ? Je sais bien que j’éprouve souvent ce que tu viens de dire.

— L’apôtre nous dit : « Soyez remplis de l’Esprit ». L’Esprit de Dieu nous occupe de Dieu, nous annonce les choses qui se rapportent à Christ, et nous remplit ainsi de joie. « Le royaume de Dieu est justice, paix et joie par le Saint Esprit » (Romains 14:17).

— Ah ! Que je voudrais que ces choses occupent davantage mes pensées.

— Pour cela il faut aussi veiller, sans quoi nos pensées s’égarent, et prier, car par nous-mêmes nous n’avons aucune force. Et c’est ainsi que nous apprendrons comme les sacrificateurs à discerner le bien et le mal, ce qui convient ou non à la présence de Dieu, que nous aurons de la sagesse pour marcher d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards. Le Saint-Esprit nous enseigne (1 Jean 2:20, 27), et nous conduit dans la vérité (Jean 16:13). C’est à nous d’écouter sa voix et de nous laisser docilement instruire et guider par Lui.

— Mais je pense que Dieu instruisait aussi les sacrificateurs touchant ce qui était saint et ce qui ne l’était pas.

— Oui. Les soins de Dieu pour son peuple étaient tels qu’il entrait dans tous les détails de leur vie, même quant à leur nourriture. Ainsi la première chose que l’Éternel dit à Moïse et Aaron, concerne les animaux dont ils pouvaient manger la chair. Pour les bêtes à quatre pieds, c’étaient seulement celles qui ont le pied fourché et l’ongle divisé et qui ruminent.

— Que veut dire ruminer ?

— Certains animaux qui, comme le bœuf, se nourrissent d’herbe, avalent leur nourriture après l’avoir grossièrement broyée. Elle va ainsi dans un premier estomac nommé panse, qui est comme une sorte de magasin. Quand il est rempli, l’animal se couche, fait revenir dans sa bouche cette nourriture pour la mâcher tranquillement et la rendre propre à être bien digérée. C’est là ce qu’on appelle ruminer.

— Ah oui, je me rappelle avoir vu des vaches couchées dans un pré et remuant leurs mâchoires deçà, delà, comme si elles se parlaient à elles-mêmes. Je pense qu’elles ruminaient.

— Oui. Quant aux poissons, les Israélites n’avaient la permission de manger que ceux qui ont des écailles et des nageoires. Les oiseaux de proie, comme l’aigle, qui se nourrissent de chair, leur étaient interdits, de même que les reptiles. Toutes ces bêtes étaient impures pour les Israélites ; si même quelqu’un touchait leur chair morte, il devait vite laver ses vêtements et était souillé jusqu’au soir.

— Pourquoi Dieu ordonnait-il toutes ces choses aux Israélites ? Cela devait être souvent difficile.

— Premièrement, Dieu voulait séparer de tous les autres peuples, ceux qu’il avait rachetés. Il leur dit : « Je suis l’Éternel qui vous ai fait monter du pays d’Égypte, afin que je sois votre Dieu, et que vous soyez saint, car je suis saint ». Ensuite l’Israélite devait apprendre par là, que le peuple de Dieu ne peut pas marcher selon ses propres pensées, même dans les moindres choses, mais qu’il doit discerner ce qui est selon Dieu et veiller avec soin à ce que rien ne le souille.

— Mais cela nous concerne-t-il ?

— Non. Pas en ce qui concerne les animaux purs et impurs. L’apôtre Paul nous dit : « Mangez de tout ce qui se vend à la boucherie… car la terre est au Seigneur et tout ce qu’elle contient » (1 Corinthiens 10:25-26). « Toute créature de Dieu est bonne et il n’y en a aucune qui soit à rejeter » (1 Timothée 4:3-5). Mais Dieu veut encore maintenant que ceux qui sont rachetés à grand prix, par le sang de l’Agneau sans défaut et sans tache, soient saints. « Soyez saints », dit-il aussi aux chrétiens, « car moi je suis saint ». « Jésus Christ s’est donné lui-même pour nous, afin qu’il nous rachetât de toute iniquité et qu’il purifiât pour lui-même un peuple acquis ». Aussi l’apôtre Paul, en nous rappelant que nous sommes le peuple de Dieu et que Dieu habite au milieu de nous, ajoute-t-il : « C’est pourquoi sortez du milieu d’eux, et soyez séparés, dit le Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous recevrai » (1 Pierre 1:16, 18 ; Tite 2:14 ; 2 Corinthiens 6:16, 17).

— De qui veut-il parler ?

— Des incrédules, des injustes, de ceux qui marchent dans les ténèbres et qui préfèrent le monde à Christ. Il ne s’agit pas pour le chrétien, comme pour l’Israélite, de souillures extérieures, il s’agit des pensées du cœur et de la conduite tout entière, comme dit l’apôtre : « Purifions nous nous-mêmes de toute souillure de chair et d’esprit » (2 Corinthiens 7:1). Nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce, afin que le péché ne domine plus sur nous (Romains 6:14, 18, 19).

— Le Seigneur demande que nous soyons tout à Lui.

— En effet, mais pour cela il nous a donné une nouvelle vie, une nouvelle nature, afin que nous prenions plaisir à le servir. C’est ainsi que nous serons heureux. « Quelque chose que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâce par lui à Dieu le père » (Colossiens 3:17). Cela comprend en effet toute notre vie, comme le dit encore l’apôtre : « Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Corinthiens 10:31). Tu vois que Dieu demande aussi bien de nous que des Israélites, que tous les détails de notre vie soient dirigés en vue de Lui.

— Oui, mais comment connaître ainsi ce qui est selon Dieu ? Les Israélites avaient des directions bien précises.

— La parole de Dieu, le Saint-Esprit, la prière nous donnent bien plus qu’à eux. Vois, par exemple, quand il est dit : « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde : si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui, parce que tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie, n’est pas du Père mais est du monde » (1 Jean 2:15-16). Puis : « N’ayez rien de commun avec les œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt reprenez-les aussi » (Éphésiens 5:11) ; et encore : « Que toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses qui sont vénérables, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renommée,… que ces choses occupent vos pensées » (Philippiens 4:8). Est-ce que nous ne trouvons pas là et en bien d’autres endroits ce qui est selon Dieu ?

— C’est bien vrai.

— Et sais-tu ce que l’apôtre demandait pour ses chers Philippiens ? « Je demande ceci dans mes prières, que votre amour abonde encore de plus en plus en connaissance et toute intelligence pour que vous discerniez les choses excellentes, afin que vous soyez purs et que vous ne bronchiez pas jusqu’au jour de Christ » (Philippiens 1:9-10). Et pour les Colossiens ? « Nous ne cessons pas de prier et de demander pour vous, que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne œuvre » (Colossiens 1:9-10). Ce qu’il demandait pour eux, nous pouvons le demander pour nous-mêmes, et plus nous serons ainsi tout à Dieu, plus nous serons remplis de joie.

— Je désire qu’il en soit ainsi pour moi. Mais que signifie ce que Dieu fait voir à l’apôtre Pierre, quand il lui montre un grand drap lié par les quatre coins, rempli de bêtes, de reptiles et d’oiseaux, et qu’une voix lui dit : Tue et mange ? Est-ce pour lui apprendre qu’on pouvait manger de toutes les bêtes ?

— Oui, cela signifiait que la loi avec ses prescriptions avait pris fin. Mais cela surtout indiquait à Pierre que désormais il n’y avait plus de peuple terrestre à part, et qu’un pauvre païen était admis, tout comme un Juif, aux bénédictions que la grâce apportait. Avant cela, un Juif tenait pour impur quiconque n’était pas Juif, et il avait raison ; mais la grâce et la vérité venues par Jésus-Christ, sont pour tous (Jean 1:9 ; Tite 2:11 ; Jean 12:32).

 

8                        Lévitique 13 et 14 — La Lèpre

 

— Dieu ne s’occupait pas seulement de la nourriture des Israélites mais aussi de leur santé.

— Comment cela ?

— Le péché, mon enfant, a amené les maladies. Il y en avait, qui, par leur nature, rappelaient plus particulièrement le mal qui rend l’homme impur devant Dieu. À cause de cela, elles souillaient ceux qui en étaient atteints. Parmi ces maladies, la plus terrible était la lèpre. Te rappelles-tu quelques exemples de personnes affligées de cette maladie ?

— Oh oui. Il y avait Naaman le Syrien et le pauvre homme que Jésus guérit.

— Oui, et la parole de Dieu en mentionne encore d’autres.

— En quoi consistait cette maladie ?

— Elle se montrait dans la peau, mais indiquait un principe intérieur de mal. Elle commençait par des tâches et des pustules blanches qui s’étendaient, se manifestant surtout aux parties chevelues. La peau devenait blanche, gonflait, se crevassait, laissant voir la chair vive. Les ongles tombaient des pieds et des mains qui s’enflaient ; les oreilles et le nez étaient rongés par des ulcères, les cheveux tombaient. Toute la personne du lépreux présentait ainsi un aspect dégoûtant et horrible.

— Quelle affreuse maladie !

— En effet. Elle nous est montrée, dans plusieurs cas, comme l’effet d’un châtiment de Dieu infligé immédiatement à quelqu’un de très coupable.

— Comme Guéhazi, qui avait menti à Élisée, n’est-ce pas ?

— Oui. Marie, sœur de Moïse, en fut aussi frappée, pour avoir mal parlé de son frère, serviteur de l’Éternel. La même chose arriva au roi Ozias qui, dans son orgueil, avait voulu entrer dans le temple et offrir le parfum, ce qui n’était permis qu’aux sacrificateurs (2 Rois 5:27 ; 2 Chroniques 26:16-21 ; Nombres 12).

— Et que faisait-on aux lépreux ?

— Quand un homme était déclaré lépreux, il déchirait ses vêtements et découvrait sa tête en signe de douleur. Il devait couvrir sa lèvre supérieure, sortir du camp, se tenir à l’écart de tous les autres, et quand quelqu’un venait près de lui, il criait : « Impur ! Impur ! »

— Pourquoi devait-il dire cela ?

— Afin que personne ne l’approchât, car la lèpre était une maladie très contagieuse, et celui qui l’aurait touché aurait été souillé.

— Pauvre homme ! Ainsi, il devait vivre, tout seul, loin de sa famille et de ses amis ; mais ne pouvait-on pas guérir de cet horrible mal ?

— Oui. Ne te rappelles-tu pas Naaman, le Syrien, et les lépreux des évangiles ? Marie aussi fut guérie. Mais Dieu seul pouvait le faire.

— Comment est-ce qu’on savait que quelqu’un avait cette maladie ?

—Quand on voyait à une personne une tache ou une plaie qui semblait indiquer la lèpre, on l’amenait au sacrificateur. Celui-ci, d’après les indications de la parole de Dieu, examinait si c’était ou non une plaie de lèpre, et si la personne pouvait rester dans le camp ou devait en être exclue. Quand il y avait quelque incertitude, le malade était renfermé pendant 7 jours, après lesquels le sacrificateur l’examinait de nouveau, puis pendant 7 autres jours, afin de pouvoir bien s’assurer de la nature du mal. Tu vois quel soin Dieu mettait à ce que son peuple fût conservé sans souillure. Et quand le lépreux était guéri, il ne pouvait rentrer dans le camp avant d’avoir été purifié.

— Mais comment le lépreux savait-il qu’il était guéri ?

— C’était encore le sacrificateur qui en décidait. Il sortait du camp vers le lépreux, et examinait si en effet il était guéri.

— Et dans ce cas, le lépreux pouvait rentrer dans le camp, n’est-ce pas ?

— Non ; il fallait encore qu’il fut purifié.

— Comment cela se faisait-il ?

— On prenait deux oiseaux purs vivants, du bois de cèdre, de l’écarlate et de l’hysope. Puis on coupait la gorge à l’un des oiseaux, au-dessus d’un vase renfermant de l’eau vive, de manière à ce que son sang y coulât. Ensuite, le sacrificateur prenait le second oiseau vivant avec le bois de cèdre, l’écarlate et l’hysope, trempait le tout dans le sang et l’eau, et en faisait aspersion sept fois sur celui qui était souillé ; puis l’oiseau vivant était lâché. Le lépreux était alors nettoyé ; il devait encore laver ses vêtements, raser tout son poil et se laver dans l’eau. Après cela, il pouvait rentrer dans le camp, mais pas encore dans sa tente.

— Que signifient toutes ces choses ?

— La lèpre est une figure du péché agissant en nous et souillant tout notre être. Rien ne pouvait mieux le représenter que cette horrible maladie, et nous voyons que David, après avoir péché, y pensait quand il disait : « purifie-moi du péché avec de l’hysope, et je serai net » (Psaume 51:7). Christ est le sacrificateur. Il voit tout le péché qui est dans nos cœurs ; mais quand un pécheur reconnaît son misérable état et vient, comme le pauvre lépreux (Marc 1:40-41), se jeter aux pieds de Jésus, le Seigneur lui dit : « Je le veux, sois net ». Et sais-tu pourquoi Jésus peut-il dire cela au pécheur ?

— Oh oui. C’est parce qu’il est mort sur la croix et que son sang nous purifie de tout péché. Je comprends maintenant que c’est là ce que signifie l’oiseau à qui l’on coupait la gorge. Mais que veut dire l’eau vive, dans laquelle on faisait couler le sang ?

— Cela représente le Saint-Esprit. Nous lisons, que Christ, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache (Hébreux 9:14) ; et c’est le Saint-Esprit aussi qui nous fait comprendre et saisir l’efficacité du sang de Christ pour laver nos souillures.

— Et le second oiseau qu’on laissait s’envoler, qu’est-ce qu’il représentait ?

— C’est encore Christ. Il n’est pas resté dans la mort ; après y avoir passé, il est ressuscité, et comme l’oiseau qui s’envolait vers le ciel, Christ est monté en haut. Et qu’est-ce que cela nous apprend ? C’est que le péché est tout à fait ôté. Il est mort pour nos offenses et est ressuscité pour notre justification. Après avoir fait par lui-même la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux (Romains 4:25 ; Hébreux 1:3).

— Pourquoi est-ce avec du bois de cèdre, de l’hysope et de l’écarlate, qu’on faisait aspersion du sang sur le lépreux ?

— Je pense que ces choses représentent les choses du monde et toutes celles de la nature. L’écarlate était une couleur très précieuse et recherchée des riches et des grands chez les Juifs (2 Samuel 1:21 ; Proverbes 31:22) ; le cèdre, un arbre grand et majestueux, figure de la dignité et de la force royales ; son bois était considéré comme l’un des plus précieux ; quant à l’hysope, c’est une toute petite plante. Ainsi tout ce qui se rapporte au monde et à la nature (1 Rois 4:33), est comme plongé dans le sang de Christ et y prend fin pour le croyant (Galates 6:14 ; 2 Corinthiens 5:17).

— Tu m’as dit que le lépreux devait encore laver ses vêtements, se raser tout le poil et se laver lui-même dans l’eau ; qu’est-ce que cela signifiait ?

— Non seulement la mort du Seigneur Jésus satisfait la justice de Dieu, mais elle nous place devant Dieu dans la pureté qui lui convient. C’est ce que représente l’eau dont se lavait le lépreux. Nous voyons, en effet, que du côté percé de Jésus sortit du sang et de l’eau (Jean 19:34 ; lisez aussi 1 Jean 5:6). Et quant à ce que le lépreux devait laver ses vêtements et raser son poil, cela nous montre que l’on a à se purifier de tout ce qui dans la vie pourrait être entaché de souillure. Après cela, le lépreux était net, il pouvait rentrer dans le camp, reprendre sa place au milieu du peuple.

— Qu’il devait être heureux ! Mais il ne pouvait pas rentrer dans sa tente. Quand le pouvait-il ?

— Il devait attendre sept jours ; puis se raser encore tout son poil et laver ses vêtements et tout son corps. Il se débarrassait, pour ainsi dire, de ce qui appartenait à l’ancien « lui-même ». Alors il était net, et le huitième jour, il apportait des offrandes à l’Éternel.

— Lesquelles ?

— C’étaient deux agneaux, une brebis, de l’huile et de la farine fine, et le sacrificateur le présentait à l’Éternel avec ses offrandes à la porte du tabernacle. Là on offrait un agneau pour le délit et on mettait de son sang sur l’oreille droite, le pouce droit et l’orteil droit du lépreux. On faisait la même chose avec l’huile, après en avoir fait sept fois aspersion devant l’Éternel.

— C’était comme pour les sacrificateurs.

— En effet ; et cela indiquait comme pour eux que le lépreux nettoyé était maintenant consacré à Dieu dans tout son être. Lui qui auparavant était souillé et souillait ceux qui l’approchaient, pouvait servir Dieu. Après cela, on offrait le sacrifice pour le péché, puis l’holocauste et le gâteau.

— Pouvait-il alors rentrer chez lui ?

— Oui ; il jouissait maintenant de tous ses privilèges dans le camp et dans sa maison.

— Mais cela n’aurait-il pas pu avoir lieu après les premiers sacrifices ?

— Non. Le pécheur qui vient à Jésus a besoin, non seulement de savoir qu’il est pardonné, mais aussi qu’en vertu de la mort de Christ et par la puissance du Saint-Esprit, il est entièrement consacré à Dieu. De plus Dieu désire qu’il apprécie Christ dans toute l’excellence de son œuvre et de sa personne. C’est là avoir communion avec Dieu, et c’est ce que représentent le sacrifice pour le péché, l’holocauste et le gâteau. Christ a été fait péché pour nous, afin d’ôter nos péchés. Christ a été obéissant jusqu’à la mort de la croix ; et enfin, il a été sur la terre, dans toute sa vie, l’homme parfait. Quand une fois on est sauvé, notre privilège est de nous occuper de ce qui occupe les pensées et le cœur de Dieu.

— Merci, je crois comprendre ce que tu viens de me dire. Oh ! Comme l’on est heureux de connaître Jésus.

— En effet, rien n’est plus doux que d’entendre Jésus lui-même nous proclamer nets, en vertu de son œuvre, et ensuite nous introduire auprès de Dieu pour jouir de sa communion.

— Est-ce tout ce que Dieu dit à Moïse au sujet de la lèpre ?

— Non. La lèpre pouvait aussi attaquer les vêtements.

— Que faisait-on dans ce cas ?

— Quand le sacrificateur avait bien constaté que le vêtement était infecté, il fallait le brûler. Quand la tâche ne s’étendait pas, mais qu’après avoir été lavée, elle diminuait, il déchirait la partie infectée ; si la tache, après le lavage, avait disparu, on lavait encore le vêtement et il était net. Comprends-tu un peu ce que cela veut dire ?

— Dieu ne voulait pas que son peuple portât rien qui pût le souiller, mais je ne comprends pas très bien quel rapport cela a avec nous.

— Les choses qui nous entourent, la position où nous sommes, la vocation où nous sommes engagés, les sociétés que nous fréquentons, nos habitudes, sont comme le vêtement qui nous enveloppe. Si, dans ces choses, il y en a qui ne conviennent pas à notre caractère de chrétiens, à la sainteté que Dieu demande des siens, il faut les abandonner. « N’ayez rien de commun avec les œuvres infructueuses des ténèbres », dit l’apôtre (Éphésiens 5:11). La parole de Dieu, comme une eau qui lave, doit être appliquée à tout dans notre vie, pour que nous discernions ce qui ne convient pas à Dieu, ce qu’il est nécessaire que nous laissions, et il peut arriver qu’un homme ait à abandonner sa position si elle est telle qu’il ne peut y servir Dieu. Oh ! Ma chère enfant, nous ne saurions trop nous rappeler la parole de Pierre : « comme celui qui vous a appelé est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite » (1 Pierre 1:15). Il me reste encore une chose à te dire touchant la lèpre.

— Laquelle ?

— C’est que cette maladie pouvait infecter une maison.

— Quelle chose étrange ! Mais dans le désert, ils habitaient sous des tentes.

— Oui ; aussi c’est pour le moment où ils seraient entrés dans le pays de Canaan, que Dieu donne ses directions ; car là ils devaient bâtir des maisons. Quand quelqu’un voyait contre les parois de sa maison une tache, il avertissait le sacrificateur qui venait l’examiner. On fermait la maison pendant sept jours ; si, après ce temps, la tache s’était étendue, on ôtait les pierres souillées, on les remplaçait par d’autres, on grattait tout l’enduit de la maison et on l’enduisait de nouveau mortier. Si, malgré cela, la plaie continuait, on démolissait la maison, et on en transportait les matériaux hors de la ville. Si, au contraire, la maison ne présentait plus de tache, la plaie était guérie, la maison nette, et on la purifiait, comme le lépreux, avec deux oiseaux purs vivants, du bois de cèdre, de l’écarlate et de l’hysope.

— Je comprends bien que les Israélites ne pouvaient pas demeurer dans une maison impure, mais qu’est-ce que cela nous enseigne ? Je n’ai jamais entendu parler de semblables maisons chez nous.

— La maison représente une assemblée de chrétiens. Les personnes qui la composent en sont comme les pierres. Si, dans une assemblée, se manifeste quelque mal, il faut y faire attention et reprendre la personne qui ne marche pas bien (Galates 6:1 ; Matthieu 18:15-17) Mais si elle persiste dans le mal, il faut la séparer de l’assemblée. C’est ce qui était arrivé dans l’assemblée de Corinthe, et l’apôtre Paul dit aux chrétiens de cette assemblée : « Otez le méchant du milieu de vous » (1 Corinthiens 5). Mais quand le mal continue encore, l’assemblée tout entière est dans un mauvais état, comme nous en avons un exemple dans l’assemblée de Laodicée (Apocalypse 3:14-16).

— Quelle triste chose ce doit être pour un chrétien d’être séparé des autres.

— Oui, mais Dieu demande cela pour montrer sa sainteté. Il habite par son Esprit au milieu des siens. Chaque chrétien doit être saint, et chaque assemblée de chrétiens aussi. Un saint ne peut rester uni à ceux qui marchent mal. C’est ce que la parole de Dieu enseigne en bien des endroits. Il ne faut pas même manger avec ceux qui vivent dans le péché, tout en se disant frères. « Un peu de levain fait lever toute la pâte, et les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » (Romains 16:17 ; 2 Thessaloniciens 3:14-15 ; 2 Timothée 3:5 ; 1 Corinthiens 5:6 ; 15:33).

— Mais quand un homme est ainsi séparé d’une assemblée, ne peut-il y rentrer ?

— Oh oui ! Béni soit Dieu. On le sépare pour qu’il rentre en lui-même, reconnaisse son péché, le confesse, s’humilie, et, comme le lépreux, il rentre au milieu des siens. Il devient comme une pierre nouvelle. C’est ce qui eut lieu à Corinthe (2 Corinthiens 2:6-8).

 

9                        Lévitique 16 — Le grand Jour des Propitiations

 

— Nous avons à nous entretenir d’un jour bien remarquable dans l’année, pour les Israélites. Te rappelles-tu comment était divisé le tabernacle ?

— Oui, en deux parties : d’abord le lieu saint, puis, derrière le voile, le lieu très saint où se trouvait l’arche.

— C’est cela. Et qu’est-ce que c’était que l’arche ?

— Tu m’as dit que c’était le trône de Dieu.

— En effet. Dieu avait promis qu’il serait là, entre les deux chérubins, et après que le tabernacle eut été dressé, l’Éternel vint habiter au milieu de son peuple racheté, dans la demeure qui Lui avait été construite (Exode 25:22 ; 29:43 ; 40:34). Mais les Israélites pouvaient-ils entrer dans le lieu très saint ?

— Oh non ! Tu m’as dit que les sacrificateurs seuls entraient seulement dans le lieu saint. Mais je ne me rappelle pas si quelqu’un pouvait entrer dans le lieu très saint.

— Eh bien, nous allons le voir. Après la mort de Nadab et d’Abihu, l’Éternel parla à Moïse et lui dit : « Dis à Aaron, ton frère, qu’il n’entre point en tout temps dans le sanctuaire, au-dedans du voile, devant le propitiatoire qui est sur l’arche, afin qu’il ne meure point ; car je me montrerai dans une nuée sur le propitiatoire ».

— Quand donc Aaron pouvait-il entrer dans le lieu très saint ?

— Une fois l’an ; le dixième jour du septième mois. C’est le jour remarquable dont je te parlais et que l’on nomme le jour des propitiations.

— Pourquoi le nommait-on ainsi ?

— C’est qu’en ce jour-là le sacrificateur faisait propitiation pour les enfants d’Israël afin de les nettoyer de tous leurs péchés et de toutes leurs souillures. La propitiation était même faite pour le saint sanctuaire, pour le tabernacle d’assignation, et pour l’autel, aussi bien que pour les sacrificateurs et tout le peuple.

— Pourquoi ce jour était-il nécessaire, puisqu’il y avait des sacrifices offerts chaque fois que l’on avait péché ? Et pourquoi le sanctuaire, le tabernacle et l’autel avaient-ils besoin d’être purifiés ?

— Je te poserai quelques questions qui t’aideront à répondre toi-même. Comment les enfants d’Israël furent-ils mis à l’abri du jugement en Égypte ?

— Par le sang de l’agneau mis sur leurs portes. Cela représente le sang précieux de Christ qui nous a rachetés du jugement, n’est-ce pas ?

— Oui. Maintenant, quand l’assemblée ou quelque individu du peuple avait péché, de quoi avait-il besoin ? De quoi as-tu besoin quand tu as désobéi ?

— De pardon.

— Et que devait faire celui qui avait péché ?

— Il offrait un sacrifice, et Dieu lui pardonnait, parce que l’animal mourait à sa place.

— C’est bien ; et tu as compris que c’est ainsi que Dieu nous pardonne à cause de Christ.

— Oui, je me rappelle aussi ce passage : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés ». Mais c’est parce que le Seigneur Jésus a souffert à notre place, n’est-ce pas ?

— Sans doute. Te rappelles-tu aussi un cas où un Israélite était exclu du camp ?

— Ah ! C’était le pauvre lépreux.

— Et quand pouvait-il rentrer dans la société de ses frères ?

— Quand il était guéri ; mais il devait offrir des sacrifices.

Oui. C’est uniquement à cause de la valeur du sang, c’est à dire la mort d’une victime pure, que l’on échappe au jugement, que les péchés sont pardonnés et que la souillure peut-être ôtée, de manière à être en communion avec Dieu. Mais il y a une autre chose plus grande et plus étendue.

— Quelle est-elle ?

— Précisément ce qui se faisait le jour des propitiations, et cela répondra à tes questions. Qu’étaient les Israélites, comme d’ailleurs tous les hommes, dans leur nature ?

— Des pécheurs.

— Oui, et le péché exclut l’homme de la présence de Dieu. Sa sainteté ne peut le tolérer. Or Dieu habitait au milieu d’eux, peuple de pécheurs. Comment pouvait-il y rester ? C’est en vertu de la propitiation qui était faite ce jour là. As-tu compris ?

— Je pense que oui. Ce n’est pas à cause de leurs méchantes actions seulement, puisqu’alors ils offraient des sacrifices pour être pardonnés, mais c’est à cause de leur méchant cœur naturel que Dieu n’aurait pas pu rester au milieu d’eux, ni eux s’approcher de Lui. Mais je t’ai aussi demandé pourquoi le tabernacle avait besoin d’être purifié ?

— C’est parce que le péché qui souillait les enfants d’Israël souillait aussi ce qui était près d’eux. Si tes mains sont sales et que tu touches quelque chose de propre, tu la salis.

— Je comprends cela et je me rappelle que les yeux de Dieu sont trop purs pour voir le mal.

— C’est ainsi que le péché de l’homme a tout souillé dans la création. Mais Christ est la propitiation pour nos péchés, et non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour le monde entier (1 Jean 2:2)

— Je ne comprends pas très bien cela. Cela veut-il dire que tout le monde est sauvé ?

— Non ; mais d’abord, à cause de Christ qui a aboli le péché par le sacrifice de Lui-même, ceux qui croient en Lui subsistent devant Dieu et peuvent s’approcher de Lui ; et ensuite, cette propitiation s’étend à tout le monde, de telle sorte que Dieu peut avec justice recevoir tout pécheur. Et c’est pour cela que l’évangile est prêché partout.

— Qu’est-ce ce qu’Aaron devait faire pour entrer dans le lieu très saint ? Ne devait-il pas avoir bien peur quand il entrait ainsi dans la présence de Dieu ?

— Non, parce qu’il venait de la manière que Dieu avait prescrite. S’il y était venu un autre jour, ou autrement que selon l’ordre établi de Dieu, il serait mort. Mais en faisant ce que Dieu lui disait, il ne devait avoir aucune crainte. Et c’est ainsi que nous ne pouvons nous approcher de Dieu et subsister devant Lui et être heureux en Sa présence, que par le moyen qu’Il a établi, c’est à dire par son Fils bien-aimé. Mais si nous croyons en Jésus, nous pouvons nous approcher de Dieu sans crainte (Hébreux 10:19-22).

Voici ce que Dieu commanda à Moïse pour Aaron : « Aaron entrera en cette manière dans le sanctuaire : avec un veau pour le péché et un bélier pour l’holocauste. Il se revêtira de la sainte chemise de lin, ayant mis les caleçons de lin sur sa chair, et il se ceindra du baudrier de lin et portera la tiare de lin. Ce sont les saints vêtements dont il se vêtira après avoir lavé sa chair avec de l’eau ».

— J’aurais pensé qu’Aaron mettrait ses beaux vêtements pour entrer en la présence de Dieu.

— Non, cela ne pouvait être ; car ces vêtements parlaient de la gloire du Seigneur Jésus après que son œuvre fut accomplie. Ici, il s’agit de la sainteté de Dieu et de ce qui doit être fait pour que l’homme puisse subsister devant cette sainteté. Aussi Aaron doit-il d’abord se laver dans l’eau qui ôte les souillures et se revêtir des vêtements de lin, symbole de la pureté et de la sainteté. Après cela, Aaron devait prendre « de l’assemblée des enfants d’Israël deux jeunes boucs pour le péché et un bélier pour l’holocauste ».

— Pour qui donc étaient le veau pour le péché et le premier bélier ?

— Ils étaient pour Aaron et pour sa maison.

— Mais Aaron ne représente-t-il pas le Seigneur Jésus ?

— Sans doute, et l’eau dont il a été lavé et les saints vêtements dont il est revêtu, représentent la pureté et la sainteté parfaite de Christ.

— Pourquoi faut-il donc qu’Aaron offre un veau pour le péché pour lui et sa maison ?

— C’est qu’Aaron était un homme pécheur et qu’ainsi il avait à offrir des sacrifices pour lui-même (Hébreux 5:3 ; 9:7). Quant à sa maison, c’est à dire les autres sacrificateurs, ses fils, je t’ai déjà dit qu’ils représentent les chrétiens, et pour eux, ils avaient besoin d’une victime pour le péché. Après qu’Aaron avait offert le veau pour le péché et fait propitiation pour lui et pour sa maison, il devait prendre les deux boucs, les présenter à l’Éternel devant l’entrée du tabernacle d’assignation, et jeter le sort sur eux. L’un d’eux était pour l’Éternel et devait être sacrifié en offrande pour le péché ; l’autre était présenté vivant devant l’Éternel, pour faire propitiation par lui et était ensuite envoyé dans le désert.

— Quelle chose étrange ! Que voulait dire cela ?

— Je te l’expliquerai plus tard. Pour aujourd’hui rappelle-toi bien ceci ; c’est que si un monde souillé par le péché, si des pécheurs ennemis de Dieu subsistent, si Dieu use de patience, avec justice cependant, et attend pour faire grâce, faisant annoncer l’évangile du salut, c’est à cause du sacrifice de Christ.

 

10                  Lévitique 16 — Le grand Jour des Propitiations (suite)

 

Nous allons voir aujourd’hui comment Aaron entrait en la présence de l’Éternel.

— Et tu me diras aussi ce que signifiait ce bouc que l’on envoyait au désert.

— Oui. Mais chaque chose vient à sa place dans les leçons que Dieu nous donne. Aaron, ayant offert son veau pour le péché, prenait un encensoir rempli de la braise du feu de l’autel d’or, et plein ses mains de parfum. Alors il entrait derrière le voile, dans le lieu très saint, en versant le parfum sur le feu. La nuée d’odeur exquise qui s’élevait couvrait le propitiatoire, et Aaron ne mourait point.

— Pourquoi Aaron avait-il besoin de cette nuée de parfum pour ne point mourir ?

— Parce qu’Aaron était un homme pécheur pour qui la présence de Dieu était impossible, à moins d’être couvert par quelque chose d’excellent. Aaron, tu le sais, représente Jésus, notre grand souverain sacrificateur. Jésus est entré dans le ciel même, afin de paraître maintenant pour nous devant la face de Dieu (Hébreux 9:24). Mais il y est entré dans toute l’excellence de ce qu’il est comme homme, c’est ce que désigne le parfum agréable à Dieu, et c’est dans la mort et le jugement par où Jésus a passé, que s’est exhalé cette bonne odeur. Voilà ce que représente le feu de l’autel.

— Et nous, ne pouvons-nous pas entrer devant Dieu ?

— Certainement, mais comme Aaron, cela est impossible par nous-mêmes, dans l’état de péché où nous sommes. Nous avons besoin d’être couvert par l’excellence de Christ. Nous sommes « agréables dans le Bien-aimé » (Éphésiens 1:6). Christ est pour nous le seul moyen de subsister devant Dieu.

— Que faisait ensuite Aaron ?

— Il prenait du sang du veau pour le péché et en faisait aspersion sur le propitiatoire, et sept fois avec son doigt sur le devant du propitiatoire. Il en faisait de même avec le sang du bouc offert pour le peuple. Peux-tu me dire ce que représentent la victime et le sang dont Aaron faisait aspersion ?

— Oui ; la victime, c’est le Seigneur Jésus, et le sang est celui qu’il a versé sur la croix. Mais je ne comprends pas bien pourquoi Aaron devait mettre sur le propitiatoire et devant.

— Je vais te le dire. Christ est entré une fois pour toutes, avec son propre sang, dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption éternelle, c’est à dire dont la vertu dure toujours (Hébreux 9:12). Ce n’est pas comme Aaron, qui devait renouveler chaque année les mêmes sacrifices, parce qu’ils ne pouvaient ôter les péchés (Hébreux 10:4). Mais Christ a été manifesté une seule fois pour l’abolition des péchés par son sacrifice (9:26). Le sang était mis sur le propitiatoire, Dieu le voyait là et pouvait dire aux Israélites : « Je suis satisfait à cause de cette victime offerte pour le péché ; je puis rester au milieu de vous et vous recevoir ». Aaron voyait le même sang devant le propitiatoire et pouvait dire pour lui-même et pour les enfants d’Israël : « Dieu est satisfait par ce sang ; nous pouvons, nous pécheurs, nous approcher de Lui ». N’est-ce pas la même chose pour nous ?

— J’en suis bien sûre et cela me rend bien heureuse. Quand je m’approche de Dieu, je n’ai pas besoin d’avoir peur ; je pense que Dieu voit le sang de Jésus qui, par sa mort, a satisfait sa justice, et il me reçoit ; et je pense aussi à ce sang précieux qui purifie de tout péché (1 Jean 1:7), et me rend devant Dieu plus blanche que la neige. Oh, quel Sauveur que Jésus !

— Oui. Dieu a présenté Christ « pour propitiatoire par la foi en son sang » (Romains 3:25). C’est ainsi qu’Aaron entrait devant Dieu sans mourir, et faisait expiation pour le sanctuaire et le tabernacle, à cause des souillures des enfants d’Israël. Mais il y a une grande différence avec ce qui a lieu maintenant. Aaron entrait dans le sanctuaire, seul, pour un moment très court, et une fois par an ; tandis que maintenant le voile a été déchiré par la mort de Jésus (Matthieu 27:51), et tout pécheur croyant a, par le sang de Jésus, libre accès auprès de Dieu (Hébreux 10:19-20). Oh, pense combien c’est une chose glorieuse, de voir tous les saints, des milliers et des milliers, s’approcher ensemble par la foi et sans crainte, du trône de Dieu, devant lequel ils voient le sang de Christ, qui les met dans une sécurité parfaite, et Christ lui-même, les abritant dans toute l’excellence de sa personne.

— En effet, c’est bien merveilleux. Et bientôt ce sera dans le ciel même.

— Oui, car Christ y est entré comme notre précurseur (Hébreux 6:20).

— Aaron avait-il besoin de quelqu’un pour l’aider à faire toutes ces choses ?

— Non. Tout devait s’accomplir par lui seul, en présence de Dieu, loin des yeux du peuple et même des sacrificateurs. Et, de même, quelqu’un pouvait-il aider Jésus dans son œuvre sur la croix ? Quelqu’un était-il avec Lui dans les ténèbres où il criait : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

— Personne ! Ce bon Sauveur souffrait seul pour nous sauver. Personne ne pouvait l’aider ; oh comme il nous a aimés !

— Après qu’Aaron était sorti du lieu très saint, il mettait du sang sur l’autel d’or, car tout devait être purifié par le sang (Hébreux 9:22). L’autel d’or et le parfum qu’on y mettait représentent l’intercession de notre précieux Sauveur dans le ciel (lisez Hébreux 9:23), mais bien que parfait en elle-même, comme elle s’exerce en faveur des pécheurs, le sang, la mort, qui répond aux droits de la justice de Dieu, était nécessaire. Peux-tu le comprendre ?

— Je le pense. Nous sommes des pécheurs et à cause de cela, nous ne pouvons jouir d’aucune bénédiction, excepté par le sacrifice de Jésus. Mais j’aimerais savoir ce que faisait Aaron après être sorti du tabernacle. S’occupait-il du bouc vivant ?

— Oui ; il posait les mains sur la tête de ce bouc, et confessait sur lui toutes les iniquités des enfants d’Israël, les faisant ainsi passer, pour ainsi dire, sur l’animal. Puis le bouc était conduit au désert par un homme qui le laissait là, et le bouc emportait tous ces péchés dans une terre inhabitable.

— Cela je le comprends bien. C’est Jésus qui a chargé tous nos péchés sur Lui et les a emportés loin de la vue de Dieu, n’est-ce pas ?

— Oui. Il s’est mis à notre place ; il a porté nos péchés en son corps sur le bois ; il est descendu dans la mort à cause de ces péchés, et Dieu étant satisfait de son sacrifice, l’a ressuscité d’entre les morts. C’est là, dans le sépulcre, dans cette terre inhabitable, qu’il a laissé nos péchés et, pour nous le montrer, Dieu déclare : «  Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés, ni de leurs iniquités » (Ésaïe 53:4-6 ; 1 Pierre 2:24 ; Hébreux 10:17).

— Quel bonheur pour nous ! Combien l’amour de Dieu est grand !

— C’est cet amour qui sera le sujet de nos louanges pendant l’éternité. Le sacrifice parfait de Christ a glorifié Dieu en ôtant le péché ; en même temps, il nous permet d’approcher de Lui, parce que tous nos péchés sont pardonnés, et cela pour célébrer ses louanges. Quand Aaron avait accompli toute l’œuvre, qui ôtait de devant Dieu les souillures des enfants d’Israël, il offrait l’holocauste, sacrifice de bonne odeur à Dieu. Et le chrétien sauvé contemple la perfection de l’amour du Seigneur Jésus, « qui s’est offert Lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur » (Éphésiens 5:2).

— Le peuple n’avait rien à faire dans le sanctuaire, mais que faisait-il dehors pendant cette journée ?

— L’Éternel avait dit : « Vous affligerez vos âmes et vous ne ferez aucune œuvre ». Que pouvaient-ils faire pour ôter leurs souillures ? Absolument rien, ni dans le sanctuaire, ni au dehors. Ils ne pouvaient que se tenir en repos. Et quant à s’affliger, n’étaient-ce pas leurs péchés qui obligeaient Aaron d’accomplir cette œuvre de propitiation ? Voilà pourquoi ils devaient s’affliger. Et nous, mon enfant, qu’avons-nous pu faire pour ôter nos nombreux péchés ? Rien, n’est-ce pas ? Ni prières, ni œuvres, ni jeûnes ne peuvent en ôter un seul. Et quand nous voyons combien, pour les ôter, Christ a dû souffrir sur la croix, comment n’en goûterions-nous pas l’amertume ?

— Oh, c’est bien vrai. Mais nous sommes cependant heureux d’être sauvés et de nous approcher de Dieu.

— Assurément, et c’est le désir de ce précieux Sauveur que notre joie et notre bonheur soient parfaits. Mais plus nous verrons ce qu’il est et ce qu’il a souffert, plus notre péché nous paraîtra une chose affreuse. Quand tu as été désobéissant et que je t’ai pardonné, ne sens-tu pas ta faute d’autant plus que tu es plus heureuse d’être de nouveau auprès de moi ?

— Oui, je comprends ce que tu veux dire. C’est en pensant à la croix où Jésus a versé son sang pour moi, que je verrai toujours quelle misérable pécheresse j’étais et toute l’étendue de son amour.

— L’apôtre Paul, en pensant au Seigneur Jésus, disait : « Le Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (Galates 2:20).

 

11                  Lévitique 17 — Le lieu du sacrifice, la sang, la vie

 

— Les enfants d’Israël savaient que chaque année revenait le jour des propitiations pour les purifier de leurs souillures, afin que Dieu pût demeurer au milieu d’eux ; mais penses-tu que cela dût être pour eux un motif d’être négligents à faire ce que Dieu demandait ou à s’abstenir de ce qu’il défendait ?

— Oh ! non ; s’ils l’avaient fait, ils auraient été bien méchants et bien ingrats envers Dieu.

— C’est pour leur faire comprendre cela que, dans les chapitres qui suivent, Dieu insiste de la manière la plus pressante sur ses droits comme étant l’Éternel leur Dieu, qui les avait délivrés du pays d’Égypte, et sur la sainteté qui convenait à son peuple. Mais avant de continuer, je te dirai que ce qui était vrai pour les Israélites, l’est encore bien plus pour nous. Christ est mort pour nos péchés, pour les ôter de devant Dieu. Est-ce une raison pour nous de vivre comme il nous plaît, sans nous inquiéter de ce que Dieu demande de nous ?

— Non, certainement pas. Ce serait pécher contre Lui. Et comment aimerions-nous commettre ce qui a fait mourir Jésus et ce qui déplaît à Dieu qui nous a tant aimés ?

— Tu as raison. Aussi l’apôtre Paul dit-il : « Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? Qu’ainsi n’advienne ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrons-nous encore dans le péché » ; et il ajoute : « Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (Romains 6:1, 2, 11). L’apôtre Pierre dit de même : « Lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu’étant mort au péché nous vivions à la justice » (1 Pierre 2:24). Les Israélites avaient été délivrés d’Égypte et amenés à Dieu pour être à Lui, au milieu des autres nations, et le servir. Ainsi le chrétien est sauvé, amené à Dieu pour être à Lui, et affranchi du péché, pour être asservi à la justice. Il n’est plus à lui-même, mais à Christ mort et ressuscité pour lui (Romains 6:18 ; 1 Pierre 3:18 ; 1 Corinthiens 6:19 ; 2 Corinthiens 5:15).

— Nous sommes bien heureux d’être au Seigneur Jésus. Mais voudrais-tu me dire ce que Dieu demandait des enfants d’Israël ?

— La première chose qu’il leur dit, c’est qu’ils devaient amener leurs sacrifices devant le tabernacle et nulle autre part pour être offerts à l’Éternel.

— Pourquoi Dieu ne leur permettait-il pas de sacrifier où ils voulaient ?

— Pour leur rappeler constamment que c’était à Lui seul, qui habitait dans le tabernacle, qu’il fallait offrir des sacrifices, et ainsi les préserver de l’idolâtrie.

— J’ai peine à penser que les enfants d’Israël pouvaient être idolâtres, eux qui voyaient si clairement la puissance de Dieu en leur faveur.

— C’est que telle est le penchant naturel du cœur de l’homme. Au lieu du Dieu saint et juste, il aime mieux se faire des dieux à son image qui lui permettent de suivre ses mauvais penchants. Et en réalité adorer des idoles quelles qu’elles soient, c’est adorer des démons, comme nous le montrent ces paroles des chapitres dont nous nous occupons : « et que les enfants d’Israël n’offrent plus leurs sacrifices aux démons ». Et Paul, parlant des païens, dit aussi : « Les choses que les nations sacrifient, elles les sacrifient à des démons et non à Dieu » (1 Corinthiens 10:20). C’était le grand péché dans lequel les enfants d’Israël étaient constamment entraînés, malgré tout ce que Dieu avait fait pour eux. Et qu’est-ce que cela prouve ?

— Combien notre cœur est méchant, n’est-ce pas ?

— En effet. Rien ne saurait l’améliorer ; mais quand on croit au Seigneur Jésus, on reçoit une nouvelle vie et l’on est tourné « des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai » (1 Thessaloniciens 1:9).

— Y avait-il autre chose que Dieu demandait aux Israélites ?

— Oui, l’Éternel leur défendait de manger du sang d’aucun animal. « Quiconque de la famille d’Israël », dit-il « ou des étrangers qui font leur séjour parmi eux, aura mangé de quelque sang que ce soit, je mettrai ma face contre cette personne ».

— Je me rappelle que Dieu l’avait aussi défendu à Noé, mais voudrais-tu me dire la raison de cette défense ?

— L’Éternel lui-même la donne quand il dit : « la vie (ou l’âme) de la chair est dans le sang ». Le sang, c’est donc la vie. Le sang porte la vie dans toutes les parties du corps. Un corps duquel le sang est ôté est un corps mort. Or à qui appartient la vie ?

— À Dieu puisque c’est Lui qui l’a donnée.

— Tu comprends donc maintenant pourquoi les Israélites ne devaient pas manger de sang. C’était pour leur rappeler que la vie appartient à Dieu. Aussi l’Éternel dit-il encore : « C’est pourquoi je vous ai ordonné qu’il soit mis sur l’autel ». Mais il ajoute quelque chose de bien solennel, et dont nous pouvons, mieux que les enfants d’Israël, comprendre l’importance.

— Qu’est-ce donc ?

— Dieu dit : « Je vous ai ordonné qu’il soit mis sur l’autel, afin de faire propitiation pour vos âmes ; car c’est le sang qui fera propitiation pour l’âme ». Tout péché entraîne la mort, c’est à dire la privation de la vie. Mais le sang, c’est à dire la vie d’un autre, était offert sur l’autel, pour que le pécheur ne mourût pas. Comprends-tu comment cela nous concerne ?

— Oh oui. C’est pour que nous ne mourions pas à cause de nos péchés, que le Seigneur Jésus a donné sa vie pour nous.

— Oui, et voilà pourquoi il nous est parlé si souvent de son « sang versé » pour nous, c’est à dire sa précieuse vie offerte à Dieu sur la croix. Combien de passages nous rappellent cette vérité que « sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission » (Hébreux 9:22). Nous sommes « rachetés par le sang précieux de Christ, comme d’un Agneau sans défaut et sans tache » (1 Pierre 1:19). « Nous avons la rédemption par son sang, la rémission des fautes » (Éphésiens 1:7). Il a « fait la paix par le sang de sa croix » (Colossiens 1:20). Nous avons une « pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus » (Hébreux 10:19). En effet, « le sang de Jésus-Christ son Fils, nous purifie de tout péché » (1 Jean 1:7). Ainsi le sang qu’il a répandu veut dire sa vie donnée pour la nôtre. Nous pouvons donc bien dire avec adoration : « A Celui qui nous aime et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang, à Lui la gloire et la force aux siècles des siècles » (Apocalypse 1:5-6).

— Merci de tout ce que tu viens de me dire. Je savais que je suis sauvée, parce que le Seigneur Jésus est mort sur la croix à ma place, afin que Dieu pût me pardonner mes péchés et m’avoir près de Lui. Mais je ne comprenais pas bien pourquoi, chez les enfants d’Israël, il fallait répandre tant de sang, ni pourquoi il est si souvent parlé du sang de Jésus. Je vois maintenant que cela veut dire sa vie qu’il a donnée pour ses brebis.

— Oui ; et « par ceci nous connaissons l’amour, c’est que Lui a laissé sa vie pour nous » (1 Jean 3:16).

— J’aimerais te poser encore une question relativement au sang de Jésus. Le Seigneur Jésus dit dans l’évangile de Jean, que celui qui mangera sa chair et qui boira son sang a la vie éternelle (Jean 6:54, 56). Je voudrais bien savoir ce que cela signifie.

— Te rappelles-tu ce que je te disais tout à l’heure ? Quand le sang n’est plus dans le corps, l’homme est mort. Ainsi le Seigneur Jésus, en parlant de sa chair et de son sang, montrait qu’il devait mourir pour pouvoir donner la vie à ceux qui étaient morts devant Dieu à cause de leurs péchés.

— Que veut dire manger sa chair et boire son sang ?

— Si tu avais faim et soif, te suffirait-il de voir devant toi des aliments savoureux et des boissons exquises ?

— Non, il faudrait en faire usage.

— Oui ; il faudrait que tu les prisses pour toi, que tu les manges et boives, et qu’ils devinssent ta propre substance. De même, il ne suffit pas de savoir que Christ est mort pour les pécheurs, de voir cette grâce excellente devant nous. Il faut la prendre chacun pour lui-même, comme un misérable pécheur perdu, pour lequel il n’y a aucune autre ressource s’il ne veut point périr. Et tu sais comment on prend la mort de Christ pour soi ?

— Oh ! Oui. C’est en croyant que c’est pour moi, pauvre petite pécheresse, que ce bon Sauveur a donné sa vie.

— C’est ainsi que l’on a la vie éternelle, et que l’on demeure en Christ et Christ en nous. La vie de Christ est une vie divine, et nous participons à cette même vie en nous nourrissant de Lui par la foi.

 

12                  Lévitique 18 à 22 — Les droits de Dieu et la sainteté

Surtout ch. 18:1-4 ; 19:1 ; 20:26

 

Nous avons parlé la dernière fois des droits de Dieu sur la vie, t’en souviens-tu ?

— Oui. Les enfants d’Israël ne devaient offrir de sacrifices qu’à Dieu seul, et ils ne devaient point manger de sang, parce que la vie appartient à Dieu. Et tu m’as dit aussi que c’était le sang versé, c’est à dire la vie d’un autre offerte pour le pécheur qui le sauvait. C’est à cause de cela que Jésus a versé son sang sur la croix.

— Tu t’es bien rappelé de ce que nous avons dit. Maintenant, la parole de Dieu nous fait connaître ce que Dieu demandait encore de son peuple.

— Qu’était-ce donc ?

— La sainteté. Tu sais ce que veut dire ce mot ?

— Saint signifie séparé, mis à part pour Dieu.

— C’est cela. Et bien, la première chose que Dieu dit à son peuple, c’est de ne pas imiter ce qui se faisait au pays d’Égypte, où ils avaient habité, ni au pays de Canaan, où ils allaient entrer. Est-ce que les Égyptiens ou les Cananéens étaient saints ?

— Oh non. C’étaient de pauvres idolâtres.

— Oui, et cette idolâtrie les avait amenés à commettre d’horribles péchés, des choses abominables, ainsi que Dieu les appelle, et pour lesquelles il allait punir les Cananéens. Les Israélites avaient vu ces choses en Égypte, et ils allaient les retrouver en Canaan ; y avait-il du danger à ce qu’ils les imitassent ?

— Je pense que oui parce que le méchant cœur nous porte à imiter le mal.

— Tu as bien raison. Mais crois-tu que nous soyons exposés au même danger maintenant ?

— Certainement ; mais j’aimerais que tu m’expliques de quelle manière, car nous ne sommes pourtant pas au milieu de peuples idolâtres et méchant comme les Cananéens.

— Penses-tu donc que le monde et le cœur de l’homme se soient améliorés ?

— Non. La Bible nous dit que le cœur reste toujours le même.

— Aussi le monde est-il toujours le même. Seulement le cœur ne manifeste pas toujours sa méchanceté de la même manière, et le monde ne présente pas le mal sous la même forme ; mais écoute ce que l’apôtre Jean nous dit : « le monde entier gît dans le méchant » (1 Jean 5:19). Il nous parle aussi de ce qui se trouve dans le monde pour attirer notre méchant cœur. Sais-tu ce que c’est ?

— J’ai appris ce passage. « Tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie, n’est pas du Père, mais est du monde » (1 Jean 3:16). N’est-ce pas cela que tu veux dire ?

— Oui, mais que dit le même passage ?

— « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde ».

— Cela ne répond-il pas pour nous à ce que Dieu disait aux Israélites ?

— Oui, je comprends.

— Dieu, qui laisse ses enfants dans un monde méchant, afin qu’ils le servent, les avertit en bien des endroits de ne pas vivre comme le monde. Par exemple, l’apôtre Paul écrivait aux Romains : « Ne vous conformez pas à ce siècle » (Romains 12:2) ; et aux Éphésiens : « N’ayez rien de commun avec les œuvres infructueuses des ténèbres » (Éphésiens 5:11). Il disait aussi aux Corinthiens : « Sortez du milieu d’eux, et ne touchez pas à ce qui est impur » (2 Corinthiens 6:17). Ainsi nous voyons que nous n’avons pas à nous conformer au monde dans ses amusements, ses pensées, ses recherches. Et sais-tu pourquoi ?

— Oh oui ! C’est parce que nous sommes au Seigneur Jésus.

— C’était bien là aussi le motif que Dieu donnait aux Israélites : « Je suis l’Éternel, votre Dieu ; je vous ai séparé afin que vous soyez à moi », leur dit-il. Mais ils ne devaient pas seulement se séparer du mal, s’abstenir de faire comme les idolâtres ; ils avaient aussi à se conduire d’une manière conforme à la nature de Dieu.

— Que veux-tu dire par là ?

— L’Éternel leur dit : « Soyez saints, car je suis saint, moi, l’Éternel, votre Dieu. Sanctifiez-vous et soyez saints ». Ainsi la nature de Dieu c’est d’être saint, absolument séparé de tout ce qui est mal. L’homme s’est séparé de Dieu par la désobéissance. Dès lors il a suivi ses propres désirs, ce qui plaît à ses sens, à son imagination, à son intelligence. Il s’est fait des dieux semblables à lui pour satisfaire son besoin de religion sans être gêné dans ses goûts. Mais Dieu dit : « Je suis SAINT », c’est à dire en dehors de tout ce que le cœur méchant de l’homme désire, recherche et invente. Et vous, dit Dieu, « soyez saints », séparés aussi de toutes ces choses, « parce que je suis l’Éternel, votre Dieu, qui vous ai délivrés d’Égypte, pour être à moi ? » Comprends-tu maintenant ce que c’est qu’être conforme à la nature de Dieu ?

— Je crois que oui. Nous aimons être avec ceux qui ont les mêmes goûts que nous, et Dieu, qui est saint, veut avoir avec lui un peuple saint.

— C’est bien cela, et celui qui ne serait pas saint, qui n’aimerait pas la sainteté, ne pourrait trouver aucun bonheur auprès de Dieu, pas plus qu’un méchant homme n’en trouverait dans la société d’honnêtes gens.

— Il nous est aussi dit d’être saints, n’est-ce pas ?

— Oui, l’apôtre Pierre adresse aux chrétiens les mêmes paroles que l’Éternel disait aux Israélites : « Soyez saints, car je suis saint ». « Comme celui qui vous a appelé est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite » (1 Pierre 1:15-16). « Dieu », dit Paul, « ne nous a pas appelé à l’impureté, mais dans la sainteté. Et c’est ici la volonté de Dieu, votre sainteté » (1 Thessaloniciens 4:7, 3)

— C’est une chose nécessaire pour un enfant de Dieu d’être saint ; il ne peut pas être autre que son Père. Mais alors je pense que cela ne regarde pas seulement notre conduite extérieure, mais aussi notre cœur.

— Tu as parfaitement raison. L’Éternel donnait aux Israélites un ensemble de cérémonies à accomplir, de préceptes à observer, qui les séparaient des autres nations. C’est surtout comme peuple qu’ils étaient saints. Mais pour nous, l’apôtre nous dit de nous purifier « de toute souillure de chair et d’esprit » (2 Corinthiens 7:1), c’est à dire extérieure et intérieure, et il faisait ce souhait pour les Thessaloniciens : « Que le Dieu de paix Lui-même vous sanctifie entièrement, et que votre esprit et votre âme et votre corps tout entiers soient conservés sans reproche en la venue de notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Thessaloniciens 5:23).

— C’est bien beau ! Mais comment peut-on être ainsi saint ?

— L’homme dans son état naturel ne peut pas arriver à marcher dans la sainteté, selon la nature de Dieu. Tous ses efforts seraient vains. Mais voici ce que Dieu, dans sa grâce, fait pour nous et en nous, afin de nous avoir tels qu’il nous veut. Premièrement, quand nous avons cru au Seigneur Jésus, Dieu, à cause de Lui, nous regarde comme saints et irréprochables. C’est comme si Christ dans toute sa perfection se plaçait devant nous, de sorte que Dieu ne nous voit plus, misérables pécheurs, mais il voit son Fils bien-aimé. Christ est ainsi notre sainteté. Ensuite Dieu, par son Esprit, nous communique une nouvelle vie, conforme à sa nature (voyez 2 Pierre 1:4) ; cette vie nous fait aimer la sainteté et connaître et goûter les choses qui sont selon Dieu. Enfin Dieu nous donne son Saint-Esprit, afin que nous ayons la force de nous conduire selon les désirs et les besoins de cette vie divine. C’est ainsi que, de toute manière, Dieu nous met à part pour Lui.

— Il a fait tout pour nous sauver, et il fait tout en nous pour que nous puissions le servir. Mais d’où vient donc que nous avons encore tant de mauvaises pensées et que nous faisons si souvent ce qui n’est pas bien ?

— Nous ne devrions jamais le faire, mon enfant. La vie de Dieu ne comporte pas le péché. « Celui qui est né de Dieu ne pratique pas le péché » (1 Jean 3:9). Seulement la chair, la mauvaise nature, est toujours là, et si nous n’y prenons garde, elle se montre. Mais le péché n’a pas de puissance sur le racheté, à moins qu’il ne la lui laisse prendre. C’est comme une bête féroce qui est renfermée dans une cage. Il ne faut pas lui ouvrir la porte, sans quoi elle se jette sur nous.

— Mais comment tenir la porte fermée ?

— En suivant l’exhortation que le Seigneur Jésus adressait à ses disciples, mon enfant : « Veillez et priez, afin que vous n’entriez pas en tentation » (Marc 19:38). Il faut nous rappeler aussi que, par la grâce de Dieu, notre vieil homme a été crucifié avec Christ pour que nous ne servions plus le péché. Nous sommes morts avec Christ, et l’apôtre Paul ajoute : « Tenez-vous donc pour morts au péché et pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (Romains 6:6, 8, 11). Le péché est bien là, mais quand il vient, on lui ferme la porte en disant : Je suis mort à tout ce que tu me présentes. J’appartiens à Dieu.

— Que j’aimerais que la porte fût toujours fermée ! Je suis bien malheureuse quand je me suis laissée aller à quelque chose de mauvais.

— En effet, car alors le Saint-Esprit est attristé (Éphésiens 4:30) ; mais en demeurant près de Jésus, on est bien gardé.

— Comment pouvons-nous savoir quelles sont les choses que Dieu aime que nous fassions ?

— C’est par sa Parole, uniquement par elle. Dieu disait aux Israélites : « Vous ferez selon mes statuts, et vous garderez mes ordonnances ». Ses statuts et ses ordonnances, c’était ce qu’il leur disait de faire. D’abord la parole de Dieu nous fait connaître Dieu, sa nature, son caractère, et mieux nous connaissons quelqu’un, mieux nous savons ce qui lui est agréable. Mais elle nous donne aussi des directions pour que nous sachions nous conduire d’une manière digne de Lui, pour lui plaire à tous égards. Ensuite le Saint-Esprit nous fait comprendre sa Parole ; il nous conduit dans toute la vérité et par lui nous avons la sagesse et l’intelligence spirituelle. Enfin, nous avons dans le Seigneur Jésus un exemple parfait de sainteté. Il nous a laissé « un modèle, afin que nous suivions ses traces » (Colossiens 1:9-10 ; Jean 16:13 ; 1 Jean 2:27 ; 1 Pierre 2:31).

— C’est vrai, nous voyons combien Jésus a toujours été bon, doux et patient. Combien j’aimerais lui ressembler. Les Israélites n’étaient pas si heureux. Ils ne connaissaient pas un semblable modèle.

— En effet, il leur était seulement prescrit de garder les statuts et les ordonnances de Dieu pour y marcher. Mais il y avait une autre profonde différence entre les Israélites et nous.

— Laquelle donc ?

— Dieu leur disait : « Vous garderez mes statuts et mes ordonnances, lesquelles, si l’homme accomplit, il vivra par elles ». Pouvaient-ils, avec leur méchant cœur naturel, les accomplir et gagner ainsi la vie ?

— Oh non. Pas plus qu’un homme mort ne peut faire quelque chose.

— Tu dis bien, et leur histoire le prouve. On peut bien, sans avoir la vie, accomplir extérieurement ce que Dieu prescrit, comme les pharisiens par exemple, mais pour voir le royaume de Dieu et y entrer, il faut être né de nouveau.

— Pourquoi donc Dieu donnait-il ces ordonnances ?

— Précisément pour montrer à l’homme son incapacité et son état de ruine et de mort. Mais maintenant, Dieu commence par donner à l’âme une vie divine, en même temps qu’il pardonne, puis il communique son Saint Esprit et il dit : « Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez point la convoitise de la chair » (Galates 5:16).

— Nous sommes bien bénis !

— Oui. Nous ne sommes pas sous la loi, qui ne peut que nous montrer notre état de péché et de mort ; nous sommes sous la grâce, qui nous apporte une délivrance parfaite en Christ, une vie divine en Lui et le Saint-Esprit pour que, selon cette vie, nous servions Dieu.

 

13                  Lévitique 18 à 22 — Pratiques idolâtres

Surtout ch. 18:21 ; 19:31 ; 20:1-5 ; 22:2

 

Où les enfants d’Israël trouvaient-ils les directions dont ils avaient besoin pour marcher dans la sainteté, d’une manière qui plût à Dieu ?

— C’était dans sa parole.

— Oui. Et il en est de même pour nous. C’est par sa parole que Dieu nous fait connaître ce qui Lui est agréable. Aujourd’hui nous parlerons de quelques-unes des prescriptions que l’Éternel donnait à son peuple dans les chapitres dont nous avons déjà parlé plusieurs fois. Premièrement, il lui recommande encore de s’abstenir de l’idolâtrie, et particulièrement du culte abominable rendu à Moloch (Chapitres 18:21 ; 20:1 à 5).

— Qui était ce Moloch ?

— C’était l’idole qu’adoraient les Ammonites (1 Rois 11:5, 7). Elle avait la forme d’un homme avec une tête de bœuf. Mais ce qu’il y avait d’affreux c’est que pour l’honorer, on lui sacrifiait de petits enfants.

— Les égorgeait-on sur un autel comme les agneaux ?

— Oh non. On les faisait mourir d’une manière bien plus cruelle. On chauffait intérieurement la statue de Moloch qui était creuse, et sur ses bras étendus et brûlants on plaçait ces pauvres petits qui périssaient ainsi dans d’affreuses souffrances. C’est ce qui est appelé, dans la Bible, faire passer ses enfants par le feu à Moloch (2 Rois 23:10 ; Jér. 7:31).

— Quelle horrible chose ! Comment des pères et des mères pouvaient-ils être aussi cruels ?

— Nous pouvons voir par là jusqu’où Satan conduit le cœur de l’homme qui s’est détourné de Dieu. Il détruit même les affections naturelles les plus fortes.

— Mais cela n’arrive plus maintenant, n’est-ce pas ?

— Comme je te l’ai souvent dit, le cœur naturel de l’homme n’a pas changé, et Satan agit toujours pour le séduire. Je ne pourrais pas te dire avec certitude si ces choses ont lieu de nos jours, mais il y a quelques années, en Inde, il n’était pas rare de voir des parents apporter leurs jeunes enfants au bord du Gange, fleuve qu’ils considèrent comme une divinité, et y jeter ces pauvres petits êtres pour être engloutis dans les eaux ou dévorés par les crocodiles. Et c’est parce que Dieu connaît bien ce dont notre cœur est capable, qu’il faisait aux Israélites cette défense de sacrifier leurs enfants à Moloch, en ajoutant que celui qui le ferait devait être lapidé (chapitre 22:2).

— Je pense que les Israélites eurent bien soin d’obéir à Dieu en cela.

— Hélas ! Leur histoire montre que non (Lisez 1 Rois 11:7 ; 2 Rois 16:3 ; 21:6 ; 23:10, 13). Dans le désert même, entourés des merveilles et des soins de Dieu, ils adoraient Moloch comme nous l’apprend le prophète Amos et comme Étienne, le premier martyr, le rappelle à leurs descendants, quand il leur montre qu’ils furent toujours un peuple rebelle (Amos 5:26 ; Actes 7:43). Nous avons besoin d’apprendre cette grande leçon, que l’homme dans son état de péché est entièrement méchant et ennemi de Dieu. Les Juifs ne l’ont-ils pas bien fait voir quand ils ont crucifié le fils de Dieu ?

— C’est vrai, et je pense que c’était encore plus affreux que de sacrifier ses enfants à Moloch.

— Dieu fit aux Israélites une autre défense très formelle ; c’était de ne point aller consulter les devins et les diseurs de bonne aventure (chapitre 19:31) qui prétendent connaître l’avenir et découvrir les choses cachées.

— Comment pouvaient-elles faire cela ? C’est Dieu seul qui sait d’avance ce qui doit arriver et voit les choses cachées.

— En effet. Mais de tout temps, l’esprit inquiet de l’homme a désiré pénétrer ce qui n’appartient qu’à Dieu, et de tout temps aussi il s’est trouvé des personnes qui avaient la prétention de posséder ce pouvoir. On les rencontre chez tous les peuples païens de l’antiquité. Les Chaldéens disaient qu’ils pouvaient prédire ce que serait un homme par l’inspection des astres au moment de sa naissance. Chez les Grecs et les Romains, les prêtres prétendaient connaître l’avenir par la manière dont se présentaient les entrailles des victimes qu’ils immolaient à leurs faux dieux. D’autres regardaient le vol de certains oiseaux et en tiraient des présages ; d’autres encore devinaient en examinant comment des poulets, que l’on disait sacrés, mangeaient les grains qu’on leur jetait. Tu vois jusqu’à quelles folies en vient l’homme loin de Dieu, même quand il est très instruit : « se disant sages, ils sont devenus fous » (Rom. 1:22).

— Ceux dont parle Moïse devinaient-ils et prédisaient-ils de la même manière ?

— La parole de Dieu ne nous dit pas quels moyens les devins employaient, mais elle nous donne deux exemples, et là nous apprenons ce qu’ils faisaient et ce qui les poussait à agir. Le roi Saül, à une époque de sa vie, avait exterminé du pays d’Israël tous les devins et les diseurs de bonne aventure. Mais ensuite, Dieu l’avait rejeté à cause de sa désobéissance, et quand les Philistins vinrent le combattre, il eut peur et voulut consulter l’Éternel. Mais l’Éternel ne lui répondit rien. Alors le malheureux roi se tourna vers ceux qu’il avait chassés. Il alla trouver une femme qui évoquait les esprits et lui demanda de faire paraître le prophète Samuel qui était mort depuis un certain temps, afin qu’il pût le consulter (1 Samuel 18). Tu vois par là que ces personnes prétendaient faire revenir et parler sur terre ceux qui étaient morts (voyez aussi Ésaïe 8:19).

— Mais, était-ce bien réel ? Pouvaient-elles faire cela ?

— Non. Les esprits de ceux qui sont morts sont sous la puissance de Dieu, mais c’était un piège par lequel Satan, qui est menteur dès le commencement, trompait les âmes et de ceux qui disaient avoir ce pouvoir, et de ceux qui les consultaient. Toutefois, dans le cas de Saül, Dieu permit que Samuel vint en effet annoncer au roi coupable sa mort prochaine à cause de sa désobéissance (1 Samuel 28:18 ; 1 Chron. 10:13).

— Tu m’as parlé d’un autre exemple. Quel est-il ?

— Ne t’en souviens-tu pas ? C’est quand Paul prêcha à Philippes.

— Ah oui. Une servante suivait Paul et Silas en criant : « Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très- haut qui vous annoncent la voie du salut » (Actes 16:17). Mais c’était un démon qui était en elle puisque Paul le chasse.

— Sans doute et cela nous montre par qui étaient animés ces malheureux qui évoquent les esprits, et ceux qui venaient les consulter. C’était Satan qui, par ce moyen, trompait les âmes. L’apôtre Paul pouvait-il avoir quelque relation avec un démon ? Non. Tu comprends donc pourquoi Dieu défendait si expressément aux Israélites d’avoir affaire avec les devins et ceux qui évoquaient les esprits.

— C’est que le peuple de Dieu ne doit avoir rien de commun avec Satan.

— Tu dis bien. Aussi la peine prononcée contre de telles gens était-elle très sévère : « On les fera mourir ». Le peuple de Dieu devait être saint, sans aucune association avec le mal ou la puissance du mal (Lisez 2 Cor. 6:15).

— On ne voit plus de telles choses aujourd’hui.

— Tu te trompes. Parmi les païens encore si nombreux de nos jours sur la surface de la terre, on rencontre ces pratiques de divination et de sorcellerie. Mais ce n’est pas seulement là où se trouvent de pauvres idolâtres, c’est dans nos pays qui portent le nom de chrétiens que bien des gens prétendent connaître l’avenir par divers moyens, faire parler les morts par des tables tournantes, trouver les choses cachées, ou guérir par certaines paroles secrètes. Et il y a bien des personnes qui y ajoutent foi. Or, dans tout cela, il y a une action et une séduction de Satan, et l’enfant de Dieu n’y doit prendre aucune part. Les Éphésiens, qui avaient cru au Seigneur Jésus, le comprenaient bien. Ceux qui autrefois s’étaient adonnés à des pratiques curieuses, apportèrent des livres qui en parlaient et les brûlèrent devant tous. C’était une grande perte d’argent ; mais ils déclaraient ainsi publiquement qu’ils ne pouvaient et ne voulaient plus avoir rien du tout à faire avec Satan, et ils rendaient témoignage qu’ils appartenaient à Jésus (Actes 19:19). Et sais-tu ce que l’apôtre leur disait plus tard dans la lettre qu’il leur écrivait et qui est aussi pour nous ? « N’ayez rien de commun avec les œuvres infructueuses des ténèbres » et « marchez comme des enfants de lumière » (Éphésiens 5:8, 11).

 

 

14                  Lévitique 19 — L’amour du prochain

 

Bonne nouvelle 1882

 

Je suis sûre que dans ces chapitres dont tu m’as parlé plusieurs fois, il y a encore bien des choses à dire.

— Tu as raison. La parole de Dieu est une mine inépuisable où nous trouvons toujours de nouveaux trésors. Le psalmiste disait : « Ton commandement est fort étendu » (Psaume 119:96). Ce dont nous avons parlé la dernière fois se rapportait à l’honneur dû à Dieu. Aujourd’hui nous verrons quelques-uns des préceptes que Dieu donnait aux Israélites touchant leurs rapports les uns avec les autres. L’une des premières choses que l’Éternel dit aux enfants d’Israël, c’est que les enfants honorent leurs parents. « Vous craindrez chacun sa mère et son père », leur dit-il (Chapitre 19:3). Ce précepte est souvent rappelé dans la parole de Dieu aussi bien dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau (Éph. 6:1-3 ; Col. 3:20). Mais ici il y a une petite chose que j’aimerais que tu remarques, et qui se trouve dans l’ordre des mots. La vois-tu ?

— Ailleurs il y a : « Honore ton père et ta mère » (Exode 20:12). Ici c’est : « Vous craindrez chacun sa mère et son père ». La mère vient la première, n’est-ce pas ?

— Oui, et ce n’est pas sans raison que nous le trouvons une fois dans la parole de Dieu. Les enfants agissent quelquefois comme s’ils étaient tenus à moins d’obéissance et de respect envers leur mère qu’envers leur père. Ce passage, comme aussi plusieurs autres, nous montre bien clairement qu’il n’en est pas ainsi aux yeux de Dieu. Le sage roi Salomon écrivait : « Mon fils, écoute l’instruction de ton père, et n’abandonne pas l’enseignement de ta mère » (Prov. 1:8 ; 6:20) ; et encore : « Écoute ton père qui t’a engendré, et ne méprise pas ta mère quand elle aura vieilli » (Prov. 23:22). Les menaces que prononce l’Écriture sont aussi bien contre les enfants qui méprisent leur mère que contre ceux qui ne respectent pas leur père (Prov. 30:17 ; 20:20). Le roi Salomon assis sur le trône de sa gloire nous donne un bien bel exemple de l’honneur qu’il rendait à sa mère.

— Veux-tu me le dire ?

— La mère de Salomon, qui se nommait Bath-Shéba, vint vers son fils pour lui demander quelque chose. « Le roi se leva pour aller à sa rencontre, et il s’inclina devant elle ; et il s’assit sur son trône, et fit mettre un trône pour la mère du roi, et elle s’assit à sa droite (1 Rois 2:19). C’était la place d’honneur. Mais il y en a un « plus grand que Salomon » qui montre aussi aux enfants ce qu’ils doivent à leurs parents. Le connais-tu ?

— Oh oui, c’est Jésus. Il retourna avec ses parents à Nazareth et il leur était soumis (Luc 2:51).

— Oui. Mais n’y a-t-il pas une autre occasion où Lui, le Seigneur de gloire, montre sa tendre sollicitude pour sa mère devenue plus âgée ?

— Je ne me souviens pas.

— Ce n’est pas quand il était, comme Salomon, sur le trône de sa gloire, mais lorsque, couronné d’épines, les mains et les pieds percés, sur la croix, seul trône que l’homme méchant lui eût donné sur la terre, il vit sa mère qui, le cœur transpercé comme d’une épée, se tenait près de la croix (Luc 2:35 ; Jean 19:25-27). Jean, le disciple qu’il aimait, était aussi là, et le Seigneur dit à Marie, sa mère : « Femme, voilà ton fils » et à Jean : « Voilà ta mère », et dès cette heure-là, Jean la prit chez lui. Le Seigneur Jésus, sur la croix, honorait sa mère, prenait soin d’elle, et montrait pour elle sa tendre affection en la confiant au disciple qu’il aimait. Ainsi, depuis son enfance jusqu’à sa mort, ce précieux Sauveur est pour nous en toutes choses un modèle parfait (1 Tim. 5:4, 8, 16).

— Merci de me l’avoir montré.

— Une autre chose que nous trouvons dans ces chapitres c’est que Dieu pense aux pauvres et aux étrangers (ch. 19:9, 10, 33, 34), et il voulait que son peuple aussi prît soin d’eux. Quand le riche avait devant lui une belle moisson ou une abondante vendange, il ne devait pas, comme un avare, en ramasser jusqu’au dernier épis ou la dernière grappe, mais en laisser pour les pauvres qui n’avaient pas de champs et de vignes et pour les étrangers qui n’avaient pas de possessions dans le pays.

— Cela me rappelle la belle histoire de Ruth. Elle était pauvre et étrangère, et le riche Boaz fut bien bon pour elle. Il ordonna à ses ouvriers de ne point la tourmenter et même de lui laisser comme par mégarde quelques poignées d’épis.

— Oui, et pour nous aussi le Seigneur Jésus dit qu’il y aura toujours des pauvres auxquels nous pourrons faire du bien (Marc 14:7). Nous ne pouvons pas tous faire beaucoup pour eux, mais l’apôtre Paul écrit en parlant de ceux qui donnaient pour les pauvres : « Si la promptitude à donner existe, elle est agréable selon ce qu’on a, non selon ce qu’on n’a pas », et le Seigneur Jésus dit qu’il tiendra compte même d’un verre d’eau froide donné à l’un de ses disciples (2 Cor. 8:12, Matth. 10:42). Un enfant ne peut-il pas aussi aider les pauvres ?

— Je le pense, et le désire. J’ai lu dans les Actes qu’une femme nommée Dorcas faisait des robes pour les pauvres veuves, ne pourrais-tu me donner aussi quelque chose à coudre ou à tricoter pour les enfants de nos pauvres voisins ?

— Certainement. Et je suis sûre que si ton frère et toi vous y pensez, vous trouverez bien des petits services à rendre aux pauvres et de l’argent à épargner pour leur avoir des choses nécessaires. C’est vous qui glanerez ainsi pour eux. Dieu pense aussi aux pauvres ouvriers qui gagnent péniblement leur vie. Que cela est doux pour eux s’ils y réfléchissent ! Et il recommande à ceux qui les emploient de ne pas leur faire attendre le salaire de leur journée, mais de leur payer immédiatement (chapitre 19:13).

— Dieu, dans sa bonté, n’oublie personne.

— Nous, nous avons des cœurs oublieux et naturellement égoïstes. Mais Dieu, en effet, pense à tous, et les enfants de Dieu sont appelés à être ses imitateurs (Éph. 5:1). Dieu voit aussi les infirmes, ces pauvres sourds qui ne peuvent entendre, ces malheureux aveugles qui ne jouissent point de la lumière (ch. 19:14). Il recommande de ne pas être impatients envers les premiers et à ne pas leur dire des injures qu’ils ne pourraient entendre, mais que Dieu entendrait. Et quant aux aveugles, ils ne voient pas ce qui est sur leur chemin. Quelle cruauté ce serait de mettre devant eux ce qui pourrait les faire tomber et se blesser !

— Mais qui voudrait être assez méchant pour faire cela ?

— Le cœur naturel de l’homme est capable de toutes les méchancetés. Dieu le connaît comme rusé et désespérément malin par dessus toutes choses (Jér. 17:9). Ne voit-on pas souvent des enfants se moquer impitoyablement d’un de leurs camarades, d’une de leurs compagnes, qui a quelque défaut ou quelque infirmité, ou poursuivre un pauvre idiot de leurs cruelles plaisanteries ?

— C’est vrai.

— Nous voyons dans la parole de Dieu un exemple de cette dépravation du cœur chez les enfants. Ceux de la ville de Béthel couraient en troupe après le prophète Élisée et se moquaient de lui parce qu’il était chauve.

— Dieu les punit d’une manière terrible : deux ourses les déchirèrent.

— Élisée était peut-être âgé, et Dieu avait aussi pensé à ceux auxquels il avait donné une longue vie sur la terre et qui avaient fait longtemps l’expérience de sa bonté : « Tu te lèveras devant les cheveux blancs », dit-il, « et tu honoreras la personne du vieillard » (ch. 19:32). Combien les enfants et les jeunes gens de nos jours ont besoin de se souvenir de cette exhortation ! (Lisez 1 Tim. 5:1). Enfin l’Éternel recommandait aux enfants d’Israël d’être justes les uns envers les autres, de ne pas chercher à tromper, de ne point se venger et de ne pas colporter de mal contre les autres (v. 15-18, 35, 36). Penses-tu que cela ne nous regarde pas aussi ?

— Certainement.

— Nous lisons en effet dans les exhortations dans les épîtres : « ne mentez point l’un à l’autre » (Col. 3:9) ; « Rendez à tous ce qui leur est dû » (Rom. 13:7) ; « ne vous vengeant pas vous-mêmes, bien-aimés… quant à l’amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres ; quant à l’honneur, étant les premiers à le rendre aux autres » (Rom. 12:19, 10). Voilà ce que l’apôtre Paul dit aux chers enfants de Dieu. Et sais-tu en quoi il résume tout ? Par une parole que nous trouvons dans le même chapitre du Lévitique, au verset 18. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». « L’amour », ajoute Paul, « ne fait point de mal au prochain » (Rom. 13:9, 10). N’est-ce pas bien vrai ?

— Oh oui. Bien loin de faire du mal à quelqu’un que l’on aime, on voudrait lui faire tout le bien possible. Mais, on n’aime pas tout le monde !

— La parole de Dieu ne fait pas d’exception.

— Eh bien, je pense que c’est extrêmement difficile.

— Dis plutôt impossible au cœur naturel qui est plein d’égoïsme, c’est à dire qui s’aime avant tout lui-même, qui pense d’abord à lui, et qui ne recherche que ce qui lui plaît. Comprends-tu ce que veux dire « aimer quelqu’un comme soi-même » ?

— Je pense que c’est ne pas lui faire du mal, parce que nous n’aimerions pas qu’on nous en fasse, et lui faire tout le bien que nous voudrions qu’on nous fît.

— Oui, c’est cela, mais plus encore. C’est nous affliger de tout ce qui l’attriste, nous réjouir de tout ce qui le rend heureux, comme si c’était nous. Est-ce là ce que fait le cœur naturel ? On est souvent tout à fait indifférent aux douleurs des autres, s’il n’arrive même pire. Est-il rare d’entendre un enfant dire à un autre qui s’est fait mal ou qui est puni : « C’est bien fait » ? Et quant au bien, au lieu d’être content quand un autre reçoit un cadeau ou jouit d’un plaisir, n’en est-on pas souvent envieux ? Aimer son prochain comme soi-même, c’est s’oublier soi-même pour lui, le mettre avant soi, chercher d’abord son bien.

— Mais, qui a jamais aimé ainsi ?

— Un seul, c’est Jésus. Il nous a vus dans notre ruine, notre misère et notre impuissance, et il est descendu du ciel, s’étant fait pauvre pour nous enrichir. Il a souffert de nos langueurs et s’est chargé de nos douleurs. Il a pleuré avec ceux qui pleuraient, il a eu compassion de tous ceux qui souffraient. Et pour nous sauver, il a donné sa vie. Ainsi il s’est oublié lui-même pour nous. S’étant fait notre prochain en devenant un homme, cela a été pour nous aimer et se mettre à notre place afin de nous donner la sienne. C’est ce que nous lisons dans la parabole du bon Samaritain.

— Je m’en souviens ; et Jésus dit au docteur : « va, et toi fais de même ». Mais comment pouvons-nous aimer ainsi ?

— Quand, par grâce, nous avons cru en Christ et que nous sommes sauvés, la vie de Christ est devenue notre vie, et elle se montre de la même manière. C’est pourquoi le Seigneur disait aux siens : « Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l’un l’autre ; comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l’un l’autre. Que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jean 13:34 ; 15:9-13). Et l’apôtre Jean écrivait aux chrétiens : « Par ceci nous avons connu l’amour, c’est que lui a laissé sa vie pour nous ; et nous, nous devons laisser nos vies pour les frères » (1 Jean 3:16). Voilà pourquoi aussi Paul pouvait dire en parlant de l’Église qui est comme un corps dont les chrétiens sont les membres : « Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est glorifié, tous les membres se réjouissent avec lui » (1 Cor. 12:26). Mais il n’y a de vrai amour que celui qui est produit par la vie de Christ.

 

 

15                  Lévitique 21 à 22 — Ce que Dieu demandait des sacrificateurs

 

Nous nous sommes entretenus plusieurs fois de ce que renferment ces chapitres du Lévitique, et cependant j’ai encore quelque chose à t’en dire.

— De quoi veux-tu me parler ?

— De ce qui concerne les sacrificateurs.

— Dieu leur demandait-il donc quelque chose de plus qu’aux autres ?

— Oui, et cela venait de leur position toute particulière. Le peuple d’Israël était mis à part des autres peuples (chap. 20:26), mais au milieu des Israélites, les Lévites d’abord, et ensuite et surtout les sacrificateurs, étaient mis à part. Nous le voyons par ces paroles : « Ils seront saints, [consacrés] à leur Dieu, et ils ne profaneront pas le nom de leur Dieu, car ils présentent les sacrifices de l’Éternel faits par feu, le pain de leur Dieu ; et ils seront saints » (chap. 21:6). Et quant au souverain sacrificateur, l’Éternel avait dit : « Il ne sortira pas du sanctuaire, et ne profanera pas le sanctuaire de son Dieu ; car la consécration de l’huile de l’onction de son Dieu est sur lui. Moi, je suis l’Éternel » (chap. 21:12).

— Les sacrificateurs s’approchaient de Dieu pour offrir les sacrifices, et le souverain sacrificateur entrait même dans le lieu très saint, en la présence de Dieu ; c’est pourquoi ils devaient être tout à fait à part et saints. Mais qu’avaient-ils à faire pour cela de plus que les autres Israélites ?

— Je vais te le dire. Premièrement, les sacrificateurs ne devaient pas se souiller pour aucun mort, sauf pour leurs très proches parents, et le souverain sacrificateur pour personne.

— Qu’est-ce que cela veut dire : se souiller pour un mort ?

— Si quelqu’un touchait un mort, ou même s’il entrait dans une tente où se trouvait une personne morte, il était souillé durant sept jours. Car la mort est un signe du péché. Les marques même du deuil par lesquels on exprimait sa douleur, comme par exemple de déchirer ses vêtements, souillaient aussi. Cela ne convenait point à la sainteté et à la présence de Dieu devant lequel la mort et la douleur ne pouvaient subsister puisqu’il est le Dieu vivant et bienheureux. Ne te rappelles-tu pas un cas bien frappant où les sacrificateurs durent s’abstenir du deuil ?

— Oh oui, c’est quand les fils d’Aaron furent consumés pour avoir offert du feu étranger.

— C’est cela même. Une seconde chose que Dieu demandait, c’est que dans la famille des sacrificateurs tous fussent saints ; leurs femmes devaient l’être, et si leurs filles commettaient certains péchés, elles devaient être brûlées.

— Quelle chose terrible !

— En effet mais cela montre la sainteté de Dieu. Tout l’Ancien Testament la fait ressortir, mais il faut nous rappeler que Dieu n’a pas changé. Il est toujours le même, et nous voyons par le Nouveau Testament qu’il demande aussi la sainteté chez ses enfants.

— Tu ne veux pas dire cependant que nous ne devions pas avoir du chagrin quand quelqu’un de ceux que nous aimons vient à mourir.

— Non. Mais le chrétien ne s’afflige pas comme ceux qui n’ont point d’espérance (1 Thess. 4:13). Il sait que Dieu amènera avec Jésus ceux qui se sont endormis en Lui. Se livrer à une douleur immodérée, comme si tout était fini, serait manquer de confiance en Dieu et de soumission en Lui. On se souillerait ainsi, et l’on ne pourrait se réjouir dans le Seigneur et Lui offrir un sacrifice de louanges, comme nous pouvons toujours le faire (Phil. 4:4 ; Héb. 13:15).

— Tu m’as dit que tous les chrétiens sont des sacrificateurs. Est-ce que même une enfant comme moi peut l’être ?

— Certainement. L’apôtre Pierre dit : « Vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés une maison spirituelle, une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ » (1 Pierre 2:5). Et à qui dit-il cela ? À ceux qui se sont approchés de Christ comme de la pierre vivante, choisie et précieuse auprès de Dieu ; à ceux qui ont goûté que le Seigneur est bon. N’es-tu pas venue à Christ et n’as-tu pas éprouvé sa puissance pour sauver et bénir ?

— Oh oui ! Mais être un sacrificateur, cela est si beau et si grand que j’ai de la peine à penser que ce soit pour moi.

— Un enfant ne peut-il pas louer Dieu, le bénir, l’adorer, et lui rendre grâces à cause du grand amour qu’il a montré en donnant son Fils ?

— Certainement, et je suis si heureuse en le faisant et en remerciant aussi Jésus de ce qu’il m’a tant aimée.

— Eh bien, c’est là être un sacrificateur. Ne te rappelles-tu pas un autre passage où il est encore parlé de ceux que Jésus a fait un royaume et des sacrificateurs pour son Dieu et Père ?

— Oui, c’est ce si beau passage où il est dit : « À celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang » (Apoc. 1:5).

— Eh bien, un enfant qui croit en Jésus, n’est-il pas aimé de Lui et lavé de ses péchés dans son sang ?

— Oui, je le vois. Que c’est précieux !

— En effet, un enfant sauvé peut aussi présenter son « corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu » (Rom. 12:1). Et comment cela ? Quand, suivant la parole de l’apôtre, « quelque chose » qu’il fasse, « en parole ou en œuvre », il le fait « au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père » (Col. 3:17). Et dans le ciel, les enfants qui auront cru au Seigneur Jésus et qui seront morts jeunes, jetteront aussi leurs couronnes devant le trône de Dieu en l’adorant, et diront les louanges de l’Agneau immolé (Apoc. 4:10, 11 ; 5:8, 9).

— Ce sera bien beau, et cela durera toujours ! Quel bonheur !

— Oui, ce sont là des choses qui n’étaient point montées au cœur de l’homme. Mais continuons à voir ce que l’Éternel dit au sujet de ceux qui étaient de la famille sacerdotale.

— Que veux-tu dire par : la famille sacerdotale ?

— C’étaient la famille, les descendants d’Aaron.

— N’étaient-ils pas tous sacrificateurs ?

— Non, et c’est pour cela que je disais : la famille sacerdotale. Il y en avait qui, bien que descendants d’Aaron, ne pouvaient pas offrir les sacrifices : c’étaient tous ceux qui avaient quelque défaut corporel. Ainsi, un descendant d’Aaron aveugle ou boiteux, bossu ou nain, ne pouvait offrir les sacrifices. « Il mangera du pain de son Dieu, des choses très saintes et des choses saintes », dit l’Éternel, « seulement il n’entrera pas vers le voile, et ne s’approchera pas de l’autel, car il y a en lui un défaut corporel, et il ne profanera pas mes sanctuaires » (chap. 21:22, 23).

— Mais ce n’était pas leur faute s’ils avaient quelque défaut.

— C’est vrai ; aussi cela ne les empêchait pas de manger des viandes consacrées, comme les autres membres de la famille d’Aaron. Leur défaut corporel ne les privait pas de ce privilège. Mais tout défaut provient de l’existence du péché, et par conséquent ne convenait pas à la présence de Dieu.

— Mais cela n’existe plus maintenant.

— Oh non. Le culte des enfants d’Israël consistait en formes et ordonnances qui étaient des figures de choses spirituelles. Un défaut corporel n’empêche pas de s’approcher de Dieu pour l’adorer en esprit et lui rendre grâces. Mais il y a des défauts spirituels, qui sont des obstacles à ce que l’âme s’approche librement de Dieu.

— Quels sont ces défauts ?

— Je te donnerai quelques exemples qui te le montreront. Voici, par exemple, une femme chrétienne qui est obligée de travailler pour vivre. Elle a suffisamment d’occupation, mais elle se soucie de l’avenir, elle se demande : « Aurai-je toujours de l’ouvrage ? Que ferais-je si je tombais malade ? ». Cette personne peut-elle, comme dit l’apôtre, rendre « toujours grâces pour toutes choses, au nom de notre seigneur Jésus Christ » ? (Éph. 5:20).

— Je pense qu’elle devrait avoir confiance en Dieu qui ne veut pas laisser ses enfants manquer du nécessaire.

— Tu as raison. L’apôtre dit : « rejetant sur lui tout votre souci, car il a soin de vous » (1 Pierre 5:7). Autre exemple : il y a telle jeune fille chrétienne qui se préoccupe de ce que ses compagnes penseront d’elle, si elle fait profession d’être au Seigneur. Elle a peur de l’opinion du monde. Peut-elle être heureuse et louer Dieu ?

— Non. Il ne faut pas avoir honte du Seigneur Jésus.

— Il y a aussi des personnes qui s’occupent toujours de la manière dont les chrétiens se conduisent, et comme elles voient en eux bien des fautes et des faiblesses, elles sont troublées et découragées.

— C’est vrai. Quelquefois Marie, ma bonne, s’impatiente contre moi, et je me dis : Est-il possible que Marie soit chrétienne ? Mais alors je ne suis pas heureuse. Que faut-il donc faire ?

— Regarder au Seigneur Jésus et s’appuyer uniquement sur Lui. Alors, quand on voit quelqu’un manquer en quelque chose, on prie pour lui (Jacques 5:16), et c’est là ce que le Seigneur Jésus enseigne à ses disciples quand il leur dit : « moi, le seigneur et le maître, j’ai lavé vos pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres » (Jean 13:14). Voilà quelques exemples de ces défauts spirituels. Les personnes qui les ont ne doutent pas qu’elles ne soient sauvées, que Christ ne les aime, et ainsi, pour ainsi dire, elles mangent de la viande de leur Dieu, mais comme elles sont préoccupées d’elles-mêmes et de ce qui les entoure, elles ne connaissent pas Christ plus intimement, elles ne goûtent pas tout le bonheur qu’il y a à s’approcher bien près de Dieu pour le louer avec un cœur tout à fait libre.

— Je me demande comment on peut échapper à tous ces défauts, avec la vieille nature en nous, et Satan et tout ce qui nous entoure.

— Dieu répond à cette demande. Nous avons un grand souverain sacrificateur sans tache, sans souillure, qui est entré dans le ciel même où il paraît devant Dieu pour nous. C’est Jésus qui, dans son amour, s’occupe sans cesse de nous pour subvenir à notre faiblesse et nous maintenir près de Dieu (Héb. 9:24 ; 7:25, 26 ; 4:14-16). Si nous arrêtons nos regards sur Lui, si nous nous confions en Lui, et que nos pensées nourries par la Parole s’occupent habituellement de Lui, alors nous sommes heureux et nous pouvons offrir sans cesse à Dieu par Lui un sacrifice de louanges, le fruit des lèvres qui bénissent son nom. Pour terminer ce qui concerne les sacrificateurs, l’Éternel dit aussi à Moïse que ceux de la postérité d’Aaron, sacrificateurs ou autres, qui seraient souillés par la lèpre ou quelque autre maladie, ou bien pour avoir touché une chose impure, ne devaient pas même manger des choses saintes jusqu’à ce qu’ils soient purifiés. Ce n’était pas un défaut mais une souillure qui séparait tout à fait de Dieu. Sais-tu ce qui souille le chrétien ?

— C’est le péché. Mais que faut-il faire si j’ai péché ? Il m’arrive de dire une parole méchante, de me fâcher, et cela me trouble beaucoup. Je sens que je suis comme séparée de Dieu. Il me faut bien du temps quelquefois pour être de nouveau heureuse. Il faut que j’aie dit à Jésus combien je suis fâchée d’avoir été méchante.

— Eh bien, c’est là ce qu’il faut faire sans tarder car Dieu nous dit ces précieuses paroles : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:9). Et la même parole nous dit : « Si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le juste ; et lui est la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 2:1, 2). Il s’occupe de nous pour nous soutenir dans notre infirmité, et si l’un des siens est tombé dans un péché, c’est encore Lui, ce précieux Sauveur, qui intercède pour nous, afin de nous ramener dans la communion du Père pour que, ayant confessé nos péchés, nous soyons de nouveau heureux. Mais est-il nécessaire de pécher ?

— Oh non ! Et j’aimerais bien ne jamais le faire.

— L’apôtre Jean dit : « Mes enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas » (1 Jean 2:1). Rester attaché à ce que Dieu nous dit dans sa Parole touchant Lui-même et Jésus, c’est ce qui garde du péché.

 

 

16                  Lévitique 23 — Les grande fêtes de l’Éternel ; le sabbat

 

Nous voici arrivés à un chapitre très intéressant qui nous parle des fêtes de l’Éternel. Elles avaient pour objet de rassembler à certaines époques tout le peuple d’Israël autour de l’Éternel. Elles devaient aussi rappeler aux Israélites les moyens dont Dieu s’était servi pour amener son peuple à Lui, et ceux dont il se servira plus tard dans ce but. Nous avons donc dans ces fêtes, dans l’ordre où elles se succèdent, toute une histoire des voies de Dieu envers son peuple terrestre.

— Quel bonheur ce devait être pour eux d’être le peuple de Dieu et de se réjouir en sa présence !

— Sans doute. C’est aussi le bonheur de Dieu d’avoir les siens autour de Lui. Aussi n’est-ce pas seulement pour les Israélites que cela a été écrit, mais aussi pour nous. Il y avait d’abord une fête pour ainsi dire en dehors des autres : c’était le sabbat. L’Éternel dit à Moïse : « Six jours on travaillera ; et le septième jour est un sabbat de repos, une sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre : c’est un sabbat [consacré] à l’Éternel dans toutes vos habitations » (chap. 23:3).

— Pourquoi dis-tu que cette fête était en dehors de toutes les autres ?

— Que veut dire : sabbat ?

— Je crois que cela veut dire jour de repos.

— C’est juste. Il en est parlé dès le commencement de la Genèse. Quand Dieu eut achevé l’œuvre de la création, il se reposa. Le sabbat rappelle ce repos de Dieu, il est la figure du repos final quand toutes les voies de Dieu seront achevées. Et Dieu voulait imprimer dans le cœur de son peuple son désir de le rassembler autour de Lui pour le faire participer à son repos.

— Était-ce seulement pour les enfants d’Israël ?

— Non, une promesse nous est aussi laissée d’entrer dans son repos, et maintenant il reste un repos pour le peuple de Dieu (Hébreux 4:1, 9).

— Qui entrera dans ce repos ?

— Tous ceux qui auront cru (Hébreux 4:2, 3). Pour en revenir au sabbat, puisqu’il était la figure du repos où Dieu voulait faire entrer son peuple, il était aussi le signe de son alliance avec eux, comme l’Éternel le dit après avoir donné toutes ses directives pour le tabernacle : « Certainement, vous garderez mes sabbats, car c’est un signe entre moi et vous, en vos générations » (Exode 31:13). En attendant le repos de Dieu, les Israélites devaient garder le sabbat comme un gage que Dieu, qui est fidèle à son alliance, les introduirait dans ce repos. Aussi les fidèles d’entre eux l’observaient soigneusement, et un des grands reproches que Dieu fait à Israël par le prophète Ézéchiel, c’est qu’ils ont profané ses sabbats, rejetant ainsi son alliance et ne se souciant pas du repos de Dieu (Ézéch. chap. 20).

— Le sabbat nous concerne-t-il ?

— Non. L’apôtre Paul nous le dit très positivement : « Que personne donc ne vous juge en ce qui concerne le manger ou le boire, ou à propos d’un jour de fête ou de nouvelle lune, ou de sabbats, qui sont une ombre des choses à venir ; mais le corps est du Christ » (Col. 2:16, 17).

— Nous nous reposons pourtant aussi un jour de la semaine, le dimanche.

— C’est vrai, mais le dimanche est tout autre chose que le sabbat. Le sabbat, c’était le septième jour ; le dimanche, le premier. Et sais-tu ce qui est arrivé le premier jour de la semaine ?

— Le Seigneur Jésus est ressuscité.

— C’est cela même et quant au jour du sabbat, il l’a passé dans la mort. Et qui l’avait fait mourir ? Les Juifs. Ainsi, ils avaient rejeté le Seigneur Jésus, et c’en est fait de leur alliance avec Dieu, jusqu’à ce qu’ayant reçu Jésus à la fin, la nouvelle alliance sera établie avec eux et ils garderont de nouveau le sabbat (Ézéch. 45:17 ; 46:3, 4).

— Que signifie donc pour nous le dimanche ?

— Il nous rappelle la résurrection de Jésus, et par conséquent le repos où il est entré après avoir accompli l’œuvre de la rédemption, et où il introduit avec Lui ceux qui lui appartiennent, c’est à dire ceux qui croient en Lui. Ce n’est pas le repos de l’ancienne création qui ne vient qu’après le travail ; c’est le repos de la nouvelle création inaugurée par la résurrection du Seigneur. Et, chose merveilleuse, c’est par le repos que nous commençons notre vie chrétienne. Nous n’avons pas à travailler pour trouver le repos, mais laisser nos œuvres mauvaises qui ne donnent que du labeur, et venir à Jésus. C’est pourquoi le Seigneur Jésus dit : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Matth. 11:28). Il nous introduit dans son repos, celui qu’il possède au ciel, son œuvre étant achevée. Et quand on est venu à Jésus, que l’on a le repos de la conscience et du cœur, alors on peut marcher dans les bonnes œuvres préparées par Dieu et pour lesquelles nous avons été créés dans le Christ Jésus (Éph. 2:10). C’est la nouvelle création. Et quand nous aurons travaillé avec le Seigneur et pour Lui, et que nous aurons combattu, nous entrerons dans le repos éternel préparé pour le peuple de Dieu.

— Trouvons-nous quelque commandement qui nous dit de garder le dimanche ?

— Non ; sous la loi donnée à un peuple terrestre pour éprouver son obéissance et lui montrer son impuissance, il y avait des commandements pour garder telle et telle ordonnance. Mais sous la grâce, il n’existe pas d’ordonnances. Quand nous avons cru au Seigneur Jésus et que nous sommes sauvés, nous appartenons à une nouvelle création (2 Cor. 5:17) ; Dieu nous donne une nouvelle vie et son Saint Esprit de sorte que nous comprenions bien ce qui lui est agréable et quelles sont ses pensées. Mais afin que nous ne nous trompions pas en prenant nos pensées pour les siennes, il nous donne des directions dans sa Parole.

— Et en avons-nous pour le dimanche ?

— Certainement. Ainsi le Seigneur, étant ressuscité le premier jour de la semaine, se trouve le soir de ce même jour avec ses disciples qui s’étaient rassemblés (Jean 20:19). Huit jours après, il vient de nouveau au milieu d’eux. Le sabbat est mis de côté, il est resté enseveli dans le sépulcre, car nous sommes morts à la loi (Gal. 2:19), et c’est dans la glorieuse résurrection de Christ que nous trouvons le repos.

— C’est bien bon de nous souvenir de cela, et nous pouvons nous réjouir le dimanche en y pensant.

— Les premiers chrétiens le pensaient bien ainsi car nous les voyons se réunir le premier jour de la semaine pour la fraction du pain, lorsqu’ils se souvenaient ensemble du Seigneur Jésus et annonçaient sa mort jusqu’à son retour (Actes 20:7 ; 1 Cor. 11:23-26).

— Et c’est ce que l’on fait encore maintenant, n’est-ce pas ?

— Oui. Bien que beaucoup de chrétiens soient dans l’ignorance quant au premier jour de la semaine qui est « le jour du Seigneur » et qu’ils cherchent à y voir une espèce de sabbat juif, le Seigneur a pris soin que ce jour fût conservé pour les siens jusqu’à son retour. L’apôtre Paul mentionne aussi ce premier jour de la semaine comme celui où les chrétiens devaient mettre à part ce qu’ils auraient amassé pour en faire part aux nécessiteux (1 Cor. 16:2).

— Tu as nommé « jour du Seigneur » le premier jour de la semaine. Est-ce qu’il est désigné ainsi dans la Bible ?

— Oui. L’apôtre Jean reçut en ce jour-là les merveilleuses révélations renfermées dans le livre de l’Apocalypse. « Je fus en Esprit », dit-il « dans la journée dominicale », c’est à dire le jour du Seigneur.

— Le dimanche est le jour qui est plus spécialement au Seigneur pour que nous jouissions de tout ce qu’il a fait pour nous.

— Et de tout ce qu’il est pour nous. Il est ressuscité et nous avec Lui, et le dimanche qui nous le rappelle donne au reste de la semaine ce caractère. Nous sommes « vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (Romains 6:11). « Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; pensez aux choses qui sont en haut, non pas à celles qui sont sur la terre » (Colossiens 3:1 et 2).

 

 

17                  Lévitique 23 — Les grande fêtes de l’Éternel : Pâque, Pains sans levain, Pentecôte

 

Nous avons parlé du sabbat qui était la figure du repos où Dieu veut introduire son peuple. Nous allons voir maintenant les grandes fêtes qui avaient lieu au cours de l’année. Dieu les avait établies pour rappeler aux Israélites son dessein de les rassembler autour de Lui et les moyens qu’il employait pour cela.

— Y avait-il beaucoup de fêtes ?

— Il y en avait sept : d’abord venait la Pâque qui avait lieu le quatorzième jour du premier mois, et le lendemain c’était la fête des pains sans levain qui durait sept jours. Ensuite venaient les fêtes qui se rapportaient à la moisson. C’étaient celle des prémices que l’on célébrait le lendemain du sabbat après la fin de la moisson, et cinquante jours plus tard, la Pentecôte. À celle-là succédait un long intervalle sans aucune fête. Puis le premier jour du septième mois c’était la fête des trompettes ; dix jours après, celle des propitiations, et enfin le quinzième jour commençait la fête des tabernacles qui durait huit jours.

— Que faisait-on pendant ces fêtes ?

— Dans toutes ces fêtes, il y avait une sainte convocation du peuple, on ne faisait aucune œuvre de service et on présentait des offrandes à l’Éternel. Tu te souviens de ce que signifie la fête de Pâque ?

— Oui. Elle rappelait aux Israélites leur délivrance du jugement de Dieu quand Il passa et fit périr les premier-nés des Égyptiens et que les enfants d’Israël furent épargnés à cause du sang de l’agneau.

— C’est cela. C’était le fondement de toutes les bénédictions pour les Israélites.

— Et pour nous, c’est Christ qui est notre agneau de pâque, n’est ce pas ?

— Sans doute. C’est à cause de ce sacrifice de Christ que Dieu non seulement nous épargne mais peut nous rassembler autour de Lui pour nous faire jouir de son repos.

— Tu m’as aussi parlé de la fête des pains sans levain, mais peux-tu me rappeler ce qu’elle signifie ?

— Les pains sans levain rappelaient aux Israélites la pureté que Dieu demandait d’eux pour pouvoir s’approcher de Lui. Le levain désigne le mal intérieur. Les pains sans levain représentent la pureté parfaite de Christ, sa perfection tandis qu’il était sur la terre. Mais celui qui possède la vie de Christ, le chrétien, doit marcher aussi dans la pureté comme Christ y a marché (1 Jean 2:6 ; 3:3 ; 1 Cor. 5:7 et 8).

— Mais n’avons nous pas toujours du péché en nous ?

— Sans doute, ce n’est que lorsque nous ne serons plus sur la terre que nous serons purifiés de tout levain. Mais, en attendant, il n’est pas du tout nécessaire que le péché agisse en nous. Dès que se montre un bourgeon du mauvais arbre, il faut le couper.

— Et comment le peut-on ?

— En regardant à Celui qui est notre vie, au Seigneur Jésus.

— Quelle fête venait après celle des pains sans levain ?

— C’était celle des prémices. Ce sont les premiers fruits, et d’une manière plus générale les commencements.

— Pourquoi donnait-on ce nom à cette fête ?

— Parce que, ce jour-là, on apportait au sacrificateur une gerbe des premiers fruits de la moisson. Le sacrificateur la présentait à l’Éternel et elle était agréée pour le peuple. Cela se faisait le lendemain du sabbat, c’est à dire le premier jour de la semaine. En même temps, on offrait un agneau en holocauste, un gâteau de fine farine pétrie à l’huile et une aspersion de vin. De plus, il n’était pas permis aux Israélites de manger de pain, ni de grain rôti ou en épis, provenant de la nouvelle moisson, jusqu’à ce qu’ils aient offert à Dieu les prémices.

— Qu’est-ce que cela représente ?

— Dis-moi d’abord ce qui arrive au grain de froment quand on l’a mis en terre.

— Je ne sais pas très bien. Quand on a semé des grains dans la terre, au bout de quelque temps, il pousse une herbe qui grandit et puis au bout se forme un épis tout rempli de grains semblables à celui qu’on a semé.

— Le germe que la graine renferme se développe au détriment du reste du grain. C’est sa mort. Mais de là naît la vie de la plante. Maintenant, sais-tu qui est celui qui s’est comparé à un grain de blé ? Lis dans l’évangile de Jean, au chapitre 12 le verset 24.

— « En vérité, en vérité, je vous dis : À moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ». De qui le Seigneur veut-il parler ?

— De Lui-même, car il venait de dire : « L’heure est venue pour que le fils de l’homme soit glorifié », c’est à dire pour qu’il monte dans la gloire. Or, pour aller dans la gloire de Dieu et y amener d’autres semblables à Lui, ce qui est le fruit, il fallait que ce cher Sauveur mourût comme le grain de froment (Lisez Héb. 2:10).

— Ah ! Je comprends. Ensuite il est ressuscité le premier jour de la semaine.

— Oui, et comme la gerbe de blé provenant du grain mis en terre et mort était présentée à l’Éternel et agréée pour le peuple, ainsi Jésus ressuscité est maintenant devant Dieu, agréé pour ceux qui Lui appartiennent, et il porte beaucoup de fruit.

— Que sont ces fruits ?

— Ce sont les rachetés. En mourant et en ressuscitant, le Seigneur Jésus a accompli la rédemption, la délivrance parfaite de ceux qui croient en Lui ; Il leur donne sa vie et eux aussi ressusciteront et seront semblables à Lui. Mais il devait ressusciter le premier !

— Alors le Seigneur Jésus était les prémices de la résurrection.

— Oui. C’est ce que la Bible nous dit. « Mais maintenant Christ a été ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui sont endormis » (1 Cor. 15:20). Il est le « commencement » de ce nouvel état de l’homme, la résurrection, cet état où la mort n’a plus de puissance ; il est « le premier-né d’entre les morts », et il ne veut pas être seul dans cet état, il veut y introduire les siens (Col. 1:18 ; Rom. 6:9 ; Phil. 3:21). Mais comme il était défendu de toucher à quoi que ce fût de la moisson avant que la première gerbe n’eût été présentée à l’Éternel, ainsi personne avant Christ n’est entré et ne pouvait entrer dans cette glorieuse vie de résurrection.

— Tu ne m’as rien dit des offrandes qui étaient présentées avec la première gerbe.

— Elles nous rappellent la personne bénie du Seigneur Jésus qui s’est offert en holocauste agréable à Dieu sur la croix. Les gâteaux sans levain pétris à l’huile représentent Jésus, homme parfait sur la terre, sans péché et rempli du Saint Esprit. Le vin représente la joie que Dieu trouve dans son Bien-aimé et que partagent ceux qui le connaissent (Jean 15:11).

— Il y a bien de quoi être rempli de joie en pensant que ce cher Sauveur est ressuscité et dans le ciel devant Dieu pour nous, et qu’il veut nous y avoir avec Lui.

— Oui, et tels que Lui : « Nous lui serons semblables » (1 Jean 3:2). La fête qui suivait celle des prémices va nous rappeler ce que Jésus fit pour les siens après être ressuscité et monté au ciel. Elle avait lieu cinquante jours après les prémices. C’était la Pentecôte.

— Que faisait-on ce jour-là ?

— Outre la sainte convocation, on apportait devant l’Éternel pour lui être présentés deux pains faits avec de la farine provenant de la moisson nouvelle, mais ils étaient pétris avec du levain. En même temps, on offrait des holocaustes, des sacrifices de prospérité et un sacrifice pour le péché.

— Quelle est la signification de cette fête ?

— Pour cela voyons dans le Nouveau Testament ce qui arriva le jour de la Pentecôte. Lis Actes 2 versets 1 et 4.

— « Et comme le jour de la Pentecôte s’accomplissait, ils étaient tous ensemble dans un même lieu…Et ils furent tous remplis de l’Esprit Saint ».

— Le Seigneur Jésus avait promis qu’il enverrait le Saint Esprit, mais cela ne pouvait se faire avant qu’il fût glorifié et par conséquent mort et ressuscité (Jean 15:26 ; 7:39). Le jour de la Pentecôte, dix jours après son ascension, le Seigneur accomplit sa promesse. Le Saint Esprit vint sceller ceux qui Lui appartenaient, qu’Il avait sauvés, et auxquels Il avait communiqué sa vie (voyez Jean 20:22). Ils étaient avec Lui déjà morts et ressuscités et devenaient ainsi « une sorte de prémices de ses créatures » (Jacques 1:18). Ils étaient ainsi présentés à Dieu. Ces pains faits avec une nouvelle farine, représentent donc les saints faisant partie d’une nouvelle création par la mort et la résurrection du Seigneur Jésus, et unis à Lui par le Saint Esprit.

— Mais nous ne sommes pas encore morts et ressuscités. Nous sommes sur la terre.

— C’est très vrai. Mais celui qui croit au Seigneur Jésus est uni à Lui de telle sorte que l’Écriture le présente comme étant dans la même position que Christ : mort avec Lui, ressuscité avec Lui, ayant la même vie que Lui. L’apôtre dit : « Nous avons été identifiés (ou faits une même plante) avec lui » (Rom. 6:5). Et autre part : « Si vous êtes morts avec Christ…Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ » (Col. 2:20 ; 3:1). La vie d’un chrétien ne peut pas se séparer de celle de Christ telle qu’elle est maintenant. Christ a été mort, et le chrétien est mort avec Christ au péché, et à la loi, et au monde. Christ est ressuscité pour vivre à Dieu, le chrétien est ressuscité avec Christ pour chercher les choses qui sont en haut où se trouve Christ. Le Seigneur Jésus est au ciel, et là-haut, il est la vie du chrétien qui est un bourgeois du ciel.

— Oh ! Combien cela est beau. On devrait toujours y penser.

— Oui, et alors on marcherait en servant Dieu constamment. Mais que reste-t-il toujours dans les saints sur la terre ?

— Le péché, et je pense que c’est pour cela que les pains renfermaient du levain.

— C’est vrai ; aussi y avait-il dans les offrandes un sacrifice pour le péché, pour nous rappeler l’efficace perpétuelle du sacrifice de Christ qui a ôté le péché de devant Dieu (Héb. 9:26 ; 10:10, 14). Mais rappelle-toi toujours que, bien que le péché soit toujours là en nous, nous n’avons pas besoin d’y céder. « Nous qui sommes morts au péché, comment vivrons-nous encore dans le péché ?… Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (Rom. 6:2, 11).

— Ces fêtes ne représentent-elles pas ce que Dieu voulait faire pour son peuple d’Israël ?

— Oui. Les premiers disciples qui reçurent le Saint Esprit le jour de la Pentecôte étaient des Israélites, et Pierre ce même jour prêche à la multitude des Juifs rassemblés de tous les pays à Jérusalem et leur dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, en rémission des péchés ; et vous recevrez le don du Saint Esprit » (Actes 2:38). Mais sauf un petit nombre, la nation ne voulut pas recevoir Christ, alors l’évangile fut annoncé aux autres peuples. Les Juifs s’opposèrent partout au Seigneur, ils furent rejetés, et ils doivent attendre le moment où Dieu les ramènera à Lui. C’est ce que nous verrons dans les fêtes suivantes.

 

 

18                  Lévitique 23 — Les grande fêtes de l’Éternel : fêtes des trompettes et des Tabernacles

 

Tu m’as dit que les autres fêtes de l’Éternel se rapportaient au moment où les Juifs se convertiraient.

— Oui. Mais auparavant il y a une chose que je veux te dire. La dernière fête était celle de la moisson. L’Éternel, à ce propos, donne à son peuple ce commandement : « Et quand vous ferez la moisson de votre terre, tu n’achèveras pas de moissonner les coins de ton champ, et tu ne glaneras pas la glanure de ta moisson ; tu les laisseras pour le pauvre et pour l’étranger. Moi, je suis l’Éternel, votre Dieu ».

— Mais Dieu leur avait déjà dit cela.

— C’est vrai, mais alors c’était en rapport avec les sentiments de compassion que le peuple de Dieu devait montrer envers les nécessiteux. Ici, cette prescription se trouve au milieu des fêtes qui racontent les voies de Dieu envers Israël pour le bénir, et elle nous fait voir qu’il y a aussi une part de bénédiction pour les autres. Israël était un peuple enrichi par la faveur de Dieu, jouissant des alliances et des promesses (voyez Rom. 9:4 et Éph. 2:12). Il aurait pu penser (et il l’a fait, hélas ! voyez Actes 22:21, 22) que Dieu n’avait rien pour les autres peuples qui sont ici représentés par les pauvres et les étrangers. Dieu leur montre qu’il y a aussi dans sa grâce quelque chose pour ceux-là et que les Israélites ne devaient pas les mépriser. Te rappelles-tu une occasion où le Seigneur, après avoir guéri et nourri les foules en Israël, montre aussi sa condescendance envers une pauvre femme étrangère qui lui demandait une faveur.

— Je pense que c’est la femme cananéenne qui avait une fille tourmentée par un démon. Jésus lui disait qu’il n’était envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël, mais elle répondit que les petits chiens mangeaient bien les miettes sous la table de leurs maîtres. Oh ! Je vois ! Cette pauvre femme était contente de prendre les petits restes comme les étrangers recueillaient les épis restés après la moisson. Mais aussi Jésus guérit sa fille.

— Oui, et c’est ce qui arrivera d’une manière plus générale quand les Juifs plus tard recouvreront leurs bénédictions ; les autres peuples en auront aussi leur part. Mais continuons ce qui se rapporte aux fêtes. Où est maintenant le peuple d’Israël ?

— Dispersé et méprisé. C’est parce qu’ils ont rejeté et crucifié le Seigneur Jésus, n’est-ce pas ?

— Oui, mais Dieu ne l’a pas abandonné pour toujours. Il se souvient de ses promesses faites à son serviteur Abraham et, dans sa grâce, il veut les accomplir en ramenant Israël dans son pays. La première fête dont je vais te parler représente le premier acte de ce retour. C’est la fête des trompettes.

— Quel nom étrange ! Pourquoi le lui donnait-on ?

— Parce qu’en ce jour là, le premier du septième mois, l’Éternel avait ordonné que l’on sonnât des trompettes, que le peuple se rassemblât et que se fût un jour de repos. En même temps, on offrait des offrandes à l’Éternel.

— Mais comment cela représente-t-il le retour du peuple dans son pays ?

— Dieu avait ordonné à Moïse de faire deux trompettes d’argent (Nbres 10:1à3). Quand on sonnait, toute l’assemblée dispersée dans le camp ou dehors, devait se rassembler devant le tabernacle en présence de Dieu.

— Comme les trompettes appelaient le peuple auprès de Dieu, il viendra un jour où l’Éternel fera dire à son peuple dispersé par toute la terre de revenir dans le beau pays de Canaan.

— C’est cela même. Cherche dans le livre du prophète Ésaïe au chapitre 27 le verset 13.

— « Et il arrivera en ce jour-là qu’on sonnera de la grande trompette ; et ceux qui périssaient dans le pays d’Assyrie, et les exilés du pays d’Égypte, viendront et se prosterneront devant l’Éternel, en la montagne sainte, à Jérusalem ».

— Le prophète Jérémie dit aussi : « Et toi, mon serviteur Jacob, ne crains point, et ne t’effraye pas, Israël ! car voici, je te sauve d’un [pays] lointain, et ta semence, du pays de leur captivité, et Jacob reviendra et sera tranquille et en repos, et il n’y aura personne qui l’effraye » (Jér. 46:27).

— Ce sera un bien beau jour pour ce pauvre peuple. Mais comment sauront-ils qu’ils doivent retourner ? Car je comprends bien que Dieu ne les appellera pas par des trompettes comme celles qui sonnaient dans le camp.

— Tu as raison. Les trompettes sont la figure d’un appel qui se fait entendre pour attirer l’attention. Mais lis encore dans le prophète Ésaïe chapitre 11 verset 12.

— « Et il élèvera un étendard devant les nations, et rassemblera les exilés d’Israël, et réunira les dispersés de Juda des quatre bouts de la terre ».

— Et si nous lisons encore aux versets 19 et 20 du dernier chapitre du même prophète, tu verras par quels moyens Dieu opérera ce retour : « Et je mettrai au milieu d’eux un signe ; et j’enverrai les réchappés d’entre eux vers les nations… Et ils amèneront tous vos frères, d’entre toutes les nations ». Tu disais que ce sera un beau jour, tu as raison ; mais sais-tu aussi ce qui arrivera alors ? Qui apprendront-ils à connaître ? Et à cause de qui Dieu pardonnera-t-il leur grand péché ?

— À cause de Jésus. Ils apprendront à le connaître, lui que leurs pères ont crucifié.

— Aussi lisons-nous dans le prophète Zacharie parlant de ce moment : « Et je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplications ; et ils regarderont vers moi, celui qu’ils auront percé, et ils se lamenteront sur lui, comme on se lamente sur un [fils] unique, et il y aura de l’amertume pour lui, comme on a de l’amertume pour un premier-né » (Zach. 12:10). Ils se repentiront alors comme l’apôtre Pierre les y exhortait quand il disait : « Repentez-vous donc et vous convertissez, pour que vos péchés soient effacés » (Actes 3:19), et qu’ils ne voulurent pas écouter cet appel. C’est cette douleur de repentance que préfigurait cette fête qui avait lieu le dixième jour du septième mois et que l’on nommait la fête des propitiations. « Vous aurez une sainte convocation et vous affligerez vos âmes », dit l’Éternel.

— Mais tu m’as déjà parlé de ce jour-là. C’est celui où le souverain sacrificateur entrait dans le lieu très saint avec du sang, et où un bouc qui portait les péchés du peuple était envoyé au désert.

— C’est juste. Et tu peux voir par là que si les enfants d’Israël doivent sentir amèrement leur affreux péché d’avoir rejeté Christ, ils verront aussi que lui-même a ôté leurs péchés par son sacrifice et les a portés à leur place, comme le dit le prophète Ésaïe : « Il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités » (53:5).

— Il reste encore une fête. C’est celle des tabernacles, n’est-ce pas ? D’où vient son nom ?

— Pendant les sept premiers jours de cette fête qui commençait le quinzième jour du septième mois et qui durait huit jours, les Israélites devaient demeurer dans les tentes comme ils avaient fait au désert.

— Alors ils ne pouvaient pas célébrer cette fête dans le désert, car là ils étaient toujours dans des tentes.

— Tu as raison. Elle ne pouvait l’être que dans le pays, comme la fête des prémices et celle de la Pentecôte. La fête des tabernacles était destinée à rappeler aux Israélites qu’ils avaient passé à travers le désert et avaient supporté les fatigues et les labeurs avant d’entrer dans le repos du pays. Elle venait aussi après la moisson et la vendange, quand tous les fruits de la terre étaient recueillis et que l’on en jouissait. C’était une fête de joie. « Et le premier jour vous prendrez du fruit de beaux arbres, des branches de palmiers, et des rameaux d’arbres touffus et de saules de rivière ; et vous vous réjouirez devant l’Éternel, votre Dieu, pendant sept jours ». Sept jours désignent une période de temps complète.

— Que faisait-on avec ces branches d’arbres ?

— D’après ce que nous lisons dans le livre de Néhémie, il paraît que ces branches servaient à faire des tentes de feuillage que l’on dressait sur les terrasses des maisons, dans les cours et les places de la ville, et où l’on habitait durant les sept jours de la fête solennelle (Néhémie 8:13-18). Mais en même temps on portait à la main des rameaux avec leurs fruits en signe de réjouissance.

— Je pense que les Israélites devaient beaucoup aimer célébrer cette fête qui leur rappelait les soins de Dieu envers eux dans le désert, et ses bénédictions dans le pays.

— Cela aurait dû être ainsi, cependant il n’est pas fait mention de la célébration de cette fête avant le temps de Néhémie. Les Israélites voulaient bien jouir des bénédictions, mais sans se rappeler Celui de qui ils les tenaient. Aussi qu’arriva-t-il ? Comme ils oubliaient Dieu, au lieu de prospérer ils trouvèrent la ruine. Mais à l’époque de Néhémie, revenus en petit nombre dans le pays, humiliés, sous la domination des étrangers, ils se replacèrent sur le terrain de Dieu qui est la soumission, l’obéissance à sa parole. Et nous pouvons croire que depuis ce temps ils continuèrent à célébrer cette fête, car nous voyons qu’ils le faisaient au temps du Seigneur Jésus.

— Mais peuvent-ils le faire maintenant ?

— Pas en réalité puisqu’ils ont rejeté le Seigneur Jésus qui seul pouvait les introduire dans le vrai repos. Déjà quand Jésus était sur la terre, elle n’est plus appelée une fête de l’Éternel mais une fête des Juifs. Et maintenant, à cause de leur péché, ils sont de nouveau comme errants dans le désert, sans repos (Ésaïe 8:21, 22). Il faut, avant qu’ils soient ramenés, qu’aient lieu sur la terre la moisson et la vendange, c’est à dire les jugements de Dieu comme nous le voyons en Apocalypse 14:14-20. La moisson, c’est le jugement qui sépare le bon grain de l’ivraie (Matth. 13:30) ; la vendange, c’est le jugement final sur la terre (Apoc. 14:19). Alors le peuple d’Israël qui se sera humilié et aura reconnu Jésus comme le Fils de Dieu et le roi d’Israël (Jean 1:50) entrera dans le repos qui reste pour lui (Héb. 4:9) et ce repos durera mille ans comme nous le dit la parole de Dieu (Apoc. 20:1-6) qui décrit le bonheur de cette époque pour Israël et pour la terre (Ésaïe 11:1-6). Ce sera alors la vraie fête des tabernacles car la joie remplira tous les cœurs quand Jésus règnera. Aussi toutes les nations seront-elles appelées à la célébrer (Zach. 14:16).

— J’aimerais beaucoup que tu me parles de cette époque. Ce sera si beau de voir le Seigneur Jésus régner sur la terre, et tout le monde lui obéir.

— Ce serait trop long maintenant. Mais il y aura quelque chose de plus beau encore. C’est ce que représente le huitième jour de la fête qui est appelé « la dernière journée, la grande journée de la fête ». Lis Jean 7:37 à 39 : « Et en la dernière journée, la grande journée de la fête, Jésus se tint là et cria, disant : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, selon ce qu’a dit l’écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre (Or il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié) ». Pourquoi ce jour était-il le plus grand ?

— Parce que les sept jours figuraient seulement la bénédiction de mille ans sur la terre actuelle souillée par le péché et qui doit être détruite, tandis que le huitième jour représente le jour de la résurrection, le jour éternel, le repos sans fin dont jouissent déjà ceux qui croient en Jésus (Matth. 11:28). Ceux-là reçoivent aussi maintenant le Saint Esprit, de sorte que non seulement ils jouissent pour eux-mêmes de la joie et de la paix, mais elle se répand au dehors ; par la puissance du Saint Esprit, ils manifestent dans leur vie ici-bas la vie du Seigneur Jésus. Ils seront bientôt réunis au Seigneur Jésus dans le ciel, et quand Jésus paraîtra, ils paraîtront avec lui dans la gloire. Puis au bout des mille ans, pendant lesquels ils règneront avec Christ sur la terre, le ciel et la terre d’à présent disparaîtront, il y aura un nouveau ciel et une nouvelle terre où la justice habitera, et les hommes sauvés y seront éternellement heureux dans le repos de Dieu (Lisez Rom. 14:17 ; 2 Cor. 4:10 ; Col. 3:3, 4 ; Apoc. 20:4, 6, 11 ; 21:1-4 ; 2 Pierre 3:10, 13). Voilà comment dans ce merveilleux chapitre toute l’histoire des voies de Dieu envers son peuple nous est tracée jusqu’à l’éternité.

 

 

19                  Lévitique 24 — Le sanctuaire et le blasphémateur

 

— Dans ce chapitre, l’Éternel donne d’abord à Moïse des instructions pour ce qui devait se faire continuellement dans le sanctuaire. Mais te souviens-tu de ce que représente le sanctuaire ?

— C’est le ciel.

— Oui. Les choses qui y étaient et ce qui devait s’y faire étaient des images des choses célestes et de ce qui se fait au ciel. Peux-tu me dire comment était partagé le tabernacle ?

— Il y avait deux parties : le lieu saint, et derrière le voile le lieu très saint où se trouvait l’arche, le trône de Dieu.

— Et qu’y avait-il dans le lieu saint ?

— Il s’y trouvait un autel d’or sur lequel on offrait les parfums, puis un chandelier d’or qui supportait sept lampes, et enfin une table couverte d’or sur laquelle on disposait les pains de proposition.

— C’est bien cela. La première chose qui nous est montrée, c’est que dans le sanctuaire, devant l’Éternel, il y avait une lumière qui devait brûler perpétuellement.

— Que représente cette lumière ?

— Lis dans l’Apocalypse, au chapitre 4 la dernière partie du verset 5.

— « Il y a sept lampes de feu, brûlant devant le trône, qui sont les sept Esprits de Dieu ».

— Ces lampes représentaient la lumière parfaite du Saint Esprit continuellement maintenue devant Dieu en rapport avec le peuple d’Israël. Et qui est-ce qui avait continuellement soin de faire brûler les lampes ?

— Aaron, le souverain sacrificateur.

— Oui. Et sais-tu qui il représente ?

— Christ. C’est le Seigneur Jésus qui s’occupe des enfants d’Israël, dans le ciel devant Dieu. Mais je croyais que les enfants d’Israël étaient rejetés et que maintenant Christ s’occupait de nous dans le ciel.

— Tu as raison. Sur la terre, pour un temps, Israël est rejeté. Mais ce n’est pas pour toujours. Nous voyons ici ce qu’il y a au ciel dans la pensée de Dieu pour ce pauvre peuple. Lis Romains 11:1, 28, 29.

— « Je dis donc : Dieu a-t-il rejeté son peuple ?... Dieu n’a point rejeté son peuple, lequel il a préconnu…Ils sont bien-aimés à cause des pères. Car les dons de grâce et l’appel de Dieu sont sans repentir ».

— Ainsi Dieu ne change pas à leur égard ; le Seigneur Jésus est mort pour la nation même qui l’a rejeté (Jean 11:52), et ses soins entretiennent perpétuellement dans le ciel le témoignage de l’Esprit pour elle. As-tu remarqué quand Aaron arrangeait les lampes ?

— Du soir jusqu’au matin. Pendant la nuit.

— Oui, pendant que le peuple dormait. Maintenant il dort aussi dans la nuit de son péché, mais la lumière brille dans le ciel pour lui.

— Et pour nous ?

— Pour nous ? Jésus paraît pour nous devant la face de Dieu, il est toujours vivant pour intercéder pour nous et nous sauvera de tout danger jusqu’à la fin de notre course (Héb. 9:24 ; 7:25). Mais nous avons le Saint Esprit, de sorte que nous sommes nous-mêmes lumière dans le Seigneur, des enfants de Dieu qui ont à reluire comme des luminaires au milieu des ténèbres du monde où nous rendons témoignage au Seigneur Jésus. Nous sommes des sacrificateurs qui avons, par la foi, le privilège de pénétrer dans le sanctuaire, le ciel, et d’y voir la pensée de Dieu (1 Cor. 6:19 ; Éph. 5:8 ; Phil. 2:15).

— Que cela est glorieux !

— Oui, mais c’est par Christ seul et pour sa gloire. Mais revenons à ce qui concerne le peuple d’Israël. Qu’y avait-il encore devant le chandelier et les lampes ?

— Une table couverte d’or pur, et sur cette table douze pains.

— Je t’ai dit une fois ce que représentent ces pains [Simples entretiens sur l’Exode, ch. 25 - BN 1880 p. 128]. Dans le chapitre 24 du Lévitique, les choses sont présentées en rapport avec les dispensations et les voies de Dieu envers son peuple].

— Ce sont les douze tribus d’Israël.

— C’est cela. Elles étaient là devant Dieu, représentées par les pains sans levain. Il les voyait sans péché (Nomb. 23:21) ; ils étaient sur la table pure, en relation avec Christ représenté par cette table ; et la lumière des lampes portées par le chandelier, qui représente aussi Christ, tombait continuellement sur eux comme pour les placer plus vivement devant Dieu. Quelle image merveilleuse des desseins de Dieu en Christ est mise ainsi devant nous !

— Cela nous fait si bien comprendre les pensées de Dieu.

— Mais il y avait encore une chose en rapport avec les pains. Que devait-on mettre dessus ?

— De l’encens pur. On le brûlait et cela répandait une agréable odeur. Et je me rappelle que ce parfum représente Christ qui est toujours agréable à Dieu.

— Ainsi nous apprenons que, malgré le péché d’Israël, et maintenant qu’il est dans la sombre nuit amenée sur lui par ses iniquités (Ésaïe8:21, 22), perdu dans le monde, il subsiste par la sacrificature de Christ devant Dieu. Et les saints hommes de Dieu, malgré la ruine de ce pauvre peuple, entrent par la foi dans la pensée de Dieu. Par exemple, au temps d’Élie le royaume était divisé ; les dix tribus séparées adoraient Baal ; et que dit Élie quand il était tout seul prophète de l’Éternel contre les 850 prophètes idolâtres ? Lis 1 Rois 18:31.

— « Et Élie prit douze pierres, selon le nombre des tribus des fils de Jacob, auquel vint la parole de l’Éternel, disant : Israël sera ton nom ».

— Élie considérait le peuple comme il était selon la pensée de Dieu. Vois aussi le verset 36. Et quand plus tard, les dix tribus sont dispersées, loin des regards des hommes – car on ne sait où elles se trouvent, – et que ceux qui étaient rentrés ont rejeté leur Messie et que Jérusalem va être détruite, que dit Paul à Agrippa ? Lis Actes 26:6, 7.

— « La promesse faite par Dieu à nos pères, à laquelle nos douze tribus, en servant [Dieu] sans relâche nuit et jour, espèrent parvenir ».

— Paul aussi se transportait par la foi dans le sanctuaire et voyait que Dieu se souvient de son peuple.

— Nous avons lu aussi que les sacrificateurs mangeaient les pains de proposition quand on les avait remplacés. Qu’est-ce que cela signifiait ?

— Manger, c’est faire de la chose que l’on mange une partie de soi-même. C’est ce que l’on appelle s’identifier. C’est s’unir de manière à être la même chose (1 Cor. 10:16-18). Christ représenté par les sacrificateurs s’identifiait avec le peuple d’Israël. Maintenant, dis-moi quelle est la seconde chose qui nous est racontée dans ce chapitre.

— Une triste histoire. Un homme qui a blasphémé le nom de l’Éternel et qu’Il commande au peuple de lapider.

— Bien triste histoire, en effet. Après les choses merveilleuses du ciel, toutes pures et parfaites, nous voici sur la terre, au milieu du péché. Ce que nous avons vu dans le sanctuaire nous représentait Israël dans la pensée de Dieu qui, béni soit-il, accomplira bientôt ses desseins à l’égard de son peuple. Mais l’histoire du blasphémateur nous montre une image de ce que cette misérable nation a fait et du jugement qui est tombé sur elle.

— Comment cela ?

— Que disaient de Jésus les scribes et les pharisiens après qu’il eut chassé un démon ?

— Qu’il le faisait par la puissance de Satan (Marc 3:22). Je vois, ils blasphémaient contre Dieu lui-même en disant cela !

— Et te rappelles-tu de quoi fut accusé le Seigneur Jésus quand, après l’avoir pris, on l’eut amené devant le souverain sacrificateur ?

— Oh oui ! Le souverain sacrificateur dit : il a blasphémé ; et tous dirent : Il mérite la mort.

— Ainsi le péché dont ils se rendaient coupables, ils l’attribuaient au Seigneur Jésus ; ils maudissaient leur Roi et leur Dieu, et ils le firent mourir. Dieu les a-t-il rejetés aussitôt ?

— Non, il leur fit annoncer l’évangile et les invita à se repentir. Il y en eut beaucoup qui crurent au Seigneur Jésus.

— C’est vrai. Mais ce ne fut pas la masse de la nation ni les chefs. Quelqu’un fut accusé comme Jésus d’avoir blasphémé et fut lapidé. Sais-tu qui ?

— C’est Étienne, n’est-ce pas ?

— Oui, les Juifs ne voulurent pas recevoir le témoignage qu’Étienne rendait par le Saint Esprit, comme il le leur dit : « Et ils ne pouvaient pas résister à la sagesse et à l’Esprit par lequel il parlait » (Actes 6:10). Ils bouchèrent leurs oreilles pour ne plus l’entendre, le lapidèrent, et peu d’années après, s’opposant toujours à Christ, leur ville fut détruite, ils furent emmenés en captivité et depuis ils demeurent sous le terrible jugement de Dieu (Actes 7:51, 55, 57 ; Luc 21:22-24).

 

20                  Lévitique 25 — L’année de repos et le jubilé.

 

As-tu fait bien attention à ce chapitre que nous avons lu ensemble ?

— Je pense que oui bien que je ne me rappelle peut-être pas maintenant tout ce qui s’y trouve.

— Nous apprenons peu à peu, et c’est pourquoi il nous faut lire avec assiduité la parole de Dieu et ne pas être des auditeurs oublieux, mais repasser dans nos cœurs ce que nous avons lu et entendu. Quelle est donc la première chose qui t’a frappée ?

— L’Éternel voulait que la septième année, la terre se reposât. Je ne comprends pas bien pourquoi. La terre a-t-elle besoin de repos ?

— L’Éternel voulait imprimer bien profondément deux choses dans l’esprit de son peuple. La première était celle du repos où il veut l’introduire, et la seconde c’est que la terre de Canaan qu’il donnait aux Israélites pour y habiter, ne cessait pas d’être à Lui. « Le pays est à moi ; car vous, vous êtes chez moi comme des étrangers et comme des hôtes », dit l’Éternel. Ainsi la terre appartenant à Dieu doit jouir de son repos, tout comme son peuple en jouira. Aussi ce repos de la septième année n’était qu’une figure de ce que Dieu veut faire plus tard. Pour le comprendre lis Romains 8:22.

— « Car nous savons que toute la création ensemble soupire et est en travail jusqu’à maintenant ».

— Et sais-tu pourquoi ?

— C’est à cause du péché.

— Tu as raison. Dieu, qui avait tout créé très bon, dit à Adam après sa désobéissance : « Maudit est le sol à cause de toi ; tu en mangeras [en travaillant] péniblement tous les jours de ta vie » (Genèse 3:17). Ce n’est pas le repos, cela, ni pour l’homme ni pour la terre. Mais, dans sa grâce, Dieu a établi un repos pour tous deux.

— Quand sera-ce ? N’est-ce pas quand Jésus viendra ?

— Oui. Lis les versets 19 et 21 du chapitre 8 de l’épître aux Romains.

— « Car la vive attente de la création attend la révélation des fils de Dieu…dans l’espérance que la création elle-même aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour [jouir de] la liberté de la gloire des enfants de Dieu ». Qu’est-ce que la révélation des fils de Dieu ?

— La même chose que la révélation ou l’apparition glorieuse du Seigneur Jésus. L’apôtre dit : « Quand le Christ qui est notre vie, sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire » (Col. 3:4).

— La terre jouira-t-elle alors aussi de la bénédiction et produira-t-elle plus de fruits ?

— Certainement. Elle sera affranchie de la servitude et de la corruption, comme tu l’as lu. Les prophètes et les Psaumes nous décrivent ces temps merveilleux de bonheur pour la terre. Dans le Psaume 96, la création est représentée comme se réjouissant de la venue de l’Éternel. Lis les versets 11 et 12 et le début du 13ème.

— « Que les cieux se réjouissent, et que la terre s’égaye ; que la mer bruie, et tout ce qui la remplit ; que les champs se réjouissent, et tout ce qui est en eux ! Alors tous les arbres de la forêt chanteront de joie, devant l’Éternel ; car il vient ».

— Quand il vient, les soupirs cessent ; il juge les méchants, mais il ôte la malédiction et établit la bénédiction. Lis encore au Psaume 65 les versets 9 à 13.

— « Tu as visité la terre, tu l’as abreuvée, tu l’enrichis abondamment : le ruisseau de Dieu est plein d’eau. Tu prépares les blés, quand tu l’as ainsi préparée. Tu arroses ses sillons, tu aplanis ses mottes, tu l’amollis par des ondées, tu bénis son germe. Tu couronnes l’année de ta bonté, et tes sentiers distillent la graisse. Ils distillent sur les pâturages du désert, et les collines se ceignent d’allégresse. Les prairies se revêtent de menu bétail, et les plaines sont couvertes de froment : elles poussent des cris de triomphe ; oui, elles chantent ».

— Même le désert deviendra fertile et riant, ainsi que le dit le prophète Ésaïe : « Le désert et la terre aride se réjouiront ; le lieu stérile sera dans l’allégresse, et fleurira comme la rose ; il fleurira abondamment, et il sera dans l’allégresse, oui, dans l’allégresse, et il exultera (35:1, 2). Et dans ce temps-là où le tabernacle de David sera relevé, Israël reviendra pour ne plus être arraché de sa terre comme le dit le prophète Amos. Alors dit l’Éternel « celui qui laboure atteindra celui qui moissonne, et celui qui foule les raisins, celui qui répand la semence » (Amos 9:13) ; c’est à dire que les fruits de la terre bénie se succèderont sans relâche, comme dans l’année sabbatique, la septième année, la terre produisait d’elle-même pour tous, même pour les étrangers et les pauvres, et pour les animaux.

— Quelle heureuse époque !

— Oui, tout montre la création se reposant alors du repos de Dieu quand son Fils règnera. Les animaux aussi en jouiront et ne se feront plus de mal. Le prophète Ésaïe l’annonce pour les jours bénis où le Fils de David, le Roi d’Israël, sera Roi sur toute la terre. Ce sera un règne de paix et de justice (Ésaïe 11:1-9 ; Héb. 7:2 ; Zach. 14:9). Alors les hommes ne se feront plus la guerre, chacun vivra en paix, jouissant du bonheur apporté par Christ. Lis dans le prophète Michée au chapitre 4 les versets 3 et 4.

— « Et il jugera au milieu de beaucoup de peuples, et prononcera le droit à de fortes nations jusqu’au loin ; et de leurs épées ils forgeront des socs, et de leurs lances, des serpes : une nation ne lèvera pas l’épée contre une [autre] nation, et on n’apprendra plus la guerre. Et ils s’assiéront chacun sous sa vigne et sous son figuier, et il n’y aura personne qui les effraye ».

— Et le prophète Osée dit aussi : « Et je ferai pour eux, en ce jour-là, une alliance avec les bêtes des champs, et avec les oiseaux des cieux, et avec les reptiles du sol ; et j’ôterai du pays, en les brisant, l’arc et l’épée et la guerre ; et je les ferai reposer en sécurité » (Osée 2:18). Il y a bien d’autres passages semblables, mais je veux t’en faire lire encore un pour que nous voyions que c’est la venue du Seigneur Jésus qui fait cesser toutes les douleurs et amène la bénédiction sur la terre. C’est dans le prophète Ézéchiel, chapitre 34 versets 23 à 27.

— « Et je susciterai sur eux [sur les brebis du troupeau de l’Éternel] un pasteur qui les paîtra, mon serviteur David : lui les paîtra, et lui sera leur pasteur. Et moi, l’Éternel, je serai leur Dieu, et mon serviteur David [c’est Jésus, le Fils de David] sera prince au milieu d’eux. Moi, l’Éternel, j’ai parlé. Et je ferai avec eux une alliance de paix, et je mettrai fin aux bêtes mauvaises dans le pays ; et ils habiteront dans le désert en sécurité, et dormiront dans les forêts. Et d’eux et des alentours de ma colline, je ferai une bénédiction ; et je ferai tomber la pluie en son temps : ce seront des pluies de bénédiction. Et l’arbre des champs donnera son fruit, et la terre donnera son rapport ».

— Voilà ce dont la septième année était la figure. On a vu une ombre de cette époque à venir sous le règne de Salomon (1 Rois 4:20, 25), mais le péché du roi lui-même vint bientôt tout gâter. Il n’en sera pas de même quand Jésus règnera.

— De quoi les enfants d’Israël devaient-ils se nourrir après cette année de repos puisqu’on n’avait rien cultivé ?

— N’as-tu pas remarqué que Dieu lui-même répond à cette question bien naturelle au cœur de l’homme qui, lorsque Dieu commande, devrait simplement obéir et se confier en Lui. Mais Dieu, dans sa grâce, veut bien nous donner toutes les assurances possibles que ses soins ne manqueront pas. Veux-tu relire les versets 20 à 22 de notre chapitre de Lévitique 25 ?

— « Et si vous dites : Que mangerons-nous la septième année ; voici, nous ne semons pas, et nous ne recueillons pas nos produits ? Je commanderai que ma bénédiction soit sur vous en la sixième année, et elle donnera le produit de trois ans. Et vous sèmerez la huitième année et vous mangerez du vieux produit, jusqu’à la neuvième année ; jusqu’à ce que son produit soit venu, vous mangerez le vieux ». Ils n’avaient pas lieu de s’inquiéter et ils pouvaient jouir tranquillement du repos de la septième année.

— Oui, la bénédiction de Dieu leur était assurée quand ils étaient obéissants et s’attendaient à Lui. Comme le dit le roi Salomon : « La bénédiction de l’Éternel est ce qui enrichit, et il n’y ajoute aucune peine » (Proverbes 10:22).

— Comment cela s’applique-t-il à nous ?

— Nous n’avons pas à garder une année sabbatique. Si nous sommes chrétiens, nous jouissons déjà du repos du cœur que Jésus donne à ceux qui viennent à Lui, et nous goûtons par la foi les bénédictions célestes. Mais qu’avons-nous à faire en traversant la terre avec tous nos besoins ? Nous attendre à Dieu, dépendre de ce bon père qui nous aime, nous confier entièrement à Lui dans la certitude qu’il pourvoit à tous nos besoins, et marcher dans l’obéissance comme ses enfants bien-aimés (Lisez Matth. 6:25-32 ; Héb. 13:5, 6 ; Phil. 4:6 ; 1 Pierre 5:7 ; 1:14).

— Penses-tu que nous verrons ces temps heureux sur la terre ? Ne serons-nous pas dans le ciel avec Jésus ?

— Sans doute, mais nous serons avec Lui, heureux de voir la terre bénie, ses habitants délivrés de la puissance de l’ennemi, Christ, notre Seigneur, reconnu et honoré. En lisant l’Apocalypse, on peut voir l’intérêt que les saints glorifiés prennent à l’établissement du règne du Seigneur Jésus ici-bas et la part qu’ils y auront. Il est dit que nous règnerons avec Lui et que nous jugerons le monde (Apoc. 5:5, 9-10 ; 7:13-17 ; 11:16-18 ; 19:4 ; 2 Tim. 2:12 ; 1 Cor. 6:2, 3).

 

 

21                  Lévitique 26 — Obéissance, désobéissance et repentir

 

C’est un chapitre bien sérieux que celui-ci. As-tu bien compris de quoi il parle ?

— C’est des bénédictions que Dieu voulait accorder à son peuple s’il était obéissant, et puis des malheurs qui lui arriveraient s’il n’obéissait pas.

— Et sais-tu ce que cela nous apprend relativement à Dieu ?

— Dieu est saint et juste.

— Oui, il ne peut voir le mal chez les siens sans le reprendre, et ainsi l’on ne saurait être heureux quand on n’est pas obéissant. Mais ce chapitre nous montre aussi la patience de Dieu. Sais-tu en quoi ?

— Il ne voulait pas tout de suite rejeter son peuple et le chasser loin du pays qu’il leur avait donné.

— Tu as raison. Les châtiments que Dieu leur infligeait dans sa justice avaient pour but de les ramener à Lui, car la bonté de Dieu pousse à la repentance (Rom. 2:4), et il ne prend point plaisir à la mort du méchant, mais plutôt que le méchant se détourne de sa voie et qu’il vive (Ézéch. 33:11 ; voyez 2 Pierre 3:9). Ce n’est que lorsque le peuple d’Israël a épuisé la patience de Dieu qu’il est chassé de sa terre. Mais même alors tout n’est pas fini pour lui. Il reste une ressource : c’est la fidélité de Dieu et sa miséricorde. Quand du côté de l’homme il n’y a plus rien à attendre, il reste le cœur de Dieu.

— Quel bonheur de voir que Dieu est plein de miséricorde ! Nous en avons bien besoin.

— Assurément. Sans cela, quel espoir pourrions-nous avoir ? Mais penses-tu que Dieu était en droit de demander l’obéissance aux Israélites ?

— Oh oui. Dieu avait été si bon envers eux. Il les avait retirés d’Égypte et des mains du méchant Pharaon, et Il voulait leur donner un beau et bon pays.

— C’est ce que Dieu leur rappelle au verset 13 : « Moi, je suis l’Éternel, votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte, afin que vous ne fussiez pas leurs esclaves : j’ai brisé les liens de votre joug, et je vous ai fait marcher la tête levée ». Et s’ils étaient obéissants, Dieu leur promettait l’abondance de biens, la paix dans le pays, la protection contre tout mal, la victoire sur leurs ennemis, et, ce qui couronnait toutes ces bénédictions, l’Éternel voulait être au milieu d’eux, Lui, leur Dieu, et eux, son peuple.

— Qu’ils auraient été heureux ! Je me demande comment il se fait qu’avec tout cela, les Israélites n’aient point été obéissants.

— C’est qu’ils avaient ce méchant cœur naturel qui n’aime point Dieu, qui ne se soumet pas à Lui (Rom. 8:7), que rien ne peut fléchir, ni les menaces du jugement ni l’amour (Matth. 11:16-19). Le peuple d’Israël est la démonstration éclatante de ce qu’est notre cœur que Dieu appelle un cœur incirconcis (vers. 41), c’est à dire mauvais dans sa nature.

— Je le connais bien ; mais comment en être débarrassé ? Cela me préoccupe souvent.

— Il n’y a qu’un seul moyen, c’est la mort. Car si Dieu pardonne les péchés de sorte qu’il ne s’en souvient plus, la mauvaise nature qui est la source des péchés n’est détruite que par la mort.

— Devons-nous donc attendre d’être morts ?

— Oui, pour être complètement et pour jamais débarrassés de notre mauvaise nature. Mais Dieu nous dit dans sa Parole que nous pouvons déjà nous tenir pour morts avec Christ relativement au péché, et vivants pour Dieu. Ainsi, quand la mauvaise nature vient nous solliciter à faire quelque chose de mal, il faut lui dire : Non, je suis mort au péché avec mon précieux Sauveur qui est mort pour moi (Lisez Romains 6:1-14).

— Aurai-je la force de résister aux mauvaises pensées et à l’impatience et à tant d’autres choses ?

— Oui, car il est dit : « le péché ne dominera pas sur vous ». Un mort peut-il avoir un désir ? Peut-il se mettre en colère ? Non, n’est-ce pas ? Eh bien, si nous croyons Dieu quand il nous dit que nous sommes morts avec Christ, nous pouvons, quand le mal nous sollicite, dire : Non, non, je suis mort. Et quant à la force, elle ne vient jamais de nous, nous sommes « sans force », mais Dieu qui a mis en nous la vie de Christ nous a aussi donné le Saint Esprit qui est la force pour nous faire agir comme morts avec Christ et vivants à Dieu. L’apôtre Paul dit : « Si par [l’] Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez » (Romains 8:13).

— Tout nous vient de Dieu qui nous a sauvés et qui ensuite nous donne tout ce qu’il nous faut pour le servir.

— Oui, et c’est pourquoi le chrétien est aussi appelé, et d’autant plus, à l’obéissance (1 Pierre1:14) ; et il n’a aucune excuse s’il est désobéissant. Tout comme le peuple d’Israël, il est sous le gouvernement de Dieu. S’il fait bien, il jouit de Dieu, de sa présence, de sa paix ; il peut résister à ses ennemis (1 Pierre 3:8-15). Mais s’il fait mal, il ne peut être heureux et Dieu le châtie.

Revenons maintenant à notre chapitre. Pourrais-tu me dire de quels châtiments Dieu menaçait son peuple s’il était désobéissant ? Regarde d’abord aux versets 16 et 17.

— Leurs ennemis devaient les piller et dominer sur eux.

— On peut voir au livre des Juges au chapitre 6 comment cela arriva au temps de Gédéon. Et ensuite lis aux versets 18 à 20, qu’y vois-tu ?

— Que le ciel serait comme de fer et la terre comme d’airain, et qu’elle ne rapporterait point de fruits. Cela veut dire qu’il n’y aurait point de pluie et qu’alors tout sècherait, n’est-ce pas ?

— C’est cela ; mais te rappelles-tu un cas où cela est arrivé ?

— Oui. Du temps du méchant roi Achab et du prophète Élie, quand il ne plut pas pendant trois ans et demi (1 Rois 17 ; Jacques 5:17)

— Le troisième châtiment devait être des bêtes sauvages qui dévasteraient le pays en tuant le bétail et les habitants (versets 21:22). Nous en avons un exemple en 2 Rois 17:25. Puis si les Israélites persévéraient dans leurs mauvaises voies, Dieu enverrait à la fois l’épée, la peste et la famine de telle sorte que même les parents dévoreraient leurs enfants (vers. 23-29). Il y en eut un exemple dans le siège de Samarie par les Syriens (2 Rois 6:25-30). Enfin le dernier châtiment de ce misérable peuple désobéissant devait être la désolation complète de leur pays et leur dispersion parmi les nations (vers. 30-33), et c’est la chose dont nous sommes les témoins et qui nous montre que, malgré tous les avertissements, les enfants d’Israël furent toujours un peuple de col roide, incirconcis de cœur et d’oreilles, comme le leur disait Étienne (Actes 7:51).

— Qu’est-ce que cela veut dire que la terre prendrait plaisir à ses sabbats ?

— Dans le chapitre précédent, nous avons vu que la septième année on ne devait pas cultiver la terre, c’était l’année du sabbat de la terre. Mais cependant elle ne cessait pas de produire (chap. 25:6), tandis que tout le temps de la désolation annoncée dans le chapitre 26, elle doit rester stérile comme quelqu’un qui ne fait rien. Et cela doit durer aussi longtemps que les Juifs seront hors de leur terre. Et n’est-ce pas une chose frappante que ce peuple, dont la principale occupation était de cultiver la terre, n’est maintenant nulle part agriculteur ? Ils sont banquiers, négociants, et cherchent surtout à gagner de l’argent.

— Mais ne cultive-t-on pas du tout le pays ?

— Sans doute, mais l’aspect général présente une désolation que font encore mieux ressortir les quelques rares endroits verdoyants que l’on rencontre et qui sont la preuve de la fécondité naturelle du sol. Les possesseurs ne se soucient pas de la prospérité du pays et l’on y rencontre encore des bandes de nomades [NB : article écrit en 1882]. Mais il y a encore une chose remarquable. C’est que, dispersés dans les pays de leurs ennemis comme Dieu nomme les nations, les Juifs ne devaient pas y trouver de repos. Tu apprendras par l’histoire que toujours et partout ils ont été méprisés, haïs, chassés et persécutés. C’est ce qu’annonçaient les versets 36 à 39.

— Mais maintenant, on les laisse tranquilles, n’est-ce pas ?

— Tu te trompes. Presque partout on les méprise, et le nom de Juif est un terme d’insulte. Dans certains pays on a voulu les chasser ou les empêcher de remplir certaines fonctions, [voire les exterminer]. De nos jours encore, en plusieurs endroits, ils sont victimes d’anti-sémitisme.

— Mais cela est très mal.

— Sans doute, et toutes ces choses sont d’autres fruits mauvais de ce mauvais arbre, le cœur humain. Mais c’est ainsi que s’exécute le jugement de Dieu sur les Juifs. Dieu permet que la méchanceté de l’homme devienne sa verge contre son peuple rebelle (Ésaïe 10:5-16). « C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant » (Hébreux 10:31).

— Mais Dieu aura pitié d’eux, et je me réjouis à la pensée qu’un jour il leur pardonnera.

— C’est ce qui réjouissait aussi le cœur de l’apôtre Paul lorsqu’il contemplait les desseins merveilleux de Dieu et qu’il s’écriait : « Tout Israël sera sauvé » (Rom. 11:26). Le résidu de ce pauvre peuple s’humiliera, reconnaîtra la justice de son jugement et confessera son péché. C’est toujours à cela que Dieu veut amener le pécheur pour pouvoir le bénir. Quand nous avons pris notre vraie place de misérables pécheurs, alors Dieu montre sa miséricorde et sa grâce qui sauve (Luc 18:13, 14). Il y a des paroles dans notre chapitre qui nous montrent que ce n’est pas à cause de leurs mérites que Dieu sauvera les restes d’Israël. Pourrais-tu me les dire ?

— Je pense que c’est lorsque Dieu dit : « Je me souviendrai de l’alliance faite avec Jacob, avec Isaac et aussi avec Abraham ».

— C’est bien cela. Cette alliance dépendait de Dieu seul, de sa grâce souveraine, et non de l’obéissance du peuple d’Israël (Genèse 15:26 et35). Mais Dieu parle aussi d’une autre alliance. Lis le verset 45.

— « Et je me souviendrai en leur faveur de l’alliance faite avec leurs ancêtres, lesquels j’ai fait sortir du pays d’Égypte, sous les yeux des nations, pour être leur Dieu. Moi, je suis l’Éternel ». Qu’est-ce que cette alliance ?

— C’est la même que celle traitée avec Abraham, Isaac et Jacob, mais que Dieu confirme aux enfants d’Israël dans le pays d’Égypte, lorsqu’il leur envoya Moïse (Exode 6:2-8). Leur délivrance ne devait pas dépendre de leur obéissance, mais de la fidélité de Dieu. Ce qui dépend de nous est toujours incertain, mais ce qui dépend de Dieu ne saurait manquer.

 

22                  Lévitique 27 — Les vœux et leur estimation

 

Nous voici arrivés à la fin de ce livre du Lévitique. Te souviens-tu de ce que nous avons vu ensemble ?

— Nous y avons trouvé ce que Dieu ordonnait relativement aux sacrifices et aux sacrificateurs, puis il y est aussi parlé des fêtes qui devaient rassembler le peuple autour de l’Éternel. Il y a encore des règles que les Israélites devaient suivre pour être maintenus saints parce que l’Éternel est saint. Et puis tu m’as dit ce que cela nous apprenait.

— Tu te rappelles sans doute aussi que, la dernière fois, nous avons vu ce qui arriverait à Israël s’il désobéissait, et, avant cela, l’établissement du Jubilé qui figurait son rétablissement futur quand il se repentira. Dans notre dernier chapitre, il est question des vœux par lesquels on consacrait une personne ou une bête, une maison ou un champ. Il y est aussi parlé de l’interdit et des dîmes, en un mot, de tout ce qui appartenait à l’Éternel et qui, dans certains cas, pouvait être racheté.

— Est-ce que c’était la personne elle-même qui se vouait à l’Éternel ?

— Quelquefois, mais d’autres fois c’étaient les parents qui le faisaient, car tu vois qu’il est question d’enfants d’un mois à cinq ans. Et la valeur de la personne était estimée selon sa capacité ou sa force. C’est de 20 à 60 ans que l’homme est dans toute sa vigueur ; c’est alors qu’il est estimé le plus haut. Mais cette valeur pouvait être abaissée. Vois-tu dans quels cas ? Lis le verset 8.

— « Et s’il est plus pauvre que ton estimation, on le fera se tenir devant le sacrificateur, et le sacrificateur en fera l’estimation : le sacrificateur en fera l’estimation à raison de ce que peut atteindre la main de celui qui a fait le vœu ». C’est quand l’homme était plus pauvre que ne montait l’estimation.

— Que fallait-il faire dans ce cas ?

— Aller au sacrificateur qui devait faire l’estimation suivant ce que l’homme pouvait fournir.

— Oui, et cela nous présente une belle image de ce qui se passe à l’égard du pécheur. La loi, représentée par l’estimation rigoureuse de Moïse pour chaque âge et chaque personne, exige que nous rendions à Dieu ce que sa justice exige de nous, ses créatures. Mais l’avons-nous fait ?

— Oh non, nous sommes trop pauvres, comme l’homme dont parle le verset 8.

— Oui, absolument pauvres, incapables de payer, quels que nous soyons, jeunes ou vieux, savants ou ignorants (Luc 7:41, 42). Mais quand nous voyons notre misère, comme la pauvre pécheresse, il y a une ressource dans la grâce de Jésus, notre grand sacrificateur, qui a payé pour nous. Et il en sera de même plus tard pour les Juifs.

— Y a-t-il dans la Bible des exemples de personnes vouées à l’Éternel ?

— Oui. Ne te rappelles-tu pas un jeune enfant qui fut donné à sa mère après qu’elle eut prié avec ferveur ?

— Ah ! Je sais. C’est le petit Samuel, n’est-ce pas ? Et sa mère fit un vœu de le donner à l’Éternel et elle le conduisit à Éli le grand sacrificateur quand il était encore tout petit (1 Samuel 1:10, 11).

— Voilà donc un exemple. Nous en avons un autre très remarquable dans 2 Chron. 17:16. Veux-tu le chercher et le lire ?

— « Et à côté de lui, Amasia, fils de Zicri, qui s’était volontairement donné à l’Éternel, et avec lui deux cent mille hommes forts et vaillants ». Qui était cet homme ?

— Nous ne savons rien de plus de lui sinon qu’il était un des chefs de l’armée de Josaphat. N’est-ce pas beau de voir un homme se consacrer volontairement à l’Éternel ? Eh bien, il y a quelqu’un dont nous connaissons la vie, qui s’est offert ainsi, et qui avait un bien plus grand prix que Samuel et Amasia. Sais-tu de qui je veux parler ?

— De Jésus.

— Dans l’épître aux Hébreux nous lisons : « Christ, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache », et plus loin il est dit : « Alors j’ai dit : Voici, je viens, — il est écrit de moi dans le rouleau du livre — pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb. 9:14 ; 10:7). Quelle précieuse personne ! C’était le Fils de Dieu, le bien-aimé du Père, « choisi et précieux auprès de Dieu » (1 Pierre 2:4), et cependant combien les hommes l’ont-ils estimé ? Lis Matthieu 26:14, 15.

— « Alors l’un des douze, appelé Judas Iscariote, s’en alla vers les principaux sacrificateurs, et dit : Que voulez-vous me donner, et moi, je vous le livrerai ? Et ils lui comptèrent trente pièces d’argent ».

— Oui, comme le dit l’Éternel par le prophète Zacharie, c’était « [ce] prix magnifique auquel j’ai été estimé par eux » (Zach. 11:13) ; c’était le prix d’un esclave (Exode 21:32), et combien c’était au-dessous de l’estimation de Dieu ! Lui seul, Jésus, pouvait répondre d’une manière parfaite à ce que Dieu demandait.

— Pouvons-nous maintenant nous vouer aussi à Dieu comme Amasia ?

— Notre précieux privilège quand nous sommes sauvés par grâce par la foi, c’est de n’être plus à nous-mêmes, ayant été achetés à prix, rachetés par le sang précieux de l’Agneau sans défaut et sans tache (Éph. 2:8 ; 1 Cor. 6:19 ; 1 Pierre1:19). Nous sommes alors devant Dieu, selon toute la valeur et l’excellence de Christ lui-même. Nous sommes affranchis de la puissance du diable, de la domination du péché, nous avons Christ pour notre vie, et le Saint Esprit pour être capables de marcher selon la vie de Christ (Éph. 1:4-6 ; Col. 1:13 ; Rom. 8:2 ; Col. 3:3, 4 ; Gal. 5:25). Alors voici notre autre précieux privilège, c’est de suivre les exhortations de l’apôtre : « Livrez-vous vous-mêmes à Dieu, comme d’entre les morts étant [faits] vivants » (Romains 6:13). « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu » (Rom. 12:1). Et encore : « Christ est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Corinthiens 5:15). Et c’est notre privilège à tous.

— Jésus nous a tant aimés, il s’est donné pour nous. J’aimerais bien vivre toujours pour Lui.

— C’était la pensée de l’apôtre Paul (Gal. 2:20) ; elle est produite par le Saint Esprit dans le cœur de tous ceux qui croient au Seigneur Jésus et qui sont sauvés. Et Paul vivait selon cette pensée ; il nous le dit dans l’épître aux Philippiens et, en même temps, nous apprend ce qu’il y a à faire pour cela : « Je poursuis le but, cherchant à le saisir, vu aussi que j’ai été saisi par le Christ…mais [je fais] une chose… je cours droit au but pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus » (Phil. 3:12-14). Quand nos cœurs sont gagnés par quelqu’un, il ne nous est pas difficile d’être consacrés à cette personne. Et Jésus gagne toujours plus nos cœurs à mesure que nous connaissons mieux son amour.

— En nous occupant de Jésus qui nous aime, nous faisons les choses pour Lui, n’est-ce pas ?

— Oui, c’est ainsi qu’il est écrit : « Et quelque chose que vous fassiez, en parole ou en œuvre, [faites] tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père » (Colossiens 3:17). C’est ce que peut faire même le plus jeune enfant qui connaît Jésus, et le cœur est alors toujours joyeux (Phil. 4:4).

— J’aime tant parler avec toi de l’amour de Jésus.

— Tout nous ramène vers Lui quand nous lisons la Parole de Dieu ; c’est de Lui qu’elle s’occupe depuis le premier jusqu’au dernier livre, et nous ne la comprenons bien que si nous avons Jésus sous les yeux.

 

 

— Maintenant, continuons notre chapitre.

— On vouait aussi les bêtes, mais une chose m’a étonnée, c’est qu’on ne pouvait pas les changer. Je comprends bien qu’on ne changeât pas une bonne pour en donner une mauvaise, mais pourquoi ne pouvait-on pas reprendre la mauvaise et mettre à la place une bonne ?

— Je pense que c’est pour nous montrer que dans les choses de Dieu nous devons être fermes (voyez 2 Cor. 1:17-20), car Dieu aussi ne change pas. Quand on lui avait voué un animal, il lui était consacré, rien ne pouvait changer cela ; on ne pouvait le reprendre à Dieu. Il fallait bien prendre garde de ne rien vouer qui ne fut très bon (Mal. 1:8-14). Faire autrement de propos délibéré aurait été déshonorer Dieu. Mais si, par mégarde, on l’avait fait, on pouvait offrir une autre bête. N’est-ce pas une grâce, une grande faveur, que Dieu veuille bien agréer ce que nous faisons pour Lui ?

— Mais comment pouvait-on vouer une bête souillée ?

— Les bêtes souillées étaient celles que l’on ne pouvait offrir en sacrifice et que l’on ne pouvait manger. Mais il était permis de s’en servir, comme du chameau ou de l’âne par exemple. C’étaient des animaux utiles, et l’on se privait de leurs services par dévouement pour Dieu ; on y renonçait pour Lui. Mais on pouvait racheter l’animal qu’on avait voué ; seulement, à l’estimation du sacrificateur on devait ajouter un cinquième de l’estimation.

— Pourquoi devait-on ajouter ce cinquième ?

— C’est pour montrer que l’on estimait beaucoup la faveur que Dieu faisait en agréant quelque chose de la part de celui qui faisait le vœu. Et c’est ainsi, que nous devons apprécier grandement la grâce que Dieu nous accorde en nous permettant de le servir et en voulant bien tenir compte de notre service, si petit soit-il (Matthieu 10:42). Combien ne devrions-nous pas être heureux d’être employé par Lui et pour Lui ?

— Nous avons lu aussi que l’on pouvait consacrer une maison ou un champ à l’Éternel. Peux-tu m’expliquer ce qui est dit à ce sujet ?

— Volontiers. La maison pouvait être rachetée ainsi que le champ. Mais il y avait concernant le champ quelque chose de spécial qui se rapporte au jubilé. La terre appartenait à l’Éternel et demeurait, mais ce que l’homme bâtit passe, tombe en ruines ; aussi n’est-il dit rien de plus touchant la maison. Quant au champ, dans le cas où il n’était pas racheté avant le jubilé et était vendu à un autre, après le jubilé il appartenait au sacrificateur. Dans le second cas, c’est à dire si le champ consacré avait d’abord été acheté, il revenait à son premier possesseur à l’époque du jubilé. Voilà comment cela s’applique à l’avenir. Dieu avait donné la terre de Canaan au peuple d’Israël qui, à cause de son péché, l’a laissée passer entre les mains des étrangers et n’a pu la racheter (v. 20) ; quand le jubilé viendra, c’est à dire le temps où Dieu pardonnera à son peuple leurs péchés, la terre sera possédée par Jésus Emmanuel (Ésaïe 8:8). Mais d’un autre côté, Israël y rentrera et en jouira (vers. 24), comme étant le peuple de Dieu.

— Qu’est-ce que le sicle du sanctuaire ?

— Le sicle était un poids et en même temps une monnaie qui avait ce poids, mais je ne pourrais te dire avec certitude quelle était la valeur de cette monnaie. Quelques-uns pensent que le sicle pesait à peu près 12 grammes, et que le sicle du sanctuaire valait un peu plus de quatre euros. Ce qui nous importe, c’est de savoir qu’il y a une mesure approuvée de Dieu puisqu’elle était du sanctuaire, et que toutes choses devaient être estimées d’après elle.

— Qu’apprenons-nous par là ?

— Nous ne devons pas estimer les choses d’après nos pensées ou celles des hommes, mais d’après celles de Dieu. Par exemple, les hommes estiment heureux ceux qui sont riches, savants, honorés des autres, mais le Seigneur Jésus, mesurant avec « le sicle du sanctuaire », c’est à dire avec la pensée divine, dit : Bienheureux les pauvres en esprit, bienheureux ceux qui sont persécutés pour la justice, et ainsi de suite (Matth. 5:3-12). À Laodicée où l’on était tièdes pour le Seigneur, on s’estimait riche et n’ayant besoin de rien, et Jésus leur dit : « Tu ne connais pas que, toi, tu es le malheureux et le misérable, et pauvre, et aveugle, et nu » (Apocalypse 3:17). On recherche l’approbation du monde, et Dieu dit : « Quiconque voudra être ami du monde, se constitue ennemi de Dieu » (Jacques 4:4). Comment les hommes estimaient-ils Jésus ? Ésaïe dit, en exprimant les pensées des hommes : « Il n’a ni forme, ni éclat ; quand nous le voyons, il n’y a point d’apparence [en lui] pour nous le faire désirer. Il est méprisé et délaissé des hommes » (53:2, 3). Mais Dieu l’appelait son Fils bien-aimé en qui il prenait son plaisir (Matth. 3:17). Tu vois la différence entre les pensées des hommes et celles de Dieu. Et ceux qui connaissent Jésus ont les pensées de Dieu et jugent aussi d’après ces pensées. Lis par exemple Philippiens 3:7, 8.

— « Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte. Et je regarde même aussi toutes choses comme étant une perte, à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur, à cause duquel j’ai fait la perte de toutes et je les estime comme des ordures, afin que je gagne Christ ».

— Paul estimait avec « le sicle du sanctuaire », et pensait à l’égard du Seigneur Jésus comme Dieu lui-même. Il l’estimait plus excellent que toutes choses. Ne penses-tu pas que nous devons faire de même ?

— Oh, oui. Jésus est plus précieux que tout.

— Après cela, notre chapitre parle de l’interdit. Sais-tu ce que cela veut dire ?

— Pas très bien. Une chose interdite est uns chose défendue, n’est-ce pas ?

— Tu as raison. Ce qui était voué à l’interdit ne pouvait plus appartenir à l’homme, ce lui était une chose défendue, on ne pouvait le racheter, mais il appartenait d’une manière absolue à l’Éternel. Les terres vouées par interdit revenaient au sacrificateur, peut-être aussi les bêtes. Mais quant aux hommes, il n’y avait aucun rachat : « il sera certainement mis à mort », telle était la sentence.

— C’était bien terrible.

— C’est vrai. Mais les exemples que nous trouvons dans la Parole de Dieu nous font voir que l’interdit n’était prononcé que contre les grands pécheurs. Ainsi les Cananéens devaient être détruits comme interdit, mais c’est quand leur iniquité après la longue patience de Dieu fut venue à son comble (Gen. 15:16). Amalek devait être détruit ainsi, mais c’était le peuple méchant qui avait attaqué Israël dans le désert (Exode 17:8-16 ; Deut. 25:17-18 ; 1 Sam. 15:1-3). Ceux des Israélites qui se livraient à l’idolâtrie étaient punis de la même manière (Deut. 13). Celui qui prenait de l’interdit ou qui épargnait ce qui était voué à l’interdit commettait un grand péché et était puni de peines très sévères.

— Je me rappelle l’histoire d’Acan qui fut lapidé parce qu’il avait pris à Jéricho un beau manteau, de l’or et de l’argent (Josué 7).

— Et le roi Saül fut rejeté de Dieu parce qu’il avait épargné Agag, roi d’Amalek, et la meilleure partie du butin. Mais tu comprends bien pourquoi Acan et Saül furent châtiés ?

— Oui. Ils désobéissaient formellement à l’ordre de l’Éternel. Je me rappelle un verset de cantique où il est parlé de l’interdit :

Ô sublime charité !

Ô profonde humilité !

Le Fils prend notre nature.

Il vient, porte l’interdit ;

il meurt sur le bois maudit,

et sauve sa créature.

Cela veut dire, n’est-ce pas, que nous étions comme des personnes vouées à l’interdit à cause de nos péchés et que nous devions périr, mais que Jésus s’est mis à notre place ?

— Oui. Il a été séparé, mis à part, voué à la mort pour nous. Et maintenant nous lui appartenons, à Lui, notre grand souverain sacrificateur. Ni prières, ni larmes, ni argent, ni or, rien ne pouvait nous racheter de la mort, salaire de nos péchés, et du jugement qui suit. Lui s’est livré pour tout subir à notre place, jugement et mort. Quel merveilleux amour ! Tout nous ramène à Lui dans la Parole. Et si tout nous y montre un Dieu saint et nous fait voir que nous sommes des pécheurs, tout nous y découvre aussi un Dieu plein d’amour et Jésus qui a ôté nos péchés sur la croix et qui maintenant est notre souverain sacrificateur devant Dieu pour nous, notre justice, notre sainteté et notre rédemption.